TOUT EST DIT

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ǝʇêʇ ɐן ɹns ǝɥɔɹɐɯ ǝɔuɐɹɟ ɐן ʇuǝɯɯoɔ ùO

mercredi 22 décembre 2010

L'esprit de la loi

On avait cru les religions définitivement reléguées dans les oubliettes de l’histoire républicaine, avec la loi de séparation des Églises et de l’État. Depuis 1905, elles se sont maintenues avec discrétion dans l’espace public, parfois sous les traits de la culture, pour ne pas provoquer les défenseurs d’une laïcité pure et dure. Or voici que le religieux revient progressivement au grand jour. Et si l’islam cristallise certainement le plus d’attention, chrétiens et juifs ne sont pas en reste pour sortir de leurs lieux de culte et investir la rue, pour afficher leur appartenance par des signes et des comportements visibles.


Devant cette nouvelle donne, on a vu au cours des dernières semaines surgir une génération spontanée de défenseurs d’une absolue neutralité de l’espace public. Mais ces nouveaux croisés se trompent de combat à se situer d’abord sur le plan religieux. Car la problématique de fond est avant tout sociale. L’affichage identitaire et la montée des exigences communautaires vont en effet de pair avec la crise du modèle d’intégration. Dans un pays davantage marqué par le pluralisme des origines, les institutions républicaines ont du mal à forger l’unité de la communauté nationale, unité sans cesse à renégocier en démocratie. Dans un tel contexte, les références religieuses comblent un manque.


Plus encore, la quête identitaire à travers le religieux exprime peut-être la difficulté, voire l’incapacité à vivre sereinement la remise en cause permanente des termes du vivre-ensemble dans un monde qui n’offre plus guère de points de repères. En fin de compte, les traditions religieuses dynamiques représentent des ressources précieuses sur lesquelles les pouvoirs publics peuvent compter pour construire la vie en commun. À condition bien sûr qu’elles ne cherchent pas à échapper aux règles du droit commun ou à imposer des manières particulières de vivre. C’est même faire vivre l’esprit du principe de laïcité tel qu’il fonctionne dans la loi de 1905 que de reconnaître la place du religieux dans la construction du vivre-ensemble. La loi n’est pas hostile aux religions. Au contraire, elle reconnaît implicitement une entière liberté à tous les cultes, au nom même d’un principe qui fonde le contrat social en démocratie : la liberté de conscience . Tout défenseur de la laïcité doit s’en souvenir.

Copé... calé !

Tous les voyages ne forment pas la jeunesse ! Il faut croire qu'entre la Chine, d'où il revient, et Cuba, où il se rend, Jean-François Copé a laissé en route quelques repères. Sinon, on a peine à comprendre comment il a pu sous-estimer l'effet calamiteux de son amendement sur le patrimoine des élus. Avec son successeur à la tête du groupe parlementaire, le nouveau boss de l'UMP n'a d'abord rien trouvé de mieux que de saper le travail de la commission des Lois. Dans un rare consensus droite-gauche, elle proposait de sanctionner les députés qui rempliraient intentionnellement une fausse déclaration de patrimoine.

Son refus d'accroître les pouvoirs de la Commission pour la transparence de la vie financière, au motif qu'elle n'a pas à se transformer en autorité judiciaire et qu'elle peut déjà saisir le procureur en cas de fraude, a failli provoquer un mini-séisme politique. Si Copé avait gagné son bras de fer contre une partie de ses troupes et le gouvernement, on en aurait fatalement conclu que les députés se protégeaient.

Le pire a donc été évité in extremis puisque, sans préjuger de l'issue de la navette parlementaire, le couple Copé-Jacob a été contraint d'accepter l'incrimination pénale pour les députés. Les fraudeurs encourent une peine d'inéligibilité et une amende, mais pas la prison. C'est mieux que rien et la transparence l'a échappé belle. On remarquera toutefois que les élus du peuple ne sont toujours pas soumis à la règle commune, celle du citoyen ordinaire passible de trois ans de prison pour un simple vol.

Le faux pas de Jean-François Copé laissera des traces. À l'UMP, que le fougueux président a failli envoyer dans le mur avec son attitude « incompréhensible », selon son rival Xavier Bertrand. Ceux que l'ambitieux présidentiable et donneur de leçons irrite ne pourront que savourer son revers. Traces aussi dans l'opinion qui n'a, hélas, pas besoin de nouveaux biscuits pour alimenter le réflexe populiste du « Tous pourris ! ». Jean-François Copé aura bientôt l'occasion de se refaire la transparence quand on parlera de la prévention des conflits d'intérêt.

