TOUT EST DIT

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vendredi 28 janvier 2011

Changer de banque : un vrai casse-tête




Changer de banque : un vrai casse-tête
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Salubrité publique

Elaboré à la demande du président de la République, le rapport de la commission présidée par Jean-Marc Sauvé sur la prévention des conflits d'intérêts est une œuvre de salubrité publique pour la démocratie française. Une loi s'inspirant de ce rapport doit être votée avant la fin de l'année.
Si une loi de ce type était déjà en vigueur, l'affaire Bettencourt ne serait pas devenue aussi une affaire Woerth car le ministre du Budget n'aurait pu être trésorier de l'UMP et son épouse gestionnaire de la fortune Bettencourt. Henri Proglio n'aurait pu cumuler comme il l'a fait pendant un an la présidence d'EDF publique et de Veolia privé. De nombreux conseillers et membres de cabinets ministériels n'auraient pu naviguer entre les laboratoires Servier du Mediator et leurs activités publiques.
Christine Ockrent, épouse du ministre des Affaires étrangères, n'aurait pu exercer des fonctions dirigeantes dans l'entreprise publique France 24. Plusieurs ministres occupant des fonctions régaliennes auraient pu être présents à l'Elysée aux côtés de Nicolas Sarkozy dans l'affaire tunisienne car ils n'auraient pu assumer conjointement un mandat exécutif local.
Députés et sénateurs devront sans tarder reprendre l'essentiel d'un rapport qui concerne les 6.000 personnes qui incarnent « l'établissement » exécutif de notre pays. Attention toutefois à ne pas confondre déontologie et inquisition : il n'est pas sûr que ce soit une bonne idée d'étendre les contrôles aux pères, mères, fils et filles des personnalités concernées.

Le patronat italien aux abois

Les coups de boutoir de Fiat contre le droit du travail ont semé la zizanie au sein de la CGIL, l'équivalent transalpin de la CGT. Et voilà que leurs répliques ébranlent maintenant la Confindustria, l'homologue du Medef. En ce début d'année, à un petit peu plus d'un an du renouvellement de ses instances, un vent de panique secoue le bunker du viale dell'Astronomia, l'énorme siège patronal romain qui s'étend au pied du « Colisée carré » construit par Mussolini, dans le quartier de l'EUR.
Fiat, qui est son plus gros et son plus vieil adhérent, vient de gagner deux référendums, à Naples et à Turin. Dans ces deux villes, les salariés ont donné leur accord à des gains de productivité sans précédent. Ils ont accepté de rogner d'un quart leur temps de pause, ils ont consenti à effectuer trois fois plus d'heures supplémentaires et ils sont convenus que les congés maladie abusifs devaient être sanctionnés. En outre, et c'est là la plus grande victoire du patron du groupe, Sergio Marchionne, tout syndicat qui refuse de signer l'accord ainsi validé par le personnel de l'usine s'y verra privé de représentants.
Concrètement, la CGIL va disparaître des sites de Pomigliano d'Arco et de Mirafiori pour avoir dit « non » au référendum. Mais ce sera également le cas de la Confindustria. En effet, pour pouvoir imposer ses vues, Fiat doit sortir du cadre contractuel dessiné par les partenaires sociaux en 1993, à savoir, s'agissant de l'industrie automobile, la convention collective de la métallurgie. C'est son droit, Sergio Marchionne préfère prendre pour référence la loi de 1970 sur le statut des salariés. Un texte qui pose, dans son article 19, le principe de la reconnaissance réciproque des parties contractantes. En d'autres termes, le droit de représentation syndicale aux seules organisations signataires des accords nationaux, de branche ou d'entreprise.
Dans les faits, l'administrateur délégué de Fiat est obligé de constituer deux nouvelles sociétés, l'une à Naples, l'autre à Turin, de façon à ne plus dépendre des règles patronales. S'il s'était agi de deux cas isolés, l'affaire aurait été pliée sans drame. Or Sergio Marchionne vient d'annoncer la généralisation de son dispositif à toute l'Italie, au motif que « l'on ne peut pas vivre dans deux mondes à la fois » et qu'il n'y a « pas d'alternative ». Ce ne sont donc plus deux usines représentant au total 11.000 salariés qui feront exception mais un groupe employant 62.000 personnes, voire 81.000 en comptant les effectifs de Fiat Industrial, la nouvelle enseigne couvrant les camions et le machinisme agricole. Un ensemble dont l'histoire est liée depuis plus d'un siècle à celle du pays tout entier, comme rarement ailleurs dans le monde.
Dans ces conditions, on comprend l'inquiétude de la Confindustria. D'autant que l'effet de contagion se fait déjà sentir. A Gênes, le constructeur naval Fincantieri, contrôlé par l'Etat, a prévenu début janvier qu'il ne paierait pas ses 340.000 euros de cotisation cette année. Son dirigeant, Giuseppe Bono, se plaint du manque de soutien du patronat dans son combat pour les gains de productivité. A Trieste, Mario Carraro pense la même chose. A la tête d'un groupe familial spécialisé dans les systèmes de transmission, il dénonce une Confindustria « éléphantesque » qui « ne fonctionne plus » et « ne fournit plus » les services qu'on attend d'elle. La sentence la plus cruelle, enfin, est venue tout récemment de l'économiste Francesco Giavazzi, chroniqueur au « Corriere della Sera » : « Le roi est nu. A l'avenir, pourquoi les autres entreprises devraient-elles continuer d'adhérer si la Confindustria n'arrive même pas à se battre pour réformer les règles du jeu de manière à rendre la production plus efficace ? »
Face à ce sentiment d'abandon, expression d'une crise profonde, Emma Marcegaglia veut reprendre l'initiative. La patronne des patrons a accordé coup sur coup deux interviews fleuves au journal que son organisation possède, « Il Sole-24 Ore », puis au « Corriere della Sera ». D'abord pour qualifier le dossier Fiat de « stimulant » et souligner que le nombre d'adhérents à la Confindustria a augmenté de 11 % depuis son arrivée en 2008. Ensuite, pour prétendre y avoir songé depuis trois ans déjà : « Dès que j'ai été élue, j'avais en tête l'objectif de rendre la confédération plus légère et plus efficace, puis la grande crise nous a tous contraints à changer d'agenda et à gérer l'urgence. Maintenant que la situation s'apaise, on ne peut plus tergiverser. » Avant de se lancer, enfin, dans les promesses. « Nous avons encore trop de doublons », avoue-t-elle. « Je m'engage à organiser moins de conférences et de conventions coûteuses, désormais nous nous réunirons quand nous aurons quelque chose à dire. Je promets de réduire les missions pléthoriques à l'étranger, au profit de voyages plus concrets qui servent à faire des affaires. »
Parallèlement, Federmeccanica, qui est à l'Italie ce que l'UIMM est à la France, est prête à se tirer une balle dans le pied en réclamant l'ouverture d'une négociation nationale avec les syndicats, afin de rendre les accords d'entreprise prépondérants sur la convention collective de la métallurgie. Quant à la fédération de l'automobile, elle se propose de rédiger sa propre convention collective.
En cherchant par tous les moyens à faire revenir Fiat dans le giron de la Confindustria, les uns et les autres reconnaissent implicitement que la firme automobile va faire jurisprudence. De même qu'en France Laurence Parisot avait été obligée de réformer le Medef il y a trois ans, à cause de l'affaire UIMM et de ses millions d'euros dispersés dans la nature, à la suite de quoi la fédération de l'agroalimentaire avait plié bagage, Emma Marcegaglia est aujourd'hui au pied du mur. Le Medef avait son Gautier-Sauvagnac, la Confindustria a son Marchionne. Chacun sa croix.

Peter Oppenheimer : « L'inflation n'aura qu'un impact modéré sur les marchés européens »

Le responsable de la stratégie Europe de Goldman Sachs analyse ses prévisions pour le marché européen et explique sa prudence sur le CAC 40. Interview.

La crise des dettes souveraines est-elle derrière nous ?

Non. Les inquiétudes sur les dettes vont probablement encore peser sur le marché, alors que plusieurs pays ont des levées importantes à faire dans les prochains mois. Les craintes sur le financement pourraient encore créer de la volatilité et des turbulences sur le marché, au moins au premier trimestre. C'est pourquoi nous privilégions actuellement, dans une allocation globale, les Etats-Unis et le Japon. Toutefois, la perception du risque a changé, comme en témoigne la progression des marchés en ce début d'année. A chaque étape de la résolution de la crise, la Bourse monte. Une analyse sur longue période montre d'ailleurs que les marchés où il y a des ajustements budgétaires importants ont tendance à « surperformer » au cours des trois à cinq ans qui suivent, en partie parce que les investissements privés et les exportations ont tendance à s'améliorer.

Quels sont les risques qui menacent encore les marchés ?

Des craintes ont été levées alors que les investisseurs entrevoient une résolution des problèmes. Mais ils attendent davantage de clarifications sur les banques, sur la taille et la portée du Fonds européen de stabilité financière. La Banque centrale européenne (BCE) devrait opérer un tour de vis monétaire en 2011, ce que le marché a commencé à intégrer. Vu les taux bas, un relèvement modéré ne devrait pas empêcher la Bourse de grimper, dans le court terme, à condition que les problématiques de liquidités pour les Etats et les banques aient été résolues.

