TOUT EST DIT

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dimanche 26 décembre 2010

Comment vieillir avec grâce

L’Europe est à un carrefour, mais elle va trouver un moyen de partager avec le reste du monde son séduisant modèle politique, social et économique. 
 L’Europe est en crise, mais heureusement, ça ne sent pas la poudre comme il y a soixante ans. Le projet européen est robuste, une robustesse qui s’est développée au fil d’années de construction méticuleuse, il sait apaiser les tensions et les sensibilités qu’elles dissimulent. Nous n’en sommes pas moins à un instant critique, non parce que l’économie est en difficulté, mais parce que le fait d’être ensemble a perdu de son charme. Cela reste certes la solution la plus rationnelle, mais l’étincelle de la passion a vécu. Le problème est à la fois psychologique et réel. Psychologique, parce que l’Europe connaît un déclin relatif, et que sa politique est orientée vers la gestion du déclin afin d’en atténuer le choc. Nous sommes en mode défensif.
En général, on recommande deux choses à un mortel en proie aux affres de la crise de l’âge moyen : il faut soit trouver de meilleures façons de répondre au stress, renoncer à l’alcool, se mettre au yoga ; ou alors, il faut reconnaître que l’on n'est plus tout jeune, y voir une chance de faire le point et peut-être de changer de vie, s’intéresser à d’autres choses, voyager, retourner à l’école, s’essayer à un nouveau sport. Regarder grandir ses enfants et ses petits-enfants.
Jusqu’à maintenant, l’Europe s’en est abstenue, préférant se soumettre constamment à des thérapies de rajeunissement tout en continuant à jouer les jeunes premières. C’est cette logique qui a sous-tendu le traité de Lisbonne et l’agenda sur le réchauffement climatique. Et une fois que l’Union aura repensé son système de gouvernance macro-économique en faveur d’une plus grande harmonisation fiscale, elle devra relever des défis structurels comme l’évolution démographique du continent.
Il n’est jamais néfaste de faire de l’exercice, mais l’Europe dont je rêve est en phase avec elle-même. Ne nous faisons pas d’illusions. A moins de désastres majeurs, l’Europe va devoir faire de la place à la table pour la Chine, l’Inde et d’autres puissances émergeantes. Sa part de la population mondiale aura chuté de 25 % en 1900 à 5 % en 2050, selon les projections, et elle ne pourra tout simplement plus exercer la même influence.
Nous aurions aussi intérêt à comprendre que nous avons énormément à apprendre du monde extérieur. Il existe en Europe un vigoureux consensus quant au fait que la croissance ne peut découler que de l’innovation et de l’esprit d’entreprise. Pour ce qui est d’améliorer nos infrastructures “de croissance”, surtout les universités, et de progresser dans la commercialisation de la connaissance, des pays comme Singapour, l’Australie ou les Etats-Unis auraient bien des leçons à nous donner.
Cela ne veut pas dire que nous devrions rester assis sans rien faire pendant que d’autres bondissent sous les feux de la rampe. Nous ferions mieux de nous préparer à une longue marche au cours de laquelle la force et l’endurance de notre modèle politique, économique et social joueront un rôle de premier plan là où d’autres, ayant présumé de leurs forces, mordront la poussière. L’Europe s’est dotée de certains des meilleurs modèles de gouvernance en ce qui concerne la politique sociale et de la santé : ce seront là des atouts quand d’autres puissances commenceront à devoir répondre aux exigences croissantes de leurs peuples et de leurs électorats, mais aussi à l’évolution des tendances démographiques.
L’Europe devrait revenir aux fondamentaux, et se développer à partir de ce qui se trouve au cœur de son concept. Sur le plan intérieur, cela revient avant tout à exploiter le marché unique jusqu’à la corde. Avec le recul, il s’agit clairement de l’un des grands succès européens. Quoi qu’il en soit, le nombre d’obstacles et de barrières qui se dressent sur sa route et l’empêchent d’atteindre son altitude de croisière est choquant. Plus de la moitié des entrepreneurs européens signalent qu’ils peinent à vendre leurs produits à d’autres Etats-membres, pour ne rien dire des services et des flux de capitaux. Il est temps de riposter.
Il est par ailleurs essentiel que nous restions fidèles à nos valeurs et que nous œuvrions à améliorer les systèmes politiques européens. En période de crise, la démocratie est généralement la dernière chose dont se soucient les gens. Pourtant, il y a fort à faire pour moderniser le domaine de la responsabilité publique en Europe. Parmi les nombreuses façons qu’a l’Union d’exercer son influence, le fait d’être un modèle de gouvernance séduisant est l'une des plus durables et des plus efficaces. C’est une idée que nous devrions défendre avec énergie.
Enfin, revenir aux fondamentaux, c’est d’abord reporter notre attention sur nos voisins et les candidats à l’intégration. Les formidables progrès accomplis par des pays comme la Turquie représentent pour l’Union une occasion de consolider son emprise sur son voisin. L’intégration dans l’UE reste toujours très en vogue à Ankara, bien que d’autres projets aient clairement le vent en poupe. L’UE ne va pas tarder à être à court de nouveaux chapitres à ouvrir dans les pourparlers sur l’intégration de la puissance musulmane. L’heure de vérité approche, et nous avons tout à perdre si nous passons à côté.
Il n’y a rien de mal à vivre dans un monde toujours plus divers. Ayant longtemps résidé à Londres, j’ai souvent repensé à cette phrase de Dean Acheson, qui disait qu’avec la perte de son empire, la Grande-Bretagne n’avait plus de rôle à jouer. Cette notion, dont les échos sont encore perceptibles en Grande-Bretagne, pourrait aujourd’hui valoir pour l’Europe. Et tout comme le Royaume-Uni s’en tire plutôt bien sans son empire, l’Europe aussi pourra se débrouiller une fois dépouillée de ses idées grandioses.

