TOUT EST DIT

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mardi 9 novembre 2010

Grèce: 13 membres présumés d'un groupe extrémiste dans le collimateur

Treize membres présumés du groupe extrémiste grec "Conspiration des cellules de feu" sont dans le collimateur de la justice grecque, accusés d'appartenance à un groupe "terroriste", a-t-on appris mardi de source judiciaire.
Lié à la mouvance anarchiste locale, ce groupe est considéré par la police comme un des suspects possibles dans l'affaire des 14 colis piégés expédiés en Grèce la semaine dernière, parvenus à des ambassades à Athènes ou à des dirigeants étrangers en Allemagne et en Italie.
Selon une décision mardi du conseil des juges, qui avait ouvert une instruction sur ce groupe en septembre 2009 lors de l'arrestation de cinq membres présumés, six personnes supplémentaires sont actuellement recherchées pour des actes qualifiés de "terroristes".
Parmi les personnes recherchées figure le frère de l'un des deux jeunes hommes arrêtés et mis en examen pour terrorisme la semaine dernière lors de la découverte à Athènes des premiers colis piégés.
Initialement, en septembre 2009, la justice avait lancé des poursuites à l'encontre de 17 personnes. Cinq d'entre elles avaient été mises en examen, dont deux sont toujours en détention provisoire, les trois autres ayant été laissées en liberté conditionnelle.

La Conspiration des cellules de feu s'est fait connaître en 2008 avec des attentats à l'engin incendiaire. Selon la police, qui ne fournit pas de profil précis, ce groupe à la taille indéterminée n'a jamais signé d'actions meurtrières. Il est formé de jeunes sans liens avérés avec les principales autres organisations extrémistes locales et sans noyau dirigeant identifié.
S'attaquant à des personnalités ou des institutions politiques et économiques, le groupe a d'abord utilisé des petits engins incendiaires formés de cartouches de gaz, avant de recourir à des engins à retardement composés d'un explosif à base de dynamite. Ses attaques sont le plus souvent précédées d'un appel téléphonique d'avertissement.
Les colis piégés découverts la semaine dernière, adressés aux dirigeants allemand Angela Merkel, italien Silvio Berlusconi et français Nicolas Sarkozy et à d'autres institutions et ambassades européennes, contenaient des livres évidés et remplis d'une poudre provenant de pétards, selon les premiers élements de l'enquête. Aucune revendication n'a été rendue publique jusqu'à présent.

Le Conseil constitutionnel a validé la réforme



Franck Cammas remporte la Route du Rhum






CHEZ MOI PAS DE FOOT, PAS DE BASKET, JUSTE DES SPORTS INTELLIGENTS.

Fret : amende de 310 millions d'euros pour Air France-KLM

Onze compagnies aériennes ont été condamnées par la Commission européenne ce mardi pour entente sur les prix dans le transport aérien de fret.

Trois ans après son enquête, la Commission européenne a rendu son verdict ce mardi soir. Air France-KLM écopera donc d'une amende de 310 millions d'euros pour entente illicite. Sur les 27 compagnies aériennes liées à cette affaire, onze d'entre elles ont été condamnées par Bruxelles à payer une amende totale de 799 millions d'euros.
Les faits reprochés remontent à la période 1999-2006, durant laquelle les compagnies se sont entendues sur le montant de surtaxes pour le carburant ou la sécurité. British Airways (104 millions d'euros), le groupe luxembourgeois Cargolux (79,9 millions), Singapore Airlines (74,8 millions), la société scandinave SAS (70,2 millions), Cathay Pacific (57 millions), Japan Airlines (35,7 millions), le groupe néerlandais Martinair (29,5 millions) ou encore Air Canada (21 millions) figurent parmi les autres compagnies aériennes épinglées.

Lufthansa et Swiss épargnées

Lufthansa, qui avait dénoncé la constitution de ce cartel, et sa filiale Swiss ont bénéficié d'une immunité totale et ne paieront pas d'amende. Dans ce type d'affaires, la Commission européenne peut infliger à une entreprise une amende représentant jusqu'à 10% de son chiffre d'affaires en cas d'infraction à la réglementation européenne.

La régulation des changes, une vieille obsession française

En faisant de la réforme du système monétaire international une priorité de sa présidence du G20, Nicolas Sarkozy remet en avant une vieille obsession de la France, qui ne s'est jamais résignée à l'instabilité d'un marché des changes dominé par le dollar.

"La France a toujours eu du mal à accepter que les grandes variations sur les monnaies, à la hausse ou à la baisse, n'étaient pas contrôlables", souligne Philippe Waechter, responsable des études économiques de Natixis Asset Management.
Dès l'automne 2008, au plus fort de la crise financière, le président français avait avancé l'idée d'une nouvelle conférence internationale sur le modèle de celle de Bretton Woods, en 1945, pour remettre à plat le système monétaire et financier.
Il l'a reprise début 2010 avant d'annoncer fin août qu'elle serait une des trois priorités de la présidence française du G20, qui commence le 12 novembre.
La guerre monétaire qui a éclaté depuis entre la Chine, rétive aux pressions pour réévaluer le yuan, et les Etats-Unis, dont la politique monétaire d'assouplissement résolu irrite des pays émergents en proie à des afflux de capitaux a donné toute leur actualité aux ambitions françaises.
"Nous vivons dans un monde où les déséquilibres monétaires font peser un risque sur toutes nos économies", déclarait Nicolas Sarkozy lors d'un récent sommet Europe-Asie.
LA PROMOTION DES DTS
Au centre des tensions, figure d'un côté l'accumulation sans précédent de réserves - 2.800 milliards de dollars pour les réserves officielles, pas loin de 4.000 milliards si on ajoute celles de Hong Kong et les fonds souverains - par une Chine locomotive de l'économie mondiale, dont le modèle repose sur l'exportation.
De l'autre, il y a le marasme de l'économie des Etats-Unis dont le dollar conserve le statut de monnaie de réserve, ce qui leur permet de financer quasiment sans limite leurs déficits par de la création monétaire depuis 1945.
Dans les années 1960, quand l'Amérique était au sommet de sa puissance, le général de Gaulle et son conseiller financier Jacques Rueff étaient partis en guerre contre ce "privilège exorbitant" du billet vert.
Le passage à un système de changes flottants à partir de 1973 n'a rien arrangé et la diplomatie française a dépensé beaucoup d'énergie, mais sans succès, pour la promotion des droits de tirages spéciaux (DTS), l'unité de compte du FMI, afin de sortir de la monnaie obligée que restait le dollar.
A partir du milieu des années 1990, la perspective de la création de l'euro donne plus de force aux ambitions françaises.
Mais les Allemands imposent pour prix de leur participation à la monnaie unique une vision radicalement différente.
Ne s'étant jamais reconnus dans l'idée d'une monnaie de réserve alternative au dollar, ils s'opposent à toute gestion "politique" de l'euro et de son taux de change, laissé à la seule appréciation d'une banque centrale indépendante.
UN MOUVEMENT DE FOND
Le billet vert représente aujourd'hui 62% des réserves des banques centrales de la planète, contre 27% pour l'euro et s'il est contesté, il n'a pas été remplacé dans ses prérogatives.
Pour Jean-Hervé Lorenzi, président du Cercle des économistes, les tensions actuelles relèvent d'un mouvement de fond, le transfert d'activité des pays industriels vers les puissances émergentes, tout comme celles des années 1960 reflétaient un rattrapage économique de l'Europe vis-à-vis des Etats-Unis.
"Cela a beaucoup de conséquences, des déséquilibres de balance commerciale, des problèmes de surendettement. Il y a toute une mécanique infernale qui se met en place", dit-il.
Antoine Brunet, du cabinet de conseil AB Marchés, juge que, dans l'environnement actuel, "le monde ferait un cadeau à la Chine en remettant en cause les privilèges du dollar".
"Ce n'est pas de gaîté de coeur que les Etats-Unis recourent à de 'l'assouplissement quantitatif', leur économie est menacée d'une rechute", explique-t-il en jugeant que la sous-évaluation du yuan, qu'il situe autour de 25%, constitue le vrai problème.
Prise entre deux feux, "l'Europe risque d'être dindon de la farce", avertit Christian de Boissieu, président du Conseil d'analyse économique.
"Ce n'est pas anormal que le dollar baisse compte tenu des déficits américains mais il faudrait que certains acceptent de monter. Pour autant, il ne s'agit pas que la Chine fasse l'ensemble de l'ajustement et il faudra se mettre d'accord au sein du G20 sur une répartition de la charge", dit-il.

La croissance allemande en voie de normalisation

L'économie devrait progresser de 3,7% cette année et de 2,2% l'an prochain, prévoit le comité des sages, plus optimiste que le gouvernement Merkel.
 En Allemagne, le comité des cinq sages économiques, source des plus écoutée, est plus optimiste que le gouvernement qu'il est censé conseiller dans sa politique. Pour cette année, le comité prévoit une croissance du PIB de 3,7% là ou Berlin parie sur « seulement » 3,4%, en ayant relevé sa précédente prévision qui s'établissait à 1,4%. Pour l'année prochaine, les sages tablent sur un tassement de la croissance de la première économie d'Europe, qui doit retomber à 2,2%. C'est toujours mieux que le gouvernement qui a placé la barre à 1,8%, et que la prévision de nombreux experts conjoncturistes.

Plusieurs sites de médias allemands publient ce mardi les extraits du rapport que le comité doit remettre mercredi au gouvernement d'Angela Merkel et qui s'intitule « des chances pour une croissance stable ». Le chômage doit retomber en moyenne annuelle à 2,9 millions de personnes, soit une baisse de 178.000 sur un an, selon le document.
Le recul de la croissance l'an prochain s'explique par une moindre performance du commerce extérieur. La raison en incombe à la fin des programmes de soutien publics de la conjoncture dans le sillage de la crise économique. Le comité recommande par ailleurs le gouvernement de ne pas décider de baisses d'impôts l'an prochain, tandis que les recettes fiscales s'annoncent en nette hausse cette année.

