TOUT EST DIT

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ǝʇêʇ ɐן ɹns ǝɥɔɹɐɯ ǝɔuɐɹɟ ɐן ʇuǝɯɯoɔ ùO

dimanche 12 décembre 2010

Le dîner de com'

S'il vous plaît... Dessine-moi le centre. De quoi sauter sur ses pieds et se gratter la tête comme Saint-Ex dans le désert. Pas facile de tracer nettement les contours d'un conglomérat aussi disparate. Surtout quand ceux qui sont censés s'y tenir n'arrêtent pas de faire les bordures en quête d'un hypothétique avenir. Et ce n'est pas le dîner de com' organisé par Jean-Louis Borloo qui peut aider au croquis, même sommaire, de l'improbable rassemblement. Chacun des invités prenant bien soin de préciser qu'il était là au nom de la République mais que la présidentielle venue, si Nicolas Sarkozy est candidat... Et l'on aura d'ailleurs remarqué que personne ne parle d'union, à part peut-être Hervé Morin qui, seul, n'a guère d'autonomie.

Hors de François Bayrou, dont l'identité centriste est incontestable, les autres partis, qu'ils soient néo ou valoisiens, ne sont que des composantes de la majorité de gouvernement. Des composantes malmenées par le remaniement et dont l'amertume s'est exprimée dans de bien mesquines formules. Si l'on a bien compris que la saillie sur « les conservateurs bien coiffés » visait François Fillon on ne sait en revanche pas si ces centristes-là se positionnent dans un front commun contre la gauche ou si leur ambition est d'être une alternative crédible.

Le vespéral et hétérogène casting, comme la présence des proches collaborateurs de l'Élysée que sont Henri Guaino et Alain Bauer, fait plutôt penser à une sorte de mission Borloo qui se chargerait de constituer un centre utile à Nicolas Sarkozy et recevrait Matignon pour prime de ses bons et loyaux services.

Si, depuis sa déception, Jean- Louis Borloo ne s'est jamais mis en situation de rupture, c'est, peut-être, qu'il ne renonce pas à être un des acteurs principaux de l'élection présidentielle. En jubilant à cette idée que la candidature de Nicolas Sarkozy écarte François Fillon du jeu. Mais le chef de l'État fait peut-être un mauvais calcul en pensant que son ex-ministre, en plus de sa popularité d'opinion, dispose d'une réelle popularité électorale. Si tel avait été le cas, il aurait eu plus de soutiens que de bâtons dans les roues dans sa dernière course à Matignon.

PS – Bernard Tapie exclut Royal de la présidentielle 2012

Bernard Tapie a estimé dimanche que le PS serait représenté par Martine Aubry ou Dominique Strauss-Kahn lors de la présidentielle 2012. 

Il y en a une que cette prévision ne ravira pas. Ségolène Royal a pourtant officiellement déclaré sa candidature aux primaires PS en vue de la prochaine présidentielle. Mais, pour Bernard Tapie, interrogé par Le Parisien, il est « évident » que le candidat socialiste en vue de l'élection présidentielle de 2012 sera Martine Aubry ou Dominique Strauss-Kahn. Et en se déclarant déjà candidate, « en s'agitant ainsi » selon les propres mot de Bernard Tapie, Ségolène Royal « a définitivement rejoint le camp des battus ».

Aubry « plus stable »

Pour l'ancien ministre de la Ville de François Mitterrand, Martine Aubry « est la candidate naturelle puisqu'elle est la patronne du PS ». « Mais, ajoute-t-il, elle ne le sera qu'à défaut d'une candidature de Dominique Strauss-Kahn, qui est aujourd'hui le candidat des sondages ». « Ils sont dans une relation de concurrence. Il est évident qu'en 2012, ce sera elle ou lui », a-t-il poursuivi.
« Aubry apparaît plus stable. Elle ne suréagit pas. Il a été décidé un calendrier pour la désignation, elle s'y tient en restant imperméable à toutes les gesticulations », a renchéri Bernard Tapie qui avait pourtant bien juré qu'on ne l'y reprendrait plus à traîner dans le monde impitoyable du politique.

Obama plus centriste 
que Borloo ou Bayrou

Le président des États-Unis a compris l'importance de satisfaire les électeurs indépendants qui l'ont amené au pouvoir.
Sous la Révolution française, on appelait cela le Marais. Sous la IIIe et la IVe République, les radicaux. Dans la France d'aujourd'hui, on les dit centristes. Les Américains, peut-être plus réalistes, les baptisent indépendants. Dans presque tous les pays démocratiques, ils représentent cette masse d'électeurs qui ne sont encartés à aucun parti, ne sont sensibles à aucune idéologie, se définissent comme modérés et sont susceptibles, selon les élections et les chefs de file qui les incarnent, de voter plus à droite ou plus à gauche et souvent de faire basculer des majorités.

