TOUT EST DIT

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jeudi 9 décembre 2010

La Russie a son WikiLeaks à elle

Apparu samedi 4 novembre, le site Rospil éclaire d'un jour cru le problème de la corruption en Russie. Et pourtant son fondateur, Alexeï Navalny, le "Julian Assange russe", n'a eu accès à aucun document secret, à aucune note diplomatique confidentielle.
A l'inverse de WikiLeaks, tout ce qui est publié sur Rospil (contrats, budgets des grands chantiers, rapports de la Cour des comptes) devrait, si le pays n'était pas aussi enclin à l'opacité, faire partie du domaine public. D'autant que le rospil, qui désigne, dans la langue de Pouchkine, l'action de piller des fonds (de préférence, ceux de l'Etat), intéresse au plus haut point le public russe. Surtout en période de crise et d'inflation, quand tout augmente inconsidérément, y compris les pots de vin !
Alexeï Navalny n'a pourtant rien d'un Julian Assange. Il est, de son propre aveu, "un petit moustique dont les piqûres font mal". Cet avocat de 34 ans, regard bleu à la Bruce Willis et tête bien faite, séjourne actuellement à l'université de Yale aux Etats-Unis, où il a décroché une bourse. Depuis des années, ses révélations captivent la blogosphère russe.
En octobre 2010, il a accusé le groupe public Transneft, détenteur du monopole des oléoducs en Russie, d'avoir détourné des sommes rondelettes lors de la construction du tube Sibérie-Pacifique, un réseau stratégique de 5 000 kilomètres vers la Chine et le Japon.
Sur la foi d'un rapport de la Cour des comptes non révélé au public, l'avocat blogueur a pointé la disparition de 2,9 milliards d'euros (pour un budget total de 8,7 milliards d'euros) pendant la construction de l'oléoduc. Son argument a fait mouche : "L'Etat vole 1 100 roubles (26 euros) dans la poche de chacun de nous !".
Le plus déconcertant est que l'idée de construire ce réseau d'oléoducs revient à Mikhaïl Khodorkovski, l'ancien patron de la Major Ioukos, qui en avait parlé avant son arrestation en 2003. Mal lui en a pris. Condamné à huit ans de prison en 2005 pour fraude fiscale, l'ancien golden boy est aujourd'hui dans l'attente d'une nouvelle condamnation dans le cadre d'un second procès pour "détournement de pétrole". Dans l'intervalle, Ioukos, une entreprise autrement plus transparente que Transneft, a été démantelée.
Alors que les révélations de Navalny faisaient la une des journaux, le président de la Cour des comptes, Sergueï Stepachine y alla de son explication : les 3 milliards d'euros n'ont pas été volés mais "optimisés". Le lendemain, le premier ministre Vladimir Poutine fit encore mieux, adressant à Transneft un télégramme de félicitations "pour le bon travail accompli".
Au Kremlin, la corruption reste un sujet qui fâche. Fin octobre, le président Dmitri Medvedev a piqué une grosse colère en apprenant la surfacturation des scanners acquis par le ministère de la santé pour 2,2 milliards d'euros. Douze enquêtes criminelles ont été ouvertes, une demi-douzaine de hauts fonctionnaires ont été arrêtés.
Quelques semaines plus tôt, le "super-contrôleur" de l'administration présidentielle, Konstantin Tchouïtchenko avait reconnu que le budget était un vrai panier percé. Selon lui, rien qu'en 2009, 23 milliards d'euros sur les 115 milliards affectés par l'Etat aux grandes entreprises sous la forme de commandes "ont été détournés". Dmitri Medvedev apparaît un peu comme un Don Quichotte luttant contre les moulins à vents : ample gesticulation pour peu de résultats. Chaque jour apporte son lot de révélations, le public consomme et tout continue comme avant. Comme le fait remarquer Macha Guessen, la rédactrice en chef de la revue Snob, "en Russie nous avons comme une défaillance : les informations sont là, mais il n'y a aucune réaction".
Parfois la corruption est perçue comme une forme de liant économique et social. "C'est très commode" explique Maxime, un jeune journaliste, très satisfait d'avoir le matin même, glissé quelques billets à un policier pour que celui-ci ferme les yeux sur son passage au feu rouge.
"La corruption fait partie de notre vie quotidienne. On dit qu'elle permet de mettre un peu de graisse sur les roues oxydées de la bureaucratie et que sans cela, la machine bureaucratique risquerait de s'arrêter et derrière elle toute l'économie du pays. Est ce vrai ?" interrogeaient deux économistes dans un article du quotidien Vedomosti, le 7 décembre. Elena Panfilova, de Transparency International à Moscou, n'y va pas par quatre chemins : "la corruption fait perdre chaque année au budget entre 200 et 400 milliards de dollars".
Parfois les révélations sont cocasses. En 2009, la presse a suscité l'hilarité des lecteurs en divulguant la commande de mobilier faite par le ministère de l'intérieur (MVD). La facture mentionnait l'acquisition d'un lit "en bois de cerisier européen sculpté et doré à l'or fin 24 carats".
"Personne ne compte se noyer dans le luxe" avait alors rassuré le général-major Valeri Gribalkine, indiquant que la somme prévue pour la commande - 600 000 euros - était "optimale"".
Et quel destinataire ! Les meubles allaient devaient aller au département de la sécurité économique, installé avenue Novoriazanskoie à Moscou. Chargé de lutter contre l'économie grise et la corruption, ce département du MVD jouit de locaux à la mesure de sa tâche, soit 11 000 mètres carrés, qu'il a bien fallu meubler !

 Sur le Web : http://rospil.info.

Les pubs TV trop grasses, trop sucrées, trop salées?

Un rapport parlementaire et l'UFC-Que choisir désapprouvent les spots pour malbouffe diffusés en masse. Qu'en pensez-vous?
 Un récent rapport parlementaire sur l'obésité ainsi que celui de l'UFC-Que choisir pointent les nombreux spots de pub télévisés pour les aliments trop riches, visant notamment les enfants. "L'influence de la publicité sur les enfants est considérable, et encore plus sur les enfants des milieux défavorisés qui passent plus de temps devant la télévision", a souligné mercredi Brigitte Bout, sénateur UMP et vice-président de l'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques technologiques (OPECST). D'après l'enquête de l'UFC, 26% d'enfants les plus exposées aux publicités sont aussi ceux qui consomment le plus de produits gras et sucrés.  
Quatre ans après une première charge contre les publicités télévisées pour la malbouffe, l'organisation de défense des consommateurs remet le couvert: "en pratique, entre 6h et 21h, un jeune regardant la télévision ne peut échapper au matraquage promotionnel de produits déséquilibrés puisque 4 publicités alimentaires destinées aux enfants sur 5 portent sur des produits trop gras ou sucrés!" s'agace l'UFC.  

