TOUT EST DIT

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vendredi 29 octobre 2010

Sarkozy promet des "initiatives" pour répondre aux "inquiétudes"

Le président de la République veut "prendre le temps de réfléchir" aux réponses à apporter au mécontement des Français.

Le président français Nicolas Sarkozy a affirmé vendredi qu'il avait "entendu" les "inquiétudes, souvent légitimes", exprimées sur la réforme des retraites, et qu'il prendrait "des initiatives le moment venu pour y répondre". Il a indiqué, lors d'une conférence de presse à l'issue d'une réunion des dirigeants européens, qu'il promulguerait la loi à l'issue de la décision du Conseil constitutionnel.
Interrogé sur le recours que le Parti socialiste veut déposer contre le projet de loi sur les retraites, M. Sarkozy a répondu: "attendons que le recours soit déposé, attendons sereinement que le Conseil constitutionnel se prononce". "Dans cette affaire, il n'y a qu'un seul vainqueur, la sécurité sociale", a estimé le président français.
"Ce sont les Français, qui, une fois la loi promulguée, sauront que leurs retraites seront financées, que la solidarité ne sera pas un vain mot, que les retraités pourront compter sur leurs pensions de retraites", a-t-il dit. "Tous ceux qui partiront à la retraite dans les années qui viennent sauront que le système français de sécurité sociale, fondée sur la solidarité entre les générations, fonctionne. C'est tout", a insisté M. Sarkozy. "Pour le reste, des inquiétudes, souvent légitimes, ont été exprimées. Je les ai entendues, j'y ai réfléchi et je prendrai le moment venu des initiatives pour y répondre", a-t-il dit.
"Mon devoir de chef de l'Etat est d'entendre ce qui a été dit par les uns et les autres. Il y a beaucoup de leçons à tirer de tout ceci. Il ne faut pas confondre vitesse et précipitation. Il faut prendre le temps de réfléchir sereinement, calmement, profondément à ce que chacun a voulu exprimer dans le cadre de ses responsabilités et en tirer les conclusions", a-t-il expliqué.
Selon lui, "il y a eu beaucoup de discussions, de débats", autour du projet de réforme des retraites. "Chacun a fait face à ses responsabilités pour cette réforme importante pour la solidarité (...) Je pense aux petites retraites qui sont sauvées. C'est très important parce que les premières qui auraient été pénalisées s'il n'y avait pas eu de réforme, ce sont les petites retraites", a-t-il ajouté. Interrogé sur le prochain remaniement de son gouvernement, M. Sarkozy a fait remarquer qu'il avait "un calendrier international extrêmement chargé", laissant ainsi entendre que le changement de gouvernement n'interviendrait qu'après cette séquence internationale.
A l'agenda du président Sarkozy figurent, après le sommet des dirigeants de l'UE de jeudi et vendredi, un sommet franco-britannique sur la défense (2 novembre à Londres), une visite d'Etat du président chinois Hu Jintao en France (du 4 au 6 novembre), le G20 de Séoul (11 et 12 novembre).

Combattre Ben Laden



Les Français jugent leur pouvoir d'achat en petite forme

rès de la moitié des Français s'attendent à voir leur pouvoir d'achat diminuer au cours des mois à venir et un sur dix seulement envisage d'augmenter ses dépenses courantes, montre vendredi un sondage Viavoice pour la banque BPCE, le quotidien Les Echos et la radio France Info.

Onze pour cent des personnes interrogées estiment que leur pouvoir d'achat va augmenter au cours des trois prochains mois, alors que 47 % disent s'attendre à le voir diminuer et 37 % condisèrent qu'il restera stable. Près d'un quart (24 %) des consommateurs pensent même que leur pouvoir d'achat va "fortement" baisser.
ÉPARGNE RÉDUITE

Seuls 10 % des Français déclarent envisager de dépenser davantage pour leur alimentation ou l'habillement pendant les trois prochains mois, alors que 36 % envisagent de réduire leurs dépenses par rapport aux derniers mois. Les statistiques publiées mercredi par l'Insee ont montré une hausse de 1,5 % de la consommation de produits manufacturés en France en septembre, notamment grâce à un bond de 11,2 % des achats de voitures. Sur l'ensemble du troisième trimestre, les dépenses en produits manufacturés ont augmenté de 1,2 %.

Le sondage Viavoice pour BPCE, Les Echos et France Info montre aussi que 7 % seulement des Français pensent "mettre plus d'argent de côté" dans les mois à venir, alors que 30 % prévoient de réduire leur épargne. Ils sont 26 % à déclarer ne pas épargner actuellement.

