TOUT EST DIT

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jeudi 21 octobre 2010

Nokia porté par les smartphones, 1 800 postes supprimés

Le numéro un mondial des téléphones mobiles, Nokia, a annoncé, jeudi 21 octobre, la suppression de 1 800 emplois, malgré des résultats trimestriels bien meilleurs que prévu. "Au cours des cinq semaines passées depuis mon arrivée à Nokia, j'ai trouvé une entreprise avec de nombreux points forts et une histoire jalonnée de succès sans équivalent", déclare le Canadien Stephen Elop, ancien responsable de la suite bureautique Office chez Microsoft et premier non-Finlandais à la tête du groupe, dans le rapport financier trimestriel.

"Mais notre entreprise fait face à une période de perturbations remarquables dans le secteur, avec des résultats récents montrant que nous devons réévaluer notre rôle et notre approche", ajoute le nouveau directeur général. Sur les 1 800 suppressions d'emploi, 750 concernent la Finlande. Elles visent principalement des personnes travaillant sur le système d'exploitation Symbian, jugé dépassé et dont l'obsolescence est vue comme une des raisons des difficultés de Nokia dans les smartphones. En 2008, Nokia avait dépensé plus de 260 millions d'euros pour obtenir toutes les parts de l'entreprise Symbian.
DIFFICULTÉS DANS LE DOMAINE DES SMARTPHONES
Au troisième trimestre, tant les bénéfices que le chiffre d'affaires ont toutefois été au-dessus des attentes. Le chiffre d'affaires est en hausse de 5 % sur un an et de 3 % par rapport au trimestre précédent, à 10,27 milliards d'euros, tiré par un prix de vente moyen des téléphones en hausse, à 65 euros l'unité contre 61 au deuxième trimestre.
Sur la même période, Nokia a dégagé un bénéfice net de 529 millions d'euros, selon son rapport financier, nettement au-dessus du consensus des analystes, qui tablaient sur seulement 229 millions. L'an dernier à la même période, Nokia avait subi des pertes historiques de 559 millions, les premières des années 2000.
Mais le numéro un mondial peine à trouver la parade à la percée de l'iPhone d'Apple et des téléphones sous système Android, de Google, qui rognent ses profits dans le marché des smartphones. D'après les données publiées au mois d'août par l'institut Gartner, Nokia représente 34 % du marché mondial de la téléphonie mobile, devançant Samsung (20,1 %) et LG (9 %).
Dans le secteur des smartphones, le système d'exploitation Symbian représente encore plus de 40 % du marché, devant les systèmes d'exploitation des Blackberry (18,2 %), des terminaux Android (17,2 %) et d'Apple (14,2 %). Mais le groupe finlandais représentait plus de 50 % un an plus tôt. Nokia mise donc beaucoup sur son nouveau smartphone, le N8, en cours de lancement.
Après l'annonce du plan social, et des résultats du troisième trimestre l'action Nokia, s'est envolée de 6,8 %, à 8,25 euros à la Bourse d'Helsinki.

Lion Capital rachète les surgelés Picard pour 1,5 milliard d'euros

Le fonds d'investissement britannique Lion Capital a finalisé le rachat de Picard, spécialiste français des produits surgelés, pour un montant de 1,5 milliard d'euros, a indiqué jeudi 21 octobre une source proche du dossier, qui a requis l'anonymat.

"Lion Capital et BC Partners (actionnaire majoritaire du groupe français) ont bouclé la cession de Picard", a déclaré un porte-parole du distributeur français, confirmant une information du Figaro. L'opération s'élève à 1,5 milliard d'euros, dont 590 millions ont été versés en liquide, tandis que le reste est financé par emprunt auprès des banques (625 millions d'euros) et des marchés (300 millions d'obligations à haut rendement).
823 BOUTIQUES EN FRANCE
"La croissance de l'activité permettra de générer du cash pour rembourser la dette", a déclaré le PDG de Picard, Philippe Pauze, jeudi au Figaro. Picard, qui compte aujourd'hui huit cent vingt-trois boutiques en France, dont plus d'une centaine à Paris, et trente en Italie, change de propriétaire pour la quatrième fois en dix ans. Sur cette période, le spécialiste des produits surgelés, qui emploie quatre mille salariés, a doublé son chiffre d'affaires. Celui-ci a atteint 1,15 milliard d'euros l'an dernier, et ce malgré la crise économique.

Europe : l'austérité ne fait pas consensus dans les pays endettés

Les nouvelles potions amères que les gouvernements s'apprêtent à administrer en Irlande, en Grèce et au Portugal, passent mal auprès des opinions et des forces d'opposition.

IRLANDE

A Dublin, l'exécutif minoritaire de Brian Cowen éprouve des difficultés imprévues à faire accepter son plan à l'opposition. La tradition de cohésion nationale irlandaise semble se fissurer quelque peu. Le parti travailliste a affirmé que les discussions avec le gouvernement ne sont pas achevées. Enda Kenny, le leader de Fine Gael, le deuxième parti du pays, a déclaré à l'issue des consultations avec le gouvernement de ce mercredi que l'Irlande n'a pas seulement besoin d'un programme d'austérité mais aussi d'un plan de relance de l'économie. La question de l'évolution conjoncturelle est de tout premier ordre. Mercredi, le principal organisme indépendant de prévision du "Tigre celte", l'Economic and Social Research Institute (ESRI), a prévenu que les risques qui planent sur le redressement économique sont aujourd'hui plus importants qu'en juillet. L'année courante devrait finalement se solder par une récession, avec le PIB en baisse de 0,25%. Il y a trois mois, l'Institut tablait sur une hausse du PIB du même ordre.
En 2011, l'Irlande devrait renouer avec la croissance pour la première fois depuis 2007. Mais la progression de son PIB ressortirait à 2,25%, soit un demi point pourcentage en moins que l'anticipation de juillet. Parallèlement, le taux de chômage devrait culminer à 13,5% l'an prochain. Dans ce contexte, et alors que le Ministre des Finances irlandais, Brian Lenihan, finalise ces jours-ci son plan de rééquilibrage fiscal sur quatre ans, le débat s'enclenche sur l'opportunité de demander à l'Union européenne de reculer l'échéance de remettre le déficit budgétaire sur les rails du Pacte de stabilité. David Begg, le secrétaire général de la grande centrale syndicale irlandaise, le Irish Congress of Trade Unions (ICTU), a demandé aux autorités de repousser la date butoir de 2014 à 2016. L'ETRI a repris cette proposition à son compte. Tous les principaux partis politiques présents au Parlement ont écarté cette hypothèse, à l'instar du Ministre des Finances. Dans la nuit de mercredi, Olli Rehn, le commissaire européen aux Affaires économiques, a exprimé son opposition à cette revendication et rappelé que seul le Conseil européen est habilité à modifier l'échéance de 2014.

GRECE

La problématique des effets sur la conjoncture des plans de consolidation budgétaire enflamme les débats à Athènes aussi dans la perspective notamment des élections locales du 7 et du 13 novembre prochains. Lundi, Olli Rehn avait évoqué l'idée que la Grèce soit amenée à durcir son programme d'austérité afin d'atteindre son objectif de déficit budgétaire en 2011. George Papandreou, le Premier ministre de la République hellénique, a vite exclu mercredi toute manoeuvre supplémentaire pour rééquilibrer les comptes publics. Afin de rassurer une opinion publique de plus en plus inquiète, il a également annoncé la mise en place d'un dispositif d'aide aux chômeurs financé à hauteur de 2,6 milliards d'euros. Dans les deux années à venir, le taux de chômage grec devrait atteindre les 15% de la population active. Le verdict d'Eurostat sur les bilans de l'Etat grec entre 2006 et 2009 attendu pour le 22 octobre sera finalement publié vers la mi-novembre, a indiqué OIlli Rehn. Lundi, ce dernier avait suggéré que la dette souveraine et le déficit budgétaire grecs sur cette période pourraient ressortir plus élevés qu'anticipés en raison de la requalification de certaines entités en entités publiques.

PORTUGAL

Dernier tiraillement en date, à Lisbonne, hier, le leader du Parti social-démocrate (PSD) d'orientation conservatrice a déclaré que sa formation ne laisserait pas passer en l'état le projet de budget 2011 du gouvernement socialiste minoritaire. Le PSD s'insurge notamment contre la hausse de 2% de la TVA. Il propose de remplacer cette mesure par une baisse supplémentaire de 1% des dépenses publiques d'équipement. Du coup, le premier vote parlementaire sur la loi des finances 2011 a été repoussé au 3 novembre. José Socrates, le Premier ministre, a menacé de donner sa démission si elle n'est pas adoptée.