Quelles réponses possibles?
L'OPECST préconise ainsi une suppression de l'exonération de la taxe sur la publicité pour les produits industriels alimentaires et de "porter son taux à 5%". En effet, les industriels peuvent aujourd'hui ne pas payer la taxe en reproduisant l'un de ces fameux messages sanitaires, comme "Pour votre santé, évitez de manger trop gras, trop sucré, trop salé", qui en fait ne sont pas toujours compris ni même lus. "La pression marketing, loin de diminuer, a en fait augmenté", conclut l'UFC-Que choisir.  
L'organisation a par ailleurs mené un nouveau sondage au domicile de 340 familles, inspectant placards et réfrigérateurs et interrogeant parents et enfants (entre 6 et 12 ans). Il montre que le petit-déjeuner des enfants est "majoritairement déséquilibré", avec 55% de produits sucrés ou gras (contre 47% en 2006), notament des céréales. Idem côté goûter, avec une part de produits trop riches qui a progressé de 51% en 2006 à 64% en 2010.  
Cela dit, la proportion d'enfants en surpoids, de 14,4% en 1999-2000, est passée en 2005-2006 à 12,1%, se réjouit-on au Programme national nutrition santé.  

L'UFC COMMENCE A NOUS EMMERDER, NOUS FAISONS CE QUE NOUS VOULONS DE NOS VIES, NON ?
POURQUOI CET ORGANISME MET-IL SES PIEDS DANS LE PLAT ?
LES DONNEURS DE LEÇONS COMMENCENT À ME GONFLER SÈRIEUSEMENT.

LE CAS HUCHON




Le cas Huchon
envoyé par LEXPRESS. - L'info video en direct.

L’“eurocratie” profite de la crise

La crise a été l'occasion pour l'Union européenne de reprendre certains pouvoirs souverains à des pays considérés comme "faibles", estime l'hebdomadaire polonais Przekrój. Une attitude qui relance le débat sur le "déficit démocratique" du projet européen. 

J'ai comme un sentiment qu'on est déjà passé par là, non ? Un petit pays dans le tracas. Endetté jusqu'au cou, avec une perspective illusoire d’amélioration. Pas de volontaires pour lui prêter de l'argent. Et les dirigeants assurant contre vents et marées que tout va bien, élections imminentes en vu. Puis, la riposte de Bruxelles qui sauve la situation, car un pays en faillite ferait plonger toute la zone euro. Il y a six mois, la Grèce, aujourd’hui l'Irlande.
Le Portugal, l'Espagne et l'Italie sont les prochains sur la liste. La crise économique des deux dernières années a dévoilé cruellement tous les manquements du projet européen. 

Tant que la zone euro se développait, les prêteurs réservaient un traitement comparable à tous ses membres, peu importe si sous le capot de la croissance on trouvait une 2CV à la traîne (Grèce), ou un bijou avec les 8 cylindres turbo (Allemagne). En 2008, avec l’arrivée de la crise, les préteurs ont fini par regarder sous la carrosserie. Il s'est alors avéré qu'aucun moteur européen commun n’existait réellement.

Pendant plusieurs jours, les Irlandais ont obstinément réitéré leur mot d’ordre datant de la lutte pour l'indépendance: "Ourselves Alone" ("Nous seuls"). Tout cela pour au final capituler, sous la pression des plus importantes capitales de l'UE. Ainsi, dans les prochaines semaines, quelques dizaines de milliards d'euros de soutien de l’Union vont s’acheminer vers Dublin.

La Grèce et l'Irlande pionnières malgré elles

Bien évidemment, et c’est après tout compréhensible, rien n'est gratuit. Berlin et Paris ont conditionné l’aide, afin de prévenir tout gaspillage des sommes mises sur la table.
Tout comme dans le cas de la Grèce, c’est au prix des mesures bien spécifiques, telles que des augmentations d’impôts sur les entreprises et la TVA, des coupes budgétaires et un gel des salaires dans la fonction publique.
Une telle tour de contrôle européenne qui surveille la politique économique de l’Union et indique des mesures budgétaires ou fiscales à prendre, paraît être une conséquence logique et naturelle du partage d’une monnaie commune.
La Grèce et l'Irlande deviennent ainsi, un peu malgré elles, les pionnières de l'intégration européenne, version expresse introduite sous la contrainte des experts de la Banque centrale européenne. De cette façon, l'Union a enfin réussi à affranchir son processus décisionnel de l'étape, combien risquée, de concertation citoyenne qui auparavant avait entravé les plans des officiels irlandais.    
Une démocratie dirigée soulève cependant quelques problèmes. D'une part, pour bon nombre d'entre nous, il va toujours de soi que nos dirigeants soient exclusivement désignés par le processus électoral. D'autre part nos sociétés acceptent cependant de plus en plus de libérer le domaine de la sphère publique de l'emprise des élections.
A la fin des années 1970, un chercheur britannique, devenu député travailliste, David Marquand, a parlé du "déficit démocratique" pour décrire le fonctionnement de la Communauté européenne. Tout en faisant l'éloge de l'efficacité des eurocrates de l'époque, il déplorait les insuffisances dans la relation électeur-fonctionnaire. Il mettait alors en garde contre une confiscation du processus décisionnel par les eurocrates qui risquait de provoquer un rejet pur et simple des institutions européennes, assimilées par des citoyens européens à un corps étranger.


La bureaucratie finit par se passer des citoyens

Malgré toutes les déclarations de bonnes intentions, trente ans après, le même "déficit démocratique" continue de hanter Bruxelles. A l'heure actuelle, il serait courageux de soumettre à un référendum l'ensemble du projet européen, même au prix d'une éventuelle défaite électorale. Le résultat d'une telle consultation pourrait cependant bien ennuyer les eurocrates, surtout en ce moment, quand, sous prétexte de crise économique, ils s'emparent des pouvoirs supplémentaires réservés jusqu'alors aux gouvernements démocratiquement élus.
Les gouvernements visés sont bien évidemment les plus faibles. Et pour cause, même si les Allemands ont, pendant des années, transgressé les règles du Pacte de stabilité et de croissance, personne à Bruxelles n'a eu l'idée d'imposer à Berlin des coupes budgétaires ou des mesures fiscales.
Les premiers mouvements de résistance des Etats membres se sont mis en place. Dans la nuit du 15 au 16 novembre, pour la première fois depuis l988, les eurodéputés ont rejeté le projet de budget de l'UE. Les Britanniques avec un groupe d'alliés ont tenu tête à la Commission européenne, en refusant notamment d'ouvrir la discussion sur l'introduction d'un impôt européen, qui permettrait de réduire les contributions des Etats membres au budget commun, tout en donnant plus d'indépendance à l'exécutif européen.
Si un tel impôt était mis en place, l'Union n'aurait en principe plus besoin d'Etats membres. Pire encore, si on en croit Max Weber, toute bureaucratie en constante progression (dans ce cas la bureaucratie européenne) aboutit à un moment donné à une parfaite autonomie, pouvant se passer des citoyens. Ce moment n'est peut-être pas si lointain. A moins que, d'ici là, les Etats membres ne décident de rendre leurs cartes de membre de l'Union.


La « nouvelle flamme » vacille

Netanyahu 1 – Obama 0. Le Premier ministre israélien n’a pas tardé à cueillir les fruits de la défaite enregistrée par le président américain lors des élections du début novembre. Au Proche-Orient, le locataire de la Maison Blanche avait (timidement) rompu avec le langage cent pour cent pro-israélien de George W. Bush, en réclamant notamment, de la part de Jérusalem, le respect de la légalité internationale pour faire redémarrer le processus de paix. Le gouvernement Netanyahu, le plus à droite de l’histoire d’Israël, a résisté pied à pied à l’administration américaine la plus à gauche depuis Kennedy, misant ouvertement sur la victoire républicaine aux élections US de mi-mandat. Son calcul était le bon. Un mois après avoir perdu la majorité à la Chambre des représentants, Obama met les pouces et s’aligne sur la politique traditionnelle de Washington au Proche-Orient : priorité à l’allié israélien.