Côte d'Ivoire: Ouattara appelle à la grève

La coalition de partis politiques soutenant Alassane Ouattara a appelé à "cesser les activités" en Côte d'Ivoire à compter de demain "jusqu'au départ du pouvoir de Laurent Gbagbo", dans un communiqué. La direction du Rassemblement des Houphouétistes pour la démocratie et la paix (RHDP) demande aux Ivoiriens "ainsi qu'à tous ceux qui habitent la Côte d’Ivoire (...) de cesser toutes leurs activités à compter du lundi 27 décembre 2010 jusqu’au départ du pouvoir de Laurent Gbagbo".

Cette demande fait suite à "un appel à la désobéissance" lancé par Guillaume Soro, Premier ministre de M. Ouattara, "face à (la) tentative de confiscation du pouvoir par Laurent Gbagbo", souligne le communiqué, signé par l'un des principaux dirigeants du RHDP, Alphonse Djédjé Mady. L'appel de Soro, lancé le 21 décembre, n'avait pas été suivi d'effet à Abidjan, capitale économique du pays.

En revanche, le transport de vivres et marchandises par voies routière et ferroviaire entre Bouaké (centre) - fief de l'ex-rébellion des Forces nouvelles (FN) - et Abidjan, est interrompu depuis le 23 décembre, en réaction à l'appel à la désobéissance de Soro qui est également chef des FN. Ouattara a été reconnu vainqueur de la présidentielle du 28 novembre par la quasi-totalité de la communauté internationale, mais sa victoire a été contestée par le président sortant Laurent Gbagbo qui s'est maintenu au pouvoir après avoir été déclaré vainqueur par le Conseil constitutionnel ivoirien.

Laurent Gbagbo : «Il y a un complot contre moi»