Et la montée de l'inflation ?

C'est un phénomène qui concerne surtout les marchés émergents, qui n'aura qu'un impact modéré sur les marchés développés. Le secteur de l'alimentation, les distributeurs, la pharmacie en Europe sont les plus corrélés -et affectés négativement -par la hausse des prix des matières premières.

Comment voyez-vous donc évoluer le marché européen ?

Nous prévoyons un Stoxx 600 à 340 points en fin d'année, soit une progression de 23 % par rapport au cours du 31 décembre et de 26,5 %, si on y ajoute les dividendes. Cette prévision est soutenue par une accélération de la croissance mondiale. Nos économistes anticipent 4,7 % de hausse du PIB, soit au-dessus du consensus de 4,1 %. Dans cet environnement porteur, les entreprises européennes devraient voir leurs revenus et leurs profits augmenter. Les bénéfices par action devraient croître de 25 % en 2011, puis de 18 % en 2012. Ce sont là aussi des estimations au-dessus du consensus (respectivement 15 % et 12 %). Les marges des entreprises devraient retrouver leur pic de 2007 à la fin de l'année.

Quels seront les autres moteurs de la hausse ?

La hausse sera essentiellement portée par les profits : nous ne prévoyons pas une expansion des multiples de valorisation. Mais le marché bénéficiera de plusieurs autres soutiens, notamment les dividendes et les fusions-acquisitions, qui devraient s'accélérer compte tenu de l'abondance de cash dans les bilans des entreprises. Enfin, une hausse des taux peut être le reflet d'anticipations d'une plus forte croissance économique, d'un environnement positif pour les actions. Un taux allemand à 10 ans autour de 3,3 % n'est pas incompatible avec une progression des actions.

Quelles places privilégiez-vous ?

Nous avons une préférence pour les indices du nord de l'Europe : le DAX, à Francfort, qui est l'un des plus cycliques, un pan de la cote qui devrait se distinguer. Nous avons également adopté une surpondération sur le Footsie 250, à Londres, qui devrait bénéficier d'une reprise dans les investissements mondiaux à travers ses valeurs industrielles ; l'OBX, à Oslo, qui profite d'un prix élevé du pétrole, et enfin l'OMX, à Stockholm, poussé notamment par son exposition aux marchés émergents. Nous sommes « neutres » sur l'Ibex 35, à Madrid, du fait de sa valorisation attractive. Enfin, nous sommes prudents sur les places de Milan et de Zurich mais aussi sur le CAC 40.

Pourquoi cette prudence à l'égard du marché parisien ?

Nous avons adopté une sous-pondération sur l'indice parisien, qui a un levier plus faible au cycle économique et qui bénéficie moins que ses homologues de la reprise. Ses principaux poids sont le pétrole et gaz (15 %), les banques (13 %) et la santé (10 %), alors que nous favorisons plutôt les valeurs cycliques.

La forte différenciation entre les marchés va-t-elle perdurer ?

Cette tendance devrait perdurer. La performance économique d'un pays en relatif par rapport aux autres et la proportion de sociétés exposées aux marchés émergents -en forte croissance -devraient être les principaux déterminants de l'évolution des indices. En 2010, la dispersion entre les performances avait nettement augmenté. Pour la première fois depuis la création de l'euro, les choix géographiques avaient été plus importants que les choix sectoriels.

Pardon Poupou



Sarkozy pour une meilleure gouvernance mondiale

Le président français dresse un réquisitoire consacré à la régulation bancaire et aux dérives du capitalisme financier.
 Le président français Nicolas Sarkozy devait préciser jeudi ses priorités à la tête du G20 pour améliorer la gouvernance mondiale et lutter contre la spéculation devant 2.500 patrons et décideurs de la planète rassemblés au Forum de Davos (est de la Suisse).
 Le chef de l'Etat, qui dirige cette nouvelle instance informelle de la gouvernance mondiale et le groupe des pays les plus industrialisés (G8), devait faire le point des progrès et des revers pour contrôler la crise économique et financière, un an après son discours très offensif contre les spéculateurs, tenu également à Davos.M. Sarkozy avait alors dressé un réquisitoire consacré à la régulation bancaire et aux dérives du capitalisme financier, devant un parterre largement rétif à un renforcement de l'encadrement de ses activités. Ce nouveau déplacement "s'inscrit dans la volonté du président de faire de la présidence française une présidence ouverte qui joue collectif en associant étroitement tous les acteurs, non seulement ses partenaires du G20", a expliqué l'Élysée.

Lundi à Paris, dans une conférence de presse, le président français avait officiellement lancé les travaux de "sa" présidence des G8 et G20 en détaillant le calendrier de leurs travaux.

Il avait notamment répété sa volonté de mettre un terme aux déséquilibres du système monétaire international, notamment en élargissant les pouvoirs du Fonds monétaire international (FMI), et défendu l'idée d'une taxe sur les transactions financières pour financer le développement aux pays pauvres.
Un vieux projet défendu par la France auquel de nombreux pays s'opposent. Michel Camdessus, conseiller de Nicolas Sarkozy pour le G20, a indiqué à l'hebdomadaire allemand Die Zeit que la France voulait utiliser les "droits de tirages spéciaux" (DTS) du FMI pour libeller les échanges de matières premières.

Paris souhaite une plus grande transparence sur les stocks de matières premières agricoles, une meilleure coordination ou des dispositifs pour limiter les restrictions à l'exportation. Dans un communiqué, le mouvement altermondialiste Attac s'est demandé si le président français oserait critiquer les grands financiers d'une manière aussi virulente que l'an dernier : "Les élites globales n'ont aucunement renoncé à imposer à leurs sociétés la mondialisation débridée, la finance souveraine et la déréglementation permanente (...) Nicolas Sarkozy osera-t-il tenir un discours encore plus "anti-finance" que l'an dernier ?".

Le Forum s'est ouvert mercredi, avec des interrogations sur la croissance faible de l'Eurozone, la crise de la dette, les dispositifs en préparation pour permettre de nouveaux sauvetages éventuels après ceux de la Grèce et de l'Irlande. Les déséquilibres des changes, le rôle du dollar, l'abaissement de la note financière du Japon, les demandes occidentales de réévaluation du yuan sont au cœur des débats, avec un fort accent mis sur la place croissante des émergents: une Chine super-puissance mais confrontée à de nécessaires changements sociaux et à une pression inflationniste, une Inde très présente et offensive à Davos, sans compter les puissantes montantes d'Amérique Latine. M. Sarkozy profitera aussi de son court séjour suisse pour s'entretenir avec le président indonésien, et donc membre du G20, Susilo Bambang Yudhoyono, ainsi qu'avec le milliardaire américain et fondateur du géant du logiciel Microsoft, Bill Gates, pour parler développement. Mercredi soir, le président russe Dmitri Medvedev était venu lancer un message de confiance aux investisseurs du monde entier, une confiance ébranlée lundi par l'attentat de lundi contre un aéroport de Moscou. Sarkozy en Afrique
Les chefs d'Etat d'Afrique se réunissent à partir de dimanche à Addis-Abeba pour un sommet continental en grande partie consacré à la crise ivoirienne, avec en invité le président français Nicolas Sarkozy. Pour ce XVIe sommet de l'Union africaine (UA), les dirigeants du continent passeront en revue pendant deux jours les nombreux sujets chauds de l'actualité africaine, dont la situation en Tunisie ou le récent référendum d'auto-détermination au Sud-Soudan.
«Des décisions majeures vont être prises au cours de ce sommet», a promis lundi le président de la Commission de l'UA, Jean Ping. «La situation en Côte d'Ivoire et en Tunisie focalisent notre attention à tous. Je suis de très près la situation dans ces pays, et nous prendrons les mesures idoines (...) dans le respect de la volonté des peuples ivoirien et tunisien», a promis M. Ping.

Gaz de schiste: Total aurait identifié un site "à haut potentiel" dans le sud-est de la France

Le géant français de l'énergie Total a identifié un site "à haut potentiel" de production de gaz de schiste dans le sud-est de la France et est à la recherche de partenaires pour l'explorer et l'exploiter, rapporte rapporte vendredi le quotidien Les Echos.
Le groupe pétrolier vient de publier une "offre d'entrée" sur son permis d'exploration de Montélimar, dont il pourrait céder 50%, écrit le journal économique, citant un document interne.
Obtenu en 2010, ce permis couvre une zone de 4.300 kilomètres carrés.
Total estime que cette zone offre un "haut potentiel" et juge cette opportunité dans le gaz de schiste à la fois "importante et très significative", écrit-il aux entreprises susceptibles d'être intéressés par une collaboration, selon les Echos
Total estime que la zone pourrait contenir des ressources allant jusqu'à 2.380 milliards de mètres cubes de gaz. "Si l'on applique un taux de récupération de 40% (le haut de la fourchette aux Etats-Unis), on obtient un volume de plus de 950 milliards de mètres cubes, soit 21 fois la consommation annuelle de gaz en France". Avec un taux de 20%, on tombe à dix ans.
Interrogé par le quotidien, le directeur général de l'exploration-production de Total Yves-Louis Darricarrère a toutefois minimisé les promesses du site.
"Nos estimation se fondent sur le peu de données dont nous disposons, recueillies il y a une quarantaine d'années", note-t-il. "Elles sont calculées en multipliant la surface du permis par une teneur moyenne en gaz (....). Tout chiffre avancé aujourd'hui est purement théorique et ne peut en aucun cas être une estimation du volume qui pourrait être produit", selon M. Darricarrère.
A l'origine, le groupe s'était associé avec l'américain Devon "mais le recentrage du spécialiste des gaz de schiste sur les Etats-Unis a obligé Total à reprendre sa part", écrit le quotidien économique.

