TOUT EST DIT

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mardi 4 janvier 2011

Nouvelle pluie mystérieuse d’oiseaux morts aux Etats-Unis

Macabre | Après l'Arkansas, c'est au tour de la Louisiane, Etat voisin, d'être le théâtre d'une pluie macabre: 500 oiseaux ont été retrouvés morts dans la paroisse de Pointe Coupée. Cause inconnue.


Un nouveau groupe d’oiseaux morts et mystérieusement tombés du ciel a été découvert dans le sud des Etats-Unis, en Louisiane, après une hécatombe similaire dans l’Etat voisin de l’Arkansas, ont annoncé mardi des responsables locaux.
Environ 500 volatiles se sont effondrés dans la paroisse (équivalent d’un département français) de Pointe Coupée, a déclaré Olvia Watkins, du Service de la pêche et de la faune de Louisiane, pour qui la cause de ces décès reste inconnue.
"Nous avons envoyé des échantillons à un laboratoire du Missouri et en attendons les résultats," a-t-elle expliqué.
Ce mystère s’ajoute à ceux des 5.000 carouges à épaulettes retrouvés morts dans la petite ville de Beebe, en Arkansas, au matin du 1er janvier et des 80.000 à 100.000 poissons flottant sans vie dans une rivière éloignée de 160 km.
Dans l’attente des résultats d’autopsie, les autorités de l’Arkansas ont exclu tout lien entre les morts des poissons et des oiseaux. Mais un responsable des services vétérinaires de l’Etat, George Badley, a affirmé à l’AFP être "presque sûr que c’est un traumatisme qui a causé la mort" des oiseaux.
Les résultats préliminaires semblaient également écarter un empoisonnement.
La peur de feux d’artifices dans la nuit du 31 décembre ou de coups canons utilisés pour se débarrasser d’oiseaux nuisibles pourrait avoir provoqué l’envol massif de ces oiseaux à mauvaise vision nocturne, qui se seraient ensuite tués en heurtant des maisons et des arbres.

L’islam représente "plutôt une menace" pour 40% des Français et des Allemands

Sondage | Un sondage publié ce mardi par le quotidien français Le Monde témoigne de la méfiance des populations des deux pays envers l'islam, alors que le débat sur la place de celle-ci dans la société se développe.
 Pour au moins 40% des Français et des Allemands, l’islam représente "plutôt une menace", selon un sondage publié mardi par le quotidien français Le Monde, alors que le débat sur la place de l’islam se développe dans ces deux pays.

Selon ce sondage, 42% des Français interrogés considèrent les musulmans "plutôt comme une menace", et 22% les voient comme "un facteur d’enrichissement culturel" (pour 36%, ils ne sont "ni l’un ni l’autre"). Les Allemands sont respectivement 40%, 24% et 36% à donner ces réponses.
Dans les deux pays, une forte majorité répond que l’intégration des musulmans ne s’est pas faite. Ils ne sont "pas du tout" ou "plutôt pas intégrés" pour 68% des Français et 75% chez les Allemands.
Entre 5 et 6 millions de musulmans vivent en France, qui compte la plus importante communauté musulmane d’Europe, et environ 4 millions en Allemagne.
"Malgré une histoire coloniale différente, une immigration différente et des modes d’intégration différents, il est frappant de relever que le constat, dur et massif, est le même dans les deux pays", relève Jérôme Fourquet, de l’institut de sondage Ifop, qui a réalisé l’étude.
"Le sentiment d’hostilité à l’égard des musulmans a changé de nature".
Il souligne qu’en une vingtaine d’années le sentiment d’hostilité à l’égard des musulmans a changé de nature. "On est passé du '3 millions d’immigrés, 3 millions de chômeurs' à l’expression d’une menace pour l’identité culturelle d’une société de tradition chrétienne. On sait que les immigrés musulmans ne repartiront pas et le débat se focalise donc sur leur intégration".
Une des questions du sondage porte sur "l’influence et la visibilité de l’islam". 55% des Français et 49% des Allemands les jugent "trop importantes".
Sur les raisons de la mauvaise intégration des musulmans, des deux côtés du Rhin, on cite en premier "leur refus de s’intégrer" (61 et 67%), puis les "trop fortes différences culturelles" (40 et 34%) avant la ghettoïsation (37 et 32%) et le racisme des pays d’accueil (18 et 15%).
La place de l’islam dans la société en plein débat
Ce sondage survient alors que le débat est persistant sur la place de l’islam dans la société, en France comme en Allemagne. Après avoir lancé l’an dernier un débat controversé sur l’"identité nationale", le gouvernement français a adopté une loi d’interdiction du voile islamique intégral, burqa ou niqab.
Le Premier ministre François Fillon a fait en juin l’éloge de l’islam de France, culte "de paix et de dialogue". Mais récemment, la question des prières dans la rue de musulmans dans un quartier parisien, faute d’une mosquée assez grande pour les accueillir, un phénomène qualifié d’"occupation" par l’extrême droite, a fait à son tour polémique.
De son côté, l’Allemagne a connu ces derniers mois un débat violent sur l’intégration des étrangers, en particulier des musulmans. La chancelière Angela Merkel a levé un tabou en affirmant que le modèle multiculturel dans lequel cohabiteraient harmonieusement différentes cultures avait "complètement échoué".
Un pamphlet anti-islam écrit par un ancien dirigeant de la Banque centrale allemande, Thilo Sarrazin, qui dénonce le manque de volonté d’intégration des immigrés musulmans, s’avère depuis sa sortie fin août un énorme succès de librairie avec 1,25 million d’exemplaires vendus.

L'ISLAM JE N'EN VEUX PAS, JE PRÉFÈRE DES MUSULMANS...COMPRENDRA QUI POURRA.
(un musulman n'est pas forcément un islamiste)

UN PEU DE "FUN" DANS CE MONDE DE BRUTS


LES 35 HEURES PAR UN PERFORÉ DU BULBE.



Quand Luc Chatel défend la syntaxe de Nicolas Sarkozy

Du désormais célèbre "casse-toi pauv'con" à "j'écoute, mais j'tiens pas compte", le style oral de Nicolas Sarkozy tranche nettement avec celui de ses prédécesseurs.

Adepte du parler direct, voire familier, que ce soit par habitude ou volonté de se rapprocher des Français, Nicolas Sarkozy n'hésitait pas longtemps à faire des entorses grammaticales ou syntaxiques. Quitte, parfois, à choquer. Depuis quelques mois, il travaille à "présidentialiser" sa stature et tente de changer ce mode d'expression qui fut pourtant une véritable marque de fabrique.
Le député socialiste de l'Eure François Loncle a choisi d'interpeller en novembre le ministre de l'éducation nationale sur la question du parler présidentiel, via une question écrite. Les ministres sont tenus de répondre aux députés qui utilisent cette procédure. Et Luc Chatel a donc répondu. Non par un texte publié au Journal officiel, comme c'est l'usage, mais par une lettre adressée directement au député.
"STYLE AMPHIGOURIQUE ET CIRCONVOLUTIONS SYNTAXIQUES"
Comme le révèle Mediapart, qui a eu accès à cette lettre, le ministre se livre à un exercice complexe de défense de la syntaxe présidentielle. Alors que M. Loncle lui demandait de "remédier sans délai" aux fautes de langage du chef de l'Etat, Luc Chatel préfère évoquer un parler "clair et vrai", qui refuse le "style amphigourique et les circonvolutions syntaxiques qui perdent l'auditeur et le citoyen".
Pour lui, on fait un "injuste procès" au chef de l'Etat, qui n'est d'ailleurs pas le premier reponsable politique "critiqué pour de prétendues entorses à l'égard de l'orthodoxie de notre grammaire". Et Luc Chatel d'estimer qu'émettre ce type de critique revient à ignorer le "sens de la proximité" de Nicolas Sarkozy. Ce qui tend à indiquer que les choix d'expression présidentiels sont volontaires.
Luc Chatel évoque également de manière positive le style présidentiel. Il estime que le parler du chef de l'Etat "montre de grandes qualités rhétoriques, telles que la force expressive, la conviction, l'à-propos, la répartie ou la puissance d'évocation".

Sarkozy réaffirme son soutien à Ouattara



Un Parti socialiste déverrouillé

Candidat aux primaires du Parti socialiste en vue de l’élection présidentielle de 2012, Manuel Valls était déjà connu comme un moderniste, résolument partisan de la mise à jour des propositions socialistes aussi bien en matière économique et sociale que pour les questions de sécurité. Il était catalogué à la droite du PS par ses adversaires pour s’être déclaré dès le départ partisan d’une loi d’interdiction de la burqa, comme l’UMP Jean-François Copé, et pour avoir remis en question le tabou de la retraite à 60 ans, comme l’avait d’ailleurs fait Dominique Strauss-Kahn. Cette fois Manuel Valls fait encore plus fort en proposant de « déverrouiller » les 35 heures qui furent la mesure phare du gouvernement Jospin respectivement imaginée par DSK et administrée par Martine Aubry. A nouveau il rejoint sur ce sujet les libéraux de l’UMP qui voudraient rouvrir un débat dont François Fillon et Xavier Bertrand se passeraient volontiers. Dénoncé comme droitier par la gauche de son parti qui le presse de rependre le droit chemin, Manuel Valls n’est pas prêt à se laisser bâillonner mais sa démarche va bien au-delà de sa modeste candidature.


Elle démontre que le Parti socialiste est d’autant plus divisé qu’il n’aura pendant les huit prochains mois ni programme ni candidat pour s’opposer à Nicolas Sarkozy. Le calendrier des primaires taillé sur mesure pour laisser la porte ouverte au directeur du FMI ouvre la voie à toutes les surenchères, à toutes les propositions iconoclastes, à tous les gadgets politiques des unes et des autres, bref à une pétaudière dont la droite aurait tort de se priver dans l’état où elle se trouve. Si l’on ajoute à cela les turpitudes d’un ancien président du Conseil constitutionnel nommé par François Mitterrand qui roule pour Laurent Gbagbo en Côte d’Ivoire et l’élévation au grade de chevalier de la Légion d’honneur de Michel Charasse, on se dit qu’il faudra bien du courage et de la détermination au futur candidat du PS en 2012 pour remettre de l’ordre dans sa boutique.