Le président ivoirien sortant rejette les menaces d'intervention militaire brandies par ses voisins. 
La menace d'une intervention militaire en Côte d'Ivoire se précise. Vendredi, à l'issue d'un sommet exceptionnel de la Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest (Cédéao), les présidents de la région ont à nouveau enjoint Laurent Gbagbo de quitter le pouvoir. La Cédéao s'est dite prête à utiliser la «force légitime» et a évoqué des poursuites internationales contre les responsables des violences à Abidjan. Une mission diplomatique est attendue mardi dans la capitale économique ivoirienne, composée des présidents béninois, sierra-léonais et cap-verdien, pour tenter de convaincre le président sortant de quitter le pouvoir.
La Cédéao a menacé d'utiliser la force si vous ne renonciez pas au pouvoir. Prenez-vous cette annonce au sérieux ?
Laurent GBAGBO. - Toutes les menaces doivent êtres prises au sérieux. Mais, en Afrique, ce serait bien la première fois que des pays africains seraient prêts à aller en guerre contre un autre pays parce qu'une élection s'est mal passée ! Regardez un peu la carte de l'Afrique, regardez où ça se passe plus ou moins bien, ou plus ou moins mal, et regardez là où il n'y a pas d'élection du tout. Si on devait aller en guerre dans tous ces cas-là, je crois que l'Afrique serait perpétuellement en guerre. Donc je prends au sérieux les menaces mais je reste tranquille. J'attends de voir.
Vous ne croyez donc pas à la possibilité d'une intervention militaire ?
Les gens peuvent déraper. Mais ils ont aussi décidé de m'envoyer une délégation. On aurait dû commencer par là. On aurait économisé beaucoup de malentendus. Il faut venir voir ce qui se passe en Côte d'Ivoire. Quand on a vu, alors on prend une décision. Ici, nous avons des lois, nous avons une Constitution, des règles. C'est ça qui fait une élection, comme dans tous les pays modernes. Et selon cette Constitution, c'est moi qui suis élu président de la République de Côte d'Ivoire. C'est tout, et c'est simple.
Est-ce pour vous la condition préalable à une solution pacifique ?
Je ne pose jamais de préalable à une discussion. Il faut aller au fond des choses. Moi je constate que les règles en vigueur dans ce pays, qui n'ont jamais été discutées par qui que ce soit, font que je suis président de la République. Je mettrai ça sur la table. Avant, personne ne se plaignait du Conseil constitutionnel.
Outre la Cédéao, l'organe financier régional, l'Umoa, a décidé de transférer une partie des pouvoirs à Alassane Ouattara…
C'est gênant, mais il y a toujours une solution. Dans ce domaine qui est très délicat, il faut mieux ne pas parler. Mais ce n'est pas la Banque centrale africaine qui paye les salaires des fonctionnaires. C'est l'argent de la Côte d'Ivoire. La décision de l'Umao n'a aucun sens.
Vous mettez aussi en cause l'objectivité de l'ONU, dont vous demandez le départ. Comment comptez-vous forcer l'Onuci à partir ?
Je l'ai dit. J'ai demandé ce départ par voie diplomatique et nous l'obtiendrons par voie diplomatique. On va discuter. Ce n'est pas par la guerre que l'on va obtenir cela. Ici, l'ONU et son chef se sont montrés partisans. Or l'ONU devait être une force impartiale. Ces forces sont maintenant partisanes, on se demande ce qu'elles font là.
Vous vous sentez victime d'un complot ?
Avant qu'on aille aux élections, j'avais demandé que l'accord de Ouagadougou soit appliqué. Si j'ai fait ma part, je demande que les autres fassent leur part en désarmant. Cela n'a pas été fait. Puis tout le monde s'entête pour que l'on vote quand même. Là, on peut parler du début du complot. On me dit : le désarmement, ce n'est pas très grave et moi-même je n'avais pas de raison de douter des rebelles avec lesquels je gérai la sortie de crise et qui se comportaient de façon loyale. Je ne pensais pas qu'ils utiliseraient les armes pour pervertir les élections à venir. Ensuite les institutions sont en place. Elles proclament le résultat et là tout le monde dit que c'est Alassane Ouattara qui est reconnu…
Qui sont les acteurs de ce complot ?
C'est surtout l'ambassadeur de France et l'ambassadeur des États-Unis. (…). Ils sont allés chercher Youssouf Bakayako, le président de la Commission électorale indépendante, pour le conduire à l'hôtel du Golf qui est le quartier général de mon adversaire. Là-bas, alors qu'il se trouve hors délais et tout seul, ce qui est grave, on apprend qu'il a dit à une télévision que mon adversaire est élu. Pendant ce temps-là, le Conseil constitutionnel travaille et dit que Laurent Gbagbo est élu. À partir de là, Français et Américains disent que c'est Alassane Ouattara. C'est tout ça que l'on appelle un complot.
C'est le discours que vous tiendrez mardi à la délégation de chefs d'État envoyée en Côte d'Ivoire par la Cédéao ?
Ce sont les faits ! Et je dirai les faits en toutes circonstances ! Je ne cherche pas à convaincre. Je leur dis de vérifier la matérialité des faits. Quand les gens se détachent des faits, c'est qu'ils ne veulent pas la vérité. Je ne comprends pas pourquoi ils cherchent à créer un conflit, (…) pourquoi ils poussent à un affrontement interne.
Le porte-parole du gouvernement évoque un risque de guerre civile si la Cédéao intervient, un risque pour les communautés étrangères, africaines et européennes, vivant en Côte d'Ivoire…
S'il y a un désordre intérieur, une guerre civile, il y aura des risques, car nous n'allons pas laisser piétiner notre droit, notre Constitution, ça il faut que cela sorte de la tête des gens. Nous n'avons pas peur. C'est nous qui sommes agressés. C'est nous qui avons le droit pour nous. Jusqu'où ceux qui nous agressent sont-ils prêts à aller ? Quand j'ai été attaqué en 2002, nous n'avons vu ni la France, ni les États-Unis, ni la Cédéao prendre la moindre sanction. Les agresseurs de l'époque étaient connus. Tout le monde était sourd et muet, comme les singes de la parabole. Ce qui se passe aujourd'hui est la continuation de l'agression de 2002. Aujourd'hui ils retrouvent tous la parole et ils disent «haro sur Gbagbo». Mais Gbagbo, il a le droit avec lui !
L'ONU parle tout de même de 173 morts dans des affrontements, de cas d'enlèvements, d'exécutions extrajudicaires…
En 2000, quand j'ai pris le pouvoir, les mêmes gens avaient sorti des histoires de charnier à Yopougon, des assassinats. On avait demandé à l'ONU de faire une enquête. Il y avait eu un rapport. Le fond du débat aujourd'hui, c'est : qui est élu ? Et comme on ne veut pas de ce débat, on glisse vers les entraves aux droits de l'homme, les assassinats. Il faut constater la similitude entre 2000 et 2010. Je vais demander au ministre de la Justice d'ordonner des enquêtes. On n'a pas peur de ce débat.
La CPI pourrait-elle se joindre à cette enquête ?
Lors des discussions de paix de Marcoussis en janvier 2003, un chef d'État voisin, qui vient d'être réélu à 80 %, avait déjà dit que je devais être livré à la CPI. C'était succulent venant de lui. Peut-être aurais-je dû me faire élire à 80 %, j'aurais été moins suspect. Aujourd'hui, en 2010, c'est le même scénario. Je ne suis pas surpris. Il y a un complot qui vise à installer Ouattara au pouvoir.
Des pays africains aussi, comme le Nigeria, demandent votre départ…
Je ne veux pas parler de cela. Dans les réunions des pays africains, les représentants des pays occidentaux sont plus nombreux dans les couloirs que les Africains. Les pressions sont énormes. On n'en peut plus. Et quand on subit ce que je subis, on se dit que Mugabe (toujours président du Zimbabwe, malgré sa défaite aux élections, NDLR) n'avait pas totalement tort.