Nous sommes tous belges


228 jours (à la date du 28 janvier) et toujours pas de gouvernement. Seul l'Irak a fait mieux. Comme l'écrit Le Monde, la Belgique est "au bord du gouffre", incapable de sortir des divisions entre partis flamands et francophones et de penser une réforme de l'Etat fédéral satisfaisante pour les deux communautés.


Toujours pas de gouvernement à Bruxelles, et un grand silence en Europe. Petit à petit, la Belgique avance vers une mort lente sans que ses voisins ne semblent s'en préoccuper. Il est vrai, comme le faisait récemment remarquer la Frankfurter Allgemeine Zeitung, que l'absence de gouvernement n'empêche pas la vie quotidienne de continuer, et que le pays a correctement assuré son semestre de présidence de l'UE. Mais tout de même : si la Belgique venait à s'évaporer, ce serait la première fois dans l'histoire de l'Union que l'un de ses membres disparaît, qui plus est celui ont sont basées la plupart de ses institutions. Alors que la crise de l'euro déstabilise l'édifice communautaire, les Européens se passeraient sûrement d'une crise supplémentaire de ce genre.



Certes, les jeux politiques qui se déroulent depuis les élections de juin dernier sont incompréhensibles pour beaucoup, y compris de nombreux Belges. Certes, pour un Finlandais, un Roumain ou un Portugais, Flamands et Wallons semblent être des communautés lointaines et leur destin un enjeu secondaire. Mais il ne s'agit pas que de l'avenir d'un pays de 10 millions d'habitants ni du bien-être institutionnel de l'Union européenne. L'évolution historique de notre continent est celle d'une plus grande interdépendance entre les Etats et leurs populations. Pour paraphraser la célèbre formule, un battement d'aile en banlieue de Bruxelles peut avoir des conséquences en Transylvanie ou en Calabre.


La fin d'un Etat fondé sur la coexistence des plusieurs communautés affaiblirait la solidarité déjà mise à mal par la crise de l'euro. La confiance, déjà déficiente entre les principaux responsables européens, serait un peu plus ébranlée. Or, alors que nous constatons l'affaiblissement de l'Europe dans le monde, il est plus que jamais nécessaire de conserver les outils politique et économiques permettant de garantir une cohésion européenne.
Il n'appartient pas aux Européens de dicter aux Belges ce qu'ils doivent faire. Il n'est pas non plus question de décréter que l'Union européenne ne pourrait pas vivre sans une Belgique figée dans sa structure actuelle. Mais il est essentiel que tout le monde s'intéresse et se sente concerné par l'avenir de ce pays.

Attentat de Moscou: la piste d’un Russe converti à l’islam se confirme

Russie | L'enquête sur l'attentat de l'aéroport de Moscou avance et vient confirmer la thèse selon laquelle un Russe converti à l’islam wahhabite serait le principal responsable.

La piste d’un Russe converti à l’islam wahhabite se précisait vendredi quatre jours après l’attentat qui a fait 35 morts à l’aéroport de Moscou, selon les informations de la presse locale, alors que les enquêteurs restaient très discrets sur l’avancée de leurs investigations.
Le quotidien Kommersant a précisé vendredi ses révélations de la veille qui désignaient un militant islamiste russe comme le principal suspect de l’attaque suicide de l’aéroport Domodedovo.
L’individu, Vitali Razdoboudko, 32 ans, était connu de la police depuis sa conversion à l’islam lorsqu’il était étudiant à Piatigorsk, dans la région de Stavropol, au pied du massif du Caucase.
Selon un responsable des forces de l’ordre locales, M. Razdoboudko était déjà recherché dans le cadre d’une enquête sur un autre attentat, la police le soupçonnant d’appartenir à un groupe rebelle, le "nogaïsski djamaat". Il aurait disparu en novembre avec sa concubine et leur nouveau-né.

Selon Kommersant, la police étudie de près la relation du couple avec leurs colocataires : Anvarbek Amangaziev, interpellé en octobre dans le cadre d’une enquête sur une série d’attentats, et sa compagne Zeïpan Souiounova.
Cette dernière a été interpellée en janvier après l’explosion accidentelle d’une ceinture d’explosif à Moscou, qui avait tué une autre femme s’apprêtant, selon plusieurs médias, à commettre un attentat suicide le 31 décembre.
Kommersant laisse entendre que cette femme pourrait être la compagne de Razdoboudko, et que celui-ci aurait pu perdre la vie à son tour en commettant l’attentat de Domodedovo.
Autre révélation, selon Kommersant : Razdoboudko a été converti à l’islam par un imam russe, Anton Stepanenko, un islamiste wahhabite présumé dont les disciples ont participé à une attaque rebelle contre Naltchik (Kabardino-Balkarie, Caucase) en octobre 2005 (des dizaines de morts).
Selon Kommersant, la police a aussi saisi des livres, des DVD à caractère extrémiste et un guide de fabrication d’engins explosifs, lors d’une perquisition à son domicile en 2006.
"Les gens psychologiquement instables cherchent une nouvelle foi"
"Les gens sont désenchantés par le pouvoir en place (en Russie), les pratiques, l’engagement politique des hiérarques de l’Eglise orthodoxe", explique Sergueï Aroutiounov, expert sur le Caucase à l’Académie russe des sciences, expliquant la propagation de l’islam radical parmi les non-musulmans.
"Le sentiment de frustration iéologique monte, les gens psychologiquement instables cherchent une nouvelle foi, de nouvelles idoles", explique-t-il.
Pour un expert militaire indépendant, Alexandre Golts, "le problème n’est pas que des Slaves apparaissent parmi les wahhabites, il est bien plus grave: une génération entière a grandi pendant la guerre (dans le Caucase) et s’est constituée dans cette idéologie".
Jusqu’à présent, les enquêteurs n’ont donné aucune information officielle sur les pistes étudiées en lien avec l’attentat de Domodedovo.
Après la première guerre de Tchétchénie (1994-1996) entre forces russes et indépendantistes, la rébellion s’est progressivement islamisée et a de plus en plus débordé les frontières tchétchènes pour se transformer au milieu des années 2000 en un mouvement armé actif dans tout le Caucase du Nord.
Les autorités russes ne parviennent pas à juguler ces violences, qui présentent un grave risque pour la sécurité des jeux Olympiques d’hiver de 2014 à Sotchi, à seulement quelques centaines de kilomètres des zones instables.

Davos est au chevet de l’euro, malade de ses divisions. Et il y a du travail

Seules une gouvernance forte et des mesures réalistes sortiront la monnaie unique de sa crise
«En un an, nous avons réduit le déficit public de 6%, à 9,3%, en baissant les salaires de 15% et les retraites de 10%, et en augmentant la TVA de 4%. Et on nous pose toujours la même question: la Grèce fera-t-elle faillite?» Le premier ministre grec Georges Papandréou est légèrement désabusé envers «les marchés» et leur réaction intangible. Mais il reste déterminé à poursuivre le travail de réforme que ses prédécesseurs ont si longtemps ignoré. Imités par des acteurs européens bercés de crédits bon marché, ces dirigeants qui devaient garantir les bases contraignantes de la monnaie unique l’ont plongée dans une crise dont elle n’est pas encore totalement sortie.
Union plus que monétaire
La ferme profession de foi du président français Nicolas Sarkozy («Mme Merkel et moi ne laisserons jamais tomber l’euro»), hier à Davos, était utile, mais pas suffisante. Une réunion fermée, à l’heure du lunch, a confirmé l’acuité des débats, et montré vers quoi la relance de l’euro tend. De fait, tout tourne autour de la gouvernance des Etats membres, leur capacité à respecter les règles, et à mettre en place des réformes dures. Rainer Brüderle, ministre de l’Economie allemand, insiste: sans faire l’union politique, il faut rapprocher, par exemple, les âges de la retraite et les pratiques fiscales. Et toute aide doit être subordonnée à un plan d’action et à un calendrier stricts.
En substance, Georges Papaconstantinou, ministre grec des Finances, rappelle tous les efforts accomplis en un an par son gouvernement. Mais cela suffira-t-il pour ramener la dette à un niveau soutenable? Des discussions sont en cours pour prolonger la durée des prêts, alléger leur charge en intérêts, voire «restructurer» une part de la dette. Un participant argentin ironise: personne ne prononce le mot «défaut de paiements», mais tout le monde y pense. On envisage en coulisses que certaines tranches de dette ne soient jamais remboursées.
Il faut aussi pouvoir assumer les réformes: et tout le monde n’a pas la «chance» d’un gouvernement grec qui repose sur une majorité parlementaire et n’a pas d’échéance électorale avant quatre ans. Pourtant, attendre, ou se contenter de demi-mesures, coûte très cher. Il faut donc «dépasser l’idée de solidarité réciproque, et envisager de manière conjointe le règlement de la discipline fiscale, la recherche de croissance et la stabilité des institutions financières», explique un ministre européen.
Le ministre des Finances polonais Jacek Rostowski, observateur attentif, affirme qu’il faudra encore plus de liquidités que prévu. L’histoire montre que c’est toujours le cas. Beaucoup d’espoirs sont placés dans la Facilité européenne de stabilité financière (EFSF), mise sur pied en mai dernier lors du sauvetage de la Grèce, et dont la limite supérieure a été placée à 750 milliards d’euros. Le succès de sa première émission obligataire, souscrite neuf fois la mise, est encourageant.
Personne n’ose envisager la fin de l’euro, voire même la sortie d’un pays membre. Nicolas Sarkozy évoque des conséquences «cataclysmiques» et, pour les pays les plus fragiles, la seule perspective de devoir payer sa dette dans une monnaie dévaluée empêche toute velléité de quitter la monnaie unique.
«Pas de relâchement»
Celle-ci, du reste, a rempli son rôle, rappelle Jean-Claude Trichet, président de la Banque centrale européenne: «L’Union monétaire garantit depuis douze ans à 331 millions de personnes une stabilité des prix (avec une inflation moyenne de 1,97%) jamais vécue en cinquante ans, et les experts pensent que cela va continuer.» Mais l’Europe devra s’attaquer à ses déséquilibres de croissance et de balance commerciale entre le nord (l’Allemagne en particulier) et la périphérie, pour pouvoir payer ses plans de relance. «Nous ne pouvons pas nous permettre de relâchement, conclut Trichet. La confiance est un concept complet, elle englobe les marchés (investisseurs, épargnants), les ménages et les entrepreneurs.» Et sans confiance, l’Europe perdra la partie.

