TOUT EST DIT

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dimanche 27 février 2011

Les Égyptiens pourraient voter fin-mars sur une nouvelle Constitution

L'armée égyptienne doit appeler d'ici une semaine à la tenue d'un référendum sur une nouvelle Constitution, a indiqué dimanche 27 févrer un membre de la commission d'experts chargée de travailler sur ce texte. "D'ici une semaine, le Conseil suprême des forces armées est censé appeler à un référendum sur les projets d'amendements", a affirmé Sobhi Saleh, avocat et ex-député des Frères musulmans.

"Selon le projet des forces armées, le référendum est censé se tenir avant la fin mars", a-t-il ajouté. M. Saleh a en outre estimé que les élections législatives pourraient se tenir avant la fin mai si les amendements constitutionnels sont approuvés. La commission de huit juristes dont fait partie l'avocat a rendu samedi les résultats de son travail, proposant notamment que le président de la République ne puisse plus effectuer que deux mandats de quatre ans chacun et que les conditions de candidature à la magistrature suprême soient allégées.
Aux termes de la Constitution actuellement suspendue par l'armée, qui contrôle le pays depuis la démission le 11 février sous la pression populaire de Hosni Moubarak, le président peut se présenter indéfiniment et le mandat présidentiel est de six ans. Toutes les élections devraient en outre faire l'objet d'une supervision judiciaire, l'une des principales revendications des militants pro-démocratie.
AMR MOUSSA ANNONCE SA CANDIDATURE
Par ailleurs, le chef de la Ligue arabe, Amr Moussa, a annoncé dimanche son intention de se porter candidat à l'élection présidentielle, a rapporté l'agence officielle égyptienne Mena. "J'ai l'intention de me porter candidat pour la prochaine élection présidentielle, et une annonce formelle sera faite le moment venu", a-t-il déclaré, cité par la Mena. M. Moussa, dont le mandat à la tête de la Ligue arabe se termine en mai, avait déjà ces dernières semaines laissé filtrer la possibilité d'une candidature, mais sans être aussi formel.
Le 4 février il avait déclaré être "à la disposition" du pays tout en affirmant vouloir voir l'évolution des "développements politiques". Diplomate de carrière, âgé de 74 ans, M. Moussa a été ministre des affaires étrangères sous M. Moubarak de 1991 à 2001, avant de devenir secrétaire général de la Ligue arabe. Il est resté une personnalité populaire parmi les Egyptiens. Il s'était rendu sur la grande place Tahrir du Caire pour exprimer sa sympathie aux manifestants qui ont défilé pendant 18 jours pour demander le départ du président Moubarak. En janvier, lors d'un sommet économique arabe à Charm el-Cheikh qui se tenait quelques jours après la fuite du président tunisien Zine el-Abidine Ben Ali, il avait fait sensation en appelant les dirigeants à répondre à "la colère et la frustration sans précédent" de la population dans le monde arabe.

S comme Strauss-Kahn

– Signe. Dominique Strauss-Kahn se place sous le signe d’un Jacques Delors, père de Martine Aubry, dont il regrette qu’il n’ait pas été candidat en 1995. C’est une manière de dire que lui ne se dérobera pas à l’appel des sondages.

– Sinclair. DSK insiste sur le fait qu’il écoute toujours son épouse journaliste et que son avis comptera. Manière de confirmer le souhait exprimé par elle de ne pas le voir candidat à un deuxième mandat au FMI. Il ne pourrait être à la fois à Washington et à Paris !

– Slalom. Champion de France de la catégorie, DSK assume totalement la politique de rigueur du FMI qu’il dirige tout en proposant une autre politique, de relance et de grands travaux pour la France.

– Socialiste. M. Strauss-Kahn se déclare « socialiste » dans les solutions pour aider les pays en difficultés. Ce n’est pas tout à fait l’avis des peuples concernés de Grèce, d’Irlande ou d’Islande.

– Souffrance sociale. DSK se déclare solidaire de ce quart des salariés français qui gagnent moins de 750 € par mois. Il fait ainsi sien le combat du socialiste Jacques Julliard, farouchement hostile pourtant à sa candidature.

– Style. Parce qu’il se veut proche du peuple et des vrais gens, DSK n’hésite pas à parler comme eux, quitte à maltraiter parfois notre langue pour faire oublier le technocrate.

– Sarkozy. DSK n’en parle jamais mais s’adresse à lui lorsqu’il s’indigne de ces politiques qui pensent plus à leur réélection qu’à leurs promesses. Sous les pavés, la plage !

Vivement Juppé !

Il n'est jamais trop tard pour bien faire, surtout quand il y a le feu au lac ! Pendant le week-end, Michèle Alliot-Marie, de retour du Koweït, devrait être remerciée de son poste de ministre des Affaires étrangères et Alain Juppé sera nommé à sa place.
Deux mois ou presque se seront écoulés entre la malencontreuse escapade tunisienne de la ministre et son remplacement ; deux mois pendant lesquels le monde arabe a entamé sa révolution historique, deux mois pendant lesquels notre diplomatie a été paralysée et la voix de la France quasi inaudible, ce qui provoque des dégâts pour notre pays dans une région du monde où il a toujours su se faire entendre.
Alain Juppé devrait être l'homme de la situation. Celui qui fut appelé « le meilleur d'entre nous » par Jacques Chirac est devenu « l'indispensable Juppé » pour Nicolas Sarkozy qui le consultait de plus en plus souvent.
A 65 ans, Alain Juppé est devenu un sage de la politique après une condamnation et un exil injustes.
L'adage de grand-mère « c'est dans les vieux pots qu'on fait les meilleures soupes » lui convient parfaitement. Il fut un excellent ministre des Affaires étrangères d'Edouard Balladur et les diplomates le respectent. Il fut le mentor de son directeur de cabinet d'alors, Dominique de Villepin. Il fut avec Michel Rocard pour le grand emprunt, avec Hubert Védrine pour une réflexion sur la politique étrangère, il met en garde la majorité contre un nouveau débat mal cadré sur l'immigration, c'est le bon choix pour le Quai d'Orsay.

Attention à la fellation et au cunnilingus !

Selon des médecins américains, la fellation et le cunnilingus pourraient être déclencheurs de cancers, ceux de la bouche ou de la gorge.