Patrick Plagiat d'Arvor

Le journaliste-écrivain publie un portrait fouillé d'Ernest Hemingway. Une biographie tellement "à l'américaine" qu'une centaine de pages sont directement inspirées d'un ouvrage paru en 1985 aux Etats-Unis. Révélations.

Il est plutôt rare, en matière de biographie, que le nom de l'auteur figure en caractères plus visibles que celui du "portraituré". C'est pourtant l'honneur fait à Patrick Poivre d'Arvor pour la volumineuse biographie (414 pages) de Hemingway, qu'il publie, le 19 janvier, à l'occasion du cinquantenaire de la mort de l'écrivain américain, disparu en 1961. Après tout, justifie le communiqué envoyé à la presse par l'éditeur, Arthaud, "Patrick Poivre d'Arvor livre ici une vision très personnelle" de l'auteur du Vieil Homme et la mer. En fait de "vision très personnelle", L'Express peut révéler que l'ancien présentateur du 20 Heures a plagié une biographie signée Peter Griffin, parue aux Etats-Unis, en 1985, aux éditions Oxford University Press. Traduite en France, chez Gallimard, en 1989, elle est aujourd'hui quasiment introuvable en librairie. PPDA, lui, en a déniché un exemplaire. PPDA, comme Patrick Plagiat d'Arvor. 
Les "emprunts" opérés par le journaliste-écrivain sont manifestes, massifs, et comme portés par un étonnant sentiment d'impunité. Selon notre enquête, ce sont près de 100 pages de son Hemingway, la vie jusqu'à l'excès qui sont directement inspirées de l'ouvrage de Griffin, sans qu'aucuns guillemets le signalent. Des dizaines et des dizaines de paragraphes s'apparentent à des "copier-coller", souvent grossièrement maquillés par des inversions de phrases ou l'usage effréné de synonymes (voir fac-similés). On s'amusera de voir le "lait condensé" de Griffin devenir du "lait concentré" sous la plume de PPDA, un "maréchal-ferrant" se transformer en "forgeron" et l'"opulente chevelure auburn ramassée en chignon" de la future épouse de Hemingway se muer en "beaux cheveux auburn ramenés en chignon"... Mais on pourrait citer des centaines d'autres exemples. 
Bien sûr, PPDA saute des passages et des scènes secondaires du Griffin ou ne garde parfois qu'une formule saillante dans une longue lettre. Mais, au-delà des emprunts directs, le plus troublant est que la structure même des deux biographies, les enchaînements, les incises sur la grande Histoire (l'évolution du front italien, en 1917, par exemple), les descriptions de paysages (où les différentes essences d'arbres sont citées exactement dans le même ordre) ou encore les extraits de correspondance retenus coïncident parfaitement.  
Une bibliographie qui n'est qu'un leurre
Contacté par L'Express, Patrick Poivre d'Arvor assure : "J'ai passé un an et demi à écrire ce livre et trouve très désobligeant ce soupçon de plagiat. Je me suis naturellement documenté auprès des nombreuses biographies existantes, au nombre desquelles celle de Griffin me semble la meilleure sur le jeune Hemingway. Mais je n'allais pas lui réinventer une vie !" Or, justement, il existe autant de manières de raconter la vie de l'écrivain américain que de biographes, comme suffit à le prouver la lecture des deux ouvrages de référence, "le" Carlos Baker (en deux volumes) et "le" Jeffrey Meyers, tous deux très différents du Griffin. 
Ces deux dernières bios, comme huit autres, font d'ailleurs partie de la très longue - 63 titres ! - bibliographie publiée par PPDA en annexe de son Hemingway. En revanche, c'est en vain qu'on y chercherait le livre de Peter Griffin... Ce dernier n'est cité que dans les notes, à la fin du volume, à une quinzaine de reprises, noyées au milieu de centaines de références, mais uniquement pour des extraits de lettres que PPDA y aurait glanés... 
Un mot, au passage, sur cette bibliographie. Sous ses apparences pseudo-universitaires, cette longue liste n'est qu'un leurre. On y trouve une ribambelle d'ouvrages pointus tels que The Story of American Red Cross in Italy ou Philippe Soupault, voyageur magnétique, sans parler de Misères et tourments de la chair durant la Grande Guerre, dont on chercherait en vain comment ils ont nourri l'ouvrage de PPDA. Après tout, l'ex-présentateur du 20 heures aurait pu écrire une vie romancée du géant des lettres américaines, nourrie de ses propres évocations des hauts lieux "hemingwayiens" - le Kenya, Cuba, le Ritz - où sa longue carrière de journaliste l'a mené. Mais il a préféré faire le choix d'une biographie "à l'anglo-saxonne", fourmillant de dates, de noms propres, de citations. Une "bio" à la Peter Griffin... 
Mais qui est ce Griffin ? Un défricheur passionné. Après une thèse consacrée à l'auteur de Paris est une fête, cet Américain avait travaillé des années à son grand oeuvre sur Hemingway. Il avait eu, le premier, accès à la correspondance entre le grand "Ernest" et son épouse, Mary, retrouvé un témoin capital de ses jeunes années, Bill Horne, exhumé des nouvelles inédites, écumé des archives aux quatre coins des Etats-Unis. Le propre fils de Hemingway, Jack, ne cachait pas qu'il voyait là le travail le plus juste jamais réalisé sur son père. En ce sens, PPDA a bien choisi son "modèle". Mais Peter Griffin ne pourra goûter l'"hommage" d'un genre très particulier que lui a rendu l'ancien présentateur d'Ex Libris : comme nous l'a confirmé son éditeur américain à la fin de décembre, il n'est plus de ce monde. 
Archives, entretiens : aucune source directe n'est mentionnée
PPDA, lui, travaille plus vite. Contrairement à l'usage en vigueur chez tout biographe, l'ancienne star de TF 1 ne mentionne aucune source directe : ni archive consultée - un important fonds Hemingway est conservé à la John F. Kennedy Presidential Library, à Boston - ni entretien avec des témoins ou des spécialistes. Seule une discrète mention, étrangement placée sous les "crédits photographiques", en toute fin de sa biographie, intrigue : "Remerciements à Bernard Marck, grand spécialiste du Paris de l'entre-deux-guerres". Etrange mention, en effet, car Bernard Marck, ancien rédacteur en chef d'Aéroports Magazine, est connu comme un historien de l'aviation, sujet auquel il a consacré de très nombreux ouvrages - il a par exemple publié un Il était une foi Mermoz (éd. Jean Picollec), en 2002, un an avant que PPDA sorte lui aussi un ouvrage consacré au célèbre aviateur, en collaboration avec son frère, Olivier. En 2006, le présentateur de TF 1 fera même d'un autre livre de Bernard Marck, Rêve de vol, son "coup de coeur" de l'émission littéraire qu'il présentait alors sur LCI. 
Marck n'a en revanche, à notre connaissance, jamais publié le moindre livre sur le "Paris de l'entre-deux-guerres". Alors les "remerciements" de PPDA cacheraient-ils autre chose ? Bernard Marck aurait-il un peu "aidé" l'ex-présentateur du 20 Heures pour ce Hemingway ? Et lui ou un autre "collaborateur" aurait-il pillé le Griffin, sans le signaler à PPDA ? (On se souvient que Thierry Ardisson avait ainsi été "victime" d'un "nègre", qui avait recopié quelques pages d'un roman colonial, pour son Pondichéry). Ou alors, dernière hypothèse, PPDA se serait-il lui-même livré au plagiat de la biographie de Griffin, "entre minuit et quatre heures du matin", moments où, comme il l'a souvent expliqué, il a coutume d'écrire ? 
Il est vrai que ses journées ne lui laissent guère le loisir de travailler à de volumineuses biographies. Ces temps-ci, outre une émission hebdomadaire sur France 5 (La Traversée du miroir), une chronique quotidienne dans France-Soir, la direction, avec son frère Olivier, de la collection d'anthologies littéraires Mots pour mots aux éditions du Seuil et la mise en scène, l'été dernier, d'un opéra (Carmen), PPDA continue à être un écrivain prolifique. Souvent avec succès : il a ainsi obtenu le prix Interallié en 2000, pour L'Irrésolu, et s'est hissé jusqu'à la première sélection du Goncourt 2006, pour Disparaître, cosigné avec son frère. Si l'on s'en tient à la seule année 2010, il a publié un roman, cosigné deux essais, réuni huit anthologies et rédigé six préfaces... 
Cette biographie de "Big Ernest" était donc programmée pour devenir un best-seller. Les éditions Arthaud, département du groupe Flammarion, en ont d'ailleurs déjà imprimé 20 000 exemplaires, un premier tirage plutôt prometteur. Toutes les librairies de France l'attendent. A moins que l'éditeur ne se ravise au dernier moment. Et que ce plagiat ne sonne le glas d'une belle épopée littéraire. 

Le huitième cercle de l’Enfer

Depuis que Thilo Sarrazin a rendu publique sa thèse sur la disparition de la culture allemande face à l’accroissement de l’immigration musulmane, le débat sur l’intégration fait rage. Un immigré, l’auteur russe Wladimir Kaminer, prend aujourd’hui la parole et dénonce l’habitude de mesurer une société selon ses "forts" et ses "faibles" et en fonction du mot “rendement”. 