Ce sont eux qui ont fait élire pour la première fois, avec Obama, un Noir démocrate à la Maison-Blanche. Aux élections du mid-term, en novembre dernier, ce sont encore eux qui lui ont fait perdre sa majorité à la Chambre des représentants, en lui permettant seulement de sauver d'un cheveu celle du Sénat. Non pas parce qu'ils ont voté à droite et pour les candidats populistes du Tea Party. Mais parce qu'ils ont purement et simplement abandonné le camp Obama dont ils avaient fait le succès en 2008. Déçus par un président qui leur avait promis le changement, et notamment la maîtrise de leurs problèmes à l'échelon local, et s'est révélé plus sensible que quiconque aux pressions étatistes et aux diktats de l'administration fédérale. Il a de plus donné la fâcheuse impression d'avoir, dans la crise financière, obéi au lobby des banques en sauvant la mise de ceux qui avaient déclenché la crise. Enfin, il s'est précipité pour satisfaire l'aile libérale du parti démocrate (c'est dire gauchiste) en faisant voter, à marche forcée, une loi sur l'assurance maladie qui lui a valu d'être taxé de "socialiste" (qualificatif presque infamant aux États-Unis) et qui de plus ne satisfait même pas ceux qui vont en bénéficier.

Le parti du bon sens

"Chaque fois qu'un responsable politique se rapproche trop des extrêmes, les électeurs le lui rappellent à la première occasion", énonce Steven Ekovich, professeur à l'université américaine de Paris. La leçon n'a pas échappé à la Maison-Blanche. Obama a en effet tiré les leçons de sa "déculottée" des mid-term et pris un virage, dont le grand éditorialiste du Washington Post, David Broder, dit déjà qu'il sera peut-être la clé de sa future réélection en 2012. Après un mois d'hésitation, le président a mangé son chapeau et accepté le 7 décembre, à la demande des républicains, de reconduire les réductions d'impôts décidées, ô horreur, par son prédécesseur, George Bush, en échange d'une amélioration du sort des chômeurs. Il a ainsi pris le risque de paraître céder aux vainqueurs. En réalité, il a repris l'initiative en matière économique, mécontenté l'aile gauche du parti démocrate qui hurle maintenant à la trahison, mais satisfait les centristes, les fameux indépendants.

N'en déplaise à Jean-Louis Borloo ou à François Bayrou, il n'est pas nécessaire d'avoir des structures, une formation, des congrès, des militants, pour gagner les élections. Il faut être simplement à l'écoute du parti le plus important, celui de la modération et du bon sens.

La démocratie (aussi) pourrit par la tête

Après la crise financière née de l'hystérie de crédits incontrôlés, voici qu'une autre hystérie, celle de la transparence, déverse, via WikiLeaks, un tombereau de secrets diplomatiques volés." Ceux, disait-on à Rome,que Jupiter veut perdre, il leur fait d'abord perdre la raison. " Or c'est bien la raison qui déménage lorsque s'emballent jusqu'aux délires la machine à profit et les marteaux piqueurs de la transparence.

Ces deux méfaits obéissent au même vice : la démesure. L'un et l'autre sévissent d'abord en Amérique, à la proue du système capitaliste et démocratique. L'un et l'autre avancent en pionniers d'une valeur détraquée par ses excès : le financier au nom du profit ; le pirate des secrets d'Etat au nom du droit démocratique à la vérité. L'un et l'autre exploitent les friches hors la loi du maquis informatique où sévissent l'anonymat, la rumeur, la calomnie et le vol par effraction. L'un et l'autre ont la même sorte d'agents d'exécution : traders égarés dans la fièvre spéculative ou hackers drogués au piratage, tous ludions de l'électronique, somnambules du virtuel, le nez vissé à l'ordinateur. Tous apprentis sorciers de sa neuve puissance.

L'opération WikiLeaks est un cas d'école, celui d'un emballement incontrôlé où, en effet, la raison se perd en route. Au départ, une défaillance impressionnante de l'Etat le plus puissant de la planète pour protéger ses secrets dans la jungle du numérique. Un pirate, militant de la transparence, devenu espion " à l'insu de son plein gré ", se trouve relayé par WikiLeaks qui divulgue, en quelques clics, 250 000 messages diplomatiques. Le militant et son site, débordés par leur trouvaille, se drapent dans le principe de transparence : ils seraient les vengeurs des citoyens du monde, asservis par le complot d'Etats serviteurs des riches et des corrompus. Or voici que le militant lui-même accepte de se compromettre en confiant son trésor à cinq grands journaux - chez nous,Le Monde-, lesquels acquiescent aux divulgations, mais à condition d'en écarter celles qui menacent la sécurité physique de personnes impliquées. De tout le reste les journaux feront leur beurre.

Que le message secret ne soit nullement obtenu par une enquête contradictoire et journalistique mais qu'il provienne d'un vol par effraction ne décourage pas nos divulgateurs sélectifs. Ils plaident que, sous réserve de leur censure discrétionnaire, ils ne peuvent, parbleu, éviter de livrer un stock " tombé dans le domaine public ". Ainsi peut-on condamner la fuite tout en la publiant. Semblables, en somme, à ces DJ qui tripatouillent et mixent des disques soustraits aux droits d'auteur pour concocter leur propre musique. Le droit sacré de la libre expression couvre le recel. En Occident, grince un polémiste," le droit de tout publier tombe, comme les prunes, tout seul de l'arbre à droits. Il suffit de le secouer... ".