La tentation de Moscou

Les 35 000 habitants de la région séparatiste de Transnistrie restent viscéralement attachés à la Russie. Et font peu de cas de la vague d'euro-optimisme qui porte la Moldavie, l'Etat dont elle fait officiellement partie. 

Depuis sa sécession de la Moldavie au début des années 90, la politique officielle de la “République moldave de Pridniestrovie” vise à être reconnue en tant que pays indépendant, puis à devenir une partie de la Russie.
En avril 2009, la Moldavie a été le théâtre d’une révolution qui a permis à Vlad Filat, le Premier ministre libéral, et à son Alliance pour l’intégration européenne de supplanter le Parti communiste au pouvoir. Ces événements ont accru les chances de Chisinau d’entrer un jour dans l’UE, et ont fait souffler un vent d’optimisme dans les rangs de la jeunesse, de l’élite intellectuelle et des chefs d’entreprise quant à l’avenir de la Moldavie.
Mais ces bouleversements n’ont eu que peu d’impact sur la Transnistrie, où l’homme de la rue, tout autant que le clan aux commandes, continue de miser sur la Russie pour assurer son bien-être. Sergueï Chirokov, ancien représentant du "ministère des Affaires étrangères" de Transnistrie qui dirige aujourd’hui Mediator, une ONG semi-indépendante, s’est entretenu avec EUObserver à Tiraspol, la capitale de la république autoproclamée. Il explique que l’option russe est profondément ancrée dans les cœurs et les esprits des gens.

Des enfants de l'Union soviétique

"Jusqu’à un certain point, la mémoire historique exerce une influence sur la façon qu’a la région de se développer, dit-il. La Transnistrie a toujours été sous domination russe, et une histoire aussi longue imprime sa marque sur la situation actuelle."
Il ajoute que la panoplie des symboles de l’ère soviétique, sur l’artère principale de Tiraspol, dont une grande statue de Lénine, n’est pas perçue comme le signe de l’oppression russe : "Je suis un enfant de l’Union Soviétique, et même si ce n’était pas une démocratie, j’en respecte les symboles. Ce ne sont pas des symboles du stalinisme, ce sont les symboles d’un pays qui a existé avant et après Staline, ils représentent la vie de mes parents et de mes grands-parents. Pour eux, c’est toute leur vie". 
Igor Smirnov, le "président" de Transnistrie, ancien lieutenant devenu directeur d’usine, est arrivé à Tiraspol en 1987. Quelques années plus tard, il était à la tête de la région quand a éclaté la guerre de sécession avec la Moldavie, elle-même ancienne république soviétique. Ce Sibérien de 70 ans vit aujourd’hui à l’abri de ses frontières militarisées entre la Moldavie et l’Ukraine. Il aime nager le matin, chasser et conduire vite. Il dirige Sheriff, société qui gère l’essentiel de l’activité économique locale, y compris les supermarchés, la télévision, les prestataires Internet et le club de football du coin. Son chef du renseignement, Vladimir Antoufeïev, ancien chef de la police en Lettonie, veille à juguler toute forme de contestation.

Chauffage moins cher et retraites plus élevées

Le Kremlin a beau refuser de les reconnaître en tant que pays ou de les intégrer, les Transnistriens restent attachés à la Russie. Le statu quo, indissociable de la présence de quelque 1 300 soldats russes sur place, exaspère considérablement la Moldavie et l’Ukraine, qui espèrent, elles, entrer dans l’Union. En attendant, Gazprom, géant russe du gaz, alimente gratuitement la Transnistrie en gaz naturel, pour un volume annuel équivalant à des millions d’euros. La région est encore plus démunie que la Moldavie, le pays le plus pauvre d’Europe, mais les gens bénéficient de meilleures retraites, et le chauffage y est moins cher.
Les vingt ans du régime Smirnov ont laissé des traces dans la société transnistrienne. La plupart des habitants s’inquiètent davantage de trouver un emploi chez Sheriff et de mener une existence paisible que d’en apprendre plus sur les changements en Moldavie. Pour sa part, Grigori Voloveï, journaliste indépendant résidant dans la ville de Bender, souligne l’influence de la machine de propagande anti-UE : "Les médias officiels dépeignent la Transnistrie comme une sorte de forteresse : une forteresse pour protéger la Russie, voire pour protéger la Moldavie de la mainmise roumaine. Quand les gens pensent à l’Occident, ils imaginent la Roumanie et l’espace croissant de l’UE comme un endroit où les Etats-Unis peuvent déployer leurs fusées."

L'UE ne fait rien pour être aimée ici

Quand on lui demande s’il est possible que la région connaisse une révolution à la Moldave, il répond : "Non. Non … Smirnov est comme Castro. Il a tenu plus longtemps que Voronine [ancien dirigeant communiste de Moldavie], et il est probable qu’il survivra à Poutine." "L’UE ne fait rien pour être aimée par ici," ajoute-t-il, précisant que même un microprojet, comme un programme financé par l’UE pour s’occuper des nombreux chiens errants à Bender, pourrait faire la différence.
Chirokov, l’ancien membre du gouvernement Smirnov, nous a également offert un aperçu exceptionnel de l’optique de Tiraspol dans ses relations avec l’Union. Il dit être parmi les "cinq ou dix" personnes qui, en Transnistrie, comprennent comment fonctionne l’UE ou qui ont entendu parler de Catherine Ashton, le Haut représentante de l’Union pour les affaires étrangères.
Il assure que Tiraspol tient à établir de meilleures relations économiques avec Bruxelles, mais que la politique européenne traite la Moldavie et la Transnistrie comme une seule entité, ignorant l’existence de facto du petit Etat. Il soutient par ailleurs, ce qui est plus inquiétant, que Tiraspol voit dans l’UE une menace pour sa sécurité : "Les gens comprennent qu’ici, l’UE est en concurrence avec la Russie, donc, quand on choisit la Russie comme partenaire stratégique, on considère l’UE comme une menace."
A la question de savoir si Smirnov se soucie du bien-être de son peuple, Chirokov rétorque que le président ne pourrait pas se maintenir au pouvoir uniquement par la force : "Il n’a pas le choix. Il vit ici … Nous avons beaucoup de problèmes — et les gens comprennent tout. Nous avons besoin de réformes du système politique et économique. Bien sûr, les autorités peuvent se retrancher derrière des murs. Mais si elles le font, elles échoueront. Si les autorités érigent des murs, les gens se mettront en colère et les chasseront, ou alors ce sont les gens qui partiront d’eux-mêmes."


Immigration

Cinq manières d'entrer dans la Forteresse UE

La Moldavie, qui est sur le point d'obtenir la levée de l'obligation de visa pour entrer dans l'UE, se transforme peu à peu en zone de transit pour l'immigration illégale vers l'UE, rapporte EUobserver. Interviewés par le site d'information basé à Bruxelles, les responsables politiques de ce pays coincé entre la Roumanie et l'Ukraine ont dressé une liste des façons dont les personnes tentent de forcer la "Forteresse Europe".
Option numéro 1 : "Le style Rolls Royce : entrer illégalement dans l'UE en achetant un fonctionnaire de l'UE en Moldavie qui accepte de délivrer un vrai visa." Si les fonctionnaires européens sont difficilement corruptibles, certains pays de l'UE comme les Pays-Bas ont une ambassade en Ukraine voisine et emploient donc des Ukrainiens ou des Moldaves. Or "le personnel étranger est réputé plus sensible aux pots-de-vin", écrit EUobs. Il faut compter quelque 5 000 euros si l'on veut passer "en Rolls Royce". Option numéro 2: l'achat d'un faux passeport ou d'un faux visa polonais ou roumain, pour lesquels il faut compter entre 300 et 800 euros. Option numéro 3 : le passage de la frontière caché dans un train ou un camion. Option numéro 4 : la traversée du Prout, la frontière naturelle entre la Moldavie et l'UE, à la nage ou dans la cale d'un bateau. Enfin, il est toujours possible de marcher de Moldavie jusqu'en Ukraine et, de là, passer la frontière polonaise. L'option numéro 1 est toutefois le "moyen le plus sûr pour entrer dans l'espace Schengen, où il est ensuite facile de disparaître dans la société et dépasser la date limite de validité du visa ".