Running on empty

THE strike-weary French have grown used to infrequent trains, absent teachers, undelivered post and unprinted newspapers. This is the routine whenever unions hold a one-day strike, as they are due to (again) on Tuesday October 19th, against the raising of the legal minimum retirement age from 60 to 62 years.
But the petrol shortages that have spread across the country in recent days, prompting long queues at the pump, are a different matter. A week-old strike now touches all 12 of France’s refineries. With lorry drivers and school pupils also staging improvised demonstrations, France is facing a hardening of protests in what will be a crucial week in determining the fate of the pension reform.
On October 18th President Nicolas Sarkozy called ministers to a crisis meeting to work out a strategy for guaranteeing petrol supplies. France has begun to tap its industrial stocks, and fuel supplies to the main Paris airports have been resumed after a stoppage, although pilots were advised to refuel abroad where possible. Yet despite the government’s insistence that there would be no petrol shortages, some 500-1,000 service stations are running low on stocks or have run dry altogether, according to the Union of Independent Petrol Importers, which supplies hypermarket stations.
Lorry drivers have joined the striking oil workers, organising slow-moving convoys that block motorways, in what is known as “operation snail”. Pupils from hundreds of lycées, too, are disrupting schools, ahead of tomorrow's strike, in which turnout is expected to be high (anything between 1.2m to 3.5m took to the streets in the previous one-day strike last week). Fewer trains are running even before the strike begins.
This week is crunch time for both sides. For those on strike, time is running out to stop the pension-reform bill going through. It has already been passed by the lower house of parliament, and the upper house is due to conclude its voting this week. Leaders of the hardline unions, including the communist-backed Confédération Générale du Travail, the country’s most powerful, are under pressure from their grass-roots not to cave in. Some argue that, even if the upper house approves the bill, protests should continue; there are further legislative steps before the bill becomes law. There is precedent for such a move: in 2006, student-led protests against a proposed labour reform forced the government of the day to retreat even after it had been signed into law.
For its part, Mr Sarkozy's government is hoping to keep a lid on protests and a grip on petrol supplies until the end of the week. By then, not only should the bill be passed by the Senate, but schools will have broken up for a ten-day half-term. French unions like their holidays too much to organise strikes during the school break. Mr Sarkozy has already made some concessions on the margin, such as allowing more generous rules for women who take time out for maternity leave. But he has repeatedly said that he will not budge on the retirement age itself.
Much depends on whether organised protest turns into disorganised chaos. The petrol shortages are a worrying sign. French governments, haunted by 1968, are always nervous when students take to the streets. Though the pension reform does not touch students, it has become a touchstone for general grievances and a pretext for troublemakers to join in. Schoolchildren have been egged on by some opposition Socialist leaders, including Ségolène Royal. One pupil was hit in the eye by a police flash ball last week.There have been other sporadic clashes with police.
Should the demonstrations fizzle out by the end of the week, amid popular exasperation, the trick may well lie in finding a way for the unions to save face. Should they spin out of control, however, Mr Sarkozy could find his plans to reshuffle the government once pension reform is passed will have to be put on hold.

Jean-Claude Trichet réservé sur la réforme du pacte de stabilité

La Banque centrale européenne a annoncé jeudi 21 octobre que son président, Jean-Claude Trichet, avait des réserves sur la réforme du pacte de stabilité et de croissance adoptée lundi 18 octobre par les ministres des finances de l'Union européenne. "Le président de la BCE ne souscrit pas à tous les éléments de ce rapport", a déclaré un porte-parole de la BCE, répétant un mémorandum des services du banquier central publié mercredi soir par le Financial Times.

Les ministres des finances des Vingt-Sept se sont mis d'accord lundi sur une réforme du pacte de stabilité et de croissance censée renforcer les règles budgétaires et éviter de nouvelles crises de la dette souveraine en cas de déficits excessifs dans la zone euro. En vertu d'un compromis entre la France et l'Allemagne, la réforme concilie la volonté française de conserver un contrôle politique sur les sanctions et les positions allemandes de les rendre plus systématiques.
NOUVELLES SANCTIONS
De nouvelles sanctions seront créées contre les pays laxistes et elles s'appliqueront plus facilement et plus rapidement, mais pas de manière automatique. Or, Jean-Claude Trichet est l'un des plus fervents défenseurs d'une discipline budgétaire stricte et de sanctions pour les gouvernements qui ne respecteraient pas le pacte. Au cours du week-end, il avait jugé que les délais dans la procédure de déficit excessif devaient être "significativement réduits" et que les sanctions devaient être appliquées "quasi automatiquement".
Cet accord est déjà vivement critiqué au sein de l'UE. Les principaux groupes politiques du Parlement européen, toutes tendances confondues, ont accusé mercredi la France et l'Allemagne d'avoir imposé leurs vues au reste de l'Europe sur la discipline budgétaire avec un accord insuffisant tandis qu'en Allemagne certains médias ont reproché à Angela Merkel d'avoir capitulé devant Nicolas Sarkozy sur la question des sanctions.
L'accord trouvé a été également attaqué mercredi par l'économiste en chef de la BCE, Jürgen Stark, en marge d'une conférence sur les statistiques organisée à Francfort par l'institution financière. Ce compromis a été "célébré comme un grand jour pour l'Europe", mais "il reste à déterminer si c'est vraiment un grand jour et si, au final, le renforcement des règles fiscales, le renforcement du pacte de stabilité et les nouvelles procédures de surveillance macro-économique vont vraiment entraîner un bond en avant", a-t-il déclaré.

CE MEC LÀ, MÉRITE D'ÊTRE CONNU...VRAIMENT !




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EDDY TRIOMPHE À L'OLYMPIA.

"Schmoll" a reçu l'ovation mardi à l'Olympia, où il a entamé une série de 15 concerts inaugurant sa "dernière tournée"
Elegant en costume gris souris sur chemise blanche, Eddy Mitchell, 68 ans, a enchaîné une trentaine de titres tirés de son répertoire, y compris de son tout nouvel album, "Come Back".

Accompagné d'une formation classique et d'une impressionnante section de 12 cuivres, Claude Moine a été reçu comme un prince par un public multi-générationnel fervent.

Dans un décor sobre de rideaux noirs et blancs et un éclairage variant subtilement selon le climat de chaque titre, l'ancien "Chaussettes noires" a interprété notamment les cultissimes "Route de Memphis", "Couleur menthe à l'eau" ou encore "Lèche bottes blues" dans une version aux accents funky.

Parmi les chansons de son nouvel album, auquel il à l'intention de donner une suite contrairement à cette tournée présentée comme "sa dernière séance", Eddy Mitchell a joué notamment "L'esprit grande prairie", ballade évoquant son enfance et sa passion des westerns écrite à quatre mains par Alain Souchon et Laurent Voulzy.

"Ca faisait plus d'un an que je leur réclamais une chanson, J'aurais eu tort de désespérer: elle est magnifique".

Aux premières notes de "J'ai oublié de l'oublier", la salle chavire. Puis pour "Pas de boogie-woogie avant vos prières du soir", Eddy Mitchell tombe la veste et l'Olympia est debout. Le rocker envoie des baisers aux fans et serre des mains. Il revient pour un unique rappel avec le titre de son dernier album taillé pour la scène, "Come back".

Un clin d'oeil, puisqu'il reviendra ces jours-ci à l'Olympia pour quatorze autres concerts à guichet fermé. Eddy enchaînera ensuite une tournée en province d'une cinquantaine de dates avant un ultime retour à Paris en avril 2011 pour cinq concerts au Palais des Sports.

"Cinquante ans de chansons derrière moi/Il est un peu tard pour appuyer sur replay", dit-il sur "Come back". Que les fans se rassurent, quand le rideau de cette ultime tournée sera tombé, Eddy Mitchell a encore l'intention de fréquenter les studios et les plateaux de cinéma. César du meilleur acteur dans un second rôle pour "Le bonheur est dans le pré", il devrait être à l'affiche du prochain Etienne Chatiliez en 2011.
Nouveau disque mais ultime scène à partir de lundi pour Eddy Mitchell, 68 ans. Et maintenant?
N’espérez pas qu’il vous joue la complainte des faux adieux. Oui, la tournée qui débute mardi à l’Olympia sera bien la dernière. Après cinquante ans de carrière, Claude Moine, alias Eddy Mitchell, dit "stop", atteint de son propre aveu par la limite d’âge pour ce qui est de la scène. "Un exercice physique de plus en plus exigeant" pour lequel, trahissant sa devise churchillienne ("no sports"), il s’est préparé en faisant de la gym et en surveillant son assiette. Moins 6 kilos, sa balance n’en est encore pas revenue. "Je crois avoir raison d’arrêter. J’avais terminé fatigué la tournée précédente. J’aurais presque 70 ans à la fin de celle-ci. Imaginer en préparer une suivante, au rythme où je fais les choses, ça nous envoie en 2014 et j’aurais alors… Laissons tomber."
C’est votre dernière tournée. Et Aznavour, comment fait-il?
J’adore Charles, mais il explique très bien lui-même que lorsqu’il est sur scène aujourd’hui, sa chemise, il peut la remettre le lendemain: pas une goutte de sueur! Alors que moi, ça ne peut être qu’une chemise neuve!
En 2011, vous bouclerez cinquante ans de carrière. Vous les voyez comment les cinquante prochaines?
(Rires.) Je continuerai à enregistrer des disques, mais je voudrais prendre le temps de refaire du cinéma. Peu de propositions très intéressantes encore, mais déjà pour l’an prochain un projet avec Etienne Chatiliez…
Et votre public, il en pense quoi?
J’ai beaucoup de respect pour lui. Il a toujours été très discret, ne s’est jamais permis de me taper sur le ventre, pas même sur l’épaule. Et je n’ai jamais eu de horde m’attendant en bas de chez moi, ce dont je le remercie. Bref, il est poli envers moi, ce public, et j’essaie de me montrer à sa hauteur.