L'Amérique subit-elle ici un Pearl Harbor électronique ? Non, mais le viol de ses confidences lui réserve de graves avanies. On fait certes valoir que les secrets ne dévoilent que ce que les curieux de la chose publique savaient déjà. Mais ce n'est qu'en partie exact. D'abord des secrets écartés par le tri sélectif des " Cinq " vont circuler sur le Net. Ensuite, une confidence rapportée pèse d'un autre poids qu'un pressentiment d'analyste. Ainsi, on a beau savoir que les sunnites et autres Saoudiens sont obsédés par le risque iranien, le conseil explicite du roi d'Arabie demandant à l'Amérique de " couper la tête du serpent " fera d'autres dégâts, et d'abord dans son propre peuple. Le tout pour le bénéfice évident des extrémistes. On ne compte plus, dans l'Histoire, les conflits qui purent être déjoués dans le secret d'une certaine confiance diplomatique. C'est folie de la saccager.

Il n'échappe de surcroît à personne que ces divulgations agressent un pays libre et qu'on n'en trouverait pas de semblables à Pékin ou à Moscou. Elles soulignent, si besoin était, la vulnérabilité des démocraties libérales face aux régimes totalitaires. Car le monde n'est pas celui dont rêvent nos pirates altermondialistes. Les Etats qui s'en répartissent les aires de puissance ne sont convertis ni aux mêmes droits ni aux mêmes licences.

Quant aux libertés conquises dans nos pays, elles courent à leur perte dès lors qu'elles transgressent les lois qui les protègent et fondent l'Etat de droit. Cette évidence n'échappe pas au bon sens démocratique des peuples : elle déraille plutôt chez quelques élites déboussolées par les mirages du virtuel et la griserie soudaine de techniques nouvelles qui attendent encore leurs règles et leurs arbitres.

Comme bien des absolus dans l'Histoire, l'absolu du profit comme l'absolu de la transparence sont les fourriers de la tyrannie. Les démocraties ont des lois pour garde-fous et le sens commun pour viatique. Comme le poisson, elles pourrissent d'abord par la tête.

La gauche "la plus bête du monde" ?


Royal se lance dans la course à la présidentielle, ajoutant de la confusion à la confusion dans les rangs du PS. D'autant plus qu'Aubry et DSK entretiennent le trouble en laissant le champ libre à toutes les ambitions.
Une longue guerre des nerfs commence au Parti socialiste. Entre Dominique Strauss-Kahn qui entretient un vrai-faux suspense sur sa candidature, Martine Aubry qui peine à faire régner l'ordre dans ses troupes et Ségolène Royal qui a jeté son pavé dans la mare, une période de six mois s'ouvre où tout est possible. Comment ne pas donner l'impression aux Français que le PS est surtout préoccupé par ses bagarres intestines, à l'heure d'une crise financière internationale grave ? La compétition est la loi de la politique. Mais si elle dégénère en bataille rangée, alors que les sympathisants de gauche ne rêvent que d'unité pour battre la droite, les retombées peuvent être graves, quel que soit le champion finalement retenu pour combattre le président sortant.


Le calendrier des primaires a été devancé par tous ceux qui sont inquiets du vide créé par l'attente du retour du "sauveur" Strauss-Kahn. Ce dernier, même s'il se sent assez sûr de lui pour continuer à jouer l'Arlésienne, offre objectivement une opportunité à ceux qui veulent se faire entendre. La première concernée est évidemment Ségolène Royal. Elle n'avait plus rien à perdre. Distancée dans les sondages, enfermée dans une alliance à trois qu'elle avait souhaitée dans un premier temps, elle se lance dans une précampagne en parlant officiellement d'unité nécessaire mais en se démarquant des éléphants qui peuvent prétendre participer à la présidentielle de 2012. Elle a ridiculisé Martine Aubry, limitant le dialogue avec DSK, marginalisant de facto la première secrétaire. Elle n'exclut rien, y compris une primaire avec le patron du FMI, qu'elle égratigne entre les lignes. Elle va inévitablement lui porter tort pendant les prochains mois, ne serait-ce que pour établir un rapport de forces. Elle se présentera comme la meilleure connaisseuse du terrain, celle qui a le plus envie de trouver des solutions aux problèmes de ses concitoyens et celle qui peut se targuer d'avoir réuni 47 % des suffrages sur son nom en 2007.


Aucun des concurrents de Royal ne peut en dire autant. Peuvent-ils rester muets ? Martine Aubry a décidé de patienter jusqu'à dimanche pour délivrer son homélie. A-t-elle encore l'autorité nécessaire pour se faire entendre ? Et DSK ne va-t-il pas lasser certains de ses sympathisants en ne prenant pas le risque de débarquer plus tôt que prévu de son confortable et valorisant poste au FMI ? Ce "joyeux bordel", comme le qualifie en privé un hiérarque du PS, ne peut qu'être sanctionné par le peuple de gauche. Et faire le miel d'une droite qui prend la situation comme une bouffée d'oxygène. Au moment où Nicolas Sarkozy est au plus bas dans les sondages, où son remaniement ne lui a donné aucun élan et où ses propres élus doutent de lui, c'est pain bénit. La majorité va pouvoir ironiser sur la "gauche la plus bête du monde", alors qu'elle avait tout en main pour incarner l'alternance. Le chef de l'État va tenter de persuader les électeurs qu'il est le seul à penser à l'intérêt général pendant que ses adversaires se chamaillent. Une lucarne en attendant le match pour de vrai.