Economie, crise, reprise... re-crise ?

Après la récession de 2009, la France a connu en 2010 une reprise économique bienvenue mais insuffisante pour faire baisser fortement le chômage et la crise des dettes publiques dans la zone euro a accru la pression en faveur de l'assainissement de ses finances.

Tout en participant au sauvetage de la Grèce puis de l'Irlande, les autorités françaises ont ainsi dû s'employer à rassurer les investisseurs sur leur détermination à réduire les déficits et leur capacité à conserver à la France sa note "triple A", désormais considérée comme un trésor national.

Sur le seul front de la croissance, 2010 restera comme une année de (relativement) bonnes surprises: alors que le gouvernement n'espérait il y a un an qu'une reprise très molle, avec une hausse du PIB limitée à 0,75%, il a pu revoir ses ambitions à la hausse au fil des mois.

La prévision officielle a été portée à 1,4% en janvier, "au moins 1,5%" en septembre et 1,6% quelques semaines plus tard. Il y a quelques jours, la ministre de l'Economie, Christine Lagarde, évoquait "un gros 1,6%". Une remontée graduelle qui illustre la méthode adoptée cette année par Bercy: fixer des objectifs prudents... pour mieux les dépasser.

Cette tâche risque d'être plus ardue en 2011, la conjoncture ayant déjà contraint l'exécutif à revoir ses ambitions à la baisse. Le budget de la France pour 2011 est bâti sur l'hypothèse d'une croissance de 2,0%, contre 2,5% espéré début 2010. La plupart des économistes n'attendent au mieux que 1,6%.

La reprise de 2010 n'aura pas suffi, loin de là, à effacer les pertes des deux années précédentes. Ainsi, la production industrielle en France se situe encore 10% en dessous de son niveau d'avant la crise.

Les dépenses de relance auront pourtant été conséquentes: plus de 38 milliards d'euros au total depuis 2008, dépensés pour soutenir le crédit, renflouer les trésoreries d'entreprises, ou doper les ventes de voitures à travers la prime à la casse.

"RILANCE"

Ce dispositif aura permis aux constructeurs automobiles d'enregistrer au moins 600.000 ventes supplémentaires cette année, un chiffre comparable à celui de 2009, pour un coût d'environ un milliard d'euros à la charge de l'Etat.

Symbole du soutien public à la reprise, la prime à la casse ne survivra pas au réveillon du Nouvel An. Et si Christine Lagarde a pu oser en juillet le néologisme de "rilance", mélange inédit de rigueur et de relance, pour caractériser la politique économique française, la relance a bel et bien vécu.

Reste la rigueur.

La réduction des déficits publics restera un enjeu clé en 2011, sans doute davantage encore qu'en 2010.

En faisant chuter les recettes fiscales et en obligeant l'Etat à dépenser pour soutenir l'économie, la crise se soldera cette année par un déficit public record à environ 7,7% du produit intérieur brut, dont l'essentiel correspond à un trou de 150 milliards d'euros pour le seul budget de l'Etat.

Le gouvernement entend amorcer l'an prochain un mouvement de baisse durable du déficit pour atteindre 6,0% fin 2011, 4,6% fin 2012, 3,0% fin 2013 et 2,0% fin 2014.

Au menu amer de 2011, le budget prévoit de conjuguer maîtrise stricte des dépenses, réduction des effectifs de la fonction publique et coup de rabot sur les niches fiscales, en attendant une remise à plat de la fiscalité du patrimoine au printemps.

Mais pas de mesures douloureuses comme par exemple la hausse de la TVA qui attend les Grecs, les Britanniques et les Portugais, souligne le ministre du Budget, François Baroin, qui ne manque pas une occasion de fustiger la "dépendance à la dépense" de certains services de l'Etat.

