TOUT EST DIT

TOUT EST DIT
ǝʇêʇ ɐן ɹns ǝɥɔɹɐɯ ǝɔuɐɹɟ ɐן ʇuǝɯɯoɔ ùO

mercredi 30 novembre 2011

L’euro a la peste, c’est Moody’s qui nous le dit

L'agence Moody's a l'intention de dégrader 87 banques européennes, la plupart dans la zone euro. Un épisode de plus qui montre que la crise de l'euro s'est généralisée. La défiance des investisseurs atteint tous les placements 

Chacun connaît la fable des animaux malades de la peste : « ils ne mourraient pas tous, mais tous étaient frappés ». Les animaux d’aujourd’hui sont les banques et la peste moderne la difficulté à emprunter. Et c’est l’agence Moody’s qui annonce la maladie lorsqu’elle annonce son intention prochaine d’abaisser les notes de …87 banques  et 5 pays de l’Union européenne. Dans le tas, on trouve tous les fleurons de la finance de la zone euro, de BNP-Paribas à Unicredito en Italie et pas moins de 21 établissements espagnols.

Le mal étant répandu chez ces « pelées, ces galeuses », les pauvres (!) banques ne peuvent plus lever d’argent ! Un joli calcul du Financial Times nous révèle ainsi que, n’ayant pu se refinancer sur les marchés, il leur manquerait la bagatelle de 287 milliards d’euros pour boucler l’année. Heureusement, le guichet de la banque centrale européenne leur est ouvert, en attendant qu’elle vendent leurs activités non stratégiques pour combler le trou. Le « crédit Crunch » est évité de justesse.

Le mal, c'est encore Moody's qui nous le dit, est venu de la crise des dettes souveraines. La même agence a placé la France et son Triple A sous surveillance. Un péripétie nous explique un économiste très proche de la finance mondiale: « Jusqu’en juillet, on pouvait dire qu’il s’agit d’une crise ponctuelle : de la Grèce, du Portugal de l’Italie… Mais la zone euro a brisé successivement trois tabous : on disait qu’un défaut d’un Etat européen était impossible, la Grèce démontre que si ! On disait que le CDS (credi default sawps) assurait contre un défaut, l'accord sur la réduction de 50% de la dette grecque montre que non ! Et au dernier G20, on a évoqué publiquement qu’une sortie, réputée impossible, de la zone euro, était envisageable. »

Du coup, plus personne ne veut prêter de l’argent aux Etats et aux banques qui ont prêté aux mêmes Etats, y compris l’Allemagne. Notre économiste raconte :«  j'étais en Chine il ya quelques semaines. mes interlocuteurs me disaient: on ne comprend pas comment fonctionne la zone euro. Résultat, quelques jours plus tard, Klaus Regling, le patron du FESF est venu récolter des fonds, il est reparti sans rien ». Un banquier place maintenant ses espoirs dans l'aggravation de la crise: « lorsque la zone euro sera au bord de l’éclatement, la Banque centrale pourra intervenir sans entrave, et, enfin, avec l’accord des Allemands. Pourvu que cela ne dure plus longtemps !»

Campagne de crise

Le silence pèse aussi lourd qu'à la veille d'une guerre. Impressionnant et vertigineux : personne, jusqu'au plus haut de l'État, ne sait ce qui va se passer demain matin, avant Noël, avant la présidentielle. Personne n'ose même confier qu'il travaille sur un scénario noir, de peur que le seul fait de l'évoquer ne le déclenche. On marche au bord du précipice en croisant les doigts...

Au-delà des accusations ressassées contre les fauteurs de dette, la crise chahute le débat présidentiel. Elle permet au Président de garder l'initiative et de faire de chaque sommet et de chaque discours - le prochain, demain, à Toulon - le théâtre d'un nouveau suspense. C'est son seul mérite.

Pour la gauche, elle est un vrai casse-tête. Une récession ou une hausse des taux d'intérêts, du seul fait qu'elles sont possibles, obligent à revoir le projet. Un petit point en plus ou en moins se chiffrerait en dizaines de milliards.

François Hollande ne peut pas l'ignorer. Il le peut d'autant moins qu'il n'y a ni inflation ni dévaluation pour retrouver des marges de manoeuvres. Son principal levier pour trouver quelques moyens supplémentaires reste la justice sociale et fiscale.

Il n'est donc pas étonnant qu'il prenne ses distances avec le projet socialiste ou avec l'accord avec les écologistes, dont l'encre sèche encore. Ce faisant, il distille une sorte de message subliminal selon lequel il ne tiendra pas ses promesses. Il subit les débats plus qu'il ne les initie, comme sur l'énergie.

François Hollande va devoir dire vite ce qu'il veut et peut faire, autrement qu'en corrigeant ce qu'il a signé la veille ou qu'en réagissant aux critiques de ses alliés !

Union sacrée ?

Pour la droite, le fait que tous les pays, y compris l'Allemagne, pourraient perdre leur note n'est pas une consolation. Victime de la crise et de sa politique fiscale, elle ne peut plus réduire beaucoup la dépense publique sans prendre le risque d'accélérer la récession et de tarir la ressource fiscale. Elle ne peut pas davantage relancer l'économie et combattre le chômage par le déficit.

Pour Nicolas Sarkozy, l'autre difficulté tient à l'Europe. Les peurs qu'inspire la crise, et pas seulement en France, poussent au repli, au protectionnisme, voire à la sortie de l'euro. Or, la seule solution consiste à abandonner une part de souveraineté pour mutualiser nos politiques et porter nos fardeaux entre Européens. Même si l'opinion témoigne d'une conscience aiguë de la crise, cette contradiction sera difficile à dépasser dans l'isoloir.

Entre les deux, François Bayrou, dès ce midi, va proposer un chemin, le même qu'il y a cinq ans, lorsqu'il diagnostiquait avant tout le monde la malignité du cancer de la dette. Moins pris au dépourvu lorsque la crise est venue, il rêve d'une union des bonnes volontés au moment où la gauche est rappelée à l'ordre par son extrême gauche et la droite par son extrême droite. En témoigne le retour de thèmes - l'immigration, la délinquance... - qui détournent de l'enjeu central.

Faut-il rêver d'une union sacrée regroupant les modérés de tous bords ? La crise y pousse. Mais il faut mesurer le risque d'un front impopulaire : son échec signifierait qu'il ne reste comme solution que les extrêmes.

Le cycle infernal de la crise


Annonçant de gros nuages pour 2012, l’OCDE, le monsieur météo de l’économie mondiale exhorte les gouvernements européens à durcir les plans de rigueur. Cette austérité décourage la consommation et l’investissement, pousse les entreprises à comprimer les effectifs, grossit les files d’attente à Pôle emploi et aux Restos du cœur. Les politiques de non-remplacement de fonctionnaires et de départs en retraites retardés, les travaux reportés au nom de la rigueur signifient autant de postes perdus pour les jeunes. Cette rigueur pèse d’abord sur les classes moyennes, déterminantes pour entretenir une dynamique économique et un équilibre social. Elles sont menacées aujourd’hui de déprime et de déclassement.

La rigueur aggrave la crise. Mais la crise s’aggraverait également si les États et les collectivités continuaient à dépenser ou à emprunter à prix d’or l’argent qu’ils ne possèdent pas. Les pays européens sont engagés dans un cycle infernal qui rappelle furieusement la crise de l’avant-guerre. La réponse miracle à cette situation n’existe pas plus à Berlin qu’à Bruxelles ou à Lourdes. Surtout si nos dirigeants continuent de privilégier leurs intérêts intérieurs au lieu de gouverner l’Europe, de polluer leurs programmes électoraux avec des sujets annexes ou anecdotiques, de ne rien décider pour redonner vie à l’euro. La « prospérité » des Restos du cœur n’est pas seulement une fatalité économique. Dans cette crise, la responsabilité des politiques est lourdement engagée.

Mineurs, sujet majeur

Pour les adolescents d’aujourd’hui, 1945, c’est un autre temps. Les adultes ne leur répètent-ils pas qu’«à cette époque» les âges des enfants ne correspondaient pas forcément à ceux d’aujourd’hui. Le temps de l’enfance court sans doute plus vite au XXI e siècle mais l’impunité dont il bénéficie devrait-elle être rétrécie pour autant? C’est l’approche de l’UMP qui rêve d’en finir avec l’ordonnance qui, depuis les lois adoptées à la Libération, protège résolument les mineurs. Une logique mécanique, assénée par des figures de la droite populaire qui l’assimile à un bon sens apparemment élémentaire: si un mineur est capable de commettre un acte criminel ou délictueux, alors il est capable d’endurer la punition qu’encourt une personne majeure. Les (très) jeunes ados seraient désormais des petits adultes et devraient être considérés comme tels par la justice.