La marque de luxe Cerruti rachetée par un distributeur chinois

Le distributeur chinois Trinity Limited va racheter la maison française de prêt-à-porter de luxe et de parfums Cerruti à la société de capital-investissement MatlinPatterson pour un montant "maximum""un accord pour racheter 100 % de l'activité de Cerruti et les licences détenues par la marque". de 53 millions d'euros, a-t-il annoncé mercredi 22 décembre dans un communiqué. Trinity Limited indique avoir signé
Cerruti était détenu depuis 2006 par MatlinPatterson, une société de capital-investissement spécialisée dans le rachat d'entreprises en difficulté, alors que la maison de mode traversait une grave crise financière. Trinity Limited, qui est coté à la Bourse de Hongkong, est une filiale du groupe de distribution Li & Fung Group, qui a réalisé un chiffre d'affaires de 16 milliards de dollars en 2009. Il possède 381 magasins dans 53 villes en Chine et commercialise notamment les marques de prêt-à-porter Cerruti 1881, Kent & Curwen et Gieves & Hawkes.
"L'acquisition de Cerruti s'inscrit dans notre stratégie, qui vise à investir dans des marques emblématiques ou à détenir des licences à très long terme dans le prêt-à-porter masculin haut de gamme et luxe, a déclaré Wong Yat Ming, directeur général de Trinity. Le siège de Cerruti et son magasin amiral à Paris, qui sont essentiels au développement de Cerruti, continueront à apporter leur savoir faire et leur support aux licenciés de la marque."

Neige : les passagers doivent être dédommagés



Les avions cloués au sol en Europe du Nord



Des quotidiens nationaux absents des kiosques

Une nouvelles fois, les Franciliens sont privés mercredi 22 décembre des quotidiens nationaux dans leurs kiosques. La distribution a en effet été bloquée mercredi matin à Paris et dans sa proche banlieue à la suite d'une grève de cadres d'exploitation de la Société de presse Paris service (SPPS), filiale parisienne de Presstalis.
Le blocage touche l'ensemble des points de vente de Paris et de onze des communes limitrophes, mais la distribution des quotidiens dans le reste de l'Hexagone est assurée normalement. Le mouvement a été lancé par des cadres du Syndicat général du livre et de la communication (SGLCE-CGT) qui contestent les dernières propositions négociées actuellement pour réorganiser la SPPS.
DEUX MILLIONS DE PERTES PAR MOIS
Cette filiale est structurellement déficitaire et a rendu nécessaire l'injection de 150 millions d'euros depuis sa création en 2004. Avec 280 salariés aujourd'hui, elle perd 2 millions d'euros par mois. Depuis plusieurs semaines, des salariés de la SPPS empêchent sporadiquement les 1 200 points de vente de Paris et de sa petite couronne d'être livrés.
La distribution des magazines est quant à elle très fortement perturbée depuis un mois et seuls les "plans de secours" mis en place par Presstalis et certains éditeurs permettent de pallier les effets de ce mouvement social.
Contrairement aux blocages précédents, ce ne sont pas les ouvriers du Syndicat général du livre et de la communication (SGLCE-CGT), fraction née de l'éclatement du syndicat du Livre, qui sont à l'origine du mouvement. Ce mercredi doit se tenir un comité central d'entreprise de Presstalis et un comité d'entreprise de la SPPS, consacré justement à la restructuration de cette dernière.

Ce n’est pas une suite, mais un début.

Six mois après le discours de Grenoble, la loi Loppsi 2 ne se contente pas d’entériner les orientations sécuritaires dont le président de la République avait présenté les grandes lignes à l’orée de l’été. Elle confirme un repositionnement de l’UMP et annonce une stratégie.

Avec le vote solennel du texte, cet après-midi à l’Assemblée, les « ultras » de la droite populaire triomphent. Ils ont profité de l’affaiblissement du président dans les sondages pour atteindre leur but : imposer un recadrage de la majorité parlementaire sur une politique délibérément musclée. Ils en sont sûrs : la « droitisation », il n’y a que ça de vrai pour permettre au camp sarkozyste de faire la différence face à une gauche régulièrement accusée de laxisme.

A l’image du rapporteur du texte, Éric Ciotti - un lieutenant de Christian Estrosi - ses promoteurs étaient jusque-là des députés d’importance secondaire. Longtemps minoritaires, ils ont peu à peu pris du poids dans un groupe déjà inquiet pour les échéances législatives de 2012. La montée en puissance de Marine Le Pen, et avec elle le retour d’un FN qu’on croyait avoir définitivement confiné sous la barre des 10 %, ont achevé de convaincre leurs collègues, plutôt réservés jusque-là, de l’efficacité supposée d’un serrage de vis.

Après le remaniement - qui a éliminé toutes les figures de l’ouverture - ce sont les avancées progressistes du président de 2007 qui sont liquidées les unes après les autres. Avec la possibilité offerte aux jurys d’assises de prononcer une peine complémentaire d’interdiction du territoire à l’encontre d’un « criminel de nationalité étrangère », c’est bien la double peine supprimée à la demande de Nicolas Sarkozy, alors ministre de l’Intérieur, qui est clairement rétablie. En version suisse. Quant au principe des peines planchers, longtemps resté étranger à la logique du droit français, il est non seulement confirmé mais étendu. L’outil répondrait à une attente de la société : punir les violences avec exemplarité. Mais son périmètre, relativement flou, qui contraint les magistrats, ouvre la voie à une dérive vers une sévérité sans discernement, perméable à tous les excès répressifs.