Qui aurait pu imaginer cela ? Même certaines pratiques sexuelles seraient dangereuses pour la santé. En effet, selon des médecins américains, la fellation et le cunnilingus pourraient être déclencheurs de cancers, ceux de la bouche ou de la gorge. La faute à certains papillomavirus (HPV), responsables d'infections sexuellement transmissibles, principale cause du cancer du col de l'utérus.
Le Dr Maura Gillison, professeur de médecine à l'Université d'Ohio (nord) a expliqué que les éléments infectés par ces virus "possèdent un risque de cancer oropharyngé 32 fois supérieur à celui du reste de la population, ce qui est nettement supérieur au danger représenté par le tabac, qui a seulement triplé". Selon elle, le fait d'avoir des rapports buccogénitaux avec six partenaires ou plus dans sa vie multiplie le risque par huit au moins. Les résultats de ce rapport démontre que les cancers de la cavité buccale et de la gorge ont progressé de 225% de 1974 à 2007. Les personnes ayant des rapports buccogénitaux sont principalement touchées.
Le médecin a néanmoins voulu tempérer et rassurer les couples adeptes de ces pratiques disant "nous ne pouvons pas démontrer avec certitude que certains comportements sexuels sont liés à un risque d'être infecté par des papillomavirus. Nous ne disposons pas encore de suffisamment de données".
Pour la prévention, elle a recommandé une vaccination, également pour les hommes, qui protège contre quatre souches de papillomavirus, les deux responsables de plus de 70 % des cancers du col de l'utérus et celles qui provoquent des verrues génitales. Mêm si le Dr Gillison a toutefois indiqué que le risque absolu de développer un cancer bucco-pharyngé demeurait faible, elle a recommandé que "les pratiques sexuelles buccogénitales soient comprises dans les messages de prévention des maladies comme le cancer bucco-pharyngé".
Enfin, notez que ce type de cancer, s'il est traité suffisamment tôt, est souvent guérissable. 90% des malades survivent cinq ans et davantage sans récurrence.

Kadhafi, le départ inévitable

Alors que la révolte ne faiblit pas en Libye, le ministre italien des Affaire étrangères a jugé que le départ du « Guide » était « inévitable ». 

La Libye a donc atteint « un point de non-retour », selon les propres mots du ministre italien des Affaires étrangères Franco Frattini. « Nous n'avions jamais vu une situation où le chef d'un régime donne l'ordre de tuer ses propres soeurs et frères en allant jusqu'à payer des mercenaires », a-t-il déclaré dimanche, interrogé par  la télévision Sky TG-24. Pour le chef de la diplomatie italienne, le départ du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi est désormais « inévitable ».
Il n'y a plus que lui, lui et ses fidèles partisans issus pour la plupart de son propre clan, pour encore croire que la révolte pourra être matée et que le sang versé saura refroidir les aspirations libertaires de son peuple. Mouammar Kadhafi n'en démord pas. « Préparez-vous à défendre la Libye. Nous allons nous battre et nous les vaincrons », a-t-il lancé vendredi sur les remparts du fort ottoman qui surplombe la place Verte, au cœur de Tripoli. 
La communauté internationale, pour sa part, condamne le régime libyen et la violence utilisée par le « Guide » pour réduire la révolution au silence. Tripoli fait désormais l'objet de sanctions internationales, adoptées par une résolution du conseil de sécurité de l'ONU dans la nuit de samedià dimanche. Les principales punitions : embargo, interdiction de voyage, gel des avoirs. 
Combien de temps, encore, avant que Mouammar Kadhafi n'accepte l'inéluctable et ne mette fin à sa répression sanglante ?

SARKOZY EST-IL UN HITLER EN PUISSANCE ?

La fédération de la Vienne des MJS a placardé des affiches, sur lesquelles on peut voir Nicolas Sarkozy dans une posture hitlérienne. Jean-François Copé appelle le PS à quitter "ce caniveau de l'insinuation scandaleuse".
 
Les Jeunes socialistes ont sacrément dérapé. Sur une de leurs affiches de campagne, on y voit Nicolas Sarkozy levant le bras à une tribune, dans un style hitlérien, et la phrase suivante: "Jusqu'où le laisserez-vous aller?". 
"Une nouvelle étape dans la bassesse a été franchie avec l'affiche du Mouvement des Jeunes Socialistes (MJS) qui détourne honteusement une photo dans l'unique but d'assimiler Nicolas Sarkozy à Adolf Hitler, et ceux qui soutiennent le président de la République aux nazis!", a immédiatement dénoncé Jean-François Copé dans un communiqué. 
Le patron de l'UMP "appelle solennellement Martine Aubry à dénoncer et à stopper immédiatement cette campagne". Plus largement, il "appelle le PS à quitter ce caniveau de l'insinuation scandaleuse sur le nazisme ou le pétainisme, pour revenir dans le débat républicain, dans l'échange d'idées, dans la confrontation de projet". 
Contacté par l'AFP, le responsable du pôle communication du MJS, Jonathan Debauve, a affirmé que le mouvement avait "découvert cette campagne mercredi soir" et que la présidente des Jeunes socialistes, Laurianne Deniaud, avait demandé qu'elle soit retirée. 
Il a expliqué que la campagne avait été lancée "il y a plusieurs mois" par la fédération de la Vienne, "dans le contexte du discours de Grenoble (de Nicolas Sarkozy) et des expulsions de Roms" et que "quelques affiches ont été recollées ces derniers jours". 
Dans un communiqué, "les Jeunes socialistes appellent le secrétaire général de l'UMP à exercer la même vigilance sur Christian Jacob, sur Brice Hortefeux, le récidiviste de l'intérieur, sur Benjamin Lancar, sur Jacques Myard et sur tout ces responsables politiques abonnés aux dérapages, en particulier dans le pseudo-débat qui s'annonce sur la laïcité". 

"Petits flirts entre amis", le jeu coquin d'Ubisoft sera-t-il interdit aux États-Unis ?

 Le 3 mars prochain sera dévoilé Petits flirts entre amis, un jeu vidéo coquin. Développé pour la Wii et la PS3, il est particulièrement suggestif et truffé de clins d'oeil sexuels, comme on peut le remarquer dans les deux vidéos ci-après.

Fera-t-il un carton aux États-Unis, le premier marché mondial des jeux vidéo, où il devrait être décliné sous le titre "We dare" ? Ou bien sera-t-il tout simplement interdit, comme le recommandent plusieurs éditorialistes ? En Angleterre, des responsables politiques, à l'instar du député travailliste Keith Vaz, s'inquiètent du fait que le jeu soit interdit uniquement aux moins de 12 ans, et non aux moins de 16 ans. Certains blogs, comme celui de "gameinformer", n'hésitent pas à parler de "la vidéo la plus horrible qu'il est possible de voir aujourd'hui", tandis que Joystiq va jusqu'à dire que ce jeu encourage des comportements "absolument répréhensibles". Le blog G4TV est un des rares à prendre la défense du jeu. "Sommes-nous trop puritains ?" interroge-t-il, avant de poursuivre "Pourquoi acceptons-nous des jeux particulièrement violents sans nous poser plus que cela de questions, mais n'autorisons-nous qu'un minimum de sexualité dans les jeux ?"
Comment réagiront les autres pays ? Quoi qu'il en soit, même si Ubisoft est français, ses opposants ne pourront pas blâmer la French touch. Le jeu a, en effet, été développé à Milan...