Un tel raisonnement pourrait n’avoir, a priori, rien de monstrueux. Si on s’en tient aux violences sur les personnes perpétrées par des gamins effrayants qui ne respectent ni la dignité, ni parfois la vie (comme l’assassin d’Agnès) de leurs victimes, la tentation est grande de préconiser des méthodes radicales pour les empêcher de nuire. Il est bien évident que l’angélisme n’est pas pertinent avec des petits caïds qui terrorisent leur entourage avant même d’avoir mué, et qu’il faut bien neutraliser. Mais faut-il se caler sur ces cas extrêmes, comme le font les ultras de tous bords, pour définir le droit?

Le problème d’une société civilisée, c’est celui de sa norme juridique, parce qu’elle lui renvoie une certaine image qu’elle se fait d’elle-même. La France aurait-elle à ce point peur de la jeunesse qu’elle a engendrée pour prévoir un code pénal spécifique à partir de l’âge de 12 ans? Outre l’effet d’annonce qui joue délibérément sur le spectaculaire puisque la responsabilité pénale est déjà fixée à 13 ans seulement, cette mesure aurait les allures d’une fuite désespérée vers le tout répressif. Une telle option reviendrait, pour une nation comme la nôtre, à baisser les bras devant l’épreuve qui nous est collectivement imposée. Comme l’a très justement dit Nadine Morano, il ne faudrait pas oublier que «ce sont les parents qu’il faut éduquer, aider, accompagner». Une mission à laquelle un pays ne saurait se dérober sans perdre une part de son âme. La justice, c’est punir, oui, c’est protéger, oui, mais c’est aussi réparer. Les victimes, d’abord - évidemment - mais aussi ceux qui les ont agressées, surtout quand ils ont encore la vie devant eux.

La zone euro débloque un prêt vital pour la Grèce

Les ministres des Finances ont approuvé le versement d'une nouvelle tranche d'aide de 8 milliards d'euros pour aider le pays à sortir de l'impasse.
Pour un temps, Athènes peut souffler. Au terme d'une réunion à Bruxelles, les dix-sept ministres des Finances de la zone euro ont donné leur feu vert pour le versement de la sixième tranche d'aide à la Grèce. D'un montant de 8 milliards d'euros, celle-ci doit permettre d'épauler le pays, dont la dette publique a récemment passé la barre des 160% du PIB. Dans un premier temps, la Grèce recevra 5,8 milliards de la part de la zone euro, le reste dépendant encore de l'approbation du Fonds monétaire international (FMI).
Très attendu, le déblocage de cette enveloppe s'inscrit dans le cadre du plan de 110 milliards d'euros décidé en mai 2010. Cette décision permet surtout de mettre sur les rails le second plan de sauvetage préparé fin octobre, qui doit être finalisé entre le gouvernement grec et les créanciers privés début 2012.

Un gage de confiance

Pour le nouveau gouvernement grec, cette décision s'apparente aussi à un gage de confiance de la zone euro concernant la mise en oeuvre des mesures d'austérité auxquelles cette aide étaient conditionnée. Athènes n'a d'ailleurs pas ménagé ses efforts en amont de la réunion du jour. Dans un communiqué diffusé cette après-midi, Evangélos Vénizélos, le ministre grec des Finances, a ainsi assuré que «toutes les conditions nécessaires» en vue du nouveau programme d'aide avaient été réunies.
Il faut dire que le déblocage de cette tranche avait été repoussé à plusieurs reprises. Les dix-sept avaient donné une première fois leur feu vert de principe à son versement avant la démission du gouvernement socialiste de Georges Papandréou, remplacé depuis par un gouvernement d'union nationale dirigé par Lucas Papademos. Toutefois, ils avaient suspendu leur approbation finale à une exigence conjointe de la zone euro et du FMI de voir les trois principaux partis politiques grecs soutenant la nouvelle équipe dirigeante promettre d'appliquer les réformes structurelles précédemment décidées. Or, les trois chefs des principaux partis, -dont le leader de la droite hellénique Antonis Samaras, jusqu'alors très réticent-, se sont finalement engagés dans cette voie.

Lana Peters : la fille unique de Staline est morte

Svetlana Staline de son premier nom est morte lundi des suites d'un cancer du colon dans une petite ville du Wisconsin, à 85 ans. Retour sur la vie de la dernière enfant du « Petit père des peuples ».
Son patronyme aura été tout au long de sa vie un fardeau. Au Wisconsin State Journal, elle dira en 2010 : « peu importe où je vais, je serai partout la prisonnière politique du nom de mon père. » Lana Peters, née Svetlana Staline, est morte le 22 novembre, selon le New-York Times, d'un cancer du colon à l'hôpital de Richland County, dans l'état rural du Wisconsin où elle avait trouvé refuge depuis les années 1990. La fille unique de Joseph Staline a trouvé le calme, une chose qu'elle n'avait connue qu'à de rares occasions au cours de ses 85 années d'existence.

"Un homme simple, rustre, très cruel"

Svetlana Staline voit le jour en février 1926 à Moscou, de l'union de Joseph Staline et de sa seconde épouse. Les premiers tourments de la jeune fille ne se font pas attendre. Alors qu'elle n'a que six ans, sa mère se suicide. Un épisode qu'elle n'oubliera jamais – cela va de soit. Auprès de son père, l'amour ne manquera pas pour la plus jeune des enfants Staline. Dans ses deux livres autobiographiques, Svetlana dresse le portrait d'un père affectueux qui aimait son « petit moineau » pour ses cheveux roux et ses tâches de rousseurs. Malgré cette tendresse, elle décrit son père comme « un homme simple, rustre, très cruel ».
À partir de 1941, et le début de la seconde guerre mondiale pour l'URSS, la relation père-fille se détériore. La jeune fille de 16 ans s'amourache d'un cinéaste juif, de 20 ans son aîné. En 1943, Staline, qui désapprouve cette liaison, l'oblige à rompre les fiançailles et envoie l'homme dans un goulag sibérien. Après des études forcées d'Histoire, de littérature soviétique et d'anglais, elle épouse en 1945 Grigory Morozov, juif lui aussi, qui lui donnera un fils, Joseph. Deux ans plus tard, ils divorcent.

La fuite en toute "détente"

Son second mariage, tout aussi éphémère car ils divorcent en 1950 peu de temps après la naissance de Lekaterina, sera néanmoins beaucoup plus « politiquement correct ». Elle épouse en 1949 Louri Jdanov, fils de Andreï Jdanov, numéro trois du Parti communiste de l'Union soviétique mais aussi instigateur de la doctrine du même nom (reconnaissant la disposition du monde en deux blocs antagonistes) et qui marque, avec la doctrine Truman, le début de la Guerre Froide.
Staline, en fin de règne, entretien d'ailleurs des relations de plus en plus glaciales avec Svetlana. En 1953, quand « l'homme de fer » du Kremlin décède, elle change une première fois de nom en reprenant celui de sa mère, « Alliluyeva », afin d'échapper tant bien que mal à son lourd patronyme en temps de déstalinisation. Les pressions sur sa personne sont multiples et quand l'occasion de prendre la tangente se présente, elle n'hésite pas une seconde. En 1967, alors que son compagnon indien - que les officiels russes lui ont interdit d'épouser - meurt, elle profite de l'autorisation de quitter le territoire de l'URSS afin de l'inhumer, pour se rendre à l'ambassade américaine et demander l'asile politique.
Entre soviétiques et américains, l'heure est à la « détente ». Les américains hésitent à accéder à la requête de Svetlana Staline de peur de détériorer les relations diplomatiques entre les deux superpuissances. Mais le bénéfice d'image qu'ils peuvent retirer de cette défection historique est trop grand et Svetlana arrive aux États-Unis la même année après un bref crochet par l'Italie et la Suisse.

Le retour aux sources soviétiques

Seule (ces deux enfants sont restés à Moscou), elle tire un trait sur sa vie d'avant. Elle épouse William Peters en 1970. Ce troisième mariage ne sera pas plus réussi que les deux précédents et donnera naissance à une seconde fille, Olga. Elle divorce en 1973, mais a gagné une nouvelle identité, qui l'éloigne de ses origines russes : elle est désormais Lana Peters.
La vente de ses deux autobiographies, Twenty Letters To A Friend (Vingt-deux lettres à un ami, 1967) et Only One Year (Juste un an, 1969), la met à l'abri du besoin. Mais ce brusque enrichissement, bien loin du collectivisme soviétique, ne lui réussit pas. En 1984, Lana décide de retourner en URSS pour retrouver Joseph et Lekaterina, qu'elle n'a pas revues depuis son départ précipité. Elle s'installe sur les terres natales de son père, à Tbilissi, en Géorgie. Ses deux enfants ne sont malheureusement pas très enclins à profiter d'un mère absente depuis 17 ans et devenue depuis indésirable, même sur les bords de la mer Noire. Incapable de se réadapter à la vie en URSS, elle sollicite en décembre 1985 de Mikhail Gorbatchev l'autorisation de quitter le pays. En avril 1986, elle est de retour en Amérique.
Son argent dilapidé, elle terminera sa vie dans l'anonymat et le calme. Une vie romanesque dictée par le nom tristement célèbre d'un des pires despotes du XXe siècle.