Enfin, 36 % des personnes sondées disent que leurs déplacements ont été perturbés par les mouvements sociaux et ils sont 85 % à déclarer avoir acheté plus d'essence que d'habitude pour éviter une pénurie.

L'étude a été réalisée les 21 et 22 octobre auprès d'un échantillon de 1 005 personnes représentatif de la population française de 18 ans et plus.

ET LES GRÈVES, BLOCAGES ET MANIFESTATIONS N'ONT RIEN ARRANGÉ.

Et maintenant ?


Pour une fois, malgré les perpétuelles différences de chiffres, tout le monde s'accorde à reconnaître la baisse visible de la mobilisation. Le reflux des manifestants était logique en période de vacances et au lendemain du vote de la réforme qui ne pouvait qu'ajouter son effet démobilisateur à un début de fatigue et de résignation. Ce n'était pas pour autant le repos du 7e jour d'action ni l'enterrement du mouvement social. Les syndicats maintiennent la journée d'action du 6 novembre et ils continueront à cibler Nicolas Sarkozy pour le convaincre de ne pas promulguer la loi.


Cet objectif ne doit pas faire illusion car, à moins d'une explosion sociale incontrôlable qui ne ferait les affaires de personne, nul n'imagine le président se faire hara-kiri. La référence au CPE, finalement effacé par Jacques Chirac dans un tout autre contexte, est brandie comme un appât à manifestants par des dirigeants syndicaux qui ne peuvent se payer le luxe de tourner la page comme le président a, pour sa part, l'intention de le faire au plus vite.


Le drapeau blanc de la reddition fait office de mistigri entre syndicats. Le premier qui osera le saisir prend le risque de perdre d'un coup les dividendes d'une mobilisation réussie et toujours soutenue par une majorité de l'opinion. Même les syndicats ? comme la CFDT ? qui seraient tentés de négocier une vraie sortie de crise savent que, malgré la tendance à la reprise du travail, le retour à la normale n'est pas tout à fait d'actualité. Dans le contexte de crise, l'amertume, le sentiment d'injustice et l'angoisse pour l'avenir continueront de peser.


La majorité se félicite, avec une feinte modestie, de la victoire présidentielle et fait mine de voir le bout du tunnel contestataire. Cet affichage est de bonne guerre, surtout quand, depuis des mois, le mirage du remaniement et quelques autres affaires emblématiques mettent le gouvernement à cran. Mais, en privé, les plus lucides ne tirent pas de certitudes rassurantes à plus long terme. Plus qu'un nouveau gouvernement, il va falloir à Sarkozy des trésors d'imagination, à défaut de trésor budgétaire, pour offrir un autre cap crédible.

Affligeant !

Ce n'est pas à l'aune des masses battant le pavé qu'il faut juger la portée des manifestations. Mais à leur répétition. Elle témoigne d'un climat social complètement pourri. Et que la réforme des retraites ait été adoptée, ou que le gouvernement soit provisoirement sorti gagnant de ce bras de fer, n'y change rien. La situation reste affligeante.
D'abord, parce que dans une démocratie moderne tout doit être entrepris pour éviter de telles extrémités qui coûtent des centaines de millions à l'économie nationale et ponctionnent en millions de jours de travail envolés le pouvoir d'achat des grévistes. Ensuite, il n'y a rien de plus dangereux que de faire perdre la face aux centrales syndicales en exacerbant un sentiment d'injustice qui a gonflé tout au long de cet automne social. Autant dire que les miasmes ne sont pas dissipés. Ils vont empoisonner toute l'année prochaine.
Certes, d'aucuns ne veulent voir que les retombées politiques escomptées ou espérées puisque 2011 sera la dernière « vraie » année du quinquennat avant la présidentielle et les législatives de 2012. En soupesant le crédit d'une majorité aux abois menée par un président explosant les records d'impopularité. En spéculant sur les chances d'une opposition de gauche, bien que, dans l'épreuve que traverse le pays, elle se fasse surtout entendre par le sempiternel refrain du « demain, on rase gratis ».
Mais est-ce vraiment la situation politique qui compte ? Il y a bien plus important, plus grave : la France déjà à la traîne, dirigée à coups de « com » pour aller de faux-fuyants en faux-semblants, accrochée à l'Allemagne comme à une corde de salut, risque de s'enfoncer encore un peu plus. La France qui demeure, paraît-il, la cinquième ou sixième puissance économique de la planète, qui se targue d'être une puissance nucléaire, voit sa petite place au soleil contestée par à peu près tout le monde. Même par les mandarins de la Commission de Bruxelles : ils tancent Paris comme s'il s'agissait du dernier cancre de la classe. Impensable, il y a quatre ans encore...
Reste à espérer un sursaut car les potentialités humaines et économiques ne manquent pas. Ce sursaut n'interviendra que le jour où il y aura un vrai dialogue social, sans bras de fer, sans matamores, sans « baroud d'honneur », sans manifestations à répétition, sans mépris, sans les « je ne céderai pas »... C'est-à-dire le jour où le dialogue social à la française daignera enfin s'exprimer ailleurs que dans la cour de récréation d'une école maternelle.
En 2011 ? Rêvons...


