TOUT EST DIT

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jeudi 14 octobre 2010

Manif de lycéens: des profs en grève pour critiquer la police

Une dizaine de professeurs d'un lycée de Besançon ont débrayé jeudi pour protester contre le comportement de la police envers leurs élèves qui manifestaient contre la réforme des retraites, a-t-on appris auprès du SGEN-CFDT, du SNES-FSU et du rectorat de Besançon.

LA LIE DES ÉDUCATEURS EUROPÉENS SE LIGUENT AVEC LEURS ÉLÈVES EN VUE D'ENCOURAGER LEUR FAINÉANTISE.

Le culot de Ségolène



Manifestations : les chiffres des médias inférieurs à ceux de la police


Combien de manifestants étaient dans les rues mardi contre la réforme des retraites ? 3,5 millions, comme l'affirment les syndicats ? 1,230 million, comme l'annonce le ? Ou nettement moins, comme le laissent penser les comptages réalisés par plusieurs médias ?
France-Soir, mais aussi le site Mediapart ou encore plusieurs quotidiens régionaux ont réalise leurs propres comptages.
Et tous concluent à des chiffres inférieurs aux précédentes estimations. Ainsi, à Paris, où les syndicats annoncent 330 000 manifestants et la police 89 000, France-Soir arrive à un maximum de 80 330 personnes au plus fort du défilé. Le quotidien s'appuie sur le logiciel développé par une société espagnole qui permet de comptabiliser un à un les manifestants photographiés en hauteur (ici, depuis la Tour Montparnasse).
De son côté, Médiapart, qui avait dépêché huit journalistes pour comptabiliser «à l'ancienne» les manifestants parisien, estime qu'ils étaient 76 000 ! Peu suspect de sympathie envers le gouvernement, le site d'Edwy Plenel conclut que «les chiffres évoqués par les syndicats sont largement surestimés».
A Saint-Etienne, le Progrès s'est livré au même exercice et le résultat confirme également cette tendance. Là où les syndicats annoncent 48 000 manifestants, la police en compte 11 500 et le journal 11 300.
A Marseille, enfin, où la fourchette du nombre de manifestants va de 230 000 selon les organisations salariales à 24 500 selon la police, six journalistes de médias locaux (d'une chaîne de télévision, de France Bleu et des correspondants de l'AFP) ont passé les cortèges au crible. Résultat : une estimation comprise entre 16 860 et 21 690 manifestants. Prudente, l'AFP explique que cela «ne saurait constituer un chiffre-référence, étant donné le caractère inédit et totalement expérimental de l'entreprise»...


CELA PROUVE BIEN QUE LES SYNDICATS MANIPULENT LES CHIFFRES À LEUR AVANTAGE.THIBAULT ARRÊTE TA CROISADE ET VA CHIER DANS TA CAISSE.
Un homme respectable ne s'adonnerait pas à de telles bassesses.
c'est donc qu'il y a volonté de nuire.

INTERVIEW Mariage La Poste - CDC, augmentation de capital d'Areva, impôts, participations de l'Etat : Christine Lagarde fait le point

Christine Lagarde, ministre de l'Économie, dévoile à "La Tribune" le dispositif retenu pour l'opération La Poste - Caisse des dépôts. Garante des intérêts patrimoniaux de l'État actionnaire, elle livre le rapport 2010 des entreprises dans lesquelles l'État détient une participation. Une année difficile : les dividendes perçus par l'État ont chuté de 23,6 % alors que les bénéfices des entreprises publiques ont fondu de 23,6 milliards à 7,4 milliards d'euros entre 2008 et 2009.
 La Tribune - Quel a été l'impact de la crise en 2009 pour l'Etat actionnaire ?
- Il a été très fort à double titre : d'abord, si on prend l'ensemble du portefeuille en consolidé, on constate une baisse du chiffre d'affaires, une diminution des dividendes et une réduction de la taille complète du portefeuille ; nous n'avons pas procédé à des opérations de cessions, alors qu'habituellement, sur un plan budgétaire on prévoit chaque année une provision de 5 milliards d'euros de cessions d'actifs. En fait, pour résumer, l'exercice 2009 a été marqué par une gestion de prudence, de soutien, avec des résultats que l'on sait générés par la crise.
- Les dividendes perçus par l'Etat actionnaire reculent de 26% :  vous vous attendiez à une telle baisse ?
- Non, mais qui s'attendait à la crise ? Comme les autres actionnaires, on a été frappé par la brutalité de la crise, et ça s'est ressenti sur les distributions de dividendes.
- Comment expliquez-vous la forte hausse de l'endettement des entreprises publiques ?
- On a soutenu des entreprises dans des secteurs particulièrement touchés qui étaient victimes de difficulté de refinancement. Rien que dans le secteur automobile, l'Etat a injecté plus de 6 milliards d'euros dont 3 chez Renault. Autre raison de cette augmentation de la dette, les entreprises publiques ont procédé à des investissements et des acquisitions par croissance externe.

- La filière automobile a perdu beaucoup d'emplois en France ces dernières années. Le gouvernement avec les Etats généraux de l'industrie et l'aide financière aux constructeurs a-t-il inversé ce mouvement de désindustrialisation?
- Le secteur automobile était massivement en surcapacité. L'avenir le dira. Je n'ai pas envie de donner un jugement définitif pour deux raisons : la France a des groupes de dimension mondiale qui ont vocation à fabriquer et à vendre en France mais qui ne produiront pas probablement dans les cinq années qui viennent de la même façon qu'ils ont produit dans les cinq dernières années. Le mode de fabrication va évoluer.

- Pourtant en Allemagne, les usines tournent à plein régime contrairement à celles en France...

- Le positionnement est différent mais cela n'a pas empêché les Allemands d'externaliser considérablement. Les constructeurs allemands ne sont pas forcément allés s'installer dans des pays lointains mais des pays émergents de proximité. Si vous regardez le mode de fabrication de certains modèles emblématiques, vous en avez à peu près 80 % de la fabrication située hors Allemagne. Mais le morceau de valeur ajoutée critique reste en Allemagne.