Presque chaque année, une Allemagne disparaît et une autre voit le jour. La vie continue, elle se modifie de jour en jour — suscitant la colère des uns et la joie des autres. Rien que dans le Prenzlauer Berg, où j’ai élu domicile à Berlin, j’ai assisté au cours des vingt dernières années à toutes sortes de bouleversements.
Quand je m’y suis installé, le quartier était infesté de ce que l’on appelait les “papillons de nuit” russes, autrement dit, des peintres et acteurs indépendants qui s’agglutinaient aux tables des cafés comme des papillons de nuit dans les châtaigniers. Les bohêmes de l’Ouest sont venus remplacer les moroses retraités est-allemands dans leurs appartements où l’on se chauffait au poêle et aux toilettes sur le palier.
Plus tard sont venus les tenanciers de bar mal rasés du nord de l’Allemagne, puis les Souabes industrieux et les vieux enfants d’Internet. Aujourd’hui, notre quartier est aussi métissé qu’opaque. Mais ce qui est frappant, c’est qu’ici, la plupart des gens n’ont pas de travail digne de ce nom : ils se serrent les coudes, s’entraident et parviennent ainsi à joindre les deux bouts.
La capacité au changement est ce qui distingue une société ouverte d’une société totalitaire. Le président allemand a dit un jour que la démocratie vivait parce que tous ses citoyens en comprenaient les règles. En réalité, une dictature vit parce que tous connaissent ses règles. Une démocratie se définit par le fait que personne ne comprend ses règles, ni a fortiori ne les connaît par cœur. Non, dans le cadre du processus démocratique, ces règles sont plutôt sans cesse réinventées.
L’art suprême de la politique consiste à prendre en compte les intérêts des différents groupes, des innombrables minorités et à les concilier. Un Etat raisonnable se doit d’être solidaire : il ne peut prétendre exister que si, à ses yeux, tous ses citoyens ont la même valeur — peu importe l’argent qu’ils apportent dans les caisses de l’Etat.
Malheureusement, en Allemagne, c’est de plus en plus souvent la politique des deux cœurs qui s’applique. “Si l’on veut avoir un cœur pour les moins performants, il nous faut aussi avoir un cœur pour les champions du rendement”, a déclaré la chancelière. Ce faisant, elle coupe la société en deux. Suivant ses préceptes, un zélé du directoire de la Bundesbank a voulu séparer les gens entre les bons et les débiles. Son message est le suivant : seuls ceux qui sont rentables méritent le respect.
Or, le rendement n’est pas une qualité humaine, c’est un mot issu du monde de la technologie. Les ordinateurs et les voitures ont un rendement précis, les assurances-santé proposent des prestations, ou plutôt les annulent le plus souvent. Un être humain représente plus : il s’épanouit quand il fait quelque chose non sous la pression de la rentabilité, mais par passion.
Mais pour qui conçoit l’existence comme une sorte d’analyse des coûts et des bénéfices, “passion” est un terme déplaisant. Lui rêve d’une société débarrassée des gens inutiles — de tous ces gens moins performants, qui n’apportent aucune véritable valeur ajoutée, et qui, en plus, s’habillent bizarrement et parlent mal allemand.
Des gens, par exemple, autrefois attirés en Allemagne pour occuper des emplois dont aucun Allemand ne voulait. Des gens qui durent extraire du charbon du plus profond des puits, dont on a attendu ensuite qu’ils disparaissent, qu’ils se volatilisent, voire qu’ils se transforment eux-mêmes en charbon.
Je ne sais pas comment les Allemands s’étaient représentés le retour chez eux des mineurs, mais en tout cas, personne n’avait escompté qu’ils resteraient ici, qu’ils feraient venir leurs épouses et qu’ils mettraient au monde des enfants qui, maintenant, font du rap.
Du point de vue d’un comptable, il serait profitable de se défaire de ces gens. Alors l’Allemagne serait le pays des forts et des intelligents. Quant au travail, on peut toujours faire venir d’autres imbéciles de l’étranger, et quand le moment sera venu, on les expulsera à coups de tests génétiques.
Il n’y a pas qu’en Allemagne que l’on a régulièrement tenté de séparer les faibles des forts, les bons des mauvais. Mais toutes ces tentatives ont échoué. Car quand les faibles crèvent, les forts meurent aussi. Un casse-tête.
Apparemment, faibles et forts sont fatalement interdépendants. Ils ne vont pas les uns sans les autres. A peine a-t-on écarté les faibles que des forts commencent à faiblir et doivent être éliminés à leur tour. Sur cette planète, point de salut individuel, même pour le directoire de la Bundesbank. C’est tout le monde, ou personne.
Jusqu’à la fin des temps, faibles et forts seront ainsi enchaînés les uns aux autres. Les bons jours, ils sauront apprécier la valeur de cette cohésion. Les mauvais jours, les partisans de la scission sèmeront la discorde et la colère entre eux. Et parce qu’il est bien plus facile de se débarrasser d’autrui que de l’aider, les diviseurs et les mauvais conseillers remportent souvent un franc succès.
C’est pour cela que, chez Dante, ils se voient condamnés au huitième cercle de l’Enfer — où ils retrouvent tous les falsificateurs et les traîtres. Règne des ténèbres et du froid éternels, ils y gèlent, prisonniers des glaces, et aucun ne tend la main aux autres.

La liberté de la presse meurt mais ne se rend pas

Le 1er janvier, jour où Budapest prenait la présidence de l’UE, la nouvelle loi sur les médias est entrée en vigueur. Dénoncée dans toute l’Europe, elle est également combattue par la presse indépendante hongroise. Exemple avec cet éditorial de Népszabadság. 

A sa Une d’aujourd’hui, la rédaction de Népszabadság exprime son point de vue : avec l’entrée en vigueur de la nouvelle loi sur les médias [le 1er janvier], la liberté de la presse a vécu en Hongrie. Nous le disons également dans les 22 autres langues officielles de l’Union, pour que tout le monde le comprenne. C’est une affirmation extrêmement grave, notre quotidien n’a rien exprimé d’aussi grave ces 20 dernières années, et d’un moyen de protestation auquel nous n’avons jamais recouru. Notre démarche appelle des explications.

Nous sommes persuadés que cette loi sur les médias, malgré toutes ses dénégations, sert en fait les desseins autoritaires du gouvernement de la coalition Fidesz-KDNP [alliance entre le parti centre droit du Premier ministre Viktor Orbán et le Parti chrétien-démocrate, au pouvoir depuis avril 2010] en créant les conditions pour brider, punir et, à terme, éliminer toute personne qui ne partage pas son opinion.
Aujourd’hui, tout le monde jure d’infliger les amendes prévues à bon escient. [Ces amendes peuvent s’élever à 5 millions de forints, soit 18 000 euros, pour un commentateur, et à 25 millions (89 700 euros) pour le journal en cas de récidive]. L’un des délégués du Fidesz à la culture a ainsi suggéré (sans l’affirmer) qu’aucun journal ne sera sanctionné pour ses opinions politiques. Mais, s’il s’agit d’un malentendu, et compte tenu du tollé international, jamais vu dans l’histoire de la Hongrie, pourquoi ne pas avoir retiré ce paragraphe de la loi ?
En l’état, les 5 membres du Conseil des médias, choisis exclusivement parmi les personnalités du Fidesz, peuvent frapper d’une amende une rédaction sous n’importe quel prétexte : parce qu’ils trouvent qu’un article n’est pas objectif, ou parce qu’ils n’aiment pas ce que nous disons de quelqu’un de leur parti, même s’il s’agit de la vérité. Le journal peut aller devant les tribunaux pour demander la suspension de la peine et clamer son innocence. Mais sur quelles bases le tribunal décidera de cette suspension ? Nous l’ignorons. Il suspendra ou pas. Il n’y a que des « ou bien – ou bien » intolérables : le Conseil des médias appliquera ou n’appliquera pas ces mesures, il peut sanctionner un journal d’une amende qui lui peut être fatale, comme il peut ne pas le faire. C’est une garantie trop mince dans un pays où, jusqu’à ce jour, n’importe qui a pu obtenir réparation en cas de préjudice causé par la presse.
Il n’y avait besoin d’aucune instance spéciale pour cela. Ni d’un ombudsman des médias qui devra désormais se référer au seul président du Conseil des médias et qui pourra engager des procédures contre telle ou telle rédaction, selon son bon plaisir : si ça lui chante, il peut demander un document, et si on ne le lui fournit pas, l’amende peut s’élever à 50 millions de forints [le Conseil peut également exiger qu’un média révèle ses sources et a un droit de perquisition]. Il peut engager une procédure, comme il peut ne pas le faire. Il peut infliger une amende comme il peut ne pas le faire. Pour quelle raison la loi sur les médias laisse-t-elle de telles latitudes, sinon pour en profiter ? Et si on peut en profiter, pourquoi ne le ferait-on pas ? Ces dispositions représentent une épée de Damoclès au-dessus de la tête des journaux.
Pourtant, ceux qui veulent montrer la réalité actuelle doivent se faire respecter. Puisque le gouvernement nous présente un monde parfaitement défini par les médias publics muselés : il y règne l’ordre et la sécurité, on y défend les retraites, Pál Schmitt [le président de la République] est la personnalité la plus autonome qui soit ; quant à cette loi sur les médias, elle est « parfaitement conforme aux règlements européens ». Nous, en revanche, nous voudrions continuer à montrer le monde dans lequel nous vivons. Nous y tenons dur comme fer. Même en ne faisant passer qu’une seule information en Une, quand celle-ci est vitale : en Hongrie, la liberté de a presse a disparu. Mais ils ne peuvent pas l’anéantir.