Chagrin diplomatique

C'est merveille de voir combien nos pronostiqueurs du fait accompli, méditant les révoltes arabes, nous expliquent ce que devrait être notre politique étrangère. Ils la voudraient illuminée par la torche de la liberté éclairant le monde et toute vouée à la chute des despotes. Cette bouffée d'exaltation respire plus l'effusion que la raison. Non que la France renonce à répandre le message de la liberté. Hérité de nos aïeux, il ne nous coûte guère. Et, s'il est vrai que l'Occident n'ose plus affirmer la prééminence de sa civilisation, il peut et doit encore affirmer le droit universel des hommes à la liberté, le soutenir de son mieux. Cela dit, toute politique étrangère obéit à ce principe que chaque Etat établit ses relations avec des Etats. Et non avec leurs régimes. Sous nos yeux, les régimes chinois pour le Tibet, russe pour la Tchétchénie ont beau indisposer nos principes, les deux Etats savent borner nos ingérences.

Il fut un temps où la France coloniale prétendait conduire les peuples asservis à l'émancipation par leur accès à la "civilisation" (entendez la nôtre). En fait, le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes - autre idéal de notre cru - aura débordé et rompu la promesse d'une liberté à la Saint-Glinglin. Les Etats-Unis ont encore rêvé, sous Bush, de diffuser, avec l'éviction du tyran irakien Saddam Hussein, le ferment libertaire dans le Moyen-Orient. On connaît la suite. Or les peuples arabes, anciens colonisés, ont le cuir sensible. Notre tout nouvel ambassadeur à Tunis vient de le vérifier.

Le fait est que notre politique arabe a longtemps déployé le plus plat réalisme pour la défense d'intérêts, d'ailleurs fort légitimes, liés tout à la fois à notre ancienne présence coloniale, aux vestiges d'influence chrétienne et francophone au Proche-Orient et à son pactole fossile. Le plus cher allié de la France y fut l'Irak, laïque et pétrolier, de Saddam Hussein : le chef jadis de nos services spéciaux l'entretenait de soins téléphoniques réguliers. La France de Giscard accueillait sur notre sol, à la demande expresse du chah, un Khomeyni bientôt fondateur de la théocratie iranienne. La France emprunteuse de Mitterrand pelotait, en 1983, la fortune, précieuse à nos caisses vides, des Emirats et de l'Arabie saoudite. L'assassinat de notre ambassadeur au Liban, nos 53 soldats victimes de l'attentat du "Drakkar" ont ensanglanté, sans l'interrompre, notre pérégrination dans un Orient compliqué et terroriste.

Par crainte, à nos portes, d'un pouvoir religieux, nous avons soutenu, contre la victoire électorale des islamistes, un pouvoir militaire algérien corrompu et ingrat. Et plus encore un Ben Ali tunisien qui, dans l'opprobre des tyrannies, n'égalait, il est vrai, ni Saddam Hussein ni, dans le monde, une cinquantaine de potentats massacreurs ou génocidaires. Ajoutez qu'en une décennie plusieurs millions de touristes français ont sacrifié, sur ces terres despotiques, à la realpolitik... du soleil bon marché.

Il est donc loisible, je l'ai fait ici en son temps, de regretter tel cynisme trop affiché avec un Saddam Hussein ou un Kadhafi. Loisible de déplorer telle complaisance de nos caciques à des invitations vacancières. Loisible surtout de souhaiter une politique étrangère moins impulsive, plus laconique, plus cohérente entre l'Elysée et le Quai d'Orsay. Mais il est absurde de demander à nos ministres ou ambassadeurs de prêcher la révolte des peuples quand l'Etat en ménage, bon gré mal gré, les despotes. De Gaulle, avec Jacques Foccart, s'arrangeait des coups d'Etat d'Afrique. Chirac flattait son ami Saddam Hussein. Mitterrand caressait un Kadhafi terroriste avant que, déplumé par l'Amérique, il ne vienne, sous Sarkozy, planter sa tente bédouine face à l'Elysée. La diplomatie a ses fatals chagrins. Elle n'est que la nécessaire politesse des Etats : leur maigre offrande du vice à la vertu...

Il est non moins absurde de reprocher à ses serviteurs de n'avoir pas annoncé le printemps arabe. Qu'eût-on fait de leurs pronostics ? Ils ont souvent, et plus qu'on ne croit, prévu l'inéluctable sans pouvoir en prédire le jour. Tel fut d'ailleurs le cas de la Révolution iranienne. De l'effondrement de l'Union soviétique. Et, proche de nous, de la crise financière claironnée par maints Cassandre mais nullement pronostiquée dans son déclenchement.

Aujourd'hui, dirait Marx, les peuples arabes "font l'Histoire mais ils ne savent pas encore quelle Histoire ils font". Nous non plus !

Sur la planète, l'émergence de nouveaux mastodontes nous mène la vie dure alors que notre sort dépend plus que jamais de l'"étranger". Notre politique étrangère affiche sans surprise la puissance réduite comme peau de chagrin de notre Nation dans le monde nouveau. Ajoutez que, depuis trente ans, on aura, chez nous, emmailloté les Français mais déshabillé la France. C'est elle qu'il faut rhabiller si l'on veut exhiber plus de fierté. Et moins de dépendances.

Yémen, Algérie, Irak... Les autres manifestations ''anti-régime''

Algérie, Irak, Yémen, Bahreïn... Dans la lignée des peuples tunisien, égyptien et libyen en ce moment, ils sont des milliers dans les régions du Maghreb et du Moyen-orient à avoir manifesté vendredi ou ce samedi pour contester le pouvoir de leur dirigeant, qu'il ait été élu ou non.

Yémen : des chefs de tribus rallient la contestation

Au Yemen, d'importants chefs tribaux ont annoncé samedi leur ralliement à la contestation du président du Yémen Ali Abdallah Saleh, au pouvoir depuis 32 ans. Ils l'ont fait devant un vaste rassemblement de près de dizaines de milliers de personnes non loin de la capitale du Yémen, Sanaa. Le mouvement de contestation contre le président a commencé le 27 janvier et s'est amplifiée à partir du 13 février. Samedi, l'assemblée a scandé « le peuple veut la chute du régime ».
Dans la nuit de vendredi à samedi, de véritables scènes de guerre à Aden, dans le Sud, entre manifestants et forces de l'ordre ont fait au moins trois morts, portant à au moins 19 le nombre de décès depuis le 13 février. Les services de sécurité ont démenti avoir tiré sur les manifestants, affirmant qu'un soldat avait été tué ainsi que deux autres personnes, attribuant leur mort à des « éléments séparatistes » dans cette province qui a été réunie au Yémen en 1990.

