TOUT EST DIT

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mardi 11 janvier 2011

Onze candidats à la direction du "Monde"

Qui succédera à Eric Fottorino à la tête du Monde ? Onze journalistes ont fait acte de candidature au poste de directeur du Monde. Une nomination qui s'inscrit dans le cadre de la recapitalisation du groupe Le Monde par le trio d'investisseurs Pierre Bergé, Xavier Niel et Mathieu Pigasse

Six candidatures internes, cinq externes. Plusieurs candidats internes se sont manifestés : Sylvie Kauffmann, actuelle directrice de la rédaction ; Arnaud Leparmentier, ancien chef du service France et chargé du suivi de l'Elysée ; Rémy Ourdan, ancien chef du service international, qui a coordonné l'opération WikiLeaks ; Olivier Biffaud, chargé des relations entre Le Monde et Le Monde.fr ; Jean-Michel Dumay, ancien président de la Société des rédacteurs du Monde (SRM). Claude Leblanc, rédacteur en chef de Courrier international, qui fait partie du groupe Le Monde, a également fait acte de candidature.
Le journaliste et éditorialiste de France Inter Bernard Guetta, ancien du Monde, a également fait acte de candidature, tout comme le directeur de la publication du mensuel Le Tigre, Raphaël Meltz. Trois autres candidats extérieurs, qui ont souhaité conserver l'anonymat, ont également manifesté leur intérêt pour ce poste. D'autres candidatures peuvent encore être déposées.
Un long processus de décision. La fonction de directeur du journal est désormais dissociée de celle de président du directoire du groupe, double casquette que portait Eric Fottorino jusqu'au 15 décembre. Depuis cette date, c'est Louis Dreyfus qui assure la présidence du directoire. Depuis lundi, les candidats sont auditionnés par un comité restreint, composé de Pierre Bergé, président du conseil de surveillance, Gilles Van Kote, vice-président du conseil de surveillance et président de la Société des rédacteurs du Monde (SRM), et Louis Dreyfus. Ils opéreront une première sélection, puis un comité élargi examinera les candidatures restantes.
Ce comité sera composé des trois investisseurs, de Louis Dreyfus, de deux représentants de la Société des rédacteurs, d'un représentant de la société des cadres et employés, et de Jean-Louis Beffa, représentant des actionnaires externes. Ils devront se mettre d'accord sur un nom, soumis au conseil de surveillance à la fin du mois de janvier. Enfin, début février, les membres de la Société des rédacteurs voteront sur le nom proposé, qui doit recueillir plus de 60 % des voix pour être désigné.

DEPUIS DEUX DÉCENNIES CE CANARD EST DEVENU UN GRAND FOUTOIR, ET ÇA CONTINUE !!!

Régis Debray élu à l'Académie Goncourt

L'Académie Goncourt a annoncé mardi 11 janvier avoir élu l'écrivain Régis Debray, 70 ans, "au couvert de Michel Tournier qui avait, en juin 2010, demandé à être admis à l'honorariat". Cette élection s'est déroulée lors de la réunion de rentrée de l'Académie Goncourt, qui décerne notamment chaque automne le prestigieux prix Goncourt, décerné à Michel Houellebecq en 2010.

Intellectuel engagé et auteur de nombreux ouvrages, Régis Debray, né en 1940, a publié l'an dernier Eloge des frontières (Gallimard). Parmi ses plus célèbres engagements figure celui au côté de Che Guevara : en 1967, Debray est emprisonné plusieurs années en Bolivie, à Camiri, accusé d'avoir participé à des accrochages qui ont fait 18 morts dans les rangs de l'armée bolivienne.
"Danton", son nom de guérillero, est condamné le 17 novembre 1967 à trente ans de "prison militaire", échappant à la peine capitale. Il en purgera un peu moins de quatre.

ELIRE CE CON DANS CETTE ACADÉMIE PROUVE SON DÉCLIN !!!

La France reste silencieuse sur la répression des émeutes en Tunisie



Des événements tellement prévisibles...

En soutenant les gouvernements en place en Afrique du Nord malgré la corruption, le népotisme et les violations des droits de l’homme, l’UE a une certaine responsabilité dans les violences qui ont éclaté ces derniers jours en Tunisie et en Algérie. Voilà pourquoi il est temps que l’Europe soutienne une nouvelle classe politique enfin au service des citoyens, estime un commentateur du Soir. 

La Tunisie qui entre en ébullition, l'Algérie qui flambe, l'Egypte qui frémit, le Maroc et la Libye qui observent leurs voisins avec angoisse : l'Afrique du Nord vit ces derniers jours des convulsions sociales des plus inquiétantes et, tout compte fait, tellement prévisibles.
Qui, en effet, pouvait croire que la confiscation des libertés (Tunisie) ou des riches prébendes (Algérie) sur fond de chômage, de "no futur" et de corruption élevée au rang de mode de vie (Tunisie et Algérie) pouvait ne pas finir par susciter un rejet populaire de nature à virer aux émeutes sporadiques sinon généralisées?
Comment, en outre, ces régimes engoncés dans leur despotisme mâtiné de "hogra" (mépris) pouvaient-ils ignorer que, sur le long terme, l'injustice érigée en système nourrirait des rancoeurs infinies? Que la violation méthodique et permanente des droits de l'homme alimenterait des amertumes puis des ressentiments sinon tout simplement de la haine?
Certes aucun régime n'est tombé, sans doute même peut-on penser qu'aucun régime n'est vraiment menacé dans son existence dès lors que le recours à la force brutale reste l'exclusivité des Etats. D'autant que, en Tunisie comme en Algérie, les mouvements de protestation et de révolte demeurent inorganisés, relevant surtout de réflexes spontanés d'indignation collective.
Dans l'actuelle tournure tragique des événements, de lourdes responsabilités pèsent sur les épaules des Européens. Pour faire court, Bruxelles, depuis les années 90, a passé des accords de donnant donnant avec les régimes nord-africains : nous sommes à vos côtés malgré vos vilains défauts et nous vous aidons financièrement à passer le cap de la libéralisation, pourvu que vous fassiez tout ce qui est en votre pouvoir pour prévenir l'immigration clandestine et étouffer l'islamisme radical dans l'oeuf.
Message reçu cinq sur cinq. Mais une politique à courte vue! Sans doute, le 11- Septembre survint-il à point nommé pour ces régimes arabes qui eurent vite fait de comprendre qu'une exploitation habile des événements terroristes – "Vous voyez que le déploiement de nos moyens virils est indispensable pour vaincre la peste verte" firent-ils valoir suavement aux Européens – pourrait faire tomber les rares réticences au nord de la Méditerranée à soutenir des régimes si peu démocratiques (les attentats de Madrid en 2004 et de Londres en 2005 allaient achever de convaincre les derniers sceptiques).
Paris, Rome et Madrid, et leurs gouvernements successifs de toutes tendances confondues, jouent depuis toujours un rôle moteur dans cette attitude européenne cynique, qui alimente l'extrémisme qu'elle est supposée combattre. Or ces régimes tiennent grâce à l'appui européen.
Il est plus que temps que les Européens cherchent et appuient les hommes et les femmes, en Afrique du Nord, au sein des régimes et aussi en dehors, qui peuvent incarner l'éthique d'un pouvoir qui agirait non pas contre mais au service des populations. Ces gens-là existent.

Terrorisme : le portrait des combattants d’Aqmi



Le style Fillon


François Fillon affectionne la posture du réformateur tranquille, ce qui n’a pas toujours été porté à son crédit. Lors des tonitruants débuts du quinquennat, le Premier ministre faisait pâle figure à côté d’un président omniprésent dans les médias. Mais il a fait son chemin, sortant vainqueur du premier bras de fer de la V e République entre postulants à Matignon. Celui que le président désignait comme son « collaborateur » a désormais les coudées un peu plus franches, et il en profite pour se poser en chef de la majorité. Il ne s’est pas laissé aiguillonner pendant trois ans par les impatiences du chef de l’État, marchant à son pas, souvent rapide et assuré, d’ailleurs. Il ne se laissera pas dicter sa conduite par le nouveau patron de l’UMP, Jean-François Copé et par son lieutenant Christian Jacob, qui, après s’être imposés à la tête du parti majoritaire, ont déclenché des offensives tous azimuts contre « l’emploi à vie » dans la fonction publique, contre les sanctions visant les députés qui tricheraient sur le montant de leur patrimoine ou encore pour l’abolition formelle des 35 heures.


Les deux quadras aux dents longues occupent l’espace médiatique laissé vacant par « l’aboyeur » Frédéric Lefèbvre, entré au gouvernement. Ils ont engagé une compétition qui ne dit pas son nom avec le Premier ministre pour s’attirer les faveurs des militants et des élus. François Fillon a tracé, hier, les limites de l’exercice : oui à un débat « utile », non au « dogmatisme » et aux « excès ». Non, donc, aux mesures qui heurteraient les syndicats de front. La bataille des retraites a laissé suffisamment de traces et d’aigreurs !


L’OPA de Copé sur l’UMP a été présentée comme dangereuse pour Nicolas Sarkozy. Le soldat Fillon se charge de défendre le chef de l’État, qui est finalement conforté par cette opération qu’il n’a pas voulue : le nouveau patron de l’UMP endosse le costume du trublion pressé, le Premier ministre fait la police au sein de la majorité et le chef de l’État prend de la hauteur. Après trois ans et demi d’hyperprésidence affichée, on revient à un dispositif institutionnel classique sous la V e République. Le style Fillon a gagné sur toute la ligne. Le style seulement : sur le plan politique, le Premier ministre reprend pleinement à son compte les thèmes de l’année « utile » édictés le 31 décembre par le chef de l’État.