Contrepoint

Les critiques ? Un complot socialiste

"A Washington, à Paris, à Londres et à Berlin, des journalistes s’inquiètent pour l’UE à cause d’un pays d’Europe de l’Est qui foule aux pieds la liberté de la presse", constate l’éditorialiste István Pataky dans le Magyar Nemzet. Or, estime l’éditorialiste de ce quotidien proche du parti du Premier ministre Viktor Orbán, "la plupart des attaques lancées contre la Hongrie au moment où elle prend la présidence de l’UE viennent de la gauche européenne, portées, comme tant de fois par le passé, par un vent venu de Budapest" et des socialistes hongrois au pouvoir de 2002 à 2009.
"Ne soyons pas dupes, considère István Pataky. S’il n’y avait pas cette loi sur les médias, une autre mesure aurait servi de prétexte pour que la machine bien huilée se mette en marche à la date voulue. J’ignore combien de petits déjeuners ont organisé nos ambassades pour expliquer à la presse cette loi sur les médias en la confrontant aux lois européennes. Mais les attachés de presse peuvent être sûrs que la stratégie hongroise pour le Danube et le projet d’insertion des Roms seront des sujets journalistiques moins populaires que la loi sur les médias. Ce qui n’empêchera pas la présidence hongroise d’être efficace. Et le succès n’aura pas besoin d’explications."



À contretemps


Lionel Jospin, Dominique Strauss-Kahn et Martine Aubry voulaient faire des 35 heures une réforme emblématique de la « gauche plurielle », comme les congés payés avaient symbolisé les acquis du Front Populaire, en 1936. Mais le bébé est mal né et, dix ans après, le PS traîne les 35 heures comme un boulet. La réduction du temps de travail a surtout profité aux cadres. Pour la grande masse des salariés « de base », les cadences ont augmenté, les revenus ont stagné quand ils n’ont pas baissé, et, depuis la crise, les chantages à l’emploi se multiplient, obligeant des milliers d’ouvriers à revenir aux horaires antérieurs (ou au-delà) sans récupérer une once des sacrifices qu’ils avaient été obligés de consentir quand ils étaient passés aux 35 heures.


La compétitivité de l’économie française a souffert, tout comme les finances publiques, qui ont été largement mises à contribution pour installer notre pays à contre-courant de nos voisins et concurrents.


Manuel Valls n’est pas le premier socialiste à remettre en cause la pertinence des lois Aubry, et notamment leur rigidité. Ségolène Royal avait déjà jugé « pas crédible » l’extension des 35 heures à l’ensemble des entreprises. Problème : c’était après qu’elle eut fait figurer leur généralisation dans son programme électoral. Si elle avait été élue, en 2007, elle aurait donc imposé les RTT à tout le monde… avant de faire inévitablement machine arrière.


En suggérant de « déverrouiller » les 35 heures avant que le débat électoral ne s’engage, Manuel Valls est plus responsable et plus honnête. Il mise sur le réalisme plutôt que sur le romantisme pour sortir le PS d’une impasse économique et idéologique, tout en glissant, au passage, une peau de banane sous les pieds de Martine Aubry et de DSK, ses potentiels rivaux à la primaire socialiste. C’est de bonne guerre, mais le député-maire d’Evry est à contretemps, car les 35 heures ont déjà été « déverrouillées » et, même, vidées de leur substance. Certes, elles continuent de coûter cher, mais Manuel Valls ne trouvera pas beaucoup de salariés prêts à revenir à 39 ou 40 heures sans être payés en heures supplémentaires ! C’est avant de passer aux 35 heures qu’il aurait dû élever la voix. Désormais les lois Aubry sont à l’image de l’euro, également concrétisé sous le gouvernement Jospin : y rester coûte très cher, en sortir coûterait encore plus cher.

Retraites : les effets surprises de la réforme

Pendant le conflit sur les retraites, les regards se sont concentrés sur le recul de l'âge légal de 60 à 62 ans qui vient d'être publié au Journal Officiel, mais le texte va bien au-delà. Le détail des changements. 

 Sans conteste, 2011 restera, dans les esprits, comme l'année où il aura fallu travailler plus longtemps pour partir à la retraite. A partir du mois de juillet, en effet, commencera l'augmentation progressive de l'âge légal de départ en retraite à raison de quatre mois par an pour aboutir à 62 ans en 2018. Mais la loi du 9 novembre 2010 portant la réforme des retraites aura un impact bien plus large. Le détail des modifications qui interviendront en 2011... et après.

  1er janvier 2011
Le premier changement d'ampleur concerne les agents de la fonction publique. La loi prévoit, en effet, la suppression de la cessation progressive d'activité, un dispositif créé en 1982. Après le 1er janvier 2011, plus aucun agent ne peut demander à en bénéficier. Quant à ceux qui sont déjà entrés dans le dispositif, mais n'ont pas encore cessé totalement leur activité, ils vont devoir travailler quatre mois supplémentaires. « Soit jusqu'au 1er mai 2011 pour ceux qui auraient dû cesser leur activité le 1er janvier 2011 », selon les termes d'une circulaire ministérielle.
Autre nouveauté de la nouvelle année, la baisse du coût de rachat d'une année d'étude d'environ 5 %.

1er juillet 2011
L'arrivée de l'été va coïncider avec les effets en cascade du recul des bornes d'âge. L'amorce du passage de 60 à 62 ans aura notamment un impact dans les entreprises parce qu'elles devront garder leurs seniors. Ou, a contrario, parce qu'un employeur qui souhaiterait lancer un plan de préretraites devra en supporter le coût plus longtemps. Il devra, en effet, prendre en charge la rémunération de son salarié jusqu'à l'âge légal de départ (60 ans et 4 mois pour les personnes nées après le 1er juillet 1951, 60 ans et 8 mois pour celles nées après le 1er janvier 1952...).
Les demandeurs d'emploi devraient aussi être concernés. La convention d'assurance chômage qui sera négociée par les partenaires sociaux d'ici au 31 mars devra tenir compte des nouvelles règles en matière de retraite et trouver une solution de substitution à l'Allocation équivalent retraite pour les chômeurs ayant leurs annuités, mais pas l'âge légal de départ.

Plus tard...
Les fonctionnaires bénéficiant d'un départ anticipé pour service actif vont voir reculer de deux ans l'âge d'ouverture de leurs droits à partir de 2018. A cette date, les agents, qui pouvaient auparavant cesser le travail à 50 ans, le feront à 52 ans, ou à 55 ans quand le régime antérieur prévoyait 53 ans...
Le passage de 65 à 67 ans pour obtenir une retraite à taux plein (sans décote) aura aussi des effets. Ainsi, un employeur ne pourra plus proposer une mise à la retraite à l'un de ses salariés à 65 ans comme aujourd'hui. Il devra attendre 67 ans et ne pourra de toute façon pas l'imposer avant 70 ans en vertu de la loi de financement de la sécurité sociale de 2009.

Le recul de l'âge légal de départ de 60 à 62 ans publié au Journal officiel.

Ce vendredi, a été promulgué au journal officiel (JO) le décret lié à la réforme des retaites - très controversée, d'où une très forte mobilisation sociale pendant plusieurs semaines - qui prévoit le passage progressif de l'âge légal de départ de 60 à 62 ans à raison de quatre mois de plus par an, à compter du 1er juillet 2001. Les assurés nés avant le 1er juillet 1951 seront donc les derniers à pouvoir partir à 60 ans. Ceux nés en 1956 seront les premiers à ne pas pouvoir partir avant 62 ans. Il existe toutefois un dispositif  "carrières longues" qui permet aux salariés ayant commené à travailler très jeune, avant 16 ans et qui ont cotisé deux ans de plus que le minimum légal requis pour le taux plein, de prendre leur retraite entre 58 ans et 60 ans, en fonction de leur année de naissance et de l'âge auquel ils ont débuté leur carrière. Le décret paru au JO précise également les modalités de ces départs anticipés.

Les revenus du patrimoine davantage ponctionnés en 2011

L'an neuf commence par un alourdissement de la fiscalité sur les revenus du patrimoine. Les investissements dans l'immobilier font partie de ceux qui vont le plus pâtir des diverses hausses d'imposition.

Entre les prélèvements forfaitaires libératoires ou encore les prélèvements sociaux, l'année commence par une hausse des taxes sur les placements financiers.
La taxation des plus-values immobilières n'echappe pas à une augmentation
La fiscalité s'alourdit cette année. Le taux d'imposition sur les plus-values immobilières, hors résidence principale, va passer de 16 % à 19 % et le seuil d'exonération (25.830 euros), qui permet d'échapper à la taxation, des plus-values est supprimé. Les prélèvements sociaux vont augmenter de 12,1 % à 12,3 %, soit un taux d'imposition total de 31,3 % contre 28,1 % en 2010. L'assiette de ces prélèvements reste inchangée. Elle est constituée par la plus-value calculée après abattement pour durée de détention.
Néanmoins, une disposition visant à calculer avant l'application de l'abattement pourrait être examinée lors de la réforme de la taxation du patrimoine envisagée au printemps 2011. Et grâce à l'abattement de 10 % par année de détention après la cinquième année, la plus-value n'est plus imposable lors de la cession d'un bien détenu depuis au moins quinze ans.
Progression du taux des prélèvements forfaitaires libératoires
Concernant les dividendes d'actions et plus généralement les produits de placement, les contribuables ont deux possibilités. Ils peuvent choisir l'option du prélèvement forfaitaire libératoire. Dans ce cas de figure, le taux passe de 18 % en 2010 à 19 % en 2011. Sinon, ils peuvent décider de soumettre les dividendes au barème progressif de l'impôt sur le revenu. Mais alors le crédit d'impôt de 50 % du montant des dividendes perçus, plafonné à 115 euros pour une personne seule et à 230 euros pour un couple, disparaît.
PEL : annualisation des prélèvements sociaux
Le Sénat a adopté un amendement réservant la prime d'État aux seuls acheteurs d'une résidence principale. Pour ceux qui souhaitent financer une résidence secondaire, et si cet amendement est définitivement adopté, il faudra ouvrir un plan d'épargne logement (PEL) ou un compte d'épargne logement (CEL) avant le 1er mars 2011 pour bénéficier de la prime d'État. Par ailleurs, les prélèvement sociaux (CSG et CRDS) ponctionneront chaque année le PEL, alors qu'ils n'interviennent qu'au bout de dix ans actuellement.
Garantie des dépôts bancaires
Bonne nouvelle, la garantie des dépôts bancaires, qui protège les particuliers en cas de défaillance de leur banque, passe de 70.000 euros à 100.000 euros par client et par banque. C'est la conséquence d'une directive européenne de 2008, directive que la France a attendue le dernier moment pour appliquer. L'arrêté précise également que le délai légal entre la saisine du Fonds de garantie des dépôts (FGD) par le déposant lésé et le versement effectif de l'argent est ramené de deux mois à vingt jours ouvrables. Les banques sont mises à contribution à hauteur de 270 millions d'euros sur trois ans. De fait, le Fonds de garantie disposait, début 2010, d'environ 1,6 milliard d'euros de réserves. Les seuls dépôts à vue des ménages atteignaient, fin juillet, 277 milliards, assortis de 187 milliards placés sur le livret A et le livret de développement durable (LDD).