Un chiffre illustre l'urgence du dossier: au premier semestre, la dette publique française s'est alourdie de 102,5 milliards d'euros, soit l'équivalent de six mois de smic... par seconde !

"DIGÉRER LA CRISE"

L'envolée des dettes publiques constitue désormais le principal sujet de préoccupation des marchés financiers, qui cherchent à identifier les prochaines éventuelles victimes de la crise de la dette.

Après les plans d'aide à la Grèce en mai et à l'Irlande en décembre, le Portugal et l'Espagne sont jugés menacés. Et la France, malgré son statut de pivot de la zone euro, ne paraît plus totalement à l'abri.

Ces turbulences et ces écarts auront fait une victime collatérale: l'euro, qui a perdu plus de 17% de sa valeur entre le 1er janvier et le 7 juin, tombant de 1,43 à 1,19 dollar, et qui, après un répit estival, a subi de nouvelles turbulences à l'automne.

"2011 ne sera pas une année facile", a prédit le Premier ministre, François Fillon, devant les préfets le 13 décembre.

Durant cette année pré-électorale, l'Elysée et le gouvernement devraient axer leur politique économique sur deux thèmes: la présidence française du G20, occasion en or d'afficher le volontarisme de Nicolas Sarkozy en matière de réforme du système monétaire international, et la lutte contre le chômage, avec la priorité donnée à l'apprentissage et à l'alternance pour aider les jeunes et les 340.000 contrats aidés qui ciblent les chômeurs de longue durée.

Car sur le front de l'emploi, 2010 n'aura rien réglé. Monté à 10% fin 2009, le taux de chômage en France (Dom compris) n'a reflué qu'à 9,7% et plus de quatre millions de personnes restent inscrites à Pôle Emploi.

"Le tissu économique français est en train de digérer les conséquences de la crise économique et la digestion n'est pas terminée", résume Karine Berger, chef économiste du groupe d'assurance crédit Euler Hermes. "C'est en 2011 qu'on aura vraiment une reprise. Ou pas."

