TOUT EST DIT

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mardi 16 novembre 2010

DE GAULLE EST-IL RACISTE ?


Sarkozy prêt pour 2012

Finissons en d’abord avec une grosse bêtise : le Fillon nouveau n’est pas un hyper-Premier ministre et le président de la République un président manchot, amputé d’une partie de ses pouvoirs.


Il y a eu un nouvel accord entre deux hommes qui travaillent ensemble depuis quatre ans et la répartition des rôles tient compte de la circonstance majeure de l’élection présidentielle dans seize mois. Le Premier ministre confirmé d’un gouvernement renforcé assurera la gestion des affaires au quotidien tandis que le président de la République candidat s’engagera dans le processus de son éventuelle réélection.


L’un, François Fillon, continuera ce qu’il a entrepris et l’autre, Nicolas Sarkozy, écrira le deuxième tome, le roman de 2012 dont il livrera la préface aux Français dès ce soir à la télévision. M. Sarkozy a certes hésité un moment entre la continuité musclée et les charmes de l’aventure, il a choisi, mais avait-il vraiment le choix si l’on songe qu’un Fillon à l’extérieur aurait pu devenir un Fillon recours pour 2012.


Le remaniement accompli, Nicolas Sarkozy, comme en 2007, va s’employer à rassembler la droite, toute la droite, pour le premier tour. D’où ce gouvernement RPR-UMP où se retrouvent ensemble les poids lourds et les fidèles, les meilleurs et les teigneux, sous la houlette du Premier ministre. Avec ce gouvernement de combat recentré sur les fondamentaux, autorité, sécurité, réformes, M. Sarkozy espère arriver en tête au premier tour avec un objectif de 30 %, ce qui suppose de réduire l’espace de l’extrême droite et du centre.


Le dispositif politique de la droite pour l’élection présidentielle est donc en ordre de marche tandis que la gauche piétine dans l’attente de son porte-drapeau et de son programme. Le calendrier socialiste, qui prévoit la désignation du candidat lors des primaires à l’automne 2011, est à cet égard complètement dépassé, ce qui préoccupe déjà François Hollande et Jean-Marc Ayrault. Des pressions de plus en plus fortes vont donc s’exercer sur M. Strauss-Kahn pour qu’il dévoile ses intentions. Quelques indices montrent qu’il s’y prépare et la rencontre Sarkozy - Strauss-Kahn à l’Elysée cette semaine ne manquera pas de sel.

Alerte aux punaises de lit - Après New York, elles attaquent Paris

Elles infestent les matelas, les vêtements ou les téléphones portables. Disparues depuis près d'un demi-siècle, les punaises de lit ont dangereusement recommencé à proliférer à New York il y a trois ans. Depuis, elles ont traversé l'Atlantique et menacent la France. 

Avertissement : cet article comporte des passages susceptibles de heurter la sensibilité des entomophobes.
Elle mesure entre 4 et 8 mm, est ovale, de couleur rouge-brune... Elle n'aime pas la lumière et pique surtout la nuit. Lorsqu'elle a investi les plinthes, matelas ou vêtements avec ses copines, celle que les scientifiques appelle affectueusement Cimex Lectularius est très difficile à déloger... et peut pondre jusqu'à 500 oeufs d'un coup.
 La punaise de lit avait quasiment disparu depuis plus d'un demi-siècle. Mais à la faveur de l'interdiction de certains insecticides tels que le DDT, et grâce à l'augmentation des voyages internationaux, elle revient et, grâce à son tout petit millimètre d'épaisseur, elle se glisse partout.

Un New Yorkais sur quinze infesté

Présentes depuis 1998, les punaises de lit ont commencé à proliférer de manière inquiétante il y a trois ans à New York. Cet été, la situation a vraiment dégénéré. La preuve par les chiffres : en 2009, 34.000 plaintes liées à ces petites bêtes ont été déposées, contre 537 en 2004...
Aujourd'hui, un New Yorkais sur quinze se dit infesté des « bed bugs ». Et la procédure pour se débarrasser de ces nuisibles est coûteuse. Les victimes déposent matelas et sacs de vêtement sur les trottoirs. Le New York Magazine citait il y a quelques jours le cas d'une riche famille de l'Upper East Side dont la maison était la cible des punaises. Coût de leur extermination : 70.000 dollars. Le traitement pour un appartement lambda coûte entre 500 et 1.000 dollars.
Après des boutiques de vêtements telles que l'enseigne Victoria Secret, qui a dû fermer quelques jours pour être nettoyée, des bâtiments officiels ont aussi été attaqués : des punaises ont été retrouvées au siège de l'ONU et à l'Empire State Building.

600 interventions à Paris

À Paris, officiellement, pas de psychose pour l'instant. Le service municipal d'actions de salubrité et d'hygiène (SMASH) aurait déjà réalisé plus de 600 interventions en 2010. Mais si sur France-Info, une chargée de communication de la mairie de Paris se veut rassurante, « il n'y a pas d'invasion, aucun problème à signaler ». Le son de cloche diffère légèrement dans les mairies d'arrondissement : « on ne fait que ça en ce moment », confie un technicien à France-Info.
Si à New York, les chiffres de 2010 devraient se montrer encourageant – la ville enregistrerait une diminution de 1,3% du nombre des cas rapportés – on est en droit de craindre en France, une émigration illégale et massive de punaises, qui débarquent discrètement des vols réguliers.

Pharmacie: gare au lobby



Pour le président de l'UE, la zone euro joue sa "survie"

La zone euro et l'Union européenne tout entière avec elle ne "survivront pas" si les problèmes budgétaires actuels de certains pays ne sont pas résolus, a mis en garde mardi 16 novembre le président de l'UE. Ses déclarations interviennent à quelques heures d'une réunion des ministres des finances de la zone, sur fond d'inquiétudes quant à la situation de l'Irlande et du Portugal.
"Nous devons tous travailler de concert afin de permettre à la zone euro de survivre. Car si la zone euro ne survit pas, l'Union européenne ne survivra pas non plus", a déclaré Herman Van Rompuy lors d'une intervention devant un cercle de réflexion bruxellois, l'European Policy Center. "La première année du traité de Lisbonne, [entré en vigueur en décembre 2009], a été marquée par la crise de la zone euro, c'était une période de survie et ce n'est pas encore terminé", a encore souligné le président du conseil européen. "Mais j'ai confiance dans le fait que nous allons surmonter cela", a-t-il ajouté.
PASSAGE DIFFICILE POUR LA ZONE EURO
La zone euro traverse de fortes turbulences en raison des inquiétudes que suscitent l'Irlande, mais aussi le Portugal, le Grèce ou même l'Espagne, des pays handicapés par un déficit très important. Dublin, en particulier, est sous pression de certains de ses partenaires et surtout de la Banque centrale européenne pour accepter une aide financière extérieure afin de renflouer ses banques, rassurer les marchés, et éviter un phénomène de contagion aux autres pays de la zone euro. Une éventualité rejetée pour le moment par Dublin.
M. Van Rompuy a rappelé que la zone euro avait déjà traversé une période très difficile au printemps avec la crise grecque et sa contagion à l'ensemble de la zone euro. A l'époque, les pays européens avaient dû voler à la rescousse d'Athènes, puis mettre en place un fonds de secours pour les autres pays de la zone euro si nécessaire. "Lors de la crise de l'euro, l'Union européenne a fait la preuve de sa détermination" et elle pourrait encore avoir à le "prouver", a-t-il dit.
TENSIONS SUR LA GOUVERNANCE DE L'UE
Le président de l'UE est confronté à une situation délicate car la gestion de la crise actuelle suscite des divergences entre responsables européens. La BCE pousse pour un plan d'action rapide car elle redoute de graves répercussions sur le marché des emprunts d'Etat. Elle est soutenue par des pays comme le Portugal ou l'Espagne, qui veulent éviter d'être à leur tour emportés par la bourrasque. Mais d'autres capitales apprécient peu ces pressions.
Certains pays européens règlent ouvertement leurs comptes. Le premier ministre grec, Georges Papandréou, a ainsi accusé Berlin, lundi, d'être à l'origine de la hausse spectaculaire la semaine dernière des taux d'intérêt payés par l'Irlande et le Portugal, par sa volonté de faire payer les investisseurs privés en cas de défaillance d'un Etat, dans le cadre d'un fonds de secours permanent de la zone euro actuellement en discussion, qui serait mis en place à partir de 2013.