Ségolène Royal tacle le PS

Ségolène Royal a encore été très dure avec le Parti socialiste lors de l'émission "Face aux Français", mercredi.
 C'est ce qui s'appelle mettre un but contre son camp ou encore scier la branche sur laquelle on est posé. Invitée de l'émission "Face aux Français" mercredi soir, Ségolène Royal s'est encore épanchée sur les actions du Parti socialiste en envoyant quelques piques à Martine Aubry. La présidente de la région Poitou-Charentes a indiqué que "Tous les partis ont leur candidat sauf le Parti socialiste qui n'a, pour l'instant, ni candidat, ni projet".
Un pavé dans la mare qui ne manquera pas de faire réagir ses camarades PS. Ségolène Royal a ensuite estimé que ce qui "est aberrant - mais n'y revenons pas puisque la décision a été prise - c'est le calendrier qui a été choisi". Mais l'ex candidate à l'élection présidentielle a néanmoins ajouté, "Je soutiendrai le candidat désigné".
Enfin, Ségolène Royal n'a pas caché ses ambitions en rappelant qu'elle "s'était mise à nouveau à aller vers les Français". Les rivalités sont toujours présentes au PS et les hésitations de Dominique Strauss-Kahn ne servent pas le parti, plus que jamais en pleine lutte interne. L'union est de façade.

ELLE VIEILLIT MÉMÈRE, ELLE COMMENCE À YOYOTER DU CIBOULO.

La télé (déjà) à l'heure de la présidentielle

Alors que la campagne officielle ne démarrera que dans quelques mois, la course à la présidentielle a bel et bien démarré sur le petit écran. Tour de piste des nouveaux rendez-vous axés sur 2012.

Les chaînes d'infos mettent le paquet

i-Télé, filiale de Canal +, a mis en place un dispositif autour de la présidentielles depuis début janvier. Elle diffuse le matin une captation de l'émission de Radio Classique, En route vers la présidentielle, présentée par Michaël Darmon et Guillaume Durand. Ce qui a permis à l'animateur de Face aux Français sur France 2 de faire une entorse au contrat d'exclusivité le liant au groupe France Télévisions. En soirée, la chaîne propose Elysée 2012, avec Léa Salamé, journaliste pleine de peps débauchée de France 24 et qui vole souvent la vedette à l'aguerri Michel Dumoret. En vingt minutes, le duo passe l'invité à la question et propose un zapping sur l'actualité des partis et des candidats en campagne.
BFM TV, la concurrente principale d'i-Télé, n'est pas en reste : trois rendez-vous ont été lancés depuis novembre. Dans BFM TV 2012 le dimanche soir, Olivier Mazerolle reçoit des personnalités de premier plan, à l'image du débat entre Marine Le Pen et Jean-François Copé. « C'est une façon de mettre en perspective l'actualité. On ne passe pas une heure à parler de l'élection en elle-même », explique le journaliste. La chaîne mise aussi sur Politique 2012 à 7 h 50 et La Course 2012, émission mensuelle lancée le 20 janvier. « Tout le monde parle de la présidentielle, souligne Hervé Béroud, directeur de la rédaction de BFM TV. Les partis sont déjà en ordre de bataille pour les primaires. »
LCI n'a pour l'heure pas d'émission dont le titre ferait explicitement référence aux élections. Elle a cependant lancé lundi dernier Club LCI, une mensuelle dans laquelle une personnalité politique de premier plan débat avec un industriel. « Club LCI va accompagner les débats de la présidentielle », déclare Eric Revel, directeur de LCI qui arbitre ce débat de fond original entre monde politique et entreprise.
 Les généralistes en chantier
« Nous sommes en pleine réflexion », répond TF1. Quant à France Télévisions, la question fait d'abord sourire : « Vous savez que c'est dans un an et demi ? » Et de préciser que le groupe fait déjà la part belle à la politique dans ses JT et magazines, comme Mots croisés. L'objectif avoué de France 2 est de devenir une référence. « Nous voulons créer un réflexe chez le téléspectateur afin qu'il se tourne naturellement vers la chaîne à l'approche de l'élection, a récemment déclaré Fabien Namias au Figaro.fr. Les émissions spécifiques, ce sera au plus tard en septembre, mais on ne s'interdit pas de le faire à la fin du printemps... » Quant à M6, rien de prévu pour le moment. Mais certains y pensent, à l'image de Karine Le Marchand, qui a confié sur MFM Radio vouloir passer 24 heures dans un lieu clos avec un candidat. Une initiative qui aurait le mérite de faire souffler un vent de fraîcheur au sein des émissions politiques.

Alain Duhamel : "Attention à la banalisation !"

« Tout ça est très prématuré », analyse Alain Duhamel, éditorialiste sur la matinale de RTL. Selon le journaliste, qui a publié en 2007 Les Prétendants sur les candidats à la présidentielle, ces nouvelles émissions donnent avant tout un habillage présidentiel à l'actualité politique et les personnalités qui s'y montrent ne sont pas en campagne, mais recherchent avant tout de la notoriété. « Attention, ce n'est pas malsain de parler des élections, mais cela risque de lasser les téléspectateurs et de banaliser cet événement. »

Jimmy fait du spectacle

S'il y a une chaîne que l'on n'attendait pas sur le terrain politique, c'est bien Canal Jimmy, plutôt spécialisée dans les séries cultes. Hier soir, elle a lancé Bonsoir, monsieur le Président. Aux commandes : Bruce Toussaint et la percutante Caroline Roux, qui interroge les politiques dans la matinale de Canal +. Le duo reçoit chaque mois une personnalité qui s'imagine élue à la tête du pays, dans un décor ressemblant or pour or au palais de l'Elysée. Premier à s'être prêté à ce jeu de rôle : Manuel Valls. Une mise en scène qui renouvelle le genre.

L'Egypte coupée d'Internet

Après deux jours de blocages ponctuels des services de télécommunications et de services Web comme Twitter et Facebook, les autorités sont passées à une méthode plus radicale pour tenter d'empêcher les manifestations prévues ce vendredi : elles ont tout simplement coupé l'accès à Internet dans l'ensemble du pays.
Peu après minuit, de nombreux témoignages ont signalé que l'accès à Internet était bloqué. D'après les données assemblées par l'entreprise de sécurité informatique Arbor Networks, l'ensemble des fournisseurs d'accès à Internet égyptiens ont coupé leurs services ce vendredi matin. Un seul fournisseur d'accès, Noor, était encore connecté au réseau ce vendredi matin. Seule exception à la coupure, les services boursiers : l'EGX 30, l'indice égyptien, dispose toujours d'un accès à la dorsale Internet, le coeur du réseau.
Il s'agit d'une première historique : jusqu'à présent, aucun régime n'avait eu recours à un blocage total d'Internet en réaction à des manifestations. Lors des manifestations qui avaient suivi la réélection contestée de Mahmoud Ahmadinejad en Iran, les autorités avaient procédé à des blocages massifs de services et ordonné des interruptions de services ciblées géographiquement, mais n'avaient pas ordonné une coupure du service dans l'ensemble du pays.
PAS DE "BOUTON ROUGE"
Considérée comme "ennemi d'Internet" par l'organisation Reporters sans frontières, l'Egypte procédait depuis des années à un harcèlement juridique et policier des blogueurs et internautes dénonçant la corruption ou la politique du régime de Moubarak. Mais contrairement à la Tunisie, l'Egypte n'avait pas mis en place de systèmes de filtrage de sites ou services Web. Une politique qui a changé avec le début des grandes manifestations de janvier : les autorités ont tour à tour bloqué temporairement des services comme Twitter ou Facebook. Jeudi, la ville de Suez, théâtre de violentes manifestations la veille, était presque entièrement coupée du monde, avec de très fortes perturbations dans l'accès à Internet, mais aussi aux réseaux mobiles et fixes.
D'après de nombreux témoins dans le pays, les SMS sont également bloqués ce vendredi. Selon une source proche de Vodafone, qui gère le principal réseau de téléphonie mobile du pays, les autorités ont tout simplement coupé les antennes-relais dans et à proximité des grandes villes.
"Bloquer le Web dans des pays qui exercent un contrôle important sur les fournisseurs d'accès n'est pas difficile, parce que ces entreprises qui exploitent les réseaux de câbles dépendent le plus souvent de licences du gouvernement", explique Craig Labovitz, responsable scientifique pour Arbor Networks. "Il n'y a pas de gros bouton rouge, simplement un coup de téléphone passé à une douzaine de personnes-clés." L'Egypte compte quatre principaux fournisseurs d'accès à Internet : Link Egypt, Vodafone/Raya, Telecom Egypt, et Etisalat Misr. Tous dépendent de la licence qui leur est fournie par l'autorité de régulation des télécommunications égyptienne.