"Ça fait un peu peur d’entrer de son vivant dans les manuels"

Un souvenir d’une tournée mémorable?
Des tonnes. Je me rappelle d’une date surréaliste à Lyon, fin 1970, où le promoteur local, un fou furieux, nous avait généreusement invités à boire et à manger. On est tous sortis de table un peu cassés, on en avait marre soudain du tour de chant habituel, alors, arrivés dans la salle, on a improvisé toute la soirée sur des tubes de James Brown. Je crois que le public avait été désarçonné de ne pas entendre mes vieux classiques.
Le premier extrait de votre nouveau disque est signé Souchon-Voulzy (L’Esprit grande prairie). C’est d’une grande tendresse et il vous permet d’évoquer votre vie à la troisième personne.
C’est sûr que si j’avais écrit moi-même un truc semblable, ça aurait fait "ramenard". Mais je ne m’appelle pas Bernard-Henri, ma femme ne s’appelle pas Arielle et je n’ai pas l’habitude de me la raconter. Ça faisait plus d’un an que je leur réclamais une chanson. J’aurais eu tort de désespérer: elle est magnifique.
Dans Avoir 16 ans aujourd’hui, vous rappelez "avoir évité les études". Vous seriez devenu quoi?
Glandeur, braqueur, je n’avais pas envie de suivre la ligne tracée par mon père, qui travaillait à la RATP. Et comme ma mère, c’était à la banque…
Et la génération d’avant?
Mon grand-père paternel était aussi à la RATP! L’autre, le maternel, c’était La Bête humaine. Lorsqu’il enlevait ses lunettes sous les traces de charbon, on ne voyait que ses grands yeux bleus.
En fait, à l’époque, la seule étude qui vous passionne, écrivez-vous, est celle des filles. Votre première expérience sexuellement explicite?
A 14 ans. Un âge courant. Elle en avait 20 et elle était déterminée à m’émanciper!
Vous aimeriez avoir 16 ans aujourd’hui?
Non, mais en avoir 70 ne me met pas en joie non plus. Un gamin qui bossait avec nous au studio m’a inspiré la chanson. Il vient de tout planter pour partir en Nouvelle-Zélande et tenter une aventure personnelle. A une époque où les gens vivent beaucoup du social et sur l’assistanat, il a fait mon admiration.
Vous inspirez le travail d’un enseignant, Philippe Corcuff (*), qui vous décrit comme un philosophe de votre époque. Troublant lorsqu’on a commencé en hurlant Dactylo rock?
Ça fait un peu peur d’entrer de son vivant dans les manuels. Ça me fait penser aux statues de grands hommes dans les jardins: elles finissent immanquablement par être la cible des pigeons… Je l’ai rencontré cet enseignant, très sympa: je lui ai dit: "Vous avez vraiment imposé ça à vos élèves? Ils doivent me maudire!" Mettez-vous à leur place: "Oh non, encore une disserte sur Eddy Mitchell…"
(*) Philosophie du Schmol: Eddy Mitchell et la question du scepticisme dans la société néolibérale, Mediapart, mars 2010.
Eddy Mitchell, Come Back ***, Polydor, 17 euros. Sortie ludi. A l’Olympia du 19 octobre au 6 novembre. Rens.: 08 92 68 33 68.


Le site officiel d'Eddy Mitchell


INSULTANT !

SNCF ! Interrogé par un journaliste qui s'étonne de cette grève alors que les cheminots ne sont pas concernés puisqu'ils pourront toujours partir à... 50 ans, le responsable de la CGT à la SNCF, Didier Le Reste, répond que si les cheminots ne sont pas concernés aujourd'hui ils le seront... un jour et de préciser : "Peu m'importe qu'on soit flingué en 2018 ou 2021". Eh oui, cela ne s'invente pas. La grève préventive pour une réforme qui ne concerne pas les cheminots. Les usagers apprécieront. Le journaliste insiste en lui demandant si il n'a pas peur que les gens prennent les cheminots pour des privilégiés. Et voici ce que ce syndicaliste ose lui répondre : "Celui qui me dit ça, je lui dis de sortir sa fiche de paie. Moi après trente-quatre ans de service, je touche une retraite de 2300 euros ( EGALE À CELLE D'UN DÉPUTÉ), il est où le privilège, là ?".
Oui, vous avez bien lu, 2300 euros de retraite. Avec un départ à 50 ans. Beaucoup de Français ne gagneront jamais cette somme durant leur vie active. Didier Le Reste est, comme beaucoup d'"élites" françaises, complètement coupé des réalités. Et ce type va dès ce soir emmerder tous les salariés, qui pour une grande majorité ne gagneront jamais 2300 euros de retraite, afin que lui et ses amis puissent continuer à quitter leur boulot "pénible" à 50 ans pour des retraites, vous l'avez compris, misérables. Nous devrions peut-être nous cotiser pour lui acheter des mouchoirs. En attendant, demain si vous êtes coincés dans une gare, vous aurez tout le temps de méditer sur le triste sort des cheminots français.

La pub plaît de moins en moins aux Français

Selon une enquête menée par l'institut TNS pour le compte de l'agence Australie, 8 français sur 10 trouvent la publicité plutôt ennuyeuse et un tiers d'entre eux se revendique publiphobe. Un niveau jamais atteint depuis 2004, année de lancement de ce baromètre annuel.
 

Entre les Français et la publicité, le divorce serait-il consommé ? Au vu de la dernière enquête réalisée par TNS Sofres pour le compte de l'agence Australie, on peut le penser. Selon ce sondage, 80% des consommateurs considèrent la publicité plutôt comme une source d'ennui. 52% des personnes interrogées par l'institut assurent ne pas prêter attention aux messages des annonceurs et, cerise sur le gâteau, plus d'une sur trois se revendique ouvertement publiphobe. Cette catégorie de consommateurs ne représentait que 25% en 2005.
Jamais les rangs de ceux qui aiment regarder les spots à la télévision n'ont été aussi clairsemés. Car ce n'est pas la première année que l'agence Australie mesure l'appréciation que portent les Français aux messages conçus par les agences de publicité pour le compte de leurs clients. Elle a fait poser les mêmes questions tous les ans depuis 2004. Or jamais, depuis cette date, les annonceurs n'avaient eu à faire face à une volée de bois vert aussi sévère.
Pour autant, Vincent Leclabart, le président de l'agence Australie veut voir dans ces résultats une source d'espoir. D'abord les publiphiles (14% des Français interrogés) se disent nettement plus attirés par les grandes marques que les autres. Signe que la publicité les influence bien. Ensuite, 64% d'entre eux reconnaissent qu'ils sont « accros à la consommation » alors que, en moyenne, moins d'un Français sur dix accepte de se ranger dans cette catégorie.
Mais Vincent Leclabart aimerait surtout que cette enquête puisse éclairer les annonceurs dans leur stratégie de communication. «Ils doivent prendre plus de risques » souligne-t-il, avant de préciser : « Cela qui ne signifie pas faire de la publicité transgressive ou gonflée. Les Français veulent surtout qu'elle soit distrayante et divertissante ».

Perdre aux changes

Une mauvaise nouvelle est arrivée des États-Unis. Selon des chiffres publiés par la Réserve fédérale américaine, la production industrielle de ce pays a baissé en septembre pour la première fois en quinze mois. Même si la baisse est limitée (– 0,2 %), un tel chiffre ranime les craintes d’un retour de la récession après celle déjà traversée en 2008-2009. Autrement dit, le « double dip », expression américaine que l’on peut traduire par « double plongeon ».
Lors du premier plongeon, les États ont mobilisé leurs capacités budgétaires pour soutenir l’activité économique, aggravant leurs déficits de manière spectaculaire. Impossible d’aller plus loin : cette ressource-là est épuisée. Que faire alors face au danger d’une nouvelle récession ? Les États-Unis, pour leur part, semblent fort tentés de faire baisser la valeur du dollar en faisant fonctionner ce que l’on appelle familièrement la « planche à billets ». La dévalorisation du billet vert aura pour effet de faciliter les exportations des entreprises américaines et de renchérir les importations de produits étrangers, notamment chinois. Pékin y trouvera une excellente raison pour repousser encore une fois les pressions qui s’exercent depuis plusieurs années en faveur d’une revalorisation de sa monnaie, le yuan, maintenu artificiellement bas par l’administration chinoise pour favoriser le commerce extérieur.
D’une telle rivalité, l’Europe risque d’être la victime collatérale. Elle pourrait faire comme les Américains et les Chinois, mais l’Allemagne s’y opposera : à sa demande, la doctrine sur laquelle l’euro a été construit place en priorité absolue la lutte contre l’inflation. Or une politique monétaire expansionniste suscite tôt ou tard une hausse des prix. L’Europe va donc se retrouver avec une monnaie surévaluée, ce qui lui assure des importations bon marché mais étouffe son industrie au détriment de l’emploi. On ne voit que deux issues : modifier les priorités de l’euro (mais l’Allemagne ne changera pas de conviction) ou, au moins, restaurer un esprit de coopération entre les grandes puissances monétaires. C’est un défi que devra relever la France durant sa présidence du G8 et du G20 en 2011.

Le commentaire politique de Christophe Barbier


L'ardoise


La contestation ne s'essouffle pas et le soutien de la population à un mouvement qui pourtant pose des problèmes dans la vie de tous les jours est toujours aussi fort. Réussir à faire descendre dans la rue des millions de personnes alors que le débat au Sénat paraît bouclé et que les vacances approchent est un fait rare dans l'histoire sociale de notre pays. En jouant la fermeté et le déblocage des dépôts de carburant, Nicolas Sarkozy et le gouvernement ne font qu'exacerber les tensions et accroître la combativité de la jeunesse contre une réforme des retraites qui concentre tous les mécontentements de la crise et des inégalités sociales qu'elles a engendré.