Un gros, très gros cadenas

Mieux que Jack Bauer ! Les acteurs politiques français sont formidables. En 24 heures chrono, ils ont réussi à fabriquer la toute première polémique explosive de l’année. La grande représentation du cirque microcosmique est déjà lancée, pétaradante comme une mobylette sans pot d’échappement sous le chapiteau encore silencieux de l’an nouveau.

En piste, un numéro majeur : celui des 35 heures. De la nitroglycérine concentrée pour attaquer l’agenda.

En proposant de déverrouiller les 35 heures, le second couteau Manuel Valls a voulu étonner en passant à la dynamite pour se faire remarquer, effet réussi. Un candidat aux primaires socialistes qui ose aller plus loin encore que ne l’avait fait Nicolas Sarkozy, c’est du brutal, aurait souri Michel Audiard.

Mais les réactions que l’audace du député maire d’Évry a déclenchées n’ont pas eu l’inspiration du dialoguiste. Plus préoccupant encore : elles ont révélé l’immaturité d’un débat sur le temps de travail, qui mérite mieux que le noir et blanc, pourtant. Les réactions ont été primaires en oubliant et la couleur, et le contraste.

D’un côté, une droite qui triomphe sur le registre moqueur et sur le mode condescendant du « on vous l’avait bien dit ! »

De l’autre, un PS qui prend un plaisir pervers à étaler ses contradictions, voire ses incohérences sur un sujet fondateur pour la gauche et n’est pas loin de voir en Valls un social-traitre.

L’ancien proche collaborateur de Lionel Jospin à Matignon pose pourtant une vraie question quand il s’interroge sur le caractère décalé, voire dépassé de la réduction du temps de travail version Martine Aubry. Mais plutôt que de discuter sans tabou (arrêtons-nous ici pour admirer le cliché), on s’envoie caricatures et métaphores à la figure. Et que je te verrouille par ci et que je te déverrouille par là. Et que je te dérouille celui qui n’est pas dans le droit chemin. Etc, etc. Un jeu archaïque qui n’amuse que cette petite classe en délire.

Le sujet pourtant intéresse définitivement les Français, clivant tous les courants d’opinion, riche en multiples nuances. Plus que la question du temps de travail - 39,2 heures en moyenne - il pose simultanément celle du seuil de déclenchement des heures supplémentaires - et donc du pouvoir d’achat - et celle de la productivité.

Pour réduire un coût du travail bien supérieur à celui de nos voisins allemands, faut-il suivre la voie de la rupture qu’ils ont enclenchée il y a déjà sept ans avec Gerhard Schröder ? Ou peut-on encore rêver aux bienfaits de la civilisation du temps libre tout en œuvrant à la revalorisation de la valeur travail ?

La gauche, mais aussi la droite, seront-elles capables de bousculer leurs conformismes et de remiser leurs vieilles idéologies pour réfléchir en liberté ? Auront-elles cette ambition-là ? La séance cadenassée d’hier permet d’en douter.



Rebours


Le compte à rebours présidentiel a été déclenché hier de bien curieuse manière: par la machine à remonter le temps de travail. Vous savez, les 35 Heures, les RTT et le partage du travail, qui nous ont tant fait polémiquer il y a bientôt quinze ans... Le (presque) jeune Manuel Valls s’est payé un beau succès en prenant ses aînés à revers et à rebours: il va falloir déverrouiller tout ça, a-t-il lancé aux parents des 35 Heures, Monsieur Strauss-Kahn et Madame Aubry, ministres dans un gouvernement du précédent millénaire. Mais le plus cocasse est que la querelle rebondit également à droite: le (presque) jeune Jean-François Copé a salué l’offensive de son collègue socialiste, car il pousse lui aussi son aîné et Président Nicolas Sarkozy à mettre enfin au rancart les 35 Heures. Drôle d’époque, où les jeunes veulent travailler plus que les vieux.

Valls, en parfait “ministre d’ouverture”

Faire et défaire, c’est toujours travailler. Manuel Valls veut “déverrouiller les 35 heures”, l’acquis symbolique des années Jospin, porté par Martine Aubry en 1997. Nul ne prétendra, avec le recul, que la réduction du temps de travail fut un grand succès économique. La mesure, d’ailleurs fort écornée, reste critiquable. Mais qu’un candidat socialiste à l’Élysée juge prioritaire de s’y attaquer étonne quand même. Son “projet alternatif de gouvernement”, ici, fleure bon l’UMP. Une alternance, où ça ? La “panne d’idées” paraît manifeste, l’électeur ne sait plus à quelle gauche se vouer.

Jean-François Copé peut ironiser sur cet aimable opposant qui a “le courage” de rejoindre les thèses de la majorité. Pardi ! La sortie du député-maire d’Évry brouille un peu plus le message du PS, déjà pas facile à déchiffrer. La droite boit du petit lait. Surtout que les primaires, dans le camp d’en face, ne font que commencer. Jusqu’en juin, au sein du parti à la rose, les prétendants risquent de s’entre-déchirer.

Valls, patronyme oblige, a ouvert le bal. D’autres suivront, à n’en pas douter, plus soucieux de buzz médiatique que de cohérence politique. Benoît Hamon, hier, tirait la sonnette d’alarme : “Le culot ne suffit pas pour devenir président de la République.” En revanche, flinguer son propre camp autorise toutes les espérances. En 2012, si un Sarkozy réélu cherche des “ministres d’ouverture”, on parie qu’il les trouvera facilement.

La continuité, c'est le changement

Le 10 mai 1981, François Mitterrand gagnait l'élection présidentielle autour du programme Changer la vie. Sept ans plus tôt, Valéry Giscard d'Estaing avait été le candidat du changement. Faire de ce thème un programme politique, c'était une manière de dire que les choses ne bougeaient pas aussi vite qu'on pouvait le souhaiter...

Aujourd'hui, le sentiment est exactement inverse. Le monde se transforme beaucoup plus vite que nous ne le voulons.

On pense d'abord aux mutations technologiques. Il suffit de regarder vingt ans en arrière pour être pris de vertige. Le seul exemple d'Internet et des moyens de communication suffit: les évolutions se cumulent, les nouveaux outils accélèrent la production de connaissances nouvelles qui, elles-mêmes, suscitent le développement d'outils encore plus performants. Bouleversements aussi dans le domaine du vivant: les nanotechnologies, la biologie génétique, ajoutée aux moyens informatiques, ouvrent des possibilités étonnantes, parfois inquiétantes.

D'autres changements en profondeur s'opèrent, moins spectaculaires. En France, l'âge moyen de la naissance du premier enfant pour une femme n'a cessé de reculer, pour se situer désormais au-delà de 32 ans. Les enfants seront élevés par des parents nettement plus vieux que pour les générations précédentes.

L'allongement de la vie se poursuit de façon inexorable. Ce vieillissement de la population aura des conséquences profondes, non seulement en termes de dépendance des personnes très âgées, mais aussi en termes de mentalité commune, face à la montée en puissance de nations nombreuses et jeunes, en Asie et en Afrique. La montée des peurs n'y est pas étrangère...

Même s'il y a encore beaucoup à faire en matière de parité, le rapport homme/femme a déjà fondamentalement changé, sans que nous ayons encore pris la mesure des transformations qu'il implique, à la fois dans l'organisation sociale et dans notre rapport au monde. La domination masculine ne sera jamais plus ce qu'elle fut, et les hommes n'ont pas encore trouvé leur nouvelle place.

La constitution de la famille est, elle aussi, déjà radicalement différente des générations de l'immédiat après-guerre. Dans les années 1960, le divorce était l'exception; aujourd'hui, la recomposition est fréquente. Pour un jeune adulte, la question n'est plus de trouver le conjoint avec qui il partagera le reste de son existence, mais celui ou celle avec lequel il pourra, après s'être séparé conjugalement, poursuivre une relation parentale permettant d'assumer au mieux la charge des enfants communs !

On peut encore ajouter l'habitat, en plein bouleversement, pour des raisons à la fois économiques et sociales que les gouvernements ne parviennent pas à maîtriser. En un mot, le rapport des flux ville-campagne est en train de s'inverser en France.

Au terme de ce repérage sommaire - il faudrait ajouter les flux migratoires mondiaux - il apparaît que la plus profonde continuité contemporaine, c'est... le changement. La question n'est plus de changer la vie, mais de savoir comment se situer face à des bouleversements aussi puissants. Refuser le changement, c'est, en fait, le subir. Saurons-nous nous y adapter, condition indispensable pour pouvoir l'orienter ?