Ce recul ménage la paix intérieure aux États-Unis, en détendant l’atmosphère entre républicains et démocrates. Mais il éloigne, une fois de plus, une perspective d’un règlement du conflit israélo-palestinien. Comment envisager des pourparlers de paix sérieux si l’un des protagonistes peut continuer, à sa guise, à miter le territoire de l’autre ? Les implantations israéliennes au cœur de la Cisjordanie occupée parasitent le tracé des frontières et privent les Palestiniens de leurs meilleures terres, empêchant la création d’un État viable. Plus que tout autre paramètre, c’est la colonisation qui a annihilé, depuis 1967, tous les efforts, et parfois les modestes succès, vers un règlement du conflit au Proche-Orient.

Obama en est conscient quand il réaffirme, à l’unisson avec l’Onu et l’Union européenne, son opposition (de principe) à cette politique expansionniste. Il n’a malheureusement plus la force de ses ambitions. Il pourrait rejoindre très vite Bill Clinton et Jimmy Carter au musée de ceux qui auront vainement essayé de jouer les arbitres au Proche-Orient. Sa rentrée dans le moule de l’establishment américain sur ce dossier explosif fait suite à une reculade sur le plan intérieur, lundi : les cadeaux fiscaux de George Bush aux riches seront maintenus après le 31 décembre, contrairement aux promesses. Obama cède… Il ne sera pas l’homme fort de la cohabitation qui s’annonce avec le Parti républicain. Après deux ans de mandat, la « nouvelle flamme » vacille.

L’Europe centrale a besoin de nouveaux amis

Les deux grands repères de l'Europe centrale, l'UE et l'Otan, pourraient bien un jour disparaître. Aussi, est-il temps de panser les plaies des guerres du XXe siècle et envisager de s'insérer dans un nouvel espace géopolitique, entre l'Allemagne et la Russie, écrit Lidové noviny. 

Même si cela peut sembler aujourd’hui assez improbable, il se pourrait très bien que l’Union européenne disparaisse un jour. La crise qu’elle traverse aujourd’hui est en effet la plus grave qu’elle ait connue depuis sa création. Le climat économique n’a jamais été aussi tendu depuis les années 1970. Et les perspectives n’ont jamais été aussi pessimistes depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.
Si les tendances aux tiraillements de toutes parts que l’on observe actuellement ne viennent pas de Prague, elles sont en tout cas fortement soutenues dans la capitale tchèque. Et elles prennent de plus en plus d’ampleur au fur et à mesure que la cohésion de l’Union européenne s’étiole. La disparition de l’euro, qui est quasiment devenue un sujet de plaisanterie en République tchèque, ne signifierait rien de moins que la fin de l’UE, en tout cas de celle que l’on connaît aujourd’hui.
A cela s’ajoute le fait que les Etats-Unis sont en train de perdre leur statut de superpuissance mondiale. Ils n’ont ni la force ni l’envie de maintenir une main protectrice sur l’Europe. A l’instar de l’Union européenne, l’OTAN semblait exister pour l’éternité. Ce n’est pourtant sans doute qu’une vue de l’esprit.

Le temps de régler les comptes

Au moment où, avec la disparition de l’UE et l’OTAN s’évanouiront nos deux plus grands repères, l’Europe centrale constituera à nouveau un espace géopolitique coincé entre l’Allemagne et la Russie. Mais l’Europe centrale n’a toujours pas réglé ses comptes avec son passé, et continue de ruminer les injustices et les excuses pour les crimes dont elle a été témoin. Elle n’est en fait pas parvenue à surmonter ses traumatismes liés à la Seconde (et sans doute également à la Première) guerre mondiale.
Il suffit de regarder du côté des monts des Géants [chaîne montagneuse à la frontière tchéco-polonaise], où l’on a pu voir ces derniers temps, en visites officielle, le Président russe Dmitri Medvedev et le Président allemand Christian Wulff. La visite de Medvedev avait pour principal motif la commémoration de la tragédie de Katyn, où des dizaines de milliers d’officiers polonais ont été assassinés en 1940. A cette occasion, le parlement russe a présenté des excuses et de nouveaux documents d’archives portant sur les soldats morts et leurs assassins ont été remis à la Pologne.
Le président allemand s’est quant à lui rendu dans la capitale polonaise où il s‘est recueilli devant le mémorial du ghetto juif de Varsovie, 40 ans jour pour jour après le geste historique du chancelier Willy Brandt qui s’était agenouillé au même endroit. Ce geste avait eu pour conséquence de renouer des relations jusqu’alors glaciales entre la République fédérale allemande et la Pologne communiste.
De leur côté, le Premier ministre polonais Donald Tusk et la Chancelière allemande Angela Merkel se sont rencontrés le 6 décembre. Ils ont décidé de confier à leurs ministres des Affaires étrangères respectifs la mission de préparer une déclaration germano-polonaise, selon le modèle de la déclaration germano-tchèque élaborée il y a déjà plus de dix ans [sur les Allemands des Sudètes]. En permettant de gérer la moindre crise survenant entre Prague et Berlin à propos d’une interprétation divergente du passé, elle a fait office de véritable "airbag".

Un plan pour faire face à la disparition de l'UE et de l'OTAN

Que cette "gestion du passé" soit enfin possible et qu’elle ait lieu précisément maintenant, au moment où nous nous trouvons sous la coupe protectrice de l’UE, est bien évidemment une très bonne chose. Car c’est seulement en surmontant définitivement les traumatismes liés aux crimes de la Seconde Guerre mondiale (une guerre qui commence pour les Tchèques avec les Accords de Munich de 1938) que nous créerons un climat nous permettant de survivre aux crises auxquelles peut être confrontée l’UE.
De la même façon qu’un conseiller financier slovaque a récemment affirmé que la Slovaquie devrait se doter d’un plan visant à faire face à l’éventualité d’un effondrement de la zone euro et d’un retour à la couronne slovaque, l’Europe centrale, elle aussi, devrait garder dans ses tiroirs un plan lui permettant d’affronter la disparition des deux plus grands repères actuels de l'Europe centrale (l’UE et l’OTAN).
La première action qu’il conviendrait d’entreprendre est de régler nos différends. En commençant par commémorer ensemble, et non pas chacun de son côté, les guerres et les autres événements tragiques qui ont marqué notre histoire. 
On ne pourra considérer le siècle dernier comme une "affaire réglée" qu’après que le Premier ministre polonais, la Chancelière allemande et le président russe auront déposé ensemble les gerbes commémoratives sur les hauteurs de Seelow, là où a eu lieu la dernière grande bataille avant la chute de Berlin.
Il n’y aura plus alors ni vainqueur, ni vaincu, seulement des hommes tombés au combat. Espérons que ce moment arrivera avant que ne disparaisse la coupe protectrice de l’Union européenne sur l’Europe centrale. Il sera alors possible d’envisager, plus sereinement, l’avenir de l’Europe centrale.

L'UMP peut-elle redevenir une machine à gagner ?