Le temps s'accélère pour les syndicats qui savent que le vote définitif va intervenir dans les prochains jours et qui craignent que l'aggravation de la pénurie d'essence ne finisse par jouer en leur défaveur. Pour autant, il est peu probable que Nicolas Sarkozy réussisse à briser le front de la revendication comme il l'espère. Certes, les syndicats ont des divergences d'appréciation sur la manière de terminer le conflit mais, quoi qu'il arrive, ils réaffirmeront leur unité comme ils le font depuis le début pour pouvoir dire au gouvernement que sa réforme n'est pas légitime.


Le mouvement connaîtra encore quelque temps de mobilisation avant l'adoption définitive de la loi. Puis les centrales chercheront à sortir la tête haute et solidaires pour que le passage en force et la dureté apparaissent clairement du côté de Nicolas Sarkozy. Et parce que l'ardoise ne sera pas facile à effacer, ils penseront ensuite à préparer d'autres échéances.


En voulant reprendre la main, Nicolas Sarkozy cherche à démontrer qu'il garde la maîtrise de la situation et envoie des signes à son électorat. Tous les messages de fermeté possibles ont été passés tout au long de la journée d'hier. Ils ne convaincront pas l'opinion populaire. On peut au contraire craindre qu'ils ne cristallisent le paysage social et ne soient un véritable handicap pour les futures négociations avec des partenaires qui garderont le sentiment d'avoir été traités avec mépris. Réformer c'est aussi savoir gagner l'adhésion du plus grand nombre.


Cohn-Bendit, l’ennemi du peuple 


 Olivier Besancenot compte sur la révolte populaire pour battre l’Élysée. Surtout, “que ça continue à monter, à se radicaliser”.
À peine sorti d’un échec électoral, le NPA fait bloc derrière son porte-parole. La rue lui sourit davantage que les urnes.
Certes, le mouvement social reflète un profond rejet de Nicolas Sarkozy. Sa politique, mais aussi ses manières, rebutent de plus en plus les Français. De là à délégitimer le président, qui n’aurait “aucun mandat” pour mener la réforme des retraites…
Le facteur de Neuilly, ici, se débarrasse un peu vite des enveloppes du suffrage universel. “Élections, piège à cons”, comme on disait au bon vieux temps.
Justement, M. Besancenot rêve à voix haute “d’un mai 68 aux couleurs du XXI esiècle”. Sarko à Baden-Baden et les usines, ou ce qu’il en reste, bloquées !
Daniel Cohn-Bendit, rangé des voitures du Quartier Latin, renâcle. À ses yeux, une grève générale ne fera pas le printemps. Démocrate pépère, il propose un Grenelle “gauche-syndicats” pour élaborer un programme alternatif avant 2012. Le conflit se réglera alors dans l’isoloir.
Honte à Dany, l’icône déchue des barricades ! Il s’est “embourgeoisé” au Parlement européen. La troupe fraîche des jeunes insurgés l’accable maintenant. “Moi aussi, j’ai eu votre âge” pourrait leur expliquer l’ex-rouge blanchi sous le harnais. Quitte à aggraver encore son cas…

La France sous observation


Vu de l'étranger, il suffit parfois d'une photo à la Une d'un quotidien, ou d'une courte séquence dans un journal télévisé, pour diffuser la conviction qu'un pays est littéralement à feu et à sang. Certains y verront une terrible distorsion de la machine médiatique, et c'est souvent le cas. D'autres préféreront relativiser l'impact réel de cette représentation spectaculaire. Peu importe. Depuis quelques jours, l'image de la France qui circule chez nos voisins est celle, somme toute sans surprise réelle, d'un pays qui opte régulièrement pour la grève et la rue pour exprimer son mécontentement.


L'image d'une France « qui brûle », prisonnière d'une spirale de violence, est d'ailleurs aussi bien à la Une des quotidiens liés à la grande finance internationale, comme le Financial Times, que des journaux de gauche plus sensibles aux humeurs de la société comme le belge De Morgen. Signe que notre pays est bien sous observation, et cela à plusieurs niveaux.


Le monde économique est le premier à scruter l'évolution du débat français. Il y a deux siècles, les barricades inquiétaient les Cours européennes. Aujourd'hui, elles peuvent affoler les salles des marchés. Comme les autres pays en délicatesse avec leur déficit budgétaire, la France est attendue au tournant. Entre le nécessaire tour de vis budgétaire et les turbulences d'une nouvelle guerre monétaire qui pénalise la zone euro, la voie est étroite. D'autant plus étroite que les prévisions du Fonds Monétaire International annoncent clairement que la rigueur va peser sur la croissance, au point, peut-être, de nous gratifier d'une deuxième phase de récession, en début d'année prochaine.


Le monde politique européen n'est pas moins attentif à l'évolution de la crise française. À Dublin, Lisbonne ou Athènes, les gouvernants ont été ou sont contraints, compte tenu de l'ampleur des déficits et des pressions internationales, de faire avaler des potions particulièrement amères à leurs concitoyens. Depuis hier, l'austérité parle anglais avec un plan de rigueur sans précédent, de près de cent milliards d'euros, présenté par le gouvernement de David Cameron. Un demi-million de postes vont être supprimés dans la fonction publique. Les Britanniques vont, dans les prochains jours, être beaucoup plus attentifs aux coûts sociaux de ce plan qu'à l'âge de départ à la retraite des Français. Leurs dirigeants ne redoutent pas moins un mouvement social. La gestion française de la crise est, à cet égard, un signal à surveiller.


D'autant que la vraie grande inconnue demeure, comme toujours, l'opinion. Les mouvements de grève et les manifestations en France sont observés à l'étranger tantôt avec stupeur, tantôt avec envie. La stupeur, c'est celle de tous ceux qui doivent déjà partir plus tard, comme en Allemagne, en Espagne ou en Suède. L'envie, c'est celle de nombreux salariés, en Europe du Sud notamment, qui estiment que les mouvements sociaux français ont, par le passé, obtenu des résultats dont leurs propres syndicats ont toujours rêvé.


La presse européenne ne s'y trompe d'ailleurs pas en ne se limitant pas à l'héritage folklorique des protestations à la française. Au-delà des véhicules brûlés et des lycées bloqués, la réforme des retraites ne justifie qu'en partie l'ampleur du malaise. Un malaise nourri par deux ans de crise, elle, sans frontière.
ENFIN UNE FRANCE DE MERDE, QUOI !

Sang, larmes et sueur, version 3.0

Le gouvernement a enfin présenté son programme. En cinq ans, les dépenses publiques seront amputées de 110 milliards d'euros. Un demi-million de postes de fonctionnaires seront supprimés. A elles seules, les prestations sociales seront taillées de 25 milliards. Les impôts, eux, augmenteront de 40 milliards. Le taux de TVA passera, dès le 1 er janvier prochain, de 19,6 % à 22,4 %. A vrai dire, l'essentiel était déjà connu. Mais le pouvoir a rajouté hier la cerise sur le gâteau : la retraite passera à 66 ans dès 2020 ! Ces chiffres sont ceux qui ont été présentés hier à Londres, ramenés à l'échelle de la France. Là où Matignon et Bercy liment des centaines de millions d'euros, le 10 et le 11 Downing Street tranchent des dizaines de milliards. Et la rue anglaise, certes moins souvent accueillante que la rue française pour cause de crachin plus fréquent, ne semble pas frémir, du moins pour l'instant. Jamais le Royaume-Uni n'aura semblé aussi exotique vu d'une France en pleine jacquerie sociale, alors que le TGV relie Paris à Londres en à peine plus de deux heures.

Le plan de redressement présenté hier aux députés britanniques par le jeune chancelier de l'Echiquier, George Osborne, est sans précédent dans un grand pays. Beaucoup d'économistes anglais crient au suicide. En dignes héritiers de John Maynard Keynes, ils estiment que ces purges risquent de tuer une économie malade. Le plan respecte pourtant les principes qui ont tiré de l'ornière des pays plus petits comme la Suède.

Avant même d'avoir mesuré son efficacité, il est possible d'en tirer trois leçons pour la France. Primo, si on veut traiter les vrais problèmes, il faut les aborder dans la campagne électorale -ce qu'ont fait les travaillistes comme les conservateurs et les libéraux. Secundo, les mauvaises mesures se prennent en début de mandat, quitte à les assouplir par la suite si cela apparaît nécessaire. Tertio, un plan acceptable comporte des sacrifices pour tous, et plus lourds pour les plus aisés. Reste à savoir si les dirigeants français de gauche et de droite seront capables d'apprendre ces leçons. Ou si elles seront trop british à leurs yeux pour traverser la Manche.