La fuite devant la dette publique


Il est difficile de commencer l'année par un remords. Et pourtant, il faut en passer par là. L'an dernier à la même époque, il semblait raisonnable de souhaiter une bonne décennie, pour sauter par-dessus une année 2010 qui semblait perdue d'avance. Finalement, l'année écoulée n'a pas été si mauvaise, sans être bien sûr grandiose. Les petites promesses ont été tenues. La croissance est revenue partout, sauf dans les pays européens les plus durement frappés par la crise comme la Grèce, l'Irlande, la Lettonie et l'Islande. Les déficits publics ont commencé à reculer. La France a même recommencé à créer des emplois. Mais les années suivantes s'annoncent douloureuses. Les efforts d'ajustement budgétaire requis sont massifs en Europe. Ils n'ont même pas commencé aux Etats-Unis. Et le grand rééquilibrage planétaire reste à faire. Les pays qui avaient dopé leur croissance par l'exportation doivent trouver en eux-mêmes les ressorts du dynamisme, de l'Allemagne à la Chine et au Japon. Les pays qui ont soutenu leur activité par l'endettement, qu'il ait été public ou privé, doivent de leur côté retrouver de la compétitivité, et cela vaut pour la France comme pour les Etats-Unis ou l'Espagne.


Comment en arrive-t-on à cette perspective d'une décennie de douleurs, alors que le pire a été évité après un séisme financier d'une brutalité sans précédent depuis près d'un siècle ? En réalité, c'est sans doute la politique menée pour éviter le pire qui nous amène là. Au lieu de payer cash, comme dans les années 1930, nous avons préféré étaler la montagne de problèmes dans le temps, avec le rouleau à pâtisserie de l'endettement public, qui atteint des niveaux sans précédent en temps de paix. Les annuités seront énormes : au lieu de subir tout de suite un effondrement de la production de 20 % ou de 30 %, nous avons amputé le potentiel de croissance à moyen terme. Dans l'urgence de la fin 2008, personne n'a proposé d'autre choix que celui-ci, qui était parfaitement justifiable. Mais ce choix a des conséquences auxquelles nous n'échapperons pas. Les Etats devront rembourser, et, pour ce faire, ils devront baisser leurs dépenses et augmenter leurs impôts. Ou ils devront faire défaut sur leur dette.


Cette hypothèse de la faillite n'est plus réservée aux Etats exotiques. Même les plus grands pays sont menacés. Les agences de notation ont d'ailleurs signalé que le Royaume-Uni, la France, l'Allemagne et même les Etats-Unis pourraient avoir un jour un problème. C'est un changement radical, qui va bouleverser toute la finance dans les années à venir. Car la finance moderne a été bâtie à partir de la fin de la Seconde Guerre mondiale sur des fondations considérées comme plus solides que le béton : les obligations publiques du Trésor américain. Elle s'est internationalisée dans les années 1970 sur ce socle. Or, aujourd'hui, ce socle est fissuré. Les investisseurs du monde entier n'ont plus de référence absolue en matière de sécurité. L'actif sans risque a disparu !


Pour l'instant, les investisseurs continuent (heureusement) d'acheter de la dette publique. Ils en ont l'habitude. Ils en ont aussi l'obligation, avec les nouvelles règles prudentielles imposées aux institutions financières (drôle de vocabulaire, tant l'achat de titres publics peut sembler aujourd'hui imprudent). Surtout, ils ne savent pas quoi acheter d'autre. Aucun émetteur n'est capable d'offrir autant de titres aussi homogènes et donc faciles à échanger sur les marchés. Mais l'habitude, la contrainte et l'absence d'alternative constituent des motifs fragiles. Les gérants de fonds cherchent désespérément d'autres canaux. D'où la ruée des capitaux dans les pays émergents, la flambée de l'or, les délires des prix de l'immobilier ou le succès des obligations émises par les grandes entreprises.


Pour l'instant, cette fuite devant la dette des Etats reste marginale. Mais elle va fatalement se développer au fil des mois et des années, quand l'incapacité des Trésors à honorer leurs engagements deviendra de plus en plus évidente. Qui peut par exemple encore croire que Tokyo remboursera l'intégralité de sa dette publique, qui dépasse deux années de production, dans un Japon où la population diminue ? Privés d'ancrage, les marchés financiers vont devenir beaucoup plus volatils que par le passé. Ce n'est pas forcément une catastrophe, mais il vaut mieux le savoir. Bienvenue dans la décennie nouvelle !

Facebook et le cimetière numérique

Facebook vaut-il 50 milliards de dollars ? Une start-up d'à peine cinq ans générant moins de 2 milliards de dollars de chiffre d'affaires et ne dégageant qu'une maigre poignée de dollars de profit peut-elle peser aussi lourd en Bourse que des gloires industrielles largement profitables comme BMW ou Boeing ? Des investisseurs avisés comme Goldman Sachs ou le russe DST, qui viennent de miser sur ce phénomène du Net, semblent le croire. Fort de ses 600 millions d'utilisateurs, de son influence quasi planétaire, Facebook n'est en effet pas une entreprise comme les autres. Sous la houlette de Mark Zuckerberg, elle continue de progresser à une vitesse impressionnante tout en étendant la surface de ce qui est devenu le premier univers parallèle du cyberespace. Dans ce monde numérique se suffisant pratiquement à lui-même, chacun peut raconter son quotidien, dialoguer, échanger des photos, partager des vidéos… bref, maintenir un lien social permanent avec un large cercle d'amis ou de connaissances. La puissance de Facebook est telle que même Google redoute la concurrence croissante de ce site, qui ne permet pas au moteur de recherche de venir scanner les contenus personnels qu'il héberge. Ce qui se passe derrière les murs de Facebook n'appartient au final qu'à Facebook. Et tout le pari économique de cette entreprise est d'ailleurs que, demain, elle sera capable de monétiser les tonnes de données qu'elle accumule sur ses internautes.

Le pari n'est pas impossible, mais il n'est pas encore gagné. Certes, Google a vu sa capitalisation boursière multipliée par six depuis 2004, mais le cimetière du numérique est aussi plein d'ex-stars déchues. D'Alta Vista à Second Life en passant par MySpace ou Hotmail, plus d'une pépite du Web s'est échouée en cherchant à transformer son audience en or. Par sa taille, sa puissance accumulée et son côté addictif pour certains, Facebook semble moins vulnérable. Mais les internautes ont déjà plus d'une fois prouvé qu'ils étaient susceptibles de se rebeller lorsque Facebook cède trop à la tentation commerciale. Surtout que, dans cet univers digital, les innovations technologiques peuvent se transformer en à peine quelques mois en une rupture majeure à l'échelle du globe. Le futur concurrent de Facebook n'existe peut-être pas encore, mais il pourrait bien débouler avant même que le groupe de Mark Zuckerberg ait eu le temps de justifier pleinement sa valorisation.

Après la Grèce et le Portugal, la Chine prête à voler au secours de l'Espagne

Le vice-Premier ministre chinois Li Keqiang entame une tournée européenne qui débute par l'Espagne. La Chine se dit prête à faire « des efforts » pour l'aider à sortir de la crise et annonce des discussions prometteuses.

Après la Grèce et le Portugal, la Chine affirme vouloir soutenir l'Espagne. Pékin continuera à participer aux futures émissions de dette souveraine de l'Espagne, écrivait hier le vice-Premier ministre Li Keqiang dans un éditorial publié par le quotidien espagnol « El Pais », intitulé « Trabajemos de la mano » (Travaillons main dans la main). « La Chine est un investisseur responsable et durable sur le marché financier européen et en particulier en Espagne, affirme-t-il. Nous faisons confiance au marché financier espagnol et avons en conséquence investi dans sa dette publique. » Celui qui est pressenti pour succéder au Premier ministre chinois Wen Jiabao en 2013 entame aujourd'hui une visite de trois jours dans le pays, avant de s'envoler pour le Royaume-Uni et l'Allemagne. Il doit notamment rencontrer le Premier ministre José Luis Zapatero et le ministre des Finances Elena Salgado. La Chine est prête à faire « des efforts » pour aider l'Espagne à sortir de la crise économique et financière, renchérit l'ambassadeur de Chine à Madrid, Zhu Bangzao, cité par l'agence Chine nouvelle. Les discussions qui s'ouvrent aujourd'hui avec le Premier ministre espagnol et son ministre des Finances devraient selon lui « jouer un rôle-clé » dans la stabilisation financière de l'Espagne et permettre de « restaurer la confiance des marchés ».
L'Espagne traverse depuis 2008 une crise qui se traduit par une hausse continue de sa dette publique. Au cours de l'année 2010, elle a augmenté de 16,3 %, atteignant son plus haut niveau depuis 2000.
De son côté, la Chine entend faire du marché européen de la dette l'une de ses principales cibles pour diversifier ses gigantesques réserves de change -estimées fin septembre à 2648 milliards de dollars. « Nous sommes prêts à aider les pays de la zone euro à surmonter la crise financière et à réussir leur reprise économique, annonçait le 23 décembre le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Jiang Yu. A l'avenir, l'Europe sera un de nos principaux marchés pour investir nos réserves de change. » La Chine se dit « très inquiète » de la capacité des Européens à venir à bout de la crise des dettes souveraines. Elle s'est engagée à souscrire des obligations d'Etat grecques et portugaises, sans pour autant fournir de chiffres quant au montant de son aide. Elle considère surtout que l'Europe n'est pas à même de résoudre la crise avec le fonds de secours permanent créé en faveur des pays de la zone euro. Le risque est même de « transformer une maladie grave en maladie chronique », déplorait le 24 décembre le ministre du Commerce Chen Deming, exhortant les Européens à passer des paroles aux actes.

Les milliers d'oiseaux tombés dans l'Arkansas seraient morts de peur

La pluie d'oiseaux morts qui a surpris, le 1er janvier, les habitants de la petite ville de Beebe dans l'Etat américain de l'Arkansas, et fait la "une" des journaux américains, est certainement due à la frayeur.