“Qu’on leur coupe la tête !”

"Les émeutiers ont attaqué le Prince dans sa voiture", titre le Daily Telegraph, choqué après l'attaque par plusieurs étudiants de la Rolls-Royce dans laquelle se trouvait le Prince Charles, héritier du trône britannique. L’incident s’est déroulé le 9 décembre à Londres, le jour où des étudiants manifestaient contre le vote par le Parlement d'une hausse sans précédent des frais d'inscription universitaires (portés à 10 700 euros). "Les manifestants qui scandaient 'qu’on leur coupe la tête' s’en sont pris à la Rolls-Royce qui se rendait au Royal Variety Performance", rapporte le quotidien conservateur. Selon un témoin, "Charles est resté calme et souriait à tout le monde. Sa femme Camilla était également radieuse. Il tendait ses mains en leur direction comme pour dire : 'je suis innocent'".

Converser de délicieuses banalités

il pleut, il neige, il vente. Que de beaux sujets de conversation ! Questions importantes pour adapter son costume aux rigueurs du climat et… aux yeux des autres. Souvent, on tient ces sujets pour futiles. Ou alors, il n’est légitime d’en parler que pour dénoncer la situation insupportable des SDF. Situation, il est vrai, qui mérite l’immense indignation à laquelle nous invite Stéphane Hessel dans son dernier petit livre: Indignez- vous!
Mais au-delà, ce sujet n’est point futile. Le climat est important. Aujourd’hui. Il le sera demain. On ne "vit pas pareil" quand il fait soleil ou quand il pleut. Froid ou chaud. Les enfants sont toujours réjouis des fermetures exceptionnelles des écoles. Et que de beaux sujets de conversation quand la nature se révolte! Elle nous rappelle ainsi que nous sommes bien petits, là pour bien peu de temps, non "maîtres et possesseurs de la nature" mais oeuvres de nature dans la nature même.


Avec, il est vrai, un "plus" passionnant de culture et de folie. Et d’amour des autres que les conversations les plus banales nourrissent. Une étudiante, Jennifer Buyck, a eu devant le jury où elle défendait sa thèse cette semaine cette formule: "Que serions-nous sans l’existence des histoires qui n’existent pas?" Magnifique. La vie est imaginaire, mâtinée de réel. Pas de réel seul. Nos conversations sur la pluie et le beau temps l’illustrent tous les jours. Et heureusement. Mais pourra-t-on encore converser de ces délicieuses banalités en 2050, voire en 2500? Pas si sûr si on écoute les spécialistes du climat réunis à la conférence de Cancun.


Moi, bien sûr, je ne connais pas les causes du réchauffement climatique. Mais le réchauffement, lui, semble incontournable. Ce n’est pas une raison pour qu’"alerte orange" nous terrorise tous les matins. Cette société de la peur qui remplace une société de l’information et de la confiance est pesante. Alors agissons sereinement pour qu’il y ait encore des gens en 2500 pour parler de la pluie et du beau temps.

Police-justice: 
le couple infernal

L’une et l’autre peuvent-elles se le permettre ?

La police et la justice ont-elles vraiment les moyens de se livrer à une interminable petite guerre d’usure ? Quand la question de la sécurité reste majeure après huit années où elle a été prioritaire dans les politiques des gouvernements de Jacques Chirac et de Nicolas Sarkozy, et quand notre système judiciaire est à ce point délabré qu’il peine à accompagner l’évolution de la société, la réponse paraît évidente. Bien sûr que non !

La tension entre ces deux institutions majeures apparaît même choquante tant elle brouille à répétition quelques repères essentiels de notre démocratie. Tant elle sape, apparemment sans complexe, la confiance envers la règle du jeu élémentaire de notre République.

Que la force et le droit s’avèrent souvent conflictuels, soit. Que l’ordre et les libertés se télescopent, quoi de plus normal ? Que le pouvoir de réprimer et celui de juger n’aient pas toujours le même regard, c’est une évidence. L’honneur d’une Nation, ce n’est pas de chercher à gommer ces contradictions fécondes, mais de rechercher perpétuellement un équilibre pour les associer.

Il revient au pouvoir politique d’harmoniser le plus sereinement possible ces forces parfois divergentes, certes, mais nullement condamnées à être rivales. C’est une lourde responsabilité qui suppose beaucoup de modestie, de discrétion, et de rondeur. L’absence de ces trois qualités mettant évidemment tout l’édifice en péril. Il semblerait que le ministre de l’Intérieur en soit totalement dépourvu. C’est bien fâcheux.

Brice Hortefeux, qui se plaint régulièrement des polémiques médiatiques, passe une partie de son temps à en provoquer. Rien ni personne ne l’obligeait à contester la condamnation de policiers qui ont déshonoré leur mission. Une démarche doublement fautive pour un membre du gouvernement. Non seulement la loi interdit de commenter publiquement une décision de justice, mais le chef de la police ne saurait enfreindre le principe de la séparation des pouvoirs.