Jean-François Copé, samedi 11 décembre, va inaugurer en grand ses habits de nouveau patron de l'UMP, lors du conseil national du parti présidentiel, Porte de Versailles, à Paris. Avec un double mot d'ordre, au cours de cette grande réunion du "parlement" du parti : "faire vivre le débat" et "mobiliser".

L'ancien patron des députés UMP veut imprimer sa marque et redynamiser un parti qu'il considère devenu inaudible sous l'ère de son prédécesseur, Xavier Bertrand. Il veut aussi être une force de proposition pour le programme de la campagne de 2012.
Mais qu'en sera-t-il vraiment ? Faire vivre un parti au pouvoir est traditionnellement une sinécure, le rôle du parti se réduisant souvent à défendre la politique menée. Et les campagnes des présidents sortants sont rarement dirigées depuis leurs partis, mais directement de l'Elysée.
M. Copé, en outre, doit réussir à recoller les morceaux entre les différentes sensibilités (en simplifiant, gaullistes, centristes et libéraux) qui composent l'UMP depuis sa création en 2002. Le dernier remaniement ministériel a laissé amers les centristes et les libéraux, qui se sont estimés lésés.
L'UMP peut-elle redevenir en 2012, comme en 2007, une machine à gagner, après les cuisants échecs des municipales 2008 et des régionales 2010 ? L'équation, pour Jean-François Copé, qui s'appuie sur l'équipe bien rodée qu'il avait mise en place lorsqu'il était président du groupe UMP à l'Assemblée nationale, est compliquée.
Pierre Jaxel-Truer

Dix mots clés pour mieux comprendre la crise

Depuis deux ans, une crise financière puis économique et sociale d'une ampleur sans précédent frappe l'économie mondiale. Les termes employés au quotidien par les économistes et les politiques pour parler de cette crise sont souvent incompris. Le point en dix mots clé.
Tout a commencé avec les fameux subprimes (1) qui ont débarqué dans tous les médias et toutes les conversations à l'automne 2008. Un mot nouveau, qui allait entraîner dans son sillage l'usage d'un tas d'autres liés aux maux de notre économie : dette publique, hedge funds, déflation... Des notions complexes dont on ignore souvent le sens.

Parce que nous sommes tous concernés par cette crise majeure, faisons en sorte que nous comprenions tous de quoi il retourne. C'est l'ambition de cette page et de celle à paraître demain.
(1) Crédits immobiliers à taux variables proposés par les banques américaines à des ménages aux revenus modestes. La remontée de ces taux a ruiné ces ménages, puis les banques, provoquant la crise.

DIX MOTS-CLÉS POUR COMPRENDRE


1 Croissance. Un pays connaît une phase de croissance économique quand le volume de production, généralement mesuré par le PIB (lire ci-dessous), croît de façon soutenue pendant une période relativement longue. Récession. Un pays est en récession quand le taux de croissance diminue pendant trois trimestres consécutifs. La crise financière a entraîné les pays occidentaux dans une sévère récession dès la fin 2008. La reprise économique, au 2e ou 3e trimestre 2009, selon les pays, n'a pas suffi : le PIB a baissé de 4 % en moyenne dans la zone euro en 2009, de 2,8 % aux États-Unis. À distinguer de la dépression qui caractérise un recul durable de l'activité avec un taux de croissance négatif.
2 Dette publique. La dette publique est l'ensemble des emprunts contractés par un État. Elle augmente à chaque fois qu'un nouvel emprunt est réalisé. On distingue la dette publique intérieure, si les prêteurs résident dans l'État concerné, de la dette publique extérieure, si les prêteurs sont étrangers. Cette dette publique était d'environ 1 500 milliards d'euros en France en 2009 (20 600 € par habitant). Mais les économistes préfèrent mesurer cette dette en pourcentage du produit intérieur brut (voir définition du PIB). Ainsi, la dette publique s'établissait l'an dernier à 78,1% du PIB français. Précisons que l'INSEE, l'OCDE (Organisation de coopération et de développement économique) et le ministère du Budget n'ont pas les mêmes méthodes de calcul de la dette publique !
3 PIB. Le produit intérieur brut est la somme des richesses créées à l'intérieur d'un pays sur une période donnée, toutes activités confondues et quelle que soit la nationalité des entreprises. Ce qui le distingue du produit national brut, qui prend en compte la nationalité des entreprises. Le PIB est l'indicateur par excellence de la santé économique d'un pays. On mesure le niveau de vie en divisant le PIB par le nombre d'habitants du pays.
4 Inflation. La monnaie perd de sa valeur et cela se traduit par une augmentation des prix. On perd en pouvoir d'achat. Déflation. Le contraire d'inflation : la monnaie prend de la valeur et ceci se traduit par une baisse générale des prix. On gagne en pouvoir d'achat mais l'économie ralentit. À ne pas confondre avec désinflation, qui signifie une baisse de l'inflation mais elle est toujours là !
5 Spéculation. C'est un comportement qui consiste à acheter (ou vendre) des marchandises, des actifs financiers ou des devises, pour les revendre ou les racheter à une date ultérieure en espèrant réaliser une plus-value.
6 Guerre des monnaies. Pour être plus compétitifs à l'international et davantage exporter, les pays jouent sur la valeur de leur monnaie et prennent des mesures pour abaisser son taux de change. En gros, plus la monnaie est faible, plus on exporte ses produits s'ils sont achetés dans cette monnaie. Cette « déflation compétitive » s'observe actuellement entre l'euro et le dollar.
7 Nationalisation. Transfert à l'État, de moyens de production privés. C'est par la nationalisation qu'une entreprise privée devient entreprise d'État. La nationalisation peut être totale ou partielle (l'État entre dans le capital de l'entreprise). La crise a entraîné un vaste mouvement de nationalisations totales ou partielles des banques, les États prenant le contrôle des établissements de crédit pour les sauver.
8 Agences de notation. Leur rôle est de noter la capacité d'un emprunteur, y compris les États, à rembourser son emprunt. Plus la note est élevée (AAA), plus on peut avoir confiance en la capacité de l'emprunteur à rembourser sa dette. Dès décembre 2009, Fitch Ratings, l'une des trois principales agences de notation, avec Standard & Poors et Moody's Investor, abaisse la note de la Grèce. Note qui a continué à être dégradée tout au long de l'année. Les agences notent aussi les produits financiers selon leur degré de risque : plus un actif est risqué, plus sa note est faible (D).
9 Hedge funds (littéralement fonds de couverture). Contrairement à ce que laisse supposer leur traduction en français, les hedge funds sont des fonds d'investissement particulièrement risqués. Peu réglementés, souvent implantés dans des paradis fiscaux, ils ont enregistré une croissance rapide, se sont structurés et peuvent être très rentables pour les investisseurs. On estime aujourd'hui à 10 000 environ le nombre de ces fonds dans le monde. Une importance qui fait craindre qu'ils puissent destabiliser les marchés et l'économie mondiale.
10 Quantitative easing (« QE » ou assouplissement monétaire, en français). Pour relancer l'économie, les banques centrales (FED ou BCE) ont recours à une mesure non conventionnelle : elles rachètent auprès des banques des obligations ou des actifs douteux. Cet argent frais donné aux banques leur permet de sortir la tête de l'eau, de proposer du crédit à leurs clients et par là même de relancer la consommation... et l'économie. D'ici juin 2011, la banque centrale américaine va ainsi injecter 600 milliards de dollars.