Reconstruire la démocratie sociale


Plus on est sur le recul, plus on parle fort pour donner le change. La surchauffe syndicale qui accompagne la décrue avérée du grand mouvement social contre la réforme des retraites obéit évidemment à cette règle des sorties de conflit. Elle ne s'y réduit pas, loin s'en faut.

Les syndicats ont perdu la bataille politique des retraites, personne ne peut (faire) croire le contraire, sauf à pratiquer une indécrottable langue de bois. Paradoxalement pourtant, ils sortent de l'affrontement avec de solides arguments pour l'avenir. Une unité raisonnée qui ne rime pas avec uniformité. Une capacité à mobiliser massivement dans la durée, qu'on ne leur soupçonnait pas. Une aptitude un peu nouvelle à proposer, pas seulement à dire non. Une faculté inédite, aussi, à maintenir les éléments parasites (politiques ou autres) à bonne distance. Et peut-être surtout une légitimité à représenter une forme d'intérêt général, au travers d'un soutien majoritaire et inattendu de l'opinion. Bref, les syndicats ont fait un gros plein de crédibilité.

Ces forces emmagasinées sont parfois fragiles, les premiers craquements de l'unité intersyndicale en témoignent. Il n'empêche, elles rendent difficile la reconstruction de la concertation sociale et de la démocratie du même nom. Il ne suffira pas de passer d'un Premier ministre « père la rigueur » à un chef du gouvernement « estampillé social » pour dissoudre l'énorme contentieux accumulé. Privés de négociation sur les retraites, donc de tout acquis imputable à leur action, les syndicats se sont sentis bafoués dans leur légitimité, et un rien dévalorisés dans leur isolement contraint. Ils iront forcément à reculons aux prochaines concertations. D'autant que c'est une nouvelle soupe amère qu'on risque de leur proposer sur les dossiers à venir.

Le financement de la dépendance passe nécessairement par de nouveaux sacrifices, y compris cette fois pour les retraités. Le sauvetage de la Sécurité sociale, en aucune façon assuré par les dernières mesures gouvernementales, relève d'une chirurgie lourde que l'on ne pourra longtemps différer, obligatoirement douloureuse.

Le pire est rarement sûr. François Chérèque a opportunément ouvert une passerelle de dialogue sur l'emploi des jeunes, sujet essentiel en France. Le Medef a saisi la balle au bond, tant mieux. Le gouvernement a, là, une chance un rien « téléphonée », mais bien réelle, de recoller un peu les morceaux. Pour peu qu'il accepte de respecter les règles qu'il a lui-même édictées, en laissant les partenaires sociaux défricher eux-mêmes le sujet avant de légiférer.

En a-t-il sincèrement la volonté ? Après le traitement à la hussarde du dossier des retraites, c'est une question cruciale au coeur d'un débat plus vaste. Quelle est la place réelle de la démocratie sociale face à la démocratie politique ? La logique d'affrontement, typiquement française, qui prévaut, aujourd'hui, de part et d'autre n'est ni satisfaisante ni saine. Elle mène à un douteux et dangereux débat entre la légalité et la légitimité, à l'illusion dangereuse de croire aussi parfois, depuis le précédent du CPE, que la rue peut défaire ce que la loi a fait. Redéfinir la place de la démocratie sociale sur des bases plus claires, la réarticuler à la démocratie politique sur des fondements incontestables, n'est peut-être pas une urgence. C'est une nécessité.