L'Espagne s'apprête à reculer l'âge de la retraite à 67 ans

L'Espagne s'engage à son tour dans la retraite à 67 ans. Le conseil des ministres devrait approuver, vendredi 28 janvier, la réforme des retraites qui recule de 65 à 67 ans l'âge légal du départ à la retraite, une avancée qui devrait permettre au pays à regagner la confiance des marchés.
Le gouvernement a annoncé jeudi être parvenu à un accord préliminaire avec les syndicats sur la réforme. Après une forte mobilisation des Espagnols, les deux principaux syndicats du pays, les Commissions ouvrières (CCOO) et l'Union générale du travail (UGT), ont accepté le relèvement de l'âge de départ à condition que les personnes qui ont travaillé trente-huit années et demie puissent partir à 65 ans avec une retraite pleine.
ENTRÉE EN VIGUEUR PRÉVUE EN 2013
La presse espagnole voit le texte d'un bon œil. Selon l'éditorialiste du País, "cette réforme est dotée d'une importance politique qu'il serait difficile de minorer, puisqu'elle peut se prévaloir d'un large soutien, tant des politiques que des acteurs sociaux. Il s'agit donc d'un succès pour le gouvernement et d'une preuve de souplesse des syndicats".
Une fois approuvée en conseil des ministres, la réforme doit encore être adoptée par le Parlement. Selon le quotidien espagnol, le relèvement de l'âge de départ pourrait ensuite débuter en 2013 pour s'achever en 2027, une période que le journaliste estime malgré tout "trop longue pour s'assurer du maintien d'une volonté politique en la matière".
PLUS HAUT TAUX DE CHÔMAGE DEPUIS 1997
Une question cruciale se pose maintenant, indique le journaliste : cette réforme pourra-t-elle permettre de relever une économie plombée par un taux de chômage élevé et des perspectives peu optimistes de croissance ? Vendredi, les indicateurs restaient mauvais, alors que le taux de chômage du pays s'est établi à 20,3 % au quatrième trimestre 2010, selon des données de l'Institut national des statistiques. Ce taux est le plus élevé depuis le deuxième trimestre 1997.
L'Espagne est le dernier pays européen en date à réformer son système de retraites, mis sous pression notamment par le vieillissement de la population et une baisse de la natalité. Les retraites pourraient représenter 14 % des dépenses publiques espagnoles d'ici à 2040-2050 contre 9 % en 2010, selon des données du ministère de l'économie.

La révolution tunisienne embrase les rues égyptiennes

La contestation du pouvoir égyptien s’est amplifiée, et la journée d’aujourd’hui pourrait être cruciale pour l’avenir du régime du président Moubarak.

Le géant égyptien tremble sur ses bases. Les manifestations qui secouent la deuxième puissance économique africaine et l’un des poids lourds politiques du monde arabe se succèdent depuis le début de la semaine. Au Caire, comme dans plusieurs grandes villes du pays, les manifestants reprennent les slogans tunisiens et réclament plus de pain et davantage de démocratie.
Hier, les affrontements ont repris, de manière plus sporadique. Ils ont toutefois causé la mort d’un manifestant au nord du Sinaï. Les émeutiers ont aussi brûlé une caserne de pompiers à Suez. Ces manifestations faisaient suite aux violentes émeutes qui ont éclaté au Caire, ainsi qu’à Suez ou Alexandrie, mercredi. Les heurts entre manifestants et forces de l’ordre ont fait plusieurs dizaines de blessés. Contrairement à ce qui s’était passé mardi, on n’a déploré aucun mort, tant chez les manifestants que parmi les forces de l’ordre, massivement employées par le pouvoir.
Durant la journée d’hier, on a noté des échauffourées entre policiers et manifestants, mais les affrontements n’atteignaient cependant pas l’intensité des deux jours précédents.
De très nombreuses arrestations ont été effectuées à travers le pays. Des chiffres précis n’ont pas été communiqués, mais ils approcheraient les mille personnes, selon un responsable de la sécurité.

Appels à manifester aujourd’hui

Les opposants au président Moubarak ont surtout profité de la journée d’hier pour appeler à la mobilisation de leurs partisans aujourd’hui. Ce vendredi pourrait bien être une journée décisive. Les Égyptiens sont appelés à descendre massivement dans la rue après la grande prière de la mi-journée.
Le groupe contestataire le plus actif, intitulé « Mouvement du 6 avril », insiste d’autant plus sur la mobilisation qu’il craint que le pouvoir ne parvienne à bloquer les sites internet qui servent de relais dans la mobilisation des Égyptiens. Mais, quelles que soient leurs inquiétudes, les militants de ce groupe semblent décidés à aller jusqu’au bout de leur révolte. « Nous avons commencé et nous n’arrêterons pas » pouvait-on lire hier sur leur site internet.
Les manifestants ont reçu hier un renfort politique important, celui de Mohamed ElBaradei, l’ancien chef de l’Agence internationale de l’énergie atomique. Cette forte personnalité égyptienne, que le monde a appris à connaître lors des enquêtes sur les capacités nucléaires irakiennes et iraniennes, est l’opposant démocratique le plus connu. Il a formé l’Association nationale pour le changement afin de marquer son opposition au régime du président Moubarak. Dans un message diffusé hier, Mohamed ElBaradei a déclaré : « Nous allons continuer à exercer notre droit à manifester pacifiquement pour retrouver notre liberté et notre dignité ». Selon lui, « la violence du régime va se retourner contre lui ». Mohamed ElBaradei est arrivé hier soir au Caire. Il a appelé à une transition pacifique tout en proposant d’être l’homme de cette transition.

Appel à respecter les libertés

Le régime égyptien se borne pour l’heure à envoyer les forces de l’ordre contre les manifestants. Le président Moubarak se tait alors qu’à l’étranger, les appels à la modération se multiplient. La France attend « des autorités et pouvoirs publics concernés que soient effectivement respectées les libertés publiques, notamment la liberté d’expression ». Les États-Unis et l’Union européenne ont envoyé des signaux similaires.
Le mandat présidentiel du président Moubarak se termine théoriquement à l’automne. Jusqu’à présent, il n’a pas fait savoir s’il comptait se représenter ou s’il laissait la place à son fils, hypothèse envisagée. Mais les mouvements de colère qui agitent le peuple égyptien rendent désormais extrêmement aléatoires les perspectives de cette élection, d’autant que les Égyptiens ne sont plus prêts à accepter le renouvellement des fraudes électorales massives comme par le passé.

 

 

PAS SAGE PIÉTON - Un élu de New York veut interdire le téléphone dans la rue

Téléphoner en marchant dans les rues de New York pourrait bientôt être interdit. Un sénateur démocrate de l’Etat, Carl Kruger, en a émis le souhait sur son site. “On ne peut pas être pleinement conscient de ce qui se passe autour de soi quand on traverse la rue en pianotant sur son BlackBerry, en jouant à Super Mario sur sa Game Boy ou en écoutant de la musique sur son iPod”, estime M. Kruger.

A l’appui de sa proposition, le sénateur cite les cas récents d’accidents impliquant des piétons distraits par leur téléphone : du plus cocasse – celui d’une femme marchant les yeux rivés à son écran t que s’est retrouvée dans la fontaine d’un parc – au plus tragique – la mort d’un jeune homme de 21 ans renversé par un camion alors qu’il écoutait de la musique.
Le sénateur propose des amendes de 100 dollars pour toute personne prise en flagrant délit au milieu de la chaussée.
Récemment, un sénateur de l’Arkansas a tenté de faire passer une loi similaire, interdisant dae porter des écouteurs dans les deux oreilles en marchant dans al rue ou en faisant du vélo. Sans succès.

Quand l’Égypte s’éveille


L’Égypte retient son souffle. Les appels à manifester, lancés par les opposants au président Moubarak, pourraient transformer ce vendredi, jour de prière, en un immense mouvement de contestation du régime.


Comme ce fut le cas en Tunisie il y a peu, le pouvoir joue de la répression et espère que les Égyptiens, finalement lassés de manifester en vain, rentreront chez eux. On a vu que ce pari raté a été fatal au président Ben Ali.


Hosni Moubarak, qui a verrouillé l’Égypte depuis trente ans, espère connaître un autre sort que son homologue tunisien.


S’il comptait sur la solidarité internationale, c’est raté. Inspirés par leurs déboires en Tunisie, où ils avaient soutenu un peu aveuglément Ben Ali, les pays occidentaux multiplient les appels au calme et à l’émergence de la démocratie. Il ne s’agit, pas encore, d’un lâchage en règle, mais on sent qu’il suffira de peu de chose pour qu’Hosni Moubarak tombe sans fleurs ni couronnes.


Le poids de l’Égypte sur la scène internationale pèse sur les réactions internationales. Hosni Moubarak, successeur de Nasser et de Sadate, a maintenu le rôle clé de l’Égypte au Proche-Orient. Sa modération en a fait un intermédiaire précieux dans le dialogue entre Israël et les Palestiniens, au grand dam d’une partie de sa population. Le président égyptien demeure l’interlocuteur privilégié des Américains et des Israéliens dans le maintien du fragile équilibre qui règne dans cette région du monde.


L’avenir de la paix au Proche-Orient dépendra du sort réservé à ce printemps du Caire.