CHRONOLOGIE

Février 2007.   Début de la crise des subprimes aux États-Unis.
Décembre.   Premier plan de relance américain de 150 milliards de dollars.
Automne 2008.   Fannie Mae et Freddie Mac, sociétés piliers du crédit immobilier américain, sont nationalisées. Le 15, la banque d'affaires Lehman Brothers fait faillite.  Dans la foulée, l'État américain décide un plan de soutien au secteur bancaire de 700 milliards de dollars.
La panique se généralise et  les bourses mondiales chutent brutalement.
Octobre : le G7 et l'Europe adoptent des plans de sauvetage bancaire.
Fin 2008/début 2009.   La paralysie du crédit entraîne une récession forte dans les pays occidentaux.  Les États creusent leur déficit pour soutenir leur économie.
Février 2009.   Le congrès américain adopte un plan de relance de 787 milliards de dollars.  Cette année-là, les pays européens se lancent aussi dans des plans de relance, plus modestes.
Décembre.   La Grèce est au bord de la faillite.  Sa dette publique est estimée à 113 % de son PIB.  L'agence de notation Fitch Ratings abaisse une première fois sa note.
Janvier 2010.   Le président Obama annonce un plan de réforme drastique du système bancaire américain.  L'Europe prend des directives dans le même sens.
Mai 2010.   L'Europe et le FMI engagent un plan de sauvetage de la Grèce grâce à un prêt de 110 milliards d'euros en échange d'une cure d'austérité.
L'idée d'un fonds européen de stabilisation financière est lancée.  Il pourra emprunter jusqu'à 440 milliards d'euros pour secourir les États qui en auraient besoin.
Novembre.   L'Europe et le FMI s'entendent sur un plan d'aide à l'Irlande et un prêt de 85 milliards d'euros.
Les pays du G20 ne s'entendent pas sur les nouvelles règles de prudence bancaires internationales établies à Bâle sous la houlette de la Banque centrale européenne.




Le commentaire politique de Christophe Barbier



Le joujou et son gadget

Quand les parents travaillent cinq jours sur sept à quoi bon la semaine de quatre jours ? On pourrait de cette simple interrogation résumer le sempiternel débat sur les rythmes scolaires. L'éducation ne peut pas vivre en marge de la société et point n'est besoin d'être un adepte de Françoise Dolto pour constater que ce sont les horaires de travail des parents qui déterminent les rythmes de l'enfant. Le serpent psy peut toujours se mordre la réflexion pour aligner tout le monde sur le même modèle, il ne réussira qu'à remplacer le bon sens par une prétentieuse scientisation. Les seuls rythmes qui vaillent sont ceux que nous imposent la société et notre patron qui nous demande d'être à l'heure. L'école doit donc être la phase de transition qui permettra à l'enfant de s'adapter au monde dans lequel il va vivre.

Commissions et technocrates s'échinent depuis un demi-siècle à rechercher un temps scolaire absolu qui n'existe pas. Les rythmes ne sont pas qu'un problème technique mais bien plus une question de compromis à trouver pour articuler le temps de l'école et le temps de la famille avec celui des activités extrascolaires éducatives.

Actuellement, le seul temps qui fasse coïncider le rythme des enfants et l'agenda des parents est celui du week end et des vacances. Inutile dès lors de parler de la classe du samedi matin ou des vacances raccourcies. Sauf à reposer la question de la prise en charge des activités éducatives hors école et pour l'Éducation nationale à affirmer une volonté réelle de retrouver sa place dans la réduction des inégalités sociales. Elle doit pour cela régler la question des financements et ne pas chercher à repasser le mistigri aux collectivités locales. Autant que les interros écrites, les stages, les voyages, la vie collective, peuvent permettre aux enfants et aux adolescents de trouver leur place dans la société.

La vraie fierté de l'école c'est d'avoir autant d'ambition pour l'élève qui a des difficultés que pour celui qui n'en a pas. Ce n'est pas de faire joujou avec les rythmes scolaires et leur gadget la semaine de quatre jours. Pour combler les inégalités, elle doit se défaire du poids de l'école des jésuites qui transmettait le savoir au seul peuple élu des bons élèves.

Pagaille

Chacun connaît l’autorité de notre ministre de l’Intérieur. Il déclarait par exemple hier matin dans un journal: «L’immigration illégale doit baisser, et elle baissera» - le genre de mâle déclaration qui nous permet à tous, braves gens, de bien dormir. Mais hier après-midi, il a voulu démontrer son autorité sur le terrain des intempéries. Notons en passant qu’on n’avait pas entendu notre ministre des Auvergnats de Paris quand le mauvais temps sévissait du côté de Lyon ou de Rennes... Mais revenons à sa déclaration stratosphérique: «Il n’y a pas de pagaille», a-t-il affirmé. Circulez, il n’y a rien à voir ! Las, camions et flocons ont refusé d’obtempérer. Et la pagaille s’est installée, nonobstant notre ministre de l’Ordre. On en connaît, Monsieur le premier flic de France, qui se seraient retrouvés à la circulation pour moins que ça...

Qui veut “abattre” M. Huchon ?

Jean-Paul Huchon salue “la réputation d’objectivité” du Conseil d’État qui va bientôt statuer sur son sort. La décision de la haute juridiction sera “sereine”, ajoute le président de la région Ile-de-France. Moyennant quoi, il se déchaîne un peu partout contre une infâme machination. Avec des airs de Martin Luther King : “On veut m’assassiner”.


Tous les dirigeants du PS suivent le mouvement. À les entendre, un “complot sarkozyste” vise à priver leur camarade d’un triomphe obtenu dans les urnes.


En mars, chichement lestée de 43 % des voix, Valérie Pécresse n’a pas pesé lourd face à lui. Sa blonde adversaire, ministre des Universités, fut renvoyée à ses chères études. Sèchement. Et voilà qu’un banal recours, déposé par un militant UMP, risque d’invalider le vainqueur du scrutin. L’objet de son présumé délit ? Une campagne de communication, à l’automne 2009, louant la qualité des “transports régionaux”. Ce battage pour le RER aurait, six mois plus tard, influencé le vote des Franciliens… L’objection paraît mesquine, presque dérisoire. N’empêche, elle se défend juridiquement. À tel point que le rapporteur public recommande de rendre l’élu inéligible. On comprend que M. Huchon l’ait mauvaise. Mais puisque l’arbitrage revient au Conseil d’État, dont il admet la parfaite intégrité, pourquoi hurler prématurément à l’injustice ? Ceux qui cherchent à “l’abattre” utilisent des moyens légaux. Laissons donc parler la loi…

Strauss-Kahn et Lamy plaident pour "une meilleure régulation"

L’un a le cheveu grisonnant, l’autre le crâne rasé. Autrement, ils ont pas mal de points communs, Dominique Strauss-Kahn et Pascal Lamy, les deux petits soldats de la Mitterrandie des années 70. Et d’abord celui d’être aujourd’hui à la tête de deux des agences qui pilotent l’économie planétaire, le FMI (Fonds monétaire international) et l’OMC (Organisation mondiale du commerce). Hier soir, dans la salle des assemblées plénières de l’Onu, les deux hommes ont d’ailleurs exposé une vision de l’économie assez semblable.

