TOUT EST DIT

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vendredi 31 décembre 2010

«L'Allemagne a besoin de l'Europe» pour Merkel

Dans une allocution télévisée où elle adresse ses voeux aux Allemands, la chancelière allemande, Angela Merkel, réaffirme son soutien à l'euro et à l'Europe.


L'année 2010 touche à sa fin et il est l'heure pour les chefs d'Etat d'adresser leurs voeux pour l'année 2011. En attendant ceux de Nicolas Sarkozy, vendredi soir, la chancelière allemande, Angela Merkel, s'est adressée aux Allemands.
Alors que 51% d'entre eux se disent mécontents de l'euro, selon un sondage publié la semaine dernière par le quotidien allemand Bild, Angela Merkel a réaffirmé son soutien à la monnaie unique. «L'euro est bien plus qu'une devise. Il ne s'agit pas seulement de notre argent», a-t-elle déclaré dans son message télévisé. Cela vaut également pour l'Europe, dont elle vante l'unité. «Nous Européens, nous sommes unis pour notre plus grand bien. L'Europe unie est la garante de notre paix et de notre liberté. L'euro est la base de notre prospérité», explique la chancelière».
Pour conclure, Angela Merkel a affirmé que «l'Allemagne a besoin de l'Europe et de la monnaie unique. Pour notre propre bien-être comme pour remplir nos devoirs à l'échelle mondiale». Toujours selon le quotidien Bild, 49% des Allemands souhaitent le retour du Deutsche Mark contre 41% qui le refusent.
Si ce discours ne fait que confirmer celui tenu par la chancelière allemande à Fribourg au sommet franco-allemand, il s'éloigne de la position adoptée par Angela Merkel au printemps, lorsqu'il la chancelière avait hésité à apporter son soutien à la Grèce plongée dans la tourmente financière. L'engagement pro-européen de l'Allemagne avait été mis sérieusement en doute. Dans un entretien au Figaro , au début du mois de décembre, le ministre des Affaires étrangères allemand, Guido Westerwelle, avait affirmé que les critiques contre l'Allemagne étaient «injustifiées». «L'Allemagne est européenne de cœur et de raison. Le gouvernement allemand ne se laisse pas influencer par des mouvements d'humeur. Pour la jeunesse, l'Europe et l'euro sont une garantie pour l'avenir».
L'Europe est certes unie pour Angela Merkel, mais en attendant, l'Europe tarde à mettre en place une véritable gouvernance économique.

L'année où l'Etat descendit du ciel

En Europe, le soleil n'a pas tourné rond cette année 2010. Il s'est levé au sud, sur une crise grecque de la dette publique. Il est monté jusqu'au zénith à l'ouest, avec la crise irlandaise de la dette bancaire. Il se couche à l'est, à la veille de l'entrée de l'Estonie dans l'union monétaire. Une entrée souvent interprétée comme un signe d'espoir dans l'avenir de la zone euro, et pourtant potentiellement porteuse d'une nouvelle crise -car si le petit Etat balte a une dette publique minuscule et une inflation contenue, il a aussi une énorme dette privée, comme l'Irlande, et un problème majeur de compétitivité, comme la Grèce.

Et quand le soleil ne tourne plus rond, difficile de retrouver le nord. Du coup, les gouvernants déboussolés des pays de l'Union européenne ont couru après les événements pour venir en aide aux Etats en détresse, bricolant par ici un fonds avec trop peu de fonds, imprimant par là quelques billets, évoquant un peu partout la nécessité de mieux coordonner les politiques menées sans se donner jusqu'à présent les moyens d'y parvenir… Les Pangloss espèrent que ces transes pousseront enfin les Vingt-Sept à repartir de l'avant, après deux décennies sans nouveau projet mobilisateur. Les Cassandre prévoient, évidemment, le déboulonnage des institutions communautaires. Mais l'essentiel de cette année 2010 est ailleurs. C'est la remise en question de l'Etat lui-même. Lors de la précédente crise majeure de l'économie mondiale, celle des années 1930, l'économiste anglais John Maynard Keynes avait théorisé son rôle de garant ultime. Dans la crise de 2008, les Etats ont partout joué ce rôle. Ils ont évité le chaos financier. En 2009, ils ont limité la casse économique. Mais la charge était trop lourde. Ils ont nationalisé des pertes qui dépassaient leurs capacités. En 2010, leur faiblesse est apparue au grand jour. En Grèce et en Irlande bien sûr, mais aussi ailleurs.