Algérie : Des centaines de policiers empêchent la marche de la CNCD

Ce samedi, ils n'étaient qu'une centaine contre 3 à 5 milliers les fois précédentes. Les manifestants venus pour un changement politique en Algérie ont été bloquée une fois de plus par la police à Alger ce samedi comme les 12 et 19 février dernier. Cette démarche de « manifestation pacifique » avait été appelée par la Coordination nationale pour le changement et la démocratie (CNCD), créée le 21 janvier suite aux émeutes de janvier dans le pays contre la vie chère.
Jeudi, les autorités algériennes du président Abdelaziz Bouteflika avaient levé comme promis l'état d'urgence décrété il y a 19 ans. À midi, la manifestation était quasiment finie. La Place des Martyrs était toujours occupée par le police. Les membres de la CNCD et les quelques militants qui avaient été encerclés, se sont ensuite dispersés.
En dehors du dispositif policier, si le mouvement de protestation fut moins fort que les fois précédentes ce samedi, ceci s'explique aussi par une division de l'opposition cette semaine. Le camp de la société civile et des syndicats autonomes de la CNCD n'étaient pas présent, en effet, ce samedi. Alors que le président du Parti pour la Culture et la Démocratie (RCD), le député Saïd Sadi et ses partisans veulent continuer à manifester tous les samedis. Par ailleurs, l'un des fondateurs de la CNCD, l'universitaire et journalise Fodil Boumala, a annoncé qu'il avait démissionné du mouvement, ne pouvant cautionner « sa scission ».

Irak : Une journée meurtrière

En Irak, « la journée de la colère » de vendredi, inspirée par les soulèvements dans le monde arabe, a réuni des milliers de personnes à travers le pays. Des violences ont eu lieu dans plusieurs villes faisant une dizaine de morts, dont la moitié à Mossoul. A Bagdad, il n'y aurait pas eu de victimes, mais c'est là que le rassemblement le plus important a eu lieu malgré des barrages des forces de l'ordre dressés un peu partout. La plupart ne demandent pas la chute du gouvernement élu, mais dénoncent la corruption et réclament une amélioration des services de base : eau, électricité, santé... Le Premier ministre, Nouri al-Maliki, avait tout fait pour dissuader les manifestants de descendre dans la rue, en vain.

Bahreïn : la famille royale face à la crise

Le royaume de Bahreïn est plongé dans une crise depuis plus de deux semaines. L'opposition à majorité chiite conteste la monarchie sunnite. Malgré le fait que le roi Hamad ben Issa Al-Khalifa ait désigné son fils, le prince Salman Ben Hamad Al-Khalifa, pour conduire le « dialogue national », l'opposition veut « des garanties » et « des clarifications sur (...) l'ordre du jour et la durée » des discussions. Elle demande de profondes réformes pour établir une véritable monarchie constitutionnelle.
Par ailleurs, des dizaines de milliers de personnes, en majorité des chiites, ont défilé dans la capitale Manama vendredi réclamant le départ de la monarchie des Al-Khalifa. Samedi, des manifestants continuaient d'occuper la place de la Perle, dans le centre de la capitale. L'archipel du Bahreïn a une position stratégique dans le Golfe et, est un allié clef des Etats-Unis dans la région.

Tunisie : Crise de confiance

Plus d'un mois après la chute du président Ben Ali, la Tunisie vit une grave crise de confiance politique. Lgouvernement transitoire tunisien peine à trouver ses marques et joue sa survie face à des manifestants qui ne cessent de réclamer sa démission, annonçant des mesures qui semblent dépassées face aux revendications de la rue. Plus de 100.000 personnes, mobilisées via Facebook, ont réclamé vendredi le départ du gouvernement de transition dirigé par Mohammed Ghannouchi au cours de la plus grande manifestation à Tunis organisée depuis la chute de l'ancien régime, le 14 janvier dernier. Boutiques, commissariats incendiés, voitures brulées, etc. Tunis a connu une nuit de violence avec des affrontements entre quelques centaines d’opposants et les forces de l’ordre.
Au lendemain de cette manifestation géante et des heurts qui ont suivi, deux journaux tunisiens ont averti que le pays risquait de s'enliser dans le chaos, si le gouvernement transitoire restait « insensible » au message du peuple dont le mouvement de contestation ne faiblit pas. Samedi après-midi, des forces de l'ordre ont lancé des gaz lacrymogènes contre des manifestants réunis à Tunis.

Cachez ce clitoris…

Interview d’Odile Buisson et de Pierre Foldès, auteurs de “Qui a peur du point G ?”, un ouvrage qui dénonce notre retard en matière de médecine sexuelle féminine

Elles font la une des magazines féminins. Elles font glousser, fantasmer, mais cela s’arrête là. En France, les études sur le clitoris et le point G seraient au point mort sans la ténacité de quelques-uns. Et tandis que l’on oublie les dysfonctionnements sexuels féminins, la recherche sur la sexualité masculine, elle, s’épanouit… 
2008. L’année de l’affaire Kerviel, de l’interdiction de fumer dans les lieux publics et… de la première échographie du clitoris. Oui, vous avez bien lu 2008. Soit il y a moins de trois ans. Cette année-là, alors qu’en France, les hommes ont depuis dix ans déjà leurs plaquettes de Viagra, une gynécologue-obstétricienne, Odile Buisson, parvient, avec le soutien du chirurgien reconstructeur Pierre Foldès, à contourner les tabous pour pousser un peu plus loin la connaissance de cet organe du plaisir féminin. Dont on ne sait alors presque rien. La France est particulièrement pudibonde sur le sujet, bien plus encore que la catholique Italie ou la puritaine Amérique. Ce retard fait tache dans un pays développé, dans lequel les femmes revendiquent une place grandissante depuis quarante ans, qui se targue d’avoir fait la révolution sexuelle et met le mot « plaisir » à toutes les sauces.
Odile Buisson raconte dans un ouvrage passionnant, “Qui a peur du point G ?” (1), les blocages auxquels elle a dû faire face pour mener à bien ses recherches, d’abord sur le clitoris, puis sur la zone érogène qui contiendrait le fameux point G. Blocages culturels – « Cela relève de l’intime » –, querelles de chapelles – « Le plaisir, c’est dans la tête avant tout » – et réflexes d’hommes aux commandes des hôpitaux universitaires et des laboratoires de recherche. Elle a dû aussi essuyer les railleries de ses confrères qui estimaient que de telles études étaient inutiles, puisqu’elles ne servaient pas à la reproduction. On sait pourtant aujourd’hui que les conséquences d’une sexualité insatisfaisante peuvent être désastreuses. D’ailleurs, dès 1972, L’OMS estimait que la santé sexuelle était indispensable à l’épanouissement de l’individu. Mais en France, aucun hôpital ne possède de véritable service de médecine sexuelle féminine qui rassemblerait les spécialistes adéquats pour traiter des dysfonctionnements féminins.
(1) Qui a peur du point G ? Le Plaisir féminin, une angoisse masculine, d’Odile Buisson et Pierre Foldès (éd. Jean-Claude Gawsewitch), 18,90 €.