« Je suis convaincu que le monde est trop inégal et injuste, mais qu’il est corrigeable. Je ne crois pas à la main invisible du marché, mais il faut uns système qui produise, sinon il n’y a rien à partager » a noté Dominique Strauss-Kahn, plaidant pour « une nouvelle régulation ». Celle née au lendemain de la Deuxième Guerre mondiale a en effet été balayée dans les années 80, créant les déséquilibres que l’on connaît aujourd’hui.
Un nouveau modèle de croissance...

«Le choix est clair. Dans les semaines ou tout au plus les mois qui viennent, il nous faut un nouveau modèle de croissance pour un monde nouveau, ou alors nous serons condamnés à l’immobilisme et aux replis nationaux », ceux-là-même qui ont aussi précipité la Seconde guerre mondiale après la grande dépression de 29, la guerre étant souvent l’ultime stade de la crise.

Meilleure régulation et supervision du système financier, élargissement de la gouvernance mondiale (tant au niveau du G20 que du FMI) ou coopération accrue entre les pays sont quelques-uns des vœux exprimés par les deux hommes. Avec une condition importante selon Pascal Lamy. « Il faut le soutien des opinions publiques. La gouvernance mondiale ne peut être déconnectée de la gouvernance locale, et c’est aux peuples que le gouvernement doit rendre des comptes ».

L'individu contre le « système »

Julien Assange et WikiLeaks contre l'Amérique. Inimaginable il y a seulement dix ans, avant l'essor fantastique qu'ont connu les outils planétaires de communication électronique. Dans notre monde interconnecté, la puissance est démultipliée comme jamais. Un tout petit « incident » peut générer une tempête. On trouve là une illustration de ce que les scientifiques ont appelé « l'effet papillon », en l'appliquant à la météorologie.


En 1972, le climatologue Edward Lorenz posait la question suivante : « Un battement d'aile de papillon, au Brésil, peut-il provoquer une tornade à New York ? » Depuis lors, il a été établi que la réponse était non, parce que la nature de l'atmosphère avait un effet d'atténuation. En revanche, Internet joue un rôle de levier et de démultiplicateur. L'initiative d'un individu, si elle entre en résonance avec les préoccupations ou les émotions d'un grand nombre, peut faire trembler tout le « système ».


C'est précisément le rapport au « système » qui pose problème. Les liens communautaires, sociaux, culturels ont perdu de leur force par rapport à la revendication de l'autonomie absolue de l'individu. Certes, cette autonomie n'est pas aussi grande que nous nous la représentons, et les réseaux sociaux représentent une nouvelle façon de se raconter à des « amis ». Mais elle est si largement mise en spectacle par la culture de masse qu'elle est devenue une revendication majeure. Dans ces conditions, il apparaît à beaucoup que le « système » - c'est-à-dire toutes les grandes formes d'organisations institutionnelles ou économiques - menace l'individu.


Le « système » présente de réels défauts, mais le désigner comme « système » est aussi une manière pour l'individu de nier qu'il en est partie prenante, d'une façon ou d'une autre. Si l'individu conçoit sans peine d'en tirer des avantages et des bénéfices, il refuse d'en pâtir, et surtout, devant les dimensions dudit « système », il pense qu'il est impossible de l'aménager, de le réformer. Les « responsables » politiques ou économiques, eux-mêmes, semblent souvent ne pas avoir les moyens ou la volonté de rectifier les dérives et les erreurs de la machine globale...


Il est tentant pour un individu qui décèle une faille stratégique de partir en guerre contre « le système ». Effets assurés : la communication « en temps réel » a pour ressort l'émotion et l'indignation. Le temps de la compréhension est autre, de même que celui de la responsabilité, qui pèse les conséquences multiples des actions que l'on va engager. Dès lors gare aux effets collatéraux ! L'exemple de la proposition - heureusement non suivie d'effets - d'Éric Cantona est très parlant. Que nous ayons des griefs envers les banquiers est évident. Mais les « punir » en effondrant le système, et notamment en paralysant tous les moyens de paiement dont nous usons quotidiennement, aurait mis tout le monde en danger, en commençant par les plus fragiles.


L'individu en guerre contre le système peut donc déclencher une catastrophe pire que ce qu'il dénonce. Contre les justiciers pyromanes - qui agissent essentiellement dans les sociétés démocratiques et de libres marchés - existe-t-il un antidote ? Le bon sens et un peu de recul peuvent « calmer » les effets démultiplicateurs de l'émotion. Sinon, la défiance généralisée sera l'héritage de ce que Guy Debord appelait « la société du spectacle ».


Jean-François Bouthors (*)
(*) Écrivain et éditeur.

La Russie et le retour 
 du balancier pro-occidental

Un pas en avant, deux pas en arrière », disait Lénine. Les relations entre la Russie, l'Amérique et l'Europe sont-elles sur le point de faire un bond en avant ? Au sommet de Lisbonne de l'Otan en novembre dernier, les 28 membres de l'Alliance atlantique et la Russie ont amorcé un rapprochement que la chancelière allemande Angela Merkel avait jugé « historique ». Sur le papier, deux ans après la guerre éclair de Géorgie et l'amputation d'une partie du territoire de cette ancienne République soviétique par les troupes russes, les avancées entre « Occident » et Russie sont effectivement importantes.

La Russie et l'Otan ont ainsi accepté de coopérer sur l'étude du déploiement commun d'une défense antimissile en Europe. Une révolution copernicienne par rapport aux années Bush, marquées par des tensions extrêmes sur cette question. De plus l'Alliance, miraculée de la guerre froide, et l'ennemi d'hier ont décidé d'accroître leur coopération pour permettre aux forces américaines et à leurs alliés de transporter du matériel en Afghanistan -comme des camions blindés, non armés -à partir de la Russie, afin d'éviter le Pakistan.

De même les deux entités ont décidé de relancer certains des exercices militaires conjoints qui avaient dû être arrêtés à l'été 2008. Et sur les grands défis du XXI e siècle, la Russie et les Etats-Unis sont de plus en plus proches de partager une vision commune du monde qu'il s'agisse de la prolifération nucléaire, du terrorisme, de la piraterie, des catastrophes naturelles, voire de certains aspects des grandes migrations contemporaines. Tout se passe comme si la Russie était au seuil d'une adhésion à l'Alliance, sans évidemment ses contraintes militaires, sans son commandement intégré et vraisemblablement sans la solidarité des alliés en cas d'attaque contre l'un d'entre eux. Sur 95 % à 97 % des grandes questions stratégiques d'aujourd'hui, l'Otan et la Russie sont très proches, soulignait un responsable politique russe lors d'une rencontre à Paris organisée par Yannick Mireur, le rédacteur en chef de la revue « Politique américaine », dans le cadre du cycle de conférences « The Russia Nexus ».

Surtout, le dégel russo-atlantique ne s'arrête pas aux seules questions militaires et de sécurité, mais touche aussi la société civile et l'économie, comme le prouvent d'ailleurs les rencontres, informelles, entre industriels et politiques. Citons encore la volonté du Kremlin de retrouver les voies de la conciliation avec la Pologne en reconnaissant notamment la responsabilité soviétique dans l'abominable massacre des officiers polonais à Katyn de 1940, et par là la volonté de calmer ses relations avec l'Union européenne.

