TOUT EST DIT

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jeudi 13 janvier 2011

Le Pen, bis repetita




Le Pen, bis repetita
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Test réussi pour la Grèce, au tour des pays ibériques

La Grèce est par­ve­nue à em­prun­ter mardi près de deux mil­liards d'eu­ros à un taux in­fé­rieur à 5%, un test jugé réussi à l'o­rée d'une se­maine sous haute ten­sion pour le mar­ché de la dette en Eu­rope avec les émis­sions très at­ten­dues au Por­tu­gal et en Es­pagne mer­credi et jeudi. 
 Athènes qui ap­plique dans la dou­leur une cure de ri­gueur sans pré­cé­dent à ses fi­nances pu­bliques en échange du sou­tien fi­nan­cier de l'U­nion eu­ro­péenne (UE) et du Fonds Mo­né­taire in­ter­na­tio­nal (FMI), a levé mardi 1,95 mil­liard d'eu­ros en obli­ga­tions à six mois, les mar­chés lui concé­dant un taux de 4,9%.
Ce taux est plus élevé que lors de la der­nière émis­sion de la Grèce à six mois le 9 no­vembre (4,82%), tra­dui­sant les fortes craintes per­sis­tantes pour l'a­ve­nir du plan d'as­sai­nis­se­ment du pays et de la zone euro en gé­né­ral. Mais il reste can­tonné sous le seuil sym­bo­lique des 5%, taux au­quel l'UE a ac­cordé son prêt au pays en mai.
"Il est bon que le pays conti­nue d'em­prun­ter au des­sous 5%" a in­di­qué à l'AFP le chef éco­no­miste d'Al­pha Bank, Mi­cha­lis Ma­sou­ra­kis.
Le porte-pa­role du gou­ver­ne­ment grec Georges Pé­ta­lo­tis s'est fé­li­cité de ce taux en no­tant une "aug­men­ta­tion de la par­ti­ci­pa­tion des étran­gers" re­pré­sen­tant 37% de l'offre to­tale. "Cela té­moigne de la confiance des étran­gers et de notre re­tour pro­gres­sif à la cré­di­bi­lité", a-t-il dit lors de son point de presse.
Néan­moins, le che­min de la confiance est en­core long. L'Al­le­magne, éco­no­mie consi­dé­rée la plus sûre en Eu­rope, n'a payé que 0,48% d'in­té­rêt aux mar­chés pour em­prun­ter lundi 4,9 mil­liards d'eu­ros, à six mois éga­le­ment.
"Dans une cer­taine me­sure, l'é­mis­sion (de mardi) est ras­su­rante pour juger de la ca­pa­cité du gou­ver­ne­ment (grec) à lever de l'argent, même si on ne parle que de pa­pier à court terme" a jugé Pla­ton Mo­no­krous­sos, chef-ana­lyste mar­chés fi­nan­ciers à Eu­ro­bank à Athènes.
Selon lui, la Grèce pour­rait es­pé­rer re­tour­ner sur le mar­ché d'o­bli­ga­tions long terme "début 2012 au plus tôt", si le gou­ver­ne­ment mène jus­qu'au bout son plan de ré­forme pour conti­nuer de ré­duire les dé­fi­cits pu­blics tout en re­lan­çant la com­pé­ti­ti­vité de l'é­co­no­mie.
Mais, a-t-il pré­venu, "la crise en Eu­rope est de­ve­nue sys­té­mique et me­nace dé­sor­mais la pé­ren­nité de la zone euro, aussi j'at­tends des ini­tia­tives eu­ro­péennes plus glo­bales". "C'est une se­maine de défi pour toute la zone euro" a-t-il ajouté.
Le ré­sul­tat des émis­sions d'o­bli­ga­tions pré­vues mer­credi par le Por­tu­gal et jeudi par l'Es­pagne dé­ter­mi­nera l'at­ti­tude du mar­ché vis-à-vis de toute la zone, a-t-il fait va­loir.
Le Por­tu­gal cherche à lever entre 750 et 1,25 mil­liard d'eu­ros en obli­ga­tions à trois et neuf ans. Mardi, son gou­ver­ne­ment a ré­af­firmé qu'il était en condi­tion de sup­por­ter les condi­tions du mar­ché et qu'il ne sol­li­ci­te­rait pas d'aide in­ter­na­tio­nale, comme la Grèce ou l'Ir­lande ont dû se ré­soudre à le faire sous le poids de leurs dé­fi­cits.
A Ma­drid, le chef du gou­ver­ne­ment es­pa­gnol Jose Luis Ro­dri­guez Za­pa­tero s'est lui aussi en­gagé à ras­su­rer les mar­chés en as­su­rant que le pays al­lait res­pec­ter l'ob­jec­tif fixé pour le dé­fi­cit pu­blic du pays en 2011 à 6% du PIB.
"Le bud­get pour 2010 at­tein­dra lar­ge­ment l'ob­jec­tif d'un dé­fi­cit à 9,3%" du PIB, a ajouté M. Za­pa­tero alors que l'Es­pagne est à nou­veau l'ob­jet, comme l'en­semble des pays dits pé­ri­phé­riques, de craintes des mar­chés quant à ses ca­pa­ci­tés à re­dres­ser ses comptes pu­blics et à sor­tir de la crise éco­no­mique.

Tunisie : la police recule face aux manifestants



Interview de Laurent Gbagbo par Michel Denisot - ''La Côte d'Ivoire n'est pas en guerre civile''

Invité du Grand Journal mercredi soir, Laurent Gbagbo a répondu aux questions de Michel Denisot. Ce dernier s'était expressément déplacé mardi en Côte d'Ivoire pour réaliser l'interview. 
  Dans cette interview, enregistrée mardi et diffusée mercredi dans le Grand Journal sur Canal+,  Laurent Gbagbo a déclaré que la Côte d'Ivoire n'était pas « au bord de la guerre civile, ni d'un génocide ». Dès mercredi soir pourtant, et jusqu'à vendredi, un couvre-feu a été mis en place dans le quartier Abobo, le bastion de Ouattara dans Abidjan, suite à deux nuits d'affrontements violents dans la capitale ivoirienne. Un décret de Laurent Gbagbo lu à la télévision ivoirienne mercredi.
De son côté dans une interview mercredi pour le Parisien, Alassane Ouattara a assuré de même quant à la situation en Côte d'Ivoire. Celui-ci ne pense pas non plus « qu’il y ait un risque de guerre civile, mais plutôt des débordements de certains éléments des forces de défense et de sécurité, ainsi que des mercenaires et des miliciens de Laurent Gbagbo ».
Face à Michel Denisot mardi, Laurent Gbagbo a cependant dit attendre le retour des délégations de l’Union Africaine et de la Communauté africaine des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) pour « s’asseoir autour d’une table » et nouer le dialogue avec Alassane Ouattara, assurant qu'il était prêt à discuter avec lui tout en écartant toutefois sa proposition de gouvernement d’union nationale.