DSK attendu et entendu - Mediascopie




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Egypte, une démocratie à construire




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Pékin a peur du «jasmin» et renforce la répression avant les manifestations de dimanche

La Chine a peur de la contagion. Et pour éviter la propagation de la colère venue de Tunis, du Caire, de Tripoli ou de Manama, Pékin a décidé de renforcer son arsenal anti-démocratie. Les forces de sécurité sont en alerte, Internet a été mis au ralenti et les réseaux sociaux, comme Facebook, Twitter, ou YouTube ont été bloqués. Vendredi, c’est LinkedIn, réseau social professionnel sur l'internet, qui a été interdit, au moins temporairement, puisque ce samedi matin, il semblait à nouveau accessible, pointait l’AFP. Sur les sites chinois les plus fréquentés, note Jeremiah Jenne dans The Atlantic, certains termes «sensibles» ont été bloqués, comme «Hilary Clinton» ou «Jasmin».
Internet, un des vecteurs de la chute de Moubarak et de Ben Ali, fait d’autant plus peur qu’ il avait été utilisé par des militants pro-démocratie pour inviter les Chinois à se «rassembler dans 13 villes pour demander plus de transparence gouvernementale et de liberté d'expression», rappelle l’agence.
Dimanche dernier, ce mouvement n’a pas rencontré un large succès, mais il n’a pas empêché ses organisateurs à lancer un nouvel appel pour dimanche, écrit Jeremiah Jenne, encore plus ambitieux. Les militants ont utilisé un site en langue chinoise basé aux Etats-Unis, Boxun, pour demander aux Chinois de marcher dans 23 villes. Pour participer, il suffit juste de «déambuler, de regarder, ou de prétendre simplement “passer par là”. Aussi longtemps que vous serez présent, le gouvernement sera effrayé». La semaine dernière, un de ces rassemblements avait eu lieu devant le McDo de WangFujing, un des quartiers les plus touristiques de Pékin, comme le racontait le journaliste français Jordan Pouille sur son blog.
La répression du mouvement démocratique ne se passe pas que sur le Net, rappelle Jenne. Plusieurs militants ont été arrêtés, et le simple fait de faire circuler des informations sur la «révolution du Jasmin» est passible d’une inculpation pour «incitation à la subversion».
La présence policière devrait également se renforcer: subtilement, comme devant le McDo de WangFujing où les autorités de Pékin ont disposé des barrières de travaux pour casser la taille de la place; ou en force, en augmentant le nombre de policiers dans les rues. Jenne tente un pari : il y aura plus de policiers et de journalistes, «voire de simples curieux» (des vrais), pas du genre souhaités par les démocrates.

Comment faire tomber Kadhafi?

