TOUT EST DIT

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lundi 28 février 2011

25-10-1931/28-02-2011




MERCI, MADAME GIRARDOT.

Beaucoup trop tard

Le départ de Michèle Alliot-Marie intervient beaucoup trop tard. Nicolas Sarkozy aurait pu, et dû, la limoger le jour où elle a affirmé que lorsqu’elle était en vacances (en Tunisie), elle n’était « pas ministre des Affaires étrangères ». C’était le 5 février, et Mam montrait par cette petite phrase désinvolte qu’elle n’avait nullement l’envergure pour diriger le Quai d’Orsay. Son prétendu professionnalisme à la tête de ministères régaliens était largement surfait. De demi-vérités en vrais mensonges, elle a mis, depuis plus d’un mois, toute sa pugnacité dans la défense acharnée de son maroquin ministériel. La ministre des Affaires étrangères de la France était devenue la ministre de ses propres affaires… étranges.

Elle n’est pas la seule responsable du crash, car la diplomatie française, définie à l’Élysée, est loin d’être lisible. Nicolas Sarkozy, généralement prompt à intervenir sur tous les sujets, a attendu six semaines après la fuite de Ben Ali, plus de deux semaines après la chute de Moubarak et dix jours après le début des massacres en Libye pour soutenir solennellement la volonté émancipatrice des peuples arabes. C’est ce qu’on appelle courir après l’actualité. En outre, le chef de l’État n’est pas allé au bout de sa logique. En gardant Patrick Ollier, le compagnon de Michèle Alliot-Marie – et son accompagnateur en Tunisie —, il a omis de désamorcer une autre bombe en puissance. Kadhafi appelle Patrick Ollier « mon frère ». Lors de la visite du Libyen, en 2007, c’est lui qui avait expliqué à quel point le dictateur était devenu fréquentable. Le sauvetage d’Ollier a-t-il été négocié en échange de la démission de Mam ? Ce n’est pas, en tout cas, un signal positif pour les opinions arabes.

Alain Juppé est chargé de redresser une diplomatie mise à mal par « Calamity Mam ». Mais celle-ci, déjà, devait faire oublier les errances de Bernard Kouchner… En réalité, le seul qui pourrait redonner du lustre à notre politique étrangère serait le chef de l’État… qui l’a menée dans l’impasse. La France paie aujourd’hui son retour dans l’Otan, son aveugle suivisme afghan, le soutien sans nuance à Israël malgré l’accentuation de la colonisation des territoires palestiniens, bref, l’abandon d’une politique gaullienne de grandeur et d’indépendance qui en faisait un État écouté. Mais de tout ça, Nicolas Sarkozy n’a pas parlé hier soir.

Euro : vers un ton légèrement plus ferme de la BCE

L'euro a traversé les dernières perturbations liées à la crise lybienne assez sereinement par rapport au dollar américain. En baisse contre les monnaies refuges comme le franc suisse ou le yen, la devise européenne a réussi à franchir en revanche contre la devise américaine un nouveau palier à 1,37 $.
L'onde de choc qui traverse de part en part l'Afrique du Nord et le Moyen-Orient, outre les problèmes pétroliers, pose la question de l'hégémonie américaine dans une zone où les États-Unis comptent de nombreux alliés qui sécurisent leurs accès aux matières premières de la région.
A ce facteur de long terme qui reste encore indécis mais qui tend à favoriser la monnaie unique, l'euro bénéficie également de discours de la part des dirigeants de la BCE qui vont dans le sens d'un resserrement de la politique monétaire.
Les attentes de hausse de taux font écho à la hausse des taux d'inflation des prix à la consommation en zone euro sous l'effet de la progression des produits énergétiques et de nombreuses déclarations comme celle du patron sortant de la BundesBank, Axel Weber, indiquant que les taux d'intérêt «ne peuvent aller que dans une seule direction maintenant et c'est le nord», donc vers le haut.
Dans les faits, alors que la réunion du Conseil des gouverneurs de la BCE rendra sa décision en matière de taux jeudi 3 mars à 13H45, un relèvement effectif des taux directeurs de la BCE apparaît encore assez peu probable dans un contexte européen toujours difficile et au sujet duquel Wolfgang Schäuble, le Ministre des Finances allemand, vient de rappeler à propos de la Grèce, que toute sortie du pays de la zone «serait le début de la fin de la monnaie unique».
D'autre part, l'inflation totale qui a atteint 2,4 % sur un an au mois de janvier pour l'ensemble de la zone euro, pour le 2ème mois consécutif au-dessus de la cible de 2 % de la BCE, est principalement le fait des composantes très volatils comme le pétrole et l'alimentation. L'inflation sous-jacente, qui excluent du calcul ces 2 types de produits, ne présente quant à elle qu'une progression limitée qui n'a même pas dépassé 50 % de l'inflation totale en 2010.
Avec des objectifs d'inflation qui se situent avant tout à moyen terme et des situations très hétérogènes entre les pays périphériques et le cœur de l'Europe, le terrain devrait être surtout préparé pour toute poussée inflationniste ultérieure mais sans décision réelle encore hormis sur les prêts aux banques et notamment la fin des opérations à 3 mois qui avaient été prorogées d'un trimestre fin 2010.
Sur le plan graphique, l'euro devra tenir sa position actuelle sur l'ancienne résistance oblique baissière brisée la semaine dernière et devenue support pour maintenir une orientation positive à court terme en direction de 1,39-1,40.
Le site de BOURSEREFLEXE.

Un sondage révèle qu'un tiers des adultes aux États-Unis et au Royaume-Uni sont des joueurs sur téléphone portable