« Je ne suis pas fait pour être aimé par les Occidentaux »

Alors qu'Alassane Ouattara est le président ivoirien reconnu comme tel par les états africains et la communauté internationale, Laurent Gbagbo assure, lui, ne pas être « un homme faible fait pour être aimé par les Occidentaux. Je n’ai pas envie de ressembler aux Français ou aux Européens ».
Le président sortant Gbagbo s'en est aussi vivement pris à la communauté internationale. Il a notamment accusé le représentant spécial de l’ONU en Côte d’Ivoire, Yang-Ji Choi, d'être « partisan et partial ». « Les même qui hier ont refusé de condamner la rébellion de 2002 – la France, l’ONU, l’UE – me condamnent aujourd’hui », a-t-il ajouté.

La colère de l’ambassadeur de Tunisie



Découvrez les secteurs qui vont rebondir en France en 2011

Voici le diagnostic des services économiques du Crédit Agricole, qui viennent de livrer leurs prévisions d'activité par secteur pour l'année 2011. 

La croissance française ne « brille pas », mais « se consolide », au diapason de la « convalescence » de l'économie mondiale. Tel est le diagnostic des services économiques du Crédit Agricole, qui viennent de livrer leurs prévisions d'activité par secteur pour l'année 2011. Les filières en croissance seront ainsi plus nombreuses qu'en 2010, mais la croissance sera moindre, la production restant par ailleurs très en dessous de ses niveaux d'avant-crise. En 2011, la principale bonne nouvelle pourrait venir du BTP, qui, en 2010, était loin d'avoir pansé ses plaies. Le secteur retrouverait des couleurs, loin de la dégringolade de 2009 (7,8 % de l'activité en volume). Cette renaissance serait due au logement neuf, dont la progression est attendue à 14,6 % en 2011 (4,7 % en 2010). La pierre, valeur refuge par excellence, et des taux d'intérêts particulièrement bas favoriseront ce rebond. Ces prévisions rejoignent celles de l'Insee. L'institut prévoit pour 2011 le retour de l'investissement des ménages dans l'immobilier neuf après deux ans d'arrêt, ainsi que la progression des achats de biens d'équipement du logement (+ 6 % depuis le début 2010), qui soutient la consommation.
Les travaux publics reprendraient aussi, modestement, malgré les contraintes budgétaires pesant sur les finances publiques. Un regain probablement lié à la perspective de l'élection présidentielle de 2012...
Des situations contrastées
Le secteur de l'automobile réunit pour sa part des situations contrastées. Les ventes de véhicules particuliers devraient subir le contrecoup de l'arrêt de la prime à la casse (10 % en 2011). Elles seraient toutefois portées par un marché européen stable, soutenu par l'Allemagne. Par ailleurs, les utilitaires bénéficieraient de la reprise de l'investissement des entreprises.
Un secteur fait preuve d'une relative stabilité, celui de la pharmacie. Après 5 % en 2010, il progresserait de 4,5 % en valeur en 2011. La filière doit sa croissance à ses exportations, alors que le marché intérieur pâtit d'une pression sur les prix en lien avec le développement des médicaments génériques.
Il est difficile enfin de ne pas remarquer l'extraordinaire rebond de la construction navale, une variation liée aux aléas des carnets de commande. Alors que 2010 avait été marqué par la livraison des deux derniers paquebots en construction à Saint-Nazaire, de nouvelles commandes donneront de l'air au secteur en 2011.
À l'autre bout du spectre des prévisions, les reculs du textile, des chaussures et de l'habillement viennent rappeler que, hormis sur quelques marchés (le luxe, le textile technique), ces filières françaises semblent définitivement perdues. Sara Sampaio

Les boissons «light» dangereuses pour les femmes enceintes

Etudes | Deux études récentes menées sur les effets des édulcorants chimiques montrent des risques pour les femmes enceintes et le développement de cancer chez les souris mâles.

Les édulcorants chimiques, souvent épinglés, provoqueraient des naissances avant terme chez les femmes et des cancers chez les souris mâles, selon deux études récentes dont les scientifiques du Réseau environnement santé (RES) se font l'écho.

L'Association Internationale des Edulcorants (ISA/AIE), pour sa part, "conteste la validité scientifique de ces deux études et rappelle que l'aspartame constitue l'un des produits alimentaires les mieux étudiés dans le monde".
L'aspartame, édulcorant le plus utilisé au monde (Canderel, Nutrasweet...), se retrouve dans plus de 6000 produits, du chewing-gum aux boissons light, dont plus de 500 produits pharmaceutiques. Selon le RES, 200 millions de personnes en consommeraient "régulièrement".
augmentation des risques de naissance avant terme
L'étude, conduite par le Danois Thorhallur Halldorsson, sur près de 60 000 Danoises enceintes, est parue fin 2010 dans l'American journal of clinical nutrition. D'après cette étude, la consommation d'au moins une boisson gazeuse contenant un édulcorant augmente en moyenne de 38% les risques de naissance avant terme. L'augmentation des risques est de 27% si l'on n'en boit qu'une par jour, 35% si l'on en boit 2 ou 3, 78% quand c'est plus de 4...
"Ce ne sont pas des produits anodins (...) pourquoi ne prend-on pas de précaution pour la femme enceinte alors qu'on a des études qui montrent un effet ?", demande Laurent Chevallier, médecin nutritionniste CHU de Montpellier et responsable de la commission alimentation RES. Etonné par "l'absence de réaction des pouvoirs publics", il estime qu'on pourrait apprendre à se passer de ces produits qui n'ont rien d'indispensable.
Cancérigène pour les rats mâles
Publiée il y a quatre mois dans l'American Journal of industrial medicine, une étude du chercheur italien Morando Soffritti, de l'Institut Ramazzini de recherche en cancérologie environnementale, corrobore quant à elle deux études antérieures menées sur les impacts de l'aspartame chez les rats.
D'après l'étude italienne, cet édulcorant élève les risques de cancers du foie et du poumon chez 240 souris mâles, exposées de la gestation à la mort. En revanche, ces risques n'apparaissent pas augmentés chez les femelles.
Fin 2009, l'EFSA, compétente dans l'évaluation pour les pays européens des additifs alimentaires, à contesté la méthodologie des études antérieures conduites par le Dr Soffritti, et a estimé que rien n'indiquait "un quelconque potentiel génotoxique ou carcinogène" après exposition in utero.
Pour le RES, ces critiques ne sont "pas fondées". "Est-ce qu'on attend que les études sur les rongeurs soient vérifiées chez l'homme ?", demande André Cicolella, son président.
L'Anses (Agence française de sécurité sanitaire alimentation/environnement) a indiqué mercredi qu'elle allait "examiner sans délai ces nouvelles études en vue d'éventuelles recommandations aux autorités françaises" et, le cas échéant, une saisine de l'EFSA.

L'Allemagne obtient la meilleure note pour la traque menée contre les anciens nazis

Poursuites | L’Allemagne a obtenu pour la première fois la meilleure note avec les États-Unis pour la traque menée contre les anciens nazis dans le classement établi chaque année par le centre Simon Wiesenthal.