Joie

Un Conseil européen ne se conçoit pas sans Hymne à la Joie, pour la musique, ni sourires sur la photo de famille, pour les images. Mais comme vous l'imaginez, la réalité d'un Conseil n'a rien à voir avec cette guimauve : c'est plutôt cris, chuchotements et crêpages de chignon. La dernière fois, notre Président s'était fâché avec un des Présidents de l'Europe à cause des Roms. Cette fois, il doit défendre son bouclier fiscal. Et il soutient sa meilleure ennemie, Madame Merkel, en guerre contre presque tous les autres pour imposer un nouveau traité. Une sorte de Traité du Père Fouettard, destiné à mieux punir les mal élevés ou les moins doués de la famille, qui n'en sont évidemment pas ravis… Toutes les familles connaissent ces rivalités sur fond de jalousie. Mais toutes ne s'obligent pas, comme la famille européenne, à sourire béatement en chantant l'Hymne: « Freude, Schöner Götterfunken… »

Après le “bras de fer”, la patte de velours 


À force de l’annoncer, la nouvelle a fini par être vraie : le mouvement s’essouffle. Mais pas l’angoisse du pays, qui porte les ferments d’autres révoltes. Si le rêve d’un “grand soir” s’éloigne, la peur des lendemains s’installe.
Le “déclin de la France” a cessé d’être une vague appréhension. Le spectre d’une précarité croissante, sur fond de chômage et de mondialisation, hante les familles. Aurait-on vu, sinon, des jeunes défiler pour la retraite des vieux ?
Le pouvoir l’a bien compris. Au prix d’un bel effort, le chef de l’Etat appelle ses troupes à éviter tout triomphalisme. Le “bras de fer” remporté contre les syndicats ne suscitera aucune fanfaronnade. Le vote définitif de la réforme ne sera pas brandi comme un trophée élyséen. Pas question d’aller fêter ça au Fouquet’s, même en passant par la porte de derrière !
Disciplinés, les ministres répètent à l’envi que le conflit n’a fait “ni gagnant, ni perdant”. Une véritable rengaine. Chacun récite, au mot près, la consigne venue d’en haut.
Il s’agit désormais de montrer patte de velours. D’abord, une manifestation reste programmée pour le 6 novembre. Mieux vaut ne pas trop souffler sur les braises.
Ensuite, l’échéance de 2012 approche. D’ici là, Nicolas Sarkozy devra se rabibocher avec les partenaires sociaux. Et surtout avec le peuple, avant que la sanction des sondages ne se retrouve dans les urnes.

Merkel maintient son exigence d'un changement du traité de l'UE

La chancelière allemande, Angela Merkel, a maintenu jeudi 28 octobre son exigence d'un changement du traité de Lisbonne pour doter la zone euro d'un filet de sécurité financier et insisté sur sa volonté, très critiquée, de priver les pays laxistes de leurs droits de vote dans l'UE.
Au sujet de la création d'un fonds de soutien permanent de la zone euro, Mme Merkel a déclaré à Bruxelles : "Nous, en Allemagne, sommes d'avis que nous avons besoin pour cela d'une modification des traités, sur la manière dont il faudra réagir à l'avenir à des crises qui mettent en danger l'euro dans son ensemble."

Elle a demandé en outre que les banques qui prêtent de l'argent aux Etats en achetant leurs obligations mettent aussi la main au portefeuille en cas de défaillance. "Nous avons besoin d'un mécanisme qui inclut aussi ceux – les banques et les fonds d'investissement – qui gagnent de l'argent sur les taux d'intérêt élevés" des emprunts de certains pays en difficulté, ce "afin que les contribuables ne soient pas les seuls à assumer la responsabilité", a-t-elle ajouté devant la presse en arrivant à un sommet de l'Union européenne.

La chancelière a enfin insisté pour que les pays laissant trop filer leurs déficits et leur dette soient privés de leur droit de vote dans l'UE, malgré l'opposition de la plupart des pays européens sur ce point.

La paix des monnaies

Des bonnes nouvelles vraiment ? Le monde va-t-il réussir à s'épargner une quatrième crise : la crise des changes après la crise de la finance, la crise économique et la crise de l'emploi ? En ces temps où l'on doute de la qualité de la reprise en Amérique et en Europe, il faut y croire. Il faut s'accrocher à l'affirmation de Christine Lagarde dans nos colonnes (« Les Echos » du 26 octobre) selon laquelle : « l'esprit de coopération » a été retrouvé au G20, lors de la réunion des ministres des Finances en Corée.

La veille encore, les roulements des tambours de guerre allaient grossissant. En Amérique, les cris s'élevaient pour dénoncer une Chine « manipulatrice de sa monnaie » et des lois de rétorsion avaient pris leur place dans l'agenda du Congrès. Au Brésil, en Thaïlande, en Corée du Sud, une restriction des mouvements de capitaux a été décidée pour éviter un emballement des devises locales. Et partout montaient, et montent encore, les angoisses d'un monde trop ouvert qui détruit les emplois et ruine la classe moyenne. Le protectionnisme, que les responsables du G20 ont repoussé unanimement depuis le début de la crise, faisait son retour par la fenêtre monétaire : la « triche » pour dévaluer, gagner en compétitivité et gonfler leurs exports, c'est-à-dire leurs emplois au détriment des autres.