Nicolas Sarkozy expose à Obama ses priorités pour le G20

Le rôle du dollar et les mouvements de capitaux vers les pays émergents seront au menu de la rencontre de ce lundi.

Après ses voeux à l'Outre-mer, le président français s'est envolé pour Washington, où il s'entretiendra ce lundi avec son homologue américain. Président depuis mi-novembre le G20, soit les principaux pays riches et émergents, Nicolas Sarkozy veut partager ses vues avec Barack Obama, avant de présenter sa présidence du G20 le 24 janvier.
A propos de la réforme du système monétaire international, une des priorités de la présidence française du G20, Nicolas Sarkozy a déjà dit le mois dernier à l'OCDE, vouloir "engager une réflexion sur la pertinence d'un modèle basé sur l'accumulation de réserves en dollar [...] rendant une partie du monde dépendante de la politique monétaire américaine". "Aujourd'hui, la question n'est pas de réduire le rôle du dollar, mais nous pensons que fatalement le rapport de force entre les différentes monnaies va changer", précise-t-on dans l'entourage du chef de l'Etat. L'idée défendue par la France consiste notamment à soutenir une diversification des monnaies de référence, avec, par exemple, un rôle accru des droits de tirage spéciaux (DTS) du FMI ou une internationalisation du rôle de la monnaie chinoise, le yuan.
La question du yuan
A la demande de la présidence française du G20, Pékin a d'ailleurs accepté d'organiser au premier semestre 2011 dans une ville chinoise un séminaire international sur les questions monétaires. "Pour parler de réforme du système monétaire international, il nous faut avoir la Chine et les Etats-Unis autour de la table", souligne un conseiller de Nicolas Sarkozy. La question de la sous-évaluation du yuan par rapport au dollar sera d'ailleurs au centre de la visite aux États-Unis du président chinois Hu Jintao la semaine prochaine. Plus généralement, Nicolas Sarkozy devrait aussi évoquer avec Barack Obama la surveillance des mouvements de capitaux et la mise à disposition, via le FMI, de liquidités pour aider les pays émergents en situation de crise. La volatilité des prix des matières premières, dont les effets dévastateurs sont manifestes en Algérie, devrait aussi être évoquée par le président français.

Pas de plan d'aide au Portugal, affirme Bruxelles

Un regain des craintes concernant les finances du Portugal a contraint les Européens à monter à nouveau au créneau ce lundi pour démentir des rumeurs d'aide imminente à Lisbonne qui pèsent sur les marchés. La nervosité des investisseurs est accrue par des emprunts d'Etat prévus cette semaine au Portugal, en Italie et en Espagne.

"La possibilité que le Portugal ou un autre pays membre (ait recours au Fonds européen de stabilité financière) n'est pas envisagée à ce stade", a précisé Amadeu Altafaj, porte-parole de la Commission européenne, lors de son point de presse habituel.

A l'instar d'autres responsables politiques européens, il était interrogé au sujet des déclarations d'une source européenne qui faisait état dimanche d'une pression grandissante sur Lisbonne de la part de la France, de l'Allemagne et d'autres pays de la zone euro afin que le Portugal demande un appui financier à l'Union européenne et au Fonds monétaire international (FMI).

Berlin et Paris, ajoutait cette source, veulent ainsi s'assurer que la crise de la dette de la zone euro, qui a déjà contraint l'an dernier la Grèce et l'Irlande à avoir recours à une aide internationale, ne se propage pas à d'autres pays.

Wolfgang Schaüble, ministre des Finances de l'Allemagne, a réagi en disant que l'Allemagne n'obligeait personne à solliciter l'aide du Fonds européen de stabilité financière (FESF). Il a ajouté que l'intérêt de Berlin était de défendre l'euro.

Une porte-parole du ministère allemand des Finances avait dit un peu plus tôt qu'une éventuelle aide de l'UE au Portugal n'était pas à l'ordre du jour de la réunion des ministres européens des Finances la semaine prochaine.

La ministre espagnole de l'Economie Elena Salgado a pour sa part estimé que Lisbonne n'avait pas besoin de solliciter une aide auprès de l'Union européenne car, a-t-elle dit, le pays honore ses engagements en matière de maîtrise des dépenses publiques.

Adjudications à hauts risques

Vers 13h30 GMT, l'indice boursier paneuropéen FTSEurofirst 300 reculait de 0,7% et l'euro évoluait juste au-dessus de 1,29 dollar après avoir touché un nouveau plus bas de quatre mois à 1,2860 dans la matinée.

L'indice vedette de la Bourse de Lisbonne reculait de 1,6% tandis que le titre de la plus importante banque portugaise, Millenium BCP, cédait 3,5%.

De manière générale, le secteur bancaire européen creusait ses pertes en Bourse.

Sur le marché obligataire, la prime réclamée pour détenir des titres de dette souveraine italienne ou espagnole plutôt qu'allemande a augmenté dans l'anticipation des émissions prévues par Rome et Madrid.

"La crise de la dette souveraine revient sur le devant de la scène (...) Il y a beaucoup d'inquiétudes chez les responsables politiques au sujet de cette crise, ce qui ne fait que renforcer les craintes des intervenants sur le marché", a estimé Niels From, analyste chez Nordea.

Le "spread" entre les obligations espagnoles et portugaises à dix ans et leur équivalent allemand a atteint un plus haut depuis le 1er décembre, à respectivement 273 et 442.

L'écart de rendement entre les titres de la dette italienne et belge d'un côté et les Bunds allemands de l'autre s'est également creusé pour atteindre leur plus haut depuis plus d'un mois.

S'agissant de la Belgique, le "spread" avec le Bund est remonté au-dessus de 141 points de base, se rapprochant de son plus haut depuis la création de l'euro touché fin novembre à 142 pdb.

L'inquiétude des investisseurs concernant la Belgique, un des pays les plus endettés de la zone euro, se concentre surtout sur la crise politique qui s'éternise dans le pays, sans gouvernement depuis les élections de juin. Le roi Albert II a demandé au gouvernement chargé des affaires courantes, dirigé par le Premier ministre sortant Yves Leterme, d'élaborer un projet de budget pour 2011 encore plus strict que celui qui été défini avec l'Union européenne.

La trahison du désert

Est-ce un rêve brûlé par la fournaise de l’actualité ? Un mirage évanescent définitivement évanoui sur la carte des stratégies guerrières ? Une poignée de sable livrée au vent mauvais du terrorisme ? Le désert était un lieu d’absolu. Un infini qui rapprochait du ciel. Un espace de dépouillement intégral qui permettait d’abandonner au bord de la piste les oripeaux du réel et les calculs du temps. Mais ce matin tous les hommes et toutes les femmes épris de liberté sont orphelins de ce Sahara où se réfugiait l’évasion.

Image de pureté, vraie ou fantasmée, le désert des déserts est souillé par le sang. Qui aurait pensé qu’il pourrait un jour servir de prison, hein, Petit Prince ? Il paraît qu’avant l’aube pressée de l’Afrique, ton Saint-Ex a pleuré, les grandes ailes de son avion fracassées pour la seconde fois sur le sol dur et froid d’un monde qui anéantit un à un ses sanctuaires.

Il n’y a pas si longtemps - oh, vingt-cinq ans à peine - le voyage en 4x4 d’Alger jusqu’à Ouagadougou ou Bamako, en passant par Tamanrasset, la frontière solitaire d’Arlit et Niamey, était une initiation sur les itinéraires éternels des caravaniers. Une traversée vers l’inconnu qui recule et se dérobe derrière les lignes tremblantes des ergs ou des pierrailles lunaires. En descendant vers le tropique et au-delà, à destination de soi-même sans le savoir, on grandissait… Le risque, c’était l’égarement. La solitude dans un environnement sublime et par nature hostile. La tempête qui brouillait tout. On avait peur de se perdre mais on ne redoutait personne.

Le péril d’aujourd’hui, c’est le salut d’hier : la rencontre. La mauvaise rencontre. A qui faire confiance ?

La politique française en Afrique subsaharienne semble perdue elle aussi. Ses repères traditionnels, hérités de son empire colonial et jalousement protégés depuis, s’affaissent les uns après les autres quand ils ne disparaissent pas purement et simplement, avalés par un nouvel ordre international et des rivalités ethniques qui dévorent les anciens équilibres.

La France ne sait plus trop quelle direction prendre sur ces territoires sahéliens où elle n’a pas intérêt à être trop voyante et encore moins à s’engager, mais où elle veut et doit, malgré tout, rester présente et influente.

Ce fil fragile et délicat, c’est bien celui sur lequel l’exécutif a décidé d’avancer dans la nuit de vendredi à samedi en tentant de libérer par la force les deux otages du Niger. Il n’y a pas eu de changement de doctrine diplomatique, comme on a pu le dire et l’écrire un peu trop précipitamment. Simplement une rude variation de tension, et elle a secoué l’échelle des dangers.

En exprimant une franche détermination, l’intensité de la colère de Paris a produit des effets sans qu’on sache encore s’ils seront ou non productifs.

Seule certitude : le désert, désormais, est un adversaire. Et c’est triste…


Le paradoxe tunisien

Les explosions de violence et leur répression meurtrière en Tunisie illustrent le paradoxe d'un pays qui a joué avec succès la carte de l'ouverture économique et du capitalisme mais dont le régime s'est peu à peu éloigné, sinon coupé, de ses classes moyennes, pourtant les principales bénéficiaires de l'essor de ces dernières années. A cet égard, la crise que doit affronter le président Ben Ali n'est pas sans rappeler l'atmosphère de fin de règne que l'on connut jadis du temps du président Bourguiba, lorsque le « Combattant suprême », miné par la maladie, victime d'un vil entourage et reclus dans son palais de Carthage, n'était plus alors que l'ombre du formidable visionnaire qu'il avait été pour la Tunisie moderne. Lui aussi dut affronter de graves troubles sociaux, faute d'avoir su conserver le soutien d'une classe moyenne déjà en plein décollage.