Le rapport étudie le nombre de poursuites engagées dans 14 pays sous domination allemande durant la Seconde Guerre mondiale, qui ont donné asile après le conflit à des criminels de guerre nazis.
Selon les auteurs, l’Allemagne a procédé à un "changement significatif de sa politique concernant les poursuites devenue plus active depuis deux ans", alors que le nombre de criminels recherchés diminue de plus en plus du fait de leur grand âge.
Cette approche "très positive" a permis entre le 1er avril 2009 et le 31 mars 2010 d’enregistrer deux condamnations et trois inculpations ainsi que le lancement de nouvelles enquêtes contre plus de cent suspects, relève le rapport.
Il estime que ce fait "revêt potentiellement une énorme signification et devrait accroître de façon substantielle le nombre de criminels de guerre nazis" qui pourraient être poursuivis.
Neuf pays critiqués
Le document est en revanche critique à l’encontre de neuf autres pays, tels que la Syrie qui refusent de poursuivre pour des raisons idéologiques, ou en raison de prescription légale, comme la Norvège ou de la Suède.
Une autre catégorie consiste en pays en mesure de lancer des poursuites "au moins en théorie", mais qui ne sont pas parvenus à "obtenir des résultats significatifs positifs" tels que l’Australie, le Canada, l’Estonie, la Hongrie, la Lituanie, et l’Ukraine.
"Le résultat le plus décevant durant la période examinée concerne l’échec de la Hongrie à traduire en justice jusqu’à présent Sandor Kepirpo, un des officiers hongrois qui a organisé le meurtre de masse de centaines de civils à Novi Sad en Serbie le 23 janvier 1942", poursuit le rapport.
Après la guerre cet officier a fui vers l’Argentine. "Mais le centre Wiesenthal l’a retrouvé vivant à Budapest en 2006", précise le document.
Dans la catégorie des pays qui ont un "programme de poursuites et qui ont obtenu des succès concrets" figurent l’Italie et la Serbie. La Pologne pour sa part apparaît dans la catégorie des pays ayant enregistré des "succès minimaux" où des "mesures additionnelles sont nécessaires".
Les performances de l’Autriche, de la Belgique, du Danemark, de la Grande-Bretagne, des Pays Bas, sont jugés "insuffisantes" par le rapport.

Angélisme bêlant

« Mais pourquoi on est contrôlé 17 fois ? Pourquoi ? Parce que la plupart des trafiquants sont noirs et arabes, c’est comme ça, c’est un fait. » Ces propos lancés par le polémiste Éric Zemmour à un contradicteur qui se plaignait des « contrôles au faciès », dans l’émission « Salut les Terriens » sur Canal +, lui valent une assignation devant le tribunal correctionnel, où il est accusé « de provocation à la haine raciale ».

Il en faut peu, en France, pour être traité de raciste : il suffit de ne pas verser dans l’angélisme ! Pour avoir abondé dans le sens d’Éric Zemmour, en remarquant que « tous les Noirs et tous les Arabes ne sont pas des trafiquants », mais que « beaucoup de ceux-ci sont noirs et arabes », et pour avoir ajouté que « la censure interdit d’aborder clairement un tel sujet », le procureur Bilger a été convoqué par son procureur général. On ne dit pas les choses qui fâchent ! Pour les ayatollahs de la pensée unique, il convient au contraire de bêler en chœur le titre d’un vieux film des années soixante-dix : « Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil ! »… Et tous ceux qui ne sont pas d’accord sont xénophobes, ségrégationnistes, voire fascistes.

Si les associations de défense des droits de l’Homme s’imaginent que c’est par l’excommunication qu’elles vont faire reculer le racisme, elles se trompent. La fuite des élites devant les réalités est plutôt de nature à jeter les Français dans les bras du Front National. C’est parce que les hommes politiques ont refusé pendant des décennies, d’appeler un chat un chat que les thèses de Le Pen ont progressé. Elles ont subi un coup d’arrêt quand Nicolas Sarkozy a mis fin à la politique de l’autruche, admettant notamment qu’il pouvait y avoir un lien entre l’immigration et la délinquance. Lien qui reste tabou pour la gauche, sauf pour Jean-Pierre Chevènement qui souligne qu’« il suffit de consulter les listings de la Direction centrale de la Sécurité publique du ministère de l’Intérieur pour constater que plus de 50 % des infractions constatées sont imputables à des jeunes dont le patronyme est de consonance africaine ou maghrébine ». Jean-Pierre Chevènement ne propose pas de faire la chasse aux immigrés, mais simplement d’accepter – enfin — un débat incontournable qui s’imposera en France comme il s’impose déjà en Suisse, en Allemagne, aux Pays-Bas. Entre autres.

Rue Myrah, «on ne prie pas dans la rue de gaieté de cœur»




Les Belges, la barbe !


D’Ostende à Charleroi, on risque bientôt de voir des barbus plein les rues. Non pas que l’islamisme gagne le plat pays, mais la “révolution du poil” est en marche. Hier, à la télévision, Benoît Poelvoorde a lancé un appel solennel. L’acteur exhorte ses compatriotes “à ne plus se raser”, tant que la crise politique ne sera pas réglée. Le combat s’annonce âpre, mais pacifique, puisqu’il s’agit de ranger les lames.


L’humour cache mal, ici, la gravité du problème. La Belgique vient d’établir une performance européenne : 213 jours sans gouvernement. Il lui suffit de tenir jusqu’au 31 mars prochain pour battre le record du monde, toujours détenu par les Irakiens.


Cette vacance du pouvoir, jusqu’alors, n’empêchait pas les gens de vivre. Après tout, tant que les travailleurs travaillent, l’économie tourne. Mais les vautours des marchés planent désormais sur le petit État. Une agence financière internationale menace de dégrader sa note, si la situation perdure.


Dirigeants flamands et wallons se trouvent placés au pied du mur. Soit ils forment une coalition crédible, soit le pire arrivera. L’éclatement du royaume, vieux rêve du camp extrémiste, devient une perspective crédible. Tous les “conciliateurs” nommés par Albert II ont dû rendre leur tablier. Le dernier déclare, exaspéré : “Impossible de forcer un cheval à boire !” Triste constat, c’est la guerre. Le général Poelvoorde mobilise donc les “poilus” pour sauver la patrie. Et que la Belgique reparte, comme en 14…

Allô, Tunis ?

Hein, quoi ? « Embarrassés » ? Le mot est faible. D’habitude si promptes à jouer les redresseuses de torts sur le mode matamore, les autorités françaises ont soudain perdu leur voix. Aphone, l’Élysée. Aphone, Matignon. Aphone, aussi, la mairie de Paris.

Euh, Tunis ? Circulez, y’a rien à voir. C’est à peine si, de l’Élysée à Matignon, on admet l’existence d’une crise grave et profonde chez nos amis d’outre-Méditerranée. Pour ne pas voir les vrais morts de la répression, on fait le mort diplomatique. La bonne vieille méthode pour éviter une de ces balles perdues qui vous déstabilisent un partenariat économique et politique.

Avouons-le, cette « prudence » (en termes diplomatiques et journalistiques, cela veut dire qu’on se planque) avait bien des avantages. Jusque-là. Pourquoi risquer de se brouiller avec Ben Ali pour des broutilles démocratiques sans importance ? La dévotion officielle de la France pour les droits de l’homme est à géométrie très variable, ce n’est pas nouveau. Avec le régime tunisien, cette faculté contorsionniste méritait qu’on la poussât vers ses limites : notre autocrate préféré du Maghreb, encore plus autoritaire dans son pays que ne l’est le roi du Maroc chez lui, n’était-il pas le meilleur rempart contre le risque islamiste ?