C'est fini ? Pas de guerre des monnaies ? On veut y croire puisque tout le monde y perdrait. Les gouvernements disent renoncer à la guerre et aux dévaluations compétitives. En gros, cela se traduira par une baisse progressive du dollar et, si les Chinois ne mentent pas, par une réévaluation du yuan. Si ce jeu de l'unité du G20 dure, les fluctuations des marchés autour de ces tendances pourraient être lissées, comme le note Laurence Boone de Barclays Capital, et cet ordonnancement évitera peut-être les pires mouvements spéculatifs, très meurtriers pour les entreprises.

Voilà beaucoup de si… Mais dans la catégorie des bonnes nouvelles, il faut ranger la déclaration, à la sortie du G20, des Américains et des Chinois qui disent avoir trouvé un compromis pour réduire progressivement leur déséquilibre commercial, trop de déficit ici, trop d'excédent là. Si les actes suivent les paroles, les gouvernements s'attaqueraient ici non pas seulement aux monnaies, « la surface » comme l'a dit un responsable de la Banque de Chine, mais à la racine de la crise. Car ce sont ces déséquilibres commerciaux qui sont à l'origine de tout le mal. Ils ont poussé la planète économique dans une spirale infernale désormais bien connue : les ménages américains vivent à crédit, les Chinois les financent en achetant leurs emprunts, Pékin garde cet argent et accumule des dollars (2.500 milliards actuellement), cette masse de liquidités inonde la planète, « crée de la monnaie », ce qui fait descendre les taux d'intérêt, les Américains trouvent à emprunter moins cher pour surconsommer, etc.

Comment arrêter cette spirale ? La première piste est d'installer un système de surveillance des déficits, au sein du Fonds monétaire international, dont c'est le rôle, en le dotant d'une voix qui porte. Dans la crise, le FMI a restauré une crédibilité en prônant une relance concertée mondiale mais ce n'est qu'un bout du chemin. Il lui faut convaincre la Chine et toute l'Asie qu'accumuler des réserves de dollars, comme ils le font depuis la crise asiatique de 1997, n'est pas du meilleur effet pour la croissance mondiale. Ils feraient mieux de consommer cet argent, donc de viser à réduire leurs excédents commerciaux et non pas le contraire. La réforme du FMI, qui est menée en parallèle, est fondamentale pour faire entrer au conseil les pays émergents, leur donner voix au chapitre, bref pour les amener à participer en responsabilité à la gestion du monde.

Ensuite ? Le FMI devra faire des propositions au printemps pour aller plus loin dans la réforme du système monétaire international. Les Droits de tirages spéciaux (DTS) peuvent-ils retrouver une place, comme les Chinois l'ont évoqué ? Il faudrait en réinventer les mécanismes, selon Jean Pisani-Ferry et Agnès Benassy-Quéré (« L'Economie mondiale 2011 », Cepii). Reste à s'accommoder d'un système multipolaire (dollar, euro, yuan, yen) en espérant vite réduire les trop grands déséquilibres entre régions. En clair, ôter les motifs de guerre aux grands fauteurs : l'Amérique doit produire plus et la Chine consommer plus. La Maison-Blanche a évoqué une barre de 4 % du PIB pour un déficit ou un excédent commercial. C'est aller dans la bonne direction. Si ensuite le FMI pouvait affiner cette directive, fixer des cibles des taux de change et faire la police…

La menace Apple

C'est un véritable séisme que prépare Apple, habitué, il est vrai, à bousculer l'ordre établi dans un univers des technologies aux fronfières mouvantes. Après les majors de la musique, le séisme menace cette fois les opérateurs de téléphone, que la firme de Steve Jobs rêve de court-circuiter depuis les débuts de l'iPhone. Or grâce au succès planétaire de son terminal et aux progrès de la technologie des cartes à puce, ce rêve est désormais à portée de main.

Avec iTunes, sa boutique en ligne, Apple gère déjà des dizaines de millions de clients, qui lui achètent de la musique ou de la vidéo. Il a accès à leurs coordonnées bancaires, connaît leurs habitudes, ce qu'ils aiment voir ou écouter. L'étape suivante consisterait à leur vendre directement des services de téléphonie mobile. Avant peut-être, demain, de leur offrir des services bancaires. La technologie, développée notamment par le français Gemalto, est prête. Les barrières, s'il y en a, ne sont pas techniques mais plutôt réglementaires, commerciales, voire culturelles.