Le jeu de François Hollande vis à vis de François Bayrou

"On ne règle pas une question d'alliance entre deux tours d'une présidentielle." En tendant la main, sous condition, à François Bayrou, lundi 28 novembre, François Hollande a appliqué son principe, édicté en avril 2009 dans un entretien à L'Express. L'ancien premier secrétaire du PS, qui démarrait sa campagne pour 2012, pressait déjà le président du MoDem de faire le point sur leurs "convergences".

M. Hollande suivait alors une position isolée et risquée au sein du PS, où la perspective d'une alliance avec le centre avait été massivement condamnée lors du congrès de Reims, en novembre 2008. Le député de Corrèze était alors convaincu que la main tendue de Ségolène Royal en direction du centriste, entre les deux tours de la présidentielle de 2007, n'avait pas abouti car elle était survenue trop tard, et avait le tort de "renvoyer aux combinaisons, aux débauchages de dernière minute".
En septembre 2010, François Hollande était toujours persuadé que le futur candidat PS à la présidentielle devra veiller à "maintenir possible" le "basculement" de M. Bayrou "vers la gauche".
HOLLANDE SUIT "UNE POSITION COHÉRENTE"
Un an plus tard, une fois désigné pour représenter le PS à la présidentielle, le député de Corrèze a suivi cette ligne de conduite. Pour élargir le rassemblement autour de lui, après avoir noué récemment un accord électoral avec les écologistes, le candidat s'est dit prêt à enrôler le président du MoDem dans sa majorité s'il remporte l'élection présidentielle, dans l'hypothèse où le centriste "sort de l'ambiguïté" en appelant à voter pour lui au second tour.
"Si François Bayrou fait un choix – nous verrons lequel – au second tour, eh bien il sera dans la majorité présidentielle qui se sera constituée autour du vainqueur du second tour, s'il a appelé [à voter] pour le bon candidat, sous-entendu celui que je pourrais représenter", a déclaré M. Hollande sur RMC Info et BFM TV.

Le 20 novembre, son directeur de campagne, Pierre Moscovici, avait déjà parlé de M. Bayrou comme quelqu'un d'"estimable". En posant dès maintenant les conditions d'une éventuelle alliance avec les centristes, le candidat du PS "suit une position cohérente", estime Frédéric Dabi, directeur du département opinion publique de l'IFOP, interrogé par Le Monde.fr. "François Hollande poursuit sa logique de rassemblement", commencée quand il était à la tête du PS, appliquée lors de la primaire et avec les écologistes.
"Rassembler la gauche et le centre peut lui permettre d'incarner l'alternance en 2012", analyse M. Dabi, qui juge tout de même "relativement prématuré" de la part de M. Hollande "de se projeter dans le second tour, alors que le premier est encore loin et que les Français ne se préoccupent pas encore de la présidentielle".
BAYROU SENT LE PIÈGE
Le président du MoDem, qui doit officialiser sa troisième candidature présidentielle le 7 décembre, appelle de ses voeux une "majorité centrale" pour gouverner la France, qui s'ouvrirait aussi bien à la droite qu'à la gauche, mais marque pour l'heure son "indépendance". Comme en 2007. Mais un facteur a toutefois changé  depuis : M. Bayrou, qui n'avait pas donné de consigne officielle de vote entre les deux tours de l'élection présidentielle de 2007, a assuré qu'il proposerait "un choix clair" en 2012.
Soulignant que "pour l'instant", le centriste "est dans une ambiguïté dont il n'est pas sorti", M. Hollande tente de forcer M. Bayrou à prendre position entre lui et Nicolas Sarkozy, dès maintenant. D'autant que dans le camp du socialiste, on est convaincu qu'"au second tour, il choisira le vainqueur", comme l'a confié Pierre Moscovici au JDD.
Flairant le piège de se présenter comme un candidat ayant intériorisé son élimination au premier tour de la présidentielle, le centriste n'a pas souhaité répondre directement à cette proposition d'ouverture. Courtisé également par l'UMP, M. Bayrou a laissé ses lieutenants renvoyer la balle dans le camp du PS. M. Hollande n'est pas "automatiquement le représentant du changement au second tour", a fait valoir la première vice-présidente du MoDem, Marielle de Sarnez, dans Le Figaro. "Si François Hollande appelle à voter pour François Bayrou au second tour, il sera le bienvenu dans une majorité présidentielle avec nous…", a renchéri l'eurodéputé Jean-Luc Bennahmias.
"SÉCURISER" L'ÉLECTORAT CENTRISTE
Après avoir récolté plus de 18 % des voix au premier tour de 2007, M. Bayrou est aujourd'hui crédité d'environ 7 % des intentions de vote dans les derniers sondages. Une bonne partie étant passée chez le candidat du PS, qui pourrait avoir envoyé un message à ces électeurs centristes en lançant son appel en direction de M. Bayrou. "François Hollande attire beaucoup d'électeurs de François Bayrou en 2007. Près d'un quart voteraient aujourd'hui pour lui au premier tour. Par ailleurs, d'après la structure sociodémographique des électeurs de M. Hollande, on se rend compte qu'un bon nombre peuvent être tentés de voter pour le centre. Sa sortie peut donc être un moyen de 'sécuriser' ces électeurs dans un vote en sa faveur dès le premier tour", estime le directeur du département opinion publique de l'IFOP.
En essayant de régler la question des alliances plus de cinq mois avant le premier tour de la présidentielle, François Hollande prend aussi le risque de froisser ses alliés et l'aile gauche du PS. Le Front de gauche a dénoncé, lundi, une "dérive centriste" du candidat socialiste, qui "tire une balle dans le pied de la gauche" et "doit dire clairement s'il veut discuter avec le Modem ou le Front de gauche".
Plus radical, le candidat du Front de gauche à la présidentielle, Jean-Luc Mélenchon, a notamment estimé sur France Inter, mardi 29 novembre, que "le trait d'union que veut faire François Hollande avec François Bayrou aboutit à un divorce avec la gauche", assurant de nouveau que lui et ses alliés communistes "n'iron[t] pas dans quelque gouvernement que ce soit avec les centristes car le programme de François Bayrou n'a rien à voir avec la gauche".

Sénat : la commission des lois adopte le droit des vote des étrangers aux élections locales

La commission des Lois du Sénat, à majorité de gauche, a adopté mardi une proposition de loi accordant le droit de vote aux élections municipales des étrangers hors UE résidant en France, a annoncé la commission. Cette proposition de loi, villipendée par la droite et jugée "hasardeuse" par le président de la République, Nicolas Sarkozy, sera examinée en séance publique au Sénat le 8 décembre.
Elle exclut l'accès des étrangers aux fonctions de maire ou d'adjoint ou leur participation à l'élection des sénateurs.
Dans un communiqué, la commission des lois dit avoir considéré "que l'extension continue du droit au suffrage était le cheminement historique de la démocratie et constituait un facteur de renforcement de la cohésion sociale".
Pour elle, cette réforme "serait un gage d'équité, dans la mesure où elle permettrait de rapprocher les droits conférés aux étrangers communautaires [qui disposent, depuis 1992 et le traité de Maastricht, du droit de vote et d'éligibilité aux élections municipales] et ceux des étrangers" hors UE.
La commission a adopté la proposition de loi constitutionnelle issue des groupes de gauche votée par l'Assemblée nationale en mai 2000. Ce texte n'a cependant aucune chance d'être voté sous cette législature. La commission a en effet dû adopter un amendement "rédactionnel" rendu nécessaire par l'ancienneté de la proposition de loi afin de tenir compte des articles de la Constitution créés depuis cette époque. Le Sénat ne pourra donc pas voter en séance ce texte "conforme" à celui issu de l'Assemblée nationale, ce qui aurait rendu son vote définitif.

ALLEZ C'EST PARTI ! DES LOIS À LA CON, PROPOSÉES PAR DES CONS DÉMAGOGIQUES.

mardi 29 novembre 2011

Les Grecs ébranlés dans leur dignité

Qu'ils galèrent, qu'ils résistent ou qu'ils ne soient pas vraiment touchés par la crise, les Grecs - tous milieux confondus - se sentent ébranlés dans leur dignité, rapporte l'ethnologue Panagiotis Grigoriou.
  Catherine a invité beaucoup de monde chez elle samedi soir. C'était pour fêter la Sainte-Catherine du 25 Novembre. Par tradition, on se retrouve ainsi, entre parents et amis. Jadis, et du temps de l'après guerre (de 1940), on faisait dans la frugalité. Une sucrerie, un verre de liqueur et des vœux sincères. Et sans invitation, de toute façon, même le téléphone fixe, n'existait pas pour tout le monde. Il suffisait sinon, de se rendre à la demeure concerné de l'ami ou du parent, au soir de sa fête et frapper à la porte. Au fil des années, notre sociabilité s'est enrichie. Après tout, nous nous sommes élevés au rang des nations prospères et développées. « La Grèce désormais puissante ...», selon les déclarations légendaires du Crime Minister Simitis, au moment de l'entrée dans l'euro. Entre temps, il y a eu le téléphone, la télévision et la voiture garée devant la porte.