Le président a tranché sans états d’âme sur ce dossier, et c’est pour les mêmes raisons qu’il soutient son encombrant ministre de l’Intérieur et ami. En difficulté avec la justice, Brice Hortefeux est en… sécurité place Beauvau où il est conforté dans toutes ses orientations par l’Élysée. Ses écarts, ses déclarations à l’emporte-pièce, ses condamnations ? Les aléas de sa fonction, voilà tout… Il incarne trop l’esprit dans lequel le chef de l’État abordera sa probable campagne présidentielle pour être débarqué.

Tentation berlusconienne

Silvio Berlusconi a échappé à une motion de censure, la semaine dernière. Est-ce la victoire à l’arraché de celui qui, en Italie, a pris l’habitude de faire voter des lois pour empêcher toute poursuite pénale à son encontre, qui a inspiré Jean-François Copé, le patron de l’UMP, et son lieutenant Christian Jacob, président des députés du parti présidentiel ? Les deux hommes n’ont pas trouvé cause plus importante à défendre que celle des élus qui mentiraient à propos de leur déclaration (obligatoire) de patrimoine. Pensez donc : infliger aux fraudeurs 30 000 euros d’amende et une peine d’inéligibilité, quel scandale !

Le tandem Copé-Jacob pousse le bouchon très loin, provoquant l’émoi non seulement sur les bancs de la gauche, mais aussi sur ceux de la droite. Comment demander aux Français de penser à l’intérêt général, quand deux des députés les plus en vue défendent par avance d’éventuels filous ? L’initiative Copé-Jacob est un bras d’honneur à ceux qui sont appelés à faire des efforts pour sauver les retraites, et plus généralement à tous ceux à qui l’on annonce des temps difficiles pour sortir de la crise. L’égoïsme, mâtiné de cynisme, est de mise.

La tentative, heureusement, a avorté. Mais la morale n’est pas sauve, car la peine de deux ans de prison pour les fraudeurs a été retirée. Elle serait, paraît-il, « stigmatisante ». Un député menteur (et cupide, car la déclaration de patrimoine vise à dépister l’enrichissement indu) risque donc moins qu’un cambrioleur. Il fait pourtant plus de victimes qu’un vulgaire monte-en-l’air, puisqu’il vole moralement – et aussi financièrement, en cas de conflit d’intérêts — des milliers d’électeurs.

Quelques heures après la passe d’armes sur l’amendement Copé-Jacob, l’Assemblée votait la loi Loppsi 2, qui durcit plusieurs sanctions pénales contre la délinquance. Le message des deux défenseurs de parlementaires potentiellement ripoux sonne de façon encore plus provocatrice.

Et dire que les députés voulaient « moraliser » le fonctionnement de l’Assemblée ! Les « berlusconneries » de quelques-uns jettent au contraire le discrédit sur toute la représentation nationale, alimentant le poujadisme. Il y a de quoi rendre verts de colère les nombreux élus, de droite, du centre et de gauche, qui n’ont rien à cacher.

Notes

L’économie de l’Irlande va mal, on le sait. Les agences de notation financière ont donc abaissé hier sa note, façon de dire aux marchés : ne lui prêtez pas d’argent, elle n’est pas sérieuse. Simple bon sens… Oui, mais on voit bien que ça va aggraver la situation, comme pour un malade qu’on priverait de nourriture. Mieux, ces agences expliquent : l’Irlande n’est pas fiable, car sa croissance est faible. Or, c’est justement pour leur faire plaisir que l’Irlande s’est mise à la diète. Vous suivez la logique ? Le plus drôle, si l’on peut dire, est que ces agences ont prouvé leur incompétence, voire leur malhonnêteté, dans la crise financière. Mais elles continuent, imperturbables, de noter et dégrader des pays. Hier, la Grèce, aujourd’hui l’Irlande, demain peut-être la France… Apprenez leurs noms : Moody’s, Fitch et Standard & Poor’s. 

Et sachez qu’elles sont très prospères – elles.

Anelka, Henry, Jacob et Copé…

L’exemplarité ne se marchande pas. Aux milliardaires du ballon rond, dépositaires des rêves de millions d’enfants, on réclame pudeur et dignité. Leur prestation en Afrique du Sud, à cet égard, fut un lamentable fiasco. Les dirigeants de la Fédération française de football sont peut-être des “clowns”.

N’empêche, l’infâme “cirque” du dernier Mondial revient d’abord aux joueurs. Il semblait entendu, pour tourner enfin la page, que ceux-ci renoncent à leurs primes publicitaires. Mais deux récalcitrants rechignent, Anelka et Henry tardent à signer la feuille. Peu importe les raisons qu’ils avancent, l’effet produit reste désastreux.

L’exemplarité ne se marchande pas. Aux politiciens, dépositaires des mandats du peuple, on réclame intégrité et transparence. La République, longtemps, se contenta ici d’un flou fort périlleux. Il semblait entendu, pour tourner enfin la page, qu’une loi sévère serait votée. Une sanction pénale menacera ainsi tout député qui “ment sciemment” sur l’évaluation de son patrimoine.

Lundi soir, au Palais-Bourbon, deux récalcitrants rechignent. MM. Jacob et Copé, ténors de l’UMP, bataillent pour obtenir davantage d’indulgence en faveur des élus. Ils n’y sont parvenus qu’en partie, provoquant l’indignation de nombreux collègues , à droite et à gauche.