Maurice Leroy




Maurice Leroy
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Besson : "C'est bien Bercy"




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PAROLE AU CRÉTIN




François Bayrou
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Dominique Strauus-Kahn




Dominique Strauus-Kahn
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Intervention de Nicolas Sarkozy à la télévision



Un remaniement vu de l’intérieur



Il perd 12 kilos en mangeant des sucreries

Un professeur américain de diététique s'est nourri pendant dix semaines de gâteaux, chips et barres chocolatées. Surprise, son poids et son mauvais cholestérol ont baissé. Explications.
L'idée a de quoi faire sourire: se nourrir quasi-exclusivement de sucreries fait maigrir. Mieux : cela améliore le taux de cholestérol. C'est pourtant ce qui est arrivé à Mark Haub. Cet Américain de 41 ans, professeur de diététique à l'université du Kansas, a utilisé son corps pour tester les conséquences d'un régime composé aux deux tiers de «junk food». Et les résultats sont étonnants.
Pendant dix semaines à compter du 25 août, Mark Haub a délaissé ses repas traditionnels (viandes, légumes, céréales complets) pour des collations de gâteaux industriels ou de chips toutes les trois heures, équivalent aux deux tiers de sa ration alimentaire quotidienne. Le tiers restant comprenait des légumes il ne voulait pas donner de mauvais exemple à ses enfants - une cannette de boisson protéinée et des gélules de vitamines. Le tout, pour 1800 calories par jour, au lieu des 2600 qu'il consommait habituellement. Il n'a pas modifié son activité physique.
Résultat : 12 kilos perdus, et un taux de mauvais cholestérol en recul de 20%. Considéré comme étant «en surpoids» avec un indice de masse corporelle de 28,8, Mark Haub affiche désormais un IMC normal à 24,5. Son pourcentage de masse graisseuse est passé de 33,4% à 24,9%. Toutes ces données ont été mises en ligne sur la page Facebook créée par Mark Haub.

Des conséquences à long terme inconnues

Quoique surprenants, ces résultats peuvent s'expliquer. Une diététicienne interrogée par CNN rappelle que pour perdre du poids, la quantité de calories ingurgitées est essentielle. C'est donc bien le fait d'avoir réduit la valeur énergétique quotidienne de ce qu'il mangeait qui a fait maigrir Mark Haub. Quant à l'amélioration de ses résultats sanguins, elle pourrait avoir été causée par cette même perte de poids. Selon Dawn Jackson Blatner, le surpoids est la principale origine de complications comme la pression artérielle, le diabète et un taux de cholestérol élevé. «Quand vous perdez du poids, ces paramètres tendent à s'améliorer, quel que soit le régime que vous suivez», explique-t-elle.
Mais toutes les conséquences d'un régime pauvre en produits frais ne peuvent pas être anticipées, met-elle en garde. «Dans quelle mesure cela affecte-t-il le risque de développer un cancer ?», s'interroge-t-elle par exemple.
Du reste, Mark Haub lui-même reste embarrassé quand on lui demande s'il recommanderait ce mode d'alimentation. «Je ne sais pas quoi dire, car je manque d'informations», admet-il. D'autant, explique-t-il, qu'il est «irréaliste» de penser que tout le monde abandonne un jour les gâteaux et autres produits industriels pour des fruits et des légumes. «Je sais que c'est n'est pas sain, résume-t-il, et pourtant les résultats ne le confirment pas».

La comédie du pouvoir

« Tout ça pour ça !… » C’est ce que pense la majorité des Français après la mise en place d’un nouveau gouvernement, dont le Premier ministre est François Fillon. Nous venons de vivre une nouvelle illustration de cette « comédie du pouvoir » que décrivait Françoise Giroud dans les années 1980.
Mais, dans la comédie du pouvoir, il y a la part de la comédie et, plus sérieusement, la part de l’exercice du pouvoir.

– La comédie – l’Etat-spectacle –, ce fut cette annonce inédite, six mois à l’avance, par le président de la République d’un changement de gouvernement. Ce fut aussi le feuilleton, lui aussi sans précédent, des primaires (ou d’un concours de beauté) entre les prétendants à Matignon, avec le plan B (Borloo ou Baroin) pour revenir au plan A (avec Fillon). Il serait sage, à l’avenir, de se passer de cette « star académie » politique.

– Mais, pendant ce temps, l’exercice du pouvoir, ce fut pour le Premier ministre de faire le job, de tenir la boutique pendant que le Président menait à son terme la réforme des retraites, malgré de fortes résistances et la ténébreuse affaire Bettencourt. Pour François Fillon, ce fut l’épreuve initiatique au cours de laquelle le « collaborateur » devint l’irremplaçable, émancipé, sans mentor, même s’il devra toujours rendre des comptes à son patron de l’Elysée.

– Dans cette nouvelle phase, le Premier ministre sera plus fort et sa marge de manœuvre élargie. Mais sa mission réformatrice sera la même. Grâce à un gouvernement resserré, plus costaud et plus homogène, sans les fioritures de la défunte ouverture, il aura deux missions prioritaires.

La première est l’emploi en général, celui des jeunes en particulier dans une société malade de sa jeunesse. La seconde est l’équité dans un pays qui ne décolère pas devant l’injustice : équité fiscale, équité sociale, équité entre les sexes et les couleurs de peau.

Avec un Premier ministre mûri et aguerri, un gouvernement irréprochable où aucun accroc ne devra être toléré, la droite sera en ordre de marche. Avec dix mois d’avance sur le PS.


Impasse en vue pour les négociations sur le budget européen

Toujours à la recherche d'un compromis, les membres de l'Union européenne tentaient, lundi 15 novembre, d'arracher un accord sur son budget 2011, faute de quoi une série de chantiers clés pour son avenir, comme son tout nouveau service diplomatique ou la supervision des marchés financiers, risquent de se voir couper les ailes.