Le conflit du cœur et de la raison

C'est la rançon des civilisations les plus évoluées. La revanche d'un hasard vaincu par la nécessité. Quand l'obstacle scientifique est dépassé, se dresse l'obstacle moral, et il est incontournable. Des manipulations de la génétique pour la procréation aux recherches sur l'embryon, la maîtrise de la vie implique, à un moment ou un autre, des choix douloureux parce qu'ils ne peuvent pas être gagnant-gagnant.
Il est vraiment dommage que la révision des lois de bioéthique proposée par le gouvernement vienne sur le devant de l'actualité au moment où les esprits sont ailleurs. Loin d'être de simples actualisations, elle engage la société dans une réflexion essentielle. Si les mesures présentées par Roselyne Bachelot sont aussi clivantes, c'est parce qu'elles bousculent des interrogations universelles qui ne peuvent trouver de réponse unique, ni même suggérer un bon et un mauvais chemin.
Ici, il n'est question, ni de bien ni de mal. Ni de droite, ni de gauche. Ni de conservatisme, ni de libéralisme libertaire. Ni d'options politiques confinées dans des idéologies. Au delà des réserves, parfois radicales, des milieux catholiques les plus traditionnels - ils plaident notamment pour le respect absolu de l'embryon humain - nous avons presque dépassé les obscurantismes qui soumettaient le progrès à des représentations monolithiques. La confrontation du doute et de l'audace donne au débat toute sa profondeur. Et toute sa résonance intellectuelle. Saura-t-on prendre le temps de l'écouter, et de s'abandonner un peu aux vertiges de ses contradictions, dans un temps qui livre parfois son âme à la transparence et à l'efficacité ?
C'est bien la question des limites qui est posée. Existent-elles vraiment ? Nos esprits cartésiens doivent bien se résigner à ne pas trouver d'échappatoire satisfaisant dans les méandres de l'identité cachée ou révélée. Et aucune loi ne résoudra jamais le mystère multiforme du contrôle des cellules et de leur appartenance...
Reste l'organisation de la générosité, qui échappe aux règles rationnelles. Le don ne se calcule pas mais il faut bien qu'il soit encadré. Sur ce terrain-là, la science est impuissante. Seule la confiance en elle-même d'une société peut allumer cette petite lumière fragile et incertaine qui éclaire le cheminement hésitant de notre humanité.


Juste


Ah, on peut dire qu'ils y auront mis du temps, nos députés, à entendre leurs électeurs. Les représentants de la Nation ont eu la comprenette laborieuse... Normal, il s'agissait d'argent : si nos députés nous entendaient mal, c'était qu'ils sont durs d'oseille. Avec l'argent des autres, pas de problème : on taille, on dépense, on réforme sans tarder ni faiblir. Mais avec son argent... Il aura ainsi fallu plus de six mois pour que les députés se résignent enfin à réformer leur propre régime de retraite. Il faut dire qu'il était vraiment très généreux, et qu'on ne renonce pas aisément, fût-on député, à un avantage acquis. Mais tout de même, Monsieur Accoyer, vous qu'on a si souvent entendu haranguer les Français sur la réforme nécessaire et de bon sens, ne croyez-vous pas que votre assemblée aurait pu donner l'exemple, et montrer que la réforme peut également être juste ?

EXIL FISCAL – Du beau monde à la frontière

Les Français fuient de plus en plus nombreux la France et son casse-tête fiscal. Avec la fin "annoncée" du bouclier fiscal, les plus riches se précipitent à la frontière. La suppression de l'ISF pourrait-elle les convaincre de rester ? Faut-il encore le faire… 
 Johnny Hallyday, Alain Prost, Pierre Cardin ou encore Alain Afflelou, tous ces chefs d'entreprise ou personnalités ont préféré quitter la France pour ne pas finir étouffés par la pression fiscale française. Ils sont d'ailleurs de plus en plus nombreux à suivre leur exemple et faire le choix de traverser la frontière pour vivre en Suisse, aux Etats-Unis (Yannick Noah) ou en Belgique. Même plus la peine d'être milliardaire pour rêver d'asile fiscal, les cadres sup' sont aussi du voyage.

Fini le tabou, au revoir la France
"Depuis quelques semaines, les dossiers de délocalisation fiscale se multiplient", note Valérie Harnois-Mussard, avocate chez Fidal. D'après les chiffres de Bercy, 821 redevables à l'ISF ont quitté la France en 2008, contre 719 en 2007. Ils devraient être encore plus nombreux en 2010. Mais qu'est-ce qui effraie tant nos concitoyens les plus aisés ? La suppression du bouclier fiscal bien sûr. Mis en place en 2007, ce bouclier plafonne l'impôt à 50% des revenus. Or, comme l'a annoncé le Premier ministre le 3 octobre dernier dans l'émission Capital de M6 : "Rien n'est tabou", pas même "la suppression du bouclier fiscal".

Zut, y'a plus de bouclier !
Cette annonce a de quoi faire trembler les Français fortunés qui s'attendent à ce que ce bouclier passe à la trappe lors de la grande réforme sur la fiscalité du patrimoine prévue pour juin 2011. Les promesses de Nicolas Sarkozy de ne pas augmenter les impôts n'auraient donc plus lieu d'être, surtout à l'approche d'élections présidentielles où l'UMP n'a jamais été aussi bas dans les sondages en particulier auprès des classes moyennes et populaires."Nous assistons à une ambiance de fin de règne. Les élections de 2012 en ligne de mire, l'avenir des riches contribuables demeure flou. La possible suppression du bouclier fiscal est une des raisons qui pousse les Français fortunés à nous contacter", confirme François Micheloud, responsable d’une société lausannoise spécialisée dans l’assistance aux étrangers désireux de s’établir sur territoire suisse.

Youpi, plus d'ISF ?
Si la majorité des parlementaires, toutes tendances confondues, sont favorables à une suppression du bouclier fiscal couplée à celle de l'Impôt sur la Fortune – en Allemagne par exemple, aucun des deux n'existe -, le porte-parole du PS a tiré la sonnette d'alarme, parlant de "cadeau 4,5 fois plus important aux plus riches". L'ISF coûte en effet beaucoup plus cher (près de 4 milliards d'euros) à l'Etat que le bouclier fiscal (700 millions). L'opposition pourrait donc s'opposer au projet. Un compromis qui consisterait à exclure la résidence principale du calcul de l'ISF ou à relever la première tranche de 790.000 euros à 1 million d'euros, convaincrait difficilement les plus riches à rester dans l'Hexagone. "Cela soulagera les classes moyennes supérieures qui sont tombées à l'ISF du fait de la flambée de l'immobilier. Mais cela ne freinera pas les exils fiscaux. Car les candidats au départ ont un autre profil", analyse Cyril Valentin, avocat chez Freshfields.

Mais plus que les mesures envisagées, c'est bien ce débat fiscal sans fin qui pousserait les Français à quitter la mère patrie."Les contribuables regrettent en définitive de ne pas pouvoir accorder leur confiance au système français, qui est trop instable", explique Luc Jaillais, avocat associé de CMS Bureau Francis Lefebvre. En cas d'incertitude, les Français fortunés ont en effet tendance à écouter leur porte-monnaie.

Le Talk : Laurent Wauquiez


MacBook Air : finalement, Apple aime le flash…en stockage

Apple vient de renouveler sa gamme MacBook Air qui adopte des capacités de stockage SSD (flash) sur deux modèles ( 11,6 pouces et 13,3 pouces) censées prolonger l'autonomie.
Cela fait deux ans que la gamme MacBook Air d’Apple n’avait pas bénéficié d’un certain rafraîchissement, rappelle Gizmodo.
La “marque à la pomme” vient de se rattraper.
A l’occasion d’une présentation à San Francisco, Steve Jobs a présenté un nouveau modèle MacBook Air disponible avec un écran haute résolution rétro-éclairé par LED (11,6 pouces soit 28 cm de diagonale ou 13,3 pouces soit 33 cm de diagonale).
Il disposera également d’une “coque unibody haute précision en aluminium et hautement recyclable”. Voilà pour la touche green IT.
Particularité du nouvel ordinateur portable Apple “compact et léger” livré sous Mac OS X Snow Leopard : MacBook Air embarque des capacités de stockage SSD (flash). Ou comment dire adieu au bon vieux disque dur mécanique.
Les deux nouveaux appareils disposent de la même capacité de mémoire (2 Go) mais il existe une différenciation sur l’étendue du stockage flash (64, 128 voire 256 Go) qui est repercutée sur le prix final du terminal.
“Nous avons exploité ce que nous avons appris avec l’iPad -stockage flash, sortie de veille instantanée, autonomie incroyable en veille, miniaturisation et construction légère–pour créer le nouveau MacBook Air”, déclare Steve Jobs, cité dans le communiqué de presse.

Une configuration susceptible de fournir une autonomie batterie “jusqu’à sept heures” et “jusqu’à 30 jours d’autonomie en veille”.
Apple fournit des caractéristiques techniques du MacBook Air nouvelle génération : processeurs Intel Core 2 Duo, puce graphique NVIDIA GeForce 320M, connectivité Wi-Fi (802.11n), épaisseur dans la fourchette 0,3 cm - 1,7 cm et un poids qui varie entre 1,04 kg (modèle 11 pouces) et 1,32 kg (modèle 13 pouces).
Il intègrera la nouvelle caméra et le logiciel FaceTime pour Mac (et pas iSight), qui permettra d’utiliser une déclinaison du service de visiophonie d’Apple initialement prévu sur l’iPhone 4 et l’iPod Touch.
Disponibles dans les canaux de vente habituels (réseaux de magasins Apple Store, revendeurs agréés, site d’Apple), le prix grand public pour le modèle 11,6 pouces varie entre 999 euros et 1149 euros TTC.
Comptez une fourchette 1299 euros - 1599 euros TTC pour la déclinaison 13,3 pouces.