"Nous sommes maintenant presque sûrs que c'est un traumatisme qui a causé leur mort", a déclaré un responsable, lundi 3 janvier, des services vétérinaires de l'Etat, George Badley.
VINGTAINE DE DÉTONATIONS
La mystérieuse pluie d'oiseaux avait commencé le soir de la Saint-Sylvestre. Plus de 5 000 volatiles ont été dénombrés, gisant dans les rues de Beebe. La plupart des oiseaux étaient des carouges à épaulettes, reconnaissables à leurs taches rouges à la base des ailes.

Un habitant a indiqué avoir entendu une vingtaine de détonations samedi soir - peut-être des feux d'artifice ou des coups de canon utilisés pour se débarrasser des oiseaux nuisibles -, suivies par le vol erratique d'une grande quantité d'oiseaux. "Il a entendu les carouges voltiger dans tous les sens, il a entendu leurs battements d'ailes et les a entendu heurter des obstacles", a raconté M. Badley.
Les carouges à épaulettes ont une mauvaise vision nocturne et ont sans doute été tués en heurtant les maisons et les arbres dans leur frayeur.
ENQUÊTE DE L'ÉTAT
L'Etat de l'Arkansas a cependant décidé de mener une enquête pour être sûr qu'ils n'ont pas été victimes d'empoisonnement ou de maladie, a indiqué M. Badley.
Le week-end de la Saint-Sylvestre n'a pas été très clément pour la faune dans cet Etat du sud des Etats-Unis : des centaines de milliers de poissons ont aussi été retrouvés morts dans la rivière Arkansas à environ 160 km de Beebe le 31 décembre. L'hypothèse d'une maladie est privilégiée car une seule espèce, le poisson tambour ocellé, est concernée.

Viktor Orban



Le Premier ministre hongrois a beau être connu pour ses coups de tête, sur les terrains de foot comme dans l'arène politique, nombreux sont ceux qui estiment qu'il a ceint une couronne un peu large en devenant pour six mois président de l'Union européenne. Les lois imposant un contrôle des médias et rognant les pouvoirs de la Cour constitutionnelle qu'il a fait adopter dans son pays confèrent une odeur de soufre à ce bouillant politicien de quarante-sept ans, qui fut pourtant lui-même en son temps un héraut de la liberté. Le juriste né dans une famille d'origine paysanne de la région de Székesfehérvár s'est illustré à l'époque de la chute du mur de Berlin en haranguant la foule sur la place des Héros de Budapest, pour réclamer des élections libres et le départ des Soviétiques. S'il a donné une orientation de plus en plus conservatrice au Fidesz, le parti dont il est un des créateurs, ce passionné de ballon rond licencié au club du Felcsút n'a accentué son virage populiste qu'à l'issue de son premier bail à la tête du gouvernement, de 1998 à 2002. La manoeuvre a réussi, puisque le contempteur du traité de Trianon et de la dispersion des minorités hongroises est revenu aux affaires après avoir triomphé aux législatives du printemps dernier. Le soir du vote de sa loi sur les médias fin décembre, les députés d'opposition se sont bâillonnés avec du ruban adhésif orange, couleur symbole du retour des libertés à la chute du communisme. Mais, dorénavant sous l'oeil des observateurs internationaux, ce protestant père de 5 enfants va devoir prendre garde à ne plus franchir la ligne jaune.

35 heures, durée létale

Le cadavre des 35 heures bouge encore. Même largement privé de sa capacité de nuisance, la relique barbare des années Aubry continue d'effrayer. En proposant de lever ce verrou légal unique posé, en 2000, sur la durée du travail des entreprises de plus de 20 salariés par l'ex-ministre du gouvernement Jospin, le député socialiste Manuel Valls ne sème pas seulement l'émoi à gauche, il réveille, par contrecoup, au sein de l'UMP, un faux débat entre des « sociaux » qui jugent bien suffisant le détricotage accompli des 35 heures et des « libéraux » décidés à obtenir l'abrogation d'un symbole toujours si nuisible à l'économie française.

Faux débat car si beaucoup a déjà été fait, beaucoup reste à faire, plus tard. Après deux lois de réformation votées avant 2007, après, surtout, deux autres lois de réforme votées depuis 2007 - l'exonération fiscale et sociale des heures supplémentaires, suivie de leur décontingentement -, que reste-t-il des 35 heures ? La trace d'un plafond qui n'en est plus un, la réalité d'un plancher à partir duquel se déclenchent les heures supplémentaires majorées, et des compensations financières versées aux entreprises - pour probablement une vingtaine de milliards, fondus dans l'enveloppe globale des allégements de charges.

Grâce à ces baisses de cotisations, ruineuses pour l'Etat, grâce aux efforts de productivité réalisés dans la douleur par les ouvriers et dans l'abnégation par les cadres, l'économie française a fini par surmonter le traumatisme de cette hausse brutale, massive, du coût du travail qu'a représenté le passage aux 35 heures sans réduction de salaire. Il lui a fallu dix ans pour le faire, mais elle y est parvenue, non sans stigmates car, pendant ce temps, les entreprises allemandes, elles, ont repris un avantage décisif dans la course à la compétitivité européenne.

Avec le sentiment d'avoir tourné cette pénible page, les entrepreneurs français ne semblent pas désireux d'exploiter les opportunités de renégociation qui leur sont offertes depuis 2008. Sans doute la crise les a-t-elle incités à la retenue. Mais, avec son cortège de vieux démons, la force immuable du symbole reste un puissant repoussoir.

Analogues, de ce point de vue, à l'ISF, longtemps vidé en vain de sa substance, les 35 heures, durée létale, demeurent l'un de ces astres noirs qui assombrissent l'image de la France. Ministre des Affaires sociales, Xavier Bertrand, a raison de souligner l'immense difficulté qu'il y aurait à revenir à 39 heures sans baisser les salaires réels. Mais la vivacité intacte du débat provoqué par les 35 heures montre la nécessité, après les avoir neutralisées, de sortir de ce vieux cadre imposé pour penser autrement le temps de travail. Avec ou sans durée légale. Ce n'est pas un débat pour une fin de quinquennat, mais pour une présidentielle.

La ronde des jouets

Le jeu des hypothèses va bon train sur la croissance en 2011. Mais la fin de cette année montre que les jeux et les jouets mènent grand train. En France, au cours des semaines de fêtes, ce sont plus de 60 millions d'unités qui ont été vendues aux ménages soucieux de choyer leurs enfants. Des statisticiens ont calculé que cela équivaut à 4,5 unités par enfant en moyenne, signe d'une société attentive à sa progéniture et aussi, de quelque manière, confiante pour eux. Quand on rapproche cette sorte de chiffre d'affaires de l'affection -3 milliards d'euros cette année, en hausse de 2,5 % -de la rumeur montante des frustrations et des mécontentements nés de la crise, on peut être étonné de la dissonance. Il est plus juste d'y voir, une fois de plus dans notre pays, la dissociation devenue coutumière entre le sanctuaire protégé de la vie privée et les humeurs affichées dans ce qui fait l'opinion publique. Ainsi, les Français détiennent le record européen du mécontentement général, mais aussi celui de la fécondité.

Cette célébration pacifique de l'enfant roi confirme au reste, et heureusement, la fraîcheur propre à cet âge. L'écrasante majorité des jeux et jouets offerts consistent en petites peluches (« zhu zhu pets »), toupies, jeux de construction, autos radiocommandées… et autres constituants des « mini-mondes » où se complaisent les enfants. On relève même une tendance des parents à les protéger, dit-on, des jeux violents. Ce cordon sanitaire devient à vrai dire plus perméable lorsque les « plus grands » accèdent à l'autonomie du choix des jeux électroniques. Mais ils n'auront à s'en prendre qu'à eux-mêmes si, au sortir du mini-monde, ils se laissent influencer par le maxi-monde des éditions mercantiles… Que le « made in China » règne sur tous ces supports peut enfin décevoir. On espère que nos enfants, plus tard, sauront s'en libérer.