- Quelles seront les modalités d'entrée de la Caisse des Dépôts au capital de La Poste ?
- Le processus se termine. Il y a quelques semaines, j'ai trouvé un accord de principe avec la direction générale de la Caisse des Dépôts. J'espère que la Commission de surveillance l'approuvera et que la Commission des participations et transferts le jugera approprié. Les modalités de fixation de la valeur ont été justement définies puisqu'elles prévoient une valeur globale de 4,3 milliards d'euros payable en deux fois en fonction de la réalisation du plan stratégique. Elles prévoient également un complément de valorisation qui pourrait aller jusqu'à 700 millions d'euros si les prévisions du business plan sont dépassées, ce qui porterait la valorisation de la Poste à 5 milliards d'euros. La Caisse des Dépôts disposera de 26,32% du capital de La Poste et de trois administrateurs. Un pacte d'actionnaire liera l'Etat et la Caisse des Dépôts. Nous souhaitons tous les deux être associés au suivi du plan stratégique de la Poste et à son contrôle.
- Avez-vous un calendrier plus précis de l'augmentation de capital d'Areva ?
- Avant la fin de l'année. Les négociations continuent. Nous étudions par ailleurs une proposition d'EDF qui souhaite augmenter sa participation au capital. C'est une option. Tout n'est pas encore stabilisé ni en termes de prix, ni en termes de calendrier.
- Avez-vous des inquiétudes d'actionnaires sur le dossier difficile entre EDF et Constellation ?
- Ils sont dans une phase de négociations qui n'est pas évidente et dans laquelle la communication constitue une dimension non négligeable. Les autorités françaises regardent le dossier de près.
- Jean-Paul Herteman à la tête du groupe Safran a-t-il toutes les chances de se succéder ?
- Il a fait un très bon job. Ce groupe fait partie des satisfactions que je peux avoir au titre de l'Etat actionnaire ambitieux au niveau industriel : de belles opérations de croissance organique et de croissance externe. C'est un beau travail.

- Avec la nomination récente d'un commissaire aux participations de l'Etat, le rôle de l'Etat actionnaire a-t-il changé?
Oui, l'idée est d'étoffer le rapport actionnaire- entreprise publique. Jusqu'à présent la gestion exercée par l'Etat était essentiellement patrimoniale : on était un actionnaire avisé, attentif à la valorisation du portefeuille et aux évolutions stratégiques notamment des grandes opérations d'ordre patrimoniale. On a souhaité élargir le rôle de l'actionnaire en introduisant de manière beaucoup plus nette le regard stratégique, qui s'exerce désormais avec un double prisme : d'une part le renforcement des positions dans une logique de filières et d'autre part, un contrôle plus important sur la façon dont la valeur et les emplois se créent. C'est ainsi que je rencontre, avec mes collègues compétents sectoriellement, chacun des patrons des grands groupes. Sur une quinzaine, j'en ai déjà vu plus de la moitié, et je les interroge sur leur stratégie, leurs projets d'investissements ...

- Quelle est la place du territoire français dans la stratégie des chefs d'entreprises publiques ?
- Je leur ai écrit au mois de juillet et voilà ce qu'ils m'ont répondu. Ils considèrent que l'investissement des entreprises publiques sur le territoire français va augmenter de 14% entre 2009 et 2010. De même ces entreprises ont fait progresser de 4% leur valeur ajoutée entre 2008 et 2009 dans l'Hexagone. Enfin, autre chiffre intéressant, leur activité de recherche et développement toujours réalisée sur le territoire français a progressé entre 2008 et 2009 de 19%. Non seulement ce chiffre montre que nous avons des entreprises bien situées dans la chaîne de valeur au niveau de la R&D mais il me donne aussi un argument supplémentaire pour aller voir mes amis parlementaires en leur disant de ne pas triturer le crédit impôt recherche, qui est manifestement un des outils utilisés par les entreprises pour localiser sur le territoire français l'un des morceaux de la chaîne de valeur le plus critique

- Vous voulez aussi promouvoir les femmes dans les entreprises publiques...
- Oui, je me suis en effet ému du nombre très limité de femmes administrateurs dans l'ensemble des sociétés publiques. Or cela fait aussi partie de la façon dont on conçoit le rôle de l'Etat actionnaire. On a donc constitué depuis près d'un an un vivier de femmes susceptibles d'être administrateurs, soit parce qu'elles se sont exprimées sur le sujet et qu'elles ont fait valoir qu'elles étaient parfaitement légitimes, soit parce que nous les avons déjà identifiées, soit encore parce qu'elles siègent déjà dans des conseils d'administration. Aujourd'hui, cette écurie compte une soixantaine de femmes.
- Partagez-vous l'analyse faite par François Baroin, selon qui le bouclier fiscal est devenu " un symbole d'injustice" ?
- Si vous regardez le bouclier en technique fiscale, c'est un mécanisme de plafonnement qui a toute sa légitimité s'il est utilisé sans abus, sans excès. La fiscalité ne doit pas être confiscatoire. Ceci étant posé, le Président de la République l'a indiqué mardi aux parlementaires, le projet consiste en 2011, une fois passée la loi de finances, à se poser calmement la question de savoir comment on maintient la compétitivité de la France dans un paysage fiscal déséquilibré. L'idée, c'est d'essayer de rééquilibrer, vis-à-vis notamment de nos partenaires allemands.
- Et donc de retoucher la fiscalité du patrimoine, ou aussi l'impôt sur le revenu ?
- Il faut regarder en profondeur la fiscalité du patrimoine, tous les éléments. Le paysage est ouvert, l'horizon est large. Il faut regarder quels objectifs on a, sur le plan économique et sur le plan social, et voir comment on redessine, quelle assiette on prend... Mais je ne peux pas vous donner le détail d'une réforme fiscale qui va se discuter pendant la première moitié de l'année 2011.





Besancenot appelle à "un nouveau Mai 68"

Olivier Besancenot (NPA) a appelé jeudi à "un nouveau Mai 68", jugeant que "pour faire échec à ce gouvernement qui pratique le mépris et la répression" face aux manifestants opposés à la réforme des retraites, "il faut être plus fort qu'en 1995 ou en 2003".
"Derrière la réforme des retraites s'engouffre un profond ras le bol de Sarkozy et de son gouvernement, de sa politique qui cogne sans cesse sur les salariés, les catégories modestes de la population, qui détruit le services publics et réserve aux plus riches le bouclier fiscal, les exonérations et cadeaux fiscaux", écrit le porte-parole du NPA dans un communiqué intitulé "pour un nouveau Mai 68".
Soulignant que "depuis le 12 octobre et ses 3,5 millions de manifestants", "la grève a été reconduite à la SNCF, la RATP, les raffineries et les ports" et que "les jeunes, lycéens et étudiants, se mobilisent massivement", il affirme qu'une "révolte globale est en marche".
"Pour faire échec à ce gouvernement qui pratique le mépris et la répression pour empêcher la jonction entre les travailleurs et la jeunesse, les faire taire, il faut être plus fort qu'en 1995 ou en 2003. C'est un Mai 68 aux couleurs du XXIe siècle qu'il nous faut", conclut-il.