Pendant même la courte période de notre hystérie historique (eniron 1989-2009), autrement dit, nos …. vingt foutaises, ces invitations à la fête, y compris chez Catherine, se transformèrent presque en potlatch, la cérémonie en moins. Plus précisément, les dons et les contre-dons, les échanges ostentatoires sont devenues monnaie courante. Pour les foyers qui invitaient, c'était à chaque fois le casse-tête. Proposer le meilleur repas, le plus riche, calories inclues, le plus cher, dans la mesure du possible et souvent aussi, de la carte bancaire. Les invités quant à eux, apportaient à l'occasion, des cadeaux à la très grande hauteur des faux enjeux. Entre convives, on comparait alors les cadeaux entre eux, puis les tenues vestimentaires, les plats et les vins. Agapes illusoires, moments comestibles, histoire courte. On finissait par s'en rendre compte à force. Déjà certains optaient pour ne pas fêter. Se retrouver en famille nucléaire, ou entre deux bons amis seulement, et c'est tout. Sauf Catherine.

Je me souviens de cette même fête, il n'y a pas si longtemps. La millésime 2008 de chez Catherine se consommait encore sans modération. Repas et vin de qualité, discussions et classe assez moyennes. La dernière voiture de la cousine, gérante d'un magasin de vêtements, les dernières vacances d'été dans les Cyclades de la pharmacienne, Noël suivant à Paris pour Catherine et son mari kinésithérapeute, et l'embauche (non déclaré) de la nouvelle femme de ménage chez Mr et Mme A….poulos, tous deux, commerciaux dans une concession automobile. Et bien-sur, docteur Stratos, le voisin gynécologue se trouvant entouré de toutes les femmes de la soirée en quête scientifique : « Connaissez-vous un confrère qui pratique la chirurgie esthétique peut-être ? ».

En 2011, Catherine est au chômage et les affaires du kinésithérapeute sont bien coincées. Elle a donc préparé un buffet froid. Les convives ont apporté des objets usuels et leurs vœux sincères. Le vin fut certes petit, mais les discussions étaient grandioses. La cousine vient de faire appel à un service de genre nouveau pour sa voiture de 2008. L'homologation en sous-motorisation. Il y a désormais des bureaux New Age de défiscalisation. Car les derniers papandréismes, ont imposé aux voitures de plus de deux litres de cylindrée, une vignette avoisinant les mille euros, et d'une taxe dite exceptionnelle de 270 euros en plus. Toutefois, la législation permet de passer à une sous-motorisation jusqu'à 25% de celle d'origine, après homologation et évidemment après contrôle technique. La cousine prétend que cela vaut le coup. Ce nouveau commerce … dans les arbres à cames de la crise, se voit facturé environ deux mille euros. Mais souvent, la sous-motorisation est tout simplement fictive. Tout comme le contrôle technique, faisant office de passage aux mines. Sauf les certificats, en règle authentique. Les réseaux, se mettent en place apparemment en collaboration avec les tenants ou les employés des centres du contrôle technique. Le gouvernement entend donc poser des cameras pour prendre en photo et de tous les côtés, les véhicules passant le C.T. et ceci dès l'été 2012. Et alors ?

En outre, le magasin de vêtements de la cousine de Catherine a fait faillite en septembre. Plus personne n'achète dans son quartier ses vêtements chers. Elle redémarre, une tentative de la dernière chance, nous explique-t-elle. Changement de nom commercial et de marchandise. Désormais, elle vend de la lingerie coquine et des accessoires. « Vous savez, les femmes n'iront pas faire leurs courses dans les sex-shop des quartiers du centre, et par les temps qui courent elle ont des besoins formels ». La pharmacienne a baissé son regard et le gynécologue a ri.

Chez les A....poulos les choses vont mal aussi. Ils ont remercié leur femme de ménage, madame Alyona. Sur dix foyers dont elle s'occupait du ménage, les sept ont été perdus. Elle a expliqué aux A...poulos qu'avant Noël, elle retournerait en Ukraine. Elle projette une nouvelle immigration vers la France cette fois, accompagnée de son frère pour l'été 2012. Elle a déjà retiré de la banque ses maigres économies. Dix sept ans de travail dur. Les A...poulos lui ont offert une certaine somme en guise d'indemnités de licenciement, même si elle n'était pas déclarée. L'épouse A...poulos perçoit le quart de son salaire depuis Août, son mari vient d'être licencié. Le concessionnaire qui ne vend quasiment plus rien, a du mal à s'en sortir. Ne pouvant pas verser les indemnités de licenciement, il a proposé comme alternative, soit un chèque antidaté, et potentiellement en blanc, soit une voiture d'occasion. L'époux A...poulos a accepté, le mal au cœur. Il sait que la revente sera difficile, une Ford deux litres et mille soucis.

Ces pratiques, sont connues également par la presse ces derniers mois. Le journal économique Imerisia (27/11/2011), souligne la « nécessité » de ce nouveau type … d'indemnités de licenciement dans le commerce automobile. Ses rédacteurs rapportent, qu'une concession moyenne pour pouvoir fonctionner (frais, fournisseurs, salaires, imposition) a besoin de quarante mille euros par mois au moins, somme difficile à réaliser depuis plus d'un an. Du coup, pour pouvoir verser au moins une partie des salaires aux employés, les entrepreneurs ne versent plus la TVA, ni les cotisations patronales. Les dernières taxes de l'automne, sur leurs biens immobiliers professionnels s'élevant à plusieurs milliers d'euros, les conduisent à mettre la clef sous la porte avant Noël. Le même journal, souligne que selon les chiffres du ministère de l'économie, la vignette automobile durant les sept premiers mois de 2011, a rapporté au Trésor, 118 millions d'euros, au lieu de 518 millions durant la même période de l'année 2010. Les automobilistes circulent soit sans vignette, bravant les autorités, surtout en Grèce rurale, soit en déposant leurs plaques immatriculation aux préfectures, immobilisant ainsi leurs véhicules. Par analogie, plus d'un million deux mille véhicules circulent sans assurance, soit 15% du parc automobile de notre protectorat. Ce qui diminue également les recettes des impôts. En effet, l'effondrement se généralise. Les impôts ne rapportent plus les recettes espérées. Y compris la TVA et la TIPP. Non pas à cause d'une désobéissance fiscale (elle existe aussi et elle prend de l'ampleur), mais parce que les sujets de la Baronnie sont à sec. A tel point que le directeur de la Banque centrale grecque, Provopoulos, ami de Papadémos se voit obligé d'alerter (qui ?) que la capacité d'imposition des citoyens est dépassé. Selon ses informations, les retraits massifs des dernières sommes des livrets et autres comptes des particuliers et des entreprises servent à payer les impôts. Et bien évidement, ceux qui depuis toujours ont escroqué le fisc, ayant des dettes s'élevant à certaines sommes colossales, ne sont guère touchés, hormis certaines arrestations ces dernières semaines.

D'autres pratiques nouvelles se généralisent. Certains de ces profiteurs, parfois en difficultés, se débarrassent de leurs luxueux 4x4 et autres limousines, en versant deux à cinq mille euros … aux bandes de voleurs, afin d'effectuer le travail... proprement. Ensuite, ils se retournent vers les assureurs pour se faire indemniser, sachant que le prix de vente sur le marché réel de l'occasion pour ce type de véhicules s'effondre. Les compagnies d'assurance quant à elles, méfiantes et pour cause, introduisent leurs hommes dans les réseaux des trafiquants et des voleurs, pour obtenir les informations nécessaires et ainsi détecter les vraies-fausses déclarations.

Mais chez Catherine, nous avons surtout commenté, les dernières décisions de la justice, mettant en cause la manière par laquelle, la taxe sur l'immobilier est perçue, c'est à dire par les factures de l'électricité. Le gynécologue en chef, au sein d'une clinique privée, avoue ne pas être vraiment touché par la crise, et ainsi il explique que pour cette raison il a payé sans problème. Mais, il est autant indigné que les autres. « J'ai honte de vivre dans notre pays, ils nous ont enlevé notre dignité..

Justement, le journal Elefterotypia (dimanche 27/110), fait état de ces Robin de l'électricité, ces syndicalistes électriciens, qui dans certains départements en collaboration avec les activistes du mouvement «je ne paie pas», rétablissent le courant, d'abord chez les chômeurs, les retraités et les malades. Vassilis Sarandopoulos, membre du mouvement, explique que ce programme commun d'entente et d'action avec les syndicalistes électriciens, est une obligation citoyenne après la pression ressentie, émanant de la population. « Les gens ont la rage, ils veulent s'organiser et répondre par des actions de résistance, même si nous ne pouvons pas encore parler de Front». En tout cas, ces Robin des poteaux électriques, ont été suivis dans la région Veria (au Nord du pays), par les journalistes de la presse norvégienne et par ceux de l' Associated Press. Les journalistes ont été enthousiasmés.