Certes, on notera que les emballements qui secouent la Tunisie aujourd'hui surviennent dans les régions du centre, les plus à l'écart du tourisme et de la prospérité des commerçantes villes côtières. Bref, là où les dividendes du progrès économique sont les moins bien redistribués, là où les espoirs de prospérité sont les plus éloignés : on se révolte à Kasserine, pas à Sousse. Mais les conséquences de la crise économique occidentale se font sentir aussi jusqu'à Tunis. Celles-ci s'accompagnent d'un réel sentiment d'injustice. Dépourvue des ressources naturelles colossales de ses voisins algérien et libyen, la Tunisie, legs de Bourguiba, a massivement investi dans l'éducation. Les entreprises françaises ou européennes qui, contrairement au cliché, n'y installent pas seulement des usines textiles mais également des activités à forte valeur ajoutée, peuvent en témoigner. Pour cette Tunisie qui, depuis bientôt deux générations, s'est hissée sur l'échelle du développement, la crise actuelle est un coup très dur. Elle ruine les rêves de nombreuses familles qui avaient pu envoyer leurs enfants à l'université et se trouvent confrontées au chômage. C'est d'abord contre cela que se révoltent les Tunisiens : le manque de débouchés. Leur frustration est économique avant d'être politique, quoi que l'on puisse penser du régime de Ben Ali. Le pire qui puisse arriver serait que cette frustration fasse le lit des extrêmes. La Tunisie moderne en serait doublement perdante.

Le Royaume-Uni et le spectre de l'inflation

Au Royaume-Uni, lorsque l'inflation dépasse de plus de 1 point l'objectif que s'est fixé la Banque d'Angleterre (BoE) - une hausse de 2 % de l'indice des prix à la consommation -, le gouverneur de cette dernière doit se fendre d'une lettre au chancelier de l'Echiquier, pour s'expliquer et décrire comment il compte revenir dans les clous. Pour Mervyn King, le grand argentier outre-Manche, c'est presque devenu la routine. Depuis avril 2007, il a écrit pas moins de 9 courriers à son ministre des Finances, dont 4 pour la seule année 2010. En novembre, dernier mois de statistiques disponible, les prix à la consommation ont grimpé à leur rythme le plus rapide depuis quinze ans : une hausse annuelle de 3,3 %. Et, à l'occasion de leur dernière réunion début décembre, les membres du comité de politique monétaire de la BoE ont estimé que l'inflation pourrait bien toucher les 4 % au printemps prochain.

Alors que les économistes s'attendent presque tous à ce que la correspondance entre Mervyn King et George Osborne s'épaississe cette année, l'inflation, avec ses conséquences néfastes oubliées depuis les années 1980, est brutalement redevenue un sujet d'inquiétude outre-Manche. Le Royaume-Uni est un cas à part parmi les pays riches. Si l'inflation galope chez les émergents, en particulier en Chine, elle reste en effet sous les 2 % dans la zone euro et aux Etats-Unis. C'est généralement par une chute de la livre de près d'un quart de sa valeur depuis le début de la crise financière, et par le retour à 17,5 %, au lieu de 15 %, de la taxe sur la valeur ajoutée en 2010, qu'on explique la poussée des prix en Grande-Bretagne.

Le problème est que beaucoup d'analystes craignent que le mouvement de hausse des prix se poursuive. Sans que la reprise économique soit plus vive en Grande-Bretagne qu'ailleurs. Le Bureau de responsabilité budgétaire (OBR) indépendant mis en place par le nouveau gouvernement n'attend qu'une croissance de 2,1 % en 2011, contre 1,8 % en 2010. C'est beaucoup moins que pendant les précédents cycles économiques à ce stade de la reprise. Les derniers chiffres du chômage ne sont pas non plus très encourageants avec un taux passant de 7,7 % à 7,9 % de la population active, et un retour au pic de 2,5 millions de personnes sans emploi. En outre, après la crise, des surplus de capacités demeurent dans l'appareil de production. Autant d'éléments allant plutôt à l'encontre d'un réveil de l'inflation et qui font dire à la BoE que la situation restera sous contrôle. Pour l'heure, la majorité des économistes lui donne raison. Mais ce ne serait pas la première fois dans l'histoire économique qu'inflation et croissance molle cohabitent et plusieurs facteurs doivent être surveillés.

D'abord, la TVA vient de passer à 20 % le 4 janvier. Cette nouvelle hausse, décidée par la coalition dans le cadre du retour à l'équilibre des finances publiques, sera répercutée par les détaillants. Ensuite, les forces inflationnistes exercées de l'étranger ne risquent pas de s'atténuer dans les prochains mois. Avec une croissance mondiale aux alentours de 5 %, les prix du pétrole et des matières premières ne devraient pas se replier de sitôt.

Ensuite, les anticipations d'inflation dans l'esprit des consommateurs ont commencé à s'accroître, un phénomène inquiétant parce qu'il peut à terme provoquer des pressions salariales alimentant, cette fois, la vraie spirale inflationniste tant redoutée. Selon la BoE, les ménages s'attendent ainsi à une inflation de 3,9 % dans les douze prochains mois, contre une anticipation de 3,4 % en août dernier. Le fait que les mauvais chiffres de novembre aient été tirés à la hausse par des secteurs aussi communs que l'alimentaire et l'habillement n'y est sans doute pas pour rien. Economiste chez Morgan Stanley, Melanie Baker redoute depuis longtemps des risques de dérapage inflationniste au Royaume-Uni. Elle ajoute à tous les facteurs cités plus haut un phénomène de long terme qui concerne tous les pays riches. Lorsque la population vieillit, la pression fiscale augmente sur les actifs et affecte par ricochet leurs revendications salariales.

Pour l'instant, l'inflation n'a guère provoqué de vagues outre-Manche. La hausse des prix réduit la part de la dette dans le PIB. Elle équivaut donc à une forme d'austérité budgétaire qui - beaucoup le reconnaissent discrètement -arrange les dirigeants. Jusqu'à un certain point cependant. Les journaux patrimoniaux commencent ainsi à mettre en garde les emprunteurs immobiliers contre une hausse des taux d'intérêt, une conséquence classique de l'inflation. Le CBI, qui représente le patronat britannique, craint une remontée du taux directeur de la BoE plus rapide que prévu, de 0,5 % aujourd'hui à 2,75 % mi-2012. Or, les deux tiers des ménages ont emprunté à taux variable pour leur maison. Même s'il n'était que passager, le pic inflationniste de 2011 ne pourrait en outre pas tomber à un pire moment. Le gros des coupes budgétaires va commencer à prendre effet à partir d'avril, début du nouvel exercice fiscal. L'OBR reconnaît que le premier semestre va être délicat. Politiquement, la situation pourrait donc être tendue. Le gouvernement pourrait être d'autant plus coincé qu'il a déclaré ouvertement compter sur l'activisme de la BoE pour compenser l'effet des coupes budgétaires. Or, en cas d'inflation persistante, celle-ci verrait ses marges de manoeuvre réduites. Il vaudrait donc mieux pour tout le monde que la BoE ait raison sur le caractère temporaire de la hausse des prix.

Pascal Perrineau : « Le théâtre politique actuel risque de fatiguer les électeurs »

Pour le directeur du Centre de recherches politiques de Sciences Po (Cevipof), « Nicolas Sarkozy s'inspire un peu de ce qu'avait fait François Mitterrand en 1988, candidat de la France unie après avoir été celui de la rupture ».
 La stratégie de Nicolas Sarkozy, qui se pose en président réformateur et protecteur, peut-elle fonctionner ?
C'est compliqué pour lui. Sous la Vème République, un président candidat n'est pas un candidat à la présidence comme un autre. Il doit se battre sur un bilan et proposer un projet. Le bilan de Nicolas Sarkozy est présent dans les voeux lorsqu'il assume les réformes faites et dit que 2011 sera l'année de la réforme : il cherche à garder la posture d'un président qui ose les réformes dans un contexte où la réforme est un art de plus en plus difficile, tant l'opinion est inquiète. Le projet, lui, apparaît beaucoup sous la notion de président protecteur et autour des thématiques de l'union nationale. Il s'inspire un peu de ce qu'avait fait François Mitterrand en 1988, candidat de la France unie après avoir été celui de la rupture. Dans ce contexte de forte impopularité, il n'a pas 36 cartes en main et en joue une plutôt habile. Mais il est un peu tôt pour dire si cela va fonctionner. Le casting de la présidentielle n'est pas ordonné. Ce qui sera déterminant, c'est le nom du candidat socialiste. Etre opposé à Martine Aubry, à Dominique Strauss-Kahn ou à Ségolène Royal n'est évidemment pas la même chose.

Le chef de l'Etat a-t-il changé depuis le début de son mandat ?

L'exercice de la fonction change l'homme, quel que soit l'homme. Ses derniers voeux sont à cet égard très classiques. Il n'y a plus le souci de vouloir tout bouleverser en permanence. Mais le tempérament personnel de Nicolas Sarkozy, son impétuosité et sa difficulté, parfois,à se couler dans les canaux classiques résistent. Cela fait sa force : il n'est pas comme les autres et continue d'en jouer. C'est aussi sa faiblesse : cet exercice du pouvoir peut prendre à contre-pied une partie de son électorat.

La réforme de la fiscalité est-elle à hauts risques pour lui ?