G20 : la Chine met en cause les Etats-Unis

A la veille du rendez-vous de Séoul, Pékin estime qu'en inondant le monde de liquidités, Washington ne joue pas collectif et accentue les déséquilibres mondiaux.

Les autorités chinoises ont opté, ces derniers mois, pour une mise en cause explicite de la politique économique des Etats-Unis. Puisque l'objectif du G20 est de résorber les grands déséquilibres économiques planétaires, pas un jour ne s'écoule, actuellement, sans qu'un officiel chinois ne pointe du doigt les répercussions négatives de la politique d'assouplissement quantitatif de la Réserve fédérale américaine. Mardi, c'est un vice-gouverneur de la Banque centrale, Ma Delun, qui est monté au créneau, lors d'un forum financier à Pékin. Les injections massives de liquidités décidées par la Banque centrale américaine « pourraient mettre la pression sur les marchés émergents » et « entraîner la formation de bulles d'actifs », a-t-il plaidé.
Effectivement, Zhang Ping, qui dirige la très puissante Commission nationale pour le développement et le réforme (NDRC), a prévenu, mardi, que l'inflation chinoise risquait d'être, cette année, supérieure à l'objectif de 3 %. Les économistes tablent même sur un chiffre de 4 % pour les données mensuelles qui doivent être publiées ce jeudi. Pour Zhang Ping, là encore, les Etats-Unis sont en bonne partie responsables : le dollar faible et l'abondance de liquidités mondiales entraînent une hausse des cours des matières premières qui se traduit par « de l'inflation importée » dans l'empire du Milieu.
Quant au responsable du Conseil national pour le fonds de la sécurité sociale, Dai Xianglong, il a estimé qu'il faudrait encadrer les fluctuations… du dollar. Avant d'appeler les Etats-Unis à limiter leur déficit public de manière à ne pas précipiter la chute de la valeur des bons du Trésor américain dont la Chine est le premier détenteur au monde.
Comme pour confirmer la réalité du risque que représente l'afflux de « hot money », l'administration d'Etat chargée du taux de change (SAFE) a annoncé mardi qu'elle allait renforcer son contrôle sur les investissements en actions des entreprises étrangères.
Pour mettre toutes les chances de son côté de ne pas être montré du doigt, Pékin a enfin laissé le yuan s'apprécier fortement, hier. Un geste qui rappelle celui qui avait été fait juste avant le dernier G20, mais qui risque de lasser les Occidentaux par son caractère très temporaire et manifestement tactique. D'autant que les chiffres mensuels du commerce extérieur chinois, attendus aujourd'hui, risquent de prouver, une fois de plus, que la machine exportatrice nationale tourne à plein régime. Et que le yuan est donc sous-évalué.

Quand le Général de Gaulle réveille la guerre des droites

A l'occasion de la commémoration du 40e anniversaire de sa mort, Nicolas Sarkozy a revendiqué ce lundi l'héritage du général de Gaulle pour justifier son action à la tête de l'Etat depuis trois ans. Et ce malgré les critiques d'une partie de la droite, qui lui reproche, à l'image de Dominique de Villepin, d'abîmer la fonction présidentielle.
 

Deux France de droite ont commémoré aujourd'hui la mort du général de Gaulle, le 9 novembre 1970. A Colombey-les-Deux Eglises, Nicolas Sarkozy, accompagné de François Fillon, Premier ministre en attente de remaniement, s'est inscrit dans la démarche politique du fondateur de la Ve République.
"Le général de Gaulle avait compris que, lorsque rien ne change, il n'y a pas d'autre issue que le déclin.
"Permanence et mouvement, fidélité à ce que nous sommes et préparation de l'avenir, depuis le programme du Conseil national de la résistance jusqu'au référendum de 1969, le général de Gaulle n'a jamais cessé de vouloir moderniser la France", a affirmé le chef de l'Etat, s'exprimant devant un panneau reproduisant la gigantesque croix de Lorraine qui accueille le visiteur dans la campagne proche de la dernière demeure du général de Gaulle.
Nicolas Sarkozy, qui s'exprimait devant plusieurs de ses ministres et l'état-major de l'UMP, a rappelé que les Français s'étaient trouvés "orphelins" le 9 novembre 1970 d'un homme qu'ils avaient pourtant  "congédié un an et demi auparavant, fatigués de le voir encore et toujours brasser de grands rêves".
L'actuel chef de l'Etat a voulu tirer les leçons politiques de l'exercice du pouvoir par le général de Gaulle. Surtout au lendemain du long mouvement de contestation de la réforme des retraites. Il a notamment plaidé pour le rôle de guide dévolu au chef de l'Etat dans la constitution de la Ve République. Avec cette citation du général de Gaulle : "Si la France m'a appelé à lui servir de guide, ce n'est certainement pas pour présider à son sommeil". "Dire ce qu'il y a à dire en France, c'est facile. Mais faire ce qu'il y a à faire, c'est plus difficile", a souligné Nicolas Sarkozy, qui entend rester un président réformateur jusqu'à la fin du quinquennat.
Pour Nicolas Sarkozy, le général de Gaulle n'a jamais voulu faire du président le "seul garant des institutions" mais le "garant de l'intérêt général", qui doit être "mis au-dessus des intérêts particuliers". Cette revendication de l'héritage gaulliste est particulièrement importante pour Nicolas Sarkozy, au moment où la gauche, mais aussi une partie de la majorité, lui reproche d'avoir "trahi" les engagements pris par le général de Gaulle au sein du Conseil national de la résistance, en 1945, et qui dessinèrent la trame du modèle social français.
"Nous sommes au-delà du sarkozysme" clame Villepin
Une autre droite conteste d'ailleurs à Nicolas Sarkozy le droit de se présenter comme l'héritier du général de Gaulle. Dominique de Villepin a saisi l'occasion des commémorations gaullistes pour porter une nouvelle charge violente contre son éternel rival. "Nicolas Sarkozy n'est pas mon problème, il est un des problèmes de la France, ce qui veut dire que nous ne sommes plus dans le temps de l'anti-sarkozysme, nous sommes au-delà du sarkozysme", a persisté l'ancien Premier ministre de Jacques Chirac mardi matin sur France Info.
Pour Nicolas Dupont-Aignan, dirigeant du mouvement souverainiste Debout la République, "le président Sarkozy récupère l'héritage gaulliste avec indécence".
La gauche a toujours combattu le général de Gaulle. Mais la première secrétaire du Parti socialiste, Martine Aubry, a rappelé, dans une critique de l'action de Nicolas Sarkozy, que le premier président de la Ve République "a mis en œuvre le programme du Conseil National de la Résistance et est toujours resté fidèle au valeurs républicaines qui ont fait la France". "Alors que cet héritage est aujourd'hui mis à bas, nous ne l'oublions pas, pas plus que nous n'oublions nos désaccords : il n'avait pas compris le besoin de libéralisation de la société et l'attente de plus d'égalité", a-t-elle ajouté dans un communiqué.

Le Conseil constitutionnel valide la réforme des retraites

Le Conseil constitutionnel a levé, mardi 9 novembre, le dernier obstacle à la promulgation de la réforme des retraites en la jugeant conforme à la Constitution. Les "Sages" ont rejeté les recours déposés par le PS qui estimait que plusieurs dispositions de cette loi portent atteinte au principe d'égalité pour certains salariés. Cette décision ouvre la voie à la promulgation du texte par le président de la République, peut-être dès mercredi.

Le Conseil constitutionnel avait été saisi par plus de soixante députés et plus de soixante sénateurs qui contestaient la conformité à la Constitution des deux mesures d'âge figurant dans la loi : le report de 60 à 62 ans de l'âge d'ouverture du droit à une pension de retraite, et le report de 65 à 67 ans de la limite d'âge ouvrant droit à une pension de retraite sans décote. Ils contestaient également la procédure législative dans son ensemble. Les sages ont rejeté l'ensemble de ces griefs et jugé les articles conformes à la Constitution.
UNE QUINZAINE D'ARTICLES RETOQUÉS
Le Conseil constitutionnel explique dans un communiqué (Pdf) que le législateur "s'est fixé comme objectif de préserver le système de retraite par répartition". "Il n'a méconnu ni le principe d'égalité ni l'exigence constitutionnelle relative à une politique de solidarité nationale en faveur des travailleurs retraités." Les Sages ont jugé que le report de 65 à 67 ans de la limite d'âge ouvrant droit à une pension sans décote n'est pas non plus "contraire au principe d'égalité entre les femmes et les hommes". "Cette règle leur est commune. De plus, des dispositions particulières prennent en compte notamment la situation des parents ayant élevé trois enfants", ajoute le communiqué.
Le Conseil a rejeté les articles relatifs à la réforme de la médecine du travail qui avaient été ajoutés en cours de débat. Il a jugé qu'il s'agissait, en jargon parlementaire, de "cavaliers législatifs", c'est-à-dire qu'ils n'avaient pas un lien direct avec le texte lui-même. En revanche, les articles relatifs à la pénibilité n'ont pas été censurés, contrairement à ce que nous avions indiqué dans un premier temps.
Le chef de l'Etat peut promulguer la loi amputée de des articles concernant la médecine du travail.
Le Conseil constitutionnel souligne par ailleurs  qu'il a écarté les griefs relatifs à la forme, jugeant que la décision du président de l'Assemblée nationale d'interrompre les explications de vote n'a pas porté atteinte aux exigences de clarté et de sincérité du débat parlementaire.