Un acte irresponsable aussi. Les caïds des banlieues doivent kiffer en regardant la bataille de chiffonniers que se livrent policiers et juges. Quel spectacle que des gyrophares vengeurs devant le palais de justice ! Ils profitent, forcément, des caricatures qui déconsidèrent leurs adversaires et... affligent les Français.

C’est une évidence qu’on ne devrait pas avoir à rappeler : le pays a besoin de croire à la fois dans sa police - qui a un devoir d’exemplarité - et de croire dans sa justice, qui n’est pas intouchable et ne saurait donner l’impression, parfois, de détricoter le travail de la première. Mais doit être respectée en toutes circonstances.


Plus petit dénominateur commun

Tout ce qui touche au climat entraîne les commentaires les plus excessifs. C’est le cas en France, avec les propos souvent provocateurs de Claude Allègre, lui-même attaqué à la mitrailleuse lourde, et parfois sans arguments sérieux, par ceux qui partagent les analyses du Giec*. C’est le cas à l’Onu, où la conférence de Copenhague, en décembre 2009, a été considérée comme un immense échec, alors que celle de Cancun, qui vient de s’achever, est unanimement jugée comme une grande réussite. Que de superlatifs ont accompagné l’accord trouvé hier, alors que la réalité est bien plus contrastée !

Il convient d’abord de rendre justice à Copenhague, puisque l’un des points majeurs de Cancun consiste à mettre en musique l’accord signé l’année dernière (tiens, tiens, il y avait donc un accord), pour limiter à deux degrés la hausse des températures moyennes par rapport au début du XIX e siècle. Le succès de Cancun, en revanche, doit être tempéré (si l’on peut dire), car le texte adopté hier établit un catalogue de bonnes intentions sans les financer. Sur les fatidiques deux degrés, l’accord prévoit, par exemple, que « les parties doivent agir de manière urgente pour atteindre cet objectif à long terme. » Une candidate à l’élection de Miss France n’aurait pas exprimé une opinion plus générale.

Cancun élude par ailleurs la reconduction du Protocole de Kyoto, ménageant la chèvre américaine, qui n’a jamais ratifié cette charte contraignante, et le chou européen. Même esquive concernant la déforestation : le texte ne fait pas entrer, comme le souhaitaient les Américains, les forêts tropicales dans le marché du carbone, qui n’est autre qu’une bourse aux permis de polluer. Mais il ne ferme pas la porte à cette entrée.

Nous n’ironiserons donc pas sur les 130 chefs d’État et de gouvernement qui auraient échoué en 2009 à Copenhague, alors que leurs subordonnés rassemblés à Cancun auraient trouvé LA solution pour l’avenir de la planète. Les ambitions des deux sommets n’avaient rien de commun. Copenhague voulait franchir un pas de géant contre le réchauffement climatique. Ce pas de géant ayant rapetissé à l’issue de la conférence, on revient à une politique plus réaliste, sur la base du plus petit dénominateur commun.

*Groupement intergouvernemental d’experts sur le climat.

Canine : Le film OVNI venu de Grèce







Les amateurs de films originaux ne doivent pas manquer sur Canal+ Cinéma, la diffusion du film grec Canine ! Plus qu'une simple curiosité cinématographique, ce long métrage ne laisse pas indifférent.


a sortie de Canine au cinéma en France a été plutôt confidentielle. Pourtant, ce film grec mérite le détour. Tour à tour drôle, surprenant, amenant à la réflexion ou dérangeant, il ne laisse pas indifférents ceux qui le regardent.

L'histoire s'avère simple, un "père Grizzli" fait tout pour épargner sa famille des méfaits du monde extérieur pour leur permettre de vivre dans un véritable paradis terrestre... limité au jardin de la maison ! Ainsi, ses 3 enfants devenus adolescents, ignorent tout ce qui se passe derrière la haie au fond du jardin. Pour éviter tout volonté d'en connaître plus, aucun moyen de communication n'est mis à leur disposition, et les parents créent même leur propre vocabulaire !

Le réalisateur nous interroge sur le langage, la communication en imaginant une expérience philosophique. En adoptant une esthétique digne des publicités scandinaves des années 90, il plonge son public dans un monde cru et épuré.

Et pourquoi ce film s'appelle Canine ? Comme vous pouvez le voir dans la bande-annonce, dans cette famille on devient adulte quand tombe la canine droite ou gauche (ça n'a pas d'importance). Un critère déterminant pour pouvoir affronter le monde extérieur !

Une véritable rareté que tout cinéphile se doit d'avoir vu ! A voir ce soir à 20h45 sur la chaîne Canal+ Cinéma.