Le risque est celui de décevoir une partie de son électorat, qui dira qu'il fait machine arrière sur le bouclier fiscal. Il va lui falloir faire preuve de beaucoup de pédagogie. Cela vaut aussi la réforme de la dépendance et celle de la justice. Ces deux dossiers aussi ne sont pas sans risque. La réforme de la dépendance peut être coûteuse, et nécessiter de nouvelles recettes, ce qui ne serait pas populaire. Quant à l'instauration de jurys populaires en correctionnelle, elle peut faire apparaître que le bilan n'est pas aussi bon qu'on voulait le dire sur le terrain de la lutte contre l'insécurité.

La polémique sur les 35 heures augure-t-elle d'une bataille rangée lors des primaires au PS ?

Cette affaire n'est qu'un symptôme de plusieurs difficultés au PS. Celui du leadership : depuis la mort de François Mitterrand, il n'y a plus de leader naturel au PS. Celui du programme : tous les courants sont toujours là et ça tire à hue et a dia dans tous les sens, avec une virulence réelle. Les vieux démons sont toujours là et ça n'augure pas très bien de la qualité des discussions ni de la teneur du projet du PS. Il y a aussi la question des alliances. Avec qui gouvernera le PS ? Rien n'est réglé et il ne faut pas compter sur les primaires pour régler toutes ces questions. Ajoutez à cela le jeu de l'extrême gauche, les hésitations centristes et l'incapacité de Nicolas Sarkozy à parler à toutes les droites et cela donne un sentiment d'extrême confusion. Tout le monde se positionne, cultive les différences. Ce théâtre-là risque de fatiguer les spectateurs, c'est-à-dire les électeurs. Le débouché de cette fatigue peut être l'abstention mais aussi le vote protestataire.

Marine Le Pen est-t-elle assurée d'accéder à la tête du FN ?

Même s'il fera certainement plus qu'un succès d'estime, je ne crois pas que Bruno Gollnisch puisse inverser le rapport de force. Avec ses attaques contre l'islam, Marine Le Pen a donné des gages aux militants FN. Et avant cela, elle a été portée par les bons sondages et la place incroyable que lui ont donné les médias. Pour autant, Marine Le Pen a encore du pain sur la planche. Sa popularité demande à être vérifiée sur le plan électoral. Et elle n'a pas fait tomber les barrières qui entourent le Front national... Le parti n'est pas dédiabolisé.

Qui est le mieux placé, au centre, pour mener la bataille ?

C'est encore difficile à dire tant le centre est éclaté. Mais pour Nicolas Sarkozy, la question du centre est cruciale. L'histoire de la Vème République pousse plutôt à l'expression d'un pluralisme au premier tour, mais c'est un choix stratégique compliqué. Si Jean-Louis Borloo est candidat, le chef de l'Etat peut espérer de meilleurs reports au second tour. D'un autre côté, il prend le risque d'être affaibli au premier. Là encore, le nom du candidat PS pourrait l'aider à trancher.

La révolte des jeunesses maghrébines

Depuis trois semaines en Tunisie, une semaine en Algérie, les jeunes sont dans la rue pour protester contre l'absence totale de perspective à laquelle leur sort les condamne. Pas d'emploi. Pas de logement. Pas d'argent. Pas de liberté d'expression. Pas de visas pour l'Europe. Pas d'alternance politique, même lointaine, à espérer. Ces deux pays, pourtant si différents par leur histoire, leur économie et même leur tempérament (si les pays en ont un), réservent à leur jeunesse une potion dont elle ne veut plus : la stagnation.

En Tunisie, la colère est partie d'un geste désespéré. Celui de Mohamed Bouazizi, un vendeur abusif de fruits et de légumes de la ville de Sidi Bouzid. Il s'est immolé, le 18 décembre, parce que la police venait de lui saisir sa marchandise. Cet homme de 26 ans, diplômé, n'était pas en règle, mais nourrissait dignement sa famille dans un contexte de corruption généralisée. Son geste a fait office d'étincelle. Des comités de soutien sont nés. Des manifestations se sont multipliées. Des émeutes ont éclaté dans plusieurs villes, réprimées très violemment par le pouvoir.

La Tunisie de Ben Ali, chérie par des millions de touristes, n'est pas aussi douce qu'il n'y paraît. Censure, surveillance policière, torture. L'ordre apparent, imposé depuis vingt-trois ans par le successeur d'Habib Bourguiba, est, au fil du temps, devenu un trompe-l'oeil. La justification d'un état policier par la nécessité de constituer un rempart contre l'islamisme a pu rassurer à l'étranger ; elle a été synonyme de répression des libertés et a asséché les forces vives du pays.

En Algérie, le contexte est différent. Plus que la police, c'est l'armée qui est centrale dans le dispositif de l'État. Les terribles années 1990, lorsqu'une frontière de sang entre légalistes et islamistes a divisé le pays jusque dans les familles, sont encore dans toutes les mémoires. Ce qui a pu servir, un temps, le président Bouteflika. De plus, l'économie repose, pour une bonne part, sur la richesse considérable des hydrocarbures, même si ses bénéfices échappent, pour l'essentiel, à la population.

Mais, à Alger comme à Tunis, les jeunes sont désoeuvrés et les pouvoirs autocratiques usés. Les bonnes performances de ces deux économies n'ont pas permis d'éviter la montée du chômage. La crise pèse sur une population très majoritairement jeune. La flambée des prix de certains produits de base (sucre, huile) a alimenté la propagation de la révolte à Oran et à Alger. Une révolte qui n'est pas inédite, mais qui restait, jusqu'ici, isolée à telle ou telle localité. Cette fois, la génération Internet défie ouvertement le pouvoir et la censure. Près d'un Tunisien sur cinq possède un compte Facebook. Ben Ali a beau incarcérer des blogueurs, interdire la distribution de la presse française, pirater les sites, une brèche vient d'être ouverte.

Parce que ces régimes se sont flattés d'être des remparts contre l'islamisme, parce que de nombreux Français ont, dans ces pays, leurs origines, une part de leur histoire personnelle, des intérêts économiques, la France a, jusqu'ici, opté pour la prudence. Mais le prix du rempart est d'autant moins tenable qu'à Alger, comme à Tunis, les pouvoirs en place ont tout fait pour écraser toute alternance (ou succession) possible. Donc tout avenir.

À force de dire des choses horribles…




Jared Lee Loughner, 22 ans, est un jeune homme moderne et déconcertant. Sur sa page MySpace, entre deux propos vengeurs contre l’administration Obama, il cite Hitler, Marx et Engels. “Mein Kampf” figure en effet parmi ses bouquins préférés, juste devant “Le manifeste du Parti communiste”.


À Tucson, en Arizona, ce fin lettré a donc choisi de tirer dans le tas. Il a laissé six morts sur le carreau, ratant de peu sa proie principale - la députée démocrate du coin. Le cerveau plombé d’une balle, Gabrielle Giffords vit toujours…


Le carnage n’a pas manqué de relancer, aux États-Unis, l’éternel débat sur la possession des armes. Mais de nombreuses voix s’élèvent aussi pour dénoncer les “pousse-au-crime”. On vise ici les ultraconservateurs, du Tea Party aux milices de tous poils, en passant par les nostalgiques du Ku Klux Klan. Depuis qu’un noir siège à la Maison blanche, leur réthorique redouble de violence. “Ils exacerbent la haine et la paranoïa, 24 heures sur 24, avec un réel impact sur les gens déséquilibrés” estime le shérif du district, qui n’a rien d’un gauchiste.


Lors des dernières élections, la candidate Giffords essuya ainsi les pires insultes, “traître” restant la moins odieuse. L’exquise Sarah Palin, fusil en bandoulière, avait mis sa circonscription sur la liste “des cibles à abattre”. Façon de parler, bien sûr. À force de dire des choses horribles, pourtant, les choses horribles finissent par arriver.

Chose


Ainsi vont les modes, qui font d’un collaborateur effacé un chef de majorité, en moins de temps qu’il n’en faut pour sécher l’encre des commentaires. L’heureux élu de l’heure est notre Premier ministre François Fillon. Il ne manque certes pas de qualités pour prétendre jouir à son tour d’éloges flatteurs. On le devine même assez prudent pour ne pas tenter de prendre la lumière de notre ombrageux Président. Qu’il se méfie pourtant de sa soudaine vogue, qui semble susciter chez lui une morgue nouvelle. Il a ainsi hier, entre deux vœux, vanté ses propres qualités (« sang-froid », dit-il de lui-même, et « grande maîtrise politique »), avant de faire rire les commentateurs en couvrant de sarcasmes Jean-François Copé... Humaine, trop humaine revanche de Petit chose. Le risque est que la mode prochaine soit au Petit Copé, qui saura alors bien se venger - sous les louanges des mêmes commentateurs.

Le Royaume-Uni et le spectre de l'inflation

Au Royaume-Uni, lorsque l'inflation dépasse de plus de 1 point l'objectif que s'est fixé la Banque d'Angleterre (BoE) - une hausse de 2 % de l'indice des prix à la consommation -, le gouverneur de cette dernière doit se fendre d'une lettre au chancelier de l'Echiquier, pour s'expliquer et décrire comment il compte revenir dans les clous. Pour Mervyn King, le grand argentier outre-Manche, c'est presque devenu la routine. Depuis avril 2007, il a écrit pas moins de 9 courriers à son ministre des Finances, dont 4 pour la seule année 2010. En novembre, dernier mois de statistiques disponible, les prix à la consommation ont grimpé à leur rythme le plus rapide depuis quinze ans : une hausse annuelle de 3,3 %. Et, à l'occasion de leur dernière réunion début décembre, les membres du comité de politique monétaire de la BoE ont estimé que l'inflation pourrait bien toucher les 4 % au printemps prochain.