PopCap Games, le numéro un mondial des jeux vidéo grand public, a annoncé aujourd'hui les résultats d'un nouveau sondage qui révèle des hausses importantes de l'usage et de la fréquence globale des jeux sur téléphones portables parmi les adultes aux États-Unis et au Royaume-Uni. Ce sondage, réalisé par Information Solutions Group, a également révélé que parmi les joueurs sur téléphone portable, le téléphone portable constitue aujourd'hui le principal dispositif de jeu, dépassant les consoles de jeux vidéo et les ordinateurs personnels en moins de deux ans. Par ailleurs, les propriétaires de "smartphone" (le segment mobile connaissant la croissance la plus rapide) sont de loin les consommateurs les plus avides de jeux sur téléphone portable. Ce constat, tout comme d'autres tendances d'achat et de consommation identifiées par le sondage, suggère que la croissance significative du secteur des jeux mobiles se poursuivra durant un avenir prévisible.
Globalement, plus de la moitié (52 %) des 2 425 personnes interrogées a affirmé avoir joué à un jeu sur téléphone portable à un certain moment par le passé ; 73 % des personnes interrogées au Royaume-Uni ont déclaré avoir joué à un jeu sur téléphone portable au moins une fois, comparativement à 44 % des personnes interrogées résidant aux États-Unis. Une portion de ces personnes résidant au Royaume-Uni semble être composée d'utilisateurs ponctuels, puisque les données relatives à l'utilisation indiquent pour la plupart une activité et des tendances similaires à travers les pays. 33,6 % de tous les adultes aux États-Unis et au Royaume-Uni ont joué à un jeu sur leur téléphone portable au cours du dernier mois écoulé, les qualifiant de "joueurs sur téléphone portable" dans le cadre du sondage, et près d'un quart (24,6 %) affirme l'avoir fait au cours de la dernière semaine écoulée, les qualifiant de "joueurs avides sur téléphone portable". Autre chiffre significatif, 83 % des joueurs sur téléphone portable possédant un smartphone ont affirmé avoir joué au cours de la dernière semaine écoulée.
"Les jeux mobiles constituent, tout comme les jeux sociaux, le secteur de loin le plus actif de l'industrie des jeux vidéo", a assuré Dennis Ryan, Vice-président exécutif de la publication mondiale chez PopCap, dont près d'un tiers des recettes totales est issu de la vente de jeux mobiles ultra-populaires comme Bejeweled(R) et Plants vs. Zombies(TM). "À l'heure où de plus en plus de smartphones sont vendus et où l'intégralité du processus de recherche, d'achat et d'utilisation de jeux mobiles devient aussi simple que de surfer sur le Web, le marché des jeux mobiles connaît une accélération encore plus forte."
En mai 2009, ISG a réalisé une étude similaire sur les joueurs mobiles au nom de PopCap, ciblant spécifiquement les utilisateurs de téléphone portables AT&T ; le cas échéant, des données historiques de ce précédent sondage sont présentées ci-dessous, parallèlement aux données du sondage plus récent. Les résultats complets du nouveau sondage sont accessibles à l'adresse : http://bit.ly/eSoDPx
Parmi les autres découvertes du sondage figurent les éléments suivants :
- 84 % de tous les joueurs sur téléphone portable et 97 % des joueurs avides sur téléphone portable affirment qu'ils jouent sur leur téléphone au moins une fois par semaine ; 92 % des propriétaires de smartphone qui jouent à des jeux mobiles affirment qu'ils jouent au moins une fois par semaine et 45 % déclarent jouer quotidiennement (comparativement à 35 % de tous les joueurs sur téléphone portable). Dans le sondage de 2009, seuls 13 % des joueurs sur téléphone portable avaient déclaré jouer quotidiennement et 40 % avaient affirmé qu'ils jouaient hebdomadairement ou plus souvent.
- Parmi tous les joueurs sur téléphone portable, 50 % ont affirmé que la période de temps qu'ils consacraient à jouer sur leur téléphone a augmenté au cours de la dernière année écoulée et parmi les propriétaires de smartphone, ce chiffre grimpe pour atteindre 63 % ; dans le sondage de 2009, seuls 20 % des joueurs sur téléphone portable avaient indiqué que leur consommation de jeux mobiles avait augmenté.
- Parmi tous les joueurs sur téléphone portable, 78 % ont indiqué que jouer à un jeu sur téléphone portable était devenu une partie régulière de leurs activités hebdomadaires et pour plus de la moitié (59 %), les jeux mobiles font partie des activités quotidiennes ; concernant les propriétaires de smartphone, ces chiffres s'élevaient à 84 % et 68 %, respectivement.
- Concernant le dispositif de jeu le plus fréquemment utilisé, 44 % des joueurs sur téléphone portable privilégient leur téléphone, catapultant les portables devant les consoles de jeux vidéo (21 %) et les ordinateurs (30 %), en tête de la liste. 51 % des joueurs avides sur téléphone portable et 55 % des joueurs mobiles possédant un smartphone ont indiqué qu'ils jouaient le plus souvent à des jeux depuis leur téléphone. En comparaison, seuls 17 % des joueurs sur téléphone portable privilégiaient leur téléphone en tant que dispositif de jeu le plus fréquemment utilisé dans le sondage de 2009.
- 43 % de tous les joueurs sur téléphone portable et 49 % des joueurs sur smartphone ont affirmé être passés d'une version d'essai de jeu gratuite à une version complète (payante) au cours de la dernière année écoulée ; plus d'un quart (27 %) de tous les joueurs sur téléphone portable et un tiers (34 %) des joueurs sur smartphone ont déclaré avoir payé pour accéder au contenu additionnel d'un jeu initialement gratuit au cours de la dernière année écoulée.
- 49 % de tous les joueurs sur téléphone portable, 58 % des joueurs avides sur téléphone portable et 56 % des joueurs sur smartphone ont indiqué qu'ils avaient dépensé 6 $ ou plus pour des jeux ou des contenus de jeux mobiles au cours de la dernière année écoulée ; 51 % de tous les joueurs sur téléphone portable et 61 % des joueurs sur smartphone ont affirmé qu'ils prévoyaient d'acheter au moins deux jeux mobiles en 2011.
- 19 % de tous les joueurs sur téléphone portable ont déclaré qu'ils jouaient à un ou plusieurs jeux sur réseau social via leur téléphone quotidiennement et plus d'un tiers (37 %) a affirmé qu'il jouait à un jeu sur réseau social via un téléphone au moins une fois par semaine.
- Parmi tous les joueurs sur téléphone portable, 23 % de la totalité de l'utilisation du téléphone portable (appels téléphoniques exclus) sont consacrés aux jeux.
Méthodologie du sondage
Cette étude internationale a été réalisée par Information Solutions Group (ISG ; http://www.infosolutionsgroup.com) exclusivement au profit de PopCap Games. Les résultats sont basés sur 2 425 sondages en ligne, complétés par des membres du panel électronique le plus important au monde (Toluna) aux États-Unis et au Royaume-Uni entre le 25 et le 31 janvier 2011.
Pour pouvoir participer au sondage, les individus devaient posséder et utiliser un téléphone portable. Parmi ces propriétaires de téléphone portable, 814 ont été identifiés comme étant des joueurs mobiles (ceux ayant joué à un jeu depuis leur téléphone portable au cours du dernier mois écoulé). De plus, 597 d'entre eux ont été identifiés comme étant des joueurs avides mobiles (ceux ayant joué à un jeu depuis leur téléphone portable au cours de la dernière semaine écoulée). Enfin, 495 d'entre eux ont été également identifiés comme étant des propriétaires de smartphone. En théorie, dans 19 cas sur 20, les résultats ne s'écarteraient pas de plus de 2,4 points de pourcentage points de ceux qui seraient obtenus en sollicitant et en interrogeant tous les propriétaires de téléphone portable âgés de 18 ans et plus aux États-Unis et au Royaume-Uni. Les sous-groupes plus petits reflètent les marges plus grandes d'erreur d'échantillonnage. D'autres sources d'erreur, comme les variations dans l'ordre des questions ou la formulation au sein du questionnaire, peuvent également contribuer à des résultats différents.
À propos de PopCap
PopCap Games est le premier développeur, éditeur et fournisseur de jeux vidéo grand public : des jeux amusants, faciles à comprendre et captivants qui attirent tous les âges sur les plateformes PC, mobiles, sociales et bien d'autres. Basé à Seattle, Washington, PopCap a été créé en 2000 et compte une équipe internationale composée de plus de 400 personnes à Seattle, San Francisco, Vancouver, en Colombie Britannique, à Dublin, Séoul, Shanghai et Tokyo. Les jeux de PopCap ont été téléchargés plus d'1,5 milliard de fois par des joueurs du monde entier et sa franchise phare, Bejeweled(R), s'est vendu à plus de 50 millions d'exemplaires.
Le logo PopCap et toutes les autres marques commerciales utilisées ici listées sur www.popcap.com/trademarks sont la propriété de PopCap Games, Inc. ou de ses concédants de licence, et peuvent être déposés dans certains pays. Les autres noms de sociétés et de produits mentionnés peuvent être des marques de commerce de leurs propriétaires respectifs et sont utilisés ici au profit de leurs propriétaires.

Point final

C'est mon dernier billet, chers lecteurs. Et mon dernier jour au Monde. Oui, il y a une fin à tout.


J'ai eu la chance d'être engagé dans ce journal par Hubert Beuve-Méry, en 1969, peu de temps avant son départ à la retraite. Etant alors le plus jeune membre de la rédaction, on m'avait chargé, en compagnie du doyen de l'époque, André Ballet, de lui remettre la clé de la première voiture qu'il posséderait en propre, une modeste Daf, offerte par Le Monde. C'était dans un autre millénaire. Il y aurait beaucoup à dire sur la longue et belle aventure qui a suivi, de la rue des Italiens au boulevard Auguste-Blanqui. Mais cette rubrique, ne disposant que de 1 190 caractères, se prête mal à des Mémoires. Un mot de trop, et le cadre déborde. Le billet n'est qu'un clin d'œil, un regard... de biais sur l'actualité. Schématique, souvent injuste, il ne peut s'encombrer ni de précisions ni de nuances. On attend de lui - surtout s'il s'agit du dernier - une chute inattendue, un feu d'artifice.


Mais, après tout... Et si, pour une fois, piétinant joyeusement la règle, quoique un peu triste de vous quitter, je me laissais porter, doucement, sereinement, jusqu'au point final ?

Libye: la Maison Blanche envisage un exil de Kadhafi

Au 14e jour d'un mouvement de révolte sans précédent, l'opposition libyenne se prépare à marcher sur Tripoli où le colonel Mouammar Kadhafi reste sourd à la pression internationale.

 
17h10 Face à la sollicitude mondiale, l'opposition libyenne récuse toute ingérence. "Pas d'intervention étrangère, le peuple libyen peut y arriver seul", prévient une plaque en anglais sur une avenue de Benghazi: les Libyens en révolte rejettent ainsi toute opération militaire de la communauté internationale qui les déposséderait de leur soulèvement. "Le reste de la Libye sera libéré par le peuple libyen", a affirmé dimanche à Benghazi (est) le porte-parole du comité de la révolution Abdelhafez Ghoqa. 
Les représentants de la diplomatie internationale se concertaient de leur côté lundi à Genève pour définir l'aide humanitaire et politique à apporter à la population libyenne.  
16h53 Confronté à la double menace de massacres à grande échelle et d'une vague de réfugiés, l'Occident étudie les options militaires dont il dispose dans la crise libyenne --principalement une interdiction de l'espace aérien--, mais n'agira pas sans l'aval de l'ONU. Plusieurs responsables de premier plan, dont le Premier ministre français François Fillon, n'ont pas exclu la possibilité que l'Otan établisse une zone d'interdiction aérienne sur la Libye, pour empêcher le colonel Mouammar Kadhafi d'utiliser avions et hélicoptères contre son propre peuple. 
"Nous étudions toutes les solutions pour faire en sorte que le colonel Kadhafi comprenne qu'il doit s'en aller (...). Je sais qu'on évoque des solutions militaires, ces solutions font l'objet d'évaluation de la part du gouvernement français", a déclaré François Fillon sur la radio RTL.