Sinon, dans le pays, l’exaspération prospère. Sur n’importe quel terrain, maintenant, les titulaires de privilèges gagneraient à ne pas trop en abuser…

La richesse des métiers


Y a-t-il un lien entre le monde des métiers et le destin des hommes ? Oui, si l'on écoute l'un des plus grands savants de l'histoire contemporaine, Albert Einstein, dont Jean d'Ormesson nous apprend, dans son dernier livre, qu'il aurait préféré être plombier. Le grand physicien allemand lança cette phrase énigmatique : « L'artisanat sauvera l'humanité. »


Sans doute voulait-il rappeler que c'est en se faisant artisan et en inventant les premiers outils que l'homme a assuré sa survie sur la Terre et que si, par malheur, un séisme ou la folie des hommes créait la désolation et le chaos, l'humanité pourrait espérer se remettre en marche par l'habileté, l'inventivité et le génie des « mains ».


Mais peut-être aussi le créateur de la loi de la relativité anticipait-il que la science, avec ses nombreuses découvertes, était capable de produire non seulement le meilleur, mais aussi, malheureusement, le pire. Et que, pour obtenir le meilleur, l'humanité devrait adopter une éthique et un mode d'organisation proches de l'artisanat.


Précisément, quel est ce modèle ?


C'est d'abord le parti pris d'une économie pacifiée, certes basée sur la compétition, mais porteuse d'une richesse sociale qui donne des perspectives à la technologie et à l'économie. Un boulanger veut faire du bon pain parce qu'il connaît les personnes qui vont le manger. Un maçon veut faire une belle maison, aussi parce qu'il connaît les personnes qui vont l'habiter.


Ce type d'économie est aux antipodes d'une économie complètement dématérialisée, totalement virtuelle, où le profit devient la seule finalité et l'humain la variable d'ajustement. L'artisanat - et les valeurs qu'il illustre en matière économique - peut donc aider à inventer un nouveau modèle, où priment toujours la recherche, l'innovation et les découvertes technologiques, mais où l'individu retrouve une juste place.


Le modèle artisanal, c'est aussi une certaine idée du développement durable basée sur la proximité, les circuits courts, la durabilité des objets. La planète est, aujourd'hui, menacée par des excès qui ont progressivement transformé notre société de consommation en une société du jetable. Or, si nous voulons contrer les dangers que nous avons nous-mêmes créés, un autre modèle doit être adopté dans lequel la durabilité et la réparation des objets seront déterminants. C'est ainsi que l'on pourra passer d'une logique du plus à une logique du mieux.


Enfin, le modèle artisanal, c'est encore un certain rapport au travail, l'idée d'une réelle autonomie, d'une nécessaire créativité, où l'enthousiasme est possible. Il faut entendre le passionné cuisinier de Cancale, Olivier Roellinger, pour comprendre que le talent et l'esprit d'innovation peuvent aller de pair avec la passion et l'amour du métier.


Dans un monde où l'on s'interroge parfois pour savoir « si la vie vaut la peine d'être vécue », l'envie de se réaliser dans l'amour d'un métier est l'un des critères d'une vie réussie. Sans nul doute, si l'on veut réenchanter le monde et l'économie, comme cela apparaît urgent, il faut d'abord commencer par redonner du sens au travail. Sur ce terrain, l'artisanat a des solutions à proposer. Il n'a peut-être pas vocation à sauver l'humanité, mais il peut l'aider, dans une période de doute et d'incertitudes.




(*) Secrétaire général de la Chambre de métiers et de l'artisanat des Côtes-d'Armor.