Les occidentaux peuvent pour une fois faire coïncider leurs intérêts et leurs idéaux.
Il est évident que le Président Barack Obama doit faire quelque chose pour aider les citoyens libyens à se débarrasser du régime répugnant de Mouammar Kadhafi. La vraie question, c’est que faire. Plus précisément, quelles actions pourraient accélérer la chute du dictateur, lesquelles faut-il éviter et surtout, lesquelles peuvent être menées assez longtemps pour avoir un effet? Après tout, Kadhafi s’accroche au pouvoir depuis 42 ans et rien ne prouve qu’il tombera en quelques jours.
Au moment où j’écris ces lignes, le Conseil de sécurité de l’ONU va se réunir. Il va sans doute condamner fermement la sauvagerie de Kadhafi, tout comme l’a fait la Ligue arabe en chassant la Libye de ses rangs, ou Hillary Clinton lorsqu’elle a appelé le dictateur à «faire cesser ce bain de sang révoltant.» Tout cela est très bien, et nécessaire, mais au point où en sont arrivées les choses, Kadhafi doit se moquer éperdument d’être mis au ban des nations. L’interminable discours qu’il a prononcé à la télévision d’Etat devrait suffire à le prouver. Echevelé, l’œil vaguement hagard, Kadhafi a affirmé que les manifestants étaient sous l’emprise de stupéfiants administrés par les impérialistes américains et qu’il allait tous les faire tuer si les troubles continuaient.
Le sénateur démocrate du Massachusetts John Kerry, qui semble avoir des visées sur le poste de Secrétaire d’Etat, a proposé quelques actions concrètes. Les compagnies pétrolières étrangères devraient interrompre leurs activités jusqu’à ce que les violences cessent. Les sanctions américaines abandonnées par George W. Bush lorsque Kadhafi a démantelé son programme nucléaire devraient être à nouveau appliquées. Les officiers de l’armée Libyenne doivent être clairement avertis que s’ils continuent à tirer sur la population, ils seront poursuivis pour crime de guerre lorsque le régime sera tombé. Dans le même temps, les Nations Unies devraient exclure la Libye du Conseil des droits de l’Homme, ne serait-ce que pour mettre fin à une mascarade du plus mauvais goût.
Ce sont de très bonnes idées, que les autorités et les dirigeants de sociétés pourraient, et devraient, appliquer très rapidement. Mais n’est-il pas nécessaire de passer à des mesures plus contraignantes? Certains analystes recommandent d’imposer une interdiction de vol au-dessus du territoire libyen, afin d’empêcher les attaques aériennes contre les manifestants signalées par plusieurs témoins.
Il serait possible de faire respecter une telle interdiction par des avions de combat américains et/ou de l’OTAN. Cela a déjà été fait. En 1991, à la fin de la guerre du Golfe, les pays vainqueurs ont imposé une interdiction de survol de l’Irak qui a été maintenue pendant 12 ans, jusqu’à la chute de Saddam Hussein, et ce malgré de nombreuses tentatives irakiennes pour abattre les chasseurs de la coalition.
Mais avant d’envoyer des avions dans l’espace aérien libyen, les Etats concernés doivent d’abord savoir jusqu’où ils sont prêts à aller. Vont-ils bombarder les aéroports? Si Kadhafi n’utilise plus les avions mais envoie des tanks contre la foule, faut-il attaquer les tanks? Et si cela ne suffit pas, faut-il envoyer des troupes? (Ce qui serait probablement une grave erreur).
Ces interrogations expliquent peut-être pourquoi l’ambassadeur égyptien aux Nations unies a déclaré ce matin aux journalistes que le Conseil de sécurité n’allait probablement pas débattre d’une interdiction de survol. Dans ce cas, le président Obama doit-il, peut-être en collaboration avec l’OTAN, imposer cette interdiction de manière unilatérale?
Dans son discours télévisé, Kadhafi a affirmé que les soulèvements qui agitent le pays sont une nouvelle étape du complot impérialiste qui a commencé avec les bombardements ordonnés par Ronald Reagan dans les années 1980. Je doute que beaucoup de spectateurs l’aient cru, mais qui sait? On peut trouver cette questions sans importance, mais il faut alors se rappeler que Desert Storm, l’opération militaire qui a chassé les troupes irakiennes du Koweït en 1991 (et imposé l’interdiction de survol), dut une large part de son succès au fait qu’elle s’appuyait sur une véritable coalition regroupant tous les pays arabes et musulmans de la région. Et pas seulement de manière symbolique. L’Egypte, la Syrie, l’Arabie Saoudite et même la Libye envoyèrent des divisions blindées et des avions. Cela eut peu d’incidence sur le plan militaire, mais cela eut une importance vitale sur le plan politique, car personne ne put présenter la guerre comme une agression occidentale visant à s’approprier le pétrole koweitien.
Quoi que décident les États-Unis ou d’autres pays, il apparaît primordial de prendre les mêmes précautions aujourd’hui.
D’une certaine manière, cela ne semble pas très difficile. Kadhafi, qui aimait à se présenter comme un leader audacieux prêt à guider le monde arabe vers une plus grande indépendance, vient d’être expulsé de la Ligue arabe. Et les seuls chefs d’Etat qui semblent encore le soutenir sont à des milliers de kilomètres et sont avant tout motivés par l’anti-américanisme: Fidel Castro à Cuba, Daniel Ortega au Nicaragua et Hugo Chavez au Venezuela.
Cependant, si on y regarde de plus près, il n’est pas certain que les leaders arabes souhaitent vraiment s’engager sur cette voie. En effet, ils se retrouvent face à une inconnue. S’ils aident les Libyens à renverser Kadhafi, cela va-t-il redorer leur image et convaincre leurs concitoyens, et le reste du monde, qu’ils sont eux-mêmes favorables à la démocratie? Ou cela va-t-il encourager leur population a réclamer elle aussi davantage de droits, voire des changements de régime?
Par ailleurs, même si Obama décidait d’agir de manière unilatérale, ces choix resteraient limités. Contrairement à ce qu’affirme Kadhafi dans ses divagations sur les complots américains, les États-Unis ne disposent pratiquement d’aucun moyen de pression sur la Libye. Notre personnel diplomatique est réduit au minimum, nous n’avons aucun contact avec l’armée et notre aide économique se limite à quelques millions de dollars par an, principalement destinés au programme de désarmement.
Mais les choses peuvent changer. Je ne sais pas (et je pense que personne ne le sait) si les États-Unis, ou toute autres nation occidentale, a établi des contacts avec des officiers ou des diplomates libyens ayant fait défection. Si c’est le cas, ces contacts devraient rester secrets afin de se prémunir de l’accusation de complot proférée par Kadhafi.
Si des pays étrangers doivent participer à l’éviction du dictateur, l’Angleterre et la Russie semblent nettement mieux placées, du fait des nombreuses relations commerciales qu’elles entretiennent avec ce pays. Ainsi, rien qu’au troisième trimestre 2010, l’Angleterre a vendu à la Libye pour 6 millions de dollars de munitions, dont des projectiles anti-émeute, initiative pour le moins malheureuse que le Premier ministre David Cameron (qui vient d’effectuer un déplacement en Egypte pour nouer des liens avec le nouveau gouvernement) a peut-être envie de corriger. En 2007, BP a signé un contrat de 900 millions de dollars avec la Libye pour creuser 17 puits d’exploration répartis sur une surface 10 fois plus vaste que celle actuellement prospectée par BP dans le Golfe du Mexique.
Il y a un an, la Russie a conclu des ventes d’armes avec la Libye pour un montant de 1,8 milliard de dollars, qui sont venues s’ajouter à des contrats de plusieurs milliards, passés en 2008 pour la construction d’une ligne de chemin de fer et de l’expertise en matière de production énergétique. BP et le gouvernement russe ont annoncé lundi qu’ils allaient évacuer tous leurs employés, une décision sur laquelle eux-mêmes, et sûrement les parties intéressées en Libye, aimeraient revenir.
En résumé, de très nombreuses instances, publiques et privées, ont intérêt à voir Kadhafi disparaître rapidement. Il est tout à fait possible que leur souhait se réalise, si on en juge par les nouvelles selon lesquelles les rebelles se sont emparés de l’est du pays, où ils ont même hissé l’ancien drapeau libyen, et ont convaincu les militaires de se joindre à eux.
Dans une interview donnée à Al Jazeera, l’amiral Mike Mullen, le chef d’état-major des armées américaines, a été clair sur un point. «Les évènements qui se sont produits en Tunisie, en Egypte, au Bahreïn, et maintenant en Libye, ont été déclenchés par les citoyens de ces pays.» Les États-Unis souhaitent apporter leur aide aux «partisans du changement», mais «c’est aux populations de prendre les décisions qui concernent leur avenir
On peut espérer que nous sommes déjà en train de réfléchir à l’aide que nous pouvons apporter aux «partisans du changement», comme le dit Mullen avec une certaine circonspection, et que nous collaborons avec les pays qui sont sur la même longueur d’onde, dans la région et au-delà.
On peut également espérer qu’après la chute de Kadhafi, le Congrès parviendra à surmonter ses réticences habituelles face à l’aide aux pays étrangers et que nous pourrons apporter des sommes conséquentes à la reconstruction de ces pays. Certes, il faut dépenser beaucoup d’argent pour soutenir les institutions civiles sans lesquelles les soulèvements populaires dégénèrent en anarchie et provoquent l’avènement de nouvelles dictatures. Mais de tels progrès sont bien plus précieux pour la sécurité nationale que tous les milliards engloutis dans les porte-avions ou les sous-marins nucléaires.
Au crépuscule du règne de Kadhafi, la Libye présente ce trop rare cas de figure où les intérêts des États-Unis coïncident avec les idéaux qu’ils professent. Il serait dommage de laisser passer une telle occasion.