16h41 Plus d'un millier d'étrangers ont transité par le sud-est de l'Algérie, au poste frontalier de Debdeb, pour fuir la Libye et regagner leur pays, a déclaré ce lundi le ministre algérien des Affaires étrangères Mourad Medelci.  
L'Algérie a "pris ses dispositions pour faciliter ce passage et (...) nous avons dépassé le millier de personnes de nationalités étrangères qui ont pu ainsi sortir dans des conditions tout à fait correctes et qui vont, après un séjour de quelques heures ou quelques jours en Algérie, pouvoir retrouver leur pays respectif", a indiqué le ministre, cité par l'agence APS. Debdeb, le principal poste-frontière avec la Libye, est situé à 1500 km au sud-est d'Alger. 
16h35 D'après les informations de la chaine Al Jazira, le colonel Kadhafi aurait demandé au chef des renseignements libyens de prendre contact avec les manifestants dans l'est du pays. 
16h30 Ahmed Swaihey, le fils du chef de l'opposition Abdulrahman Swaihey, a déclaré à la chaine Al Jazira que son père et ses frères avaient été enlevés ce matin. Sa maison est actuellement "peuplée de mercenaires et de forces de sécurité", ont indiqué des témoins sur place. 
16h25 Selon l'AFP, la Maison Blanche envisage désormais l'exil de Kadhafi. Dans le même temps, Barack Obama est sur le point de rencontrer Ban Ki-Moon, secrétaire général de l'ONU, afin d'évoquer les possibles issues de la crise libyenne. Lors d'une courte conférence de presse, le porte-parole de la Maison Blanche, Jay Carney s'est toutefois refusé à "spéculer" sur la possibilité de voir les Etats-Unis contribuer à un tel exil. 
Jay Carney a par ailleurs affirmé que les Etats-Unis étaient en contact avec des groupes de la rébellion en Libye, mais qu'il était "prématuré" d'évoquer une reconnaissance de l'un ou de l'autre par Washington. 
16h11LibyanYouthMovement twette qu'à Zawia (ouest), près de 2000 policiers auraient officiellement rejoint le mouvement de contestation, barricadant désormais les rues de la ville, face aux fidèles du colonel Kadhafi. 
16h04 Selon des témoins sur place, des dépôts de munitions auraient été visés par des raids aériens des forces du dirigeant Mouammar Kadhafi, dans l'est du pays. 
Des avions ont frappé un dépôt à Adjabiya, à une centaine de km au sud de Benghazi, selon un témoin joint par téléphone par l'AFP, qui n'était pas en mesure de préciser l'étendue des dégâts. Un militaire de réserve à Benghazi, prénommé Adel, a pour sa part fait état de raids menés par deux avions sur Adjabiya et Rajma, à 15 km au sud de Benghazi, affirmant qu'ils avaient été repoussés par les tirs de la DCA. Selon lui, le raid à Adjabiya a détruit une citerne d'eau sans toucher le dépôt, ni faire de victime. 
Le 22 février, le fils de Mouammar Kadhafi, Seif al-Islam, avait reconnu que les forces armées libyennes avaient bombardé des dépôts d'armes, affirmant que les cibles se trouvaient loin des zones habitées. 
15h51 Hillary Clinton, la chef de la diplomatie américaine, a réclamé lundi à Genève que soient préparées "des mesures supplémentaires" pour mettre fin aux violences en Libye. "Alors que nous progressons sur ces voies", a-t-elle déclaré, "nous allons continuer à explorer toutes les options possibles d'actions. Comme nous l'avons dit, rien n'est exclu tant que le gouvernement libyen continue de menacer et de tuer des citoyens libyens". 
15h43 Une vidéo circule en ce moment sur la Toile, reprise par Al Jazira, et suscite des interrogations. On y voit Said Kadhafi, un des fils du colonel, criant des slogans pro Kadhafi, et galvanisant la foule. Il y a peu, lors d'une interview à CNN et devant la presse internationale, il était apparu calme et assurait que "la situation était en paix en Libye." 

15h36 Les migrants sont nombreux à quitter la Libye et sa répression. Parmi eux, des Africains du Sud Sahara, qui craignent pour leur vie: pris pour des mercenaires engagés par Kadhafi, ils sont souvent la cible des manifestants opposés au régime. Le reportage de Nazanine Moshiri, journaliste pour la chaine Al Jazira, le montre bien.
15h26 Une frégate navale égyptienne serait sur le point de rapatrier, depuis le port de Jarjis, à la frontière entre la Tunisie et la Libye, près de 1 000 ressortissants égyptiens, d'après les informations de James Bays, correspondant d'Al Jazira. Direction Alexandrie.

15h21Selon le quotidien indien Hindustan Times, 600 ressortissants ont été rapatriés cette nuit par le gouvernement indien. Direction Bombay.

15h09 Le régime de Mouammar Kadhafi ne contrôle plus les principaux champs de pétrole de Libye, désormais entre les mains de l'insurrection, a annoncé ce lundi le commissaire européen à l'Energie, Gunther Oettinger.

"Nous avons tout lieu de penser que le gros des champs d'exploitation (de gaz et de pétrole) n'est plus entre les mains de Kadhafi, mais se trouve sous le contrôle de tribus et de forces provisoires qui ont repris le pouvoir", a expliqué le commissaire devant la presse à Bruxelles. Dans ces conditions, "nous avons décidé de ne pas imposer un blocus pour ne pas pénaliser les personnes qui ne seraient pas celles visées par des sanctions", a-t-il ajouté.
15h02 A Kiev (Ukraine), la "voluptueuse" infirmière ukrainienne qui aurait accompagné partout le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi se murait dans le silence ce lundi près de Kiev, évitant tout contact avec les médias après son retour précipité de Libye où elle a vécu neuf ans. Aicha Kadhafi et sa mère auraient elles trouvé refuge à Vienne (Autriche), depuis le vendredi 25 février, selon une de nos sources, la Britanno-libyenne Reemy Mazio. 
14h59 Alors qu'elle vient de décréter un embargo sur les armes, l'Union européenne réfléchit désormais à la possibilité de convoquer un sommet extraordinaire "en fin de semaine" de ses dirigeants sur la crise libyenne, à la suite d'une demande en ce sens de Nicolas Sarkozy, a indiqué une source diplomatique à l'AFP. 
14h55 Selon le correspondant du Guardian, à Zentan, les tribus berbères du pays, installées dans les montagnes de l'ouest, auraient rejoint le mouvement de contestation. A lire sur le site du Guardian. 
14h47LibyanYouthMovement tweete que les manifestants opposés au régime auraient désormais pris le contrôle de la ville de Tajoura, proche de la capitale Tripoli. 
14h07 L'Union européenne a adopté un embargo sur les armes (la décision avait prise dès vendredi) contre la Libye ainsi qu'un gel des avoirs et des interdictions de visa contre le colonel Mouammar Kadhafi et 25 proches, allant au-delà des sanctions décidées samedi à l'ONU, selon des diplomates européens. 
14h00 Des opposants au régime de Kadhafi ont affirmé avoir touché lundi un hélicoptère militaire près de la ville de Misrata (150 km à l'est de Tripoli) après que l'appareil eut tiré des roquettes sur l'antenne de transmission de la radio locale. 
13h23 La chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton a déclaré lundi devant le Conseil des droits de l'Homme de l'ONU que l'UE allait prendre des sanctions contre la Libye "rapidement". 
12h52 L'Union Européenne est en train "d'établir des contacts" avec les autorités de transition libyennes mises en place par les insurgés au régime de Mouammar Kadhafi. 
12h30 Le procureur de la Cour pénale internationale (CPI), Luis Moreno-Ocampo, a annoncé mener un examen préliminaire sur les violences en Libye, préalable à une éventuelle enquête pour crime contre l'humanité, à la suite d'une saisine du Conseil de sécurité des Nations unies. 
12h10 Le Programme alimentaire mondial (PAM), une agence de l'ONU, a annoncé l'envoi d'une mission en Tunisie pour faire le point des besoins humanitaires engendrés par la révolte en Libye et ses répercussions sur les plus vulnérables, particulièrement les femmes et les enfants. 
11h24 Un avion gouvernemental bulgare est parti pour Tripoli afin procéder à une nouvelle évacuation: 1.500 ressortissants bulgares travaillant comme ingénieurs, membres du personnel médical et ouvriers du bâtiment, vivaient en Libye avant le début du soulèvement. 
11h20 A Benghazi, l'insurrection a vaincu le spectre du "chaos" que le régime de Kadhafi n'a cessé d'agiter: le comité civil assure les services de base, comme l'electricité et l'eau, l'approvisionnement de carburant et la sécurité. 
11h14L'ambassadeur de Libye en Afrique du Sud appelle Kadhafi à démissionner et "arrêter de tuer des gens innocents", rejoignant les critiques formulées par nombre de ses homologues libyens . 
11h05 Une habitante de Benghazi s'active à la confection des banderoles de la révolution libyenne. Comme elle, de nombreuses femmes participent à la mobilisation, sans s'écarter du rôle qui leur est assigné dans une société conservatrice. "Nous apportons de l'eau et des vivres aux manifestants", affirme une jeune fille coquettement voilée, qui a revêtu l'uniforme des volontaires. 
10h50Deux avions français vont partir "dans quelques heures" pour Benghazi, ville aux mains des opposants à Kadhafi, annonce François Fillon sur RTL, évoquant le début d'une opération humanitaire "massive". A bord: des médecins, des infirmiers, du matériel médical et des médicaments. 
10h45Rome favorable à l'interdiction du survol de la Libye. Ce serait "sans aucun doute utile" et "éviterait les bombardements en Cyrénaïque et dans les zones soustraites au contrôle du régime de Kadhafi", affime le ministre des Affaires étrangères, Franco Frattini. 
10h40 La haut commissaire de l'ONU aux droits de l'homme, Navi Pillay, déclare que "le Conseil ne doit pas relâcher sa vigilance sur la Libye alors que la menace de représailles violentes sur les civils plane toujours". 

Juppé est-il surestimé?