Les recettes de l'aéroport de Montréal pour contrer la neige et le verglas

"Ici, on est né dans la neige", lâche Donald Desrosiers, directeur de l'entretien des installations à l'aéroport international Pierre-Elliott-Trudeau de Montréal, qui accueille 12,8 millions de passagers par an. Compatissant envers les Européens, aux prises avec des chutes de neige inhabituelles qui ont causé de graves difficultés au transport aérien, notamment à l'aéroport londonien d'Heathrow, il se montre très serein quand on l'interroge sur la façon de gérer les "tempêtes" de neige à Montréal, comme ailleurs au Canada.
"Nous avons, explique-t-il, soixante-dix ans d'expérience à l'aéroport de Montréal, des équipements à la fine pointe de la technologie et un personnel très professionnel", dédiés à l'application d'un plan d'entretien hivernal rigoureux.
Le tout est bien sûr coûteux mais quand la neige tombe cinquante fois par hiver, avec une moyenne annuelle de 2,20 mètres au total, sans compter de fréquentes pluies verglaçantes, un aéroport comme celui de Montréal ne peut se permettre de faire les choses à moitié. Surtout s'il veut rester fidèle à sa réputation d'aéroport ultra-performant en matière d'enlèvement de la neige et de la glace, réputation reconnue par un premier prix remporté en 2008 au concours américain Balchen/Post, catégorie grands aéroports.
DE L'ACÉTATE DE POTASSIUM POUR DÉGLACER
La compagnie Aéro Mag a le contrat de dégivrage des avions depuis 1997. Avec sa soixantaine d'employés saisonniers, elle dégivre 7 000 aéronefs par an à l'aéroport de Montréal ! Le reste du travail "hivernal" se fait en interne. "Nous surveillons en permanence, explique M. Desrosiers, les prévisions météo émanant de deux sources différentes. J'ai 110 employés sur le qui-vive, prêts à venir travailler en équipes de jour et de nuit, sept jours sur sept, avec des quarts de douze heures, en cas de chutes de neige ou de verglas."
En 2008, l'aéroport a complètement renouvelé son parc d'équipements lourds pour l'entretien hivernal des pistes et des aires de manœuvre, soit 250 kilomètres au total, tarmac compris. Objectif : réduire le temps de déneigement pour répondre aux besoins des compagnies aériennes et maintenir la fluidité des mouvements d'aéronefs même pendant les intempéries. "Nous nettoyons le tarmac et les pistes en fonction des horaires des vols, pour éviter les retards."
Le "plan de neige" de l'aéroport prévoit d'ailleurs les interventions sur les pistes de façon à ce qu'elles soient fermées le moins longtemps possible. Le nerf de la guerre prend la forme de huit grosses "déneigeuses", équipées d'impressionnantes charrues de plus de sept mètres de large à l'avant qui poussent la neige sur le côté et d'un balai presque aussi large à l'arrière.
"Grâce à elles, souligne M. Desrosiers, on a réduit de cinquante à vingt-cinq minutes le temps de déneigement d'une piste et des voies de circulation qui y sont associées." Chacune des cinq souffleuses, également acquises il y a deux ans, enlève du tarmac 5 000 tonnes de neige à l'heure, soit 50 % de plus que les anciennes !
Pour le verglas, "nous avons plus de mal", admet le directeur. C'est plus difficile, semble-t-il, de se débarrasser de cinq millimètres de verglas que de vingt-cinq centimètres de neige, même avec un nouveau camion-épandeur d'acétate de potassium (un déglaçant liquide) capable de traiter une bande de plus de 30 mètres de large en effectuant un seul passage sur une piste plutôt que deux ou trois auparavant. "Le mieux, ajoute M. Desrosiers, est d'intervenir en déversant le produit avant le verglas, pour que la glace ne colle pas sur le béton"… quand c'est possible.
 

Finance : l'oeuvre du temps

La pression s'accroît sur les banques de financement et d'investissement (BFI). Après l'Europe, c'est au tour des Etats-Unis de réfléchir à un nouveau tour de vis sur les bonus. L'objectif est clair : éviter que les figures de proue de la finance de marché, sauvées du naufrage en 2008 par les contribuables, ne reprennent le train-train du « business as usual ».


Il faut dire que la petite musique émise par les BFI peut laisser supposer que rien n'a changé dans ce monde doré. Encouragées par le vif rebond de leur activité en 2009, elles se sont remises à embaucher à tout-va. A tel point qu'à Wall Street, leurs effectifs ne sont plus très éloignés du pic d'avant-crise ! De même, sur le front des rémunérations, certaines ont augmenté le fixe de leurs traders de 30 % à 50 % pour compenser la baisse de leurs bonus.


Mais on aurait tort de se fier à ces seuls indicateurs. Le monde d'avant n'est pas près de revenir à Wall Street ou à la City. Car, derrière la façade toujours aussi brillante des Goldman Sachs, Morgan Stanley, Credit Suisse et autres, la réalité a déjà changé. L'onde de choc provoquée par la crise financière les oblige à faire profondément évoluer leur modèle. D'abord, parce qu'il faudra demain trois fois plus de fonds propres qu'hier pour être autorisé à opérer dans ces métiers. Ensuite, parce que les activités les plus lucratives seront soit strictement encadrées (produits dérivés, titrisation), soit bannies de leurs desks (opérations pour compte propre aux Etats-Unis) . A cela s'ajoute le fait qu'autour de la table il y a toujours autant de joueurs. Les grands noms engloutis par la crise ont été remplacés au pied levé par les Nomura, Barclays Capital et autres Standard Chartered. Quant aux nouveaux territoires, les pays émergents, il reste à prouver qu'ils leur seront réellement ouverts.


Résultat, l'histoire est écrite. Les BFI de demain n'auront plus grand-chose à voir avec les formule 1 du milieu des années 2000 aux rentabilités supérieures à 30 %. Elles ressembleront davantage à des 4 · 4 toujours aussi rutilants en apparence, mais beaucoup moins véloces et bien plus coûteux à entretenir et à faire rouler. Ce qui veut dire qu'elles offriront certes des profils de risque bien moins agressifs, mais que leur rentabilité, le juge du paix du secteur, en sera fortement réduite. A peine supérieure à celle des « utilities » pour la plupart des acteurs, selon certains analystes.


Dans ces conditions, les grandes banques de marché dans leur ensemble n'auront d'autre choix que d'adapter leur structure de coût. C'est-à-dire de réduire leurs effectifs - une saignée de 10 % est attendue l'an prochain outre-Atlantique -et de revoir à la baisse les bonus de l'essentiel de leurs équipes. Ce n'est qu'une question de temps.