Lors de sa dernière visite sur place, Jacques Chirac, déjà, avait implicitement préféré le muscle au respect élémentaire des droits du peuple tunisien. Protéger la « prospère » Tunis contre les vices des radicaux musulmans valait bien quelques concessions sur l’idéal. Les contrats privilégiés aussi. Quant à la défense de la francophonie, elle avait forcément un prix : celui de l’indulgence. Alors, pas question de tenter, selon les termes du porte-parole du gouvernement, François Baroin, la moindre ingérence dans la politique intérieure tunisienne. Il ne s’agit après tout que d’un problème « social » n’est-ce pas ? Et tant pis si l’Union européenne comme Washington condamnent clairement le recours disproportionné à la force contre les manifestants.

Difficile d’ouvrir les yeux après les avoir fermés - depuis Bourguiba - sur les excès d’un pouvoir personnel de type dictatorial. Mais aujourd’hui, ce cynisme assumé - qui pouvait se défendre - semble avoir vécu. Le « mieux vaut ça que les barbus islamistes » ne fonctionne plus comme avant. En soutenant le pouvoir à son tour fatigué et contesté de Ben Ali, cette stratégie intéressée risque de faire le lit des périls qu’on voulait éviter.

La France doit comprendre à temps que les Tunisiens ont atteint un degré de développement - et l’aspiration démocratique qui fatalement va avec - de plus en plus incompatible avec les inégalités criantes, l’accaparement des richesses par une oligarchie familiale, la corruption. La « prudence » aveugle et obstinée de Paris pourrait bientôt devenir très… imprudente.

Sapeur

A force de dégraisser le mammouth, il se retrouve à poil, si l’on peut dire. Le collège d’Arbent, dans l’Ain, ne trouvait pas de professeur de maths pour remplacer un départ à la retraite. En désespoir de cause, il vient de s’adresser à Pôle Emploi. Oui, vous avez bien lu: d’un côté, on ne remplace pas tous les départs en retraite, afin de diminuer les effectifs d’enseignants; et de l’autre, on recrute des enseignants à Pôle Emploi. A croire que notre ministre de l’Education nationale se prend pour le sapeur Camember, qui creusait un trou pour enfouir la terre du trou qu’il venait de creuser, et ainsi sans fin... Mais ne nous moquons pas, il y a là matière à réflexion sur l’usage de l’ancienne ANPE. Imaginez par exemple que l’on confie à Pôle Emploi la recherche du prochain président de la République. On y gagnerait en temps et en argent - sauf, bien sûr, à prendre un retraité.

Tunis : l'impasse répressive

Des écoles et des universités fermées. Des banlieues en ébullition. Le centre de Tunis théâtre, hier, d'affrontements. En moins d'un mois, l'image de dictature douce qui collait à la Tunisie de Ben Ali s'est effondrée. Face à la colère d'une jeunesse aussi diplômée que sous-employée, le régime n'a pas eu d'autres réponses que la répression. C'est une voie sans issue que Ben Ali vient d'emprunter, et il serait bon que la France le dise plus clairement.

Car en tirant sur les milliers d'étudiants qui protestent contre le manque de travail et la corruption, le gouvernement tunisien frappe ceux qui étaient, jusqu'ici, le symbole de sa réussite. Une réussite prédisposée par le père de l'Indépendance, Habib Bourguiba, qui avait, certes, jeté les bases d'un régime autoritaire, mais aussi tout misé sur l'éducation et la laïcité. Dans le moindre village côtier ou sur les franges du désert, les enfants tunisiens sont scolarisés. On les voit, cartable au dos, marcher pieds nus dans le sable. Garçons et filles. En cinquante ans, cela a permis à ce petit pays sans richesses (contrairement à l'Algérie) de faire exception dans le monde arabe. De développer autant le tourisme que sa matière grise. De faire une place singulière à l'émancipation féminine.

Tout cet acquis est, depuis longtemps, nié par le comportement du régime du président Ben Ali. Sa propre épouse et sa nombreuse famille sont au coeur de multiples scandales de corruption. L'ordre, censé protéger le pays des infiltrations islamistes et des violences qui durant les années 1990 ont ensanglanté l'Algérie, est devenu une obsession. Renforcée par la terrible piqûre de rappel du 11-Septembre. Consacrée par la réélection (fantoche), en 2009, pour un cinquième mandat. Le mandat de trop.

L'héritier de Bourguiba, qui a su développer l'économie de son pays, n'a pas su saisir ce développement pour le faire grandir démocratiquement. Homme de police il était, avant d'arriver au pouvoir. Homme de police il est, lorsque celui-ci est menacé. Pour tenter d'apaiser la situation, Ben Ali a limogé, hier, son ministre de l'Intérieur. Pour tout pouvoir autocratique, l'ouverture est un exercice périlleux. Il n'a pourtant pas d'autre choix pour durer.

Les violences en cours ont un écho particulier de ce côté de la Méditerranée. En tant qu'ancienne puissance coloniale, la France a une position sensible, mais son silence surprend. Pour plusieurs raisons. La proximité ne rend pas moins choquant le tir à balles réelles sur les manifestants. La présence en France de nombreuses personnes d'origine tunisienne (l'absence de statistiques empêche malheureusement de savoir combien) dont le destin est, directement ou non, lié à cette terre rend cette prudence incompréhensible. Enfin, le risque de déstabilisation que porte avec lui ce type de mouvement social n'est pas de bon augure.

Le rempart contre l'islamisme, que la Tunisie a pu représenter, risque de s'affaiblir au moment même où le terrorisme et l'islamisation des sociétés du Maghreb et d'Afrique sahélienne se renforcent. Tout délitement de l'État est lourd de menaces dans cette région. C'est ce qui rend l'absence d'ouverture démocratique du passé récent encore plus coupable. Il est peut-être encore temps. À condition que la voix de l'Europe et de la France porte davantage, pour que Ben Ali finisse par entendre.

Trois leçons allemande


L'Allemagne a volé le slogan de François Mitterrand en 1981 : la force tranquille, c'est elle. Pendant la crise, sa production avait reculé deux fois plus qu'en France. Mais l'an dernier, elle a progressé deux fois plus vite. Et en ce début 2011, elle semble rester sur la même trajectoire. Ses entreprises investissent massivement, et ses consommateurs retrouvent enfin de l'appétit. Ce succès éclatant plonge nombre de décideurs et d'observateurs français dans une neurasthénie familière. Comme dans les années 1980, pour ne pas remonter plus loin dans le temps, ils parent nos voisins de toutes les vertus. Ils reviennent au modèle allemand après nous avoir vanté successivement la rude douceur du système danois, le succès irlandais, le triomphe espagnol, l'efficacité américaine et l'inévitable exemple suédois.