L'opposition libyenne vise Tripoli, Kadhafi sourd aux appels des Occidentaux

L'opposition libyenne, forte du contrôle de l'Est et de plusieurs villes de l'Ouest, se préparait à marcher sur Tripoli où le colonel Mouammar Kadhafi, sourd à la pression internationale, continuait de minimiser l'insurrection sanglante qui ébranle son régime.
Au 14e jour lundi d'un mouvement de révolte sans précédent qui s'est mué en insurrection, M. Kadhafi et ses forces ne contrôlent plus que Tripoli et sa région, alors que Washington s'est dit prêt à aider les opposants qui ont créé un "Conseil national indépendant" chargé de représenter "les villes libérées".
Après avoir imposé des sanctions sévères au leader libyen, à sa famille et à des proches du régime, la communauté internationale, l'Occident en tête, réfléchit à une interdiction de l'espace aérien libyen en mesure d'empêcher des bombardements de la population.
Mais alors que les appels internationaux se succèdent pour un départ de M. Kadhafi, le dernier en date venant de Londres qui lui a demandé de s'en aller "maintenant", le leader libyen est resté inflexible fustigeant les sanctions de l'ONU et assurant que la Libye était "complètement calme".
"Des gens ont été tués par des bandes terroristes qui appartiennent sans aucun doute à Al-Qaïda", a dit le colonel Kadhafi par téléphone à la chaîne de télévision serbe Pink TV.
Mais depuis le début de la révolte le 15 février qui a fait des centaines de morts, ses déclarations n'ont pas d'impact sur les rebelles.
Ces derniers, désormais appliqués à remettre la population au travail dans l'Est, ont créé un "Conseil national indépendant" à Benghazi, deuxième ville du pays et fief de la contestation, chargé de représenter "toutes les villes libérées".
Cet organe sera "le visage de la Libye pendant la période de transition", a déclaré son porte-parole Abdelhafez Ghoqa.
"Nous comptons sur l'armée pour libérer Tripoli", a-t-il ajouté.
A plus de 1.000 km à l'ouest, autour de la capitale, l'opposition revendique également le contrôle de plusieurs villes.
Selon un dignitaire membre du comité révolutionnaire de Nalout, à 230 km à l'ouest de Tripoli, ces villes sont "aux mains du peuple": Al-Rhibat, Kabaw, Jado, Rogban, Zentan, Yefren, Kekla, Gherien et Hawamed.
"Nous nous plaçons sous l'autorité du gouvernement intérimaire de Benghazi (...) Nous préparons les forces pour marcher sur Tripoli et libérer la capitale du joug de Kadhafi", a ajouté Chaban Abu Sitta.
A Zawiyah, à 60 km à l'ouest de la capitale, les manifestants anti-Kadhafi semblent contrôler la ville, mais les forces qui lui sont loyales en contrôlent l'accès et les alentours, selon des témoins.
Les villes stratégiques de Misrata, à l'est, et Gherien, au sud, semblent aussi sous contrôle de l'opposition.
A Tripoli, seuls circulaient les miliciens du colonel Kadhafi, à bord de 4X4. Des postes de contrôle ont été mis en place dans et autour de la capitale, où le pain et l'essence étaient rationnés, selon un habitant joint par téléphone.
Une vidéo montrant un fils du leader libyen, Seif Al-Islam, armé d'un fusil automatique et haranguant des partisans de son père, a été postée sur le site Youtube. "Les gens disent que la police a pris la fuite, qu'elle a rejoint les agitateurs. Aujourd'hui nous leur montrons que la police est avec la Libye", dit-il, dans cette vidéo impossible à dater.
La chef de la diplomatie américaine, Hillary Clinton, qui doit s'entretenir lundi avec ses homologues à Genève en vue de préparer "l'après-Kadhafi" à l'occasion d'une réunion du Conseil des droits de l'homme de l'ONU, a dit que son pays était "prêt à offrir toute forme d'aide" aux opposants libyens.
La France, de son côté, va envoyer deux avions français à Benghazi pour apporter de l'aide humanitaire.
Après les sanctions de l'ONU comprenant le gel des avoirs de M. Kadhafi à l'étranger, une interdiction de voyager et un embargo sur les ventes d'armes à la Libye, la Grande-Bretagne a décrété un gel des avoirs de la famille Kadhafi, évalués selon le journal The Telegraph à environ 23,4 milliards d'euros.
Le bilan des violences restait difficile à évaluer. Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a parlé d'un millier de morts. A Benghazi seule, 256 personnes ont été tuées et 2.000 blessées, selon des médecins cités par la Croix Rouge internationale.
Face au chaos, les évacuations des ressortissants étrangers continuaient dans des conditions difficiles. Près de 100.000 personnes, majoritairement des travailleurs égyptiens et tunisiens, ont déjà quitté le pays via les frontières. A l'aéroport de Tripoli, des foules énormes attendaient de pouvoir partir.
Sur les marchés, les cours du brut étaient orientés à la hausse lundi dans les échanges électroniques en Asie face à l'instabilité grandissante au Moyen-Orient.
Selon un responsable de la compagnie libyenne Arabian Gulf Oil cité par le Wall Street Journal, les exportations de pétrole, interrompues depuis plusieurs jours, sont sur le point de reprendre à Tobrouk, ville de l'Est sous contrôle des insurgés.
La China National Petroleum Corp (CNPC), le principal producteur chinois de gaz et de pétrole, a annoncé avoir interrompu sa production en Libye.

Le prestidigitateur

Les peuples arabes se révoltent contre leurs dictateurs qui furent les amis de nos gouvernements. La France des droits de l’homme est aphone. Empêtrée dans les erreurs et les mensonges de son ministre des Affaires étrangères, le remaniement du gouvernement effectué il y a trois mois est en échec, les Français ont le sentiment que tout fiche le camp au sommet !

Arrive Nicolas Sarkozy pour sept minutes de télé : face à cette situation dramatique, il s’est efforcé de reprendre les commandes de deux façons : une bonne et une douteuse.

La bonne consiste à reconnaître enfin – mieux vaut tard que jamais – qu’il faut soutenir et accompagner les peuples en révolution pour éviter des régimes pires encore, le terrorisme, et surtout des flux incontrôlés d’immigration qui menaceraient notre fragile économie.

La mauvaise, le coup du prestidigitateur, c’est d’essayer de faire croire aux Français que le président de la République réorganise le gouvernement et l’annonce lui-même pour faire face à la situation alors qu’il était obligé de le faire sous la pression des événements.

Certes, ce nouveau gouvernement paraît meilleur. Avec Juppé aux Affaires étrangères, Guéant à l’Intérieur et Longuet à la Défense, on a un trio de compétences et d’expériences impressionnant. Du coup, on oubliera MAM virée sans fleurs ni couronnes et l’ami fidèle Brice Hortefeux assigné à l’Elysée. Mais pour Nicolas Sarkozy ce rétablissement est aussi un affaiblissement car il devra compter avec Alain Juppé.

Steve Ballmer peut-il encore relancer Microsoft ?

A qui le tour ? La valse des dirigeants au sein de Microsoft a surpris au cours des derniers mois. En moins d'un an, ils sont quatre, parmi les cinq patrons de divisions du groupe, à avoir quitté leurs fonctions exécutives. Si le départ de Stephen Elop, ancien responsable de la division Entreprise, était motivé par une nouvelle orientation de carrière - il est devenu PDG de Nokia depuis l'été 2010 -, les trois autres responsables seraient partis sur fond de désaccord stratégique avec le directeur général, Steve Ballmer. C'est le cas notamment de Robert Muglia, patron de la division Serveurs, annoncé partant le mois dernier, alors qu'il est réputé pour être l'un des plus proches collaborateurs du patron de Microsoft. Cette succession de départs intrigue et laisse imaginer au sein de la communauté high-tech, qu'ils pourraient en annoncer un autre : celui de Steve Ballmer lui-même.
Lancinante depuis un an, la rumeur peine encore à prendre corps. Et pour cause : en un peu moins de dix ans, le charismatique dirigeant a imposé sa marque à la tête du géant informatique, devenant une véritable figure historique à l'intérieur et à l'extérieur de l'entreprise, malgré l'ombre planante de Bill Gates, qui reste président du conseil d'administration de la société qu'il a fondée en 1975. Cependant, le bilan de Steve Ballmer reste aujourd'hui sujet à caution, alors que le numéro un mondial des logiciels éprouve les pires difficultés à se diversifier et à trouver un nouveau souffle dans l'univers changeant de la high-tech. La sanction de la Bourse est éloquente : la valorisation du groupe est aujourd'hui équivalente à celle d'il y a cinq ans. Dans le même temps, l'action de Google a rebondi de près de 60 % et la capitalisation d'Apple a été multipliée par cinq, installant la firme à la pomme sur le podium des plus grandes sociétés en Bourse.
Le principal grief fait à Microsoft, et à son responsable exécutif, reste encore et toujours son incapacité à prendre le virage de la mobilité. Jusqu'à présent, le groupe est passé à côté du boom des « smartphones » initié par Apple en 2007, avec la sortie de l'iPhone, et qui profite largement à Google, dont le système d'exploitation Android deviendra majoritaire cette année dans le mobile. Fin 2010, Windows Mobile équipait moins de 5 % des terminaux dans le monde, selon le cabinet Gartner. Si le lancement du Windows Phone 7 en octobre 2010 a été salué par les experts, il reste à convaincre les consommateurs. Les ventes n'ont pas encore décollé (2 millions de téléphones vendus lors des deux premiers mois de commercialisation). L'alliance conclue avec Nokia pour équiper les terminaux du fabricant finlandais devrait permettre à Microsoft de se repositionner plus favorablement dans la course. Mais le pari n'est pas gagné d'avance.
Distancé dans les « smartphones », la firme de Redmond accuse aussi un train de retard sur le marché prometteur des tablettes. Un comble, quand on sait que le géant informatique fut l'un des pionniers sur le sujet avec plusieurs projets envisagés au cours des dix dernières années. Mais le groupe n'a malheureusement jamais trouvé la recette pour les populariser. A l'occasion du Salon de l'électronique de Las Vegas, il a certes annoncé qu'il travaillait sur une nouvelle version de Windows pour tablettes, mais qui ne devrait pas être disponible avant 2012. D'ici là, les positions pourraient bien être établies entre les différents acteurs du secteur que sont Apple, Google, BlackBerry ou encore HP.
A la peine dans l'univers mobile, Microsoft l'est tout autant sur Internet. Le groupe éprouve les pires difficultés à rentabiliser sa division de services en ligne, qui comprend le portail Internet MSN et le moteur de recherche Bing. En 2010, la perte s'est élevée à 2,5 milliards de dollars, et elle ne cesse d'augmenter trimestre après trimestre. Là aussi, sur Internet, le numéro un mondial des logiciels souffre d'une position de challenger face au monopole de Google. La situation promet d'être plus difficile encore à l'avenir alors que le navigateur Internet Explorer continue de perdre du terrain face à Firefox (Mozilla) et Chrome (Google). Le navigateur est en effet un outil indispensable dans la stratégie de monétisation des services en ligne, car il constitue l'unique point d'entrée sur le Web pour chaque internaute. Les difficultés rencontrées par Microsoft dans sa stratégie Internet font irrémédiablement écho à celles dans le mobile. Avec le boom des « smartphones » et des tablettes, Internet devient de plus en plus mobile. Les deux univers sont intimement liés désormais. Et il devient urgent pour le groupe de trouver le moyen de s'imposer pour ne pas être mis à l'écart de ces nouveaux relais de croissance.
Le bilan de Steve Ballmer à la tête du groupe ne doit toutefois pas se résumer à ces seules impasses stratégiques, si grandes soient-elles. Microsoft reste de très loin le numéro un mondial du logiciel, et équipe encore plus de 90 % des PC vendus sur la planète en systèmes d'exploitation. Le succès de Windows 7 sorti en octobre 2009 en atteste (7 licences vendues par seconde dans le monde). La suite logicielle Office (Word, Excel, Powerpoint...) reste également plébiscitée par les particuliers comme les entreprises. Les ventes de la console de jeux Xbox n'ont jamais été aussi importantes depuis le lancement du nouveau système de contrôle sans manette Kinect. Et Microsoft n'a pas à rougir non plus du bon démarrage de ses offres de services dans le « cloud computing », cette nouvelle technologie qui permet d'héberger données et applications sur Internet, et promise à un bel avenir dans le monde professionnel.
Ces réussites suffiront-elles à éteindre la rumeur d'un éventuel départ ? Face à une telle éventualité, Steve Ballmer reste serein. Interrogé sur le sujet par un analyste en fin d'année dernière, l'intéressé répond qu'il déborde d'idées et de projets pour le groupe et il n'a qu'une seule hâte, c'est de les mettre en application. Il sait en outre que son bilan financier plaide pour lui. Microsoft demeure l'une des plus formidables machines à cash de la planète économique : en 2010, la trésorerie s'élevait à plus de 50 milliards de dollars. De quoi assouvir encore une montagne de projets...