"Grèce, Irlande et Portugal doivent sortir de l'euro" (Pimco)

La Grèce, l'Irlande et le Portugal doivent sortir de l'euro s'ils veulent redresser leurs économies, a estimé un responsable du plus grand fonds obligataire mondial, l'américain Pimco, dans un entretien au quotidien allemand "Die Welt". Par contre, la Belgique pourrait surmonter ses problèmes en restant dans l'UE, selon Pimco. 
 "La Grèce, l'Ir­lande et le Por­tu­gal, sans leur propre mon­naie ou des trans­ferts de fonds im­por­tants, ne re­tom­be­ront pas sur leurs pieds", es­time ainsi An­drew Bo­som­worth, ges­tion­naire de por­te­feuille chez Pimco Eu­rope.

Avec leur propre mon­naie, ces pays "pour­raient ex­por­ter à moindre prix", la hausse de leurs ex­por­ta­tions abou­tis­sant au re­tour "de la crois­sance éco­no­mique né­ces­saire", pour­suit-il.

Et une fois la crois­sance et la confiance des mar­chés obli­ga­taires re­trou­vées, ces pays pour­raient ré­in­té­grer l'u­nion mo­né­taire, es­time Bo­som­worth.

Evo­quant la ques­tion de l'Es­pagne, l'I­ta­lie et la Bel­gique, dont les taux d'em­prunt souffrent aussi, Bo­som­worth jugent qu'ils peuvent "réus­sir" à sur­mon­ter leurs dif­fi­cul­tés en res­tant dans l'U­nion mo­né­taire mais avec un sou­tien fort de leurs par­te­naires.

Ce qui si­gni­fie, selon lui, que l'in­tro­duc­tion d'euro-obli­ga­tions est in­évi­table "à plus ou moins long terme", n'en dé­plaise à l'Al­le­magne, qui s'y op­pose fer­me­ment de crainte de voir ses taux d'em­prunt grim­per, et à la France qui lui a ap­porté son sou­tien.

La Chine se pose en soutien prudent de la zone euro

Pékin affiche son soutien au plan de sauvetage européen et répète avoir pris des mesures concrètes pour aider certains pays européens. Mais exhorte aussi l'Europe à l'action pour sortir de la crise qu'elle traverse.
 Aide-toi, la Chine t'aidera. Tel est, en substance, le message que les autorités chinoises ont transmis, mardi 21 décembre à Pékin, à leurs homologues de l'Union européenne, à l'occasion du « Dialogue sur les questions économiques et commerciales ». Dans un contexte de grande fébrilité autour de la monnaie européenne, les marchés ont immédiatement applaudi à cette promesse de soutien de l'empire du Milieu, ce qui a permis à l'euro de se raffermir quelques heures sur les marchés asiatiques, malgré les inquiétudes sur le Portugal.
Les propos du vice-Premier ministre chinois chargé des affaires économiques sont pourtant loin d'être précis. Wang Qishan a en effet déclaré que la Chine « apporte son soutien à la série de mesures mises en oeuvre par l'Union européenne et le Fonds monétaire international pour stabiliser les marchés financiers », avant de rappeler qu'elle a « a pris des mesures concrètes pour aider certains pays européens ». Rien de véritablement neuf, donc : en octobre, déjà, le Premier ministre chinois, Wen Jiabao, s'était publiquement engagé à ce que son pays souscrive à la prochaine émission obligataire d'Athènes. Et plus récemment, le président chinois, Hu Jintao, s'est rendu à Lisbonne, dans la foulée de sa visite en France, où il aurait également assuré les autorités de son soutien, sans qu'aucune déclaration officielle ni aucun chiffre n'aient été communiqués. On évoque toutefois un engagement de Pékin à acheter pour environ 3 milliards d'euros de dette portugaise.
Mais le soutien de Pékin n'est manifestement pas inconditionnel. C'est Chen Deming, le ministre du Commerce, qui s'est chargé de le faire comprendre. Se déclarant « très inquiet » au sujet de la crise de la zone euro, il a prévenu que son pays « veut voir si l'UE est capable de contrôler les risques sur la dette souveraine et si le consensus peut être converti en mesures concrètes ». Lors d'une conférence de presse qui a suivi, le Commissaire européen aux Affaires économiques et monétaires, Olli Rehn, s'est borné à déclarer qu'il appréciait « le soutien de la Chine » et « l'atmosphère amicale » des échanges, tout en admettant qu'il n'y avait pas eu de chiffre communiqué par les autorités au sujet d'un éventuel soutien financier.
Les milieux d'affaires retiendront également de ces rencontres sino-européennes l'engagement qu'a manifestement pris Pékin de revenir sur sa loi dite de « l'innovation indigène », mise en oeuvre il y a un an, qui avait scandalisé les sociétés étrangères. D'après ce texte, toute entreprise de technologies souhaitant participer à un appel d'offres en Chine devait localiser sa recherche sur le sol chinois. Un dispositif ouvertement protectionniste que Pékin semble prêt à vider de sa substance, voire à retirer. Ce que Wang Qishan avait d'ailleurs laissé entendre à Washington il y a quelques jours.
Enfin, Pékin se serait engagé à garantir ses livraisons à l'Europe en terres rares, ces substances dont elle a assuré 97 % de l'approvisionnement mondial l'année dernière. Et dont le caractère crucial pour la fabrication de nombre de produits technologiques est apparu au grand jour depuis que la Chine s'est mise à en limiter fortement les exportations.