Le défi lancé aux opérateurs de téléphone n'en est pas moins considérable. Si Apple devient un jour, ainsi qu'il en a l'intention, un « opérateur mobile virtuel », permettant à chacun de s'abonner directement auprès de lui, les Orange, SFR ou Bouygues, qui ont tant investi sur leur notoriété auprès du grand public, devront soudain rivaliser avec une marque mondiale. Pire : de même que le client d'iTunes se moque de savoir que le dernier album qu'il a acheté a été produit par Sony ou EMI, il fera peu de cas du nom de l'opérateur qui acheminera ses conversations ou ses e-mails.

Ainsi, à la relation exclusive que chacun entretient avec son opérateur pendant la durée de l'abonnement se substituera une relation encore plus exclusive avec Apple, qui se chargera de faire jouer la concurrence entre les réseaux pour obtenir les meilleures conditions. La technologie des cartes SIM, qui deviendront bientôt virtuelles, permettant en effet de passer aisément d'un réseau à un autre.

C'est donc bien toute l'économie des opérateurs qui risque d'être bouleversée si Apple parvient à établir une relation directe avec leur gigantesque base de clientèle. Tout ceci ne constitue à ce stade qu'une menace. Mais une menace de moins en moins virtuelle.

Les médecins confrontés à l'explosion des connaissances

Plus de 500.000 communications scientifiques sont publiées tous les ans dans les journaux médicaux du monde entier. Vue sous une loupe plus puissante, cette production paraît invraisemblable. Toutes les minutes, une information concernant le monde de la santé sort des laboratoires publics ou privés de la planète. Ces résultats ne sont pas tous de même niveau, loin s'en faut. La quasi-totalité n'apporte rien de neuf. Ce sont des redites moulinées par des ordinateurs sans génie reprenant des travaux connus. Un cran au-dessus, on trouve environ 10.000 données originales, potentiellement porteuses de progrès importants. Le dessus du panier est riche d'environ un millier de pépites en or massif, soit près de trois par jour. Ces percées majeures, ou « major breakthrough », sont des vedettes en puissance et produisent deux effets principaux. Elles déclenchent instantanément l'appétit des industriels de la pharmacie et retiennent l'attention des associations de patients. Les premiers tablent sur leur profil de « blockbuster », alors que les seconds y voient une source de traitements plus efficaces. Au total, l'impact de ce torrent innovateur se résume par un raccourci choc : le savoir médical produit en une seule journée dans le monde dépasse la capacité d'absorption de toute une vie d'un honnête médecin généraliste.

Cette explosion des connaissances débouche sur un étonnant paradoxe : le progrès va trop vite pour les professionnels de santé et pas assez pour les malades. Les premiers ont du mal à suivre le mouvement, alors les seconds demandent à bénéficier sans délai de toutes les techniques de pointe. Entre les prescripteurs et les bénéficiaires, les autorités de santé voient monter l'addition avec inquiétude. Résultat, elles imposent aux uns et aux autres une régulation basée sur la mesure de l'efficacité des traitements et de leur service médical rendu. Au risque de mécontenter tout le monde. Certains médecins aux avant-postes de la recherche scientifique estiment que la régulation est une forme de rationnement privant les malades de traitements expérimentaux dont l'efficacité a été démontrée par des essais cliniques incontestables. Chez les associations de patients, on s'inquiète d'une autre iniquité qui devient de plus de plus en flagrante : les citoyens sont de moins en moins égaux face au savoir médical.

Pour certaines maladies infantiles, cette inégalité se transforme en errance thérapeutique, véritable cauchemar des parents cherchant pendant des années le bon spécialiste qui fera le bon diagnostic pour leur enfant. Bref, l'accès à une prise en charge juste et rapide devient un des critères de mesure des systèmes de santé. Réunis récemment à Chamonix dans le cadre de la convention CHAM, les professionnels de la santé se sont demandé comment accompagner cet hyperchoix lié à l'émergence de la « médecine personnalisée ». Un monde déroutant où les patients en savent plus que les généralistes et parfois autant que les meilleurs spécialistes, grâce aux forums Internet. Aux Etats-Unis, l'Association of Cancer Online Resources (Acor) préfigure ces nouvelles relations « d'égal à égal » entre soignants et soignés. « 50.000 patients travaillant ensemble vont plus vite que dix experts réunis », résume Gilles Frydman, fondateur de l'association. Ce Franco-Américain se présente comme l'avocat d'un concept au nom évocateur : « la médecine participative ».