L'Allemagne ne mérite pas cet excès d'honneur. Si tous les pays d'Europe avaient mené la même politique macro-économique qu'elle pendant la dernière décennie (compression des salaires et exportations acharnées), le continent tout entier aurait sombré dans un marasme profond. Au cours des années 2000, sa croissance a été deux fois moins forte qu'en France. Avant la crise financière de 2008 qui lui a remis la tête sous l'eau, son économie sortait à peine d'une terrible langueur. Ses ménages ont enfin réussi à dissoudre la gangue de dettes qui les enserraient depuis le krach immobilier consécutif à la réunification, ses entreprises ont elles aussi allégé un endettement trop lourd après l'éclatement de la bulle Internet qui a touché l'Allemagne bien plus que la France, et les taux d'intérêt imposés par la Banque centrale européenne étaient trop élevés pour le pays (et pas assez pour l'Irlande ou l'Espagne).


Mais s'il serait vain de vouloir importer le modèle allemand, ne serait-ce que parce les Français ne sont pas des Allemands, il serait précieux de tirer les leçons du formidable regain de compétitivité qui s'est produit outre-Rhin. Il y a d'abord eu un énorme effort de maîtrise des finances publiques. Les gouvernants de gauche puis de droite ont contenu les dépenses et allégé les cotisations versées par les entreprises en augmentant les impôts. Il y a ensuite la préservation du tissu industriel. Les PME allemandes grandissent, les grands groupes développent des stratégies d'internationalisation efficaces en maintenant des emplois au pays. Il y a enfin le dialogue social. Dirigeants d'entreprise et salariés ont choisi ensemble de faire passer l'emploi avant les salaires. Sur une décennie, le résultat est spectaculaire. Oui, nous avons des leçons à prendre en Allemagne.

ISF : Impératif de Simplicité Fiscale

Comme souvent avec les impôts, plus les choses paraissent simples, plus elles sont compliquées. Plus la réflexion progresse autour de l'ambition présidentielle consistant à supprimer d'un même élan et le bouclier fiscal institué en 2007 et l'impôt de solidarité sur la fortune sous sa forme actuelle, plus il apparaît difficile de concilier les deux objectifs assignés à cette double réforme. L'un est social, l'autre est économique. L'un vise, d'abord, à escamoter un dispositif de restitution fiscale créé en 2006, étendu en 2007 afin qu'aucun contribuable ne laisse en impôts directs plus de 50 % de ses revenus. L'indignation populaire devant les montants rendus par le fisc a eu raison de ce bouclier, perçu à tort comme injuste. Les chèques bien plus exorbitants que ces mêmes bénéficiaires versent au titre de l'ISF suscitent, eux, peu d'émotion. L'autre visée sociale, plus compréhensible, est de prendre enfin en considération la situation des ménages, souvent issus des classes moyennes supérieures, rattrapées par la hausse des prix de l'immobilier qui valorise leur résidence principale. Le sort de ces Français assujettis à l'impôt « sans » la fortune est le seul motif qui, à seize mois d'une élection présidentielle, donne à nombre de parlementaires de la majorité le courage de s'attaquer à l'ISF.

Seulement, si la réforme de cet impôt se limitait à élargir l'exonération de la résidence principale, elle passerait à côté du deuxième objectif. Economique celui-là, il consiste à remettre à niveau l'attractivité de la fiscalité française sur les gros patrimoines, afin d'éviter leur fuite à l'étranger. Aussi serait-il inconcevable que, perdant le bénéfice du bouclier fiscal, ces grandes fortunes, ayant choisi non seulement de rester en France mais d'y investir, se voient infliger la double peine d'un rétablissement de l'ISF. Le plafonnement envisagé n'aurait pour eux rien de bien rassurant, car susceptible d'être retiré aussi vite qu'il aurait été posé. Hélas, la peur de l'opinion n'inspire pas l'audace, en général ! Justice ou compétitivité ? Aux deux problèmes posés par la réforme de la fiscalité du patrimoine il existe une réponse unique : l'abolition pure et simple de l'ISF, financée par la suppression de niches sur l'imposition des revenus du capital et par des économies dans la dépense publique.

En 2011, prends l’oseille et tire toi ?

Etonnant consensus parmi nos plus grands experts de la place dans Les Echos du 14 décembre 2010 tablant unanimement sur une hausse des indices européens en 2011 de 10 % à 15 % ; un consensus qui en deviendrait presque suspicieux à la vue des nombreuses incertitudes macroéconomiques et qui amènerait à se demander si « qui peut le plus peut le moins » ?

Et si les marchés européens baissaient de 10 à 15 % en 2011 comme ils l’avaient fait en 1977, après la chute abrupte de 1974 et les rebonds de 1975 et 1976, d’ampleurs très semblables aux trois dernières années que nous venons de connaître ?

La question paraît à première vue d’autant plus déplacée que ce début d’année semble vouloir fermement s’installer dans l’optimisme d’une croissance américaine plus forte agrémentée, de plus, d’un sympathique redémarrage de l’activité de fusion&acquisition.

En fait, cette interrogation contrariante ne deviendra d’actualité que si la thématique du marché venait à changer en 2011, du simple thème de la croissance – en fait, thème déjà de 2010 avec l’absence de double dip en 2011 relançant les actions depuis septembre dernier – pour se mouvoir vers la problématique de la robustesse des fondements de la reprise économique, et par la même, les perspectives de 2012 qui, elles, seront le vrai déterminant de la Bourse en 2011.

En réalité, absence de deleveraging global depuis trois ans, pouvoir d’achat des ménages artificiellement maintenu à coups de baisse d’impôts et de taux d’intérêt, défauts souverains certains en Europe, y compris en Espagne, inflation des pays émergents ravivée par le laxisme monétaire et budgétaire américain sans précédent, pétrole à 100 dollars, famine annoncée pour la moitié des pays de la planète, immobilier en hausse de 20 % à Paris en 2010 excluant effectivement les « indigènes » du droit au logement, argent gratuit poussant l’or vers de nouveaux sommets... La liste est longue des dérogations au bon sens qui rappellent quotidiennement que le monde que nous reconstruisons n’est qu’un « Greenspan Bis » transformant cette période en « Drôle de Crise » où tous les hôtels, avions et restaurants sont pleins... comme au début 2007 !

Il est naturellement impossible d’établir le timing d’un retournement potentiel de marché réclamant enfin, après trois ans, que nos politiques s’attaquent, à l’image du Royaume-Uni, aux causes réelles de la crise plutôt que d’en cacher péniblement les symptômes, mais je garde personnellement en tête quelques leçons simples de 2010 qui pourraient se révéler utiles à tout investisseur européen en 2011 :


- Le « risque souverain » a été systématiquement sous-estimé depuis plus d’un an, de part notre ignorance d’un phénomène sans précédent dans notre région depuis 1945 ;

- Les problèmes que nous pouvions anticiper à l’horizon douze mois se sont généralement concrétisés dans les douze semaines voire les douze jours suivants ;

- Les gouvernements continuent de traiter cette crise comme cyclique – repousser les questions jusqu’à la reprise – tandis que son caractère structurel rend l’addition finale non seulement inéluctable mais surtout beaucoup plus élevée : la Grèce aura finalement coûté 110 milliards d’euros contre les 10 milliards mentionnés en novembre 2009 ; les banques irlandaises auront, à elles seules, englouti 35 milliards d’euros en novembre contre les 50 milliards mentionnés pour toute l’Europe en juillet ; les 450 milliards de ligne de crédit d’urgence introduits en mai – propulsant à la hausse le cours de la BNP de 20 % en un jour ! – sont désormais insuffisants pour sauver l’Espagne...