« C'est de la guérilla urbaine – ont ils dit - et nous avons répondu qu'il s'agit plutôt de la réappropriation de notre propre dignité »(Elefterotypia 27/11/2011).

Les convives de la Sainte Catherine semblaient préoccupés par la situation, mais pas abattus. Finalement, je pense que plus significatif que ces petits et grands moments difficiles ou bien même dramatiques de la classe moyenne, (et bien entendu de l'ensemble du monde du travail), c'est la perte de la dignité, ressentie comme telle par une population de plus en plus large, dépassant pour le moment même, certains clivages de classe.

Allez, bientôt la Saint-Nicolas …. D'autres plongent déjà dans les poubelles.

Mais où les riches Grecs cachent-ils leur argent ?

Alors que leur fortune est menacée par les réformes fiscales et la perspective d'un retour à la drachme, les riches Grecs rivalisent d'imagination pour trouver des solutions pour préserver leurs économies, et le taux "d'évaporation" des euros du circuit officiel ne cesse de s'accélérer

La Grèce, un pays de pauvres ? Pas seulement ! Un certain nombre d'ultra-riches ont profité des années de vaches grasses pour se bâtir une fortune qu'ils aimeraient préserver en dépit de la crise.
Ils craignent en effet un nouveau tour de vis fiscal du gouvernement, ou une hyperinflation causée par une éventuelle sortie de l'euro ce qui dévaluerait considérablement leurs avoirs. Ils cherchent donc à placer leurs économies en lieu sûr et le montant des transferts d'argent vers l'étranger s'est accéléré ces derniers mois. 

Solution n°1 : le coffre-fort

Si un secteur se porte bien en Grèce, c'est bien celui des coffres-forts. Les achats ont bondi de 40% cette année, et ce malgré les avertissements de vendeurs comme Dimitris Andreadakis, cité par le Global Post : "Ne faites pas ça, c'est dangereux. Des voleurs peuvent venir chez vous et vous menacer avec une arme à feu". Selon Pétros Doukas, à la fois conseiller financier et ancien ministre délégué aux finances, un certain nombre de Grecs de sa connaissance conserveraient ainsi jusqu'à 100 000 euros en liquide chez eux.
Anticipant un possible retour à la drachme, et la dévaluation inévitable qui s'ensuivrait, les Grecs préfèrent garder leurs économies sous le matelas, au risque d'aggraver la situation déjà délicate de banques grecques qui manquent cruellement de liquidités.
Depuis début 2010, 75 milliards de dollars ont ainsi été retirés, ce qui représente 23% du total des actifs. Et la tendance s'accélère, puisque pas moins de 7,6 milliards de dollars ont quitté les caisses des banques grecques en septembre dernier. 
Il faut dire qu'il vaut mieux avoir du cash si l'on a des problèmes de santé en Grèce : comme le rapporte le Wall Street Journalil est en effet désormais quasi-impossible de se faire opérer sans donner un pôt-de-vin au chirurgien, dans un système de santé socialisé mais criblé de dettes.
Pour les ultra-riches, cette thésaurisation pourrait rapporter gros en cas de sortie de l'euro : ils pourraient alors investir leurs euros dans un marché de l'immobilier au plus bas à cause de la dévaluation de la drachme. Les prix de l'immobilier ont d'ailleurs déjà baissé de près de 7% en un an à Athènes...

Solution n°2 : l'immobilier londonien

Les riches Grecs menacés par la crise trouvent également refuge dans des placements immobiliers hors zone euro, comme par exemple à Londres, où ils auraient déjà investi cette année plus de 250 millions de livres, selon l'agence Knight Frank. Une ruée vers l'or qui aurait provoqué une flambée de 10% de l'immobilier au centre de la capitale britannique.
Cette solution plait également aux riches Italiens, confrontés aux mêmes problèmes dans leurs pays. Ensemble, les Italiens et les Grecs auraient investi au total plus de 406 millions de livres dans la capitale britannique, soit deux fois plus qu'en 2010. Certains acheteurs se seraient d'ailleurs également tourné -dans des proportions moindres- vers la France.

Solution n°3 : le compte en Suisse

Le rapatriement de capitaux en Suisse pourrait bientôt perdre la faveur des ultra-riches. Le gouvernement grec est en effet en train d'étudier avec ses homologues suisses un système de taxation des avoirs grecs issus de revenus non-déclarés dans les comptes en Suisse, sur le modèle des récents accords de la confédération avec le Royaume-Uni et l'Allemagne.
L'entreprise suisse Helvea a évalué en 2009 le montant total des avoirs grecs en Suisse à 26 milliards de dollars, dont seul 1% serait déclaré. Les autorités grecques estiment pour leur part qu'entre 4 et 5 milliards de dollars auraient été rapatriés en Suisse depuis deux ans.
L'évasion fiscale coûte chaque année à l'Etat grec 30 milliards de dollars, soit 10% de son PIB. Pour beaucoup, elle est l'unique source des difficultés actuelles du pays.

Solution n°4 : se chauffer, tout simplement

Pour beaucoup de Grecs, même les plus fortunés, les dépenses les plus banales de la vie quotidiennes peuvent devenir un véritable casse-tête. C'est par exemple le cas du chauffage central, devenu inaccessible à beaucoup du fait de la flambée de 40% des prix du fioul depuis la surtaxe de l'énergie du dernier plan d'austérité.
Selon le vendeur de poêles à bois Costas Mitsionis, la demande pour ce mode ancestral de chauffage a doublé dans les derniers mois, alors que les gens arrêtent de payer leur chauffage central : "Tout le monde veut en acheter, les riches comme les pauvres".

Pas de répit pour l’euro

La note de tous les pays européens est menacée, a lancé Moody’s le 28 novembre. Cet avertissement tombe au moment où l’Italie est sous forte pression des marchés et les propositions de solutions à la crise se multiplient. Mais il est peut-être déjà trop tard, s’inquiète la presse européenne.
"L’euro va-t-il passer Noël ?” : la question posée par Le Journal du Dimanche hante l’UE. L’hebdomdaire parisien relaye la prévision catastrophique de l’essayiste Jacques Attali selon lequel la fin de l’euro surviendra avant la fin de l’année si les dirigeants “ne regardent pas plus loin que leurs propres échéances électorales”. Il reste “un mois pour sauver l’euro”, assure le journal :

Après la Grèce, l’Irlande et le Portugal, le virus mortel a gagné l’Italie. La Péninsule surendettée a dû emprunter cette semaine à des taux d’intérêt exorbitants. Vendredi, ses créanciers lui ont réclamé 7,8% pour un prêt à deux ans, soit 3,2 points de plus qu’il y a deux mois. […] Si la troisième économie de la zone tombe en cessation de paiements, l’Union monétaire aura fait long feu. […] La tension est à son comble. A la veille du week-end, l’agence Standard & Poor’s a dégradé la Belgique. Jeudi prochain, Paris doit emprunter entre 3 et 4,5 milliards d’euros. Un vrai test, sachant que les créanciers se détournent désormais de l’Allemagne pourtant mieux cotée. Cette semaine, Berlin voulait lever 6 milliards d’euros sur les marchés. Il n’en a récolté que 3,6. Une surprise.
“La crise de l’euro et de la dette est arrivée à un tournant destiné à marquer l’économie européenne même les structures constitutionnelles du continent”, estime le Corriere della Sera :

Dans quelques semaines, rien ne sera plus comme avant, mais personne n’a la certitude que tout se passera comme le prévoit le calendrier qui se dessine […]. Dès demain, l’Italie doit affronter une très délicate émission de titres de la dette. Ce même mardi, l’eurogroupe examinera les propositions françaises et (surtout) allemandes sur ce que la chancelière Angela Merkel appelle l’union fiscale. […] Ces modifications, sauf surprise, seront entérinées au sommet européen du 9 décembre. La veille, la BCE aura décidé une offre de liquidité illimitée sur deux ou (plus probablement) trois ans pour donner de l’oxygène aux banques. Et à ce moment-là, le chef du gouvernement Mario Monti aura fait passer en conseil des ministres les mesures pour stabiliser l’Italie. Tout sera prêt pour que la BCE puisse agir. Elle pourrait annoncer des seuils de différentiel sur les titres de la dette souveraine [l’écart entre les taux d’intérêts les plus faibles et les plus élevés sur les obligations d’Etat] au-delà desquels elle interviendrait sans limites sur les marchés. Mais les seuils seront de toute façon assez élevés pour contraindre les Etats à faire leur part pour baisser les taux. Tel est le chemin pour tourner la page de la crise. L’Europe se prépare à le parcourir, sachant qu’elle s’est trop souvent perdue en route par le passé.
La Stampa note qu’Angela Merkel et Nicolas Sarkozy “ont élargi à Mario Monti l’entente pour modifier les traités européens” et titre sur le “pacte à trois pour l’Europe”. Dans les pages du quotidien turinois, l’économiste Franco Bruni constate que :

les difficultés de la dette italienne semblent devenue le principal problème de l’économie mondiale. Il est possible que cela soit exagéré. L’excès de dramatisation est typique de certaines phases des crises financières, surtout lorsque les mesures d’ajustement et les réformes rencontrent des obstacles politiques et sociaux. Cette dramatisation excessive concerne également les discussions continues autour de la fin de l’euro, sans savoir de quoi l’on parle et sans comprendre que cela ne résoudrait rien et que cela nuirait à tous.
La Tribune retient pour sa part l'image du compte à rebours