Face à ces changements, la France est dans une situation singulière, essentiellement pour des raisons culturelles. « Il n'existe rien entre les infirmières à bac + 3 et les médecins à bac + 12 » résume le professeur Guy Vallancien, qui préside le CHAM. En d'autres termes, les médecins continuent de s'opposer à la délégation de responsabilité, courante dans le monde anglo-saxon, ainsi qu'à l'existence d'infirmières de première ligne de niveau bac + 6 à responsabilités étendues. Plus grave encore, seulement un quart d'entre eux se déclarent prêts à accepter l'évaluation des savoirs et l'obligation d'accréditation, courantes dans d'autres pays. « Il y a un hiatus considérable entre ce que nous faisons et les besoins de la société », reconnaît Guy Vallancien.

L'arrivée massive de la biologie va accentuer ces déséquilibres. Malgré des risques de dérive évidents, l'analyse génétique va devenir un exercice banal et le complément naturel et bon marché du diagnostic et du suivi médical. « Mais le médecin ne pourra pas prendre en compte tout le savoir de la génomique qui va arriver », estime l'économiste de la santé Victor Rodwin, professeur à l'université de New York. En fait, alors que le génome délivre des informations transversales à tout l'organisme, la médecine continue de fonctionner en silos verticaux peuplés de spécialistes qui se disputent leurs patients. « Le génome va devenir une sorte de commodité. C'est la fin des spécialistes d'organe », prédit Laurent Alexandre, spécialiste en génomique et fondateur du site Doctissimo.

Les médecins accepteront-ils cette évolution et les changements de comportement qu'elle induit ? Nombre d'entre eux continuent de regarder avec distance ces cyberpatients qui « en savent trop ». Pourtant, les enquêtes montrent que les malades qui « savent ou croient savoir » s'en sortent mieux que les autres. Soit parce qu'ils connaissent les lieux où il ne faut pas se faire soigner, soit parce qu'ils se prennent mieux en charge ou se sentent soutenus dans les forums de discussion. Pour Gilles Frydman, très agacé par l'arrogance persistante du monde médical, les jeux sont presque faits . « Aux Etats-Unis, on compte 100.000 personnes qui meurent tous les ans dans les hôpitaux à cause d'un mauvais diagnostic ou faute de soins adéquats. A ma connaissance, on ne compte pas un seul mort dû à Internet. Cela va entraîner une transformation profonde du rôle du médecin. »

Quand retombe la nuit

De nombreux enseignants sont découragés. Ils ne peuvent plus aborder dans leurs cours certains sujets inscrits au programme. Certains élèves s'y opposent avec une violence qui confine parfois à l'émeute. Sont principalement concernés certains chapitres de l'histoire et des sciences de la nature, et plus particulièrement trois sujets : la colonisation (qu'on peut comprendre sensible à des descendants d'ex-colonisés) ; la Shoah (que ne contestent ordinairement que les antisémites forcenés) ; enfin et surtout, les origines de l'homme, dont les avancées scientifiques ne révoltent que les exaltés des Ecritures saintes.

On aura compris que ces malheureux exclus de la République du savoir sont issus de l'immigration. Ils n'y sont heureusement qu'une minorité, mais ils font la loi dans certains établissements, ce qui trahit une évolution préoccupante : remontée de l'obscurantisme, refus borné de la connaissance, imperméabilité à l'esprit d'examen, incapacité assumée au dialogue. En somme, le retour à la nuit dans ce monde plutôt éclairé. Parmi les causes socio-économiques du phénomène, on cite volontiers l'illettrisme ou la superstition des parents, la déréliction due à leur chômage, l'activisme rustique des imams autoproclamés… Certains font aussi le parallèle avec les créationnistes américains, qui nient également l'évolution des espèces.

Les plus obtus des créationnistes se réclament bruyamment de la « vraie Amérique », alors que nos récalcitrants rejettent ouvertement la France et ses valeurs (ô Condorcet !). Quant à l'islam, plusieurs siècles de manipulations l'ont mutilé de sa composante « Ijtihad » (interprétation à la lumière de l'évolution), ô Averroès ! En ayant fait de ces enfants ni des vrais Français ni des vrais musulmans, les agitateurs de caves ont, au total, accompli leur mission, qui est de stériliser la jeunesse.