Colère de réforme


Le climat social est à l'orage. Pour mieux en comprendre les ressorts, on peut s'inspirer du regard des artistes, et par exemple aller faire un tour à Beaubourg, au Centre Pompidou, à Paris. L'exposition « Arman » actuellement en cours présente, entre autres oeuvres, des colères et des coupes de l'artiste niçois. Afin de réaliser ses « colères » et révéler des identités subtiles d'objets, le peintre-sculpteur-plasticien les brise sur un support avant d'y fixer les débris à l'aide de vis.
Devant les objets déstructurés ou fracassés, le spectateur imagine remplacer les matériaux exposés par un objet immatériel : à quoi aurait abouti Arman s'il avait réalisé une colère de réforme ? Nul doute que l'un des débris aurait été constitué de cortèges urbains. Mais l'artiste aurait peut-être introduit aussi des éléments moins directement liés à la conjoncture immédiate de la réforme des retraites, des éléments dits de contexte. Il s'agirait alors de débris structurels d'une colère de réforme. Parmi ceux-ci, quelques chiffres de l'Insee occuperaient une place prééminente, comme le fait que 13,4 % de la population vit en dessous du seuil de pauvreté (moins de 950 euros par mois) ou qu'un Français sur deux dispose d'un revenu mensuel inférieur à 1.580 euros. Parmi les autres débris structurels se trouveraient encore des chiffres, tels les 77,6 % de dette publique, les 7,9 % de déficit, ou encore les 2,8 % d'augmentation, en 2009, des violences faites aux personnes.
La sculpture ne pourrait se contenter de débris statistiques. Il lui faudrait agréger quelques éléments d'un climat. Il est courant de souligner l'inertie de la société française vis-à-vis du changement, même positif. La présente situation va bien au-delà : toute réforme est confrontée à un climat de défiance sans précédent. Ainsi Arman aurait-il sans doute adjoint à sa sculpture un débris de suspicion.
Arman travaillait les objets et non les projets politiques. D'ici à 2012, les réformes qui ne tiendront pas compte de chaque débris de cette sculpture imaginaire ne feront qu'attiser une colère préoccupante.

Apple, d’Isuccès en Isuccès 


Les résultats d’Apple sont tellement historiques que son patron, Steve Jobs, est sorti lundi soir de son silence habituel. Ce qui ne l’a pas empêché de se montrer assez arrogant avec ses concurrents, comme il l’est parfois ! Mais c’est vrai que ses résultats sont tout simplement remarquables. Au cours de l’exercice clos le 30 septembre, Apple, la firme à la Pomme a enregistré une hausse sur un an de 51% de son chiffre d’affaires. C’est énorme, et lui permet de doubler Microsoft (le géant des logiciels) et d’avoir, au moins pour le dernier trimestre, des bénéfices plus élevés qu’IBM, l’icône de l’informatique – IBM qui a publié ses résultats en même temps d’Apple, ce qui était vraiment une mauvaise idée parce que personne n’en a parlé.
Evidemment, ce qui tire les ventes de l’entreprise de Steve Jobs, ce sont l(surtout) es IPhone (14 millions vendus ces trois derniers mois) et (un peu) le décollage de l’IPad, la tablette tactile. Il s’en est vendu 7 millions et demi depuis son lancement. C’est un peu moins que prévu et les marchés ont sanctionné l’action en Bourse, mais c’est encore beaucoup – et il faut rappeler que la tablette coûte cher (surtout en Europe) : 600 euros avec une carte 3G !
Le modèle gagnant d’Apple tient en trois mots : Innovation, Intégration et ... Désintégration. Innovation : pas seulement avec la simplicité des produits ou leur design, mais avec l’idée d’avoir un temps d’avance. C’est Apple qui a démocratisé le numérique et l’Internet Mobile auprès des particuliers. Avec l’IPad, ce sont les entreprises qui sont séduites, elles font travailler leurs cadres en réseau. Intégration : la rupture est totale avec ce qui se faisait jusqu’à maintenant puisque le consommateur, chez Apple, bénéficie d’une offre complète, intégrée. Le matériel, le logiciel, les services, tout est signé Apple. Enfin, la Désintégration, enfin, de la chaîne de fabrication. Apple s’occupe de la conception des produits, de leur marketing, un peu de la vente mais c’est tout. La production et la logistique se font ailleurs, surtout en Chine.

Donc, Apple est au sommet... Au sommet pour une entreprise qui était très petite il y a quelques années. Ce qui est vrai est que dans ce secteur, on est toujours menacé. Au sommet ou sur la pente descendante. Notamment parce que les « barrières à l’entrée » sont faibles, en clair, il faut peu d’argent pour se faire une place et grimper si vous avez l’idée de génie. Sony, par exemple, qui a longtemps été une star avec ses baladeurs, s’est banalisé. Nokia a été le roi des téléphones portables, il est concurrencé de partout.

Apple doit cependant faire face à plusieurs menaces. D’abord, Steve Jobs, le patron emblématique, est malade. Ensuite, quand vous êtes le leader, les suivants cherchent à vous rattraper, ils vont imiter l’IPad pour moins cher. Enfin, Apple est critiqué : est-ce une bonne entreprise américaine ? Elle emploie 25.000 personnes aux Etats-Unis, mais dix fois plus en Chine. Cela dit, il ne faut pas s’inquiéter pour elle : ce qu’elle a réussi ces dernières années est exceptionnel.

Réforme des retraites, réforme de la démocratie

c'est un argument répété en boucle, hier encore, par de nombreux manifestants et responsables politiques pour s'opposer à la réforme des retraites : celle-ci serait illégitime car le candidat Nicolas Sarkozy s'était engagé, devant les Français, à ne pas revenir sur l'âge légal de départ à 60 ans. Jeudi dernier, sur le plateau de l'émission « A vous de juger », sur France 2, la première secrétaire du Parti socialiste, Martine Aubry, a clairement soutenu cette thèse : « Le président de la République est d'autant plus lourdement responsable de l'étouffement démocratique du pays qu'il a dit, pendant la campagne présidentielle et encore un an après : "Je ne toucherai pas à la retraite à 60 ans car je n'ai pas reçu ce mandat des Français." »
Sur la forme, la numéro un du PS a doublement raison. D'abord parce que le chef de l'Etat a lui-même explicitement admis être lié par son projet présidentiel. Invité de RTL le 27 mai 2008 et interrogé sur l'éventualité d'un report de l'âge légal, il explique ainsi son refus : « Je ne le ferai pas pour un certain nombre de raisons et la première, c'est que je n'en ai pas parlé pendant ma campagne présidentielle, ce n'est pas un engagement que j'ai pris pendant ma campagne, je n'ai donc pas de mandat pour faire cela, et ça compte pour moi. » Ensuite, Nicolas Sarkozy n'ayant jamais voulu théoriser la rupture programmatique entraînée par la crise financière, l'opinion peut légitimement considérer que les promesses électorales sont toujours valables.
Enoncée par le chef de l'Etat, endossée par le principal parti d'opposition, cette théorie très restrictive du mandat présidentiel révèle, sur le fond, une conception particulière de la démocratie. Elle n'est, en effet, pas bien éloignée de la notion de mandat impératif, qui est l'une des expressions les plus abouties de la souveraineté populaire. Par opposition au mandat représentatif, le mandat impératif fait de l'élu non pas le libre représentant de la nation tout entière mais le fidèle porte-parole de ses électeurs. Bien qu'il ait été idéalisé par le « Contrat social » (1762) de Jean-Jacques Rousseau - lequel en reconnaissait toutefois la limite pratique -, l'exercice du mandat impératif est généralement moins perçu comme la figure ultime d'une démocratie pure que comme un avatar totalitaire, d'ailleurs apanage des régimes communistes.
Aujourd'hui, c'est sous ce régime très encadré que sont exercés les mandats électifs en Corée du Nord, au Vietnam, en Chine et à Cuba. S'il n'a pas été en usage dans les anciens pays du bloc soviétique, il n'en a pas moins été, pendant plus d'un siècle, à compter de la Commune de Paris où il fut expérimenté en 1871, un modèle de l'idéologique communiste. « Karl Marx en fit la caractéristique de la suprématie des travailleurs, et l'éloge qu'il en fit le plaça au coeur de la construction institutionnelle dans la pensée communiste et, plus tard, dans la pratique politique », lit-on dans un rapport de la « Commission de Venise », commission pour la démocratie par le droit, émanation du Conseil de l'Europe.
Cette notion de mandat impératif est si contraire à l'esprit des démocraties occidentales qu'elle est explicitement rejetée par plusieurs Constitutions européennes, dont celles de l'Italie, de l'Espagne, de l'Allemagne (en ce qui concerne le Bundestag) et… de la France. L'article 27 de la loi fondamentale de la V e République énonce que « tout mandat impératif est nul ». Par rupture avec la pratique des états généraux de l'Ancien Régime, le mandat représentatif est, depuis l'origine, consubstantiel à la République française.
Bien sûr, le débat concerne surtout le mandat parlementaire, bien moins le mandat présidentiel, dont celui qui l'exerce est traditionnellement élu sur un projet. Bien sûr, ni Nicolas Sarkozy, ni Martine Aubry, ni les nombreux responsables politiques qui dénient au président élu le droit de sortir de son projet n'envisagent de changer la nature de notre démocratie représentative. Mais, martelée à l'envi comme un droit de la souveraineté populaire, l'obligation de s'en tenir à sa feuille de route finit par changer la pratique du pouvoir. Nous sommes entrés dans une démocratie contractuelle, où l'électeur n'attend plus de l'élu qu'il fasse ce qui lui semble le meilleur pour le pays, mais ce pourquoi il a été choisi, tout cela et rien que cela. Cette conception de l'élection comme contrat explique que l'opinion puisse, aujourd'hui même, se sentir fondée à dénier toute légitimité au vote, par le Sénat, du projet de loi de réforme des retraites. A l'évidence, la souveraineté populaire prévaut, dans les esprits, sur la souveraineté nationale. Ce phénomène trouve sa source dans une double crise, de méfiance et de défiance.
La méfiance est celle que nourrit, non sans raison, la société française, de même que nombre de sociétés européennes, à l'égard de l'efficacité de l'action politique. En raison de la crise financière, Nicolas Sarkozy fait, comme ses prédécesseurs, la cruelle expérience des limites de la volonté politique en économie mondialisée. La défiance est alimentée par le souvenir encore vif de ruptures trop brutales des engagements pris : la représentation politique n'a pas fini de payer le prix du tournant de la rigueur immédiatement consécutif à l'élection de Jacques Chirac en 1995.
Cependant, les bases du nouveau contrat démocratique ont été posées il y a une trentaine d'années, lorsque, candidat à la présidence de la République, François Mitterrand s'était engagé auprès des Français à mettre en oeuvre 110 propositions, liste inédite de précision, vérifiable et sanctionnable. Derrière le refus du tournant économique de 1983, comme derrière le rejet du recul de l'âge légal de la retraite en 2010, c'est toute la question de l'habilitation à gouverner qui est en jeu. Pour ne plus exposer l'opinion à tant de déconvenues, sans doute faudrait-il expliquer aux Français, en 2012, qu'une élection présidentielle n'est pas un contrat indépassable.