Sarkozy rend hommage au général de Gaulle



Airbus et l'espoir nippon

Ce n'est pas encore une commande définitive, encore moins une énorme commande mais c'est néanmoins une commande stratégique qu'Airbus négocie actuellement au Japon. Si, dans les mois qui viennent, l'européen parvenait à vendre une première poignée d'A380 à une compagnie nippone, il ferait d'une pierre deux coups : il se renforcerait et affaiblirait Boeing, son principal rival.
Archipel relié au monde par une flotte de gros-porteurs aériens et seul pays de la planète utilisant massivement des Boeing 747 sur ses lignes intérieures, le Japon fait en théorie figure de client idéal pour le paquebot aérien conçu par les ingénieurs du Vieux Continent. Si un pays a besoin de l'A380, c'est bien celui du Soleil-Levant.
Dans la pratique, le Japon reste pourtant hermétique aux charmes d'Airbus. Non seulement Japan Airlines (JAL) et All Nippon Airways (ANA) n'ont jamais commandé d'A380, mais leurs flottes comptent à peine une modeste cinquantaine d'avions sortis des chaînes de Toulouse. L'européen et son rival américain se partagent à peu près à parts égales le ciel mondial, mais les cieux japonais sont eux pratiquement totalement aux couleurs du géant de Seattle. Habitudes historiques, proximité américano-japonaise, favoritisme expliquent cet état de fait en forme de chasse gardée pro-Boeing. Pour Airbus, il est urgent que cette particularité nippone cesse.
D'abord parce que le Japon peut potentiellement devenir un très gros client de l'A380. Sur Tokyo-Osaka comme sur les lignes internationales, l'A380 doit pouvoir trouver sa place. Air France et Lufthansa relient déjà l'Europe à Narita en A380 et les concurrents de JAL et d'ANA de la zone Moyen-Orient  -Asie - Pacifique, de Cathay Pacific à Singapore Airlines en passant par Emirates, sont déjà nombreux à miser sur cet avion.
Ensuite parce que, en marchant sur les plates-bandes de Boeing et en coupant l'herbe sous le pied de la famille 747, Airbus peut également espérer fragiliser son concurrent. Pendant longtemps, les dollars de marges engrangés sur le 747 ont en effet permis à l'américain d'être globalement plus agressif face à l'européen.
Enfin et surtout, au-delà des problèmes de motorisation qui affectent aujourd'hui les A380 de Qantas, si ce géant du ciel veut un jour passer du statut de prouesse technologique à celui de programme industriel rentable, il faudra bien qu'il séduise l'incontournable marché nippon.



Adidas mise sur la Chine pour rattraper son retard sur Nike

Le premier fabricant allemand d'articles de sport veut augmenter de 50 % son chiffre d'affaires d'ici à 2015, pour se rapprocher du leader mondial Nike. Il veut en particulier se doter de 2.500 points de vente supplémentaires en Chine en cinq ans.
De notre correspondant à Francfort

Adidas, le numéro deux mondial des articles de sport, veut donner un grand coup d'accélérateur à sa croissance et refaire ainsi une partie de son retard sur l'américain Nike, son principal rival. Le groupe allemand présidé par Herbert Hainer compte porter son chiffre d'affaires à 17 milliards d'euros d'ici à 2015, soit une croissance de 50 % par rapport à cette année, a-t-il annoncé ce lundi.

La marge opérationnelle doit s'améliorer encore davantage, avec une croissance moyenne de 15 % à 17 % par an, en vue d'atteindre 11 % du chiffre d'affaires. Un niveau déjà enregistré en 2005. Mais, depuis, la marge opérationnelle est retombée. L'an dernier, elle n'a pas dépassé 4,9 % des ventes.

En Bourse, l'annonce a fait progresser le titre de 1,57 %. Les objectifs sont perçus comme réalistes, quoique pas simples à réaliser, alors que Nike, tout comme le challenger allemand, Puma, ont déjà affiché des objectifs ambitieux. En mai, Nikea annoncé qu'il comptait réaliser des ventes de 27 milliards de dollars (19,4 milliards d'euros) en 2015. Cela représenterait une progression d'environ 40 % par rapport à l'exercice 2009-2010. Puma compte de son côté porter ses ventes de 2,5 à 4 milliards d'euros sur le même horizon de temps.

Les marques Adidas et Reebok devraient assurer 90 % de la croissance des ventes du groupe. La première va viser la clientèle de sportifs assidus comme des adeptes du « lifestyle », la seconde mise sur le marché de masse dans le sport de loisir.

Au plan géographique, la moitié de la croissance doit provenir de trois marchés clefs, les Etats-Unis, la Chine et la Russie. Adidas fonde de grands espoirs outre-Atlantique, où il va concentrer ses efforts de marketing auprès de la clientèle des lycéens, les « high schools kids ». Il s'agit d'une cible de clientèle forte de 16,3 millions d'acheteurs, bien plus dépensiers que leurs aînés du « college » et dont plus de 7 millions pratiquent au lycée des sports collectifs tels que le football américain, le soccer, le base-ball et le basket-ball. En termes de canaux de distribution, les artères commerciales (« mall ») et les surfaces spécialisées dans le sport doivent connaître une poussée, Adidas voulant en tirer à l'avenir la moitié de ses ventes, contre moins du quart actuellement.

En Chine, la stratégie vise avant tout à améliorer la couverture commerciale dans les moyennes et grandes villes. Adidas compte ouvrir 500 magasins par an d'ici à 2015. Il couvrira ainsi 1.400 villes dans l'empire du Milieu, contre 550 aujourd'hui.

Enfin, il compte asseoir sa suprématie en Russie, où la marque aux trois bandes détient avec Reebok 60 % du marché des articles de sport, selon ses propres indications. Cette part de marché doit grimper à 70 % dans les cinq ans. De 700 magasins détenus en propre, le parc doit passer dans le même temps à 1.000 points de vente. Adidas compte de la sorte poursuivre ses efforts pour diversifier ses sources de revenus. Alors qu'en 2001 près de 50 % des ventes étaient réalisées en Europe, cette part est déjà revenue aujourd'hui à 43 %. Le reste se répartit entre l'Amérique du Nord (24 %) et le reste du monde (33 %).

ANTISARKOZYSME - Villepin persiste et signe

Loin d'adoucir ses critiques à l'égard de Nicolas Sarkozy, Dominique de Villepin a de nouveau contesté mardi la légitimité de l'action du chef de l'État. L'ancien Premier ministre a provoqué un tollé dans les rangs de la majorité en déclarant dimanche que Nicolas Sarkozy était "l'un des problèmes de la France".

"Nicolas Sarkozy n'est pas mon problème, il est un des problèmes de la France, ce qui veut dire que nous ne sommes plus dans le temps de l'anti-sarkozysme, nous sommes au-delà du sarkozysme", a-t-il persisté mardi, sur France Info. "Qu'il y ait une longue histoire entre Nicolas Sarkozy et moi, c'est vrai", a reconnu Dominique de Villepin, qui a accusé le chef de l'État de vouloir sa perte lors du procès des faux listings de la société Clearstream, où il est soupçonné d'avoir couvert une manipulation visant à nuire à Nicolas Sarkozy.
"Je lui ai tendu la main"
"En 1997, Nicolas Sarkozy était au fond du trou, je lui ai tendu la main. En 2001, personne n'en parlait pour jouer un rôle important, je fais en sorte qu'il puisse revenir dans l'équipe gouvernementale. En 2005, je l'ai pris dans mon gouvernement", a-t-il souligné. "Vous voyez : je n'ai pas de gages à donner dans ma relation avec Nicolas Sarkozy." Selon Dominique de Villepin, "la seule question qui se pose aujourd'hui c'est : Nicolas Sarkozy sert-il les intérêts de la France ?"

"Je ne remets pas en cause son élection - il sera en fonction, bien sûr, jusqu'en 2012. Ce que je remets en cause c'est la légitimité de l'action conduite par Nicolas Sarkozy. Est-ce que cela correspond à l'intérêt général", a-t-il insisté. "Ce qui est en cause, c'est le sentiment d'injustice au sortir de la réforme des retraites, c'est la confusion au sommet de l'État", a-t-il attaqué.

"Nous voyons depuis trois mois (...) la France qui s'épuise dans la perspective d'un remaniement, de querelles de la majorité qui ne nous grandissent pas. Mon sentiment, c'est qu'il n'y aura pas de second souffle dans le quinquennat, tout cela vient trop tard", a déploré l'ancien Premier ministre.

PAUVRE VILLEPIN, QUAND IL PARLE, IL Y A COMME UNE ODEUR D'ÉTRON QUI SE DÉGAGE DE SON HALEINE 

Houellebecq Goncourt: enfin, ou hélas?



Les Français mauvais élèves en économie

Bonnet d'âne pour les Français en économie. Un sondage TNS Sofres réalisé à l'occasion des Journées de l'économie qui se déroulent jusqu'au 11 novembre à Lyon pointe vertement nos lacunes. Le verdict n'est pas glorieux puisque les personnes interrogées soumises à un test de connaissances n'obtiennent qu'un piètre 8,3 sur 20. Le score des personnes diplômées d'un 2e ou d'un 3e cycle n'est guère plus enthousiasmant puisqu'il se situe à peine au-dessus de la moyenne avec une note de 10,5 sur 20. Quant aux personnes âgées (7,5 sur 20) et aux femmes (7,7 sur 20), elles auraient besoin de sessions de rattrapage plutôt intensives. Les hommes, à peine plus éclairés, décrochent un médiocre 9 sur 20.