Alors que les économistes s'attendent presque tous à ce que la correspondance entre Mervyn King et George Osborne s'épaississe cette année, l'inflation, avec ses conséquences néfastes oubliées depuis les années 1980, est brutalement redevenue un sujet d'inquiétude outre-Manche. Le Royaume-Uni est un cas à part parmi les pays riches. Si l'inflation galope chez les émergents, en particulier en Chine, elle reste en effet sous les 2 % dans la zone euro et aux Etats-Unis. C'est généralement par une chute de la livre de près d'un quart de sa valeur depuis le début de la crise financière, et par le retour à 17,5 %, au lieu de 15 %, de la taxe sur la valeur ajoutée en 2010, qu'on explique la poussée des prix en Grande-Bretagne.

Le problème est que beaucoup d'analystes craignent que le mouvement de hausse des prix se poursuive. Sans que la reprise économique soit plus vive en Grande-Bretagne qu'ailleurs. Le Bureau de responsabilité budgétaire (OBR) indépendant mis en place par le nouveau gouvernement n'attend qu'une croissance de 2,1 % en 2011, contre 1,8 % en 2010. C'est beaucoup moins que pendant les précédents cycles économiques à ce stade de la reprise. Les derniers chiffres du chômage ne sont pas non plus très encourageants avec un taux passant de 7,7 % à 7,9 % de la population active, et un retour au pic de 2,5 millions de personnes sans emploi. En outre, après la crise, des surplus de capacités demeurent dans l'appareil de production. Autant d'éléments allant plutôt à l'encontre d'un réveil de l'inflation et qui font dire à la BoE que la situation restera sous contrôle. Pour l'heure, la majorité des économistes lui donne raison. Mais ce ne serait pas la première fois dans l'histoire économique qu'inflation et croissance molle cohabitent et plusieurs facteurs doivent être surveillés.

D'abord, la TVA vient de passer à 20 % le 4 janvier. Cette nouvelle hausse, décidée par la coalition dans le cadre du retour à l'équilibre des finances publiques, sera répercutée par les détaillants. Ensuite, les forces inflationnistes exercées de l'étranger ne risquent pas de s'atténuer dans les prochains mois. Avec une croissance mondiale aux alentours de 5 %, les prix du pétrole et des matières premières ne devraient pas se replier de sitôt.

Ensuite, les anticipations d'inflation dans l'esprit des consommateurs ont commencé à s'accroître, un phénomène inquiétant parce qu'il peut à terme provoquer des pressions salariales alimentant, cette fois, la vraie spirale inflationniste tant redoutée. Selon la BoE, les ménages s'attendent ainsi à une inflation de 3,9 % dans les douze prochains mois, contre une anticipation de 3,4 % en août dernier. Le fait que les mauvais chiffres de novembre aient été tirés à la hausse par des secteurs aussi communs que l'alimentaire et l'habillement n'y est sans doute pas pour rien. Economiste chez Morgan Stanley, Melanie Baker redoute depuis longtemps des risques de dérapage inflationniste au Royaume-Uni. Elle ajoute à tous les facteurs cités plus haut un phénomène de long terme qui concerne tous les pays riches. Lorsque la population vieillit, la pression fiscale augmente sur les actifs et affecte par ricochet leurs revendications salariales.

Pour l'instant, l'inflation n'a guère provoqué de vagues outre-Manche. La hausse des prix réduit la part de la dette dans le PIB. Elle équivaut donc à une forme d'austérité budgétaire qui - beaucoup le reconnaissent discrètement -arrange les dirigeants. Jusqu'à un certain point cependant. Les journaux patrimoniaux commencent ainsi à mettre en garde les emprunteurs immobiliers contre une hausse des taux d'intérêt, une conséquence classique de l'inflation. Le CBI, qui représente le patronat britannique, craint une remontée du taux directeur de la BoE plus rapide que prévu, de 0,5 % aujourd'hui à 2,75 % mi-2012. Or, les deux tiers des ménages ont emprunté à taux variable pour leur maison. Même s'il n'était que passager, le pic inflationniste de 2011 ne pourrait en outre pas tomber à un pire moment. Le gros des coupes budgétaires va commencer à prendre effet à partir d'avril, début du nouvel exercice fiscal. L'OBR reconnaît que le premier semestre va être délicat. Politiquement, la situation pourrait donc être tendue. Le gouvernement pourrait être d'autant plus coincé qu'il a déclaré ouvertement compter sur l'activisme de la BoE pour compenser l'effet des coupes budgétaires. Or, en cas d'inflation persistante, celle-ci verrait ses marges de manoeuvre réduites. Il vaudrait donc mieux pour tout le monde que la BoE ait raison sur le caractère temporaire de la hausse des prix.

DSK, le vrai-faux héritier de Mitterrand

Pour Dominique Strauss-Kahn, la nouvelle filiation mitterrandienne ajoute un peu plus de pression sur lui, rendant chaque jour plus compliqué un éventuel forfait.

  On a vu samedi Martine Aubry et Ségolène Royal ensemble à Jarnac sur la tombe de François Mitterrand. Pourtant, selon un sondage ifop/JDD, c’est Dominique Strauss-Kahn que les Français voient en « héritier le plus fidèle » de l’ancien président. C’est surprenant dans la mesure où de tous les prétendants à l’investiture socialiste pour 2012, Dominique Straus-Kahn est le plus éloigné de François Mitterrand sur le plan de la personnalité et plus encore sur le plan de la vision politique.

Ministre des finances, patron du FMI, DSK jongle avec les chiffres avec jubilation quand l’ancien président, c’est le moins que l’on puisse dire, était fâché avec l’économie. Les nationalisations totales, les acquis sociaux comme s’il en pleuvait malgré la crise, ce n’est pas vraiment l’approche de celui qui est comme le surveillant général de la discipline budgétaire des Etats.

Et si l’on veut faire un peu d’histoire politique, Mitterrand c’était ce que l’on appelait la première gauche, celle qui a construit l’alliance avec le parti communiste, alors que DSK est l’héritier de la deuxième gauche, c’est-à-dire la social-démocratie à l’européenne, longtemps incarnée en France par Jacques Delors ou Michel Rocard. D’ailleurs le discours du PS, aujourd’hui c’est quoi ? C’est l’appel au réalisme, c’est l’engagement de ne pas faire des promesses non tenables ou non chiffrées. L’exacte inverse du rêve de 81 de « changer la vie ».

Si la gauche a fait cette mue idéologique, pourquoi alors cette nostalgie de François Mitterrand ? Pour une raison simple : parce qu’il a gagné. Et que c’est le dernier socialiste à avoir gagné une présidentielle. Quinze ans après sa mort, François Mitterrand est célébré, encensé. Il y a bien sûr, ce qu’on évoquait ici vendredi, à savoir le goût bien français de la commémoration et de la relecture de l’histoire avec de lunettes roses, c’est le cas de le dire. Mais surtout, l’ancien président est envié, jalousé. Pour ses résultats électoraux plus que pour ses résultats économiques et sociaux.
Et c’est cela que signifie le sondage du JDD. Si au lieu de dire quel est l’héritier le plus fidèle de Mitterrand, on avait posé la question : quel est le mieux placé pour gagner en 2012, on aurait eu sans doute le même résultat
.
Disons que pour Dominique Strauss-Kahn, cette nouvelle filiation mitterrandienne ajoute un peu plus de pression sur lui, rendant chaque jour plus compliqué un éventuel forfait.

Livret A : une guerre sans vainqueur

La deuxième guerre du Livret A est bien partie pour ne faire que des perdants. Cela fait trois mois maintenant que la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC) et les banques se disputent la répartition du gâteau constitué par le placement préféré des Français. Au coeur de ce débat, la question de la hausse du taux de centralisation, c'est-à-dire la part de cette collecte que les secondes devront à l'avenir reverser à la première. Ce dossier, à priori technique, est capital pour les deux parties, mais aussi pour le financement de l'économie.

Au moment où s'ouvrent les auditions parlementaires sur le sujet, la CDC tient indubitablement la corde. Son discours sur la nécessité de porter ce taux autour de 70 % pour préserver le financement du logement social rencontre une large adhésion. A l'inverse, les banques peinent à faire entendre leurs voix. Certaines d'entre elles ont beau expliquer avec force détails que plus le taux de centralisation sera élevé moins elles seront incitées à collecter du Livret A, rien n'y fait. Et pourtant, leurs arguments mériteraient d'être entendus. Car l'évolution prudentielle en cours va les condamner à accroître leur base de dépôts. De là à privilégier des produits d'épargne plus favorables à leur bilan, il n'y a qu'un pas, dont le Livret A pourrait faire les frais... Et le succès de la CDC ferait alors figure de victoire à la Pyrrhus. Car, contrairement à l'idée reçue, pour prospérer le Livret A a besoin d'être poussé. Depuis 1980, son poids dans l'épargne des Français a été divisé par 5 ! Il n'est plus que de 5 %.

Pour sortir de cette impasse, il faudra donc que chaque partie fasse des concessions. Mais cela pourrait bien ne pas suffire. Dans ces conditions, une voie alternative mérite d'être explorée. Elle consisterait à relever non pas le taux de centralisation, mais le plafond du Livret A, qui n'a pas bougé depuis près de 20 ans. Dans la mesure où 2 millions de ces livrets environ sont aujourd'hui au plafond, un relèvement se traduirait quasi mécaniquement par une augmentation sensible de la collecte. De quoi satisfaire la Caisse des Dépôts et les acteurs du logement social. Pour les banques, une telle solution n'a évidemment rien d'idéal. Mais, combinée à d'autres aménagements, elle pourrait constituer un moindre mal.