La course aux classes moyennes

Le monde politico-médiatique, déjà plongé dans la prochaine présidentielle, a trouvé trois thèmes d'analyses concernant respectivement l'avenir de DSK, celui de Marine Le Pen et la problématique des centres. A ces rubriques politiques s'en ajoute une quatrième, qui à vrai dire les couronne : qui séduira le mieux les « classes moyennes », après qui tout le monde court désormais ?

Quelques précisions s'imposent. En termes de revenus, on range dans cette catégorie les ménages disposant de 1.200 à 3.000 euros de revenus mensuels (François Hollande a élargi la fourchette à 4.000). Les analyses historiques montrent qu'elles ont explosé au cours des Trente Glorieuses, au point de donner aux « pyramides » socio-économiques des formes de montgolfières. Mais les figures plus récentes (depuis les années 1980) ont partiellement étranglé le haut du ballon, pour en faire une sorte d'huilier à la base rebondie. On n'illustre pas mieux le déclassement qu'elles ressentent. C'est le fond du problème posé aux politiques, et que la crise aggrave encore. Or plus de la moitié des Français, selon les sondages, déclarent y appartenir. S'y retrouvent ainsi les professions intermédiaires, les enseignants, agents de maîtrise et employés, un gros tiers de retraités…

Tel est le terrain à conquérir par les candidats potentiels. Les socialistes y fondent de grands espoirs avec DSK, espérant y renouveler la performance de Mitterrand (56 %) et oublier la déconvenue de 2007 (37 %). Le Modem se souvient qu'il a bénéficié la même année de ces désertions. Les écologistes, le FN et autres protestataires se rappellent qu'ils en ont recueilli quelques reliefs. Sarkozy, solidement campé sur les retraités, ne désespère pas de les convaincre par sa gestion douce de la crise, sa modération fiscale, son discours sécuritaire… Grandes victimes de l'évolution, elles vont être les grandes bénéficiaires des discours. Cela, à coup sûr, leur fera une belle jambe.

Nouvel indice du rôle clé des cellules souches cancéreuses dans le cancer

Les malades atteints de leucémies présentant des cellules souches cancéreuses particulièrement actives ont un pronostic vital moins favorable, selon une recherche publiée mardi qui conforte l'hypothèse du rôle clé de ces cellules dans l'évolution de la maladie.
Cette étude parue mardi dans le Journal of the American Medical Association (JAMA) est l'une des premières à confirmer l'hypothèse selon laquelle des cellules souches cancéreuses expliqueraient pourquoi certains cancers sont moins sensibles aux traitements et ont tendance à réapparaître.
Ainsi certains cancers découleraient de cette petite population de cellules cancéreuses particulièrement peu sensibles aux traitements et capables de se régénérer, expliquent les auteurs de cette étude, de la faculté de médecine de l'Université Stanford en Californie (ouest).
Ces cellules pourraient aussi être utilisées pour prédire l'évolution des cancers dans un groupe étendu de malades, selon eux. Ces cellules pourraient aussi un jour permettre d'adapter les traitements, estiment-ils.
"Les implications cliniques de ce concept sont énormes", juge le Dr Ash Alizadeh, professeur de cancérologie à l'Université Stanford, un des co-auteurs de cette recherche.
"Si nous ne parvenons pas à concevoir des thérapies ciblant ces cellules capables de se régénérer et résistantes à la chimiothérapie, les malades continueront à subir des rechutes", poursuit le cancérologue.
Bien que des expériences de laboratoires sur des animaux aient pour la plupart confirmé le rôle clé des cellules souches cancéreuses, les preuves cliniques pour appuyer cette hypothèse chez les humains ont été jusqu'alors sporadiques.
Les auteurs de ces travaux ont étudié plus de mille malades atteints de leucémie aiguë myéloblastique, forme la plus agressive de ce cancer du sang, qui étaient traités aux Pays-Bas, en Allemagne, au Japon et aux Etats-Unis.
Ils ont comparé les niveaux d'activité des gènes de cellules souches cancéreuses des malades et constaté que plus ces niveaux étaient élevés, moindres étaient les chances de survie.
Dans un groupe de patients en Allemagne, ceux présentant les plus hauts niveaux d'activité des gènes liés au cellules souches cancéreuses avaient un risque de 78% de décéder dans les trois ans.
En comparaison, ceux dont les niveaux d'activités des gènes étaient les plus faibles avaient 58% de probabilités de mourir.
Observation intéressante, ces cellules souches cancéreuses ont une activité génétique similaire à celles des cellules souches sanguines normales qui produisent les cellules du sang et du système immunitaire.
Une telle similarité implique que les cellules souches cancéreuses peuvent s'auto-générer et se diviser comme les cellules souches sanguines normales et ce contrairement aux cellules cancéreuses caractérisées par des divisions fréquentes et un développement anarchique.
Ces similarités entre cellules souches normales et cancéreuses expliqueraient que ces dernière échappent aux traitement anti-cancéreux conventionnels qui ciblent les cellules se divisant rapidement, soulignent les chercheurs.