Alors, face à ce cocktail d’optimisme d’ experts, d’incompétence de gouvernements et de déséquilibres du monde d’hier toujours présents, il ne me paraît pas idiot, en 2011, de savoir prendre « son oseille » rapidement, laquelle grandira sans doute principalement de primes de contrôle de transactions de fusion&acquisition payées par des acheteurs en manque de relais de croissance ; ou de « situations spéciales » provenant par exemple de cessions forcées d’actifs de banques toujours largement sous capitalisées...

A moins, naturellement, que l’unique combinaison en 2011 de Français à la tête à la fois du G20, du FMI et de l’OMC ne vienne miraculeusement bâtir en l’espace d’un an ce nouveau modèle économique de nature à générer la future croissance durable.

Mais si tu n’y crois pas, alors « prends l’oseille et tire toi ! »

Le Japon toujours en panne de révolution

Fin décembre, une étude réalisée par le centre de recherche du groupe Kirin aurait pu enthousiasmer les entreprises japonaises. Le sondage montrait qu'une majorité de travailleurs du pays se déclaraient prêts à dépenser plus qu'habituellement dans les fameuses « bonen-kai » - ou « fêtes pour oublier l'an » -qu'ils enchaînent, avec des collègues ou des amis, au cours des quinze derniers jours de l'année. Selon le Kirin Institute of Food and Lifestyle, ces dépenses, qui avaient stagné depuis 2007 avec la crise à une moyenne de 40 dollars par « bonen-kai », devaient atteindre en 2010 les 50 dollars par soirée. Enfin, auraient pu se réjouir les experts, les prudents foyers nippons reprenaient confiance dans le dynamisme de leur nation et acceptaient de doper leur consommation. Les analystes auraient pu, dès lors, prédire une année 2011 du rebond. Peu ont osé.

A la lecture de l'étude, la plupart ont préféré pointer la résignation des familles japonaises qui n'auraient plus qu'une vision lugubre de leur avenir. Pis, la poussée des dépenses de la fin 2010 aurait été motivée par l'exceptionnelle dureté de l'année passée. Il y aurait eu tant à oublier dans le saké ou le whisky... L'an dernier, le Japon a perdu, au profit de la Chine, sa place de deuxième puissance économique mondiale, vu son champion Toyota s'humilier en rappelant plus de 10 millions de véhicules dans le monde, assisté blasé à la nomination d'un cinquième Premier ministre en à peine trois ans et vécu, au dernier trimestre, une inquiétante poussée des tensions avec un régime chinois de plus en plus arrogant et menaçant.

Depuis les derniers toasts, peu d'informations sont venues doper l'optimisme japonais pour 2011. Certes, le ministère de l'Economie a récemment relevé que, pour la première fois en six mois, la production industrielle avait progressé en novembre dernier. Mais, sur le long terme, les moteurs de croissance apparaissent limités. La consommation intérieure va souffrir cette année de l'expiration des différents programmes de subventions mis en place, au coeur de la crise, par le gouvernement. Depuis septembre et la fin du plan de soutien aux achats de véhicules verts, les ventes de voitures ont ainsi déjà plongé dans l'Archipel. Si elle a profité ces derniers mois de généreuses politiques de prix, la population devrait se montrer beaucoup moins dépensière en 2011 quand elle va se retrouver hantée par une déflation tenace, la poussée de l'emploi temporaire et le maintien d'un taux de chômage à 5 %, jugé très élevé dans le pays.

Plus que jamais, le Japon semble donc condamné à dépendre de la demande extérieure pour doper son économie. Il espère que la progression de la demande américaine et l'habituel dynamisme chinois aideront, cette année, ses exportations à repartir. Ayant souffert l'an dernier de l'appréciation effrénée du yen, Tokyo estime que la reprise aux Etats-Unis et en Europe devrait pousser le dollar et l'euro à la hausse, et ainsi évacuer une partie de la pression pesant sur sa propre devise. Si ces projections s'avéraient justes, la croissance japonaise pourrait, selon Tokyo, atteindre 1,5 % sur l'année fiscale courant entre avril 2011 et mars 2012, après avoir était annoncée à 3,1 % sur le cycle avril 2010-mars 2011.

Dans ces conditions, Naoto Kan, le Premier ministre issu des rangs du Parti démocrate, compte enclencher plusieurs réformes clefs, maintes fois repoussées, qui doivent théoriquement permettre au pays de générer sur le long terme une croissance plus solide, en tenant notamment mieux compte de l'évolution démographique nationale. Comme la plupart des économistes, il constate que la population japonaise vieillit et se contracte très rapidement. Au rythme actuel, le pays devrait perdre un tiers de ses habitants dans les cinquante prochaines années. En 2055, plus d'un Japonais sur trois aura plus de soixante-cinq ans et la population en âge de travailler sera retombée à 52 millions, soit un niveau inférieur à ce qu'elle était en... 1950. Incapable d'augmenter en conséquence sa productivité, le pays doit se trouver de nouveaux moteurs de croissance et réinventer le financement de sa Sécurité sociale pour encaisser l'envolée des dépenses de retraite et de santé, qui alourdissent chaque année une dette publique pesant déjà 200 % du PIB.

Lançant le douloureux débat, Naoto Kan propose notamment d'augmenter la TVA de 5 % pour enrayer en partie la détérioration des finances publiques. Cherchant aussi à « ouvrir » à la globalisation un Japon réputé replié sur lui-même, Naoto Kan veut rendre le pays plus attractif pour les investisseurs et les cadres étrangers, qui pourraient aider les entreprises à mieux appréhender les nouveaux marchés. Il souhaite surtout entamer le processus d'adhésion au partenariat transpacifique (TPP), une vaste zone de libre-échange que sont en train de construire des pays de la région tels que les Etats-Unis, l'Australie ou encore la Malaisie.

Des initiatives qui ne font pas l'unanimité dans la classe politique nippone. Défendant leur électorat rural, des opposants au TPP claironnent que l'adhésion à une nouvelle zone de libre-échange entraînerait la mort d'une agriculture nationale ultraprotégée. Les cadres du puissant Parti libéral-démocrate d'opposition ont, un temps, prôné des réformes similaires, mais ils préfèrent aujourd'hui parier sur l'essoufflement rapide de Naoto Kan, qui, après seulement sept mois au pouvoir, doit faire face à de graves divisions au sein même de sa formation politique et ne recueille déjà plus que 20 % d'opinions favorables dans les sondages. Les experts assurent que, pour reprendre la main, Naoto Kan va organiser dans les tout prochains jours un remaniement ministériel, mais peu semblent croire que la valse de quelques personnalités permettra à l'exécutif de sauver son année et au Japon d'enclencher sa révolution.