Kadhafi a méticuleusement saboté l'avenir de son pays

Contrairement à l'Egypte et à la Tunisie, le sentiment national n'existe presque pas en Libye.
 Quand le monde regardait les Égyptiens se rassembler sur la Place Tahrir et en appeler par leurs chants au départ de Moubarak, la nature pacifique des manifestants, et leurs stimulants désirs de liberté et de justice – des sentiments partagés par les spectateurs aux quatre coins du globe – avaient de quoi nous réconforter. Enfin, semblait-il, la démocratie s'en prenait à l'un des berceaux de la civilisation humaine. Certains dissidents Égyptiens, tels le Prix Nobel Mohamed El Baradei, étaient connus dans les capitales occidentales pour être des hommes de principe. Et même des groupes comme les Frères Musulmans, qui suscitent certaines préoccupations et pas mal de chair de poule, ont au moins prononcé les bons mots de démocratie et de changement pacifique. Enfin, l'armée égyptienne, cherchant son propre intérêt, s'est rangée du côté des manifestants. Ce qui a évité une spirale incontrôlable de violence et, jusqu'à présent, a fait que l'ère post-Moubarak se déroule plus calmement qu'on aurait pu le craindre. Le futur de l'Égypte a beau rester toujours en suspends, la situation semble de bonne augure pour la stabilité du pays ces prochains mois et dans les années à venir
Ce sont précisément les mêmes facteurs qui font de l'Égypte une terre de promesses qui rendent, au contraire, la Libye effrayante. Kadhafi, malheureusement, peut encore gagner, que ce soit en rassemblant ses fidèles dans ses forces de sécurité et son armée, ou en important suffisamment de mercenaires pour écraser une opposition désorganisée par une brutale offensive de la terreur, ville après ville. Selon certaines sources, le nombre de morts en Libye s'élève à plus de 1000 – rappelez-vous que la population libyenne équivaut à moins d'un dixième de l'égyptienne – et la violence ne montre aucun signe d'essoufflement. 
Mais si Kadhafi perd, l'avenir de la Libye pourrait tout autant s'avérer chaotique. Il serait difficile de faire pire que Kadhafi, en termes de dirigeant, mais cela ne veut pas dire que le prochain chef de l'État libyen sera juste, ou que le pays sera capable d'éviter des conflits supplémentaires. Les Libyens, à l'inverse des Égyptiens, n'ont pas des milliers d'années d'identité nationale qui les unissent – les liens tribaux demeurent importants, et inhibent le développement d'une forte identité nationale. Des villes stratégiques comme Benghazi et Tripoli sont très éloignées l'une de l'autre, et n'ont pas le même vécu historique.
Il n'y a pas non plus de cohérence dans l'opposition. Diverses tribus, des unités militaires, et d'anciens fidèles du régime se sont tous déclarés «en faveur du peuple», mais aucun d'entre eux ne parle vraiment pour les Libyens ordinaires, ceux qui risquent leur vie pour mettre fin à la tyrannie qu'ils connaissent depuis plus de 40 ans. Pour l'instant, ils sont unis dans la lutte contre Kadhafi, mais rien ne dit qu'ils puissent coordonner leurs actions pour s'en sortir, ou continuer à la coordonner s'il quitte le pouvoir.
Contrairement à l'Égypte, «l'armée» n'est pas une institution cohérente. Kadhafi a fait de son mieux pour politiser ses régiments, et diviser ses généraux afin d'éviter un coup d'État, ou toute remise en question de son pouvoir. De plus, l'armée a été impliquée dans des interventions, comme le désastre au Tchad, qui ont terni sa crédibilité – elle ne peut pas s'enorgueillir de ses faits d'armes. L'armée est ainsi moins apte à sortir le pays du désordre.
Il manque aussi une structure bureaucratique pour s'occuper tout simplement des fonctions gouvernementales basiques, si de nouveaux dirigeants accèdent au pouvoir. Kadhafi a créé l'un des gouvernements les plus bizarres du monde, avec des «comités populaires» aux rôles très importants, à un niveau local. En effet, de manière formelle, Kadhafi n'avait aucune position gouvernementale, même s'il était clairement reconnu comme «le chef». Ce système personnalisé et politisé est l'une des choses que les Libyens détestent le plus; il ne devrait pas survivre à son créateur. Mais pour se débarrasser du régime de Kadhafi, il ne faudra pas se contenter d'en changer la tête.
Les guerres civiles radicalisent aussi toutes les parties impliquées. Quand le sang coule, les règles changent. Le régime libyen a déjà commis de nombreuses atrocités, comme celles de tirer sur la foule, ou d'envoyer ses sbires dans les hôpitaux pour achever des manifestants blessés. En représailles, l'opposition ne va pas gentiment capturer les membres des forces de sécurité, les mercenaires, ou tous les autres individus rendus coupables des meurtres de camarades. On doit s'attendre à des purges, quel que soit le vainqueur.
Les États-Unis et la communauté internationale ne jouissent pas non plus d'une grande marge de manœuvre pour influencer le cours des événements en Libye, sans intervention militaire massive. Et cela n'arrivera pas. L'une des meilleures choses qu'ils puissent faire, c'est d'aider à l'organisation de l'opposition à Kadhafi, encourager la formation d'un large front politique, et d'exhorter les militaires à le soutenir. Si l'opposition gagne, ce front pourrait prendre les rênes de la Libye, et éviter le pire, tout en mettant en place un nouveau et meilleur gouvernement.

Les bras ballants ?

Ouf, quel soulagement pour notre bonne conscience horrifiée par les massacres en Libye ! Le Conseil de sécurité de l’ONU entraîné par les Européens va adopter une résolution — « robuste », selon un diplomate – contre le régime Kadhafi. Elle serait applicable dès lundi avec force condamnations verbales, menaces pénales et, peut-être, un embargo sur les livraisons d’armes.

Mais à quelles fins utiles ? Mouammar Kadhafi possède déjà à profusion du matériel de guerre complaisamment fourni depuis des années par les Français, les Américains, les Russes, les Italiens et quelques autres. Autant dire que cette mesure ne sera pas plus efficace que le gel des avoirs de la famille du « guide », gel décrété ici ou là et en dernier lieu par le président Obama. Certes, comme tous ses comparses en dictature, le colonel Kadhafi a raflé un magot estimé à plusieurs milliards de dollars, évidemment sans comptes à son nom ou à celui de ses affidés. Tout circule dans la grande nébuleuse de la finance mondiale. Par exemple, le fonds souverain libyen LIA surtout présent dans l’économie italienne (et jusque dans les clubs de football de la Péninsule) brasse plus de 60 milliards. A ces sommes amassées grâce à l’argent du pétrole s’ajoutent les avoirs de la Banque centrale libyenne, peut-être 100 milliards. Devant l’opacité du régime libyen, il est difficile de différencier les parts de l’État de celles de la famille avec ses alliés et les tribus. Et comme dans notre société les enjeux de la Finance prévalent sur la politique, le « gel » et la « surveillance » de ces fonds relèvent plus du symbole que de la réalité…

Après avoir tant flatté Kadhafi durant la dernière décennie, Américains et Européens regardent choqués et impuissants le drame libyen. Du haut de leur balcon, de la même façon qu’ils avaient longtemps regardé le siège de Sarajevo et ignoré le massacre de Srbrenica. Ils sont paralysés. Une intervention militaire, peut-être contre-productive car elle réveillerait le nationalisme libyen, ne se justifierait que si Kadhafi interdisait le rapatriement des étrangers, ce dont il se garde bien. Sinon, en regard du droit international, il faudrait l’accord du Conseil de sécurité de l’ONU impossible à obtenir. Par ailleurs, qui prendrait la responsabilité d’une telle expédition ? Pas plus les États-Unis que des pays européens isolés ou en coalition. Alors, l’OTAN ? Elle est déjà engluée en Afghanistan. L’Union européenne ? Les Européens disposent en tout et pour tout de deux petites brigades multinationales et, de palabres politiques en problèmes de logistique, leur déploiement nécessiterait des semaines. Quant à l’interdiction de l’espace aérien libyen, également en discussion, elle est très difficile à réaliser. Il ne suffit pas de décréter, des avions de combat – qui les fournirait ? — seront nécessaires pour surveiller et éventuellement abattre des appareils libyens…

L’Europe, et particulièrement la France, doit-elle pour autant rester les bras ballants ? Le plus urgent consiste à aider massivement la Tunisie et l’Égypte dans leur accueil de milliers de réfugiés, également pour consolider le réveil démocratique dans ces pays. Ensuite, et n’en déplaise à tous les populismes et autres électoralismes, la question de l’immigration et de l’asile exige une réponse rapide au niveau de l’UE. Car, Kadhafi tombé, et après la saison des tempêtes en mer, les « boat-people » arriveront…