CHICHE CONNARD !!!

Le gouvernement autoriserait l'ouverture des stocks de réserve de carburant

Le gouvernement français va autoriser l'ouverture des stocks de réserve et l'importation de carburant pour les transporteurs routiers, a annoncé jeudi 14 octobre la Fédération nationale des transporteurs routiers (FNTR). La FNTR a demandé au ministère de l'industrie un déblocage prioritaire de ces stocks pour faire face à des difficultés d'apprivisionnement en raison du mouvement contre la réforme des retraites dans le secteur des raffineries. "Le gouvernement va autoriser l'importation de carburant [et] la possibilité d'utiliser les stocks de réserve, qui ne sont pas à proprement parler les stocks stratégiques, mais une fraction de ces stocks", a dit à Reuters Nicolas Paulissen, délégué général adjoint de la FNTR. Les stocks de réserve correspondent à onze jours de consommation en France, selon M. Paulissen.
 
"Depuis quelques jours, les entreprises de transport routier sont confrontées à des difficultés d'approvisionnement en carburant dues à la raréfaction du gazole", explique la FNTR, qui fait valoir que la situation devient "sensible dans certaines zones" comme le Sud-Est, l'Alsace, la Franche-Comté et la Bretagne.
La FNTR a été rejointe dans l'après-midi par l'Union française des industries pétrolières (UFIP), qui a quant à elle demandé au gouvernement d'aller plus loin et d'autoriser graduellement le recours aux stocks stratégiques de pétrole et le déblocage des dépôts pétroliers.

ONZE RAFFINERIES SUR DOUZE TOUCHÉES
Le secrétaire d'Etat aux transports, Dominique Bussereau, a assuré dans la matinée sur LCI qu'"il n'y aura pas de pénurie d'essence à la pompe", malgré les grèves dans les raffineries. "On a fait le point avec Jean-Louis Borloo, avec le premier ministre et les collaborateurs du président de la République : nous avons ce qu'il faut pour au moins un mois" si les automobilistes ne font pas d'achats de précaution, a déclaré M. Bussereau. Il a plaidé pour que les automobilistes ne se ruent pas sur les stations-services afin d'éviter toute rupture de stocks de carburant.
Onze des douze raffineries françaises, représentant plus de 70 % des capacités du secteur, sont à l'arrêt ou en cours d'arrêt. Et parmi celles qui sont encore en service, certaines sont affectées par des grèves partielles et d'autres tournent au ralenti par manque de brut. La raffinerie du groupe PetroPlus à Reichstett est la dernière en date à rejoindre le mouvement.

La tentation gouvernementale d'Alain Juppé

Nicolas Sarkozy se rend jeudi à Bordeaux pour parler recherche et innovation. Mais son déplacement, à l'approche du remaniement, pourrait relancer les spéculations sur un retour du maire de la ville au gouvernement.

 Alain Juppé l'avait juré haut et fort, lui serait « un maire à plein-temps » et n'accepterait « aucune responsabilité » ministérielle. Il a changé son fusil d'épaule. L'ancien Premier ministre, qui accueille jeudi dans sa ville Nicolas Sarkozy pour un déplacement sur la recherche (1), a des fourmis dans les jambes. A l'étroit dans ses habits d'élu local - même s'il dit ne pas s'« ennuyer » -, celui que Jacques Chirac qualifiait de « meilleur d'entre nous » se verrait bien revenir au gouvernement à la faveur du prochain remaniement. Pas coûte que coûte, mais revenir quand même.

Oubliée la « Tentation de Venise », l'ouvrage dans lequel il avait confié penser à abandonner la politique. Depuis la rentrée, Alain Juppé se dit publiquement prêt à « servir » , à être « utile » à Nicolas Sarkozy « si des circonstances nationales faisaient que le président de la République avait besoin d'un certain nombre de responsables politiques ». Et, s'il garde sa liberté de parole, il se fait plus discret, déclinant désormais les demandes d'interview. « Pour ne pas rajouter à la confusion générale », explique un de ses fidèles.

« Qu'est-ce que j'irai faire dans le "Titanic" ? »

Parmi ses proches, certains l'ont mis en garde. A un an et demi de la présidentielle, rentrer au gouvernement serait à leurs yeux « une erreur ». « Ce n'est pas à sa dimension », soupire un député, qui veut croire que l'ancien Premier ministre « a toujours un destin ». Mais, pour Alain Juppé, qui avait décliné en début d'année la présidence de la Cour des comptes, c'est assez tentant. D'abord parce que, selon ce même parlementaire, « il est convaincu - il raisonne comme cela -qu'il peut avoir une utilité, au sens fonctionnel du terme ». Ensuite parce qu'il ferait ainsi son retour sur le devant de la scène nationale. Ce serait une occasion pour lui de redorer un blason terni par son passage à Matignon, où il s'est de son propre aveu « planté ». Une revanche, aussi, trois ans après avoir été contraint de renoncer à son portefeuille de ministre d'Etat à l'Ecologie dans la foulée de son échec aux législatives.
Mais l'homme, arguant avoir « passé le temps des strapontins », a posé ses conditions et fait monter les enchères. « Qu'est-ce que j'irai faire dans le "Titanic" ? », a-t-il récemment demandé au chef de l'Etat, qui n'a guère goûté la comparaison. Alain Juppé, dont le nom est cité aux Affaires étrangères, à la Défense ou à l'Environnement, veut un grand ministère et y avoir les mains libres. Autrement dit : que tout ne soit pas « téléguidé » par l'Elysée.

rien n'est acquis, mais rien n'est exclu non plus

Reste à savoir ce que décidera Nicolas Sarkozy, qui lui a refusé il y a un an un grand ministère de l'Education nationale, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche. Même si le maire de Bordeaux l'irrite, le président peut avoir intérêt à faire entrer au gouvernement des poids lourds de la majorité. Surtout les plus critiques. « Quand on est dans l'instabilité, on a besoin de sages. Il a besoin de gens qui lui apportent l'Etat », analyse Dominique de Villepin. Pour l'heure, rien n'est acquis, mais rien n'est exclu non plus. « Il n'y a eu aucune décision. Ce n'est pas encore le sujet », assure-t-on à l'Elysée.
Les relations entre Nicolas Sarkozy et Alain Juppé jeudi même à Bordeaux, comme les propos qu'ils tiendront, seront scrutés avec attention.
PIERRE-ALAIN FURBURY

Le commentaire politique de Christophe Barbier


http://videos.tf1.fr/infos/commentaire-politique-barbier/lci-le-commentaire-politique-de-christophe-barbier-du-14-octobre-6097880.html

Retraites : va-t-on vers une pénurie d'essence ?