José Socrates

Le Premier ministre portugais a débuté en politique à l'époque de la « révolution des oeillets », mais la situation financière à laquelle il est confronté à la tête de son pays évoque plutôt un champ d'orties. S'il a commencé à militer au centre-droit à l'exemple de son père, un architecte, il a très vite rejoint les rangs socialistes, révolté par la condition des travailleurs de sa ville de Covilha, une cité textile surnommée la « Manchester portugaise ». Ce séducteur, qui charmait ses conquêtes en leur déclamant des vers, a fini par décrocher un diplôme d'ingénieur civil, dont la validité a fait plus tard polémique. Il a travaillé à se construire un fief comme député de la circonscription de Castelo Branco, avant d'intégrer le gouvernement avec le portefeuille de l'environnement. Les critiques à l'encontre de son opportunisme et de son tempérament autoritaire n'ont pas empêché « Ze » de prendre les rênes du pays après la victoire de la gauche aux élections de 2005, puis d'être reconduit il y a deux ans. Amateur de ski, d'escrime et de natation, il vient de réussir une épreuve délicate avec le placement de la dette portugaise sur les marchés. Mais, pour que cela soit plus qu'une bouffée d'oxygène, il va devoir continuer à faire ses preuves devant le public international, lui qui a pour habitude, à l'occasion de ses déplacements à l'étranger, de pratiquer le jogging dans des lieux fort exposés, comme la place Rouge de Moscou ou la plage de Copacabana.

Les investisseurs soulagés après la levée de dette du Portugal

Lisbonne a effectué sa première émission de dette de moyen et long terme de l'année. Ce qui s'annonçait comme l'opération la plus risquée de la semaine a été un succès et a dopé les places boursières d'Europe et la monnaie unique. L'Espagne et l'Italie émettent aujourd'hui des titres.


 L'émission de dette réussie hier par le Portugal a été accueillie avec grand soulagement sur les places financières. Notamment dans celles des pays de la « périphérie » européenne. La Bourse de Lisbonne a ainsi bondi de 2,59 %, celle de Milan de 3,82 %, tandis que celle de Madrid s'est envolée de 5,42 %. A Paris, le CAC 40 a pris 2,15 %, revenant à son plus haut niveau depuis deux mois (lire page 33). Les valeurs bancaires, très exposées au risque sur la dette souveraine, ont fortement contribué à la hausse des indices. Autre signal encourageant, l'euro a repris des couleurs en cours de séance, terminant sur un gain de 0,88 %, à 1,3083 dollar.

Sur les marchés obligataires, l'heure était à la détente des taux : le rendement des obligations portugaises à 10 ans baissait de 14 points de base, à 6,76 %, après l'opération du jour, celui des titres espagnols et italiens concédait aussi quelques points de base, alors que les deux pays font aujourd'hui appel aux marchés, dans le sillage de Lisbonne.
Le premier test obligataire de cette semaine a donc été passé avec succès par le gouvernement portugais, qui a placé hier ce qu'il avait prévu, soit 1,249 milliard d'euros de dette, tout en payant moins cher sur les titres à 10 ans. L'Institut de gestion du crédit public (IGCP) a émis 599 millions d'euros d'obligations 2020 à un taux d'intérêt de 6,716 %, alors qu'il était de 6,806 % lors de la dernière opération, en novembre. Pour les obligations à 3 ans, l'agence de la dette portugaise a dû concéder un rendement de 5,396 %, supérieur au taux de 4,041 % lors de la précédente émission, en octobre.
« Cette émission est très positive, avec une demande supérieure à celle de la précédente adjudication et des taux inférieurs à ceux du marché secondaire », commente Duarte Caldas, stratégiste chez IG Markets, à Lisbonne. La demande a effectivement été très forte, 3,2 fois supérieure à l'offre pour les obligations à 10 ans et 2,6 fois supérieure pour celles à 3 ans. « Surtout, la demande est venue à 80 % de l'étranger, ce qui signifie qu'il ne s'agit pas d'un processus consanguin de financement de la dette portugaise par les banques portugaises, qui elles-mêmes se refinancent auprès de la Banque centrale européenne », souligne Diogo Teixeira, directeur général de la société de gestion de fonds Optimize, à Lisbonne. « L'accès de fièvre sur la dette portugaise s'est légèrement résorbé, ce qui conforte la position du gouvernement portugais. » Le ministre portugais des Finances a en effet expliqué, hier, lors d'une interview à l'agence Reuters, qu'il ne voyait « aucune raison d'abandonner la stratégie de financement sur les marchés ».
Le soulagement n'empêchait pas une certaine prudence des opérateurs quant à la suite des événements. « Rien n'est réglé pour autant, avertit Duarte Caldas, il s'agit toujours d'un niveau de taux qui ne nous paraît pas soutenable : si la situation se maintient ainsi pendant le premier trimestre, l'aide européenne et du FMI deviendra quasi inévitable. »
Le Portugal a chiffré ses besoins de financement à 20 milliards d'euros en 2011 et fait face à deux échéances de taille en avril et juin : il devra rembourser 4,5 et 4,9 milliards d'euros. La pression risque de monter à mesure que ces dates approchent. « Il ne faut pas oublier que le gouvernement doit aussi rembourser 3,4 milliards de dette à court terme en janvier, 3,5 milliards en février et 3,8 milliards en mars », souligne Chiara Cremonesi, chez UniCredit.
Dans ces conditions, il n'est pas étonnant que Lisbonne saisisse toutes les opportunités pour lever des fonds. Le ministre des Finances a confirmé avoir effectué un placement privé de 1 milliard d'euros en fin de semaine dernière. Il a affirmé vouloir ainsi diversifier encore la base d'investisseurs. Le marché va aujourd'hui devoir absorber entre 4 et 6 milliards d'euros d'obligations italiennes à 5 et 15 ans, et 2 à 3 milliards de titres espagnols à 5 ans. Le succès du Portugal hier a renforcé la confiance des intervenants de marchés quant à ces deux émissions.
Mais les investisseurs doivent parallèlement composer avec la cacophonie des Européens sur l'opportunité d'accroître le Fonds de secours pour les pays en difficulté (lire page 6). Le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, plaide pour que soient relevées sans tarder les ressources du dispositif. Paris et Berlin sont contre. Et ce même si Angela Merkel assure être prête à « faire tout ce qu'il faut » pour sauver l'euro.

Le TGV, joujou de nouveau riche

L’Espagne est le pays d’Europe le mieux doté en lignes à grande vitesse. Mais est-ce bien écologique ? Et surtout, est-ce bien raisonnable en temps de crise ? 

Ces dernières années, l’Espagne a consenti des dépenses sans précédent dans de nouvelles infrastructures. Le résultat est là : nous sommes les premiers en Europe pour le nombre de kilomètres d’autoroutes et nous venons de ravir à la France la première place en matière de trains à grande vitesse avec la mise en service de la ligne Madrid-Valence [le 18 décembre]. Au total, notre réseau ferroviaire couvre 2 665 kilomètres et place l’Espagne au deuxième rang mondial après la Chine.
Ce qui soulève deux questions. Premièrement, l’Espagne pouvait-elle s’offrir un tel luxe dans un contexte de crise ? Deuxièmement, le projet est-il judicieux du point de vue de l’aménagement du territoire ? On peut en effet se demander si un réseau résolument radial, ayant Madrid pour épicentre, ne manquait pas de lignes périphériques, comme le couloir méditerranéen très demandé [Barcelone-Valence].