Au-delà d'intérêts communs de court terme, ce qui pousse aussi à ce rapprochement est sans aucun doute un grand mouvement tectonique de la géopolitique du monde marqué par la montée en puissance, économique mais aussi politique, de la Chine, de l'Inde dans une moindre mesure, et l'affaiblissement, relatif, des Etats-Unis. Sans que l'Europe ne parvienne réellement à s'affirmer.

La Russie de Poutine, elle-même, n'est plus l'ours blessé de l'après-Union soviétique, mais une nation qui cherche à retrouver sa place de grande puissance. La crainte de Moscou de voir une avancée américaine sur ses marches, en Ukraine notamment, a disparu très largement avec le retour au pouvoir à Kiev d'un gouvernement russophile. De même Washington a abandonné, en principe, son projet d'installer, sans concertation avec la Russie ni d'ailleurs avec ses alliés français et allemands, des radars et des batteries antimissiles en République tchèque et en Pologne. De quoi aussi soulager Moscou.

Ce rapprochement est aussi la conséquence directe, deux ans après l'arrivée à la Maison-Blanche de Barack Obama, de la politique dite du « bouton de redémarrage » des relations avec la Russie de la nouvelle diplomatie américaine.

La guerre en Géorgie a aussi joué son rôle. Elle a prouvé « les nombreux échecs de la politique russe des Etats-Unis », soulignait Craig Nation, professeur au Collège de guerre de l'armée aux Etats-Unis dans une note publiée par le centre Russie-NEI de l'Ifri (1). Cette crise a en effet montré « à quel point il était risqué d'entretenir avec la Russie une relation fondée sur la confrontation ».

Mais, paradoxalement, ce réchauffement reste fragile. Les suspicions des deux côtés n'ont pas disparu. Sans accorder plus d'importance aux révélations de WikiLeaks, les propos prêtés au conseiller diplomatique du président Sarkozy, Jean-David Levitte, lors d'une rencontre en 2009 avec des diplomates américains, sont révélateurs d'un certain état d'esprit. Moscou aurait ainsi tendance à considérer qu' « un bon voisin est un voisin totalement soumis ».

De plus le dégel actuel n'est pas une première dans l'histoire des relations entre les deux blocs d'autrefois. Devant les sénateurs, à Paris, l'ambassadeur de France à Moscou Jean de Gliniasty (2), distinguait quatre périodes d'ouverture : la première sous Gorbatchev, la deuxième avec Boris Eltsine, la troisième après les attentats du 11 septembre 2001 et celle en cours depuis plusieurs mois. Si les trois premières ont échoué, le diplomate considérait la quatrième, en cours, comme « durable et irréversible ».

Pourtant il n'est pas encore certain qu'elle arrive à bon terme. Car la principale condition est d'ordre politique. Le Sénat américain n'a toujours pas ratifié le nouveau traité sur la réduction des armes stratégiques (START) conclu par Washington et par Moscou. Certes cette ratification ne serait qu'un petit pas vers l'élimination des armes nucléaires. Mais un très important signe de détente envers Moscou. Or la victoire républicaine aux élections de mi-mandat de novembre augure mal d'une rapide ratification d'un traité cher au président démocrate. En outre, le nationalisme russe n'a pas disparu. Et, récemment, le Premier ministre Vladimir Poutine a menacé d'une nouvelle course aux armements si l'Otan et la Russie ne parvenaient pas à s'entendre sur un système de défense antimissile. Du coup, le balancier entre la Russie et « l'Occident » est loin de s'être arrêté et peut à tout moment repartir de l'autre côté.

« Cantonomics »

Le footballeur Eric Cantona s'était acquis, à juste titre, la réputation d'un joueur exceptionnel. Il y avait ajouté à l'occasion quelques percées en philosophie, puis dans le cinéma… Mais il vient d'ouvrir une voie économique nouvelle qui rejoint enfin les humeurs de la population. Elle remet la finance à la portée du sens commun et la délivre de ses cercles fermés. Cette révolution s'exprime en substance dans un syllogisme simple : tout le mal vient des banques ; or nous leur confions notre argent ; retirons donc notre argent des banques, et nous les punirons ainsi par où elles ont péché.

Présentée telle quelle, la proposition peut paraître quelque peu rustique, mais elle est éclairée par le bon sens : ces retraits massifs mettraient naturellement à genoux les banques de dépôts. Mais, dira-t-on, « plaie d'argent n'est pas mortelle », notamment pour consoler les innombrables déposants arrivés après la fermeture inéluctable des guichets. Au reste, les milliers de milliards inscrits dans les lignes de la finance internationale échapperont au massacre. Il sera réservé aux ménages. Mais « on ne fait pas d'omelette sans casser des oeufs ». C'est ainsi que le bon sens populaire vient au secours de l'économie.

Plus concrètement encore : Cantona lui-même retirant (par camion), ses modestes économies, aurait à les protéger dans un lieu défendu contre les voleurs appâtés par le butin. Il pourrait en résulter une relance des investissements sécuritaires. Et s'ils parviennent à les percer, ce sera une relance de la consommation. Jusqu'au jour où, toujours dans la ligne des « cantonomics », il viendra à quelqu'un l'idée de proposer des lieux sécurisés où les gens pourraient déposer leurs sous. Ce service, réparti en agences sur le territoire, les maintiendrait à leur disposition selon leurs besoins et, en les centralisant, pourrait en faire bénéficier les emprunteurs. L'idée mérite d'être creusée.

La Silicon Valley et nous

Faut-il avoir peur de la Silicon Valley ? Nos industriels redoutent l'inexorable montée en puissance d'une Chine régulièrement accusée de concurrence déloyale. Dans la high-tech, nos start-up tricolores ne devraient-elles pas également trembler face à la toute-puissance de la Californie ? Car si le textile, l'électronique et une part croissante de l'industrie sont désormais « made in China », le monde de l'Internet est, lui, clairement « made in California ». Face aux Google, Apple, Facebook ou autres acteurs du Web qui peuvent s'appuyer sur l'anglais, un énorme marché domestique et une considérable avance accumulée pour conquérir la planète, les petits « Frenchies » peuvent-ils vraiment espérer être capables de trouver une place autre que modeste dans le cyberespace ?

Tout comme pour mieux rivaliser avec la Chine, il est primordial de réussir à devenir - seul ou en partenariat -un acteur clef sur le marché chinois, il faut aujourd'hui pour avoir une chance de s'imposer dans les nouvelles technologies apprendre à travailler avec la Valley, pas contre elle.

Pas question bien sûr de tout délocaliser à Palo Alto, d'immigrer et d'adopter la nationalité américaine. Mais il ne faudrait pas non plus céder à l'excès inverse et tomber victime du syndrome du village gaulois. Il est au contraire primordial d'aller dans la Valley, d'y ouvrir des bureaux, de s'intégrer dans cet écosystème si particulier, fait d'innovations et d'interactions permanentes. Il faut apprendre à partager sans avoir peur d'être pillé.

Ericsson, sans renoncer à son identité suédoise, l'a compris puisque l'équipementier télécoms a installé son patron du développement et de la technologie en Californie. Baigné dans la technologie IP, il reste en pointe et en alerte. Il peut puiser dans un vivier de compétences bien plus mondiales que simplement américaines et espérer en prime que les innovations nées dans la Valley s'exporteront.