Toucher à l'approvisionnement des Français en essence : une méthode destinée à mettre fortement la pression sur le gouvernement pour qu'il revienne sur la réforme des retraites. Au-delà des consignes des directions nationales des syndicats, qui hésitent à s'engager dans une voie qui pourrait leur coûter le soutien de l'opinion alors que les files d'attente s'allongent déjà dans les stations-service, les sections locales paraissent décidées à jouer de cette carte maîtresse.
"On va vers un blocage du pays, je vous le garantis, et ce sera la faute du gouvernement, qui n'a pas voulu discuter de la réforme avec les syndicats !" s'emporte Charles Foulard, de la CGT-Total et membre de la coordination du mouvement de grève sur le port de Marseille-Fos.

Car derrière la réforme des retraites, dockers et salariés des raffineries sont tous fortement inquiets pour l'avenir de leurs filiales respectives. Les premiers sont engagés dans un long bras de fer pour lutter contre la réforme portuaire, les seconds voient s'assombrir depuis des mois les perspectives des activités pétrolières en France, symbolisées par les turpitudes entourant l'avenir de la raffinerie Total de Dunkerque. Et pour tous, le projet de loi sur les retraites "est le bouchon qu'a fait sauter l'accumulation de la peur et des rancœurs, mêlant risques du chômage, conditions de travail et problèmes de salaires", résume-t-on à la Fédération Chimie Energie CFDT (FCE-CFDT).

LES APPROVISIONNEMENTS BLOQUÉS

Les syndicats hésitent à parler de coordination interprofessionnelle, mais les chiffres sont là : huit des douze raffineries françaises connaissent des procédures d'arrêt technique depuis le début de la semaine.

L'exemple le plus emblématique de cette "conjonction des luttes" concerne le port de Fos-Marseille, où des salariés bloquent depuis trois semaines les terminaux par lesquels transitent 40 % du pétrole brut importé en France. Ils entravent à eux seuls l'approvisionnement de la moitié des complexes pétroliers du pays : les pipelines reliant les quatre raffineries de l'étang de Berre, dans les Bouches-du-Rhône (Total, Esso, Lyondell-Basel et Ineos), celle de Total à Feyzin (près de Lyon) et celle de Petrolus à Reichstett (en Alsace), sont vides.

"A Reichstett, il n'y a eu qu'une heure de débrayage mardi [lors de la grève nationale]. Mais la raffinerie tourne actuellement au quart de sa capacité. Vendredi midi, tout s'arrêtera, car il n'y aura plus de brut", explique la FCE-CFDT, qui assure par ailleurs que les salariés ne sont pas mécontents que le mouvement "montre à quoi servent les raffineries, qui font tourner le pays mais dont tout le monde se fiche".

LE DRAPEAU DE LA PÉNURIE

Depuis mardi s'ajoute à cela, et pour les mêmes raisons, la grève reconductible engagée par les dockers de la Compagnie industrielle maritime du port du Havre. Ce dernier dessert trois raffineries de la Basse-Seine appartenant à Total, Esso et Petroplus : son blocage est, pour les syndicats, l'occasion d'agiter un peu plus le drapeau de la pénurie. Ces trois raffineries disposent cependant "des stocks pour fonctionner pendant encore deux semaines", commente Frédéric Plan, délégué général de la Fédération française des combustibles.

"De manière générale, les quelques problèmes actuels dans les stations-service viennent avant tout des mouvements de panique chez les consommateurs, qui se ruent sur les pompes en précaution. Mais autour de Marseille, les fournisseurs limitent également leur approvisionnement aux stations-service pour ne pas vider leurs dépôts de réserve trop rapidement", explique M. Plan. De quoi paralyser rapidement la France ? "On n'en est pas encore là, tempère-t-il en assurant que la situation est sérieuse, préoccupante, mais ne sera pas critique avant une dizaine de jours, dans le cadre d'un scénario catastrophe où rien ne bouge d'ici là."

Même son de cloche chez Jean-Louis Schilansky, de l'Union française des industries pétrolières : "La situation est sérieuse, mais c'est loin d'être la panique." Il précise cependant que le ministère de l'écologie et de l'énergie, avec qui il travaille tous les jours, est "préoccupé" et "surveille l'évolution de la situation sur toute la chaîne de production".

LES STOCKS STRATÉGIQUES EN QUESTION

Selon lui, les autorités décideront également "dans les prochains jours" de l'utilisation ou non des stocks stratégiques de sécurité, censés assurer quatre-vingt-dix jours de consommation en pétrole brut et/ou produits finis en France. Si ce dispositif de secours est mis en avant par l'Elysée pour désamorcer les craintes, il est également le signe que la situation est devenue problématique.

"En l'état actuel, les stations-service commenceront à être affectées la semaine prochaine, confirme Jean-Louis Schilansky. Les quatre raffineries qui continuent de fonctionner ne suffisent pas. A un moment ou un autre, il va bien falloir ouvrir les stocks de secours pouvant donner trois mois d'oxygène à tout le monde."

La Fédération Chimie Energie CFDT affirme de son côté que "les stocks de sécurité pour le pétrole brut sont déjà utilisés" : "Autour de l'étang de Berre, des salariés signalent que des approvisionnements arrivent de Manosque, où sont situés ces stocks." Contacté, le ministère de l'énergie a "formellement démenti" cette information, ne souhaitant pas commenter davantage le mouvement actuel de blocage des raffineries.

"De toute façon, s'il dégainent les stocks stratégiques à l'échelle nationale, les grévistes se mettront à bloquer en masse les dépôts de carburants : ça ne changera rien", commente-t-on à la FCE-CFDT, pour qui tout "ne fait que commencer".

Gérard Berliner

C'était l'interprète du tube «Louise», qui a marqué l'été 1982. Gérard Berliner est mort des suites d'une crise cardiaque, dans la nuit de mardi à mercredi, à l'âge de 54 ans. Demi-frère de Bruno Berliner, célèbre gangster des années 80 qui faisait partie du Gang des Postiches, l'artiste a été propulsé en tête des hit-parades par le parolier Frank Thomas (qui a écrit, entre autres, pour Joe Dassin, Claude François, Hugues Aufray.