Ces manifestations pourraient aussi relancer la contestation dans d’autres pays arabes, où l’on rêve de suivre l’exemple tunisien. Le poids démographique de l’Égypte, le souvenir de l’époque où Le Caire était le phare du monde arabe, auraient des conséquences autrement plus dramatiques que la révolution de Tunis dans ces pays, qui aspirent depuis très longtemps à la démocratie.


Tel le Sphinx, symbole de l’Égypte antique, Moubarak se tait. Enfermé dans son palais, il semble incarner les pharaons de jadis. Il oublie qu’ils ont été emportés par le vent de l’histoire qui souffle sur ce pays avec la régularité des tempêtes du désert.

Un si long chemin...


La démocratie ne s’improvise pas. Elle est plus facile à conquérir qu’à maîtriser. Plus allégorique quand on la rêve que lorsqu’il faut, laborieusement, jour après jour, la faire vivre. La liberté n’en est que le prélude. La condition. Tout le reste est une construction.


Les Tunisiens font aujourd’hui l’expérience de ce long parcours dont ils ne sont encore qu’au commencement. Ils ne s’en sortent pas si mal, après tout, après tant d’années de dictature qui auraient pu cultiver les extrémismes autodestructeurs. Pas tout, et pas tout de suite: ils font preuve d’une maturité rassurante pour gérer les balbutiements fondateurs de leur nouvelle histoire.


Oh, bien sûr, vu de France, le changement semble quelque peu patiner. Le remaniement du gouvernement, quelques jours seulement après son installation, fait un peu désordre, tellement décalé en apparence avec le renversement en accéléré d’un pouvoir policier qu’on pensa longtemps indéboulonnable. On a craint que l’hésitation soit fatale à un mouvement de libération forcément impatient. Que la fraîcheur en fuite d’un parfum de jasmin se disperse dans l’atmosphère ordinaire des jeux politiques et des ambitions contrariées. Cet écueil a été évité.


Le peuple tunisien est bien parti pour réussir à traverser ce périlleux entre-deux qui mène aux élections. L’idée même d’une transition, qui porte en elle la validation d’un compromis, a été acceptée vaille que vaille pourvu que les anciens serviteurs de Ben Ali quittent la nouvelle équipe dirigeante. Comme le symbole d’une page définitivement tournée.


En conservant le Premier ministre sortant, la nouvelle Tunisie a renoncé, pourtant, à la tentation de l’année zéro. Et même l’artisan de la mobilisation populaire, l’Union générale des Travailleurs Tunisiens, a donné son aval à ce maintien ! Raisonnable, le syndicat a renoncé aussi à siéger au gouvernement pour conserver son rôle de contre-pouvoir. Un refus du mélange des genres qui montre qu’il domine sa victoire... Il sait que c’est le prix à payer, certainement, pour conforter la révolution. Comme si chacun avait instinctivement compris qu’elle avait besoin d’un peu de stabilité pour s’installer.


L’ivresse des règlements de comptes ne passera pas par Tunis. Épargnera-t-elle aussi Le Caire ? C’est moins sûr tant le clan Moubarak a manifestement choisi de résister à l’inéluctable avec cette absence de lucidité qui caractérise les régimes trop épuisés pour réagir. Chaque jour qui passe fait monter l’exaspération, le risque d’une explosion incontrôlée qui profitera aux plus radicaux, et El Baradai n’a pas le profil, ni le charisme, ni l’itinéraire d’un sauveur. Un scénario mou qui fait trembler l’Amérique, réduite à faire la morale en priant pour qu’elle n’hérite pas du pire.


Onde de choc


Révolution à Tunis. Manifestations au Caire. Tensions à Alger, Amman et Sanaa. Le doute n'est plus permis. Depuis le 14 janvier, jour de la fuite de Ben Ali, l'onde de choc de la révolte tunisienne parcourt l'ensemble du monde arabe. À la vitesse du Web, les slogans fusent d'un pays à l'autre. Partout, une même colère contre la vie chère, le chômage des jeunes, l'absence de libertés, la corruption. Partout, un même contraste entre de jeunes populations et de vieux régimes autocratiques. La chute de Ben Ali a marqué un point de rupture, qui était manifestement désiré et attendu par les sociétés civiles.


Cette rupture est en train de bouleverser de nombreux équilibres, au sein de ces sociétés, comme dans les dynamiques régionales et l'attitude des puissances occidentales à l'égard de régimes alliés. Les points communs entre Tunis et Le Caire sont nombreux, mais les distinctions tout aussi nécessaires. Car si le changement est demandé d'un même élan, les répercussions d'une déstabilisation sont sans commune mesure.


En Tunisie, plusieurs facteurs plaident en faveur de l'émergence d'un laboratoire démocratique. Par ses dimensions (dix millions d'habitants), l'homogénéité culturelle et religieuse de sa population, la présence d'une classe moyenne active dans les sphères éducative, associative, syndicale, le pays dispose d'atouts importants. Même si la structuration politique de l'après-Ben Ali souffre déjà du désert entretenu par le régime.


En Égypte, la donne est tout autre. Huit fois plus peuplé, plus pauvre aussi, le pays est une pièce centrale du monde arabe, fondamentale pour les équilibres au Proche Orient et décisive dans le dispositif américain dans la région. Washington observe en dosant ses messages, attentifs aux revendications de la rue, mais prudents et inquiets sur l'avenir proche. Notamment sur le rôle de l'armée, que les États-Unis financent abondamment depuis trente ans et dont l'attitude sur la fin de règne va être décisive.


Car, aux yeux des manifestants qui défient désormais ouvertement le pouvoir, le déclic tunisien vient de rendre insoutenable la longévité des régimes (vingt-trois ans pour Ben Ali, trente ans pour Moubarak, trente-deux ans pour Saleh au Yémen). L'aspiration démocratique sans modèle imposé de l'extérieur, que Barack Obama appelait de ses voeux lors du célèbre discours tenu au Caire le 4 juin 2009, est maintenant palpable. Elle déstabilise Moubarak qui opte, depuis le début de la semaine, pour la répression. Elle déstabilise aussi son principal allié américain.


Dans un tel contexte, parler à la fois aux opinions publiques et aux régimes en place, comme Washington le fait depuis quelques jours, est un exercice intenable à terme. La seule alternative aux régimes autocratiques, c'est l'ouverture au pluralisme. Or, nul n'ignore la question qui suit : quelle place accorder aux formations islamistes ?


Deux traumatismes sont dans tous les esprits. Le précédent iranien lors de la chute du Shah et le cas algérien, avec la suspension du processus électoral, en 1992, face à la montée du Front islamique du Salut, et le début d'une longue guerre civile. En Tunisie comme en Égypte, parler de pluralisme en excluant le parti Ennahda ou les Frères Musulmans n'aurait pas de sens. C'est pourquoi, si la jeunesse arabe a le coeur à Tunis, les diplomates ont les yeux rivés sur Ankara. La Turquie est le seul pays où un parti islamiste au pouvoir joue le jeu constitutionnel. Un exemple à suivre ?

Homo


Il n’est pas si loin le temps où Aznavour chantait: je suis un homo, comme ils disent... Aujourd’hui, ils disent plutôt pédés, quand ils veulent blesser. Et même tuer, comme les tortionnaires de Bruno Wiel, qui lui hurlaient ce vieux cri de la bêtise masculine: on n’est pas des pédés ! Si l’on dit homo, de nos jours, c’est pour l’assumer, sans craindre les lazzis et quolibets chantés par Aznavour. Faut-il aller jusqu’au mariage homo, aux parents homo ? Le Conseil constitutionnel répondra ce matin à deux femmes demandant le droit de vivre leur amour avec leurs quatre enfants. Question de droit, ou de loi ? Problème juridique, ou politique ? Politique, bien sûr, comme l’euthanasie: c’est à la société toute entière, à travers ses élus, de fixer les règles de vie (et de mort) communes, qui ne peuvent se réduire au droit de chacun. Alors, le mariage homo ? Débattons, et puis votons.

CRS, patraques !

Une étrange épidémie a frappé, mercredi, les CRS de Sainte-Foy-lès-Lyon. À l’heure de l’appel, la troupe était aussi clairsemée qu’un rassemblement féministe en pays taliban. Et pour cause, 80 % de l’effectif bénéficiait d’un arrêt maladie ! Voir tant de forces mobiles clouées à la maison laisse perplexe. Ces artistes du bouclier, défensif et non pas fiscal, savent d’ordinaire se protéger. Mais le virus, parfois, se montre plus retors que le gauchiste. Une méchante attaque de grippe, alors ? Pas du tout.

Si la fièvre monte, c’est sous le coup de la colère. La compagnie 46, tout comme la 54 basée à Marseille, serait en voie de suppression avancée. Brice Hortefeux n’en veut plus. Les hommes, faute de disposer du droit de grève, se font donc porter pâle. Ils protestent, ne comprennent pas. Hier encore, leur “science sécuritaire” semblait plutôt appréciée en haut lieu. Pour un peu, à la mi-janvier, MAM les envoyait même secourir l’ami Ben Ali…

Côté syndical, on dénonce une décision politique : “cadeau de la police dans le panier du mariage avec la gendarmerie”. Ça devient compliqué.