La Floride amnistie Jim Morrison, 41 ans après

TALLAHASSEE, Floride  La Floride a amnistié jeudi à titre posthume l'icône du rock Jim Morrison, 41 ans après l'avoir condamné pour son comportement lors d'un concert à Miami entré dans l'histoire.
Le gouverneur sortant Charlie Crist et la commission des grâces de l'Etat a décidé à l'unanimité d'accorder l'amnistie au chanteur des Doors, disparu en 1971 à Paris à l'âge de 27 ans.
A l'issue du procès, un an avant sa mort, Morrison avait été condamné à six mois de prison pour outrage aux bonnes moeurs et exhibition indécente. Il n'a jamais purgé sa peine, son procès en appel n'ayant pu avoir lieu avant sa mort.
Le concert de Miami, organisé le 1er mars 1969, s'était tellement mal passé que l'ensemble de la tournée américaine des Doors avait été annulée.
Morrison, arrivé en retard au concert, était d'évidence éméché sur scène - davantage que d'habitude - et insultait les spectateurs au milieu des chansons, sans que ceux-ci lui en tiennent rigueur.
Il avait ensuite proposé à la foule de lui montrer son pénis. Interrogés lors du procès, plusieurs témoins n'ont pu se mettre d'accord sur l'exécution de cette menace.

Un nouvel iPad en préparation chez les fournisseurs d'Apple

Les fournisseurs de composants pour l'iPad se préparent à l'arrivée d'un nouvelle tablette multimédia d'Apple, ont déclaré vendredi des sources proches du dossier.
Selon l'une de ces sources, le nouvel iPad sera notamment équipé de deux caméras dont l'une en façade, permettant des fonctions de visiophonie. Une autre source indique que cet iPad sera également plus fin, plus léger et disposera d'un écran offrant une meilleure résolution.
Wintek Corp, un fabricant de composants pour écrans tactiles, Simplo Technology Co, un constructeur de batteries, et AVY Precision, un concepteur de coques pour différents produits électroniques, figurent parmi les fournisseurs du prochain iPad, ont précisé quatre sources au fait de la situation.
Deux de ces sources ont ajouté que ces fournisseurs, dont certains livrent déjà des composants à Apple pour l'actuel iPad, entameraient un nouveau cycle de production à partir du premier trimestre 2011 pour la prochaine tablette.
D'après deux autres sources, Genius Electronic Optical et Largan Precision, deux spécialistes des caméras et appareils photos destinés aux produits électroniques, ont également noué un accord avec Apple. Mais ces sources étaient incapables de préciser pour quel appareil est destiné cet accord.
"Investir dans les actions liées à Apple va être un sujet majeur pour l'essentiel de l'année prochaine", a déclaré Bevan Yeh, un gestionnaire de fonds chez Prudential Securities Investment Trust, dont le portefeuille, composé de titres d'équipementiers, représente environ 175 millions de dollars.
"Apple demeure le principal moteur dans la plupart des produits technologiques et cela aidera ses fournisseurs à accroître leurs bénéfices encore plus en 2011."
L'iPad devrait représenter environ 70% des 60 millions de tablettes qui seront écoulés dans le monde en 2011, estime dans une note l'intermédiaire SinoPac Securities.
"Cela paraît crédible que les fournisseurs commencent à livrer leurs composants en février", a déclaré Steven Tseng, un analyste chez RBS, basé à Taipeh. "Je pense que Steve Jobs va annoncer le nouveau produit en janvier et nous devrions le voir arriver dans les magasins en avril", a-t-il ajouté.
Apple s'est refusé à tout commentaire sur ces informations, tout comme les fournisseurs cités.
Le cabinet iSuppli estimait en juillet qu'Apple devrait vendre 12,9 millions d'iPad cette année et 36,5 millions en 2011, ce qui représenterait une part de marché de 84%, bien loin de celle des fabricants comme Dell, Acer et Research in Motion, qui viennent tout juste de dévoiler leurs propres tablettes.

Accord entre Bouygues et SFR dans la fibre optique

Les opérateurs télécoms SFR et Bouygues ont annoncé vendredi qu'ils allaient investir ensemble pour déployer la fibre optique dans certaines villes.
Ce partenariat permettra aux deux opérateurs d'accélérer le déploiement de leurs fibres qui donnent accès à l'internet à très haut débit et de réduire le coût de l'opération.
Bouygues, qui est un nouvel entrant dans le marché du haut débit, s'épargne ainsi de devoir bâtir de toutes pièces un réseau de fibre optique.

La société a signé un accord avec le câblo-opérateur Numericable pour louer ses câbles, ce qui lui a permis de lancer un nouveau service de très haut débit en novembre.
Dans le cadre du partenariat avec SFR, elle partagera cette fois la propriété du réseau au lieu d'en être seulement locataire et compte proposer une offre propre de fibre FTTH - qui amène la fibre jusque chez l'abonné - au second semestre 2011.
Pour SFR, qui a déjà commencé à investir dans la fibre, l'accord se traduira par une réduction des coûts qu'il aurait sinon dû supporter seul.
Les détails financiers de l'accord n'ont pas été communiqués. Il porte sur les communes situées dans les zones fortement peuplées.
L'Arcep, le régulateur français des télécoms, s'est félicité de ce partenariat.
Dans un communiqué, l'institution précise qu'elle adoptera "dans les tout prochains jours une décision complémentaire visant à définir les principales règles de déploiement des réseaux très haut débit en fibre optique (FTTH) pour l'ensemble du territoire en dehors des zones très denses".