Conscientes de leurs faiblesses, 73% des personnes interrogées sont pourtant convaincues que «mieux maîtriser l'économie est aujourd'hui indispensable si l'on veut mieux réussir sa vie». «Les Français comprennent que l'économie n'est pas un fantasme mais une activité bien réelle qui interfère quotidiennement sur leur vie personnelle», observe Pascal Le Merrer, fondateur des Journées de l'économie. Pourtant, depuis la crise financière de 2008, les délocalisations en cascade ou encore la guerre entre la Société générale et son trader, Jérôme Kerviel, l'économie fait plus que jamais la une des médias. Sans manifestement suffire à élever le niveau général! Puisque les termes de CAC 40, taux de chômage ou agences de notation semblent loin d'être compris de tout le monde. Un exemple? Alors que la réforme des retraites vient d'être votée à l'Assemblée et que la France vit depuis des semaines au rythme des manifestations contre le projet du gouvernement, seuls 38% des Français interrogés savent ce qu'est un «système de décote» (1). Ils ne savent pas non plus que l'Allemagne est notre premier partenaire commercial et ne maîtrisent guère plus l'ampleur de la dette publique.
Phénomène peut-être plus surprenant encore à l'heure où le gouvernement se félicite du nombre croissant d'autoentrepreneurs dans le pays, nos concitoyens, les yeux rivés sur le CAC 40, ne savent pas que le tissu économique de l'Hexagone est essentiellement constitué de petites entreprises de moins de 10 salariés.
Pour Yves Crozet, professeur d'économie à l'université de Lyon, «les Français ne sont pourtant pas idiots, ils sont même plutôt malins quand il s'agit d'épargner ou d'investir dans l'immobilier. Mais ils savent aussi que l'économie est faite de contraintes et ils préfèrent feindre de les méconnaître».

Vulgarisation

Presque paradoxalement, ces lacunes se doublent d'un étonnant appétit en faveur de cette discipline. Car plus de 6000 personnes se sont inscrites pour participer aux 3es Journées de l'économie qui se déroulent jusqu'au 11 novembre à Lyon. Ambition de ces rencontres? Tenter justement de réconcilier les Français avec les mécanismes économiques les plus abscons. Les participants ne seront pas déçus, ils auront notamment pour pédagogues de choc Christine Lagarde, Jean-Claude Trichet, président de la BCE, ou encore Michel Camdessus, ex-patron du FMI, tous prêts à vulgariser leurs connaissances. Leur thème de prédilection? La gouvernance. Dans l'entreprise. En Europe mais aussi dans le mille-feuille des collectivités locales.
«Il faut arrêter d'avoir des positions idéologiques et faire de la pédagogie, martèle Isabelle Knock-Meo, instigatrice du sondage, tout le monde doit s'y mettre, enseignants, journalistes, experts. L'école surtout doit valoriser les élèves qui optent pour cette discipline. L'économie doit être enseignée dès le collège. Pourquoi pas en primaire car pour comprendre les mécanismes financiers, il faut aussi avoir quelques bases mathématiques, savoir faire une règle de trois ou calculer un taux d'intérêt. Or, ces opérations simples ne sont plus apprises sur les bancs de l'école et les Français, on le voit dans le sondage, ne savent pas les résoudre.» Alors, pas très doués en économie et cancres en maths, les Français? Là encore, le sondage le laisse douloureusement présager.
(1) Il s'agit d'une diminution du montant de retraite auquel on a droit quand on part avant l'âge correspondant au taux plein et que le nombre d'annuités est insuffisant.

Joffrin défend les aides d'Etat à la presse

Le directeur du journal Libération, Laurent Joffrin, a défendu mardi l'idée d'aides de l'Etat à la presse, conditionnées à des engagements de modernisation, comme l'a préconisé un rapport d'Aldo Cardoso remis en septembre au gouvernement. Laurent Joffrin, dans un éditorial publié dans les colonnes du journal, estime que "la profession doit s'appuyer sur le rapport Cardoso si elle veut conserver ses subventions". Actuellement, le dispositif d'aides d'Etat à la presse, extrêmement complexe et ancien, atteint plus d'un milliard d'euros par an, soit 12% du chiffre d'affaires du secteur. "Face à la tentation du gouvernement de réduire l'importante masse de crédits aujourd'hui dévolue à la presse écrite", le directeur de Libération incite la profession "à s'appuyer sur ce rapport pour écarter tout risque de remise en cause de l'effort public en sa faveur". "Elle devrait accepter aussi bien la rationalisation prévue par le même rapport", estime-t-il.
LIBÉ EST UN JOURNAL EN PERPÉTUEL DÉFICIT, JOFFRIN A BESOIN DE L'AIDE DE L'ÉTAT POUR METTRE EN PAGE SON FIEL.

Obama 2.0 et le piège de la cohabitation

Si prévisible et si déroutante à la fois, sa « déculottée » du 2 novembre oblige Barack Obama à réviser sa trajectoire. Il l'a lui-même reconnu, ce week-end, en démarrant sa tournée asiatique en Inde. Prévisible car les sondages d'une fiabilité agaçante l'annonçaient depuis plusieurs mois. Déroutante car la volatilité de l'électeur américain, à deux ans d'intervalle, rend ardue toute analyse du scrutin et tout pronostic péremptoire pour 2012. Certains démocrates tentent de se rassurer en invoquant les précédents de Reagan et de Clinton, qui ont remporté haut la main un second mandat, deux ans après leurs revers de mi-parcours. Mais, même si le taux de participation de 42 %, conforme à la moyenne des élections de mi-mandat, fausse un peu la lecture des résultats, nul doute que le 2 novembre de Barack Obama laisse présager une révision drastique. D'une certaine manière, même s'il a tout fait pour s'en démarquer, l'« anti-Clinton » va devoir tirer les leçons de la « correction de route de Bill », s'il veut éviter un enlisement à la Jimmy Carter.
« C'était un vote protestataire. Les gens sont mécontents de l'état de l'économie, mécontents de l'échec du président à remettre l'économie sur les rails », résume l'analyste politique Stanley Greenberg. Pour cet ancien conseiller de Bill Clinton, ceux qui y voient un glissement idéologique de l'opinion se trompent. Simple accident de parcours lié à l'état délétère de l'économie et à un niveau de frustration momentané ? La thèse est tentante. Après tout, la percée du mouvement populiste du Tea Party au Congrès reste relativement modeste. Et la plate-forme antidéficit des républicains ne brille ni par son originalité ni par son réalisme. Pourtant, à en juger par l'ampleur du transfert de sièges à la Chambre, le plus important depuis 1948, on sent bien que la portée du revers dépasse celle d'un coup de semonce. Selon l'analyse détaillée du vote publiée par le « New York Times » du 7 novembre, le Parti démocrate a perdu du terrain auprès de la plupart des groupes démographiques : femmes, retraités, jeunes diplômés, sans compter les « indépendants » (centristes) qui avaient joué un rôle clef dans la victoire de Barack Obama il y a deux ans et se sont largement reportés sur les candidats républicains. Pour la première fois depuis 1982, une majorité de femmes a voté pour le Parti républicain, alors que les démocrates jouissaient d'une avance de 14 points auprès de l'électorat féminin il y a deux ans. Nul doute aussi que le scrutin du 2 novembre est autant « son » revers que celui des élus démocrates.
Face à ce que l'éditorialiste du « Time », Fareed Zakaria, appelle ironiquement la « troisième révolution républicaine » (après celle de Reagan en 1981 et de Newt Gingrich en 1994), Barack Obama a explicitement reconnu, ce week-end, qu'il va devoir procéder à des « corrections et des ajustements de mi-parcours ». Il est allé jusqu'à qualifier de « sain » le renouvellement d'une partie du Congrès, même si sa majorité en a largement souffert. Dans un entretien au « New York Times », deux semaines avant les élections, pour mieux préparer le recadrage « Obama 2.0 », selon l'expression d'un conseiller de la Maison-Blanche, le président démocrate avait déjà reconnu avoir commis plusieurs erreurs tactiques (1). Tout en admettant avoir sous-estimé les rigidités et les pesanteurs de la machine de Washington, il a convenu que la composante des baisses d'impôts au sein du plan de relance était sans doute inutile. En recadrant les conséquences de son revers électoral sur le terrain des « ajustements », le président démocrate veut éviter le piège d'une cohabitation hostile que lui tendent déjà les vainqueurs du 2 novembre. Comme Bill Clinton en 1994, l'objectif d'Obama 2.0 est de tout faire pour éviter une guerre idéologique frontale en se déclarant prêt à composer avec les républicains sur l'emploi et la réduction du déficit. Tout faire pour éviter le piège d'une cohabitation houleuse qui ruinerait ses efforts d'ajustements. Mais la plate-forme jusqu'au-boutiste des républicains lui laisse a priori une marge de manoeuvre très limitée. D'autant que leur stratégie déclarée sera moins de négocier des solutions bipartisanes que de tout faire pour empêcher Barack Obama de remporter un deuxième mandat.
Après le traumatisme du 2 novembre, nombre d'analystes jugent désormais que Barack Obama n'a d'autre issue que de « sortir un Clinton de sa manche » (« to pull a Clinton »), c'est-à-dire se replier sur un programme modéré, sinon centriste, jusqu'en 2012. A la différence près que la situation économique est nettement plus tendue, avec un niveau de chômage presque deux fois plus élevé qu'à l'automne 1994 (9,6 % aujourd'hui contre 5,6 % à l'époque). Contrairement à l'ancien gouverneur démocrate centriste de l'Arkansas, rompu à l'art des compromis avec ses adversaires conservateurs, Barack Obama n'est pas forcément un champion de la « triangulation ». Et, face aux nouveaux chantres du Tea Party, tel le sénateur du Kentucky, Rand Paul, qui n'aime rien tant que de citer Thomas Jefferson : « le meilleur gouvernement est celui qui gouverne le moins », Obama 2.0 aura du mal à décréter, tel Bill Clinton en janvier 1996, que l'ère du « big government » est révolue. Au contraire, il y a fort à parier qu'il fera tout pour sanctuariser la réforme de l'assurance-santé dont il a fait le fer de lance de sa première partie de mandat.
La voie est donc étroite pour 2012. Pour Barack Obama, la priorité sera, au bout du compte, de chasser l'insidieux soupçon qu'il pourrait avoir été meilleur candidat que président en exercice. En prouvant aussi que son sens tactique est à la hauteur de son ambitieux agenda.
(1) « New York Times Magazine »du 17 octobre 2010, « The Education of a President ».Pierre de Gasquet est correspondant des « Echos » à New York