Une ultime tentative de conciliation entre négociateurs du Parlement européen et des vingt-sept Etats de l'UE semble avoir échoué lundi soir, le délai imparti pour la négociation arrivant à échéance à minuit. Les négociations avaient été interrompues jeudi sur un constat de désaccord à l'issue d'une réunion houleuse.
UN PARLEMENT AUX POUVOIRS RENFORCÉS
Le traité de Lisbonne a renforcé les pouvoirs du Parlement européen dans les négociations budgétaires avec les Etats, le mettant sur un pied d'égalité avec les Vingt-Sept pour s'entendre sur les dépenses de l'UE. Le bras de fer oppose depuis plusieurs mois les gouvernements européens qui, dans un contexte de rigueur budgétaire et d'austérité, refusent de mettre la main à la poche, et les eurodéputés, qui veulent profiter de leurs nouveaux pouvoirs pour être mieux associés aux discussions sur l'avenir du budget européen.
L'UE a cette année le droit de dépenser 123 milliards d'euros. Jeudi, le Parlement a accepté de plafonner la hausse du budget l'an prochain à 2,91 % (soit 3,5 milliards d'euros) comme le réclamaient une dizaine d'Etats menés par le premier ministre britannique, David Cameron. Les eurodéputés exigeaient au départ une hausse de 6,2 %.
UN IMPÔT SPÉCIFIQUE
Le Parlement veut aussi un engagement des Vingt-Sept à débattre de la question de nouvelles ressources propres pour le budget européen qui remplaceraient au moins partiellement les contributions nationales. Ce que lui ont clairement refusé jeudi une poignée de pays conduits par la Grande-Bretagne, hostiles à tout nouveau impôt européen, et qui rappellent que les eurodéputés n'ont qu'un pouvoir consultatif en matière de ressources.
Un échec des négociations remettrait la procédure à zéro, sur la base d'un nouveau projet de budget. Il pourrait alors revenir sur la table des dirigeants des Vingt-Sept au sommet européen de décembre, un "risque" que le commissaire européen au budget, Janusz Lewandowski, avait dit vouloir à tout prix éviter.
Tant qu'il n'y aura pas de décision pour 2011, le budget de l'année prochaine sera gelé, mois par mois, à son niveau de 2010. Cela signifierait que le tout nouveau service d'action extérieure de l'UE, ce corps diplomatique censé aider l'Europe à mieux se faire entendre dans le monde, serait privé un mois à peine après son entrée en service en décembre 2010 de quelque 25 millions d'euros de dépenses opérationnelles pour 2011. De même, il manquerait 1,22 million d'euros aux agences européennes de supervision du secteur financier, alors qu'elles doivent commencer leur activité en janvier 2011.

Le bilan de Kouchner



L'Extrême-droite en Europe dopée par la crise



Une question centrale

« Quand je donne une place, je fais un ingrat et cent mécontents. » La majorité aurait tort de se contenter de cette citation de Louis XIV pour relativiser les claquements de porte du week-end. Dans les mois à venir, la relation entre la droite et le centre sera, en effet, centrale.

La transformation du gouvernement en un commando resserré sur l'UMP est risquée. En reniant son pacte d'ouverture de 2007, Nicolas Sarkozy se voit contraint d'accepter certains dont il ne voulait plus et de se priver de certainsJean-Louis Borloo en tête  qui portent les thèmes concernant tous les Français : la justice sociale, l'efficience fiscale, l'urgence écologique, la solidarité générationnelle.

Pour ces raisons, quatre ministres vont compter plus que les autres : Xavier Bertrand, pour renouer le contact avec les syndicats sur l'emploi des jeunes et des seniors; Roselyne Bachelot, pour financer la dépendance sans matraquer les classes moyennes; François Baroin, pour esquisser une fiscalité plus juste; Nathalie Kosciusko-Morizet, pour prolonger le Grenelle de l'environnement, mais sans hériter du volet énergie.

Sans être ignorés par l'UMP, ces sujets ont été plus souvent portés par ceux qui s'en vont. Jean-Louis Borloo proposait un Grenelle de la fiscalité. Les centristes ¯ de l'UMP, du Parti radical, du MoDem, de la Gauche moderne ou du Nouveau Centre ¯ se sont faits les avocats d'une vraie réforme des retraites. Ils réclament une fiscalité mieux répartie entre salaires et revenus du patrimoine pour financer la dépendance et l'environnement. Ils défendent une décentralisation plus pertinente et une gouvernance plus sobre.

Virage ou pas virage, la question est de savoir si les poids lourds du gouvernement et si le gaullisme social du Premier ministre sauront faire mentir le procès en droitisation qu'inspire le remaniement.

Mais la question est aussi importante de savoir si les socialistes seront capables, avant la fin des primaires, dans un an, d'offrir un programme alternatif crédible, compatible avec l'état des comptes publics et acceptable de Manuel Valls à Jean-Luc Mélenchon. Le fait que le PS ne tire pas profit de l'épisode des retraites est instructif et renforce l'impression que s'affrontent deux partis majoritaires affaiblis.

2012 se jouera largement entre les deux. La dynamique écologiste ¯ on l'a encore vu, le week-end dernier, à Lyon, lors de leur fusion en un parti unifié ¯ est une réalité. À défaut d'être unanimes, ils veulent sortir de la dualité simpliste gauche-droite. Et ils travaillent, pour la première fois, à un programme gouvernemental qui lie profits, inégalités, chômage, souffrance au travail et pillage des richesses.

L'autre clé est chez les centristes. Jean-Louis Borloo aura-t-il l'âme d'un mécano pour réconcilier des partis et des hommes qui disent la même chose en se détestant ? Ou sera-t-il le candidat fédérateur capable de mettre d'accord les acteurs d'un émiettement suicidaire et rapporter des voix à Nicolas Sarkozy?

Les écologistes, souvent très centristes, sont assez largement ceux qui peuvent faire gagner ou perdre la gauche en 2012. Et Jean-Louis Borloo, l'écologiste qui réunissait ses amis centristes hier soir, pourrait être celui qui peut faire perdre ou gagner Nicolas Sarkozy.

Cartons


Comme le bal des débutantes, le remaniement est un rituel bien rôdé : portières qui claquent, applaudissements, cartons qu'on fait et défait, embrassades… Chaque remaniement dépose ainsi quelques images. Hier, nous avons glané l'éloquent silence de Jean-Louis Borloo, les bravades de Rama Yade, le masque d'Eric Woerth, les talons aiguille de Nathalie Kosciusko-Morizet, la bonhomie déménageuse de Michel Mercier et, surtout, le cri du cœur de Michèle Alliot-Marie. L'avez-vous vue saluer, tout énamourée, l'entrée au gouvernement de son compagnon Patrick Ollier ? Un couple au gouvernement, « c'est une première », a souligné MAM. Avant de préciser : « Au moins pour des gens qui sont ensemble officiellement »... On ne nous dirait donc pas tout dit ? Il y aurait des amours cachées au gouvernement ? Espérons que le remaniement du Président, en plus de briser des carrières, n'aura pas brisé de couple.

Stratégie collective

Affaibli ? Renforcé ? Peu importe, Nicolas Sarkozy n'est pas dans un jeu d'échecs virtuel où l'on renverse des fous et des cavaliers. Il est dans une vraie bataille dont le champ est la vraie société et il s'organise pour que nul ne conteste qu'il sera le candidat de la majorité en 2012. Dans la véritable cohabitation qui débute et durant laquelle un François Fillon taille patron va multiplier les signes d'allégeance, Nicolas Sarkozy cherchera à se refaire une virginité sondagière. Peut-être même jusqu'à apparaître comme l'homme de l'avenir. Si bien qu'à la fin c'est le Premier ministre, porteur de la réforme des retraites et identifié à la politique élyséenne qui sera laminé pour avoir cru qu'il pouvait être un recours.