Finalement, seul l'Etat aurait à coup sûr à y perdre. Outre que cela reviendrait à élargir une niche fiscale, cette option se traduirait par un manque à gagner. Mais c'est sans doute le prix à payer pour se donner une chance de maintenir le fragile équilibre global du système.

Cessons d’être naïfs

L’affaire Renault révèle, dans sa réalité objective, un univers qu’on ne connaissait qu’à travers les films et les romans et qui alimentait le fantasme et l’imaginaire de tout un chacun.

L’affaire Renault, qui occupe une place prioritaire dans les journaux et l’information télévisée de ces derniers jours, est particulièrement intéressante.

Elle découvre, dans sa réalité objective, un univers qu’on ne connaissait qu’à travers les films et les romans et qui alimentait le fantasme et l’imaginaire de tout un chacun. En dépit des messages d’alerte, des conférences de sensibilisation, d’autres affaires récentes, la société française s’obstine à pratiquer une sorte d’autisme pour éviter la confrontation avec la dure réalité d’un marché mondial dans lequel de plus en plus d’acteurs pensent que tous les coups sont permis.

Entre les pays émergents et ceux qui contrôlaient jusqu’ici le marché mondial, entre les entreprises en forte croissance à la recherche de développement et les grands groupes multinationaux qui verrouillent les marchés à coup de standards et de brevets, il est temps de comprendre que la concurrence fait rage et qu’elle est en train d’atteindre des sommets inégalés.

Les grandes puissances se révélant incapables de gagner une guerre sur le terrain, la guerre économique prend le relais pour assurer des débouchés extérieurs à la production, avec pour finalité une croissance de l’emploi, un enrichissement des actionnaires et un rééquilibrage positif des échanges.

Dans cette soif de compétitivité aux enjeux parfois planétaires comme dans l’automobile, l’aéronautique ou les produits pharmaceutiques, il ne suffit pas d’avoir d’excellents chercheurs, des industriels de génie ou des commerciaux sachant s’adapter à toutes les cultures.

Il faut avant tout avoir les bonnes informations. Celles qui vont vous permettre de faire la différence, de vous donner une capacité d’anticipation, de vous construire un avantage concurrentiel réel.

Dans un monde où l’information circule de plus en plus vite grâce aux nouvelles technologies, il est facile pour l’expert d’aller chercher et recueillir dans le monde entier les données utiles avant de les analyser et de les exploiter à son profit.

Les seules limites résident dans le respect de la légalité lors de l’acquisition ou de la récupération de l’information et lors de la confrontation avec les barrières de protection mises en place par la cible. Cette recherche et ce traitement structuré de l’information avec en contrepartie l’exigence de protéger la sienne contre les agresseurs de toutes origines forme la base de l’intelligence économique moderne.

Dans un monde idyllique, les accords de l’OMC, la convention OCDE, les actions des ONG moralisatrices, les vertueuses indignations médiatisées des gourous de tous poils devraient permettre que tout cela fonctionne sans heurts ou dérapages. Malheureusement nous en sommes loin.

L’OMC conçue pour assurer la suprématie des occidentaux dans les échanges se heurte à la volonté réformatrice des BRICS. La convention OCDE, signée après dix ans d’efforts par seulement 39 pays, a créé un monde à deux vitesses entre ceux qui peuvent corrompre et ceux qui ne le peuvent ou ne le veulent pas.

Les ONG moralisatrices, comme l’a montré le rapport de la fondation Prométhéus, se révèlent les unes après les autres contrôlées par des groupes de pressions ou des pays aux intérêts très éloignés de l’intérêt général.

Certains, dans une vision manichéenne, cherchent à opposer les gentils industriels des bons pays occidentaux aux méchants venus de par delà les mers ou de pays dont on commence à découvrir la localisation. Il n’en est rien car le problème est général et concerne aussi bien les entreprises françaises entre elles que celles de nos pays alliés et amis.

Cessons d’être naïfs : dans cette lutte pour la compétitivité et la survie économique, il n’y a pas d’amis ; il n’y a que des ennemis car chacun voit midi à sa porte.

En laissant croire dans nos pays que l’argent était le seul critère de reconnaissance, nous avons appris à nos étudiants et à nos cadres qu’il fallait monter très haut et très vite pour gagner beaucoup plus afin d’acquérir le statut social désiré. La fin justifiant les moyens, ceci a débouché sur une diminution généralisée de l’éthique qui avait même disparue des programmes de nos écoles d’ingénieur ou de commerce.

Aujourd’hui, des étudiants trouvent normal de vendre sur internet leurs rapports de stages en entreprise ou de copier ce qu’ils y voient comme la jeune chinoise de Valeo. Des cadres n’hésitent pas, sur la place de Paris, à proposer au plus offrant les budgets, les plans marketing, les lancements de produits de leurs entreprises comme on l’a vu avec l’affaire Michelin.

Focalisés sur leur intérêt personnel, ils ont à peine conscience qu’ils mettent en danger la société qui les accueillent et l’emploi des salariés qui s’y trouvent. Pire encore, quand ils se font prendre, de beaux esprits pétris d’idéologies diverses leurs trouvent des excuses, rejoignant ainsi les collègues des coupables qui ne veulent pas y croire et les défendent sans avoir conscience qu’ils contribuent à scier la branche sur laquelle nous sommes tous assis.

Dans cet environnement, malheureusement planétaire, il n’est pas étonnant que l’espionnage industriel fleurisse au profit de ceux qui ont le moins de scrupules.

Comme le savent tous les bridgeurs et les joueurs de poker, un bon coup d’œil vaut mieux qu’une mauvaise impasse. Plutôt que d’investir dans la recherche il vaut mieux contourner les brevets déposés par d’autres ou aller chercher ceux qu’ils ne publient pas. On gagne du temps, on économise des moyens financiers et on réduit les risques d’erreurs en faisant voler l’ordinateur portable d’un ingénieur ou d’un négociateur contenant des données sensibles, ou en faisant copier un disque dur par la femme de ménage.

Dans l’industrie pharmaceutique où la période préalable à la mise en marché dure souvent dix ans, la connaissance du futur produit du concurrent peut avoir un impact considérable.

Dans l’automobile, quand vous êtes en Chine, sur le premier marché en développement du monde, avec une quantité de concurrents locaux ou étrangers, la moindre information sur ce que ces derniers préparent vaut de l’or.

Dans l’aéronautique, la connaissance des savoir-faire et des techniques d’assemblage des meilleurs fait gagner des années. Il faut admettre qu’aujourd’hui l’espionnage industriel est pratiqué partout avec plus ou moins de succès en fonction de l’état d’esprit et de la sensibilisation du personnel et des mesures de sécurité appliquées dans l’entreprise visée.

Dans l’affaire Renault, certains s’étonnent du niveau des personnes mises en cause mais il faut être conscient que la valeur des informations récupérées est directement fonction de la qualité de celui qui les fournit et renforcée si c’est le fruit d’un travail en réseau.

Dans l’hypothèse où les personnes impliquées seraient reconnues coupables, il va être très intéressant de savoir quelles ont été leur motivation car l’expérience montre que l’homme est fragile et cède généralement face à un ou plusieurs moyens de pression : l’argent, l’idéologie, le sexe ou l’égo.

La trahison, car c’en est une, repose souvent sur des motifs futiles ou dérisoires par rapport à la gravité des conséquences. Il va être également intéressant de voir les montages financiers imaginés pour les paiements s’il y a eu paiement.

Comme il ne s’agira pas d’enveloppes passées de la main à la main dans une rencontre furtive, ceci va mettre en œuvre des sociétés écran, des paradis fiscaux, des comptes plus ou moins anonymes ou démarqués qui seront riches d’enseignements pour les spécialistes sur les techniques utilisées et les délais de mise en œuvre.

Ceci permettra également de remonter sur les intermédiaires et cartographier le réseau car si ce que l’on dit est confirmé les enquêteurs ne se trouveront pas face à un officier traitant ou une petite officine isolée.

Il faut saluer dans cette affaire l’efficacité et le sang froid de la direction sécurité de Renault qui semble avoir eu des doutes assez tôt et a pris le temps, dans un secret absolu, de mener l’enquête en interne.

Ils ont patiemment et méthodiquement accumulé des quantités d’informations que la saisie des ordinateurs des personnes incriminées va permettre de densifier et de compléter.

Il est réconfortant de constater, comme on l’avait déjà vu dans l’affaire Michelin, qu’un certain nombre de groupes français, ayant compris les enjeux et les origines planétaires des menaces, ont mis en place des systèmes de contrôle et de sécurité qui s’avèrent efficaces en dépit d’une législation pas toujours adaptée à ce type de problématique.

Mais leur travail n’est pas fini car il va maintenant falloir porter plainte et que les services de polices puissent agir. Ils vont devoir le faire en l’absence de législation française sur le secret des affaires, qui fait actuellement l’objet d’une proposition de loi du Délégué interministériel à l’IE Olivier Buquen et d’un projet de loi du député Bernard Carayon.