Politizap du 4 au 10 décembre



La Haye et Londres offrent un sursis à Reykjavik

L’Islande, le Royaume Uni et les Pays-Bas ont conclu un nouvel accord sur le remboursement par Reykjavik des quelque 3,8 milliards d’euros prêtées par La Haye et Londres en 2008, afin de garantir les dépôts de leurs ressortissants dans la banque islandaise Icesave, qui venait de s’effondrer. Les parties ont décidé que "L’Islande aura jusqu’en 2046 pour rembourser ", titre ainsi Trouw. Le quotidien rappelle qu’un premier accord avait été rejeté par les Islandais en janvier dernier lors d’un référendum. Le nouvel accord prévoit que l’Islande remboursera sur 30 ans à partir de 2016 les 1,3 milliard d’euros prêtés par les Pays-Bas à un taux d’intérêt de 3%, et les 2,5 milliards d’euros prêtés par le Royaume-Uni à un taux de 3,3%. Une solution considérée comme "équilibrée" par Trouw, compte tenu, estime le journal, que l’Islande n’est pas encore sortie de la crise.

Mourir pour les banques ? Non merci

Bruxelles devait-elle soutenir le sauvetage des banques de la faillite ? Non, estime un juriste roumain, car le maintien de l'Etat providence est plus important. Et il cite l'exemple des Islandais, qui ont choisi de ne pas financer le sauvetage de leurs banques. 

Entre octobre 2008 et octobre 2010, la Commission européenne a approuvé des aides d'Etat pour les banques à hauteur de 4 589 milliards d'euros, soit le PIB de la Roumanie sur 45 ans. On ne sait pas combien parmi ces aides d'Etat sont passées inaperçues, car la Commission était (trop) généreuse avec ce type de financement. Mille milliards d'euros ont été dépensés pour sauver les banques en 2008 et 250 millions en 2009. Pour tous les autres secteurs économiques réunis, les aides d'Etat approuvées au cours de la même période s'élevaient à 73 milliards d'euros (soit 60 fois moins).
Les aides d'Etat représentent le soutien accordé aux entreprises par les autorités publiques, avec l’argent public. Elles sont octroyées sur des décisions de l'administration, des décisions fondamentalement anti-concurrentielles et opaques, et sur lesquelles les citoyens ne sont pas consultés. Sans le savoir, le contribuable européen est impliqué dans cet effort, à la limite de la légitimité, de sauvetage des banques de la faillite.
Le contribuable ne se limite pas à payer des impôts, c’est également un citoyen. Et le citoyen a des droits, et pas seulement des obligations. Avant de le rendre solidaire des banques endettées au bord de l'effondrement et avant de l'associer aux risques que comportent leurs combines, le citoyen doit d'abord avoir la certitude que ses droits sont garantis, ou du moins l'espoir légitime que tel sera le cas.

Le sauvetage des banques rend caduc le devoir de payer les impôts

Nous acceptons de payer des taxes et des impôts parce que nous nous attendons à ce que l'Etat finance correctement et à temps le système d'éducation, de santé, l'ordre public, la justice et la Défense. Les déficits majeurs de ces secteurs, parce que l'Etat a considéré comme prioritaire le sauvetage des banques de la faillite, rend caduc le devoir des citoyens de payer leurs impôts. Nous ne souhaitons pas payer des impôts pour que l’Etat les balance dans les trous noirs d'un système financier qui est (encore) guidé par le slogan "greed is good" (la cupidité est bonne).
Nous contribuons aux systèmes de sécurité sociale parce que nous nous attendons à ce que, lorsque nous en avons besoin, ces systèmes nous aident avec de l’argent et des prestations sociales qui nous permettent de sortir de l'impasse ou de mener une existence décente en cas d'invalidité, de maladie, de congé parental, d’accident, etc.
Ces prestations sociales, financées longtemps à l’avance par les cotisants, sont plus importantes que la nécessité de sauver un système financier responsable de sa propre crise et qui, dans son ensemble, fait de toute manière des bénéfices par diverses magouilles dans le trading, sur les marchés des changes, des aides d'Etat ou en jonglant avec l’argent virtuel.
Les banques et leurs créanciers, y compris les détenteurs d'obligations, doivent supporter le risque des mauvais investissements. Ce sont des professionnels du risque, qui savent évaluer le risque d'un investissement et les ressources nécessaires pour assumer ce risque. Ils spéculent même sur l'évolution des événements, acceptant à tout moment la possibilité de perdre, et donc ils ne peuvent pas et ne doivent pas être protégés.
Les particuliers, cependant, n'ont pas les mêmes moyens que les banques. C'est la raison pour laquelle ils sont les destinataires exclusifs des lois de protection (en tant qu'investisseurs, épargnants, consommateurs ou contribuables).