Le resserrement sur la famille UMP est une orientation droitière, nous dit-on en jouant de la calculette et en oubliant que sous la Ve, tous les gouvernements, de droite et de gauche, ont abordé la ligne droite d'avant la présidentielle en se recentrant sur leur fonds idéologique. Avec ce remaniement nous sommes face à une stratégie collective de la droite décomplexée qui veut éviter que la mauvaise première partie du mandat ne débouche automatiquement sur une alternance. Nicolas Sarkozy sait qu'il ne gagnerait rien en redevenant une droite molle qui lorgnerait vers le centre. La vraie défaite pour lui aurait été le virage social comme aveu d'une politique jusque-là antisociale.

Dans un bloc contre bloc très assumé, avec un gouvernement qui structure son camp et le met en ordre de bataille, Nicolas Sarkozy va se tenir à l'abri derrière celui à qui il a cédé les manettes et qui, plus que jamais, est son meilleur fusible.

Fini le bling-bling et les castings, Nicolas Sarkozy, président du G8 et du G20, va chercher, peut-être dès ce soir à la télévision, à redonner de la crédibilité à son ambition de leadership mondial. En expert de la communication qu'il est, il tentera surtout d'éclipser l'auréole internationale de Dominique Strauss-Kahn dont il pense qu'il est son seul rival. Le problème avec Nicolas Sarkozy c'est que personne n'imagine un instant qu'il puisse rester longtemps sans se mêler des affaires du gouvernement. Donc de cliver encore.

Doute existentiel


Cette fois, ils ne savent plus vraiment où ils habitent. Ils se sentent un peu comme des étrangers dans cette maison UMP qui leur avait promis, en 2002, de les considérer à égalité avec leurs frères et sœurs du RPR. Dans ce moment de vérité, où on ne leur a pas laissé prendre toute leur place, ils ont le sentiment d'être exclus du premier cercle de la famille. Celui qui compte. Celui où la confiance efface les différences. Le rejet - ou le non-choix - de leur champion les a plongés brutalement dans une sorte de doute existentiel. Qui sommes-nous ? Où sommes-nous ? A quoi servons-nous ?
Oui, depuis dimanche, les centristes sont perdus. Ils font peine à voir tant leur désarroi met en évidence les failles profondes qu'ils avaient cru pouvoir dissimuler, y compris à eux-mêmes. Ce n'est pas ce remaniement, dont ils sont les perdants, qui crée leur crise d'identité. C'est leur déficit d'identité qui a créé leur faiblesse au gouvernement et jusque dans la mécanique du remaniement.
Le départ de Jean-Louis Borloo ne leur ouvre pas forcément les portes de l'émancipation. Ont-ils vraiment envie d'affronter le Président ? Rien n'est moins sûr. A vrai dire, ils n'en ont plus vraiment les moyens parce qu'ils n'ont plus de repères politiques pour s'affranchir de la tutelle élyséenne. Plus suffisamment de forces.
Pour le sursaut, c'est trop tard ! Les hommes et les femmes du Nouveau Centre s'étaient installés depuis trop longtemps dans un rôle de supplétifs. A la longue, ils se sont habitués à accepter des méthodes, des valeurs et des priorités qui n'étaient pas les leurs, au nom d'une honorable solidarité gouvernementale. Attentifs à ne pas détonner, ils ont fini par réfréner leurs élans, leur énergie et leur âme. Difficile aujourd'hui de ranimer d'un craquement d'allumette une flamme systématiquement étouffée...
Ce centrisme humaniste et social que le ministre de l'Écologie rêvait de faire entrer à Matignon reste un concept flou qui n'a pas réussi à faire distinguer sa couleur et son relief dans le patchwork pragmatique et évolutif de Nicolas Sarkozy. En tout cas, Borloo et ses amis de l'ouverture n'ont pas voulu l'incarner au-delà de quelques particularités individuelles de style et de comportement. Attendaient-ils d'être en situation pour le mettre en oeuvre ? Mieux aurait-il fallu avoir, beaucoup plus tôt, l'audace de se battre pour imposer leur spécificité et faire vivre concrètement la diversité des sensibilités et des humeurs au sein même de l'équipe au pouvoir. Faute de quoi, leur défaite donne implicitement raison à ce François Bayrou dont ils avaient récusé la stratégie d'indépendance et qui aujourd'hui trouve une occasion inespérée de récupérer pour 2012 une partie de la mise enfuie de 2007.

L'Homo sapiens a un développement plus lent que son ancêtre néandertalien

L'Homo sapiens devient adulte plus lentement que son ancêtre l'homme de Néandertal, selon une recherche euro-américaine publiée lundi 15 novembre aux Etats-Unis et qui s'appuie sur une nouvelle analyse de dents des deux espèces à l'aide de rayons X très puissants.

Cette découverte laisse penser que le fait que les humains aient un développement plus lent et une enfance plus longue est un phénomène récent et unique à notre espèce dans l'évolution, expliquent ces chercheurs, dont la communication paraît dans les Annales de l'Académie nationale américaine des sciences (PNAS). Selon eux, ce trait pourrait avoir donné aux premiers humains un avantage dans l'évolution sur l'homme de Néandertal, disparu depuis près de 30 000 ans pour des raisons encore obscures.

"DE REMARQUABLES TÉMOINS"

"Les dents sont de remarquables témoins de l'évolution dans le temps, qui enregistrent chaque jour de croissance, un peu comme les cercles des arbres révèlent leur pousse annuelle", note Tanya Smith, professeure adjointe de biologie de l'évolution humaine à l'université Harvard (Massachusetts), une des coauteurs de cette étude. "Nos premières molaires contiennent même ce qui correspond à un minuscule certificat de naissance qui permet aux scientifiques de calculer très exactement l'âge d'un enfant au moment de sa mort", précise-t-elle dans un communiqué.

Une comparaison des premiers humains avec d'autres primates montre que ces derniers avaient une gestation plus courte, une enfance plus brève, un âge de reproduction plus précoce et une durée de vie dans l'ensemble moins longue. Mais il reste très difficile de déterminer à quel moment exact ces changements dans le rythme de développement se sont produits, depuis que les hominidés et les primates non-humains, – en particulier le chimpanzé, notre plus proche cousin – ont divergé dans l'évolution, il y a six à sept millions d'années.

CROISEMENTS AVEC LES HUMAINS

Tanya Smith et ses collègues de l'Institut Max-Planck d'anthropologie de l'évolution, en Allemagne, ont notamment montré que la pousse des dents chez les jeunes néandertaliens était nettement plus rapide que chez les premiers groupes d'humains modernes qui ont quitté l'Afrique il y a entre 100 000 et 90 000 ans. Cette recherche vient conforter d'autres études qui ont mis en évidence l'existence de différences subtiles dans le développement entre l'Homo sapiens et son plus proche parent, l'homme de Néandertal.

L'étude des chercheurs de l'Institut Max-Planck, publiée le 8 novembre, montre que le cerveau des néandertaliens et celui de l'homme moderne, similaires à la naissance, avaient un développement très différent dès la première année de la vie. Ces variantes observées tôt dans le développement du cerveau humain reflètent probablement des changements dans les circuits et branchements cérébraux internes qui comptent le plus pour les capacités cognitives et l'émotion, selon ces chercheurs. Il est de ce fait improbable que les néandertaliens percevaient le monde comme les humains, selon eux.

Le séquençage complet du génome de l'homme de Néandertal, publié en mai, qui a révélé des croisements avec les humains et montre une très grande similitude génétique entre les deux espèces, a aussi mis en lumière des indices qui mettent en évidence des différences dans le développement du crâne et du squelette.

EN UN MOT L'HOMO SAPIENS EST UN HOMO ÇA-PIONCE.