L'honneur des musulmans

Viennent de se produire deux événements apparemment mineurs mais en réalité considérables et que nous n'avons pas d'autre choix que d'essayer de penser ensemble.
Le premier fut le fait de Marine Le Pen dont j'annonçais, depuis quelques semaines, qu'elle était plus redoutable encore que son père : je ne croyais pas si bien dire, comme vient de le prouver sa sortie sur les musulmans dont les prières, dans les lieux publics, seraient assimilables à une " Occupation ".
Le second fut ces Assises internationales sur l'islamisation de l'Europe organisées, quelques jours plus tard, à Paris, par le groupuscule néonazi qui s'était rendu célèbre, le 14 juillet 2002, en tentant d'assassiner Jacques Chirac et qui s'est allié, pour l'occasion, à un quarteron d'anciens trotskistes rassemblés sous la bannière du site Internet Riposte laïque.
Il faut le dire et le redire : présenter comme une " riposte laïque " la stigmatisation de l'islam comme tel est une ânerie doublée d'une insulte à un idéal de laïcité qui a toujours signifié, à la fois, la séparation du théologique et du politique et le droit égal, alors, une fois la séparation opérée, de pratiquer décemment leur culte pour toutes les religions.
Il faut le dire et le redire : présenter comme un "arc républicain", ou comme une alliance entre "républicains des deux rives", ce nouveau rapprochement rouge-brun qui voit les crânes rasés du Bloc identitaire fricoter, sur le dos des musulmans de France, avec tel ancien lambertiste, Pierre Cassen, est un crachat au visage d'une République qui, à Monte Cassino, puis dans les combats pour la libération de Marseille, puis dans la poche de Colmar, en Alsace, face à la division Das Reich, n'a pas eu de plus vaillants défenseurs que les pères et grands-pères de ces hommes et femmes que l'on voudrait, aujourd'hui, clouer au pilori.
Et contre, enfin, l'amalgame qui fait de 5 millions de citoyens des occupants en puissance, contre l'acte de violence symbolique inouïe qui fait d'une spiritualité la figure même du pire, c'est-à-dire du nazisme, il est urgent que des voix s'élèvent pour rappeler : primo, que l'immense majorité de ces musulmans sont des Français qui n'ont plus avec l'islam qu'une relation d'appartenance culturelle vague ou familiale ; mais, secundo, que, quand bien même cela ne serait pas, quand bien même ils seraient tous de pieux observants, attachés à leurs rites et aux mosquées où ceux-ci se pratiquent, il faut être un sombre crétin pour ignorer que cette pratique a, comme les autres, sa dignité - on peut être juif, chrétien, voltairien, athée, on peut n'avoir, avec le Coran, aucune affinité particulière, et être pourtant sensible à la grandeur, la douceur et l'honneur de l'islam quand il a ses sources, aussi, chez Averroès, Al-Kindi, Al-Farabi, Al-Ghazzali ou dans " Les clés du mystère " de Fakhr ad-Din ar-Razi.
Mais l'essentiel n'est pas encore là.
Car qu'il y ait, aujourd'hui, au sein de l'islam, une bataille politique entre cet héritage de douceur et celui qui nourrit les prêcheurs de djihad, qu'il y ait une guerre sans merci entre, d'un côté, les partisans de l'aggiornamento d'une foi qui, comme les autres monothéismes avant elle, se déciderait à se mettre à l'heure du respect des droits du sujet et, de l'autre, les artisans de ce que je suis, sauf erreur, le premier à avoir appelé fascislamisme, que les premiers soient souvent trop timides ou, tout simplement, trop peu nombreux et que ce soient les seconds, je veux dire les fanatiques, qui tiennent, presque partout, le haut du pavé, c'est l'évidence.
Mais confondre ceci et cela, faire comme s'il n'y avait pas de différence entre les tenants des Lumières et ceux de l'obscurantisme, renvoyer dos à dos les héritiers de Massoud et les disciples de Ben Laden, les Marocains qui encouragent leurs femmes à aller visage découvert et les Somaliens qui les enferment dans des cages de tissu, faire comme si l'imam de Drancy lisait le même Coran que celui des forcenés qui le harcèlent et le contraignent à vivre sous haute protection ou comme si les musulmans européens de Bosnie appartenaient au même bloc (identitaire ?) que les tenants saoudiens (ou iraniens) de la croisade contre les valeurs émancipatrices dont l'Europe est, à leurs yeux, le nom, bref, ne pas faire la différence, au sein même de l'espace civilisationnel musulman, entre les assassins et ceux qui leur résistent, est d'une imbécillité stratégique rare - et ne peut que démoraliser les résistants et encourager les enragés.
Il est vrai que nos pyromanes ont l'habitude : Jean-Marie Le Pen ne fut-il pas, naguère, parmi les plus ardents partisans de la dictature baassiste de Saddam Hussein ? et quand, en Algérie, les islamistes des GIA éventraient les femmes enceintes dont les tenues leur paraissaient exagérément occidentales et découpaient ensuite leurs foetus en rondelles, ne prenait-il pas clairement parti pour " la djellaba nationale " contre " le jean cosmopolite " ?
Mais encore faut-il que les choses soient dites et que l'on sache clairement, dans cette bataille qui s'annonce, qui est qui et qui fait quoi : parce qu'ils mélangent ce qu'il faudrait séparer, parce qu'ils nient les contradictions qu'il faudrait accentuer et aider à résoudre, parce qu'ils offensent ceux qui, victimes de première ligne des fous de Dieu, devraient être nos alliés, les braillards du Front national oeuvrent, non à l'affaiblissement, mais au triomphe du fascisme à visage islamiste.
ERRATUM :Une erreur s'est glissée dans ce bloc-notes. Lorsque j'évoque les protagonistes du nouvel axe entre Riposte laïque et Bloc identitaire c'est de Pierre Cassen qu'il s'agit et non de Bernard Cassen. Cet erratum sera publié dans le prochain numéro du Point. Et la phrase a été, ici, d'ores et déjà corrigée. BHL