Hermès révise ses objectifs après un très solide 3e trimestre

Hermès, deux semaines après l'irruption de LVMH dans son capital, a une nouvelle fois mardi révisé en hausse ses objectifs annuels après un chiffre d'affaires en très forte progression au troisième trimestre.
Confirmant la poursuite du rebond du secteur du luxe, les ventes du groupe de la rue du Faubourg Saint-Honoré ont grimpé de 30,5% sur le trimestre, à 590,1 millions d'euros, et la croissance organique est ressortie à 20,2%, un chiffre nettement supérieur aux attentes des analystes qui tablaient généralement sur une progression comprise entre 14% et 15%.
Le marché attend surtout, à l'occasion d'une conférence téléphonique prévue à 9h30, des indications de la direction d'Hermès sur la stratégie du groupe face à la prise de participation de 17% de LVMH dans son capital, que le sellier juge hostile et qui fait l'objet d'une enquête de l'Autorité des marchés financiers (AMF).
Fort de sa croissance, le fabricant des célèbres sacs Kelly ou des carrés de soie, a une nouvelle fois révisé à la hausse ses objectifs, par rapport à de précédents chiffres unanimement jugés prudents par les analystes.
Il dit maintenant anticiper une progression de ses ventes de l'ordre de 15% à taux de change constants, alors qu'il tablait fin août sur une croissance de l'ordre de 12%, et sur une hausse de un à deux points de sa marge opérationnelle, après avoir anticipé une amélioration d'"au moins un point" par rapport aux 24,2% de 2009.
Le titre a ouvert en forte hausse à la Bourse de Paris en réaction à ces chiffres, gagnant 3,8% à 160,20 euros vers 9h05.
Après avoir atteint un sommet historique à 207,75 euros le 25 octobre, après l'annonce de la prise de participation de LVMH, la spéculation s'est dégonflée sur un titre dont le flottant est aujourd'hui très limité.
A ce niveau de cours, le titre Hermès affiche encore un gain de 69% depuis le début de l'année, pour une capitalisation boursière de 16,6 milliards d'euros.
Au troisième trimestre, les ventes d'Hermès ont été une nouvelle fois tirées par celles de la maroquinerie, division phare et principal centre de profit du groupe, qui ont grimpé de 20%. Cette progression est d'autant plus remarquable qu'elle intervient après une hausse de 17% un an plus tôt. Les sacs de cuir, emblématiques produits de la maison, avaient alors fait la preuve de leur résistance face à la crise.
Celles des vêtements et accessoires ont progressé de 15,8% tandis que celles de la soie ont grimpé de 27,5%.
En Asie (hors Japon) la dynamique asiatique est restée extrêmement vigoureuse (+35%), tandis que le marché nippon, plombé depuis plusieurs années par la crise, est redevenu très légèrement positif (+0,4%).
Les ventes ont aussi profité d'une très solide demande en Europe (+22,4%), qui a bénéficié d'importants flux touristiques, mais aussi sur le continent américain (+20,3%).

DANS CES CONDITIONS SEULEMENT LA BURKA EST ACCEPTABLE



Londres veut faire travailler ses chômeurs gratuitement

Faire travailler gratuitement les 1,4 million de demandeurs d' longue durée que compte l'Angleterre. Le Premier ministre britannique, David Cameron, ne manque pas d'idées pour lutter contre le qui touche 5 millions de personnes au Royaume-Uni. Cette mesure, qui n'est pas nouvelle, figure dans le cadre d'une projet de réforme du système d'allocations chômage britannique. 

Et provoque la polémique. 
Selon ce projet, pour conserver leur allocation hebdomadaire de 65 livres sterling (75 euros), les chômeurs de longue durée devront effectuer au moins trente heures de travail gratuit par semaine au profit de la collectivité, pour une période de quatre semaines. Ils réaliseraient des travaux manuels ou d'entretien de la voirie au bénéfice de services municipaux ou associations. Ces programmes seront obligatoires, et les chômeurs qui refuseraient d'y prendre part perdraient leur allocation chômage pendant au moins 3 mois.
L'Eglise anglicane s'en mêle
Le ministre du Travail et des retraites, Iain Duncan Smith, a défendu ce mardi le projet controversé. «5 millions de personnes en âge de travailler sont au chômage, dont 1,5 million depuis dix ans», rappelle-t-il. «Demander à quelqu'un qui est sans travail depuis longtemps de participer à un programme de travail pour stimuler son estime de soi n'est pas une recette de désespoir mais une façon de réparer des vies briséees», a souligné le ministre.
Il réagit ainsi dans le «Daily Mail» aux critiques formulées par l'archevêque de Canterbury. Le chef de l'Eglise anglicane s'est dit très inquiet. «Je ne pense pas que celà soit juste», a réagi l'archevêque de Canterbury Rowan Williams. «Les gens qui se battent pour trouver du travail, et qui se battent pour un avenir sûr, sont entraînés encore plus dans une spirale d'incertitude, et même de désespoir lorsqu'ils sont mis sous pression de la sorte», a-t-il commenté.

Mardi matin, la presse conservatrice tirait à boulets rouges sur le chef de l'Eglise anglicane : «Gauchiste chevelu», s'exclame le «Daily Express», pour qui l'archevêque a «passé la plus grande partie de sa vie dans une tour d'ivoire». Le Times suggère que l'archevêque a fait preuve d'une «passion» disproportionnée sur le sujet, et qu'il est mieux inspiré lorsqu'il s'agit de questions touchant à l'église.

Benoît XVI, un pèlerin polémique

En dénonçant les lois espagnoles qu’il considère comme hostiles à la famille traditionnelle et en déplorant le recul de la foi catholique en Europe, le pape alimente le débat mais ne convainc pas la presse européenne. 

Lors de sa visite en Espagne, les 6 et 7 novembre, remarque La Vanguardia, Benoît XVI a centré son discours "sur le grand axe de son pontificat : les risques que l’Eglise catholique voit dans les progrès du laïcisme et la sécularisation de la société européenne, particulièrement en ce qui concerne la famille traditionnelle", qui serait menacée par la politique menée par le gouvernement socialiste de José Luis Zapatero.
Le pape n’a pas profité de "cette occasion exceptionnelle pour unir foi, raison et culture", regrette El País, car "il s’est imposé la tâche herculéenne de combattre la sécularisation inarrêtable de l´Europe", dont  "l’Espagne serait bizarrement le centre opérationnel". Il est vrai que l’Espagne "n’est plus la lumière de Trente", le concile qui a lancé la Contre-Réforme au XVIe siècle, et que les fidèles étaient moins nombreux que prévu, note le quotidien, mais "Ratzinger exagère et a perdu une bonne occasion de rapprocher l’Eglise de l’Etat."

Qui l'a aussi mal conseillé ?

A Barcelone, estime La Vanguardia, le message papal a été "la continuation logique de la complainte ecclésiastique sur la perte des racines chrétiennes de l´Europe et ses possibles conséquences". Dans le même journal, Enric Juliana estime que "le catholicisme dispose aujourd’hui d’un Pape carolingien" qui parle avec un "langage didactique qui n’a rien d’offensant", assure l’éditorialiste.
Quiconque a conseillé Benoît XVI lors de son voyage en Espagne lui a rendu mauvais service, juge en revanche la Süddeutsche Zeitung. Le quotidien de Munich condamne "cette comparaison funeste avec les années 30", lorsque la République espagnole essayait de réduire le rôle de l’Eglise dans le pays. Cela montre une nouvelle fois que le Vatican aime occulter son histoire, en l’occurrence que "le clergé espagnol, agressif et meurtrier, a fait la courte échelle au franco-fascisme victorieux“. "Pourquoi Benoit XVI évoque-t-il cela maintenant ? Parce qu'en matière sociale, l'Espagne est arrivée au présent. Le mariage homosexuel, le divorce dans des délais supportables, l'avortement, l'éducation sexuelle – voici le catalogue des péchés que – aux yeux du Vatican – l'Espagne ne peut pas expier.
A Varsovie, en revanche, Rzeczpospolita met en garde contre "le dangereux anticléricalisme". "Les paroles de Benoît XVI sur le retour du sentiment anticlérical en Espagne ont été décrites par la plupart des médias européens comme une attaque contre le gouvernement de José Luis Zapatero. Mais le fait est que, depuis 6 ans, les croyants espagnols ont eu des raisons de se sentir comme des citoyens assaillis et acculés dans un coin."

Les Tchèques peu réceptifs à la personnalité du pape

Dès lors, considère Rzeczpospolita, "lorsque les politiciens restent silencieux, il n’est pas étonnant que le pape doive s’exprimer. De la même manière que nous faisons preuve d’une grande sensibilité lorsqu’il s’agit de radicalisme de droite. Nous devrions être préoccupés lorsque la gauche adopte des vues extrêmes. Particulièrement parce que l’anticléricalisme politique n’est plus une chose exotique en Pologne".

A Prague, Lidové noviny s’étonne en Une : "'Les irréligieux!' gronde le pape à propos des Tchèques". Benoit XVI a en effet cité la République tchèque comme exemple de la perte de religiosité de l’Europe. Pourtant, remarque le quotidien sondage à l’appui, les Tchèques ne sont pas tant anti-catholiques que peu réceptifs à la personnalité du pape. D’autre part, alors que le pape s’inquiète que "le vide spirituel qui est en train de se créer en Europe laisse la place à l’Islam", Lidové noviny souligne que "l’islam a moins de chance de s’installer chez nous que dans les pays du catholicisme vivant".
Les remarques pontificales, prévient le quotidien tchèque, pourrait accentuer un reflexe "de résistance hussite" dans le pays où Jan Hus a voulu réformer l’Eglise au XVe siècle. Mais "le pape, qui aime argumenter par la vérité et sa relation à la liberté, pourrait ainsi alimenter le vieux et inoubliable slogan [hussite] anti-catholique : la vérité vaincra."