Après «Louise», Gérard Berliner a assuré la première partie des concerts de Juliette Gréco et écrit d'autres chansons - qui n'ont cependant jamais connu autant de succès. Depuis quelques années, Berliner était apparu dans des séries télé et était monté sur scène pour raconter la vie de Victor Hugo dans un spectacle intitulé «Mon alter Hugo».

En sol mineur

Le concerto du bonheur en sol mineur. Sur l'air de El pueblo unido, une rafraîchissante gorgée d'air pur dans ce monde de brutes. Ce n'est pas si souvent qu'aux premières lueurs du petit matin nous essuyons quelques larmes d'émotion devant nos lucarnes d'ordinaire si impudiques. Les images venues du glacial désert salé d'Atacama sont le témoignage du soulagement de tout un peuple bouleversé. Trente-trois délivrances, comme autant d'accouchements par cette terre encore mal éclairée et repentie de son brutal et si prévisible ensevelissement. Renaissances euphoriques sur grand écran, émouvantes prières à la bienfaitrice providence pour ce salut inespéré, le spectacle était total. De la vraie télé réalité.

Mais la fête ne tire pas le rideau sur les difficultés des emmurés et l'euphorie partagée pendant des dizaines d'heures par tous les Chiliens, ne signifie pas la fin de leur solitude. Ils sont sortis debout, dopés par leur propre adrénaline et sans doute par quelque potion magique administrée pour les besoins du spectacle, mais le traumatisme de l'isolement sera durable et ne disparaîtra pas avec les propos enthousiastes de leur président. Ne soyons pas injustes en criant à la récupération c'est aussi le rôle d'un chef d'État que d'être présent dans la difficulté.

Il y a dans l'événement plus que la joie du retour à la surface et que l'immédiateté du nombre de caméras. Pendant deux longs mois, l'intelligence technique et l'intelligence du coeur se sont mobilisées dans le monde entier pour réussir la jonction des entrailles de la terre et de la lumière du ciel.

Plus qu'un coup ponctuel, le spectaculaire sauvetage atteste de notre capacité à valoriser nos compétences et nos savoir-faire en sciences techniques et en sciences humaines pour nous redonner des raisons d'espérer dans l'humanité. La sécurité dans les mines du Chili n'en sera sans doute pas améliorée, mais il y a derrière cette fin heureuse tout le talent des hommes à produire du positif quand il s'agit de travailler au progrès de l'humanité.

Michael J. Fox n’aurait jamais dû jouer dans Retour vers le Futur ! Lien vers vidéo

La nouvelle va faire bondir les fans de Retour vers le Futur, à l'occasion du 25e anniversaire de la saga ! Michael J. Fox, l’acteur américain qui incarne Marty Mc Fly dans la trilogie, n’est en effet pas celui qui a démarré le tournage.


Une vidéo, postée aujourd’hui par The Hollywood Reporter, montre en effet l’acteur Eric Stoltz jouant quelques scènes cultes du film dans le rôle de Marty McFly. 

« Michael J. Fox a toujours été le premier choix de Robert Zemeckis (le réalisateur) », rappelle toutefois Le Post, qui précise que celui-ci avait néanmoins décliné la proposition de la production à cause d’un planning trop chargé. C’est donc Stoltz qui avait été appelé à la rescousse.
Il a fait partie du tournage pendant cinq semaines avant d’être remercié. Les causes de ce revirement divergent selon les sources, rapporte Allociné. « Trop vieux pour être crédible en adolescent, ou pas dans le bon timing comique ».


Toujours est-il que Zemeckis a alors décidé de refaire appel Michael J. Fox qui, cette fois-ci, a accepté l’offre. Stoltz, malgré sa belle carrière par la suite, doit bien regretter cette époque ou il aurait pu remonter le temps en compagnie du doc Emmet Brown, dans une Delorean volante fonctionnant à l’uranium…

MINEURS CHILIENS – La remontée fantastique

69 jours passés sous terre mais le calvaire est enfin terminé ! Les tous premiers mineurs chiliens viennent à peine de revoir le jour que déjà tous les médias de la planète saluent leur retour à la surface. Avant les premières interviews, retour sur le fol épisode traversé par les 33 miraculés et qui pourrait les propulser au statut de héros

Petit à petit les mineurs regagnent la surface, ici la vidéo de la remontée du troisième mineur, Juan Illianes

Florencio Avalos est le premier mineur à être sorti de la mine de San José. Agé de 31 ans, l'homme est devenu le Chilien le plus célèbre du monde à 00h12 heure locale. Sous l'œil attentif des centaines de journalistes, le mineur que l'on voit de dos sur cette image (photo AFP) a immédiatement serré ses proches dans les bras avant d'offrir, non sans humour, des petites pierres de la mine. Il faudra compter une heure par mineur et chacun d'entre eux prendra rapidement la direction de l'hôpital.
Les autorités chiliennes avaient d'abord envisagé ne jamais retrouver les 33 mineurs coincés 700m sous terre suite à un éboulement dans la mine de San José. 17 jours après leur disparition le message désormais célèbre "Nous allons bien, les 33, dans le refuge" avait été retrouvé attaché à un tube de forage. Depuis la folie médiatique s'est emparée de l'affaire et chaque jour nous rapprochant de leur délivrance était empreint d'un certain suspense.

Un calvaire de 69 jours
Lorsque les mineurs avaient été localisés – le 22 août, 17 jours après l'éboulement de la mine - les autorités chiliennes avaient estimé qu'il leur faudrait trois à quatre mois pour accéder aux mineurs. Devant la singularité de la catastrophe une équipe de la Nasa, composée de deux médecins, un psychologue et un ingénieur, avait été dépêchée à San José pour partager la "longue expérience de l'isolement" de l'agence avec les secouristes, une aide sollicitée par le Chili. Les 33 - 32 Chiliens et un Bolivien - avaient survécu jusque là en buvant de l'eau de ruissellement et avec deux bouchées de thon en boîte et un demi-verre de lait par 48 heures. Commence alors une phase prudente de réalimentation et de réhydratation et enfin la phase de nutrition proprement dite avait pu être entamée.
Depuis de nombreuses sondes, les palomas (pigeons), ont été envoyées à quelque 700 mètres de profondeur et leur permettent "d'aménager" leur campement de fortune: outre la nourriture, ce sont des lits démontables, une douche de camping, un projecteur vidéo, un appareil MP3 pour écouter de la musique, des livres ou encore des jeux de société auxquels ils ont eu accès. Depuis le 13 septembre, les mineurs ont entamé une préparation physique d'une heure par jour, avec vidéo et entraîneur en surface, pour se mettre en condition en vue de leur sortie. Sur les trois forages destinés à les sauver, celui qu'on appelle le "plan B" a atteint le campement des 33, le 9 octobre dernier, à 622 mètres sous terre.