Rupture en série

Pour le coup, c’est une rupture en série.

La séquence politique de ce week-end n’a ressemblé à aucune autre. A vrai dire, elle n’a ressemblé à rien. Elle a mis un terme à un épisode mais n’en a pas vraiment ouvert un autre. Et on se demande encore ce matin si, en la déroulant, le président avait un scénario mûrement composé ou s’il continue d’improviser, avançant sur un fil ténu suspendu au-dessus du vide.

Au fond, la disgrâce de Michèle Alliot-Marie n’est qu’un symptôme parmi d’autres des multiples hésitations qui semblent paralyser l’imagination de l’Élysée. A commencer par le choix des hommes dont le président a, étrangement, annoncé lui-même la nomination : si l’arrivée d’Alain Juppé au Quai d’Orsay s’est imposée naturellement, - il fait l’unanimité parmi les diplomates - le départ de l’Intérieur de Brice Hortefeux, remplacé par le solide Claude Guéant semble avoir surpris «l’ami de 30 ans» de Nicolas Sarkozy. La Défense, finalement confiée au revenant Gérard Longuet, ne sera pas pour lui… Ainsi, ce remaniement qui semblait pourtant simple a tourné au casse-tête et basculé dans le subliminal et le pathos. Qu’a donc bien voulu dire le chef de l’État en expliquant que cette réorganisation presque complète des ministères régaliens lui permettrait de mieux protéger les Français ? Fallait-il en déduire, par l’absurde, que l’équipe «de professionnels» mise en place il y a seulement trois mois à l’occasion du remaniement était vulnérable, voire faible, et que l’opération avait été un échec ?

L’intervention présidentielle toute entière a oscillé, elle aussi, entre deux discours. Le jour même de la démission du premier ministre tunisien, on attendait l’esquisse d’une nouvelle politique arabe et on a eu surtout des généralités aussi généreuses que tardives sur l’Histoire en marche, assorties d’un appel à l’Europe balançant entre le refus de la peur devant l’inconnu et l’évocation de la menace d’une submersion de l’immigration maghrébine. Fallait-il entendre la confiance optimiste devant les promesses de démocratie sur la rive sud de la Méditerranée ou la crainte frileuse, même si elle n’est pas exclusivement hexagonale, de leurs vagues migratoires ? Un peu des deux sans doute. Le président qui aurait tant voulu rassurer aura laissé de ses six minutes d’antenne un sentiment d’impuissance anxiogène. S’il a dominé son intervention avec aisance et style, il a montré aussi un voile de doute tellement inhabituel chez lui qu’il a flotté spectaculairement sur la prestation présidentielle. Était-ce donc du désarroi ? Une vraie lassitude, peut-être…

Ce n’était pas du de Gaulle en tout cas, ni du Mitterrand, ni du Chirac, ni même du Sarkozy version 2007. Il manquait le souffle tragique et inspiré du Général qui, dans l’incertitude algérienne, avait eu la grandeur de demander : «Français, aidez-moi!».

Trois raisons d'opérer à chaud

Inutile de se repasser le film des semaines passées : en dépit des soutiens souvent formels, tout le monde avait admis, sauf l'intéressée, que la situation n'était plus tenable pour Michèle Alliot-Marie. Ni pour le gouvernement qu'elle entraînait dans sa chute sondagière.

Un remaniement n'a jamais suffi à renouer avec l'opinion, celui du 14 novembre le confirme. Mais un non-remaniement aurait été synonyme d'un enlisement fatal dans un environnement international délicat et à quatorze mois de la présidentielle. Annonçant lui-même les nominations, solennel et protecteur, Nicolas Sarkozy était obligé d'opérer à chaud, pour trois raisons principales.

La première : quand on préside le G20 et que l'on veut peser sur les règles du jeu mondial, mieux vaut avoir une diplomatie lisible et des ministres forts. Ce besoin d'autorité de la France est rendu urgent par les incertitudes monétaires, les prix alimentaires et la question migratoire amplifiée par les révolutions arabes.

Il est pour le moins regrettable qu'une belle idée, l'Union pour la Méditerranée, garde-fou que le Président se propose de relancer, soit restée lettre morte depuis trois ans, du fait, entre autres, qu'elle reposait sur deux piliers dictatoriaux aujourd'hui effondrés, Ben Ali et Moubarak.

La seconde : pour envisager un second quinquennat, mieux vaut achever le premier dans de bonnes conditions. Hanté par les gaffes ministérielles qui seraient autant de cadeaux offerts à l'opposition, Nicolas Sarkozy voulait une équipe de pros. Il espérait que le gouvernement lui assurerait la paix de ce côté-là, pour mieux se présidentialiser sur la scène internationale.

Alain Juppé grand gagnant

Il vient de se priver de trois mois précieux dans son calendrier de reconquête de l'opinion que Brice Hortefeux, dans ses nouvelles fonctions à l'Élysée, devra rattraper. Après avoir mal maîtrisé le remaniement de novembre, il cède aux conditions posées par Alain Juppé ¯ « le meilleur d'entre nous », disait Jacques Chirac ¯ qui ne voulait pas voir « sa » politique étrangère confisquée par la cellule diplomatique de l'Élysée.

Grand gagnant de l'opération, le maire de Bordeaux devient l'homme fort de la nouvelle équipe de François Fillon.

La troisième : à trois semaines de cantonales que la majorité considère comme très difficiles, à sept mois de sénatoriales tout aussi compliquées pour elle, Nicolas Sarkozy veut prendre de la hauteur à la faveur des crises extérieures, espérant que son art de la communication reléguera l'affaire Alliot-Marie au second plan.

On mesure à quel point l'ampleur et la brutalité des désordres du monde peuvent percuter, en France comme ailleurs, la politique intérieure. Leur imprévisibilité devrait accessoirement nous conduire à rester très prudent sur les scénarios et les pronostics de l'élection de 2012 qui pourraient se décanter très tardivement.

En attendant, Nicolas Sarkozy doit à la fois déjouer le spectre migratoire brandi par l'extrême droite et redonner panache et lisibilité à une diplomatie grippée depuis dix ans. Le temps est court et la marge étroite.

Chienlit


C’est la faute à Kadhafi. Et à Ben Ali. Et à tous ces dictateurs qui ont laissé monter les révoltes sans prévenir notre Président, et surtout sa ministre des Affaires étrangères. Résultat: la révolution chez eux, la chienlit chez nous. Depuis un mois, la majorité se déchire tandis que notre Président s’épuise à courir derrière les révélations - les vacances de MAM, les amis de MAM, les parents de MAM... «Mam non troppo», s’est-il énervé dans la langue de son épouse, ce qui signifie en français: MAM, ça suffit ! Il a donc remanié sous pression ce gouvernement qu’il avait mis quatre mois à composer, après la débâcle des régionales. Et dans l’urgence, il a parié sur du solide: Alain Juppé et Gérard Longuet, déjà ministres il y a un quart de siècle. Mais le progrès est ailleurs: si de Gaulle avait dit, en 68: «La réforme, oui, la chienlit, non», avec notre Président, nous avons et la réforme, et la chienlit.