Libye : Kadhafi maintient le calme par la peur à Tripoli

La situation restait très confuse en Libye, samedi 26 février, au douxième jour de la contestation inédite du régime de Mouammar Kadhafi. A Tripoli, la capitale du pays, les rues étaient quasi-désertes. Seuls des 4X4 des forces loyales circulaient par intermittence au lendemain des tirs contre des manifestants dont six au moins ont été tués.
Pas de manifestations à Tripoli. Des tirs ont été entendus dans la nuit et dans la matinée à Tripoli où l'électricité a été coupée dans certains quartiers. Selon plusieurs témoins, le régime de Kadhafi aurait armé les personnes le soutenant pour qu'ils s'en prennent aux manifestants qui contrôlent désormais la majeure partie du pays. Il n'y a pas eu de manifestations anti-régime dans la journée à Tripoli, aucun appel à descendre dans la rue n'ayant été relayé par SMS ou le site Facebook, a précisé un témoin sous couvert de l'anonymat, joint par l'AFP au téléphone. Les habitants s'aventurent le matin dans les rues pour aller acheter du pain ou se rendre dans les stations d'essence. "Ici, les files sont interminables et l'attente peut durer quatre heures", dit-il. A part cela, les gens sont généralement terrés chez eux.
Après le discours de M. Kadhafi la veille à Tripoli appelant ses partisans à s'armer pour attaquer les opposants, "des rumeurs avaient circulé sur une attaque des hommes du leader libyen". "Mais la nuit a été calme, des partisans armés du guide tapant dans certains quartiers sur les portes pour dire aux gens de rester chez eux", a-t-il ajouté. Le régime de Kadhafi "contrôle toujours Tripoli", a-t-il poursuivi.  Mais il a dit que les "mercenaires" combattant auprès des forces du régime, dont il a été fait état par des témoins depuis le début de la contestation, ont disparu. "Il n'y a plus de mercenaires, et c'est grave car maintenant ce sont les Libyens qui vont se faire face avec un risque de guerre civile".
Dans la ville de Zouara, à 120 km à l'ouest de Tripoli, la situation est toujours tendue, les forces pro-Kadhafi encerclant toujours la cité après avoir disparu des rues, selon un témoin. "La situation est calme mais la ville reste sous contrôle du régime dont les hommes assiègent la cité". Des témoins arrivés jeudi en Tunisie par la route avaient indiqué que Zouara avait été "désertée par la police et les militaires" et que le peuple tenait la ville.
Plus à l'Est, des "mercenaires" à la solde du régime ont été héliportés à Misrata, la 3e ville du pays, et ont ouvert le feu sur le bâtiment abritant la radio locale et sur des manifestants qui se rendaient aux funérailles de victimes des jours de combats de ces derniers jours. "Les mercenaires sont descendus de deux hélicoptères qui ont atterri dans la cité sportive en construction, dans le quartier de Merbat", a constaté un habitant, partisan de l'opposition, joint par téléphone.

A Benghazi, fief de l'opposition à 1 000 km à l'est de la capitale, l'opposition continuait de s'organiser. "Nous coordonnons les comités des villes libérées et de Misrata. Nous attendons que Tripoli en finisse avec le régime de Kadhafi (...) et ensuite, nous travaillerons à un gouvernement de transition", a déclaré Abdelhafiz Ghoqa, le porte-parole de la "Coalition révolutionnaire du 17 février". "Il y a des volontaires qui partent tous les jours pour Tripoli" pour se battre, a-t-il ajouté, soulignant que de nouveaux officiers faisaient défection et rejoignaient les forces anti-Kadhafi.
Seif Al-Islam, fils de Mouammar Kadhafi, s'est exprimé en début de soirée sur la chaîne Al-Arabiya. "La situation dans les trois-quarts du pays, soit la moitié de la population, est normale (...) excellente", a-t-il assuré dans cette interview. Il a toutefois reconnu qu'il y avait une "volonté intérieure de changement", exprimée par l'opposition. "L'incitation vient de l'étranger même s'il y a une volonté intérieure de changement", a dit Seif Al-islam, souvent présenté jusqu'au début de la révolte comme le futur successeur de son père. Il a en outre affirmé que les manifestants étaient "manipulés par l'étranger". "Ce que la nation libyenne vit aujourd'hui a ouvert la porte à toutes les options, et les signes d'une guerre civile et d'ingérence étrangère sont désormais visibles", a-t-il déclaré.

 Les évacuations continuent. Des milliers d'étrangers, dont une bonne partie travaille dans les activités liées au pétrole, ont été évacués. Parmi eux, 16 000 Chinois ont quitté le pays, notamment vers Malte. Un avion a décollé de Londres samedi matin pour rapatrier les derniers Britanniques sur place. Par ailleurs, à la frontière tunisienne, le flux des Egyptiens et Tunisiens quittant la Libye ne tarit pas.
15 000 Egyptiens qui ont fui les violences sont toujours bloqués en Tunisie, a annoncé l'Organisation internationale pour les migrations (OIM). Plus de 7 800 migrants de plus de 20 nationalités différentes ont franchi le poste frontière de Ras Adjir au cours de la seule journée de vendredi, selon l'OIM.
Sur le terrain diplomatique, la pression s'accentue. "Il semble que Kadhafi ne contrôle plus la situation", a estimé le chef du gouvernement italien, Silvio Berlusconi, critiqué dans le passé pour avoir reçu avec faste le dirigeant libyen. Le Conseil de sécurité de l'ONU se réunissait pour la deuxième journée consécutive samedi pour tenter d'imposer des sanctions sévères.
Un projet de résolution évoque des sanctions telles qu'un embargo sur les armes, un autre embargo sur les voyages du colonel Kadhafi et un gel de ses avoirs, selon des diplomates. Il avertit en outre Mouammar Kadhafi que les violences pourraient être considérées comme des crimes contre l'humanité, selon des diplomates.
Le premier ministre britannique et la chancelière allemande Alngela Merkel ont convenu, samedi matin, que des sanctions devaient être prises à l'égard de la Libye et ce, sans tarder. Paris a mis sous surveillance les avoirs de Kadhafi et de ses proches. Vendredi, le président américain Barack Obama a signé un décret gelant les avoirs aux Etats-Unis du colonel Kadhafi et de ses quatre fils. "Le régime de Mouammar Kadhafi a bafoué les normes internationales et la morale élémentaire, il doit être tenu responsable", a-t-il estimé.
En revanche, le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan s'est prononcé contre toute sanction à l'encontre de la Libye, estimant que ce serait le peuple libyen qui en souffrirait et accusant les grandes puissances de "calculs" concernant les ressources pétrolières du pays. "Toute intervention rendra la situation encore plus difficile. Cela frapperait non pas le gouvernement mais le peuple libyen. Vous ne pouvez pas assurer la paix dans le monde en ayant recours à des sanctions à chaque incident", a-t-il déclaré.