Le roi dollar est nu

La Grèce hier, l'Irlande aujourd'hui, le Portugal demain, l'Espagne ou peut-être la France après-demain… La tornade des dettes publiques n'a pas fini de souffler sur les pays de l'euro. Il faut bien sûr tenter de s'en protéger. Mais, à vrai dire, cet événement dramatique ne pouvait pas se produire à un meilleur moment. Car il repousse les vents d'un cyclone encore plus impressionnant, qui aurait pu faire s'envoler la monnaie unique et ravager ainsi l'industrie du Vieux Continent. Ce cyclone vient du dollar. Et les masses d'air chaud en jeu sont telles qu'elles pourraient provoquer l'effondrement monétaire mondial auquel nous avons jusqu'à présent échappé.

Comme souvent, une décision déclenche la tempête, ou plutôt la prise de conscience de la tempête à venir. Dans le cas de l'Irlande, c'est une décision technique - un appel de marge de la chambre de compensation LCH.Clearnet. Dans le cas des Etats-Unis, c'est une décision politique - l'engagement de la banque centrale, la Réserve fédérale, d'acheter 600 milliards de dollars d'obligations publiques dans les mois à venir. Sur les marchés des changes du monde entier, cette annonce a été interprétée comme la promesse d'un nouveau déversement de billets verts sur une planète qui en est déjà gorgée. Et donc comme le présage d'un affaiblissement du dollar. Du coup, les critiques sont venues de partout. Jamais les Etats-Unis n'ont été autant réprouvés pour la gestion de leur devise, qui est aussi la monnaie du monde. Le président Barack Obama s'est senti obligé de prendre la défense de sa banque centrale, à New Delhi, et il s'est retrouvé dans les cordes au G20 de Séoul. Un scénario inimaginable il y a seulement deux ans, mais qui fait étrangement penser à la fameuse conférence de Londres en 1933. N'ayant pas fait le voyage vers la capitale britannique pour éviter de se retrouver dans la position d'accusé, le président Franklin Roosevelt fit échouer le sommet par téléphone en refusant toute négociation sur la stabilité des monnaies, après avoir dévalué le dollar de 40 % !

Ben Bernanke, le patron de la Fed, estime pourtant que son nouvel « assouplissement monétaire », pour reprendre cet euphémisme désignant le redémarrage de la planche à billets, est parfaitement justifié. La banque centrale américaine doit veiller à la fois à la stabilité des prix et au plein-emploi. Or aucun de ces objectifs n'est atteint. Les prix menacent de baisser et le chômage de monter encore. Il fallait donc agir. Bernanke remet de l'argent dans le système pour « reflater » l'économie. Il agit selon les préceptes de l'économiste Irving Fisher, dans son célèbre article de 1933, « The Debt Deflation Theory of Great Depressions » : « Il est toujours économiquement possible d'arrêter ou de prévenir une telle dépression en "reflatant" le niveau des prix jusqu'au niveau moyen où les dettes actuelles ont été contractées. »

Sa décision aura toutefois des effets très incertains sur l'économie américaine. Beaucoup d'experts doutent. En revanche, elle exerce un effet certain sur le dollar : sa dépréciation. Ben Bernanke peut difficilement ignorer la question. Dans un discours célèbre prononcé en 2002, il s'était référé à la dévaluation de 1933, qualifiée après moult précautions oratoires d' « arme efficace contre la déflation ». Cette fois-ci, les protestations sont venues aussi bien de la Chine que du Japon, du Brésil ou de l'Europe. Le FMI pourrait être appelé à donner son avis sur la question. L'article XV de l'Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce, repris dans les statuts de l'Organisation mondiale du commerce qui lui a succédé, permet en effet à un pays qui s'estime lésé par des dispositions en matière de change de saisir l'OMC, qui doit alors consulter le FMI.

C'est vers un autre économiste, Robert Triffin, qu'il faut se tourner pour comprendre ce qui se joue en ce moment. En 1960, Triffin a expliqué la situation au Congrès américain : la planète a besoin d'une Amérique en déficit pour être alimentée en liquidités. Cette fabrication permanente de dollars finira cependant par éroder la confiance dans le billet vert, qui sera alors rejetée comme monnaie du monde. Triffin avait raison. La surabondance de dollars dans les années 1960, rudement critiquée par le général de Gaulle, qui parlait de « privilège exorbitant », a fait sauter le lien fixe entre métal jaune et billet vert en 1971. Dans un monde sans ancrage monétaire, la devise américaine reste un refuge - on l'a bien vu à l'automne 2008. Mais la surabondance des années 2010, bien plus forte qu'il y a un demi-siècle, risque de faire sauter le dollar lui-même.

Et le président présida…

pour signifier qu'il reste seul maître en sa République après le peuple, Nicolas Sarkozy ne pouvait mieux faire, deux jours après avoir reconduit François Fillon à Matignon, que de lui délivrer publiquement sa nouvelle feuille de route, rendant les Français témoins de son autorité. C'est ainsi qu'il faut comprendre son intervention télévisée de ce soir, laquelle précédera d'une bonne semaine, comme par une marque supplémentaire de préséance, la déclaration de politique générale.


Pour signaler aux parlementaires qu'il demeure le vrai chef de la majorité présidentielle, le chef de l'Etat ne pouvait pas trouver meilleure idée que de les recevoir très vite. C'est ainsi qu'il faut interpréter le déjeuner organisé dès demain à l'Elysée avec les députés UMP. Ces deux gestes consécutifs au remaniement contredisent l'idée, intéressante mais fausse, d'un rééquilibrage des pouvoirs entre l'Elysée et Matignon.


Bien peu d'éléments permettent d'accréditer la thèse d'un président devenu prisonnier politique de son Premier ministre. Les élus de la majorité ont beau apprécier François Fillon, l'homme et le style, le « fillonisme » n'existe pas plus dans les esprits que les « fillonistes » au gouvernement - sans faire insulte à Roselyne Bachelot. C'est bien l'équipe la plus sarkozyste depuis 2007 qui s'est installée hier dans les ministères, tandis que, pour obtenir de diriger le parti présidentiel, Jean-François Copé a accepté de se mettre au service du chef de l'Etat. Loin d'annoncer un affaiblissement de l'autorité présidentielle, toute cette séquence du remaniement indique au contraire une volonté intacte de la part du chef de l'Etat de continuer à exercer son pouvoir pleinement. De ce point de vue, rien n'était plus confortable pour lui, surtout dans une année d'absences forcées pour cause de présidence du G20, que de reconduire un chef de gouvernement qui, comme bien d'autres « premiers » Premiers ministres (Pierre Mauroy, Alain Juppé…) se sont inscrits dans une relation de sujétion au chef de l'Etat.


Plus encore que la nature présidentialiste du quinquennat, la pratique effacée du pouvoir par François Fillon depuis trois ans, et plus encore sa profonde convergence de vues avec le chef de l'Etat sur la politique économique et sociale ne plaident pas en faveur d'un retour au classicisme. Le temps de l'hyper Premier ministre n'est pas venu. Tant mieux pour la cohérence retrouvée de notre fonctionnement institutionnel.