La France ferait bien de suivre cet exemple. Multiplier les échanges en allant, pourquoi pas, jusqu'à créer un ministère du Numérique dont les bureaux seraient à San Francisco, et qui aurait vocation à faciliter le dialogue entre la France et l'Amérique.

La conférence Le Web, qui se tient cette semaine à Paris, le prouve. On y parle, certes, anglais mais les Américains ont fait le voyage jusqu'à Paris pour venir nouer des partenariats ou travailler avec le Silicon Sentier. Dans la Valley, l'Amérique est moins repliée sur elle-même et bien moins arrogante que certains le prétendent.

Les chefs d'entreprise restent pessimistes sur la conjoncture

Selon un sondage Viavoice pour l'ACFCI, Grant Thornton et « Les Echos », les trois quarts des dirigeants d'entreprise n'anticipent pas de vraie sortie de crise avant 2012.

 

Sortie de récession et sortie de crise ne sont pas synonymes. Malgré six trimestres consécutifs de croissance de l'économie, les chefs d'entreprise ont visiblement toujours les deux pieds dans la crise. Et ils ne pensent pas en sortir de sitôt. Selon le dernier sondage Viavoice pour l'Assemblée des chambres françaises de commerce et d'industrie (l'ACFCI), Grant Thornton et « Les Echos », 62 % des dirigeants s'estiment encore directement touchés par la crise, une proportion qui se stabilise depuis le printemps mais qui ne se réduit pas. Les raisons avancées sont bien identifiées : les perspectives de commandes se réduisent (pour 76 %) et les clients négocient toujours les prix (87 %). Tout compte fait, plus de deux tiers (71 %) des 504 entrepreneurs interrogés fin novembre considèrent que l'année 2010 n'aura pas été meilleure que 2009. Un tiers juge même que l'exercice qui s'achève aura été moins bon…

Limiter les dépenses de fonctionnement et les budgets de communication

« Les dirigeants d'entreprise sont sans illusion quant à une sortie rapide de la crise », constate François Miquet-Marty, directeur associé de Viavoice. Ce scepticisme s'observe d'abord dans leurs propres perspectives d'activité : compte tenu de leur visibilité actuelle, 22 % d'entre eux pensent que 2011 sera meilleure que 2010 pour leur entreprise, une très large majorité (59 %) n'anticipant qu'une situation comparable. Ils ne sont, en revanche, que 13 % à parier sur une dégradation. Dans ce contexte, « les stratégies affichées pour l'avenir ne s'améliorent pas foncièrement », poursuit François Miquet-Marty : au cours des prochains mois, une majorité entend toujours limiter les dépenses de fonctionnement (à 79 %), et réduire les budgets de communication (53 %).
Cette morosité transparaît également dans leur lecture de l'environnement macroéconomique. Après un regain d'optimisme à la fin de l'été, la confiance des chefs d'entreprise marque le pas et revient à son niveau de début d'année. Ils sont 37 % à se dire confiants sur la croissance dans les prochains mois, contre 41 % en septembre. « Ces résultants décevants s'inscrivent dans un contexte de crise irlandaise, de polémiques sur la viabilité de l'euro et après l'annonce d'un ralentissement de la croissance au troisième trimestre », rappelle François Miquet-Marty.

« Se tourner vers l'innovation est primordial »

Au printemps, en pleine crise grecque et après l'annonce d'un net tassement de la croissance au premier trimestre, le moral des patrons avait déjà franchement piqué du nez. Moins optimistes sur la croissance, ces derniers le sont également moins sur les perspectives d'emplois. Après avoir crû régulièrement depuis mars 2009, elles se dégradent légèrement.
Au final, l'échéance de la « vraie » sortie de crise est, une nouvelle fois, repoussée. Plus des trois quarts (77 %) ne l'attendent pas avant 2012, contre 62 % en septembre. « Cette perception conduit les dirigeants à penser que les performances passées ne seront plus au rendez-vous, estime Jean-Jacques Pichon, associé chez Grant Thornton. Se tourner vers l'innovation est primordial pour se différencier et reprendre des parts de marchés. »

Wikileaks : les hackers contre-attaquent

Plusieurs sites internet, dont celui de MasterCard et de Visa, ont été la cible d'attaques informatiques. Des défenseurs de WikiLeaks entendent ainsi mener des représailles après l'arrestation du fondateur du site controversé.
L'opération « Représailles » («Payback», en anglais) est lancée. Plusieurs sites en conflit avec Wikileaks ont fait ces derniers jours l'objet d'attaques informatiques, qui consistent à inonder les sites visés de requêtes, afin de bloquer leur fonctionnement. C'est notamment le cas de Mastercard, dont le site est indisponible depuis plusieurs heures, ce mercredi.
Des soutiens de Julian Assange, le fondateur de WikiLeaks, ont revendiqué dans un message Twitter la responsabilité des problemès technologiques de Mastercard. «Nous sommes ravis de vous annoncer que http://www.mastercard.com/ est hors service et que cela est confirmé», écrit sur le réseau social un groupe se faisant appeler Anon0ps et affirmant lutter contre la censure.
La société américaine a reconnu connaître «un trafic important» sur son site, précisant qu'elle tentait de restaurer le service mercredi. «Les problèmes techniques du site n'ont pas d'impact sur les consommateurs qui utilisent leurs cartes de crédit pour des transactions sécurisées», a précisé la société, qui avait suspendu mardi ses relations avec Wikileaks, en bloquant des dons en faveur du site.

Le parquet suèdois lui aussi visé

C'est également le cas de Visa, qui comme Amazon.com, Every DNS ou PayPal ont coupé les liens avec Wikileaks. Un groupe de pirates informatiques partisans de WikiLeaks et de son fondateur Julian Assange, «Anonymous», a annoncé mercredi soir sur Twitter le lancement d'une attaque coordonnée contre Visa. «Operation Payback. CIBLE: WWW.VISA.COM :: FEU FEU FEU !!! ARMES», disait le message d'Anonymous sur Twitter, sous le nom d'usager Anon_Operation. Des membres d'Anonymous se sont engagés à lancer leurs attaques internet contre quiconque aurait «des objectifs anti-WikiLeaks».
PayPal, qui a rencontré des problèmes sur son site lundi, affirme n'avoir reçu aucune pression des Etats-Unis l'incitant à bloquer le compte de WikiLeaks. «Il s'agit d'un gel, pas d'une confiscation», assure le porte-parole de la société. Cette suspension pourrait durer «180 jours maximum».
Swiss PostFinance, département bancaire de la Poste suisse, a également fermé un compte de dons en faveur de WikiLeaks et a pris des mesures de protection afin de contrer une vague d'attaques.
Mark Stephens, principal avocat d'Assange à Londres, a démenti que le fondateur de WikiLeaks ait donné des instructions pour lancer des attaques contre d'autres sites internet.
Ces attaques s'inscrivent dans une vague de soutien à WikiLeaks après l'arrestation de son fondateur, Julian Assange, qui s'est livré mardi à la police londonienne. Actuellement incarcéré en Grande-Bretagne, il tente de s'opposer à une extradition vers la Suède. La justice de ce pays veut l'entendre après les accusations de viol et agression sexuelle portées à son encontre par deux Suédoises. Le site Internet et les e-mails de l'avocat des ces deux femmes ont été visés par une attaque informatique et le site du parquet a été rendu inaccessible par les mêmes pirates.