Pékin achète notre silence

Frappé de plein fouet par la crise économique, le Portugal – tout comme la Grèce ou la France – accueille avec enthousiasme les investissements chinois, signés le 7 novembre lors de la visite du président Hu Jintao à Lisbonne. Mais le partenariat avec Pékin a un coût : on ne peut plus donner des leçons de démocratie à la Chine.
Ce fut un dimanche matin très particulier. Le petit monde des dirigeants des grandes entreprises portugaises (Energias de Portugal, Banco Comercial Português, Portugal Telecom) était tout entier réuni au Palácio das Necessidades, à Lisbonne, où le président chinois Hu Jintao et le Premier ministre portugais José Sócrates ne cachaient pas la satisfaction que leur inspirent les accords signés par les entreprises des deux pays [voir ci-dessous].
Personne n'a parlé publiquement d'achats de dette souveraine, mais la diplomatie portugaise pouvait avoir le sourire. La Chine est une puissance émergente incontournable, et un petit pays comme le Portugal a tout à gagner à la compter parmi ses partenaires. Les affaires avec Pékin ont cependant une autre facette.

Pas de réponse commune à l'ascension de la Chine

Il y a la question de l'influence croissante de la Chine dans le monde, et celle de la démocratie et des droits de l'homme. Comment concilier ces deux versants de l'ascension du géant chinois, c'est précisément tout le problème. Et il n'y a pas de réponse commune.
La visite de Hu Jintao à Lisbonne montre que le Portugal se trouve sur la route des ambitions mondiales de Pékin, et ce parce que le Portugal appartient à l'Union européenne. Il serait absurde de nourrir des craintes vis-àvis du partenariat économique avec la Chine : d'ailleurs, les Chinois nous traitent manifestement mieux que les marchés de certains pays démocratiques.

L'Europe risque de ne plus être perçue comme un espace de liberté

Cependant, il ne faut pas oublier quelles sont les conséquences de ce rapprochement croissant entre l'Europe et la Chine. Rapprochement qui, par ailleurs, intervient parallèlement à un éloignement progressif entre l'Europe et les Etats-Unis. C'est l'équilibre géostratégique de la planète qui change aujourd'hui, à travers une guerre qui se livre à coup d'euros, de yuans et de dollars.
Et avec cette guerre meurt le rêve qu'avait l'Occident de donner des leçons de démocratie à Pékin. C'est là le plus grand risque que fait courir le commerce avec la Chine. Nos oublis fort opportuns menacent le capital le plus intangible et le plus important de l'Europe : être vue dans le monde entier comme un espace de liberté.

La Banque de France prévoit 0,5% de croissance au 4e trimestre

La Banque de France prévoit une croissance de 0,5% du produit intérieur brut (PIB) au quatrième trimestre dans son enquête mensuelle de conjoncture publiée mardi.

Ce chiffre constitue la première estimation de la BdF pour la croissance des trois derniers mois de l'année.
Le premier chiffre officiel de la croissance du troisième trimestre sera publiée vendredi. La Banque de France l'attend à 0,3%.
L'enquête de la BdF sur le climat des affaires en octobre reflète une légère augmentation de l'activité industrielle: l'indicateur du climat des affaires dans le secteur a progressé d'un point à 103 après 102 en septembre.
Le taux d'utilisation des capacités de production industrielles a légèrement diminué, à 76,4% contre 76,8% en septembre, précise la Banque de France. Il reste nettement inférieur à sa moyenne de longue période (82).
Les carnets de commandes sont jugés conformes aux attentes et les entrées de nouvelles commandes ont continué de progresser à un rythme comparable à celui des mois précédents.
Parallèlement, l'activité des services a légèrement progressé grâce à l'orientation favorable du travail temporaire, précise la Banque de France. L'indicateur du climat des affaires dans les services ressort stable à 96.

De Gaulle, 40 ans après



Fortes vagues prévues en Aquitaine et Bretagne



Le commentaire politique de Christophe Barbier

De Gaulle

Vive de Gaulle ! Sans cesse, cette acclamation montait à nos lèvres, du fond de notre coeur, durant ces longues années noires de l'Occupation. De Gaulle, ce nom prédestiné à rétablir la France dans la liberté, à lui redonner son rang dans le monde après cette sinistre défaite qui l'avait abattue.

Vive de Gaulle ! C'était le cri de ceux qui ne se résignaient pas. Pourtant, nous ne connaissions pas cet homme. Nous ne l'avions jamais vu. Peu nombreux étaient ceux qui connaissaient sa voix. Et puis, quelques tracts largués par avion nous parvinrent. La photo du Général était encadrée d'une bordure tricolore et l'on pouvait lire, au verso, le fameux appel du 18 juin 1940 : « La France a perdu une bataille, mais elle n'a pas perdu la guerre... »

De Gaulle poursuivit le combat. Sa vision débordait largement les frontières de la France et même celle de l'Europe. Il avait immédiatement compris que la guerre, à travers les empires britannique et français, allait s'étendre au monde. Il avait pressenti les changements d'alliance entre l'Allemagne et l'URSS et l'entrée en guerre de la puissante Amérique.

Il avait affirmé sa foi dans l'héroïque Angleterre qui, presque désarmée, se dressait seule, alors, pour faire face à l'armée allemande au sommet de sa puissance.

L'un des plus grands

Sa foi en la France le rendait certain d'être entendu par les Français. Il savait pouvoir rallier autour de lui ceux qui voulaient poursuivre le combat. Il savait que, soumis à une occupation de plus en plus dure, les Français se rebelleraient un jour et que ceux qui collaboraient avec l'ennemi seraient de moins en moins soutenus. Et tout cela se produisit, en effet, mais à travers bien des vicissitudes. Cependant, de Gaulle, inébranlable, persistait et s'imposait de plus en plus aux Alliés comme un partenaire à part entière, malgré sa faiblesse et son isolement.

Il eut, un jour, la satisfaction de constater que les Français l'encourageaient de loin. Sa mère, réfugiée à Paimpont, en Bretagne, y mourut. Sa tombe était fleurie régulièrement par des mains inconnues. Une photo fut prise et lui parvint, ce qui lui fit dire : « Vous voyez, ils sont avec moi. »

De Gaulle était, pour nous, l'étendard de l'indépendance et de la liberté. Nous l'attendîmes durant quatre ans. Puis, il nous apparut aux balcons de nos hôtels de ville, au milieu du peuple de Paris, à Notre-Dame, sous une fusillade inexpliquée. Plus tard, ce furent les épisodes politiques, souvent dramatiques, jusqu'au départ définitif dans la solitude des rivages irlandais ; jusqu'au soir où il s'éteignit à la Boisserie, il y a quarante ans aujourd'hui. Le pays plongea dans la stupeur et la tristesse.

Nous sûmes alors que nous avions été contemporains d'un homme qui faisait partie des quelques grands personnages qui avaient fait notre histoire. Il fut sans nul doute, parmi eux, l'un des plus grands.

Le barbon et ses lolitas

Qu'ils sont admirables, nos voisins italiens ! Ils ont, après guerre, vécu des décennies sans vrais gouvernements pour le plus grand bien de leur économie, surtout parallèle. Ils ont supporté avec courage les « années de plomb » de l'ultra-gauche terroriste. Ils résistent à la mafia... et ils tolèrent depuis quinze ans Silvio Berlusconi. Ses frasques, sa gouaille, sa faconde vulgaire de « nouveau riche » qui se croit tout permis, jusqu'à faire plier la justice. Il est vrai aussi que dans l'opposition divisée, face à Berlusconi, il n'y a guère de leader, exception faite de l'intermède Romano Prodi, trop triste, trop sérieux comparé au « Cavaliere »...
« Basta », enfin ? Gianfranco Fini, président de la Chambre, fort de ses quarante députés indispensables à la majorité gouvernementale, vient de demander la démission de Silvio Berlusconi. Pour mille raisons politiques, tout en avançant celles de la morale toujours chère à cet ancien dirigeant du MSI néo-fasciste. Un autre parti étrange, cette Ligue du Nord qui rêve de Lombardie et de sécession, semble vouloir emboîter le pas. L'Italie entre en crise gouvernementale... Finalement, tout cela pour une nouvelle « lolita », une de plus ! Les « parties fines » du barbon de 74 ans, après avoir longtemps flatté un certain machisme italien, ne font plus rire.
Surtout pas le monde des affaires. Il se bat dans une conjoncture difficile, comme partout en Europe, pour vendre le « made in Italy » et se passerait volontiers de la publicité Berlusconi. Encore moins l'Eglise catholique toujours influente dans la Péninsule qui, dans un subtil exercice de casuistique, traite désormais le « Cavaliere » d'« homme malade ».
Mais cette crise italienne intervient au plus mauvais moment. Elle s'ajoute à d'autres faiblesses en Europe. A celles de la France dont l'exécutif atteint des records d'impopularité. A la coalition d'Angela Merkel de plus en plus chancelante. Au gouvernement Cameron du Royaume-Uni, à peine élu et déjà contesté. Et que dire de l'Espagne, du Portugal, de la Grèce ? Sans même évoquer les Pays-Bas en pleine crise identitaire ou la Belgique depuis des mois inscrite aux abonnés absents...
En mal de crédibilité, les moqueries sur la situation italienne en plus, les gouvernements européens font piètre figure à la veille du G20 de Séoul où Américains et Chinois voudront imposer leur politique. Et il serait vain de s'appuyer sur l'Europe institutionnelle de l'UE. Ses chanoines sont bien trop occupés par leurs querelles de lutrins...