Tic tac, tic tac... Le chronomètre qui mesure les chances de survie de l'euro est implacable. […] Officiellement, l'Allemagne continue de s'opposer à une intervention de plus grande envergure de la BCE. Au rythme où va la crise, ce refus obstiné ressemble au comportement d'un pompier qui laisserait la maison brûler afin d'apprendre aux enfants qu'il est dangereux de jouer avec les allumettes.
De fait, à Madrid, El Economista parie sur un éclatement de la zone euro en deux zones distinctes, une pour les pays les plus vertueux, et une pour les plus fragiles. Ce sera d’ailleurs Angela “Merkel [qui] sélectionnera neuf pays pour créer le ‘super-euro’”, estime le quotidien, car la chancelière

veut qu’un accord soit signé, pays par pays, sur un nouveau Pacte de stabilité, semblable au mécanisme des accords de Schengen. Neuf est en effet, selon les règles de l’UE, le nombre minimal de pays pouvant adopter des accords de coopération renforcée. Merkel est satisfaite de cette formule pour deux raisons évidentes : le temps et la simplicité de sa mise en oeuvre […] : l’accord pourrait être activé en janvier ou février 2012, un délai météorique, si on le compare à celui nécessaire pour modifier un traité, jamais inférieur à un an […] L’Italie et l’Espagne feraient partie du club. Leur inclusion est vitale pour ces deux pays, car les signataires auraient le soutien permanent de la BCE. Sans oublier que l’on éviterait ainsi une division entre le Nord et le Sud.
A Berlin, Die Welt voit arriver les “obligations d’Etat d’élite” défendues par l’Allemagne : “Six pays de la zone euro avec la plus haute solvabilité (triple A), vont créer des bons du Trésor communs dont les intérêts seront dans le cas le plus positif entre 2,0% et 2,5%." Dans son éditorial, le quotidien estime que :

Les marchés demandent un signal crédible […] Les nouveaux accords, quoi qu’il en soit – vont faire passer ce message : maintenant, c’est la main de fer de Merkel qui règne en Europe.

La droite passe à l'offensive

Cette fois, la bataille de la présidentielle est lancée. Elle avait débuté même plusieurs jours avant l'annonce de François Fillon avant-hier, marquant peut-être un premier tournant dans la précampagne. À gauche, l'euphorie de la primaire socialiste semble déjà lointaine. La tragi-comédie de « l'accord sur les désaccords » entre socialistes et écologistes a introduit au contraire une impression d'improvisation et de fragilité ; impression renforcée par la mise en route de la machine de guerre de Nicolas Sarkozy : en trois jours, le toujours-pas-candidat a pilonné le PS sur le nucléaire et le droit de vote des étrangers - sans craindre d'être outrancier ou de se renier. Et si le Président se réserve les sujets « régaliens », l'UMP et ses ministres attaquent en rase-mottes. Claude Guéant rebondit sur les mineurs récidivistes, annonce une nouvelle restriction du droit d'asile ou s'alarme de la perte du droit de veto français à l'ONU tandis que Jean-François Copé agite le chiffon rouge des 35 heures… Des prises de position qui visent avant tout à « cliver » l'opinion, en ciblant l'électorat le plus à droite. Et cette accélération n'est pas anodine alors que François Bayrou et Hervé Morin annoncent leur candidature. Comme aux beaux jours du début du quinquennat, la majorité présidentielle entend reprendre la maîtrise de l'agenda et du « story telling » quotidien. Le fond a encore le temps de changer d'ici avril 2012. Et, pour l'heure, François Hollande est toujours annoncé en vainqueur au second tour. Mais à gauche, on ne devrait pas oublier que Nicolas Sarkozy avait été - et demeure - un bien meilleur candidat que président.

Le pape poursuivi pour ne pas avoir attaché sa ceinture

On ne rigole pas avec la sécurité routière en Allemagne. Le pape Benoît XVI a été dénoncé à la justice pour ne pas avoir accroché sa ceinture dans sa papamobile lors de son voyage dans son pays natal en septembre. Selon le quotidien allemand Westfälische Rundschau, l'avocat Johannes Christian Sundermann a été chargé par un citoyen allemand souhaitant garder l'anonymat de porter plainte contre «Monsieur Joseph Ratzinger» pour avoir circulé le 24 et le 25 septembre «pendant plus d'une heure» sans s'attacher, alors que son véhicule est bien équipé d'une ceinture. En tant que «récidiviste», il devrait payer l'amende maximale de 2400 euros, estime le plaintif. Sont appelés à témoigner l'archevêque de Fribourg Robert ainsi que Winfried Kretschmann, ministre-président écologiste du land du Bade-Wurtemberg. Une vidéo de son passage à Fribourg diffusée sur You Tube pourra également servir de preuve.

D'après l'avocat, son client ne cherche nullement à nuire au pape. Bien que non catholique, l'homme serait avant tout inquiet pour la sécurité du pontife, d'autant plus qu'il aurait été marqué par un accident routier mortel, survenu peu après la visite de Benoît XVI.

L'issue dépendra, selon l'avocat, du fait de savoir si le Pape est considéré comme un simple citoyen allemand ou s'il jouit de l'immunité diplomatique en tant que chef de l'État du Vatican. Sur le premier point, une question du Bundestag de 2005 établit que, bien que citoyen du Vatican depuis 1981, Benoît dispose d'un arrangement spécial lui permettant de conserver la nationalité allemande. Cependant, sur le second aspect, le ministère des affaires étrangères a confirmé qu'il bénéficiait de l'immunité diplomatique lors de sa dernière visite. Un porte-parole du gouvernement estime toutefois qu'il pourrait ne pas être couvert s'il revient en Allemagne pour une visite privée.

Ce n'est pas la première fois que Benoît XVI est visé par un procès. En septembre, une association de victimes de prêtres pédophiles a déposé une plainte contre lui et d'autres responsables de l'Eglise catholique devant la Cour Pénale Internationale pour «crime contre l'humanité».
POURQUOI LE PAPE AURAIT-IL BESOIN D'UNE CEINTURE DE SÉCURITÉ ? 
N'EN N'A-T-IL PAS DÉJÀ UNE AVEC DIEU ?

AU COMPLOT !!

Accord PS-EELV : Standard & Poor's chiffre l'impact pour Areva et EDF

Le volet nucléaire de l'accord entre le PS et Europe Ecologie-Les Verts (EELV) pourrait avoir "des implications négatives significatives" sur la situation financière des géants français de l'atome EDF et Areva, a averti lundi 28 novembre l'agence de notation Standard & Poor's (S&P).

La fermeture en 2013 des deux réacteurs de la centrale alsacienne de Fessenheim (Haut-Rhin) amputerait ainsi l'excédent brut d'exploitation (Ebitda) d'EDF de 400 millions d'euros par an, soit un peu moins de 3 % de l'Ebitda attendu pour 2011, estime S&P.
Concernant la fermeture d'ici à 2025 de 22 autres réacteurs prévue par l'accord entre socialistes et écologistes, S&P ne chiffre pas l'impact, mais relève que la "mise en place du pacte électoral dans sa forme actuelle devrait probablement éroder la compétitivité-coût d'EDF", avec une électricité de remplacement plus chère.