CÔTE D'IVOIRE - Gbagbo met en garde contre une intervention extérieure

Menacé d'une intervention armée de la Cedeao, le président sortant ivoirien dénonce un complot "dirigé par la France".
Menacé d'un recours à la force par l'Afrique de l'Ouest, le gouvernement de Laurent Gbagbo a dénoncé, samedi, un complot "inacceptable" du "bloc occidental dirigé par la France" et mis en garde contre un risque de guerre civile en Côte d'Ivoire où vivent des millions d'immigrés.
La crise dans ce pays, née de la présidentielle du 28 novembre a connu un tournant depuis que la Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest (Cedeao) a menacé, vendredi, en sommet à Abuja (Nigeria), d'user de la "force légitime" si Gbagbo ne cédait pas le pouvoir à son rival Alassane Ouattara, reconnu président par la communauté internationale, ONU en tête. Une mission de la Cedeao, composée des présidents béninois Boni Yayi, cap-verdien Pedro Pires et sierra-léonais Ernest Koroma, est attendue mardi à Abidjan. C'est la première fois que Laurent Gbagbo, qui a ignoré jusque-là ultimatum et sanctions, est directement sous la menace d'une opération militaire.
"Inacceptable", a tonné le porte-parole du gouvernement Gbagbo, Ahoua Don Mello, fustigeant "un complot du bloc occidental dirigé par la France". Assurant ne pas croire "du tout" à une opération militaire, Ahoua Don Mello a évoqué un risque de "guerre civile" si ce projet était mis à exécution.
Menace de "guerre civile"
"Tous les pays (d'Afrique de l'Ouest) ont des ressortissants en Côte d'Ivoire, ils savent que s'ils attaquent la Côte d'Ivoire de l'extérieur, ça va se transformer en guerre civile à l'intérieur", a-t-il insisté. "Est-ce que le Burkina Faso est prêt à accepter trois millions de Burkinabè de retour" de Côte d'Ivoire dans leur pays d'origine, a-t-il interrogé, prédisant que les pays de la Cedeao "ne s'attaqueront pas eux-mêmes". "Le peuple de Côte d'Ivoire va se mobiliser" face aux pressions qui "excitent son patriotisme", a-t-il encore juré. L'un des avocats les plus enflammés de Gbagbo, Charles Blé Goudé, chef des "Jeunes patriotes", a mobilisé ces derniers jours ses partisans à Abidjan en vue du "combat" pour la "souveraineté" ivoirienne. Il prévoit une grande manifestation mercredi dans la capitale économique.
En plus d'un recours à la force, l'organisation régionale a également menacé de poursuites internationales les responsables des récentes violences, qui ont fait 173 morts selon l'ONU entre le 16 et le 21 décembre.
14.000 Ivoiriens déjà en fuite
Le ministre de l'Intérieur de Gbagbo, Émile Guiriéoulou, a démenti samedi ce chiffre. "Le bilan, nous l'avons donné, il est connu. Il n'est pas bon d'exagérer des choses parce qu'on cherche un but politique à atteindre", a-t-il dit. Le 20 décembre, il avait indiqué que 25 personnes avaient été tuées, dont 14 au sein des forces de l'ordre.
Environ 14.000 Ivoiriens ont déjà fui vers le Liberia voisin en près d'un mois pour échapper aux violences et certains ont été empêchés par des éléments des Forces nouvelles (ex-rébellion alliée à Ouattara) de traverser la frontière, ont indiqué samedi les Nations unies.
Le pape Benoît XVI a appelé samedi, dans son message traditionnel de Noël, à "une paix durable" en Côte d'Ivoire, où la fête avait un goût amer. Le pays avait pourtant espéré, à la faveur de la présidentielle, clore une décennie de crises précisément ouverte le jour de Noël 1999, avec le premier coup d'État de l'histoire du pays.
Outtara toujours coincé dans un hôtel
Coincé dans un hôtel de luxe d'Abidjan soumis à un blocus des forces fidèles à Gbagbo, Ouattara était sorti, vendredi, d'un silence de plusieurs semaines pour appeler solennellement les militaires favorables à Laurent Gbagbo à lui obéir et à protéger la population contre les "atrocités" commises notamment par "des mercenaires et des miliciens étrangers".
Si l'armée lui fait toujours défaut, Ouattara a marqué un point jeudi quand l'Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) a décidé de lui accorder le contrôle des comptes ivoiriens à la Banque centrale des États de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO). Le gouvernement Gbagbo a rejeté une décision "illégale" qui pourrait s'avérer lourde de conséquences pour lui, même si les salaires des fonctionnaires de décembre ont commencé à être payés cette semaine.

Pour Christian Jacob, « Strauss-Kahn a peur d'y aller »

« Dominique Strauss-Kahn est en vraie difficulté. Il est en train de se révéler comme quelqu'un qui n'arrive pas à choisir. Pour être candidat à la présidentielle, il faut le vouloir. On a le sentiment qu'il est incapable d'assumer. Il a peur ! », estime Christian Jacob.
 Dans une interview à découvrir dimanche dans les éditions du Parisien – Aujourd'hui en France, le président du groupe UMP à l’Assemblée Christian Jacob, qui vient de succéder à Jean-François Copé, s'en prend sèchement à Dominique Strauss-Kahn, possible candidat du PS à la présidentielle de 2012 : «Il est en train de se révéler comme quelqu'un qui n'arrive pas à choisir.
Pour être candidat à la présidentielle, il faut le vouloir. On a le sentiment qu'il est incapable d'assumer. Il a peur ! On découvre un DSK craintif, incapable de trancher. On aurait grand tort de sous-estimer et . Dans le trio, le faible, c'est Strauss-Kahn !» Interrogé sur son camp et sur une éventuelle candidature de Jean-Louis Borloo, Christian Jacob affirme : « Jean-Louis est mon ami, mais une candidature n'est pas une bonne idée. Je ne crois pas au coup de billard à trois bandes qui consiste à lancer plusieurs candidats au premier tour pour faire l'union au second. C'est un calcul hasardeux. »
L'ancien ministre de réaffirme enfin sa fidélité à Jean-François Copé : «Ma priorité, comme pour Copé, c'est la réélection de Nicolas Sarkozy en 2012. Ensuite, pour 2017, vous connaissez mon choix, je m'engagerai pour Copé», explique-t-il.

Ces nouvelles droites...