Renault va devoir trouver une solution pour que les pièces concernant la partie secrète cette affaire ne puissent pas être mises entre les mains des avocats des parties adverses au nom du droit de l’instruction sous peine de voir l’échec de cette opération d’espionnage risquer d’être transformée en succès par une autre voie.
ALAIN JUILLET, PRESIDENT DE L'ACADEMIE DE L'INTELLIGENCE ECONOMIQUE

William Daley

Le nouveau secrétaire général de la Maison-Blanche est le meilleur cadeau de début d'année dont pouvait rêver Barack Obama. L'ex-secrétaire d'Etat au Commerce de Bill Clinton semble cumuler les atouts pour le poste qui vient de lui échoir. Démocrate de pure souche quoique de sensibilité conservatrice, ce représentant d'une influente lignée politique de Chicago, le fief électoral du président, est aussi familier des dossiers gouvernementaux que rassurant aux yeux de la haute finance. Septième enfant de Richard Dalay, maire durant deux décennies de la métropole de l'Illinois, ce catholique aux origines irlandaises croisait John Kennedy quand celui-ci rendait visite à son père. Devenu avocat, puis associé de l'Almagated Bank, il s'est fait les dents à la politique en participant aux campagnes de Jimmy Carter et de Walter Mondale. Nommé représentant de Bill Clinton aux négociations commerciales de l'Alena, « Le Tsar » y a montré une souveraine maîtrise des dossiers. Après son passage au Commerce et une expérience de directeur de campagne d'Al Gore en 2000, le sexagénaire toujours tiré à quatre épingles a rebondi dans le privé chez SBC Communications et JPMorgan Chase. S'il a accompagné très tôt l'ascension d'Obama, il continue de jouer les éminences grises auprès de son frère, qui a succédé à leur père à la mairie de Chicago. L'adepte de la musculation en salle, partenaire de golf de Bill Clinton, a toutefois manqué un peu de souffle, puisqu'il a échoué à faire obtenir à sa ville les JO de 2016.

Contradictions

Depuis que la crise financière a gravement plombé l'économie de l'Occident, tous les responsables, des deux côtés de l'Atlantique, se demandent comment retrouver la croissance d'avant. L'Amérique guette les signes de reprise, l'Allemagne mesure le rythme de ses exportations industrielles, la France cherche la martingale d'une décrue de la dette qui n'affaiblirait pas la consommation. Partout, la croissance est célébrée comme la seule planche de salut. Quant à la Chine, au Brésil et aux autres pays émergents, il ne leur est jamais venu à l'esprit que la croissance à tout-va pourrait ne pas tracer leur avenir.

Et pourtant quelques irréductibles Gaulois persistent à chanter une autre chanson. Coup sur coup, Serge Latouche propose de « Sortir de la société de consommation », Jean Gadrey lance un « Adieu à la croissance » et les philosophes Edgar Morin et Patrick Viveret posent la question : « Comment vivre en temps de crise ? » Ils y répondent par une politique de sobriété que leurs deux collègues économistes ne renieraient pas.

La contradiction entre la stratégie de retour vers la croissance et la stratégie de sortie de la croissance est éclatante. Certains esprits accommodants font mine de la surmonter en laissant entendre que le rétablissement de la croissance industrielle serait une nécessité de court terme imposée par des objectifs d'emploi, tandis que la nouvelle croissance écologiquement soutenable serait un horizon de long terme. Mais ce tour de passe-passe ne convainc que les niais. Car de deux choses l'une : soit le défi écologique est une faribole et la discipline annoncée pour après-demain est inutile. Soit c'est le problème majeur du siècle qui vient et toute acrobatie sémantique distinguant le court terme du long terme n'est que temps perdu. En 2004, le philosophe Jean-Pierre Dupuy, convaincu que l'humanité est sur la route de l'autodestruction, lançait cet avertissement : « Nous ne croyons pas ce que nous savons. » Depuis la crise financière, et malgré quelques voix isolées, le sentiment domine que l'on ne croit pas davantage et qu'en plus, on oublie ce que l'on sait.

Nous avons relevé le défi chinois

C'était demain... Dans le film qui porte ce titre, l'écrivain H.G. Wells (1866-1946) se trouve propulsé vers le San Francisco de la fin des années 1970 par sa machine à voyager dans le temps. S'enchaînait une suite de gags. Dînant dans un bon restaurant, Wells explique ainsi que c'est meilleur que chez l'Ecossais où il avait pris son petit-déjeuner -un certain Mc Donald's.

En ce début 2011, la lecture d'un livre paru en 1901 peut provoquer le même choc intertemporel -hélas sans gag car nous sommes ici dans l'économie, « science lugubre ». Ce livre, redécouvert au hasard des promenades intellectuelles qui font le charme du métier de chroniqueur, s'appelle « Le Péril jaune » -c'était avant l'avènement du politiquement correct. Son auteur est un économiste, Edmond Théry, directeur de la revue « L'Economiste européen ». Et son préfacier s'appelle Paul Henri Balluet d'Estournelles de Constant, un diplomate devenu député, lui aussi obsédé par la montée en puissance de la Chine, ennemi du colonialisme et promoteur de l'arbitrage international -ce qui lui vaudra le Nobel de la paix en 1909.

Que nous disaient donc Théry et d'Estournelles de Constant ? Il faut réagir « contre cette illusion qui faisait de la Chine une ruche, une mine, un nouveau Pérou et la présenter comme un guêpier, un piège, une source de déceptions et de complications » ». La « rupture provoquée par la brusque concurrence, anormale et illimitée, d'un immense pays nouveau » menace « le régime social des grandes nations industrielles de l'Europe ». Le raisonnement est d'une vertigineuse actualité. Les industriels occidentaux « ne manqueront pas d'utiliser à leur profit personnel les merveilleuses conditions économiques de la Chine ». Mais que se passera-t-il « le jour où nous aurons mis la machine américaine aux mains de l'ouvrier chinois ? » C'est simple : la Chine « retournera contre nous nos propres machines ». Et « quand nous aurons mobilisé contre nous ces légions innombrables de producteurs affamés, vigoureux, sobres, habiles et sans travail ? » Là aussi, la réponse est simple : « Le jour où ces légions restées neutres jusqu'à présent, immobiles, endormies, nous les aurons éveillées, entassées dans des usines construites avec nos capitaux, [...], ce jour-là, et il viendra vite, les salaires monteront sans doute de quelques centimes [...] payés dans une monnaie dépréciée, peut-être ira-t-on jusqu'à les doubler, les tripler [...] » Mais l'écart avec les salaires occidentaux étant de un à quinze, ça ne changera pas grand-chose. Alors, « l'ouvrier européen et américain se résignera-t-il à baisser lui aussi ses exigences », alors que « la Chine deviendra rapidement une colossale usine de contrefaçon européenne », à tel point que « la réciprocité des échanges manufacturiers ne pourra jamais exister entre elle et l'Europe » ? La question n'a toujours pas de réponse. Seule planche de salut : « Nos industries spéciales et de luxe, que les Chinois et que personne n'imiteront... »

Tout y est : l'éveil cher à Alain Peyrefitte, le pillage technologique, la réciprocité à laquelle se raccroche aujourd'hui Bruxelles, la sous-évaluation du yuan, l'avidité des industriels occidentaux dénoncée dans les années 1990 par le magnat Jimmy Goldsmith. La place manque ici pour détailler les autres thèmes mentionnés, de l'abaissement des prix du transport à la montée de la dette publique dans une Europe pénalisée par des dépenses budgétaires trop élevées (93 francs par an et par tête, contre 2 francs en Chine).

Voilà de quoi rassurer les économistes : parfois, ils ne se trompent pas ! Mais le vrai mystère est ailleurs. Pourquoi a-t-il fallu un siècle pour que la prédiction se réalise ? La première réponse à cette question est rassurante : les Européens et les Américains ont su exploiter au XX e siècle la révolution industrielle de la production de masse, qui leur a donné longtemps une formidable efficacité. La seconde est plus dérangeante. Avec la guerre qui a éclaté en 1914 puis la crise des années 1930, l'Europe s'est repliée sur elle-même. Avec la chute en 1911 de la dernière grande dynastie régnante, les Qing, la Chine a fait de même. Les guerres internes, puis le maoïsme ont bloqué les frontières, jusqu'à la politique d'ouverture lancée par Deng Xiaoping en 1979. La double fermeture nous protégeait. L'ouverture nous expose. Théry et d'Estournelles de Constant l'expliquaient déjà au début du siècle dernier : le défi est immense.

Marc Le Fur : « Il ne faut pas dramatiser les désagréments de la réforme »

Au départ inquiet, le député UMP des Côtes d'Armor, vice-président de l'Assemblée nationale, se dit aujourd'hui « plutôt rassuré » par la réforme de la carte judiciaire. Il estime que « les usagers de la justice ayant fait un effort, il importe maintenant à la justice de gagner en rapidité ».


La réforme de la carte judiciaire ne pose-t-elle pas un problème d'accès des citoyens à la justice? 


Je comprends les désagréments que cela peut représenter pour les villes qui perdent un tribunal de grande instance. Mais il ne faut pas dramatiser. On n'a pas trente procès dans sa vie et on n'est de toute façon jamais très loin d'un tribunal. Même si les justiciables doivent faire 45 kilomètres, ce n'est pas dramatique. Il y a bien des gens qui font 100 km pour aller à l'Ikea du coin ! Il y a un moment, aussi, où il faut raisonner en terme de services offerts. Le sujet, ce n'est pas le bâtiment qui existait et qui n'existe plus. Le sujet, c'est quels services on offre. Dans ma circonscription, à Loudéac, le tribunal d'instance a fermé en juillet. Nous avions une illusion, un tribunal qui ouvrait de temps en temps. Désormais, nous avons un point d'accès au droit -et bientôt une maison de la justice et du droit-qui a le mérite d'être accessible et offre des services qui n'existaient pas auparavant. Nous avons des avocats qui se relaient pour conseiller les gens, un conciliateur de justice pour prévenir les contentieux, une permanence des associations de consommateurs. C'est un lieu d'information objectivement plus intéressant. Et pour les questions d'enfance et de tutelle, qui concernent en priorité les populations fragiles et exigent une certaine proximité, il y a des audiences foraines, le juge se déplaçant sur place.