Les Islandais, eux, ne se sont pas laissés impressionnés

Les banques ne sont pas les seuls créanciers de l'Etat : les citoyens le sont également. En fait, les citoyens sont les créanciers les plus importants et les plus nombreux. Récapitulons : l'Irlande n'a pas accepté de laisser ses banques faire faillite ; elle les a sauvées, payant à leur place environ 60 milliards d'euro (ce qui a porté le déficit à 32% du PIB).
Maintenant, en tant qu'Etat, elle est en faillite, et sous le contrôle des créanciers financiers, et non plus des citoyens irlandais. En revanche, l'Islande a accepté de mettre toutes ses banques en faillite. Leurs dettes sont ainsi supportées par leurs créanciers. Les Islandais n'ont pas été directement affectés, même s’ils étaient de toute manière touchés par la crise.
L'Islande a même organisé un référendum, par lequel les citoyens ont rejeté le sauvetage des banques. Ils ne se sont pas laisser impressionner par des expressions telles que "too big to fail" (trop gros pour faire faillite), conçues pour manipuler les esprits.
Leur président, Ólafur Ragnar Grímsson avait dit à l’époque : "Comment pourrions-nous obliger les gens à payer pour les erreurs des banquiers ?" C'est une bonne question pour un président, pour un Premier ministre, pour un gouverneur. En Roumanie, comme ailleurs.

Piquée au vif

La paix divise aussi. Si le comité Nobel norvégien a honoré des lauréats incontestables, il a également connu son lot de polémiques. Même le choix du président Obama, récompensé avant même qu’il soit véritablement entré en action, avait suscité maintes réactions. Il en va ainsi du prix 2010 attribué au dissident chinois Liu Xiaobo (prisonnier, il ne pourra aujourd’hui recevoir son prix ; ni sa femme ni ses frères ne le pourront en son nom). La Chine ne décolère pas : pour elle, le militant, auteur d’une charte appelant à plus de démocratie, est un délinquant légitimement condamné à des années de détention. Et il n’est pas sûr que la précision sémantique du président du comité Nobel apaisera son courroux : « Ce n’est pas un prix contre la Chine, a- t-il expliqué. C’est un prix qui honore le peuple chinois. » Même s’il a pris soin d’ajouter que « dans une grande mesure, l’avenir du monde est entre les mains de ce grand pays ».

La communauté internationale se trouve contrainte de prendre parti, en répondant positivement ou négativement à l’invitation des Nobel. Or, les arguments sonnants et trébuchants de la Chine ont du poids, notamment en période de crise économique. La Norvège en mesure aujourd’hui, à ses dépens, les effets. Mais, parmi les pays qui boycotteront la remise du prix, se rencontrent aussi des nations qui ne se reconnaissent pas dans la conception occidentale des droits de l’homme et contestent une telle ingérence dans leurs affaires intérieures.

Paradoxalement, l’agacement de la Chine est une bonne nouvelle. À condition, bien sûr, que le prix Nobel ou ses proches ne pâtissent pas de ce coup de projecteur international. La Chine a été piquée au vif. Elle a conquis une place éminente sur le plan économique, intimidant le reste de la planète. Avec le succès des Jeux olympiques, lui a été décerné un brevet d’efficacité et de performance. Désormais, l’image politique et diplomatique qu’elle offre au monde n’est pas une préoccupation mineure. La Chine veut peser sur les relations internationales, à la hauteur de son poids démographique et commercial. Elle aspire à être regardée avec crainte et respect, et pas seulement au travers de la frêle silhouette d’un prisonnier politique plus connu hors de ses frontières qu’à l’intérieur.

COUP DE CHAPEAU TARDIF DE MA PART.....

Hello Goodbye ?

« Hello again. » C’est par ces mots reprenant le titre d’une chanson de Neil Diamond que j’avais commencé le premier édito de Communication & Business, devenu CB News le 22 septembre 1986. Vingt-quatre ans après et 1 078 numéros plus tard, je commence l’édito de la semaine par une autre référence musicale – en l’occurrence les Beatles : « Hello Goodbye. » Et j’y ajoute un point d’interrogation. Car à l’heure où nous bouclons ce numéro, nous sommes toujours dans l’incertitude quant à l’avenir de notre entreprise, de notre marque.

La seule certitude que nous ayons est que, quoi qu’il arrive (offre de reprise de dernière minute acceptable par le tribunal ou liquidation), CB News version CB News, c’est-à-dire conçu et fabriqué par les équipes en place depuis toutes ces années, c’est fini. Quelqu’un d’autre va reprendre la marque, soit dans un plan de reprise soit à la barre du tribunal, mais « CB News » ne sera plus jamais le CB News que vous connaissez depuis près d’un quart de siècle.

Nous ne ressentons pas d’aigreur. Tout simplement de l’amertume d’avoir payé très cher notre volonté obsessionnelle d’indépendance. Adossés à un grand industriel du secteur, nous aurions certainement pu faire face aux investissements nécessaires à notre développement. Et notamment à notre développement sur le Net. Mais la redéfinition de notre modèle économique, exercice auquel tous les médias sont en train de faire face, prend du temps. Trop de temps pour les investisseurs.

Alors, bien sûr, nous sommes infiniment tristes. Mais fiers en même temps. Fiers de ce que nous avons apporté à ce métier durant toutes ces années. Fiers de ne jamais avoir fait de concessions éditoriales malgré les pressions. Fiers d’avoir souvent pris parti. Fiers d’avoir autant défendu la création. Fiers d’avoir exprimé sans cesse notre passion pour la communication.

C’est dans cet état d’esprit que la rédaction de CB News a voulu dresser le bilan de vingt-quatre années passées à défendre un métier, un marché, une certaine idée de la presse professionnelle.