Le Premier ministre bis

Nicolas Sarkozy pensait en avoir fini avec les remaniements. Ne parlait-on pas en novembre d’une équipe de combat resserrée à dix-huit mois de l’échéance suprême ?

Le Président était convaincu d’avoir fait le plus dur. Au même titre que la crise est venue dérégler il y a un peu plus de deux ans toutes les économies mondiales, la révolte du monde arabe vient à son tour de bouleverser l’échiquier planétaire. Au-delà de la seule personnalité de Michèle Alliot-Marie, coupable d’une relation mal venue avec la Tunisie du président déchu Ben Ali, le “printemps arabe” a révélé le profond malaise qui couvait dans la diplomatie française.

Nicolas Sarkozy a convaincu Alain Juppé, qui avait refusé ce poste il y a trois mois, de quitter le ministère de la Défense pour se muer en pompier de service au Quai d’Orsay, là où il a si bien réussi entre 93 et 95 et redonner du crédit à la France. Ainsi revient aux Affaires et en grâce ce Chiraquien qui, pourtant, n’épargne jamais le chef de l’État, critiquant ses méthodes et sa politique sécuritaire.

D’ailleurs, la mise à l’écart de Brice Hortefeux, après l’éviction récente de Christian Estrosi, deux bons soldats du sarkozysme, et l’assurance que Claude Guéant s’occupe de l’Intérieur plus que de “l’extérieur”, font d’Alain Juppé le nouvel homme fort de cette fin de quinquennat. Autant dire un Vice-Premier ministre. Le couple Sarkozy-Juppé pourrait bien éclipser le tandem Sarkozy-Fillon…

Europe : vers un zeste de protection dans le libre-échange ?

L’Europe commence à s’inquiéter des investissements étrangers, notamment chinois, sur son sol. Deux commissaires européens exigent de José Manuel Barroso, le président de la Commission, qu’il ouvre enfin le débat.

Si l’Europe n’a pas de numéro de téléphone, elle a au moins une adresse ! Deux commissaires européens viennent en effet de sommer leur patron d’agir pour protéger les technologies de pointe de l’Europe. Selon nos informations, il y a quelques jours, l’italien Antonio Tajani – chargé de l’Industrie – et le français Michel Barnier – qui s’occupe du Marché intérieur – ont pris leur plus belle plume.

Ils ont demandé à José Manuel Barroso, pour commencer, d’ouvrir un débat sur les rachats par des concurrents non-européens d’entreprises du Vieux continent quand il y a un risque de pillage des savoirs. Et ils veulent des décisions. Naturellement, la Chine et la Russie sont dans le collimateur. Le premier point à souligner, c’est qu’un débat de ce type n’a jamais eu lieu en Europe, qui s’est construite depuis 50 ans sur l’idée de la libre circulation des capitaux. C’est un vrai tournant.

Qu’est-ce qui provoque cette prise de conscience ? L’alarme a été à la fin de l’année dernière une histoire qui a fait un peu de bruit : la tentative d’une entreprise chinoise totalement inconnue de racheter le spécialiste européen du câble pour la fibre optique, le néerlandais Draka. Cette opération a été évitée de justesse, mais elle a agi comme un révélateur. Un révélateur des différences de situations. Une entreprise européenne ne peut pas faire ce qu’elle veut en Chine, elle doit obtenir des autorisations en tous genres, des secteurs lui sont interdits.

Par ailleurs, beaucoup d’entreprises chinoises ou russes sont plus ou moins contrôlées par l’Etat. Peut-on accepter qu’elles rachètent des sociétés européennes ? Les deux commissaires demandent donc de la réciprocité dans les règles et la surveillance de ces investissements réalisés par des Etats. Très concrètement, ils attendent que les protections mises en place par certains pays européens soient généralisées.

C’est une bonne revendication. Il ne s’agit pas de freiner les investissements étrangers. L’Europe est leur première terre d’accueil au monde, et ils sont dans l’immense majorité des cas positifs. Personne ne se plaint que les Coréens aient investi dans les Chantiers de l’Atlantique. Les Chinois ont racheté le port grec du Pirée, pourquoi pas ? Ont racheté Volvo, pourquoi pas ? Mais attention à trop de naïveté dans l’ouverture.

Dans la réalité, des barrières existent déjà, la France a bloqué récemment la reprise du spécialiste des terminaux de paiement Ingenico par un concurrent américain. En fait, il s’agit non pas de faire la révolution, mais de montrer sur le terrain politique que l’Europe peut avoir une politique dans ce domaine. Au fond, il s’agit d’exiger de la Chine de la réciprocité, en matière commerciale, financière, monétaire. L’Europe a les moyens d’exister dans un rapport de forces sans remettre en cause ses valeurs. Un zeste de protection dans le libre-échange, ce n’est pas du protectionnisme.

La démarche va-t-elle aboutir ? Cela va être compliqué, parce que José Manuel Barroso ne fera rien qui déplairait à Berlin ou à Londres, qui sont par nature réticents à tout interventionnisme.

Hortefeux, la victime colatérale du remaniement

Nicolas Sarkozy a effectué un remaniement plus large que prévu.

Le remplacement de Michèle Alliot-Marie par Alain Juppé était attendu. Celui de Brice Hortefeux par Claude Guéant est une surprise. Nicolas Sarkozy a effectué un remaniement plus large que prévu. Tout d’abord car il déteste rien tant que donner le sentiment de céder à une pression. Se séparer d’une ministre qui s’était empêtrée dans des explications confuses sur ses vacances et qui avait fini par lui devenir nuisible à lui, c’était une nécessité politique.

Mais plutôt que de dire : il y a un problème personnel, je le règle, il a préféré procéder à une analyse globale sur les turbulences dans le monde arabe et les risques d’une immigration venant de ces pays. D’où la leçon qu’il en tire d’une « réorganisation des ministères régaliens ». C’est sa formule. Une formule ronflante mais qui lui permet de dire : je n’ai pas sacrifié Michèle Alliot-Marie sur l’autel de l’opinion publique.

Il lui sauve donc un peu la face. Le problème, c’est que personne n’est dupe et que pour cela, c’est son propre ami, Brice Hortefeux qu’il sacrifie.
Et là on touche à la deuxième raison de l’élargissement du remaniement au ministère de l’Intérieur. Brice Hortefeux est un ami proche de Nicolas Sarkozy certes, mais le président sait qu’il jouera gros, très gros en 2012, sur les questions de la sécurité, de l’immigration et de l’islam. C’est à la fois sa crédibilité et son bilan qui sont en cause.

Et si le ministre de l’Intérieur était sur le fond l’exécutant zélé de la politique voulue par le président, force est de constater que sur la forme, ça ne passait pas totalement. Le collaborateur de toujours ne s’était pas transformé en leader et avec les policiers il avait plus de considération que d’affection.

Brice Hortefeux était prêt à incarner l’aile droite de la majorité, mais cela n’avait pas permis, au contraire, de faire reculer Marine Le Pen dans les sondages. Alors pour ne pas être disqualifié sur son terrain de prédilection, Nicolas Sarkozy abat sa dernière carte : Claude Guéant, l’homme qui connaît le mieux la police et dont la réputation de professionnalisme n’est pas en cause. Si même avec lui, ça ne marche pas, alors….

Alain Juppé sort évidemment renforcé. C’est une chance pour Nicolas Sarkozy dans la mesure où son arrivée au Quai d’Orsay est unanimement saluée et va lui permettre de relancer, en limitant les dégâts, sa politique étrangère.

Mais il renforce un allié plus libre que jamais et qui dit ce qu’il pense. On l’a vu sur le débat si sensible sur l’islam qu’Alain Juppé ne juge pas utile de relancer. Il sera donc intéressant de voir si au-delà des questions de politiques étrangères, Alain Juppé parvient à infléchir le cours du quinquennat. Après le dernier remaniement, on se demandait qui de François Fillon ou de Jean-François Copé aurait, derrière Nicolas Sarkozy, le leadership sur la majorité. Il semble bien que désormais, cette partie se joue à trois.

Le commentaire politique de Christophe Barbier





La fronde des psychiatres contre Sarkozy

Selon Libération, une pétition contre un projet de loi qualifié de "sécuritaire" sur les soins psychiatriques, qui prévoit notamment la possibilité de soigner des patients sous contrainte, a recueilli près de 10.000 signatures.
La révolte gronde au sein du petit monde de la psychiatrie. En cause : un projet de loi, adopté à la demande de Nicolas Sarkozy après le meurtre d'un étudiant à Grenoble par un malade mental en fuite, en 2008. Il prévoit notamment la possibilité de soigner des patients sous contrainte, même quand ils ne sont pas hospitalisés. L'hospitalisation d'office est également remplacée par les "soins sans le consentement sur décision du représentant d'Etat". Lors de l'hospitalisation contre son gré d'un patient est instaurée une période de trois jours pendant laquelle le patient est retenu, diagnostiqué et traité.
Une pétition contre ce projet qualifié de "sécuritaire" sur les soins psychiatriques a recueilli en quelques jours près de 10.000 signatures, affirme Libération. Cette pétition, lancée jeudi par le Collectif des 39 contre la nuit sécuritaire, appelle à manifester le 15 mars devant l'Assemblée nationale, jour où les députés commenceront à débattre du projet de loi qui a été adopté le 26 janvier en conseil des ministres.
Le texte est signé par de personnalités comme Stéphane Hessel, Edgar Morin, des psychanalystes comme Jean Oury, Caroline Eliachef, Catherine Dolto ou Elisabeth Roudinesco, et des hommes politiques PS, PC ou Verts, des syndicalistes et des magistrats, selon Libération. Selon le Collectif des 39, "dans ce dispositif, seul le trouble à l'ordre public est pris en compte". "Il détourne la fonction des soignants vers une orientation de dénonciation, de rétention, de 'soins' sous contrainte et de surveillance", dénonce notamment l'appel.