Il coûte aujourd'hui plus cher de s'assurer contre le risque de défaut des Etats-Unis que contre celui d'IBM ou de Black & Decker. Les agences de notation ont commencé à prévenir qu'elles pourraient faire un jour sauter le précieux AAA attribué aux obligations publiques françaises, américaines ou allemandes. Certes, les investisseurs continuent pour l'instant d'acheter massivement ces obligations, car ils sont à la fois tétanisés par les risques des autres placements et contraints par les nouvelles réglementations financières. Mais cette protection ne sera pas éternelle. En 2010, l'Etat est redevenu un emprunteur comme les autres. Après avoir été éjecté de son piédestal idéologique dans les années 1970 puis politique dans les années 1980, il a chuté de son piédestal financier. Dans l'économie du XXI e siècle, il n'est pas de sauveur suprême.

2011, année charnière pour les quotidiens nationaux

Sous l'impulsion de nouveaux actionnaires ou dirigeants, « Le Monde », « Libération », « Le Parisien » ou « France Soir » sont engagés dans une nouvelle étape de leur histoire, qui devrait connaître un tour décisif l'an prochain.
Après une année 2010 mouvementée dans la presse, 2011 s'annonce comme une année décisive pour plusieurs quotidiens d'information nationaux.

« Le Monde » : une parution le matin ?
Première urgence pour « Le Monde », qui a changé de mains le 2 novembre 2010 : trouver un nouveau directeur pour le journal. Les nouveaux propriétaires, Pierre Bergé, Xavier Niel et Matthieu Pigasse, ont révoqué Eric Fottorino de ce poste mi-décembre tandis que le directeur général, David Guiraud, était remplacé par Louis Dreyfus, un proche de Matthieu Pigasse. L'objectif est d'avoir désigné un directeur début février, sachant que la Société des rédacteurs du Monde (SRM) doit l'approuver à 60 %. Trois candidats internes se sont déclarés, parmi lesquels Sylvie Kauffmann, actuelle directrice de la rédaction, serait donnée favorite. Un candidat externe s'est aussi déclaré, mais son nom n'a pas été dévoilé.

D'autres changements sont attendus : la fusion des régies publicitaires, le lancement en septembre d'une offre renforcée du week-end, et le passage de la rédaction du site Lemonde. fr sous l'autorité de celle du quotidien du soir. La question du rapprochement des rédactions Web et papier reste toutefois ouverte, et une réflexion est engagée sur une parution du journal le matin. Le sort de l'imprimerie devra également être tranché rapidement.

« Libération » : rapprochement avec le « Nouvel Obs » ?
Lancée depuis plus de huit mois, la recapitalisation de « Libération » n'attend plus que d'être signée : le groupe immobilier Colbert Foncier, dirigé par Bruno Ledoux, va apporter 12 millions d'euros pour une participation équivalente à celle d'Edouard de Rothschild, principal actionnaire actuel avec 36 %. Cet apport permettra au quotidien d'investir dans les abonnements et le numérique, alors qu'il devrait dégager un résultat net positif pour 2010.

La véritable inconnue est l'issue de la mission confiée à Laurent Joffrin, actuel codirigeant de « Libération » : après avoir refusé la direction du « Nouvel Obs » en remplacement de Denis Olivennes, parti début décembre à Europe 1, il a été chargé par Claude Perdriel, propriétaire de l'hebdomadaire, d'étudier un rapprochement des deux titres. Mais chez « Libération », certains estiment que cette mission n'est qu'un leurre avant un départ annoncé. En coulisses, on murmure qu'Edouard de Rothschild cherche déjà un remplaçant. Laurent Joffrin se contente de répondre qu'il décidera seulement une fois sa mission achevée. Rendez-vous début mars.

« Le Parisien » : quel projet numérique ?
Arrivé début octobre 2010, le nouveau directeur général du groupe Amaury, Philippe Carli, a convaincu sa propriétaire, Marie-Odile Amaury, de renoncer à vendre le quotidien populaire qui diffuse 467.607 exemplaires par jour et « ne perd pas d'argent ». Mais l'avenir du « Parisien-Aujourd'hui en France », dont Philippe Carli veut faire le quotidien multimédia de référence en France, passe par de profonds bouleversements. Il mise sur le numérique et veut renforcer l'offre sur le Web et les tablettes, du « Parisien » comme de « L'Equipe ». Ce projet nécessitera d'adapter les structures et, sans doute, de supprimer des postes. Philippe Carli se donne au moins six mois pour élaborer un projet. Il n'annoncera rien avant la seconde moitié de l'année.