La Turquie, un émergent près de chez vous


Vous avez aimé les BRIC (Brésil, Russie, Inde, Chine), ces grands pays émergents censés donner un coup de vieux aux Occidentaux englués dans la stagnation. Vous allez adorer les « Civets » ; ce sigle, inventé par la banque Goldman Sachs l'été dernier, désigne non pas la traditionnelle recette de viande mijotée aux oignons et vin rouge, mais six pays (Colombie, Indonésie, Vietnam, Egypte, Turquie et Afrique du Sud) à la population jeune, en forte croissance, assez stables politiquement, ouverts aux investisseurs étrangers et à la main-d'oeuvre industrieuse. Les Bourses de trois d'entre eux ont réalisé les meilleures performances mondiales depuis le 1 er janvier, avec un gain (en dollars) de 49,8 % pour la Colombie, de 56,7 % pour l'Indonésie et de 40,8 % pour la Turquie.
Cette dernière figure déjà parmi les treize principales économies de la planète. Son PIB a enregistré au deuxième trimestre une croissance de 10,2 % en rythme annuel (après, il est vrai, une sévère récession en 2009), dépassée seulement par la Chine. Ce qui, à la fois, pose un léger problème et ouvre de superbes perspectives à l'Union européenne. Comment continuer à bloquer l'adhésion de la Turquie, tout en tirant pleinement parti d'un marché fort de 77 millions d'habitants, à trois heures de vol de Paris ? Il était plus facile de la snober il y a une décennie, quand elle était un « panier percé » affichant une inflation à trois chiffres, tenue à bout de bras par le Fonds monétaire international - la Turquie a fait l'objet de 24 plans d'aide du FMI, un record.
Renvoyer ce pays, qui sur le plan géographique n'est certes pas européen mais dont l'histoire l'est indubitablement, à un supposé destin oriental était un pari diplomatique. Cela devient un risque économique. Les dirigeants tentés, à l'image de Nicolas Sarkozy, d'être inflexibles à cause des menaces, réelles, sur l'Etat de droit et la liberté d'expression en Turquie, et du fait que 95 % de son territoire se situe au-delà du détroit du Bosphore, auront peut-être de plus en plus de mal à oublier qu'elle représente un débouché équivalent à celui de la Chine pour les exportateurs européens. En passe d'être plus peuplée que l'Allemagne, la Turquie compte une classe moyenne dont le pouvoir d'achat a doublé en une décennie et qui pourrait, sur la base de la croissance actuelle, rejoindre la moyenne de l'Union d'ici à 2020. Ankara constitue désormais le septième partenaire commercial des Vingt-Sept et figure parmi les ténors mondiaux du verre plat, des écrans de télévision, du ciment, du textile ou de l'équipement ménager. Son secteur bancaire a été nettoyé et ses firmes de BTP raflent les chantiers aux quatre coins de la planète. Quant à la situation macroéconomique, elle ferait bien des envieux dans l'Union ; la dette publique a été ramenée en dix ans de 120 % à 47 % du PIB et le pays se conforme désormais à la plupart des critères de la zone euro, que les membres de cette dernière ne remplissent d'ailleurs plus…
Pourtant, il ne suffit pas d'être un client-fournisseur de premier plan pour que les obstacles politiques s'évaporent. La Commission européenne a réitéré la semaine dernière ses objections à l'adhésion de la Turquie, notamment du fait que la normalisation avec Chypre (la partie nord de l'île est occupée par les troupes turques depuis 1974) n'avance pas. Ankara refuse d'ouvrir comme promis ses ports aux navires des Chypriotes grecs, qui, il est vrai, bloquent un engagement européen d'autoriser les échanges commerciaux avec la Chypre du Nord. Conséquence de l'opposition de Chypre, mais aussi de la France (pourtant deuxième investisseur étranger dans le pays) et de l'Allemagne, malgré l'influence de la diaspora turque, seuls 18 chapitres de négociation sur 35 ont été ouverts, cinq ans après le début des discussions avec l'UE. En ces temps de doute sur le modèle « multikulturel », comme dirait Angela Merkel, la grande objection inavouée des chancelleries européennes à l'adhésion demeure l'impossibilité supposée d'intégrer le cinquième pays musulman de la planète dans un espace de tradition chrétienne. La Turquie fait valoir qu'elle est profondément laïque (les femmes y ont eu le droit de vote avant les Françaises) et que l'islamisation de la société menée par le parti AKP au pouvoir demeure modeste, équivalant peu ou prou à la présence des crucifix dans les salles de classe en Italie. Elle fait miroiter sa position de pont entre l'Orient et l'Occident, ce qui rappelle justement à quel point elle se situe dans une zone pas très tranquille ; après son adhésion, l'Union aurait une frontière commune avec l'Irak, l'Iran et la Syrie.
En outre, « l e dynamisme économique turc souffre de quelques failles  », souligne Seyfettin Gürsel, professeur d'économie à l'université Bahçesehir. Sa balance des paiements très déficitaire est financée par l'afflux d'investisseurs internationaux que l'on sait faciles à effaroucher. La productivité progresse peu et la main-d'oeuvre, avec un SMIC à 560 dollars, s'avère trois fois plus chère que celle des concurrents des BRIC ou des autres Civets.
A défaut d'adhésion, proposer un partenariat privilégié ressemblerait trop à un lot de consolation, guère de nature à séduire un pays profitant depuis 1996 d'une union douanière avec l'Europe (dont l'agriculture est toutefois exclue). Pour autant, la Turquie est-elle vraiment sincère dans son désir d'adhésion ? L'Union, qui fournit les deux tiers des investissements internationaux, constitue surtout un excellent prétexte pour justifier les réformes modernisant le pays, comme on l'a vu sur le dossier kurde, expliquent les connaisseurs de la vie politique locale. Et les Turcs, volontiers nationalistes, n'ont peut-être pas réalisé à quel point le projet européen impose de compromis tortueux et de normes bureaucratiques dans les moindres aspects de la vie quotidienne...

IRA,IRA PAS DSK ?

L'Europe en défaut

Il ne sert à rien de s'enfermer dans le déni. Lors de la crise grecque, on s'en souvient, l'Europe, par principe et par fierté, avait commencé par refuser l'aide du FMI - dont elle avait pourtant réclamé et obtenu le doublement des ressources lors du G20 de Londres -, puis exclu toute restructuration de la dette d'un de ses Etats membres, ce cas de figure étant implicitement réservé aux pays émergents.

Au lieu de cela, donc, l'Europe a mis en place pour ses « maillons faibles » un plan censé gagner du temps et calmer les marchés. Or ce plan a déjà partiellement échoué : les marchés financiers ne se sont calmés que quelques mois et le temps va bientôt manquer aux pays dits « périphériques » de la zone euro que sont la Grèce, l'Irlande ou le Portugal pour se refinancer dans des conditions acceptables.

Ce plan européen, rappelons-le, repose sur deux piliers. D'une part, un fonds de sauvetage de 750 milliards d'euros qui doit permettre à ces pays d'obtenir des financements sans faire appel directement aux marchés. Et, d'autre part, l'engagement de ces Etats de redresser très vite leurs comptes publics, puisque le mécanisme d'aide doit expirer mi-2013. D'où des programmes d'austérité d'une extraordinaire sévérité en Grèce ou en Irlande. C'est ainsi que le déficit budgétaire irlandais doit être ramené de 32 % du PIB aujourd'hui à 3 % en 2014. De même, celui de la Grèce, qui atteint 15 %, doit être réduit de plus de 10 points de PIB sur la période.

Ces efforts sont certes souhaitables, mais ils sont irréalistes sur une période d'à peine plus de deux ans. Un cocktail aussi brutal de récession, de baisse des salaires et des pensions, et de licenciements massifs serait pire que le mal. On l'a vu dans les pays émergents, confrontés jadis aux mêmes problématiques de surendettement.