Chine: malgré la police, nouveaux appels à des "rassemblements du jasmin"

Les forces de sécurité chinoises ont beau empêcher par la force tout début de contestation dans la rue, allant jusqu'à brutaliser les journalistes étrangers, un nouvel appel à des "rassemblements du jasmin" a été lancé lundi sur l'internet.
Les organisateurs, toujours anonymes, d'une campagne antigouvernementale sur l'internet ont appelé lundi à des rassemblements dimanche prochain dans un message posté sur Facebook, Twitter et d'autres réseaux étrangers.
"D'après les retours que nous avons reçus, le 27 février, le mouvement s'est propagé à 100 villes, dépassant largement notre attente initiale de 27 villes", dit le texte, appelant à une nouvelle "marche" de protestation dimanche 6 mars.
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C'est d'abord dans 13 villes que la population avait été appelée, sur le site de Chinois expatriés installé aux Etats-Unis Boxun, à manifester dans l'esprit de la "révolution du jasmin" tunisienne, pour exiger davantage de transparence du gouvernement et de liberté d'expression.
Les auteurs du texte appellent "tous ceux qui souffrent d'injustice", notamment "les intellectuels, les diplômés au chômage, les chrétiens, les membres (de la secte) du Falungong, les personnes expropriées et la jeune génération" à protester. Les mystérieux "organisateurs de la révolution chinoise du jasmin" promettent de "faire connaître leur identité en temps voulu".
Dimanche, apparemment personne n'a bravé les policiers déployés en masse, ni à Pékin, Shanghai et ailleurs.
Dans la capitale, des centaines de policiers en uniforme et des centaines d'autres en civil, parfois acompagnés de chiens policiers, ont fait une démonstration de force rue Wangfujing --endroit du ralliement-- restreignant l'accès et empêchant sans ménagement les journalistes, surtout les vidéastes et photographes, de travailler. Une douzaine de journalistes ont été embarqués au poste de police.
Un journaliste de Bloomberg News a été roué de coups par au moinq cinq hommes de la sécurité en civil alors qu'il tentait de filmer et a dû recevoir des soins à l'hôpital, a annoncé lundi le groupe de presse américain, sans préciser la gravité de ses blessures.
L'ambassade des Etats-Unis a qualifié les brutalités contre la presse étrangère en Chine d'"inquiétantes".
"Nous appelons le gouvernement chinois à respecter les droits des journalistes étranger à informer sur la Chine et demandons instamment à la Sécurité publique d'assurer la sécurité de toute personne victime de harcèlement ou intimidation", a déclaré le porte-parole de l'ambassade, Richard Buangan. "Nous appelons aussi la Chine à respecter les libertés fondamentales reconnues dans le monde, y compris la liberté d'expression", a-t-il ajouté.
Le Club des correspondants de presse étrangers en Chine (FCCC, organisation "illégale" pour Pékin) s'est dit "outré" par l'agression d'un journaliste "qui essayait de faire son travail". Dans un communiqué, le FCCC "appelle le gouvernement chinois à assurer la sécurité physique de tous les journalistes travaillant en Chine".
La sécurité était très forte également à Shanghai dimanche ou plusieurs personnes ont été embarquées par la police sans qu'on sache si elles manifestaient.
Face aux révoltes du monde arabe, les autorités chinoises sont visiblement très nerveuses à l'idée d'une contagion et déterminées à tuer dans l'oeuf toute protestation. Les reportages télévisés sur la Chine ont été censurés sur CNN et TV5 notamment, laissant la place à un écran noir.
La municipalité de Pékin avait appelé les médias étrangers en fin de semaine, leur demandant de soumettre des demandes d'autorisation pour toute interview et, dans certains cas, de ne pas chercher à se rendre rue Wanfujing, principale artère commerciale de Pékin, non loin de la place Tiananmen.

Les Libyennes s'engagent dans le soulèvement sans sortir de la tradition

Dans les effluves de peinture, Najah Kablan s'active à la confection des banderoles de la révolution libyenne. De nombreuses femmes participent à la mobilisation, sans pour autant s'écarter du rôle qui leur est assigné dans une société conservatrice.
"Je viens apporter ma contribution", explique Najah Kablan, inspectrice d'anglais dans l'enseignement scolaire, voilée comme la grande majorité des Libyennes. "Nous recueillons les slogans inventés par les gens pour les inscrire sur des affiches et les mettre dans la rue".
"Mes deux fils sont là aussi, nous travaillons en famille", ajoute-t-elle, dans une salle du tribunal de Benghazi (est) reconvertie en atelier de l'insurrection.
En face de la corniche qui longe la Méditerranée, une barrière maintient les hommes à distance des femmes regroupées sur le perron du tribunal.
"Nous apportons de l'eau et des vivres aux manifestants", affirme Najwa al-Tir, une jeune fille coquettement voilée, qui a revêtu l'uniforme des volontaires. "Nous resterons ici jusqu'à ce que (le dirigeant libyen Mouammar) Kadhafi parte, 42 ans ça suffit, on veut la liberté!", s'exclame cette employée d'une compagnie pétrolière.
"C'est la tradition de manifester séparément des hommes et je préfère ça", assure-t-elle. "Mes parents m'encouragent à m'impliquer dans le mouvement", indique Zoha al-Mansouri, étudiante en anglais et fille unique. "Je ne crois pas que la relation entre hommes et femmes change après la chute du régime", ajoute-t-elle.

Naïma Yamani, qui a amené ses enfants pour qu'ils se fassent peindre le visage aux couleurs du premier drapeau de la Libye indépendante, sous la monarchie, assure être "présente depuis le début".
"Nous n'avons pas eu peur parce que nous sommes tous unis", estime-t-elle.
"Sur les 13 membres de la coalition de la révolution, il y a trois femmes, dont deux non voilées", remarque Hanaa el-Gallal, une des porte-parole du soulèvement, dont le voile laisse apparaître une partie des cheveux. "Avec les hommes, nous avons pleuré ensemble, partagé les succès ensemble", se remémore-t-elle.
"Mais à l'extérieur, étant donné que nous sommes musulmans, les hommes tiennent à protéger les femmes, tout comme les enfants, pour qu'ils ne soient pas bousculés", poursuit Hanaa el-Gallal, juriste spécialisée dans le droit international et les droits de l'Homme.
L'exubérance des manifestantes n'a pourtant rien à envier à celle de leurs camarades masculins.
"Kadhafi est un grand menteur, personne ne veut de lui!", s'époumone Fatma al-Madgoub, en réaction aux déclarations du dirigeant libyen qui présente ses opposants comme des groupes isolés. "Qu'il aille en Israël, il n'a rien à faire dans ce pays!", fulmine-t-elle.
De fait, aucune Libyenne n'accorde apparemment crédit au colonel Kadhafi pour les avancées des droits des femmes sous son régime. "On pourrait considérer qu'on lui doit ça, mais il l'a fait uniquement pour créer le chaos dans la société, c'est ainsi qu'il a toujours agi", accuse Hanaa el-Gallal.
"Nos mères portaient des robes courtes", ajoute cette divorcée de 40 ans, mère de deux enfants, "mais parce que Kadhafi est allé trop loin dans l'ouverture de la société, nous avons décidé de porter le voile". "Le +Livre vert+ dit beaucoup de choses très agréables sur les femmes", reconnaît-elle au sujet de la doctrine officielle du régime Kadhafi, "mais ce n'est pas ce qui est appliqué en réalité"

Réveiller Berlaymont !

Il faut remercier les commissaires européens Michel Barnier et Antonio Tajani de tenter de rompre le maléfice qui frappe actuellement l'Union européenne, saisie de stupeur par l'accélération de l'histoire. Dans le silence épais qui, comme celui de « La Belle au bois dormant », enveloppe actuellement le palais Berlaymont, siège bruxellois de la Commission européenne, ils relancent officiellement une vieille controverse : celle de la réciprocité en matière de commerce international. Même en se cantonnant à la seule sphère économique, le sujet est inépuisable : commerce, politiques monétaire, fiscale, environnementale, sociale... Le sujet du jour concerne les investissements étrangers, même si l'on comprend bien qu'il n'est qu'une métaphore de tous les autres. En clair, faut-il, à l'instar de nos partenaires américains ou chinois, créer la possibilité d'opposer un veto communautaire à la tentative de rachat d'une entreprise européenne jugée stratégique ? Tentons une réponse un brin jésuitique : ce serait économiquement inutile, mais politiquement nécessaire.

Première terre d'accueil des investissements étrangers au monde, l'Europe en tire plus de profit que d'inconvénients. Ils sont synonymes d'emplois et de recettes, et permettent bien souvent de sauver, même temporairement, des entreprises de la faillite. Que seraient les Chantiers de l'Atlantique sans leur investisseur coréen ? Et Areva sans ses financeurs du Golfe ? De plus, si aucun mécanisme communautaire n'existe, chaque pays se débrouille toujours pour bloquer les opérations qui le dérangent. La France ne s'est pas gênée pour empêcher l'an dernier le rachat du spécialiste des terminaux de paiement Ingenico sans avoir besoin de démontrer le caractère supposé stratégique de l'entreprise ni d'en appeler à Bruxelles.