"Nous pensons que le remplacement de la capacité perdue de génération électrique, qu'elle soit achetée sur les marchés de gros ou produite par des nouveaux actifs plus chers, réduirait la compétitivité d'EDF par rapport à son mix de production actuel", estime l'agence.
75 % DE LA PRODUCTION ÉLECTRIQUE D'ORIGINE NUCLÉAIRE

Près de 87 % de l'électricité produite par EDF en France est nucléaire, le reste relevant principalement de l'hydraulique, loin devant les autres (thermique, éolien, solaire...). L'atome civil représente environ 75 % de la production hexagonale.
Standard & Poor's estime également que les propositions sur le nucléaire contenues dans l'accord PS-EELV "devraient probablement affaiblir à long terme la position compétitive et la génération de trésorerie" d'Areva.
Le groupe nucléaire français souffrirait notamment de la baisse de la demande d'uranium par EDF, de l'abandon du projet de réacteur EPR de Penly (Seine-Maritime), de la disparition de contrats de prolongement de la durée de vie des centrales françaises, voire à plus long terme du déclin de la filière du combustible mox, relève S&P.
EDF et Areva sont actuellement notés AA- et BBB+ par l'agence, des notes renforcées de trois crans par le soutien financier attendu de l'Etat, actionnaire majoritaire à près de 85 % des deux groupes.
MAUDITE GAUCHE QUI TUE LA FRANCE DEPUIS PLUS DE TRENTE ANS, AVEC LA RETRAITE À 60 ANS ET LES 35 HEURES, ELLE NOUS ACHÈVERA AVEC L'ÉCOLOGIE.
HOLLANDE, AUBRY ET LES AUTRES SOYEZ MAUDITS.

lundi 28 novembre 2011

Hervé Morin rattrapé par la vente d'un pur-sang à l'émir de Dubaï

Qui est le ministre de la défense des Emirats arabes unis ? La question en apparence anodine a suscité un petit accrochage, lundi 28 novembre, entre l'ancien ministre français de la défense (2007-2010), Hervé Morin (Nouveau Centre), qui avait annoncé la veille, dimanche 27 novembre, sa candidature à l'élection présidentielle de 2012, et le journaliste Patrick Cohen qui anime la matinale de France Inter.


Hervé Morin par franceinter

Patrick Cohen mettait en cause la vente par M. Morin, en décembre 2007, d'un cheval de course dont il était l'un des propriétaires à l'émir de Dubaï, Mohammed ben Rachid Al-Maktoum, l'un des plus grands acheteurs de chevaux de course au monde. A cette époque, faisait remarquer le journaliste, ce dernier était l'homologue de M. Morin.
"Comme vous ne connaissez pas le sujet, vous dites n'importe quoi (…) Vous confondez", a rétorqué M. Morin, qui a alors indiqué qu'en matière de défense "les discussions se font avec le cheikh Mohammed, prince héritier des Emirats d'Abou Dhabi".
Mohammed ben Rachid Al-Maktoum est bien, en titre, premier ministre et ministre de la défense de la Fédération des Emirats arabes unis que domine Abou Dhabi, adossé à sa production pétrolière et qui est à l'origine du regroupement de sept émirats de l'ancienne "Côte des Pirates". Mais il est exact que, dans les faits, le cheikh Mohammed ben Zayed Al-Nahyane, prince héritier d'Abou Dhabi, a la haute main sur les affaires de défense.
La France et les Emirats arabes unis sont liés par un accord de coopération depuis 1991, qui a été relancé en 2009 avec l'ouverture d'une base interarmes, précisément à Abou Dhabi.
Les négociations pour l'ouverture de cette base, dont la création avait été révélée par Le Monde, avaient commencé dès l'automne 2007, au moment même où M. Morin marchandait la vente de son pur-sang avec l'émir de Dubaï, qu'il aura rencontré quatre fois entre 2007 et 2009 en tant que ministre, et non une seule comme il l'a affirmé lundi matin.

François Hollande tend (déjà) la main à Bayrou

Ce lundi matin, le candidat PS à la présidentielle a assuré que si le président du Modem appelait à voter pour lui au second tour, "il serait dans la majorité présidentielle ". Décryptage. 

François Hollande prépare déjà l'entre-deux tours. Ce lundi matin au micro de RMC, le candidat PS à la présidentielle a envisagé la possibilité d'une alliance avec le Modem de François Bayrou: "Si [ce dernier] fait un choix, nous verrons lequel, au second tour, eh bien il sera dans la majorité présidentielle qui se sera constituée autour du vainqueur du second tour, s'il a appelé [à voter] pour le bon candidat, sous-entendu celui que je pourrais représenter". Une formule un peu alambiquée, mais qui a indéniablement des allures de main tendue... à condition que Bayrou fasse un choix. 
Et ça tombe bien, le leader du Modem a déjà assuré que, contrairement à 2007, s'il n'est pas qualifié pour le second tour, il appellera à voter pour l'un des deux qualifiés. "Nous aurons une délibération collective au soir du premier tour, précisait à LEXPRESS.fr la semaine dernière Jean Arthuis, président de l'Alliance centriste, soutien de François Bayrou. Nous déterminerons quel candidat a la plus grande convergence programmatique." Et cela pourrait bien être le candidat du PS. 
Lire à ce sujet notre article: François Bayrou veut rester seul... mais pas trop longtemps
Après tout, en 2007, un rapprochement avait failli avoir lieu entre Ségolène Royal et François Bayrou... Et il y après de vingt-cinq ans, en 1988, François Mitterrand avait fait entrer des ministres centristes au gouvernement. Alors, 2012, remake de l'ouverture mitterrandienne? "Ce n'est pas le cas le plus probable, assure Michel Sapin, chargé du projet présidentiel de François Hollande. C'est beaucoup trop tôt pour envisager cette hypothèse."  
Certains proches du candidat PS estiment pourtant qu'il faut d'ores et déjà discuter avec le centre pour préparer le rassemblement au second tour, et faire accepter la rigueur après l'élection. Pour d'autres, le Modem, que ce soit dans le cadre d'une participation au gouvernement ou d'une éventuelle plate-forme de propositions communes pour les législatives, n'est pas forcément le mieux placé pour aider les Français à avaler la pilule. "Ce qui sera central, si notre candidat est élu, c'est la question de la protection sociale, décrypte un proche de Hollande. C'est-à-dire la façon dont la rigueur va s'imbriquer dans des objectifs de protection sociale, et ça ce n'est pas du tout la ligne du Modem."  

HOLLANDE SE COMPORTE COMME UNE PUTE, IL RACOLE SUR LA SCÈNE POLITIQUE.

Droit de veto à l’ONU : le Parti socialiste nuance l’accord avec les écologistes

François Hollande a dû trancher et désavouer un nouveau point de l'accord entre Verts et socialistes, lundi 28 novembre, en promettant au micro de BFM-TV et RMC qu'il n'y aurait pas de remise en cause du veto français à l'ONU s'il était président.

"Tant que je serai dans la situation d'exercer la responsabilité de mon pays si les Français me la confient, il n'y aura pas de remise en cause du droit de veto, de remise en cause unilatérale du droit de veto", a précisé le candidat socialiste, en ajoutant : "Les Nations unies doivent évoluer, il y a une réflexion qui peut être engagée, une gouvernance mondiale."
L'UMP, rejointe par le centre et une partie de la gauche, pilonne le PS sur ce sujet depuis une semaine. C'est le ministre de l'intérieur, Claude Guéant, qui a déniché, mercredi 23 novembre, ce point passé inaperçu de l'accord entre le PS et Europe Ecologie-Les Verts (EE-LV).
Selon le texte, "la France fera des propositions précises pour réformer et démocratiser l'ONU afin qu'elle structure un ordre juridique et normatif global: siège européen, suppression du droit de veto, meilleure représentativité des pays du Sud au sein du Conseil de sécurité, renforcement du rôle des organisations non-gouvernementales".
ATTAQUE
Il n'en fallait pas plus pour que Claude Guéant juge que "les deux partis, donc M. Hollande, proposent qu'au Conseil de sécurité [de l'ONU], ce soit désormais un représentant de l'Union européenne qui siège et que, par conséquent, la France n'y siège plus".
Une attaque relayée par le secrétaire national d el'UMP, Jean-François Copé, pour qui "François Hollande s'apprête à brader l'un des fondamentaux de notre indépendance". Et d'ajouter : "Imagine-t-on François Mitterrand engager la France dans une abdication de son statut de membre permanent du Conseil de sécurité ?" Une attaque, là encore, de la stature présidentielle de M. Hollande.
L'accord n'évoque pourtant pas, comme l'interprète l'UMP, la perte d'un siège français mais la mise en place d'un siège européen, même si un cumul semble improbable.
INQUIÉTUDES
Plus lapidaire, le passage sur le droit de veto posait question : cinq pays, membres permanents du Conseil de sécurité, possèdent ce droit : Etats-Unis, Russie, Chine, Grande-Bretagne et France. Et aucun ne compte se priver d'un tel avantage, même si, depuis une trentaine d'années, Paris plaide, avec Londres, pour un élargissement du cercle des membres permanents à d'autres nations : Allemagne, Brésil ou Inde.
En matière de relations internationales, l'accord prend des positions plus idéalistes que concrètes qui rappellent une résolution votée par le Parlement européen en 2004. Le Parti populaire européen (PPE), dans lequel siège l'UMP, avait alors voté, avec la gauche, un texte prônant un élargissement du conseil de sécurité et une modification du droit de veto, qui aurait nécessité deux pays et non plus un seul.
L'UMP n'a pas été la seule à s'inquiéter du contenu de l'accord Verts-PS. Le président du MoDem, François Bayrou, a également jugé "infiniment troublant" que l'on veuille gommer "la seule arme qui permette encore à la France d'être au rang des puissances majeures". A gauche, Jean-Pierre Chevènement a lui aussi fait part de son inquiétude devant un texte qui "ne tient pas debout".
Convoqué à la défense de l'accord, Pierre Moscovici, directeur de campagne de M. Hollande, avait déjà fait, vendredi, la distinction entre grands principes et réalités : "Il n'est pas question de remettre en cause le statut de membre permanent de la France au Conseil de sécurité de l'ONU, ni le droit de veto", avait-il assuré, ajoutant qu'il n'y avait rien d'anormal à vouloir, "avec les Verts, poursuivre des idéaux et souhaiter des changements de long terme".
"PRIVILÈGE DÉPASSÉ"
Les écologistes, eux, défendent une interprétation plus formelle du texte. La patronne d'EE-LV, Cécile Duflot jugeait, vendredi, que "des positions européennes portées sur la politique internationale" seraient "plus utiles que cet anachronique droit de veto de la France". Pour la candidate d'EE-LV, Eva Joly, le droit de veto de la France à l'ONU est "un privilège dépassé, réservé à quelques pays".
Cette nouvelle différence de lecture entre partenaires à gauche inquiète, au sein du PS, après l'épisode du nucléaire. Le PS se débat toujours sur cette question face à l'UMP, qui accuse, Nicolas Sarkozy en tête, socialistes et écologistes de vouloir "brader" l'indépendance énergétique du pays en mettant fin au nucléaire.
Une vision caricaturale de la position médiane du candidat socialiste, mais qui permet là aussi à la droite d'attaquer M. Hollande sur les thématiques plus régaliennes et internationales dans lesquelles M. Sarkozy est jugé le plus positivement dans les enquêtes d'opinion.
L'accord avec EE-LV, qui devait permettre à François Hollande de relancer sa campagne, apparaît de plus en plus, aux yeux de certains socialistes, comme un "énorme cafouillage", selon les termes Michel Vauzelle, président PS de la région PACA.
AH CE PARTI QUI NE SAIT PAS CE QU'IL VEUT !
DES NUANCES TOUT EST EN DEMIE TEINTE CHEZ LUI.
LA LUMIÈRE EST RARE CHEZ NOS SOCIALISTES.