Propulsés au statut de héros
Pendant ce temps là, à la surface, la vie s'est également organisée autour des foreuses. Certaines familles sont présentes jour et nuit depuis le 5 août et attendent patiemment. Les médias, au nombre de 1.700 selon les dernières estimations, ont littéralement envahi le désert chilien et se disputent les places au plus près du puits. C'est que l'histoire des 33 tient du mythe. A tel point qu'un "média-training" avec un ancien journaliste leur a été dispensé pour les préparer à répondre aux questions "compliquées et indiscrètes". Leur histoire semblerait même intéresser différents réalisateurs puisque d'après France 24 les chaînes américaines HBO et Discovery Channel, ainsi que la britannique Channel 4 auraient déjà courtisé les familles pour réaliser plusieurs documentaires sur la vie des "33". Même le cinéaste chilien Rodrigo Ortuzar est sur place depuis plusieurs semaines. Mais ce qui compte en premier pour les 33 c'est "être d'abord réunis avec leurs familles" malgré la batterie de tests médicaux qu'ils auront à subir.

En savoir plus:
De notre édition de Santiago : Sauvetage -Les journalistes, un mal nécessaire
Article Le Monde: Au Chili, le compte-à-rebours pour la sortie des mineurs a commencé
Article L'Express: Chronologie

Remontée vers l'essentiel

« Je suis né pour mourir au grand jour. » Cette phrase céleste venue du fond de la terre, comme jaillie de l'âme de Mario Sepulveda - le plus spectaculaire des mineurs extirpés des entrailles du désert de l'Atacama -, a balayé les ténèbres de l'actualité avec une force presque mystique.
Grèves, polémiques politiques, menace terroriste... tout le fracas de nos univers familiers s'est soudain arrêté, suspendu par l'image épurée de ce dérisoire filin d'acier auquel tenait rien de moins que la vie. Dans cette opération de sauvetage, le progrès technologique vertigineux de ce début de vingt et unième siècle se retrouvait tout à coup hors-jeu. Inutile. Suppléé par un simple chevalet et le mouvement éternel d'une petite poulie.
Ce fut une leçon de modestie pour l'humanité. Un étonnement devant la revanche inattendue et proprement stupéfiante d'une simplicité oubliée. Le rappel, aussi, d'une vulnérabilité dérangeante. Il a suffi de 660 mètres de terre et de roche, sous la surface, pour livrer 33 hommes à une mort que l'on croyait certaine. Pour les rendre inaccessibles aux plus sophistiqués des moyens d'extraction. Cette conscience d'une si dangereuse fragilité, tous les mineurs du monde la partagent mais quand elle surgit, elle reste un choc pour le reste du commun des mortels.
Le retour inespéré de ces miraculés a provoqué une fraternité planétaire qui a dépassé l'agitation frénétique du millier de journalistes internationaux présents sur place. Autour de ces séquences irréelles, il s'est produit un phénomène rare et unique d'adhésion. Les visages de ces hommes revenus d'un au-delà souterrain hostile et fatal, c'était aussi les nôtres quand nous avons le sentiment d'avoir joué un bon tour au destin.
Le cinéma est souvent plus beau, plus intense et plus tragique que le réel. Là, avec ces forcenés triomphants, nous avons eu l'impression inverse. Le sentiment d'être littéralement magnétisés par ces séquences qui avaient fui le côté sombre de nos existences. Une information heureuse. Un happy end en direct. Un accident qui se termine bien... Ce sont des bonheurs si rares dans le monde de l'information qu'on pardonnera les journalistes d'avoir cédé à l'allégorie...
Hier en effet plus rien d'autre ne comptait que ces hommes et ces femmes tombant dans les bras les uns des autres. Que ce petit garçon pleurant d'émotion en retrouvant ce père qu'il avait cru disparu à jamais. Que l'explosion rugissante de cette joie de revenir à l'air libre qui rappelle à quel point voir le soleil et sentir le vent sur sa joue sont d'immenses privilèges.
Ce fut, tout simplement, sur tous les continents mis à l'heure du Chili, une remontée universelle vers l'essentiel.


Comment sortir de là ?

Comment sortir de là ? Deux mois que cette question cogne contre les parois des galeries souterraines, hante comme un refrain obsédant les nuits et les jours des 33 mineurs. Deux mois au cours desquels ils auront pu sonder les mots “espoir” et “solidarité”, méditer sur la juste mesure du temps et la fragilité de vies qui tiennent parfois à si peu. À un simple fil avec, au bout, une nacelle en ferraille. Hier, en sortant de sa longue nuit et des entrailles de la terre, Mario, l’un de ces fiers mineurs, voulait, dans l’exaltation de ce moment de grâce, témoigner de son interminable attente. Et ses premières paroles, étranges, ont été les suivantes : “J’ai été avec Dieu et avec le Diable. Je me suis bagarré avec eux”. Vainqueur de ses tourments, il venait enfin de retrouver la lumière. Et sa femme. Belle comme un ange. Ou comme le jour.

La France aussi est dans le tunnel en ce moment. Le conflit qui s’enlise, la pénurie de carburant qui menace, les grèves à répétition, les frimas qui déboulent et les jours qui s’assombrissent. Et ce sentiment bizarre d’avoir déjà entendu ce refrain social à la française, entonné lors des manifs contre le CPE ou à l’occasion du mouvement de 95. Avec, en attendant d’y voir plus clair, cette question obsédante : comment sortir de là ?

Ségolène Royal : "Je n'ai jamais appelé les jeunes à manifester dans la rue"

L'ex-candidate socialiste à la présidentielle Ségolène Royal a affirmé aujourd'hui qu'elle n'avait "jamais appelé les jeunes à manifester dans la rue" contre la réforme des retraites et dénoncé l'"instrumentalisation" par la droite de ses propos de mardi soir.

 "Je trouve que les jeunes méritent autre chose que cette polémique, d'autant que je n'ai jamais appelé les jeunes à manifester dans la rue", a déclaré Mme Royal sur France Info, avant de dénoncer "la déformation et l'instrumentalisation" de ses propos".

"Au contraire, j'ai appelé à la prudence, j'ai dit très clairement sur TF1 que ce n'était pas mon rôle d'encourager les jeunes à descendre dans la rue mais que s'ils le faisaient, je leur conseillais de le faire très pacifiquement", a-t-elle poursuivi.