Et, pourtant, il faut le faire, et ce pour trois raisons qui se rejoignent. Pour exister dans le rapport de force qui s'installe entre les Etats-Unis et la Chine, pour pousser les partenaires à plus de transparence et, enfin, pour affirmer l'existence politique de l'Europe, si facilement contestée à l'extérieur de ses frontières. L'Union sait se faire entendre en matière de concurrence. Elle a su gérer le débarquement des japonais dans les années 1980. Elle a les moyens de peser sur la marche du monde, il lui reste à en avoir la volonté et à l'exprimer au moyen de quelques symboles forts. Réveillons Berlaymont !

Pour Fillon, l'éviction de MAM est «une décision politique»

Pour le locataire de Matignon, l'ex-ministre des Affaires étrangères «n'a pas commis de faute». Il a par ailleurs annoncé l'envoi d'avions humanitaires en Libye.

Au lendemain du r emaniement gouvernemental, le premier ministre a expliqué lundi matin sur RTL le départ de la ministre des Affaires étrangères : «C'était un acte stratégique face à une accélération de l'Histoire qui va avoir des conséquences que nous ne sommes pas en mesure d'imaginer sur l'ordre mondial», commence François Fillon. «Elle n'a pas commis de faute. Ce n'est pas une décision morale, c'est une décision politique», explique-t-il.
«La voix de la France n'était plus audible, parce que Michèle Alliot-Marie faisait l'objet d'une campagne injuste, dans la mesure où c'est quelqu'un d'intègre». D'ailleurs, elle faisait jusqu'ici partie des ministres les plus populaires, précise-t-il. «La polémique crée une situation qui devenait dangereuse pour la voix de la France. Nous aurions préféré ne pas nous séparer d'elle mais il n'y avait pas d'autre solution. Elle en a convenu elle-même», assure-t-il.
Le premier ministre s'est aussi félicité du choix d'Alain Juppé pour remplacer Michèle Alliot-Marie. «Il fallait quelqu'un d'une grande autorité morale et politique», a-t-il expliqué. Il rappelle que le poste lui avait déjà été proposé en novembre, mais qu'il l'avait refusé «pour des raisons personnelles». Avant le dernier remaniement, Alain Juppé avait effectivement fait savoir qu'il ne souhaitait pas revenir au Quai, redoutant d'être sous tutelle des puissants conseillers élyséens, Claude Guéant et Jean-David Levitte. Alain Juppé ne devrait pas quitter la mairie de Bordeaux, dit François Fillon, qui assure qu'il ne le lui demandera pas. Et d'espérer que les Bordelais comprendront la disponibilité réduite de leur maire : «Ce sont des circonstances historiques».
Sur le sort de Brice Hortefeux, le premier ministre a dit que «le président de la République avait souhaité modifier son organisation». «Il appellera auprès de lui Brice Hortefeux comme conseiller politique, dans un contexte dont chacun peut comprendre qu'il sera éminemment politique dans les prochaines semaines ou les prochains mois». Ce fidèle de Nicolas Sarkozy sera «plus utile» à ce nouveau poste «dans les circonstances qui s'annoncent», a-t-il souligné, justifiant ce changement par «les échéances politiques», dans une allusion claire à la campagne pour la présidentielle de 2012.
Quant au choix de Claude Guéant pour le ministère de l'Intérieur, «il y a des défis à relever en matière d'immigration et de sécurité qui vont croissants», a-t-il expliqué. Il «connaît parfaitement ce ministère» et «nous a semblé le mieux à même de conduire une nouvelle étape de la politique de sécurité et d'immigration au moment où nous estimons qu'elle est nécessaire», a-t-il argumenté.
Le premier ministre a profité de son intervention pour annoncer que deux avions français avec de l'aide et du personnel humanitaires allaient partir «dans quelques heures» pour Benghazi, ville de l'est de la Libye aux mains des opposants au colonel Kadhafi. Le départ de ces deux appareils marque «le début d'une opération massive de soutien humanitaire aux populations des territoires libérés», a insisté le premier ministre.
Le chef du gouvernement a ajouté que «toutes les solutions» étaient à l'étude «pour que le colonel Kadhafi comprenne qu'il doit s'en aller». Parmi les options en discussion figure notamment l'interdiction de survol du territoire libyen, a-t-il dit. Interrogé sur la possibilité d'uine intervention militaire internationale en Libye, François Fillon a répondu : «une implication de l'Otan dans une guerre civile sur la rive sud Méditerranée mérite une grande réflexion. Toutes les options sont examinées»
Le premier ministre a également abordé le débat sur la place de l'islam en France. Un débat auquel il pourrait s'opposer s'il «devait conduire à stigmatiser les musulmans». Il veillera «à la place qui est (la sienne), à ce que ce débat ne dérive pas». «C'est un débat sur le concept de la laïcité», a-t-il souligné., «notamment sur la question du financement des lieux de prière». «La question n'est pas pas taboue. La question de l a formation des imams n'a pas été jusqu'à présent bien traitée», a conclut le premier ministre.

Remaniement dans le remaniement

Faire d'un mal un mieux, c'est une vieille règle en politique. Contraint de se séparer de sa ministre des Affaires étrangères à peine plus de trois mois après le remaniement à suspense de novembre, qui avait pourtant mobilisé les têtes pensantes du microcosme politique pendant une moitié de l'année, Nicolas Sarkozy n'avait pas la tâche facile pour convaincre l'opinion, hier soir, que cette brusque embardée ne remettait pas en cause le dispositif gouvernemental si laborieusement mis en place. Le chef de l'Etat a donc choisi de dépasser le seul problème posé par le cas Alliot-Marie et de prendre acte du fait que le « changement historique » en Tunisie, en Egypte et en Libye l'obligeait à reconsidérer l'ordre des priorités de la fin de son quinquennat.

A l'usage, la partie réussie du précédent remaniement concerne surtout les domaines économique et social. Malgré quelques frictions frontalières, le duo à Bercy entre Christine Lagarde et François Baroin donne des signes d'une complémentarité fertile. L'arrivée de Xavier Bertrand aux Affaires sociales semble avoir apporté la cohérence qui manquait aux initiatives gouvernementales face aux énormes défis de l'emploi et de la protection sociale. Ce n'est pas un hasard : l'équipe Fillon, jusqu'au choix de garder le même Premier ministre, avait été pensée par l'Elysée en fonction de deux objectifs primordiaux. Réussir la présidence française du G20, d'une part. Rétablir au moins en partie les grands équilibres macroéconomiques pour continuer de peser, avec l'Allemagne, sur l'avenir de l'Union européenne, d'autre part.

En revanche, si Nicolas Sarkozy a fait un long travail sur lui-même pour « présidentialiser » son style et sa personne, cette remise en question avait curieusement épargné le mode de fonctionnement de son propre entourage. Il manquait un remaniement dans le remaniement. Nommer Michèle Alliot-Marie au Quai d'Orsay, c'était en fait maintenir la prééminence acquise par Claude Guéant, le secrétaire général de l'Elysée, sur les sujets diplomatiques. Plus en tout cas qu'avec un Alain Juppé réinvesti dans ce ministère où il a déjà excellé. Cette monopolisation des fonctions régaliennes de l'Etat par les conseillers les plus proches du président peut avoir des vertus d'efficacité pour initier les grands chantiers réformateurs d'un quinquennat. Mais mieux vaut disposer de ministres de plein exercice quand il s'agit de fixer un cap et de s'y tenir sur les terrains éminemment politiques de la politique extérieure, de la justice ou de la sécurité. Et tout ce qui s'est passé récemment sur ces différents fronts montre que le moment était arrivé de le reconnaître.

France, Mexique et langue d'Esope

Le sort de Florence Cassez, dont le nom est maintenant connu de tous les Français et de tous les Mexicains, est devenu l'objet d'une véritable crise diplomatique. Comment cela est-il advenu ? A l'origine est la détestable idée de cette jeune femme de « se mettre à la colle » avec un criminel avéré, dont elle dit avoir ignoré les activités coupables. On est censé la croire sur parole, mais il est clair qu'elle n'a pas participé à ses crimes. Or le sujet est brûlant au Mexique, où les activités d'enlèvements et de meurtres ont pris des dimensions quasi industrielles. Assiégé par les revendications excédées des populations pour plus de sécurité, le responsable de l'Agence fédérale d'investigation, Genaro Garcia Luna, décide de frapper l'opinion lors de l'arrestation du criminel. Pour plus de piquant, il ne lui déplaît pas d'ajouter cette jeune étrangère rousse à son tableau de chasse. Trouvé le casting, réalisée la mise en scène, au sens littéral : tout le monde connaît la farce de la reconstitution télévisée ciblant la « kidnappeuse française ». De faits et de preuves, point.

Mais depuis le début, aux dénégations de la suspecte ont été opposées les indignes mises en scène de la police. Parole contre parole. Dans cette confrontation d'assertions contradictoires, Florence Cassez a gagné soixante ans de prison ; et Garcia Luna le poste de ministre de la Sécurité publique, puisqu'un populisme bien exploité, avec un zeste de xénophobie, aide souvent les carrières. En même temps, la médiatisation de l'événement a jeté aussi la lumière sur les maladresses misérables du montage mexicain. A ce point de notoriété, les Français et leur président ne pouvaient les tolérer (qu'aurait-on dit ?), et Mexico ne pouvait laisser passer nos remontrances (de quoi aurait-il l'air ?). Sur le fond, Sarkozy a raison d'insister ; son image, au reste, n'en souffre pas. Sur la forme, Calderon, président du Mexique, a tort de se cabrer. Il est devenu prisonnier de la sienne.