AAA (triple A)

Il ne faut pas confondre avec un autre sigle approchant qui comporte cinq « A » bien qu’il s’agisse aussi d’excellence.
Le sigle AAAAA signifie Association amicale d'amateurs d'andouillettes authentiques. Ce label a été créé dans les années 1975 par les 5 plus grands journalistes gastronomiques de l'époque qui en avaient assez de manger n'importe quoi…. (le) jury …remet un diplôme a l'artisan qui, par son travail, sa propreté et le goût de son produit, le mérite. Ce diplôme n'est obtenu que pour 2 années de validité afin que l'artisan ne s'endorme pas sur ses lauriers (in http://www.aftouch-cuisine.com/images/ janvier 2009)
Dans la Finance, l’excellence est notée «  trois A ». Ce qui ne réduit pas le mérite.
« Triple A » en anglais, a exactement le même sens qu’en Français « triple A »….et çà veut dire « vachement bien », ou « top ». Une obligation « triple A », c’est la version Finance d’une très bonne andouillette.
La vraie différence entre l’anglais et le français tient dans la prononciation. Si vous voulez faire initié, ne vous trompez pas et ne dites jamais « trip’l Ah » à la française, dites « trippppeule éï ». Accents US ou UK, peu importe, mais évitez les autres, çà fait juste rigolo.
Noter que « AAA » est bien meilleur que « A+ », lequel pourrait bien avoir le même sens que le « A+ » de tous les jours. « Salut ! On se quitte ! Et on se reverra dans quelques temps ! » . Passer de AAA à A+, d’un seul coup ce n’est pas une simple rétrogradation, c’est une dégradation sur le front des troupes avec arrachage des médailles. C’est dire que « A+ » n’est pas une note terrible. C’est quand même mieux que « BBB ». Pour le coup passer directement de AAA à BB, est une sorte de communiqué sur une faillite annoncée. Les chances de se relever sont minces. Vous vous reporterez vers l’entrée « notation » pour tout savoir sur les différentes catégories de notation et le processus d’attribution.
Donc, « AAA » c’est top ! Enfin…çà devrait l’être ! Malheureusement, il y a des ratés dans la machine à distribuer les notes. La crise en 2008 s’est abondamment nourrie de créances AAA, devenue pourries, du jour au lendemain. (Voir cette entrée)
Pourtant, nous autres français pouvons être fiers
«  Cocorico...: l'Etat français est noté AAA, la meilleure note possible, aucun risque de faillite. ». Comme l’Allemagne ! Même note !  Selon certains auteurs, l’explication est simple : « la France bénéficie d'un généreux donateur...le contribuable » p24 Axel de Tarlé, Petit manuel éconoclaste, Jc lattes 01/ 2009. C’est pourtant un peu court : l’Islande qui a aussi des contribuables est dans les choux en matière de notation !!! Et puis, il y a des Agences de notation qui aiment faire les audacieuses pour montrer qu’elles savent parler de l’avenir : une agence chinoise a dégradé la France de AAA à AA+ !!! Il suffira d’attendre un peu et les Etats-Unis devraient suivre !!!

Crise financière : le catalyseur de l’euro

Alors que des réformes sont en cours dans les pays de l’eurozone les plus touches par la crise financière, les eurosceptiques affirment que c’est la crise et non l’euro qui a déclenché les changements. Mais étant donné les épisodes européens précédents, on peut fortement douter que sans l’euro, la crise seule aurait fourni l’énergie nécessaire aux réformes.
PARIS – En 2000, peu après le lancement de l’euro, j’ai écrit un livre dans lequel  je soutenais que tous les pays qui adopteraient la monnaie commune devraient être obligés d’une façon ou d’une autre à mettre en place des réformes structurelles. Où en sommes-nous dix ans après ?
Étonnamment, le premier pays à entreprendre ces réformes fut l’Allemagne. Grâce à un environnement favorable aux entreprises exportatrices et surtout à une discipline salariale, l’Allemagne a commencé à afficher une balance des paiements fortement excédentaire. Cette tendance a pris aujourd’hui une ampleur dramatique et permet de soutenir la croissance économique allemande et le taux de chômage le plus faible d’Europe.
L’histoire est bien différente dans les autres pays de la zone euro. Les PIIGS (Portugal, Italie, Irlande, Grèce et Espagne) ont grandement bénéficié de l’euro grâce non seulement au retrait des barrières commerciales liées à la monnaie mais aussi parce que leurs taux d’intérêt ont chuté à des niveaux impensables à l’époque d’avant l’euro.
En outre, et parce que ces pays n’avaient plus de contraintes de compte courant, ils ont pu dépenser au delà de leurs moyens sans aucun dommage immédiat apparent pour leurs économies. Ce coup de fouet artificiel donné à leur croissance économique ne les a pas encouragé à accélérer la mise en place de réformes impopulaires dans l’esprit de l’agenda du Lisbonne de l’Union Européenne.
Puis vint la crise globale. Pendant cette période (2007-2009), l’utilité de l’euro et la résilience de la zone euro furent bienvenues partout dans le monde. Les problèmes ne sont apparus qu’au moment de la sortie de la crise.
L’ampleur des dettes publiques, qui ont gonflés pendant la crise dans de nombreux pays et les écarts grandissants de compétitivité entre les états membres ont commencé à inquiéter les marchés. Certains investisseurs, dubitatifs quant à la viabilité de la dette de certains pays, ont commencé à s’inquiéter de la viabilité de l’euro lui-même.
Les réactions face à cette situation délicate ne se sont pas faites attendre. Une rapide et impressionnante mobilisation des ressources s’est produite au niveau Européen. Et le président de l’Union Européenne, Herman van Rompuy, travaille à l’établissement d’un cadre pour une meilleure surveillance, prévention et résolution en matière budgétaire. Comme l’avait fait remarquer l’un des pères fondateurs de l’intégration européenne, Jean Monnet, dans ses mémoires il y a 35 ans, « la construction européenne progresse pendant les crises, et elle sera constituée de la somme des solutions apportées pour les surmonter. »
Personne ne peut nier que des réformes structurelles sont en marche dans tous les pays de la zone euro frappés par la crise. La réforme est soudain devenue une impérieuse obligation, si ce n’est – compte tenu des pressions des marchés financiers – une question de survie.
Prenons l’exemple de la Grèce, le pays de la zone euro traversant les complications les plus délicates. Les réformes de son marché du travail, de son système de pensions et celles en cours ou prévues dans de nombreux secteurs et professions – tous générateurs d’énormes réserves pour une croissance renforcée, et donc, de l’espoir – reflètent un profond changement dans la perception de l’opinion publique des besoins du pays à long terme. Malgré le malaise social endémique, une grande majorité des Grecs admet en effet le besoin de changement et ne s’y oppose pas.
Les eurosceptiques diront que ce n’est pas l’euro mais bien la crise elle-même qui est le catalyseur des réformes. A l’évidence, l’euro seul n’a pas été l’unique déclencheur. Mais, compte tenu de l’expérience européenne passée, il y a de sérieuses raisons pour douter que, en l’absence de l’euro, la crise seule aurait donné l’impulsion nécessaire.
Avant l’euro, un pays confronté à une crise des finances publiques aurait été entrainé dans suite d’événements prévisibles et sans espoir : dévaluation de la monnaie, suivie d’une inflation qui aurait allégé le poids de la dette publique. Il n’aura pas fallu longtemps pour que les affaires reprennent leur cours habituel, comme d’habitude, sans réelle réforme structurelle. Combien de crises grecques auront finalement ouvert la voie à la crise à laquelle la Grèce fait face aujourd’hui ?
La dévaluation concurrentielle, appelée de leurs voux par les sceptiques, doit être cette fois-ci évitée. Les membres de la zone euro confrontés à une perte de compétitivité ne peuvent plus se permettre de reculer sur les réformes difficiles mais nécessaires par une « bidouille » monétaire qui ne fait que déplacer le fardeau sur les épaules de leurs partenaires commerciaux : comme toujours, les politiques protectionnistes récompensent le laxisme et pénalisent la vertu.
Pour ce qui est des réformes structurelles en cours ou prévues, la question la plus importante n’est pas tant de savoir si c’est l’euro, la crise ou une combinaison des deux qui les a provoqué, mais si elles vont fonctionner. Il est évident qu’un échec impliquerait des coûts politiques que les dirigeants tenteront d’éviter à tout prix. Ils ont déjà démontré une remarquable détermination, avec des raisons d’être optimiste sur le fait que cette fois-ci, en effet, les choses seront effectivement différentes.