Grèce/Athènes: les radios en grève

Aucune radio, publique, privée ou municipale ne fonctionnait aujourd'hui à Athènes en raison d'une grève de 24 heures observée par les journalistes, techniciens et personnel administratifs des syndicats respectifs.

Les syndicats des radios dénoncent "l'ouragan de licenciements" et "les violations de conventions collectives" dans les radios en Grèce, selon leur communiqué commun. La crise de la dette, qui frappe le pays depuis deux ans ainsi que la rigueur imposée avec une série de lois sur la flexibilité du travail en échange des prêts internationaux, ont fortement affecté les médias grecs. Deux quotidiens qui dataient depuis plus de 10 ans ont fermé en 2010.

Le personnel du quotidien de gauche Elefthérotypia, qui date de la chute de la dictature des colonels en 1974, a observé une grève de deux jours la semaine dernière pour réclamer des salaires impayés depuis trois mois. Le secteur le plus touché des médias est l'audiovisuel, un paysage complètement déréglementé, où licenciements, précarité et baisse des salaires sont monnaie courante.

Les 650 journalistes, techniciens et employés administratifs de la chaîne de télévision privée grecque Alter lourdement endettée ont observé plusieurs grèves ces derniers mois pour protester contre des salaires impayés depuis sept mois. Les médias publics, la radiotélévision publique (Ert) ainsi que l'Agence de presse grecque (Ana, semi-officielle), ont observé des arrêts de travail la semaine dernière pour dénoncer la réduction des salaires et du personnel après l'adoption d'une loi récente sur le chômage technique.

Selon une récente loi visant à réduire le personnel des organismes publics, l'Ert et l'Ana compris, plus de 20.000 personnes dont la plupart sont près de l'âge de la retraite, devraient être soumis au chômage technique d'ici la fin de l'année, selon une liste envoyée aux autorités au cours des deux derniers mois. Les syndicats du privé et du public, Gsee et Adedy respectivement, ont appelé à une grève générale jeudi en Grèce contre la rigueur, la première depuis la désignation début novembre du gouvernement d'union de Lucas Papademos après la démission du gouvernement socialiste élu de Georges Papandréou.

Retrouvailles amères avec le FMI

Financièrement affaibli, Budapest a demandé l’aide du Fonds monétaire international. Un accord devrait être trouvé d’ici à janvier 2012. Aveu d’échec du Premier ministre Viktor Orbán ou cabale contre sa politique d’indépendance ? La presse hongroise est partagée. 

N’embellissons pas les choses, ce n’est pas la peine : le fait que nous ayons repris les négociations avec le FMI [le 21 novembre] équivaut à une capitulation. Nous ne pouvons pas décrire autrement ce qui vient de se passer, puisque, l’été dernier, nous avions appelé “guerre d’indépendance” notre séparation d’avec cette organisation  [la Hongrie avait rompu les discussions avec le FMI, dont elle refusait les recommandations. En 2008, elle avait reçu 20 milliards d’euros du FMI, de la Banque mondiale et de l’UE]. La capitulation est une mauvaise nouvelle et elle est humiliante pour ceux qui luttent pour leur indépendance.
Toutefois, il est particulièrement exaspérant de voir à quel point les marchés ont agi d’une manière coordonnée et systématique pour pousser le pays sur cette voie. Qui plus est, chose bizarre, cette hystérie des marchés basée sur des rumeurs sans fondement, inventées de toutes pièces et, selon toute probabilité sciemment repandues, s’est amplifiée à l’arrivée de la délégation du FMI.
Après plusieurs mois d’accalmie, nous sommes donc devenus le prochain épicentre de la crise que traverse l’Union, comme en a disserté un blogueur du Wall Street Journal. Dans le même temps, un collaborateur de Bloomberg nous a jetés dans le caniveau en ricanant. Deux agences de notation ont pris des mesures menaçantes à notre encontre et le taux de change entre le forint et l’euro a battu des records historiques [le 24 novembre, l'agence de notation Moody's a même dégradé à la note du pays, la placant dans la catégorie spéculative ("junk")].

Comme dans un conte de fées

L’étau s’est resserré et tous les commentateurs, analystes et investisseurs ont récité comme un mantra jour après jour que tous ces malheurs pouvaient cesser d’un coup si les Hongrois signaient un nouvel accord avec le Fond monétaire international.
Et, comme par miracle, et il en fut ainsi, pour prendre une expression des contes populaires. Le FMI et la Hongrie se sont retrouvés. Mais, à en croire les déclarations, la célébration de leurs noces  pourrait attendre jusqu’en janvier.
Il va sans dire que pendant cette campagne des marchés, nous avons attendu en vain l’aide, ne serait-ce que symbolique, de Bruxelles. Ces temps-ci, au centre de l’Union, on n’est occupé que par les problèmes de la zone euro et nous avons été oubliés. Ou alors, cela les arrange eux aussi que l’on n’évoque pas trop notre indépendance.
Pour conclure : chaque fois que je pense à ce qui s’est passé, me vient à l’esprit une histoire évoquant la réalité hongroise d’aujourd’hui. On ouvre un restaurant près du lac Balaton, où débarquent un jour quelques compatriotes baraqués.
Leur proposition est simple : ils ont la conviction que dans ce vilain monde, nous avons besoin de protection, ce qu’ils peuvent nous assurer. Nous n’en voulons pas en expliquant que nous allons nous débrouiller tout seuls. D’accord, disent-ils. Puis un jour on met le feu au restaurant. Et tout d’un coup, il y a un revirement : la proposition concernant notre protection paraît soudain sympathique.


Contrepoint

La lâcheté d’Orbán

"Si un homme politique prévoit sa démission dans une situation hypothétique (‘Si le FMI revient, moi je m’en vais’), il est à peu près sûr que, lorsque la situation se produit, notre homme politique restera", ironise Népszabadság en rappelant que le Premier ministre Viktor Orbán jurait récemment qu’il refuserait toute intervention du FMI en Hongrie.
“Il avait pesé de tout son poids pour augmenter la mise, croyant que le pire pourrait être évité”, estime le quotidien de centre-gauche, pour qui le chef du gouvernement "essaie de sauver sa politique qui est à tel point insauvable qu’elle ne peut plus être poursuivie. Et il essaie surtout de se sauver lui-même”.
“Il faudrait regarder la réalité en face”, ajoute le journal. “Il y a un an et demi, quand il pouvait presque tout faire dans ce pays, et il a presque tout fait, il a donné les pleins pouvoirs à un chaman”, le ministre de l’Economie György Matolcsy, "sur les fantasmagories duquel il a construit sa politique dite d’autodétermination nationale. Une politique certes attractive, mais stupide qui a causé tant de tort aux gens, à la Hongrie et qui a fait de nous la risée du monde."