En attendant, les CRS envisagent de mener une opération d’envergure nationale. Une sorte de matraquage publicitaire, baptisé “Sagesse et discernement”. L’objectif, pour eux, sera de privilégier la prévention par le sourire et la bienveillance. Surtout, qu’ils gardent l’uniforme. Sinon, personne ne les reconnaîtra…

La contradiction de Davos


Il y a un vrai consensus à Davos : ça ne peut plus continuer comme avant. Gouvernants, dirigeants d'entreprise et intellectuels rassemblés ici estiment tous qu'il faut bel et bien des « normes communes pour une nouvelle réalité », pour reprendre le titre général du Forum économique mondial. Cap sur le long terme ! Il fallait de nouvelles règles pour la finance après le formidable gâchis de 2008. Il faut améliorer la sécurité alimentaire, il serait criminel de ne pas avancer dans les négociations sur le climat et la raréfaction des ressources naturelles est notre prochain défi majeur. Et, surtout, aucun pays ne peut plus continuer à travailler dans son coin, comme l'ont dit, chacun à leur manière, des présidents aussi différents que le Russe Dimitri Medvedev, l'Indonésien Susilo Bambang Yudhoyono et le Français Nicolas Sarkozy. Le dernier siècle fut celui des nations, jusqu'à leurs affrontements mortels et répétés. Le nouveau siècle sera celui de la mondialisation, si souvent célébrée à Davos.


Seulement voilà : s'il y a convergence sur la fin, il n'y a pas le moindre accord sur les moyens, dès lors que l'on n'est plus dans l'urgence. Dans la finance, les banquiers expliquent que l'essentiel est fait et déploient toute leur force de persuasion pour expliquer que la prochaine crise viendra d'autres acteurs moins bien surveillés. En matière alimentaire, des pays comme la Russie et l'Ukraine ont bloqué leurs exportations l'an dernier. En matière climatique, les préparatifs de la conférence de Durban ne laissent pas plus espérer un succès triomphal que celles de Cancun ou de Copenhague.


Nicolas Sarkozy a touché la contradiction du doigt. Venu parler à Davos en tant que président du G8 et du G20, il a voulu avancer des solutions pragmatiques. Mais une solution est un changement. Elle lèse des intérêts à court terme. Pour financer les 120 milliards de dollars que les pays avancés se sont engagés à verser aux pays pauvres chaque année à partir de 2020 pour les aider à financer une économie plus verte, le président français a évoqué une taxation infinitésimale des transactions financières. Le message était inaudible pour la communauté réunie à Davos. Les pessimistes en tireront la conclusion que le G20 se dirige droit vers le « G0 », une expression forgée par l'universitaire américain Ian Bremmer pour qualifier un monde sans leardership. Les optimistes, eux, souligneront que les idées ont besoin d'être souvent répétées avant de se frayer un chemin dans la tête de chacun.

L'insoutenable spectacle

Pour une partie du monde de la culture, bien sûr, ce ne sera jamais qu'une vulgaire histoire de gros sous. L'élément des comptes de l'assurance-chômage révélé par « Les Echos » est pourtant un spectacle à lui seul. Aux arrondis près, les chiffres sont éloquents. Techniciens et artistes du spectacle vivant représentent 3 % des allocataires de Pôle emploi, mais 33 % du déficit de l'assurance-chômage. Cent mille personnes couvertes, 1 milliard d'euros de pertes. On comprend mieux pourquoi les artistes n'aiment guère que le public aille regarder en coulisse.

Or la renégociation de la convention d'indemnisation du chômage contraint à braquer les projecteurs sur le caractère insoutenable de ce régime accordé à ceux qui vivent par intermittence du spectacle, derrière ou sur la scène. Puisque aucun autre pays européen ne leur réserve pareil traitement, exclusif et surmesure, puisque leurs cotisations et prestations sont enviables par le commun des salariés, puisque l'on voit mal en quoi l'art serait un passe-droit dans la galère ordinaire du chômage, il faut bien parler de privilège.

Un privilège dont le principe n'est toutefois pas condamnable si l'on veut bien y voir une légitime contribution de l'économie marchande à une production culturelle censée ignorer les lois économiques. Ainsi permet-on à de jeunes talents d'émerger, en surnageant d'un contrat précaire à l'autre. Le régime particulier des intermittents du spectacle n'est pas condamnable, mais son abus l'est. Car, au fil des ans, la générosité publique à l'endroit des artistes, érigée en acquis social par leurs turbulents représentants, a été détournée de son objet.

Avec la complicité d'employeurs utilisant l'indemnisation de l'intermittence comme un mode permanent de rémunération, confondant salaire et allocation, le système est devenu une machine à subventionner l'emploi artistique. Et les engagements pris n'ont pas été tenus. Contraints d'éponger ces déficits, l'Etat et les salariés ne sont pas les seules victimes de cette coûteuse licence. Transformés en fonctionnaires du spectacle, subventionnés par la collectivité publique, les intermittents y perdent cette indépendance qui devrait asseoir leur dignité. Il devient urgent d'infliger des taux de cotisation pénalisants aux employeurs et aux salariés qui abusent du système.

La pression de la rue ne faiblit pas dans les grandes villes




La pression de la rue ne faiblit pas dans les grandes villes
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L'Allemagne refuse de restituer le buste de Néfertiti à l'Egypte

Le secrétaire d'Etat à la culture allemand, Bernd Neumann, a rejeté la demande officielle de l'Egypte, parvenue lundi, que son pays restitue le buste de la reine Néfertiti exposé à Berlin, selon un compte rendu d'activité du Parlement paru jeudi 27 janvier.

M. Neumann a expliqué, mercredi, aux parlementaires de la commission des affaires culturelles que "le gouvernement allemand refuserait à l'avenir toute demande de la sorte" à propos de cette pièce majeure de l'ère pharaonique, précise le compte rendu.
Le buste de Néfertiti, vieux d'environ 3 400 ans, fait partie de cinq pièces inestimables exposées à l'étranger, et dont l'Egypte réclame le retour prioritaire, avec notamment la pierre de Rosette, qui permit de déchiffrer les hiéroglyphes, détenue par le British Museum. Ce buste a été découvert en 1912 par l'archéologue allemand Ludwig Borchardt, qui aurait, selon l'Egypte, immédiatement eu conscience de "la nature unique et [de] la qualité artistique de cette pièce, de même que [de] son importance historique", avant de la faire sortir illégalement.
Le chef du conseil suprême des antiquités égyptiennes (CSA), Zahi Hawass, avait annoncé, lundi, avoir transmis une "demande officielle", avec l'appui du premier ministre, Ahmed Nazif, et du ministre de la culture, Farouk Hosni, à Hermann Parzinger, qui dirige la fondation responsable des musées publics allemands, y compris le Neues Museum de Berlin, où est exposée cette pièce.
Selon M. Neumann, cette demande n'est signée ni par le ministre de la culture égyptien ni par un autre membre du gouvernement. Et c'est pour cette raison que Berlin ne reconnaît pas cette lettre comme une demande officielle, a-t-il déclaré.

LE ARCHÉOLOGUES SONT-ILS TOUS DES PILLEURS ? 

« L'Etat aura des difficultés de fonctionnement considérables si nous ne réduisons pas le stock de réglementations »

Vous venez d'être chargé d'une mission sur les simplifications administratives pour les entreprises. Quel est l'objectif ?

J'ai vu Claude Guéant à la fin de l'année et je lui ai proposé de relancer un train de mesures pour alléger les contraintes des entreprises, qui pèsent sur la croissance. Nous faisons régulièrement « tomber le bois mort », en supprimant les dispositions qui ne se justifient plus. C'est utile, mais cela n'a pas toujours d'effet direct sur les citoyens. L'objectif est cette fois de desserrer les contraintes excessives pesant sur les PME, les artisans, les commerçants et les professions libérales. C'est la bonne priorité du moment, alors que nous sommes en sortie de crise.

Quel périmètre allez-vous regarder ?

Nous allons regarder tous les seuils : peut-on les relever, comme cela avait été fait par exemple en matière d'appels d'offres sur les marchés publics dans le cadre du plan de relance ? Je souhaite aussi regarder les périodicités en matière d'autorisations. Une autorisation renouvelable tous les deux ans peut-elle durer cinq ans ? Ne peut-on pas aussi, pour les sujets qui font débat, proposer des assouplissements temporaires, par exemple pour trois ans ?

Vous avez déjà mené plusieurs textes parlementaires de simplification du droit, l'un est en débat à l'Assemblée. N'est-ce pas un puits sans fond ?

Beaucoup de choses ont déjà été faites. Les études d'impact, qui doivent désormais accompagner tout projet de loi, ont fait évoluer le travail des parlementaires. Dans les collectivités locales, l'évolution est aussi entamée avec la commission d'évaluation des normes. Un commissaire à la simplification vient aussi d'être nommé pour travailler sur le flux des normes. Mais nous devons réduire le stock de réglementations. D'autant qu'avec la règle du non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux, l'Etat aura des difficultés de fonctionnement considérables si nous ne le faisons pas. Il faut notamment repenser l'application des règles européennes. Nous avons toujours transposé façon mille-feuilles, il faut trouver un nouvel équilibre.

De quelle manière cela peut-il se traduire ?

Je dois rendre mes premières conclusions le 31 mars. C'est un travail majoritairement réglementaire, mais qui relève aussi de la manière de travailler des administrations. Et le Parlement s'engagera sur une loi à l'été.