LVMH a franchi le seuil de 20 % dans Hermès

Le numéro un mondial du luxe a publié un communiqué dans lequel il précise détenir aujourd'hui 21,3 millions d'actions Hermès . 

LVMH (propriétaire des Echos) a annoncé avoir franchi le seuil de 20% au sein du capital de la société Hermès International. Le numéro un mondial du luxe détient aujourd'hui 21 338 675 actions.

Au début du mois, les actionnaires familiaux d'Hermès avaient annoncé la création d'un holding rassemblant 51 % du capital de la maison de luxe pour se prémunir d'une mainmise sur la griffe par LVMH. Ce scénario nécessite toutefois une dérogation de l'Autorité des marchés financiers, qui n'a pas encore été donnée.

Retraites : le répit sera de courte durée pour les régimes complémentaires

L'Agirc-Arrco ne sortira du rouge que quelques années grâce à la réforme des retraites, selon les prévisions transmises aux partenaires sociaux. Syndicats et patronat ont six mois pour décider de l'avenir des régimes complémentaires, notamment du niveau des cotisations et des prestations.

L'impact de la réforme des retraites sera massif sur les comptes de l'Agirc-Arrco, mais il ne permettra pas de rétablir durablement l'équilibre financier des deux régimes de retraite complémentaire. C'est ce que montrent les nouveaux chiffrages que les partenaires sociaux, gestionnaires de l'Arrco (pour tous les salariés du secteur privé) et de l'Agirc (pour les seuls cadres), ont examiné mardi après-midi.
La réforme des retraites de base, qui entre en vigueur l'an prochain, permettrait à l'Agirc-Arrco d'économiser un peu plus de 6 milliards d'euros en 2018, l'année où l'âge du départ passe à 62 ans. Les régimes complémentaires dégageraient un excédent proche de 1 milliard d'euros cette année-là, au lieu d'un déficit de plus de 5 milliards en l'absence de réforme.

Puiser dans les réserves

Ces nouvelles prévisions sont réalisées en tablant sur un taux de chômage de 7 %, une évolution de la productivité de 1,5 % par an et une stabilisation du rendement des cotisations. Ce qui n'est pas le cas actuellement : le rendement recule constamment depuis les années 1990, c'est-à-dire que 1 euro cotisé rapporte une pension moindre chaque année. D'autres chiffrages ont été réalisés avec des hypothèses plus optimistes (chômage de 4,5 %), plus pessimistes (9 %), et avec des rendements décroissants.
Spectaculaire, ce retour à l'équilibre doit être relativisé. D'abord, il ne concernerait que l'Arrco. L'Agirc resterait dans le rouge malgré la réforme. Surtout, il serait précaire : les faibles excédents ne seraient dégagés qu'entre 2017 et 2020. Les déficits seraient de retour tout de suite après ce court répit. En 2030, ils frôleraient à nouveau les 7 milliards d'euros. A plus court terme, il faudrait éponger près de 14 milliards de déficits accumulés entre 2009 et 2016. Pour cela, l'Agirc et l'Arrco devront puiser dans leurs réserves. Les réserves de moyen et long terme (à l'exclusion du fonds de roulement) deviendraient négatives dès 2016 pour l'Agirc et en 2032 pour l'Arrco.

Négocier l'avenir

Sur la base de ces prévisions toutes fraîches, les partenaires sociaux vont maintenant négocier l'avenir des régimes de retraite complémentaire. Faut-il maintenir les cotisations à leur niveau actuel ? Est-il possible de stopper le recul du rendement des cotisations ? Syndicats et patronat se sont donné jusqu'au mois de juin pour répondre à ces questions.
Lors de la séance de négociation de mardi, chacun s'est attaché à démontrer que les nouvelles prévisions appuyaient ses orientations. « Ces chiffrages montrent que la situation est tendue, mais les réserves nous permettent de ne pas réagir dans l'urgence absolue, estime Jean-Louis Malys (CFDT). Cela nous permet de trouver des solutions raisonnables et d'exclure toute décision extrémiste, de la part du patronat comme des syndicats. » La CFDT demande notamment « un redéploiement des avantages familiaux en direction des femmes et des retraités les plus modestes ».
De son côté, la CGT a fait chiffrer l'impact d'un élargissement de l'assiette des cotisations Agirc-Arrco à la participation, à l'intéressement et aux stock-options. « Les solutions que nous proposons suffisent largement à assurer le retour à l'équilibre des régimes jusqu'en 2030, tout en stoppant le recul du rendement », explique Eric Aubin, le « monsieur Retraites » du syndicat.
Force ouvrière souligne, elle, qu'une hausse modérée du taux de cotisation permettrait de dégager plus de 5 milliards d'euros de ressources supplémentaires dès 2014. Les déficits disparaîtraient alors très rapidement.
THIBAULT (le playmobil) N'EST PAS DANS LA MERDE AVEC ÇA !!!