France : la fin du social spectacle

Sur le plan social, la réforme des retraites fut sans conteste l'événement majeur de l'année 2010. Il a accaparé toute l'attention du gouvernement pendant plusieurs mois. Il a fait descendre des foules comme on n'en avait plus vu depuis bien longtemps dans les rues, exagérations des comptages syndicaux mises à part, réveillant dans la presse internationale les vieux clichés sur la France ingouvernable. Quelques sociologues n'ont pas hésité à évoquer l'ombre de Mai 68, et même les plus modérés y ont diagnostiqué le symptôme alarmant d'une crise profonde de la société française. Les politologues n'étaient pas en reste, nombreux à analyser ce grand moment de déballage des peurs et rancoeurs nationales comme le tournant du quinquennat de Nicolas Sarkozy.
Pourtant, ce qui frappe aujourd'hui, c'est plutôt la faible empreinte laissée dans le débat public par cet épisode qui l'avait envahi, de manière quasi obsessionnelle, pendant une bonne moitié de l'année passée. François Fillon, le Premier ministre d'avant la réforme, est toujours Premier ministre après. Si le président a finalement renoncé à jouer la « carte sociale » que lui proposait Jean-Louis Borloo, c'est parce que celle-ci est soudain apparue beaucoup moins nécessaire qu'on aurait pu le prévoir avant l'été. Certes, le ministre du Travail a changé, mais Eric Woerth a payé de son poste les péripéties de « l'affaire Bettencourt » - beaucoup plus que les millions de manifestants mobilisés par les confédérations syndicales.
Ces dernières semblent se contenter d'avoir réussi à « assurer le spectacle », à travers une série de journées nationales d'action aussi impressionnantes par leur logistique et leur ampleur, que relativement inoffensives dans le registre plus stratégique des grèves. Comme d'habitude, le secteur privé a connu de très faibles taux d'arrêt de travail, en concordance avec le niveau de syndicalisation, voisin en moyenne de 5 %. Mais, cette fois, les gros bastions du public, contrairement à l'exemple fameux de 1995, n'ont pas pu atteindre un degré de mobilisation suffisant pour bloquer durablement le fonctionnement normal des transports, du courrier ou de l'administration. Les rares points d'abcès de l'automne 2010 correspondaient à des situations atypiques, comme les raffineries, les ports ou la presse, où les grandes centrales n'ont généralement guère leur mot à dire face à des militants conjuguant revendications particularistes et formes d'action millénaristes - un corporatisme remontant au XVIII e siècle couplé à un anarcho-syndicalisme hérité du XIX e.
Le trait dominant de la bataille contre la réforme des retraites n'aura pas été, comme le précédent Juppé d'il y a quinze ans, la « grève par procuration » mais une simple théâtralisation des multiples mécontentements qui traversent la société française, à la sortie d'une des crises économiques les plus sévères du siècle passé. Cette crise a été d'une violence que l'on a parfois tendance à sous-estimer : le recul de l'activité en 2009 est le plus fort que la France ait subi depuis l'après-guerre. La perte de 260.000 emplois dans la même année est la plus importante jamais enregistrée par les statisticiens de l'Insee. Sous le choc, la progression du revenu disponible des ménages a été divisée par cinq en deux ans. Pour toutes ces raisons, on pouvait s'attendre à ce que la force symbolique de la remise en cause de la retraite à 60 ans joue un rôle de catalyseur d'explosion sociale. La vraie énigme de 2010 est que tel ne fut pas le cas.
Ces « amortisseurs de conflit social » que représentent désormais les règles du service minimum dans les services publics sont loin d'expliquer à eux seuls le mystère. Il n'y a pas à proprement parler d'accord sur le service minimum à EDF, qui n'a pas connu de grèves avec coupures depuis plus de dix ans. En fait, ce qui a dissuadé tous les acteurs du mouvement antiréforme d'entrer dans une logique d'affrontement, autant au niveau des états-majors qu'à celui de la « France d'en bas », c'est le sentiment que la réforme était inévitable. L'investissement dans la grève apparaissait d'entrée à fonds perdus. Pour les salariés bénéficiant de régimes spéciaux, encore relativement épargnés, il aurait même pu être contre-productif. D'une certaine façon, le Parti socialiste, en laissant entendre qu'en cas de retour au pouvoir il reviendrait sur la loi si elle était votée, a encouragé cet attentisme.
Quant aux syndicats, y compris la CFDT, ils se sont comportés comme si l'important pour chacun d'entre eux était de se mettre dans la meilleure posture pour rafler la mise face au refus prévisible du pouvoir de renoncer à sa réforme. Car dans la culture syndicale française, historiquement sous influence cégétiste, il est bien connu que les salariés sont plus compréhensifs à l'égard de ceux qui perdent un combat ambitieux que de ceux qui savent se contenter d'un compromis raisonnable. La suite des événements semble leur donner raison puisque, malgré l'échec du mouvement social, les enquêtes d'opinion montrent une sensible remontée de la cote des syndicats auprès des Français. Leurs leaders auraient toutefois tort de se satisfaire de ce résultat circonstanciel. Car l'introuvable crise sociale de 2010 contient les germes d'une vraie crise du social en 2011.

Emporté prématurément l'an dernier par la maladie de Charcot, l'intellectuel anglais Tony Judt, devenu un des maîtres à penser de la gauche libérale américaine, avait fait de la France, depuis son passage sur les bancs de Normale sup, un de ses sujets de réflexion privilégiés. Dans un de ses articles (regroupés sous le titre « Retour sur le XX e siècle » aux Editions Héloïse d'Ormesson), il s'amusait de notre propension à disposer tout au long des autoroutes des panneaux d'information pour signaler aux conducteurs les sites remarquables qu'ils auraient pu découvrir s'ils n'étaient pas passés en trombe juste à côté. « Il y a une ironie évidente, notait-il, dans le fait qu'il vous est nécessaire de voyager sur des routes qui vous séparent rigoureusement des petits détails du paysage pour que l'on vous en livre une interprétation. » A bien des égards, la bataille des 60 ans a illustré jusqu'à la caricature cette forme de nominalisme hexagonal, caractéristique de notre système de relations sociales.
D'abord parce qu'elle s'est cristallisée presque exclusivement sur le chiffre hautement symbolique des 60 ans, conquête sociale de 1981. Une polarisation qui a éclipsé tous les « petits détails du paysage » de la retraite en France, un des plus complexes qui soient avec plusieurs centaines de régimes de base et quelques milliers de régimes complémentaires. Pour une grande partie des classes moyennes, le seul allongement de la durée de cotisation requise pour pouvoir prétendre à une pension à taux plein s'avère bien plus pénalisant que la prolongation de deux ans de l'âge légal. Pourtant, il n'avait pas vraiment fait débat, en 1993, lorsque le gouvernement Balladur en fit la base de sa réforme et la CFDT l'avait même promu comme son curseur privilégié, lorsqu'elle critiquait les modalités de la loi socialiste de 1982, déjà au nom de l'équité sociale. Si le PS de Martine Aubry allait au bout de sa promesse de rétablir les 60 ans en cas de retour au pouvoir, il y a fort à parier qu'il serait contraint de durcir encore ce critère au risque de repousser pour des salariés de plus en plus nombreux l'âge réel de départ à la retraite au-delà des 65 ans.
Une donnée chiffrée d'une autre sorte a occupé tout aussi abusivement le devant de la scène, celle de la participation aux cortèges des journées d'action. En forçant encore plus que de coutume leurs estimations du nombre de manifestants, pour atteindre des « scores » jamais vus sous la V e République, les centrales syndicales ont tenté de masquer ce qui est une tendance lourde dans notre paysage social : la baisse de la conflictualité, dans le public comme dans le privé. Depuis les années 1970, les journées individuelles de grève enregistrées chaque année n'ont presque jamais cessé de décliner, pour se situer, en moyenne, à un niveau historiquement bas, une courbe que n'a pas inversée le choc du plan Juppé en 1995. La concentration de l'essentiel de ses effectifs dans la fonction publique et dans six entreprises à statut (EDF, GDF devenu GDF Suez, RATP, SNCF, La Poste, France Télécom) a fourni pendant longtemps une capacité de blocage exceptionnelle à la CGT. C'est de moins en moins le cas, comme il est apparu tout au long de l'automne, ce qui pose un problème stratégique compliqué au secrétaire général cégétiste, Bernard Thibault. La doctrine revendicative de base de sa centrale, selon laquelle la grève paie toujours d'une manière ou d'une autre, s'en trouve sérieusement ébranlée. Les débats au sein de la CGT sur les conséquences de cette situation inédite n'ont, semble-t-il, jamais été aussi intenses qu'aujourd'hui.
A plus long terme et si elle se confirme, bien sûr, la panne de la grève au niveau national mettrait à mal cette autre grande fiction de notre vie publique qu'est le « dialogue social » à la française. « Les confédérations sontelles prêtes à sortir du double langage consistant à vanter les vertus du dialogue social tout en préférant, en pratique, la voie politique ? », s'interrogeait François Chérèque, devant les militants de la CFDT lors du congrès de Grenoble de juin 2006. Le fait est que, depuis le protocole de Grenelle, il y a quarante-deux ans, les principales « conquêtes sociales » ont été imposées par les pouvoirs publics, qu'il s'agisse des lois Auroux, de la retraite à 60 ans, du RMI ou des 35 heures. Les sujets majeurs comme la Sécurité sociale professionnelle, le travail des seniors et la pénibilité, sans parler des moyens de rétablir l'équilibre de la protection sociale ou de rendre plus efficace la formation professionnelle, l'une et l'autre gérées théoriquement sous le régime du paritarisme, paraissent durablement enlisés. Patronat et syndicats n'ont réalisé au cours des dernières années que quelques percées notables au niveau national, comme les accords sur les règles de la négociation collective de 2004, sur la représentativité syndicale et sur la « séparation à l'amiable » en 2008. A l'exception de ce dernier point, le seul sur lequel le Medef était demandeur, on ne peut pas dire qu'il s'agisse de questions très proches de la vie des salariés.
C'est bien là le risque du long épisode de la réforme des retraites. Que ce triomphe du « social spectacle » abuse les acteurs syndicaux eux-mêmes sur leur capacité actuelle à peser par le rapport de force sur les prochains chantiers à venir, qui passeront par la remise à plat de nombreux avantages acquis. Le social ne peut plus s'abstraire des contraintes économiques, sous peine de laisser l'Etat les lui imposer.


Il y a plus de 130.000 ans. Des hominidés naviguent jusqu'en Crète

Il s'agit de la "plus vieille preuve de navigation" au monde. Des pierres taillées mises au jour à Plakia, dans le sud de la Crète apportent la preuve que des ancêtres des hommes ont navigué il y a plus de 130.000 ans.
Des recherches archéologiques majeures ! A l'issue de deux années de fouilles autour de la plage de Prévéli à Plakia, petite commune du sud de l'île de Crète, une équipe gréco-américaine a mis au jour des pierres taillées paléolithiques, remontant de 700.000 à 130.000 ans.

La plus ancienne preuve de navigation au monde
Ces trouvailles, qui constituent la première preuve d'une installation d'hominidés sur l'île avant le néolithique (7.000 - 3.000 ans avant JC) apportent aussi "la plus ancienne preuve de navigation au monde."

Des outils qui témoignent de voyages
Des "haches" ont été trouvées près de vestiges de "plate-forme marines remontant à au moins 130.000 ans (...) ce qui apporte la preuve de voyages marins en Méditerannée des dizaines de milliers d'années plus tôt que ce que nos connaissances établissaient jusque là", souligne aujourd'hui le ministère de la culture grec.

Des outils retrouvés qui renvoient à des populations d'"homo erectus et homo heidelbergensis."