La réforme a suscité la grogne et ne semble pas avoir permis les économies escomptées. N'aurait-il pas fallu l'étaler dans le temps ?

Ce n'est pas faux mais si on écoute les éternels conservateurs, ce n'est jamais le bon moment pour réformer et il faut toujours étaler dans le temps. Ce qui aboutit à ne rien faire. Lorsque la réforme a été annoncé, j'étais personnellement inquiet. Aujourd'hui, je suis plutôt rassuré. Cela ne s'est pas fait d'un coup de cuillère à pot mais l'expérience, à ce stade, apparaît intéressante et stimulante. Maintenant, il faut imposer une exigence de résultats. Les usagers de la justice ont fait un effort ; il importe maintenant à la justice de faire cet effort et de gagner en rapidité. Concernant la réforme de la carte judiciaire, la seule chose qui me chagrine, c'est que les efforts devraient être davantage partagés.

C'est-à-dire ?

Le cas de Paris est critiquable. La capitale, avec ses vingt arrondissements, a conservé ses vingt tribunaux d'instance. Si on impose des déplacements aux provinciaux, on peut les imposer aux parisiens qui ont, eux, le métro. Pourquoi n'y aurait-il pas regroupement des tribunaux d'instance de Paris ? L'économie dégagée permettrait de financer les Maisons de la justice et du droit en province…

Chez Obama, Sarkozy met en garde contre toute faiblesse face au terrorisme

Le président Nicolas Sarkozy a mis en garde contre toute "faiblesse" face au terrorisme après la mort de deux jeunes Français en Afrique, l'un des sujets évoqués avec son homologue américain Barack Obama qui le recevait lundi à la Maison Blanche.
"Les Etats-Unis et la France, nous sommes décidés à être des alliés sur ce sujet du terrorisme. Nous considérons ensemble que la faiblesse serait profondément coupable et que nous n'avons pas d'autre choix que de combattre ces terroristes partout où ils se trouvent", a affirmé M. Sarkozy à l'issue d'un entretien avec M. Obama dans le Bureau ovale.
"Les démocraties ne peuvent pas céder, les démocraties doivent se défendre quand des valeurs aussi fondamentales sont en cause", a ajouté M. Sarkozy.
La France et le Mali ont accusé lundi Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) d'être derrière l'enlèvement au Niger de deux Français tués samedi, lors d'un assaut des forces françaises en territoire malien contre les ravisseurs.
M. Obama a de son côté présenté ses condoléances aux Français, affirmant que cette affaire "met en évidence le défi du terrorisme qui nous concerne tous". "Il s'agit aussi d'un secteur dans lequel la coopération entre la France et les Etats-Unis est très importante", a-t-il estimé.
"Je voudrais remercier le président Obama pour son témoignage de solidarité devant la tragédie que la France vient de connaître, avec ces deux jeunes Français lâchement assassinés par des barbares, par des terroristes", a indiqué pour sa part M. Sarkozy.
Le président Obama a en retour salué l'implication des soldats français en Afghanistan, où 53 d'entre eux ont perdu la vie depuis 2001. "Les Français se sacrifient aux côtés des Américains portant l'uniforme en Afghanistan. Et nous sommes très reconnaissants de ces sacrifices", a-t-il affirmé.
M. Sarkozy, président en exercice des G8 et G20, a aussi affirmé que la France "veut travailler main dans la main" avec les Etats-Unis pour faire des propositions communes sur les monnaies dans le cadre de ce dernier groupe.
Paris plaide notamment pour un rôle accru du Fonds monétaire international et pour le développement international d'autres monnaies que le dollar, tel que le yuan chinois.
"Nos équipes vont travailler ensemble, dur, pour faire des propositions qui aillent dans le même sens, sur les grands sujets que sont la monnaie, le prix des matières premières, et tous les sujets que nous avons sur la table du G20 pour réduire les déséquilibres mondiaux", a affirmé M. Sarkozy.
A cet effet, le secrétaire au Trésor des Etats-Unis, Timothy Geithner, et son homologue française Christine Lagarde se sont également rencontrés lundi à Washington, selon une source officielle américaine.
MM. Obama et Sarkozy, lors d'un déjeuner de travail, ont également prévu d'évoquer la situation en Côte d'Ivoire, au Soudan et au Liban, selon le dirigeant américain.
M. Sarkozy a aussi saisi cette occasion pour évoquer la fusillade qui a coûté la vie à six personnes et en a blessé 14 dont une élue au Congrès, samedi en Arizona (sud-ouest). "Je voudrais d'abord dire au peuple américain combien le peuple français a été bouleversé par la tragédie que vous venez de connaître", a-t-il déclaré.
Après ses entretiens à la Maison Blanche, M. Sarkozy se rendra à New York où il doit rencontrer le roi Abdallah d'Arabie saoudite et le Premier ministre libanais Saad Hariri, a-t-on annoncé dans l'entourage du président français.

Primaires : les ténors socialistes tentent de s'accorder sur le calendrier

Martine Aubry reçoit mardi 11 janvier les principaux responsables socialistes pour arrêter le calendrier des primaires et la « feuille de route pour les six mois à venir ». Ségolène Royal espère un « scrutin régulier ».

Ségolène Royal, Manuel Valls, François Hollande, Arnaud Montebourg...  Hormis Dominique Strauss-Kahn, tous les principaux responsables socialistes ou presque devraient être réunis ce matin, une fois n'est pas coutume, autour de la première secrétaire du PS, Martine Aubry. Objectif  : discuter du calendrier des primaires, du projet, de « la feuille de route pour les six mois à venir », de la tenue ou non de l'Université d'été de La Rochelle...
Même si la Première secrétaire avait déjà mis en place ce genre de rendez-vous sur des sujets comme la réforme des retraites ou celle des collectivités locales, cette réunion de travail est très attendue, notamment en raison des déclarations récentes de deux des candidats déjà déclarés aux primaires. Manuel Valls (qui a remis en cause les 35 heures) et Ségolène Royal (qui se déclare héritière de François Mitterrand et propose un « ticket » à « DSK ») viennent de donner des coups de canifs dans l'« unité » voulue et proclamée par les socialistes.
Hier soir, rien ne laissait présager que la finalisation du calendrier des primaires (dates précises de dépôt et de clôture des candidatures, dates d'organisation du vote...) pourrait intervenir dès aujourd'hui. En effet, de nombreuses questions restent à trancher. Il faudra aussi décider si l'université de La Rochelle se tiendra ou non le dernier week-end du mois d'août. « Il faut éviter que notre université d'été, moment privilégié pour débattre des idées, se transforme en Université des primaires  ! », estimait hier un membre de la direction. Une annulation de ce rendez-vous serait une première au PS.
La réunion doit précéder un bureau national en fin de journée qui, en cas d'accord le matin, pourrait acter le calendrier final des primaires. « Si tout le monde est d'accord, le BN peut aller très vite dans une phase de ratification », explique un proche de Martine Aubry. « L'objectif que tout soit validé avant la fin du mois de janvier », estimait hier, très prudent, le député François Lamy, son bras droit. Reste également à savoir qui sera le sage qui présidera la « Haute autorité » de contrôle des primaires. 

La pique de Ségolène

Les fédérations socialistes vont bientôt s'atteler à récupérer les listes électorales et travaillent déjà sur l'implantation des bureaux de votes. Le PS espère disposer de quelque 10.000 bureaux de votes (à comparer aux 65.000 bureaux de vote dont dispose la République). Concernant la transmission des résultats du vote, un double suivi sera mis en place (des bureaux de votes locaux à Solferino d'une part, et par centralisation départementale d'autre part). A cela devrait s'ajouter une publication des résultats quasi en temps réel sur internet. « J'espère que ça sera fait dans de bonnes conditions et que le scrutin sera régulier, si vous voyez ce que je veux dire », a lancé hier Ségolène Royal, en marge de ses voeux à la presse de présidente de la région Poitou-Charente. Une allusion au vote de 2008 où Martine Aubry l'avait battue de justesse et de manière contestée au poste de Première secrétaire du parti. « Ensuite, tout le monde devrait se rassembler, et pas en traînant les pieds », a préconisé Ségolène Royal, prête à faire partager son expérience à son parti...

Héliades lance les "Gr€co" : la Grèce à prix éco

Dans sa nouvelle brochure été, en agences depuis le début du mois, Héliades met en avant dix séjours et deux circuits à des tarifs très attractifs.
Parmi ces 12 offres packagées, on trouve par exemple, le circuit d’"Athéna à Zeus" en Grèce continentale à partir de 679 € TTC, une semaine en demi pension à hôtel Corona 3* à Rhodes à partir de 429 € TTC ou encore une semaine en petit-déjeuner à hôtel Oasis 2* en Crète à partir de 399 € TTC. Les "Gr€cos" sont l'outil choisi par le TO pour réagir après les difficultés de 2010 : mettre en place des produits à prix d'appel pour éviter d'avoir à casser les prix sur ses autres produits, comme cela a été nécessaire l'été dernier. " Les clients cherchent avant tout un prix. Les Gr€cos nous permettent de ne pas casser les prix mais d'élargir notre gamme de prix", explique Jean Brajon, DG d'Héliades. Le TO entend donc utiliser les "Gr€cos" comme un outil flexible pour aider au remplissage des avions en ouvrant ou en fermant ces ventes selon l'état des stocks. "Mais il ne s'agit pas d'hôtels à 700 euros la semaine que nous bradons", s'empresse d'ajouter le DG. "Ce sont des hôtels d'entrée de gamme, 2* voire 3*, offrant un bon rapport qualité prix et répondant à la demande de nombreux clients".