6 milliards d'euros pour à peine 3,5 millions de passagers

Valence, la dernière grande ville à recevoir l’AVE [le train à grande vitesse espagnol], a applaudi avec ferveur la nouvelle infrastructure. En revanche, écologistes, syndicats et associations pour le développement durable y voient une dérive tout à fait typique des nouveaux riches.
"La grande différence entre l’Espagne et d’autres pays d’Europe est que dans ces derniers, on planifie le service, et ici seulement l’infrastructure", déplore Pau Noy, membre de la Fondation pour une mobilité durable et sûre. "Ici, l’important est d’avoir l’AVE, pas de savoir si on en a besoin, s’il coûte cher ou combien de voyageurs il va transporter".
Pourquoi avoir dépensé une fortune — 6 milliards d’euros — dans cet AVE, qui, selon les prévisions officielles, n’aura que 3,5 millions de passagers la première année ? Une bagatelle par rapport aux 400 millions de passagers [déplacements] des trains de banlieue en 2009.
L’époque du faste et des grands investissements s’est terminée avec la crise, et ceux qui fustigent cette politique de l’AVE pour tous exigent du gouvernement un modèle plus rationnel. "C’est une politique ségrégationniste qui oblige les jeunes à se rabattre sur l’autocar et la route, car la grande vitesse est chère", critique Noy.
Gregorio Martín, professeur à l’université de Valence, estime que le débat n’est pas si simple. "Il fallait retirer des camions du réseau routier et des avions de l’espace aérien, les deux moyens de transport qui polluent le plus, en application du protocole de Kyoto contre le changement climatique. Or c’est vrai que l’AVE présente un bilan écologique et énergétique bien meilleur que l’avion, dans un rapport de 4 à 1".

Une situation qui ne profite qu'aux grandes villes

Les écologistes et les associations espagnoles pour la mobilité dans les transports ne sont pas d’accord sur la segmentation des réseaux. "L’Europe observe stupéfaite la manière dont nous employons les fonds européens, fait valoir Noy. Au lieu de favoriser la cohésion en améliorant les transports de proximité, l’Espagne a opté pour la grande vitesse. Cela ne profite qu’à Madrid et transforme Valence, Saragosse et d’autres grandes villes en quartiers de la capitale".
Madrid est déjà connectée par AVE à 21 villes espagnoles, alors que le projet initial des gouvernements successifs était de raccorder la grande majorité des capitales provinciales avec le centre. Désormais, la priorité du ministère de l’Equipement est de compléter ce premier schéma radial, qui ne sera pas terminé sans la participation de capitaux privés. Depuis longtemps, le ministre [de l’Equipement] José Blanco s’est lancé à la recherche d’investisseurs privés aux Etats-Unis et en Chine.

Suspense sur l’avenir de l’euro

Pour l'euro, les prochains jours seront décisifs. Plusieurs pays qui procèdent à des émissions de dettes vont passer le "test des marchés". Le résultat, écrit la presse européenne, devrait révéler le niveau de confiance des marchés en la capacité des pays les plus fragiles de la zone euro à redresser leurs finances.
"Sous le regard de l'Europe, le Portugal affronte son premier grand test de l'année pour savoir s'il parviendra à sortir de la crise sans avoir recours à l'aide extérieure", expliquait
Público
au matin du 12 janvier. "Une journée, poursuivait alors le quotidien, qu'Angela Merkel, Nicolas Sarkozy, Jean-Claude Trichet et tous les responsables politiques européens, vivront plus qu'aucune autre avec inquiétude pour l'avenir de l'euro". Au final, Lisbonne a pu lever 1,25 milliard d’euros.
La veille, précisait le quotidien, "le gouvernement a joué sa dernière carte en annonçant un excédent de 800 millions d'euros par rapport au budget 2010", ce qui, pour le journal devait  "contribuer à démentir les rumeurs sur l'imminence de l'aide exterieure". Le test portugais passé, "ce sera au tour de l'Italie, et de l'Espagne"  le 13 janvier, écrit La Stampa.

Les prophéties auto-réalisatrices règnent sur la finance mondiale

Le quotidien italien met en garde contre les "prophéties auto-réalisatrices qui règnent aujourd'hui au sein de la finance mondiale", et cite une étude de la banque américaine Citygroup pour qui "l'euro survivra à la crise, même si la teneur actuelle des fonds de secours européens, 421 milliards après le sauvetage de la Grèce et de l'Irlande, ne suffiront pas à couvrir les exigences de financement de l'Espagne si elle aussi devait avoir besoin d'aide".
Et si l'euro parvient à sortir de la crise actuelle, il le devra en partie à l'aide venue d'extrême-orient : "L'Asie vient au secours de la zone euro", affirme ainsi Rzeczpospolita, en référence à l'annonce, le 11 janvier, du Japon et de la Chine "d'investir dans les prochaines émissions de titres européens de la dette". "La Chine va acheter des obligations publiques espagnoles. Le Japon, lui, va acquérir des obligations émises par le Fonds européen mis en place l'an dernier pour sauver les Etats de la zone euro menacés de naufrage financier", détaille Jean-Marc Vittori dans Les Echos. "Il s'agit d'une décision politique", explique l'éditorialiste du quotidien économique français.

L'Asie ne veut pas voir l'euro s'effondrer

Une décision qui se comprend pour trois raisons : premièrement, "les grandes puissances d'Asie viennent aider des pays amis au moment où ils traversent une passe difficile". Deuxièmement, "Pékin et Tokyo se livrent une guerre d'influence, à la fois en Asie et dans le monde. Chacun agit à sa manière". La Chine en envoyant son vice-Premier ministre "faire un voyage triomphal à Madrid la semaine dernière pour annoncer la décision d'acheter des titres espagnols" et le Japon en annonçant qu'il achètera 20% des obligations émises par le Fonds européen de stabilisation financière (FESF).
La troisième raison, tacite, poursuit Les Echos, "mais c'est sans doute la plus profonde : l'Asie ne veut pas laisser l'euro s'effondrer. Les Chinois savent bien que l'Europe des Vingt-Sept est leur premier marché, devant les Etats-Unis. Les Japonais, eux, redoutent une nouvelle 'endaka', une appréciation de leur devise qui assécherait leurs exportations". "Cette attention touchante confirme évidemment la faiblesse du Vieux Continent", notent enfin le quotidien français, "mais elle montre aussi que l'Europe est un enjeu majeur, et pas seulement pour les Européens".
Le résultat des émissions d'obligations d'Etat de ces jours-ci sera examiné par les pays de la zone euro lors de la réunion de l'Eurogroupe le 17 janvier prochain. D'ici-là, note El País, la Commission européenne devait approuver la Stratégie pour la croissance et l'emploi, premier pas vers une harmonisation des budgets des Etats membres et "vers un gouvernement économique de l'UE". La Commission devrait également proposer la "mutualisation" des prochaines émissions de titres de la dette, selon une "formule hybride" : les obligations seront ainsi garanties conjointement par le FESF et par l'Etat émetteur.