Il fait froid, mon Général…


Il est entré dans l’Histoire de France sans carton d’invitation. Aucun politicien raisonnable n’aurait misé un kopeck, à l’été 1940, sur le destin de l’officier rebelle qui s’agitait à Londres. Général d’une armée morte que lui prétendait ressusciter par la seule magie du verbe…

Au regard des bien-pensants, ce résistant lyrique passait pour un factieux. Bien penser, à l’époque, consistait à serrer la main d’Hitler et voter les pleins pouvoirs à Pétain.

Un “agité du képi”, donc. Ou, sinon, personnage shakespearien “de l’étoffe dont on fait les rêves”. Les siens étaient de grandeur, alors que la petitesse gagnait partout. À chevaucher pareille chimère, que diable pouvait-il conquérir ? L’honneur et l’indépendance. L’homme du 18 juin, quoi qu’on pense ensuite de sa carrière de chef d’Etat, nous a rendu l’essentiel.

40 ans après son décès, “tel qu’en lui-même enfin l’éternité le change”, il trône au Panthéon de l’imaginaire français. De Gaulle a rejoint Jeanne d’Arc et Bonaparte dans la galerie des héros “providentiels” qui nourrissent le récit national.

Un mythe, dira-t-on. Et heureusement ! “Les pays qui n’ont plus de légende seront condamnés à mourir de froid” prophétisait le poète Patrice de la Tour du Pin.

Ce matin, au cimetière de Colombey, le président Sarkozy viendra se recueillir sur la tombe du grand Charles. Pas sûr que ça suffise à réchauffer le peuple, ni les sondages.

Petit


Quel anniversaire ! Villepin vilipende Sarkozy, Sarkozy tacle Copé, Fillon tance Sarkozy, Chirac est renvoyé en correctionnelle... Gardons-nous certes de toute nostalgie: le gaullisme n'a jamais été un champ de roses, et la grandeur du Général a couvert bien des petitesses. Mais tout de même, il se confirme en ce jour anniversaire que l'histoire dégringole toujours de la tragédie à la farce. Il serait injuste et absurde de reprocher aux petits-enfants du Général de ne plus être gaullistes. Les temps ne sont plus à l'héroïsme, notre époque n'a plus rien d'épique. On n'entre pas en Résistance contre un dérèglement des marchés, ou pour la retraite à 60 ans. Non, ce qui gêne dans la comédie actuelle, c'est que les petits-enfants jouent encore au Général. Un peu comme Napoléon III, dit Napoléon le Petit, car il fut Petit bien davantage que Napoléon.

Tous fraudeurs

Nul ne s'en plaindra : le sport national consistant à frauder la Sécurité sociale devient difficile à pratiquer. Révélés par les auditions de la mission de contrôle de l'Assemblée nationale, les progrès spectaculaires accomplis dans la chasse aux délits, abus ou erreurs mettent fin à une triste exception. Longtemps, en effet, la resquille aux prestations sociales a fait l'objet d'une mansuétude sans autre égale que l'indulgence accordée à la fraude fiscale. Seuls les ressorts de cette tolérance diffèrent.

Dans le cas du fisc, elle vient de notre vieil individualisme, rétif à la légitimité de l'impôt collectif. Dans le cas de la « Sécu », elle découle de cette profonde culture de justice qui pousse encore à confondre police sociale et « chasse aux pauvres ». Cette réprobation, qui fut un frein à cette lutte contre la fraude, n'est pas sans fondement.

Car, par nature, hormis quelques gredins percevant le RMI et roulant en Porsche, les principales victimes des contrôles effectués par les caisses d'assurance-maladie, d'allocations familiales et de retraite sont des assurés aux revenus modestes, parfois si faibles qu'eux ne peuvent joindre les deux bouts qu'en se déclarant, par exemple, parents isolés alors qu'ils vivent en couple.

Cependant, l'idée d'une clémence de nécessité, que justifierait la crise économique, doit être combattue : c'est bien en détectant et en réprimant les fraudes que la Sécurité sociale défend les cotisations de Français, non moins modestes, qui se font un devoir de respecter les règles. Au moins, l'état des comptes sociaux a-t-il ce mérite de rendre moins acceptable aujourd'hui qu'hier le comportement de ceux qui maraudent quelque droit indu. Ce n'est pas un fait du hasard si, depuis quatre à cinq ans, la lutte contre la fraude s'est intensifiée comme jamais, jusqu'à ramener 400 millions d'euros l'an.

C'est bien peu en regard d'un déficit annuel de 20 milliards d'euros ? Sans doute. L'essentiel est d'habituer les esprits à considérer que les prestations sociales ne sont ni des dû supérieurs, ni des droits acquis, mais bien des contreparties précieuses, fragiles et révisables. Traquer la fraude participe de la responsabilisation des assurés sociaux.

Beaucoup reste à faire tant sont fortes ces lois de l'habitude qui banalisent, par exemple, l'arrêt pour grossesse pathologique. Tous fraudeurs ? Pas tous coupables : la complexité toujours croissante de la réglementation sociale « pousse au crime », comme en atteste le niveau anormalement élevé des fraudes au RSA, l'ex-RMI. La simplification reste, là aussi, la meilleure alliée de l'honnêteté.

Un vrai besoin de protection sociale

Dans la montagne, deux groupes de marcheurs avancent dans la même direction. Ils montent et ils descendent en même temps. Mais le premier groupe a pris un sentier plus haut. Et, plus ça va, plus l'écart entre les deux groupes grandit. Ces trajectoires sont celles que dessinent aujourd'hui pays émergents et pays développés avec leurs courbes de croissance. Pendant les années 1990, les deux avançaient au même pas. Au cours de la dernière décennie, ils se sont séparés. Ils freinent et accélèrent ensemble - autrement dit, ils restent synchronisés. Aucun « découplage », pour reprendre un mot qui fut à la mode. Mais ils s'éloignent. En 2009, année de la grande récession, la production a reculé de 3,2 % dans les pays « avancés » (chiffres et terminologie FMI), mais elle a progressé de 2,5 % dans les économies « émergentes et en développement ». Cette année, l'activité aura progressé de moins de 3 % au Nord et de plus de 7 % au Sud. En 2011, un léger ralentissement est prévu dans les deux groupes.

Un écart durable de croissance, de l'ordre de 5 % par an, est rare. Les pays du Sud semblent avoir enfin trouvé un chemin qui ne débouche pas sur une crevasse. Et s'ils étaient tout simplement sur la voie du rattrapage, celle qui assure les plus belles croissances, comme on l'avait vu en France lors des Trente Glorieuses et au Japon dans les années 1970-1980 ? Si l'on regarde non plus les taux de croissance mais les niveaux de vie, cet effet rattrapage est évident : les émergents sont bien au-dessous des pays anciennement industrialisés ; ils s'en rapprochent en accélérant le pas. Le revenu par tête sera cette année de 41.000 dollars aux Etats-Unis, 35.000 dollars en Allemagne, 34.000 en France, un peu moins de 30.000 en Italie, en Espagne et en Corée du Sud, et de seulement 16.000 en Russie et en Argentine, 15.000 en Malaisie, 14.000 au Mexique, 11.000 au Brésil et en Afrique du Sud, 8.000 en Chine, 5.000 au Maroc, 4.000 aux Philippines ou en Indonésie et 3.000 en Inde (chiffres FMI 2010, en taux de change assurant la parité du pouvoir d'achat). Cours camarade, le nouveau monde est derrière toi !

Cette croissance à la fois soutenue et durable est précieuse. D'abord parce qu'elle tire de la misère des millions d'hommes et de femmes. Ensuite, parce qu'elle contribue à l'activité mondiale - la croissance n'est pas un jeu à somme nulle. Mais elle est loin d'être assurée. Dans le passé, de belles échappées des pays émergents ont fini dans l'abîme. Patrick Artus, l'économiste en chef de Natixis, souligne une série de failles où pourraient tomber certains pays : entrées massives de capitaux qui déséquilibrent le change et le crédit, épargne mal placée (Chine), risques d'inflation (Argentine, Russie), forte dépendance à l'égard des pays développés (Europe centrale), capacités de production insuffisantes.

Beaucoup de ces fragilités touchent d'une manière ou d'une autre à l'épargne. Ce qui renvoie à la faiblesse de la protection sociale, qui pousse à mettre de l'argent de côté (sauf dans quelques pays comme la Turquie ou l'Afrique du Sud). Les dépenses de sécurité sociale absorbent 14 % du PIB dans les pays développés contre 5 % en Amérique latine et 1 % en Asie et en Afrique. Les pensions de retraite font 2 % du PIB dans les pays émergents contre 9 % dans les pays de l'OCDE (chiffres calculés par deux économistes du Bureau international du travail, Megan Gerecke et Naren Prasad, « Social Policy in Times of Crisis », Voxeu.org, 10 octobre 2010). Dans ses dernières perspectives économiques, le FMI prône d'ailleurs « le renforcement des dispositifs de protection sociale dans les principaux pays asiatiques ». C'est nécessaire non seulement pour étayer le sentier de croissance des émergents, mais aussi pour éviter l'accumulation d'excédents massifs d'épargne qui valdinguent d'un bout à l'autre de la planète au risque de tout casser. Le rééquilibrage de l'économie mondiale, qui sera au coeur du sommet du G20 jeudi et vendredi, passe par la montée en puissance d'une vraie protection sociale dans le monde en développement.

Reste à savoir comment faire. Le modèle scandinave coûte cher et repose sur le respect strict des règles. Le modèle français, perclus de déficits et de blocages, paraît difficilement vendable. Les modèles américain et britannique sont aussi à bout de souffle. Ici, les pays émergents devront trouver une nouvelle voie.