"C'est à eux de décider en toute connaissance de cause. Ils peuvent faire des réunions dans leurs lycées, ils peuvent faire des débats, utiliser le droit constitutionnel de manifestation, mais ils doivent le faire de manière pacifique", a insisté la présidente de la région Poitou-Charentes.

Interrogée sur TF1 mardi soir sur la participation des jeunes aux manifestations contre la réforme des retraites, Mme Royal avait déclaré: "les jeunes sont responsables et savent pourquoi ils descendent dans la rue. Je leur demande d'ailleurs de descendre dans la rue, mais de façon très pacifique".

Relancée, elle avait précisé: "j'ai dit que s'ils redescendaient dans la rue, il fallait qu'ils le fassent très calmement parce que le pouvoir va exploiter le moindre incident pour décrédibiliser ce mouvement".

Le président Nicolas Sarkozy a jugé "pas sérieux" qu'une ex-candidate à l'Elysée appelle à manifester. Les responsables de la majorité avaient auparavant dénoncé "la démagogie" et l'"irresponsabilité" des socialistes.

BELLE SALOPE QUE SÉGOLÈNE, SAINTE N'Y TOUCHE QUI PARLE TROP QUI PARLE FAUX ET QUI PARLE TROP FORT.

IRRESPONSABILITÉ SOCIALISTE ? 
NON
DÉMAGOGIE

Jeunes


Charles de Gaulle avait brocardé son cher vieux pays, «énervé de démocratie et encombré de vieillards». Près d'un siècle plus tard, rien n'a changé. Ni notre démocratie au bord de la crise de nerfs, ni la mainmise des plus vieux. Ils s'en prennent naturellement aux plus jeunes, chair à canon au temps du Général, aujourd'hui chair à baston politicienne. Descendez dans la rue, venez manifester avec nous, leur lancent Ségolène Royal et la gauche. Restez chez vous, sous l'autorité de vos parents, leur ordonnent le pouvoir et la droite. Doublement ridicule. Car les uns et les autres, vieillards de gauche et vieillards de droite, vont transmettre aux plus jeunes à la fois le chômage et une dette colossale à rembourser. Alors, chers vieillards, ne vous étonnez pas si les jeunes ignorent vos appels, ou vous répondent d'un grand bras d'honneur.

Net-citoyenneté

L'impuissance n'est pas une excuse. Ce n'est pas parce que la plupart des Etats pensent qu'ils ne peuvent rien faire ou presque pour protéger leurs citoyens face aux dérives de l'Internet que le public doit se résigner. Face à la montée des réseaux sociaux stockant un nombre croissant d'informations de plus en plus personnelles sur une population de plus en plus large, il serait même urgent que les gouvernements agissent et proposent des règles du jeu claires pour le Net.


Certes, la tâche peut paraître impossible. Face à un univers virtuel ayant dépassé toutes les frontières physiques ou géopolitiques, un gouvernement isolé, prisonnier de son propre espace national, peut-il vraiment croire qu'il sera en mesure d'encadrer des multinationales pratiquement apatrides ? Pour mieux contrôler le cyberespace, il faudrait des lois internationales… Mais qui peut croire que notre monde, qui manque d'une ambition commune sur des sujets aussi majeurs que l'environnement, l'agriculture, le commerce ou la régulation financière, sera capable de se mobiliser et de s'unir pour protéger les Net-citoyens. Surtout, même si elle pouvait émerger, toute législation ne serait-elle pas systématiquement en retard d'une loi face à un monde numérique dopé au progrès technique et évoluant en permanence ?


Tout cela est vrai, mais ce n'est pas parce qu'un sujet semble trop complexe que la seule réponse doit être de ne rien faire. Au niveau national, au moins, les Etats se doivent de surveiller et de punir les pratiques et éventuels abus des acteurs du Net. Eduquer le public quant aux risques et obliger les sites à informer les utilisateurs de façon transparente et simple ne suffit pas. Il faut plus que des chartes de bonne conduite. Il serait également naïf de croire que le simple jeu de la concurrence suffira. La pression concurrentielle risque de ne pas être assez forte pour obliger des géants comme Facebook ou Google à modifier leurs pratiques pour séduire les internautes. Les start-up sont devenues des géants qui engrangent des dollars en monétisant les informations personnelles. Ils ne lâcheront pas volontairement la main sur des données aussi stratégiques. En défendant l'idée d'un droit à l'oubli numérique - un droit qui permettrait à chaque internaute de faire effacer ses traces -la France est peut-être idéaliste, mais elle a en tout cas le mérite de lancer un véritable débat.

Pour remplacer Fillon, Sarkozy remonte le temps

L'histoire est toujours de bon conseil pour le tacticien politique qui se projette dans l'avenir. Nicolas Sarkozy en est convaincu, qui prépare sa reconquête élyséenne en revisitant régulièrement le passé et en scrutant erreurs et succès de ses prédécesseurs. Il l'a fait en 2007 en choisissant de nommer à Matignon un homme - François Fillon -dont il pensait qu'il lui ferait peu d'ombre. Ce qu'avait théorisé Georges Pompidou après ses différends avec Jacques Chaban-Delmas : « Les futurs présidents de la République seront conduits à choisir comme Premiers ministres des hommes dont ils n'aient jamais à redouter, je ne dis pas l'indépendance de pensée et d'expression -ce qui est essentiel -, mais la concurrence. » (1) Pour ses Premiers ministres de début de mandat, seul Jacques Chirac s'était avant lui rangé à ce conseil, en choisissant Alain Juppé lors de son accession à l'Elysée en 1995 et Jean-Pierre Raffarin après sa réélection en 2002. Comme Georges Pompidou avec Jacques Chaban-Delmas, Valéry Giscard d'Estaing et François Mitterrand avaient plutôt misé sur une personnalité susceptible d'élargir leur majorité et de prouver leur souci d'ouverture -pour le regretter souvent : Jacques Chirac pour VGE en 1974 ; Pierre Mauroy (1981) et Michel Rocard (1988) pour François Mitterrand. Pour ces deux présidents, la « sagesse » pompidolienne n'est intervenue qu'ensuite : les Premiers ministres qui ont suivi ont été des fidèles.