Nicolas Sarkozy consulte François Bayrou

Il l'avait déjà rencontré à trois reprises ces derniers mois, deux fois en tête à tête et une fois dans sa circonscription. Comme nous le révélions hier sur notre site Internet, Nicolas Sarkozy s'est une nouvelle fois entretenu hier avec François Bayrou à l'Elysée. Un rendez-vous à l'initiative du chef de l'Etat, assure-t-on sans l'entourage du leader centriste, axé sur la situation sociale et les retraites (François Bayrou, qui fustige le report de la deuxième borne à 67 ans, l'a appelé à faire de nouveaux « gestes »), mais aussi sur le remaniement à venir. Le chef de l'Etat rêve de faire rentrer le centriste, qui a recentré son discours, dans le giron présidentiel. Les proches du président du Modem, eux, assurent que cela n'aurait « aucun sens » avant la présidentielle de 2012. 

IL EST VRAI QU'EN CAMPAGNE ON A TOUJOURS BESOIN D'UN ÂNE.

La gaffe de Hamon, le flou du PS

On comprend l'embarras des dirigeants socialistes. En plaidant ouvertement pour une renégociation de l'allongement de la durée de cotisation, Benoît Hamon a jeté le trouble sur la lisibilité et la crédibilité de la position du PS sur les retraites. Alors qu'il en est le porte-parole ! C'est comme si Frédéric Lefebvre demandait de revenir sur les barrières d'âge inscrites dans le projet du gouvernement…

Il est commode de juger simplement « regrettable » la sortie de Hamon, mardi sur RTL, comme l'a fait la députée Marisol Touraine, auteure du projet PS. Il est facile de reprocher à ce proche d'Henri Emmanuelli de vouloir faire fructifier son capital personnel à la gauche du PS. Bref, il est plus simple de pointer une gaffe que de s'interroger sur la signification et la portée d'une telle position, plus proche d'Olivier Besancenot que de Dominique Strauss-Kahn.

Si la position du PS avait été énoncée avec plus de clarté, le porte-parole du parti n'aurait pas pu s'en démarquer officiellement.

Sur les huit pages du projet en faveur d'un « système universel et personnalisé », adopté le 18 mai, il est glissé d'une simple phrase : « Jusqu'à 2020, des dispositions sont prévues concernant la durée de cotisation. » Avant d'envisager, au conditionnel et de manière restrictive, un nouvel allongement ultérieur. Autrement dit, le PS entérine le passage aux 41,5 ans de cotisation en 2020 prévu par la loi de Fillon de 2003, et qu'il avait alors promis de corriger. C'est un ralliement important mais pas suffisamment assumé. Même si, la semaine dernière dans « A vous de juger », Martine Aubry a confirmé prendre acte de ces 41,5 ans. Benoît Hamon s'est engouffré dans cette timidité pour faire entendre sa singularité.

Cette timidité s'explique aussi par la volonté du PS d'apparaître en phase avec la contestation sociale. Et dans les cortèges de rue, il est plus facile d'être accueilli en défendant le symbole du droit au départ à 60 ans, qu'en avouant qu'une retraite à taux plein ne sera pas envisageable à cet âge. Là encore, Hamon n'a fait que s'appuyer sur l'engagement de Martine Aubry, sur France 2, d'ouvrir une vraie négociation de six mois avec les syndicats. D'autant que la première secrétaire du PS n'a pas précisé si l'allongement de la durée de cotisation faisait partie ou non des sujets à négocier. Ce qui supposerait des financements supplémentaires, alors que le projet prévoit déjà des prélèvements nouveaux. 


HAMON A UNE GRANDE GUEULE MAIS LES IDÉES COURTES

Royaume-Uni : 500.000 fonctionnaires en moins

• L'âge de la retraite est repoussé à 66 ans • Près d'un demi-million d'emplois supprimés dans la fonction publique • La TVA relevée de 2,5 points, à 20 % • Les prestations sociales sérieusement revues à la baisse

George Osborne, le chancelier de l'Echiquier britannique, a maintenu hier tous les objectifs de rééquilibrage des comptes publics du Royaume-Uni d'ici à 2015. Concrètement, ce sont 81 milliards de livres d'économies budgétaires conjuguées à une hausse des impôts de 29 milliards de livres qui vont ramener le déficit budgétaire britannique de 10,1% du PIB cette année à 1,1% en 2015. C'est le plan de consolidation budgétaire le plus violent en Europe et qui ne peut se comparer qu'au plan de rigueur irlandais. Face à cette « purge » qui va affecter l'économie, les critiques ne se sont pas fait attendre. « Ce n'est pas une revue des dépenses publiques mais un massacre », s'est indigné le leader du syndicat Unite, un des principaux du pays, tandis qu'Alan Johnson, le nouveau « shadow chancelor » travailliste, a estimé que le gouvernement « prenait un pari inconscient avec la vie des gens ». Cependant , pour le jeune ministre des Finances, qui a une nouvelle fois fustigé l'état des comptes publics dont il a hérité du Labour, il s'agit de restaurer « de la décence » financière. « C'est un chemin difficile mais il conduit à un futur meilleur », a-t-il déclaré. Même si Bob Crow, le représentant du syndicat du rail RMT, a expliqué que les syndicats anglais devraient s'inspirer de leurs homologues français, les syndicats n'ont encore engagé aucune action de protestation d'ampleur.Une partie de la droite estime que le gouvernement de coalition de David Cameron ne met pas assez l'accent sur la croissance. George Osborne a répliqué que 30 milliards de livres seraient investis dans les infrastructures de transports, soit plus que pendant les quatre dernières années, et que plusieurs grands projets d'« économie verte » verraient le jour.

Retraites : Nicolas Sarkozy hausse le ton, les syndicats poursuivent le bras de fer

« Je mènerai la réforme jusqu'au bout », déclare le chef de l'Etat, alors que les déblocages de dépôts de carburant se poursuivent. Le Sénat devait faire un geste symbolique en direction de la CFDT en évoquant une réflexion sur la retraite par points. Pas de quoi changer la position du syndicat.

 

La pagaille perturbe le pays à la veille des vacances de la Toussaint, Nicolas Sarkozy n'entend pas pour autant lâcher du lest. Au contraire, le chef de l'Etat a haussé le ton hier, en ordonnant à nouveau le déblocage des dépôts de carburant. Et en refusant tout retrait de la réforme : « Je mènerai jusqu'au bout la réforme des retraites, car c'est mon devoir », a-t-il martelé lors du Conseil des ministres. Faute d'avoir vu la mobilisation s'essouffler, l'exécutif espère désormais que les images d'une France empêchée de circuler contribueront à changer la nature du mouvement, et à exaspérer l'opinion.  En attendant que cela se perçoive dans les sondages, les responsables de la majorité se sont relayés toute la journée pour expliquer qu'il en allait de « l'intérêt général » (François Fillon), que le gouvernement avait déjà beaucoup bougé sur le texte de loi (Luc Chatel), et que la majorité restait nettement plus unie sur la question que le PS (Jean-François Copé). La gauche sénatoriale a solennellement demandé une suspension des débats : Eric Woerth a répondu par un « non » sans appel.
L'exécutif continue de parier sur une adoption définitive du texte dans les jours qui viennent (une intervention dans la foulée du chef de l'Etat ne semble pas totalement exclue) et sur l'amélioration de la situation dans les stations-service par la levée des blocages et l'importation de carburant.

Portes de sortie

Hier, Jean-Louis Borloo, en charge de l'Energie, estimait que la situation était à peu près identique à celle de la veille : environ 3.200 stations étaient à sec et 1.700 en difficulté sur un produit, sur 12.300. Si quelques dépôts ont été débloqués (Donges, Caen..), le gouvernement se garde de fixer une date pour le retour à la normale. Selon les distributeurs, la pénurie ne sera pas résorbée pour les départs en vacances.
Cette fermeté peut-elle payer ? C'est la grande question des jours à venir, alors que les syndicats veulent continuer le bras de fer (lire cicontre). L'exécutif semble toutefois attentif à ménager des portes de sortie honorables pour les confédérations. C'est notamment l'objectif des informations que distille l'Elysée pour une fin de quinquennat plus sociale après le remaniement de novembre. L'emploi des jeunes et l'industrie seraient alors mis sur la table.

« Réflexion nationale »

Le gouvernement commence à poser les jalons de la reprise du dialogue. Une fois la loi votée, « il y a des mesures réglementaires qui devront faire l'objet d'une concertation avec les partenaires sociaux », a souligné François Fillon. Dans l'immédiat, le texte ne sera modifié qu'à la marge au Sénat. Un amendement présenté par la droite et le centre propose une « réflexion nationale », à partir de 2014, sur une « réforme systémique » des retraites. Il devait être voté la nuit dernière ou aujourd'hui. Parmi les « thèmes » de cette réflexion, « la mise en place d'un régime universel par points ». Un sujet cher aux sénateurs et… à la CFDT, seul syndicat qui s'est prononcé en faveur d'un régime par points. Vu le contexte, ce geste, qui n'engage à rien, est peu susceptible de calmer l'opposition de la CFDT à la réforme. La centrale demande qu'on gèle le décalage de l'âge de la retraite sans décote à 65 ans, ce dont il n'est pas question.