« France Soir » : atteinte des objectifs ?
2011 sera décisive pour « France Soir ». Après avoir relancé le quotidien à grand frais en mars, son propriétaire, Alexandre Pougatchev, a recruté fin août Rémy Dessarts, ex-directeur de la rédaction de « L'Equipe », pour imaginer une nouvelle « nouvelle formule », prévue pour janvier. Objectif : dépasser les 100.000 exemplaires en 2011 et 140.000 en 2012, après être passé de 22.000 à 76.000 exemplaires.

Les magazines américains peinent à faire durer le succès des éditions numériques

Plusieurs magazines américains ayant lancé des éditions numériques, notamment depuis la sortie en avril de la tablette iPad d'Apple, peinent à faire durer leur succès, passé l'engouement pour la nouveauté, selon des chiffres de diffusion consultés mercredi.
Le magazine pour technophiles Wired a par exemple vendu en juin 100.000 exemplaires sous format numérique - d'après la plupart des observateurs, il s'agit essentiellement des ventes de son application pour iPad -, mais ce chiffre a chuté des deux tiers (30.936 ventes) dès le mois suivant, avant d'atteindre 23.000 en novembre.
Le magazine Vanity Fair, qui a également bâti une application très soignée pour l'iPad, a vendu pour sa part 9.000 "exemplaires" numériques en juin, mais ce chiffre a chuté à 7.485 dès juillet, avant trois mois à plus de 10.000 ventes et une rechute en novembre (8.700).
Le magazine féminin Glamour pour sa part a reculé de 4.301 éditions numériques en septembre à 2.775 en novembre.
A la suite du chroniqueur médias du Women's Wear Daily, plusieurs sites internet ont repris mercredi ces chiffres communiqués par le Bureau de vérification de la diffusion (ABC), pour noter le risque qu'il y aurait pour la presse américaine à fonder de trop grands espoirs sur les promesses de l'iPad, au moins à court terme.
L'organisme ABC, de son côté, faisait valoir que ces chiffres portent sur l'ensemble des éditions numériques, quel que soit leur support, et non seulement l'iPad.
En outre, de nombreux groupes de presse ne semblent pas avoir fourni leurs chiffres, ce qui rend l'étude incomplète.
Reste que, à l'instar du site All Things Digital, plusieurs commentateurs remarquaient que le prix élevé des applications sur iPad était probablement un frein majeur: la plupart de ces applications de magazines coûtent aussi cher qu'un numéro en kiosque, sans abonnement à prix réduit, et demandent de payer de nouveau chaque mois (ou chaque semaine le cas échéant).
Ces chiffres sont publiés alors que le milliardaire britannique Richard Branson vient de lancer un magazine spécialement conçu pour l'iPad, The Project. Un de ses responsables avait indiqué à l'AFP lors du lancement qu'il espérait pouvoir lancer une formule d'abonnement afin de le rendre plus abordable que la vente "au numéro" (l'application est vendue 2,99 dollars ou 1,79 livre). En attendant, The Project a offert son application gratuitement pendant une semaine durant les fêtes, afin de pousser sa diffusion.
Le groupe News Corporation de Rupert Murdoch, fervent partisan à la fois de l'iPad et du modèle payant de l'accès à la presse en ligne, travaille quant à lui à un quotidien spécialement conçu pour la tablette d'Apple, The Daily.

Steve Jobs

Il y a deux ans, à la même époque, le patron d'Apple s'apprêtait à prendre un congé maladie pour subir une transplantation du foie. Aujourd'hui, Steve Jobs clôt une année d'exception, à l'issue de laquelle il aura hissé Apple, « son » entreprise, sur le podium mondial des plus grosses capitalisations boursières, aux côtés des géants du pétrole. Pour l'enfant prodige de la Silicon Valley, 2010 aura été l'année de la consécration. Déjà élu patron de la décennie par le magazine « Fortune », ce Californien pur souche, qui ne quitte jamais son « costume » col roulé noir-jeans-baskets, vient d'être désigné à cinquante-cinq ans la « personnalité de l'année » par le « Financial Times ». Et désormais, Steve Jobs - qui ne gagne pas plus de 1 euro par mois (hors stock-options) -représente plus qu'une icône du monde économique. Pour le président Barack Obama, il constitue le « meilleur exemple de l'incarnation du rêve américain ». Lui qui a commencé l'aventure Apple dans un garage en 1976, avec un autre Steve, Wozniak, préside aux destinées d'une multinationale de plus de 30.000 salariés, avec un chiffre d'affaires de 65 milliards de dollars. Même les Français l'ont adoubé : depuis cette année, Steve Jobs a aussi sa marionnette aux Guignols de l'Info sur Canal +. Une reconnaissance qui en dit long sur la popularité du patron d'Apple : en révolutionnant l'usage de l'informatique et de la téléphonie mobile, il a définitivement imprimé sa marque dans le grand public.