La boîte noire des sondages


Le rapport qui vient d'être remis au Sénat pour réguler la pratique des sondages arrive à point nommé. La manie sondagière, particulièrement marquée en France, est amplifiée par la combinaison de l'audiovisuel et d'Internet : sans cesse, des chaînes de télévision, des partis, des groupes d'intérêt demandent au public de se prononcer, via le Web, sur toutes sortes de questions, ce foisonnement de mini-scrutins donnant une impression trompeuse d'« hyperdémocratie ». Les enquêtes réalisées par les instituts professionnels, tenus de respecter certaines règles, sont certes plus fiables -à condition de savoir que leurs résultats sortent d'une « chaîne de fabrication » dont chaque étape comporte un risque d'erreur. D'abord, en amont, le libellé des questions : les rédiger sous une forme neutre, qui ne suggère pas en elle-même la réponse, est un exercice parfois impossible, parce que certains mots ont une connotation indélébile. Autre aléa, le moment de l'enquête : le résultat ne sera pas le même selon qu'elle se déroule en pleine crise ou à froid, la tension passée. De même, à propos des intentions de vote, l'état d'esprit du sondé, qui peut exprimer une réaction épidermique différente du choix qu'il fera dans l'isoloir. Vient ensuite l'élaboration des chiffres : comme les personnes ayant accepté de répondre ne constituent jamais un « échantillon représentatif » de la population (par âges, régions, niveaux de revenu, etc.), les instituts procèdent à des « redressements ». Selon quelle méthode ? Mystère : chaque institut a la sienne, qu'il garantit « scientifique », mais qu'il refuse de dévoiler, même à la Commission des sondages, respectable institution créée en 1977. Curieuse attitude : la méthode scientifique n'implique-t-elle pas que le chercheur qui présente un résultat expose en même temps les conditions de l'expérience ? La loi qui devrait suivre le rapport remis au Sénat n'effacera pas toutes ces incertitudes, mais elle rendra sans doute plus nette, en matière de sondages, la frontière entre l'« à peu près » et le « n'importe quoi ».

Sortie de crise : toutes les entreprises n’y sont pas prêtes !

La dernière étude de l’Observatoire des Transformations, menée d’octobre 2009 à juillet 2010 auprès d’un panel de dirigeants, fait apparaître des signaux inquiétants, symptômes de non adaptation au nouveau contexte.
 On le verra, 2010 aura été une année charnière pour les entreprises. Certaines d’entre elles, profitant d’un répit au cours de la crise, voire de signes d’une reprise, auront avancé, reconsidérant ce qui a fait leur succès passé à l’aune de leurs nouveaux défis. D’autres, trouvant dans un espoir de rebond de l’économie la possibilité de repousser un peu plus d’inéluctables remises en question, se seront rassurées de pouvoir faire fonctionner encore le modèle qu’elles maîtrisent. D’autres encore auront changé de dirigeant, au motif qu’il ne savait pas faire face aux situations nées de la crise… ce qui ne suffira pas si l’entreprise n’a pas changé.
Au final, bien peu l’auront accepté : face à des changements inattendus, quand faire plus et mieux n’est plus possible, il faut imaginer comment faire autrement, qu’on s’y sente préparé ou non. Pour se convaincre de l’urgence, il suffit d’accepter de regarder les signaux faibles.
La dernière étude de l’Observatoire des Transformations, menée d’octobre 2009 à juillet 2010 auprès d’un panel de dirigeants, fait apparaître des signaux inquiétants, symptômes de non adaptation au nouveau contexte.
Les boards, comme les dirigeants, ont à leur agenda les questions de performance économique et de résultats financiers, quand les enjeux des entreprises ont changé et se nomment rebond, développement, et transformation. Et nombre d’entreprises redoublent de benchmarks de performance et d’organisation, comme si se conformer à des standards ou adopter de meilleures pratiques suffisait à sortir de la crise. Pourtant, on le sait, et les dirigeants qui l’ont appris à l’épreuve d’autres crises en témoignent : ce qui permet de faire bouger l’entreprise, c’est l’entrepreneuriat d’équipes mobilisées, et c’est l’intelligence opérationnelle canalisée sur un objectif.
Triste diagnostic qui se dégage au final de ces observations: à trop se conformer à piloter la performance économique et les résultats financiers, les dirigeants en oublient de piloter la transformation de l’entreprise.
A ce moment charnière pour l’avenir de l’entreprise, combien de dirigeants savent sortir de ce piège ?  Pas facile… Le succès d’une stratégie n’est-il pas attribué à son exécution, à la qualité des priorités et des contrôles mis en place pour la déployer ?Recourir à des experts ne permet-il pas d’acquérir les meilleures pratiques, pour gérer le cash, réduire les coûts, optimiser le fonctionnement de ses métiers ? Les tableaux de bord en temps réel ne fournissent-ils pas au dirigeant une image instantanée de la marche de l’entreprise, preuve qu’il commande et contrôle tout ?
Tout cela a pu suffire, c’est vrai, pour délivrer les résultats attendus ; mais l’étude révèle que des dirigeants qui font réussir leur entreprise aujourd’hui ont un jour expérimenté autre chose, souvent face à une crise : ils sont passés de la rigueur du plan à l’exigence du projet. Leur défi ? Proposer un projet de développement de l’entreprise qui donne corps, au quotidien, à un plan stratégique. Un projet portant l’ambition de l’entreprise, construit avec une équipe de direction, et dont l’essentiel tient dans l’intelligence opérationnelle de sa mise en œuvre. Un projet revisité avec les équipes pour valider sa pertinence sur le terrain, en corriger les erreurs, prendre en compte des propositions. Ils le font sans que cela ne remette en cause ni l’autorité ni l’efficacité du dirigeant qui le porte. Tout au contraire. C’est en opérant ces interactions entre opérationnel et stratégie que l’entreprise progresse et trouve les moteurs de sa transformation. Et c’est en mettant ces itérations en œuvre que le dirigeant construit le devenir de l’entreprise.
Aujourd’hui, contraints à trouver une sortie de crise, beaucoup de dirigeants doivent trouver de nouveaux moteurs, proposer une autre dynamique. Mais trop peu s’obligent à revoir leur pilotage de l’entreprise. Pourtant, la transformation de l’entreprise ne peut attendre : il est urgent de l’entreprendre.

Démocratie, une utopie ?

Nous sommes loin de la définition de Lincoln

Démocracie: Lincoln écrit : "Le gouvernement du peuple pour le peuple par le peuple" soit Démocracie. Á l´époque ou Lincoln écrit ces mots l´Amérique sortait d´une guerre d´indépendance et d´une guerre civile sanglante. Il lui fallait créer une identité nationale et surtout il fallait rallier la population. Quoi de mieux qu´une déclaration qui en appelle au fond á la liberté chez chacun.
Mais la Démocracie tant vantée est elle une bonne solution et surtout est elle pratiquée dans le sens de la déclaration de Lincoln ? Non. Depuis qu´ont a donné aux gens le droit de voter chaque faction exprime ses désirs. Les candidats s´emploient bien sur á prouver á ces factions qu´ils peuvent être le digne représentant de leurs aspirations. Les factions élisent donc des représentants qui représentent des buts et idées diverses qui sont souvent en contradiction avec celles d´autres factions.
La Démocracie donne donc d´emblée lieu á débats , á contradictions et opposition. Elle n´est donc pas un lien. Au contraire elle est le théatre ou les acteurs (les représentants des factions) se battent pour faire prévaloir les idées de ceux qu´ils sont censés représenter. Lorsque par hasard le peuple s´unit et vote pour un homme en qui il voit un sauveur, un guide on appelle cet homme rapidement un despote, un dictateur. Erreur puisqu´il fait l´unanimité des factions.
La Démocracie donne marge á dissenssions et á négotiations, á bras de fer, et á manifestations á grêves et á paralisation d´un pays. Elle donne rarement pour ne pas dire jamais marge á l´union. Et pourtant on la vante et on prétends l´imposer la ou n´existe pas. Combien de pays soit disant démocratiques ne sont qu´un travesti de la démocracie ? On ne les compte pas. En plus les élus sont sujets á pression "d´interest groups" appellés lobbies, souvent dénigrés, et qui au fond ne font que représenter des factions du peuple.
Alors la Démocracie est elle un systéme valable ou comme disait Churchill " le moins mauvais des systémes " Dans les pays occidentaux on peut dire sans risque de se tromper qu´elle marche avec des cannes. Dans les pays émergents elle n´existe pratiquement pas bien qu´on se dise "démocratique" á haute voix.
Il convient de rappeller pour ceux qui voient dans la Démocracie le régime idéal qu´il s´agit d´une gouvernance. Or une gouvernance dirige, commande, manie, tient les rènes du pouvoir ! Donc cette Démocracie qu´on tend à confondre avec liberté ne l´est qu´en apparence.
Et en plus que font les gouvernements au nom de la démocracie ? Ils partent en guerre, pour des raisons souvent louches, qui ne servent que leurs intérêts. La Démocracie se prête donc á toute sortes d´actions et trouve facilement des justifications puisque ses représentants ont été élus. Autrement dit on tuera au nom de la Démocracie ! Les féodaux faisaient de même mais invoquaient au moins Dieu pour justifier leurs batailles.
La Démocracie devient donc un travesti et nous sommes loin de la phrase de Lincoln et de son sens original. Mais puisqu´on tient tant á cette formule de gouvernance on pourrait avoir la pudeur de la décrire autrement. La démocracie est certainement un régime qui permet aux gens de s´exprimer.
Nous pourrions donc opter pour la définition suivante: "Le gouvernement du peuple qui a le droit de donner de la voix". Je ne crois pas qu´on puisse aller plus loin. C´est déja ça au fond vu que dans les régimes autoritaires on n´a même pas ce droit.
Donc ne nous plaignons pas. Cette démocracie qui ne remplit absolument pas ce qu´elle était censée représenter laisse au moins aux peuples une sensation de liberté. Les hommes de la liberté Washington, Jefferson, Lafayette ne seraient pas fiers de ce que leurs descendants ont fait de la démocracie.