L'excès de dette ne peut que déboucher un jour ou l'autre sur le défaut de paiement ou sur une restructuration profonde. L'Europe a refusé de l'admettre jusqu'ici. C'était une erreur. Si les pays les plus solides continuent à garantir la dette des plus faibles ou à exiger d'eux des efforts que l'on sait impossibles, ils risquent d'être eux-mêmes contaminés par la crise de la dette. Nous y sommes presque. C'est pourquoi il est urgent de mettre en place un mécanisme de restructuration « ordonnée » de la dette des pays les plus vulnérables - en clair un étalement des échéances s'accompagnant d'un effort des créanciers. Il faut sortir du déni.

L'esquisse d'une défense européenne

L'accord récemment conclu entre Nicolas Sarkozy et David Cameron sur la coopération militaire nucléaire n'a pas supplanté, dans la rumeur médiatique, les supputations domestiques autour du remaniement ministériel. Il revêt néanmoins, selon les commentateurs compétents, « une importance historique » ou reflète « un niveau de confiance inégalé dans l'Histoire » entre deux nations. Il consacre en effet rien de moins qu'une mise en commun des moyens technologiques d'entretien des forces nucléaires et de certaines forces expéditionnaires mobilisables par les deux pays.

Pour Londres, c'est l'occasion de desserrer un peu sa dépendance jusqu'ici exclusive à l'égard du grand frère américain et de bénéficier de certaines technologies françaises. Pour Paris, c'est l'opportunité d'arrimer au continent la seule autre grande puissance militaire européenne, de compléter son engagement déjà pris dans la brigade franco-allemande et de se retrouver ainsi au centre d'un jeu de forces européen mieux équilibré. Pour les deux contractants, c'est enfin et surtout le moyen de rendre plus supportables, en les partageant, les lourdes charges d'une défense crédible. Sans cette mutualisation, le seuil dissuasif serait en effet réservé aux seules très grandes puissances. A l'incapacité avérée d'aboutir à l'institution d'une défense européenne, la capacité de défense de certains Européens peut servir de substitut.

Depuis 1948 et le traité de Bruxelles instituant l'Union de l'Europe occidentale (UEO), l'Europe n'a en effet jamais réussi qu'à piétiner sur sa défense. Après l'échec de la Communauté européenne de défense, en 1954, il a fallu attendre Maastricht pour conférer à l'UEO quelques compétences opérationnelles, Saint-Malo, Cologne puis Helsinki, en 1999, pour lever sur la défense commune les préventions britanniques et compléter les dispositions pratiques ; Nice, enfin, en 2000, pour poser les principes de la PESD (politique européenne de sécurité et de défense). Pour la première fois depuis soixante-deux ans, des Européens offrent ainsi à l'Europe de quoi tempérer le monopole du bouclier américain.

Dominique Strauss-Kahn soigne sa gauche

Le patron du Fonds monétaire international a assuré que ses fonctions actuelles ne l'avaient pas fait dériver sur l'échiquier politique. Mais il n'en a pas pour autant dit plus sur ses intentions pour la présidentielle.

Je suis bien un homme de gauche. C'est le message que s'est évertué à faire passer lundi Dominique Strauss-Kahn sur France Inter, au micro de Patrick Cohen. Alors que Jean-Luc Mélenchon et l'aile gauche du PS semblent parfois ouvertement en douter (même s'il s'agit surtout d'une posture), le patron du Fonds monétaire international a assuré que ses fonctions actuelles ne l'avaient pas fait dériver sur l'échiquier politique. Tout au long de son interview centrée sur les résultats du dernier sommet du G20, il s'est référé bien plus que d'habitude à la « gauche », rappelant, par exemple, « combien il était important pour la gauche mondiale d'organiser la régulation ».
Mais il n'en a pas pour autant dit plus sur ses intentions pour la présidentielle, même si avec ses propos il a clairement signifié qu'il restait pleinement dans la course pour le moment. « C'est le FMI aujourd'hui qui est au coeur de ce dispositif, ça occupe tout mon temps », a-t-il insisté.

«  Je fais mon travail aujourd'hui »

Interrogé sur les sondages qui lui sont favorables, il a répondu de la même manière. Dans un premier temps, il s'est dit « touché par ces sondages », et « très attentif à la situation française » ; dans un second temps, fidèle à son habitude, il a ajouté : « Je fais mon travail aujourd'hui et c'est la seule chose qui m'importe. »
La semaine dernière, c'est son épouse, Anne Sinclair, qui avait rappelé sur Canal+ ses « états de services » comme responsable politique socialiste. « Dominique est de gauche ! s'est-elle insurgée. C'est d'ailleurs une question qui me sidère : quand on a été trente-cinq ans au Parti socialiste, quand on a été ministre de Mitterrand, ministre de l'Economie dans le gouvernement Jospin, qu'on a été candidat à la primaire socialiste… Faut vraiment être tordu pour se dire que Dominique n'est pas de gauche ! » Un message aux proches de Martine Aubry qui, parfois, s'impatientent et souhaitent se démarquer afin de montrer que, contrairement à ce qui a été souvent dit, elle et lui ne sont pas interchangeables.

Il se prononcera «  quand il en aura envie  »

Ce que tendraient à confirmer certains sondages. Si Dominique Strauss-Kahn recueille 72 % de bonnes opinions auprès de l'ensemble des Français (IFOP-« Paris Match » du mois d'octobre), contre 64 % pour Martine Aubry, la première secrétaire du PS passe en tête auprès des sympathisants socialistes (88 % contre 77 % pour DSK). Surtout, c'est auprès des sympathisants de l'UMP que le patron du FMI réalise son meilleur score avec 83 % d'opinions favorables (contre 36 % pour la maire de Lille).
« La petite musique des détracteurs de DSK consiste à dire que s'il est aussi haut dans les sondages, c'est grâce à sa performance dans l'électorat de droite, souligne Jérôme Fourquet de l'Ifop. Pour eux, cela n'est pas utile, car c'est un électorat qui choisira le candidat de droite en 2012. »
Reste une autre interrogation, fondamentale : DSK a-t-il envie de revenir ? Anne Sinclair a déclaré qu'il se prononcera « quand il en aura envie »… Un calendrier qui n'est sans doute pas du goût de Martine Aubry et de ses proches.

Ni remaniement, ni reniement

Reconduction de François Fillon à Matignon, de Christine Lagarde et de François Baroin aux ministères de Bercy : peut-on s’attendre à une nouvelle étape économique et sociale ? La formule est éculée, mais c’est le changement dans la continuité ! Il n’y aura ni pause, ni rupture ni virage.

Le choix de Jean-Louis Borloo aurait marqué un tournant, peut-être pas réel, en tous cas supposé, vers plus de social - ce qui est un peu l’Arlésienne de la politique française. Mais les mots mêmes de “ virage social ” n’ont en fait pas du tout plu à Nicolas Sarkozy, pour qui la réforme des retraites, par exemple, est sociale puisqu’elle évite la banqueroute au régime par répartition.

En réalité, Jean-Louis Borloo constituait une réponse politique (vers les centristes) ainsi qu’une réponse syndicale (renouer avec eux après les manifestations) aux difficultés du chef de l’Etat. Mais était-ce une réponse gouvernementale (entendue comme la capacité à gérer les choses) et une réponse économique ? Nicolas Sarkozy et l’UMP ont jugé que non, et François Fillon s’est imposé (dans tous les sens du terme). Il faut relever qu’entre Nicolas Sarkozy et François Fillon, on parle de relations compliquées, mais qu’ils sont d’accord sur tout sur le fond des choses, et d’abord les réformes et la rigueur.