Le temps qui panse

Le conflit des retraites touche à sa fin. Le constat s'impose au lendemain d'une septième journée de protestation qui, sans avoir été médiocre, loin de là, a réuni moitié moins de manifestants que le 19 octobre et enrôlé un nombre désormais insignifiant de grévistes. La réforme ayant enfin été votée par le Parlement, les vacances ayant démobilisé une partie des troupes, ce ne fut pas le sursaut, que n'escomptaient d'ailleurs plus les syndicats et les partis de gauche, mais un baroud d'honneur. Preuve que la situation s'est retournée, le défi devient, pour le camp des opposants, d'éviter que la journée du 6 novembre, cette journée de trop, ne tourne à la débâcle.

Il faudrait être naïf pour s'en satisfaire. Car si le conflit des retraites touche à sa fin, la conclusion, elle, est loin d'être écrite. Cette déchirure de la société, cette épreuve de la démocratie laissent la nation comme un grand corps blessé. Habituellement, les plaies restent douloureuses mais se referment. Pas cette fois. Parce que, fait rare dans notre histoire, le pouvoir politique a mené au bout, sans la dénaturer, une grande réforme rejetée par la rue. Parce que, fait nouveau dans leur histoire, des syndicats réformistes comme la CFDT ne se sont pas contentés des concessions faites, en l'occurrence sur la prise en compte de la pénibilité professionnelle et sur la retraite à taux plein des mères de famille. Sur des ruines, l'exécutif va devoir tenter de rebâtir un dialogue social. Non pas que celui-ci soit une fin en soi, mais un moyen de réformer.

Il peut compter, pour cela, sur deux éléments. Le temps, d'abord, qui panse les plaies et invite à penser sans passion. Rien ne serait plus maladroit, de la part du gouvernement, que de précipiter l'ouverture de nouveaux chantiers. Le paritarisme ensuite, sorti miraculeusement intact de ce conflit. Grâce en soit rendue au patronat. Habilement, tant le Medef qu'une avant-garde comme Croissance Plus ont su ne pas pousser à la roue de la réforme. Ainsi le patronat a-t-il préservé tout son rôle traditionnel de partenaire de confiance des syndicats.

Laurence Parisot, le recours ? Flairant le danger, Benoît Hamon, au PS, tente maintenant de convaincre que cette réforme est la sienne. Cela n'empêchera pas le dialogue social de vite reprendre, sous une forme bilatérale. Par esprit de responsabilité : la société tout entière attend des avancées sur l'emploi des jeunes et des seniors. Par nécessité aussi, puisque syndicats et patronat doivent renégocier, d'ici à avril 2011, une convention d'indemnisation du chômage, et, d'ici à la fin de l'année en principe, un accord financier sur les retraites complémentaires. Sans doute serait-il sage de se donner du temps avant d'ouvrir ce dossier-là.

Des milliards de planètes de taille terrestre dans la Voie lactée, selon la Nasa

Près d'une étoile sur quatre similaire à notre soleil dans notre galaxie, la Voie lactée, pourrait avoir des planètes de la même taille que la Terre, indiquant que celles-ci devraient être des milliards, certaines potentiellement habitables, selon une étude publiée jeudi.
Il s'agit du recensement planétaire le plus étendu et le plus tangible de ce type jamais effectué, souligne la Nasa, l'agence spatiale américaine, qui a commandé à l'Université de Californie cette recherche publiée par la revue Science datée du 29 octobre.
"Ceci est le fruit statistique d'années de traque de planètes", observe l'astronome Geoff Marcy de l'Université de Californie à Berkeley, l'un des principaux co-auteurs de cette recherche.
"Les données récoltées nous disent que notre galaxie, qui contient quelque 200 milliards d'étoiles, compte au moins 46 milliards de planètes de la même taille que la Terre, sans compter celles dont l'orbite est plus éloignée de leur astre dans la zone habitable" ni trop chaude, ni trop froide, où l'eau peut exister à l'état liquide, ajoute ce chercheur.
Les astronomes auteurs de ces travaux ont utilisé les deux puissants télescopes optiques et à proche-infrarouge de W.M Keck sur le mont Mauna Kea à Hawaii pendant cinq ans pour scruter 166 étoiles situées dans un rayon de 80 années-lumière de la Terre. Une année-lumière équivaut à 9.460 milliards de km.
Ils ont recherché des planètes de différentes tailles allant de trois à mille fois la masse de la Terre.
Toutes les planètes faisant partie de cette recherche avaient une orbite proche de leur étoile et les résultats de ce recensement montrent davantage de petites planètes que de grandes. Ceci indique que les planètes de petite taille sont les plus fréquentes dans la Voie lactée.