Fatalité historique ? Les misères de la crise peuvent-elles ressusciter les ravages politiques nés de la crise des années 30 ? Le soupçon rôde avec ce regain de populisme et l'épanouissement, un peu partout, de droites nationalistes volontiers xénophobes. En vérité, le monde a beaucoup changé, et l'Histoire ne se répète pas. Mais parfois elle bégaie. Des virus inquiètent. Il faut les suivre à la trace. Non pour broyer du noir. Mais pour éviter de mauvais réveils.

" Tout va très bien, madame la marquise... " Ce tube des années 30 moquait l'optimisme des caciques devant la montée des périls. Contre l'optimisme officiel, le populisme d'aujourd'hui s'engouffre dans la fracture béante qui sépare le peuple de la classe politique (1). Son simplisme militant envahit trois chantiers de la vie publique où tout, à l'évidence, " ne va pas bien " : l'euro, l'insécurité et l'immigration.

Bouc émissaire de la misère publique, l'euro est devenu, pour les nouvelles droites, et contre toute réalité, l'agent docile de la crise. Celle-ci n'a pas détruit dans le monde le capitalisme, mais elle a amoché le peu qui reste, en France, de la respectabilité de l'argent. Les banques sont d'abord accusées d'avoir conduit le système au bord du gouffre. Puis d'avoir ruiné les Etats, sommés de les sauver.

En réalité, toutes les banques n'ont pas cédé à l'enchaînement de crédits virtuels et toxiques. Et les banques ont déjà remboursé à l'Etat leurs emprunts, ce qu'ignore l'homme de la rue. Les réformes pour freiner la dérive spéculative sont tout autant incomprises. D'autant que la finance ne donne pas le sentiment d'avoir guéri tous ses vices. Demeure, devant les yeux écarquillés des pauvres, le spectacle de pactoles financiers dominant de très haut la rigueur imposée au peuple. Que cette rigueur découle surtout, chez nous, de trois décennies de libéralités d'Etat nourries par l'emprunt, c'est encore une réalité ignorée.

Le désarroi s'est trouvé son bouc émissaire. Ce sera l'euro et l'Europe, l'un et l'autre protecteurs et prospecteurs d'un avenir pacifique. Autant dire qu'il reste du pain sur la planche pour nos grands partis s'ils veulent affronter ce mauvais procès. Ils doivent clarifier leur politique et, comme on dit, l'" expliquer aux nuls ". Ils doivent tenir, sur l'Europe, le cap que le couple franco-allemand maintient vaille que vaille. Faute de quoi le Front national et l'extrême gauche plaideront pour le protectionnisme national des années 30. Et pour la mort de l'Europe. Un désastre !

L'insécurité qui touche les faibles plus que les forts répand partout le sentiment d'une décomposition civique. Dans une société où le frein moral se relâche, où le chômage déverse ses poisons, où les zones dites, par litote, " sensibles " entretiennent non seulement l'irrespect de la loi mais chez leurs " sauvageons " l'envie de la défier, policiers et gendarmes ne sont pas à la fête. Ils affrontent, parfois dans des conditions périlleuses, une délinquance multiforme. Beaucoup se sentent découragés par les juges et, disent-ils, leur " culture de l'excuse ".

Pourtant, les juges appliquent, le plus souvent de leur mieux, un code conçu pour un Etat républicain vertueux. Mais les lenteurs de l'institution, des procédures défaillantes, des libérations malheureuses de récidivistes dangereux ont altéré, ici ou là, leur crédit. Il faut coûte que coûte défendre la Justice. Mais elle se défendrait mieux elle-même sans la tonalité idéologue de certains de ses syndicalistes.

L'immigration, enfin, devient dans toute l'Europe l'arène des droites radicalisées. Elles progressent partout, jusque dans les démocraties nordiques, jusqu'aux Pays-Bas ou en Suisse, patries de la tolérance. Ces droites populistes et xénophobes s'écartent de l'ancien nationalisme réactionnaire pour faire de la résistance à l'islamisme, voire à l'islam, leur point de ralliement. Leur doctrine, c'est le refus de l'immigration extraeuropéenne et du multiculturalisme.

Pour nos pouvoirs, l'affaire de l'immigration, ce sera la croix et la bannière ! Contre les séductions populaires d'une résistance, disons plus " ethnoculturelle " que raciste, les droites de gouvernement doivent défendre l'identité évolutive d'une nation ouverte à ceux qui en acceptent les lois et les moeurs. Elles doivent accepter l'islam sans l'islamisation. Pas facile ! Que nos pouvoirs cèdent au multiculturalisme, que notre vigilance laïque se relâche, que le communautarisme s'étale, sans frein, chez les apprentis sorciers de la bien-pensance, alors Marine Le Pen ramassera la mise.

De la mystérieuse " identité nationale " l'impossible débat fut enterré. Mais elle fouaille encore bien des reins et des coeurs.

1. Voir Brice Teinturier, " L'opinion française au crible : une défiance accentuée ",Revue civique, juillet 2010.