Alors, que peut-on attendre de neuf ? Non, encore faudrait-il se demander pourquoi il faut toujours du neuf ! L’envie de faire du neuf sera de toute façon bridée par le fait qu’il n’y a pas d’argent dans les caisses.

François Fillon ne sera pas là pour ouvrir les vannes budgétaires. Le communiqué de Matignon d’hier est en fait assez clair : il s’agit de “ renforcer la croissance de l’économie au service de l’emploi (et de) de promouvoir les solidarités ”. La priorité, ce sera 1 - La compétitivité : ce qui se passe en Allemagne (chômage bas, croissance haute) frappe beaucoup à Paris. 2 - L’équité, avec une réforme de la fiscalité (le bouclier, l’ISF). Il y aura aussi la dépendance des personnes âgées, et on ne peut pas exclure d’autres nouveaux chantiers encore inconnus.

Mais l’essentiel du message est : les réformes déjà faites sont assumées et pas reniées (ce qui aurait un peu le cas avec un virage) et elles peuvent (on verra) continuer.

Nicolas Sarkozy espère que ces réformes le feront gagner en 2012 ? Il compte sur la croissance, si le chômage finit par baisser. Il espère que la présidence du G20 l’aidera. Mais effectivement, au-delà des commentaires évidents et évidemment très tentants sur le “ tout çà pour çà ”, il pense que ses réformes finiront par être reconnues.

Car c’est un paradoxe et un mystère. Beaucoup de réformes ont été faites (qu’on soit d’accord avec elles ou pas) : universités, service minimum, carte judiciaire, régimes spéciaux, taxe professionnelle, baisse du nombre de fonctionnaires, fusion d’administrations, Pôle Emploi, investissements publics du grand emprunt, statut des ports, bref une douzaine au total. Mais l’opinion ne retient que le bouclier fiscal et la réforme des retraites.

Peut-elle changer d’avis ? Miser sur des réformes qui sont souvent intéressantes et importantes, mais peu perçues est un pari très audacieux. Comme l’est le fait de miser sur la continuité pour donner de l’élan.

Dernier point : en matière économique, l’Elysée va garder la main ou Matignon va “ exister ” davantage ? C’est Nicolas Sarkozy qui, cette semaine, fixera la ligne : c’est essentiel parce que l’opinion attend un projet économique. Pour le reste, il y aura peut-être un rééquilibrage mais il ne faut pas s’attendre à un hyper Premier ministre face à un hypo-président.

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LES COMMENTAIRES INTELLIGENTS:

Les Français semblent (on verra en 2012) retenir le matraquage de la presse publique (A2, A3, LCP, France Culture, France Info ..etc), la presse privée (Le monde, Mariane, Libé, Médiapart, Ru89, le Canard enchainé ..etc). A l’heure ou toute la presse parle de de Gaulle, on ne saurait trop dire ce qui a changé ou non entre de Gaulle et ses successeurs proclamés, on peut en disserter à perte de vue. Par contre ce qui n’a pas changé c’est le discours de la presse. Un exercice interessant consiste à prendre des articles du Monde de l’époque de Gaulle et de l’époque actuelle pour se rendre compte que la rethorique est la même : le dictateur le fachiste, le culte du pouvoir personnel, le fait de se prendre pour le Roi avec sa cours ..etc. ce n’est plus l’affaire Ben bella, mais l’affaire Tapi, les écoutes et cabinet noir de l’Elysée existait à l’époque ..etc
En fin de compte ce qui est grave n’est pas de démolir NS, qui n’est là que de passage, mais plutôt de prétendre être des journalistes de refflexions et d’investigations alors que ce ne sont que des propagandistes. Propagandistes qui mentent, trichent tordent l’informations. Et le plus beau c’est qu’ils prétendent défendre la démocratie ! quelle tristesse !

Rédigé par deareup


A dearup et poivre : on a la presse (et les médias) qu’on mérite.

Je ne sais pas si on peut juger de la presse aussi brutalement : pour ne prendre que deux exemples, Hubert Beuve-Méry, à l’origine choisi pour Le Monde par de Gaulle en 1944, est issu de la droite presque extrême et du vichysme modéré de l’école d’Uriage, sorte d’ENA de l’époque. Mais il s’agissait d’un homme qui alliait une grande culture à l’expérience de l’Europe centrale de l’avant-guerre, et qui a basculé dans la Résistance assez tôt. Le Général et Sirius s’affrontaient durement mais il semble qu’ils s’estimaient.

Quant à « La Cour » du Canard Enchaîné, on dit que de Gaulle faisait au moins mine de s’en amuser … J’ai longtemps lu Le Monde avant de l’abandonner pour cause de manque d’originalité accompagné de figarolisation, je lis Le Canard depuis plus de cinquante ans, même si maintenant je finis rarement ses articles pour cause d’écœurement devant les mœurs politiques actuelles … mais Le Canard n’y est pour rien, il n’est que le reflet, le messager, du cynisme et des désordres de notre temps.

Je crois que le reproche que l’on peut faire le plus communément à nos journalistes de tous bords est le manque d’expérience concrète et de culture historique : sortis du siècle souvent pipole, ou au moins consumériste et publicitaire, ils sont restés dans le siècle et ont oublié tous ceux qui se sont naguère trompés dans le pacifisme béat, puis dans la collaboration. Maintenant que je vis comme un trappiste (à part les Gitanes maïs et le Four Roses), je ne vois forcément plus les choses comme eux.

Alors, pourquoi faire des commentaires ? Parce qu’écrire à propos d’un sujet imposé de l’extérieur est sans doute la meilleure façon de réfléchir, je m’exprime aussi facilement par écrit, même si ma syntaxe, que je trouve trop verbale, laisse à désirer : c’est un des aspects de mon ancien métier. Pourquoi des commentaires presque exclusifs à Dominique Seux, quitte à le critiquer férocement ? Parce que j’avais commencé avec Erik Izraelewicz (ouquilé passé, çuila, conseiller de Raffarin pour la Chine ?) auquel Dominique a succédé en moins Alsacien, donc en plus pondéré.

Et puis, rions un peu … j’ai travaillé pour un patron suisse assez impérieux qui déclarait à ses cadres : « Réjouissez-vous lorsque je vous critique, c’est que je pense que vous pouvez vous améliorer, et posez-vous des questions lorsque je ne le ferai plus ! ». Pourquoi beaucoup de commentaires en ce moment ? Ben … parce que, avec ce temps pourri, se balader avec deux cannes anglaises et un manche de parapluie entre les dents, ça n’est pas très commode … sans oublier que contempler mes chats qui font des efforts héroïques pour dormir le plus longtemps possible dans les fauteuils du salon me déprime légèrement.

Je lis encore les journaux suisses et en particulier Le Temps, redoutables donneurs de leçons mais qui savent encore faire des analyses, plus de journaux allemands car cette langue, que j’ai naguère pratiquée à peu près convenablement, me fatigue, mais le peu que je m’efforce de déchiffrer me montre qu’ils sont encore de qualité. Je boude les journaux anglais et américains, trop naïfs ou incultes à de rares exceptions près, et j’ouvre rarement un titre de journal français : les peuples ont les médias qu’ils méritent, ce qui changera peut-être avec Internet lorsque les commentateurs produiront des textes de qualité.

Rédigé par Blackstream