Sur les conseils répétés d'Alain Minc, Nicolas Sarkozy a, semble-t-il, tiré un autre enseignement de la V e République : il ne devrait pas réitérer le choix fait par Valéry Giscard d'Estaing de conserver son Premier ministre (en l'occurrence Raymond Barre) lors de sa campagne pour sa réélection. Celui-ci l'avait payé cher face à François Mitterrand en 1981. A quelques semaines du remaniement gouvernemental annoncé, François Fillon lui-même semble avoir pris acte de son départ. Ouvrant une période un peu étrange, d'inspiration cette fois mitterrandienne, où Nicolas Sarkozy, silencieux sur ses intentions, laisse la cour des « matignonables » jouer des coudes et étaler ses prétentions dans la presse.

Nettement plus délicate est la tentative de dresser un portrait idéal de Premier ministre à partir du passé. L'exercice risque même de se révéler désespérant pour tout président à la recherche d'un « nouvel élan ». En règle générale, la nomination d'un nouvel hôte de Matignon n'a que très peu d'effet dopant sur la popularité du chef de l'Etat, sauf… en cas de cohabitation (et dans ces cas-là, l'effet est spectaculaire). Elle peut en revanche jouer un rôle d'accélérateur négatif. La cote de François Mitterrand oscillait entre 55 % et 60 % d'opinions favorables (TNS-Sofres) avant de tomber à 31 % dans les mois qui suivirent la nomination d'Edith Cresson en mai 1991. Trois Premiers ministres ont au mieux réussi à retarder de quelques mois la chute de leur président, Raymond Barre (nommé en avril 1978 par VGE), Laurent Fabius (par François Mitterrand en juillet 1984) et Pierre Bérégovoy (en avril 1992). Mais les deux seuls présidents qui ont été réélus au terme d'un mandat (François Mitterrand et Jacques Chirac) l'ont été après une période de cohabitation. En temps normal, un Premier ministre ne peut faire figure de miracle.

Ses échecs peuvent en revanche s'avérer instructifs. Les difficultés de Raymond Barre à la fin du quinquennat Giscard, d'Edith Cresson sous Mitterrand et de Dominique de Villepin sous Chirac ont inscrit dans le marbre politique l'importance d'un Premier ministre maître de la majorité parlementaire et rompu aux arcanes du Parlement. Faute d'avoir cette connaissance, Christine Lagarde s'est elle-même, il y a quelques semaines, retirée de la course pour Matignon.

Est-ce parce que François Mitterrand s'est trop abîmé dans sa relation avec Michel Rocard que Nicolas Sarkozy semble également très attentif à sa proximité avec son Premier ministre ? Pour son deuxième Premier ministre, comme pour son premier, le président de la République ne semble pas disposé à nommer un rival potentiel. Dans le jeu des rumeurs actuelles, Jean-François Copé, figure pourtant incontournable de la majorité, est rarement cité. La confiance est trop fragile. Nicolas Sarkozy ne semble pas disposé à faire avec Copé ce que Jacques Chirac n'a pas fait avec lui.

Mais confiance et compétence suffisent-elles ? C'est le principal dilemme qui se pose aujourd'hui à Nicolas Sarkozy. Dans la lignée rassurante d'un Alain Juppé (premier mandat Chirac) ou d'un Pierre Bérégovoy (deuxième mandat Mitterrand), le chef de l'Etat dispose de plusieurs personnalités susceptibles de tenir la maison Matignon pendant que lui-même se consacrerait à la campagne. Michèle Alliot-Marie, ministre de manière ininterrompue depuis 2009, est de celles-là, de même que Brice Hortefeux, fidèle d'entre les fidèles, et Luc Chatel qui a fait un quasi sans-faute depuis 2007.

Et pourtant, le président de la République semble chercher davantage, un Premier ministre à cinq pattes qui aurait le « plus » politique d'un Mauroy, la modernité d'un Fabius (mais pas sa popularité), voire la personnalité détonante d'un... Villepin (sans Clearstream et sans le CPE). François Baroin - et Bruno Le Maire, dans une moindre mesure parce qu'il est plus « neuf » en politique -réunit plusieurs de leurs qualités, « quadra » dynamique, bon connaisseur de l'Etat et porteur d'une image de réconciliation avec les chiraquiens. Jean-Louis Borloo aussi, ministre éprouvé et pourtant hors norme, grâce auquel Nicolas Sarkozy pourrait espérer conquérir l'électorat du centre. Avec un risque et une inconnue. Le risque que comporte le choix de l'originalité pour Matignon : la V e République n'a pas été tendre avec les personnalités iconoclastes.

L'inconnue surtout, qui consiste à tenter de capter, via son Premier ministre, un électorat nouveau. Et à émettre de la tête de l'Etat une sorte de double signal politique à l'adresse des futurs électeurs de 2012 : Nicolas Sarkozy empêchant les sympathisants de répondre aux sirènes de Marine Le Pen, Jean-Louis Borloo évitant une hémorragie du centre vers le PS (surtout si DSK est candidat), Bayrou, Villepin ou les Verts. Sur ce type de tentatives, l'histoire est muette.

Les illusions du
« made in France »


Le Premier ministre a présenté les grandes orientations du programme de reconquête du marché intérieur […] [qui] soutiendra les projets valorisant les ressources et faisant appel aux qualifications nationales. » Nous sommes le 2 décembre 1981. Vingt-huit ans et une désinflation compétitive plus tard, on peut lire sur le site du gouvernement qu' « il est important d'inciter les producteurs à être plus responsables et transparents sur l'origine géographique des produits qu'ils vendent » et qu'il entend promouvoir le marquage « made in France ».
Quand l'industrie va mal, l'excès d'importations est incriminé, en phase avec une opinion écrasante des Français. Selon une enquête Sofres réalisée du 30 au 31 mars dernier, seulement un Français sur dix considérait que la priorité des entreprises françaises était de résister à la concurrence internationale en produisant dans des localisations à bas coût. A l'inverse, 88 % des sondés répondaient que la priorité était de produire en France et que le rôle de l'Etat était d'encourager cela par des aides à la relocalisation et un label « made in France ».
L'origine des produits a plusieurs dimensions. Laissons de côté les produits ayant une origine géographique contrôlée ne représentant qu'une petite partie de notre consommation. Pour tout le reste, se pose avant tout une question de sécurité, de qualité, d'innocuité. Des normes sanitaires et techniques gèrent le commerce international de ces biens, et l'Europe est en ce domaine bien équipée ; le « made in France » n'apporte ici aucune garantie supplémentaire. La deuxième dimension est le coût de transport des produits et plus généralement le contenu carbone de notre consommation, malheureusement difficile à établir. La troisième dimension est sociale : les conditions de travail sont généralement moins bonnes dans les pays à bas coûts. Mais ici l'action la plus directe est d'imposer aux distributeurs une plus grande attention à ces aspects. Enfin, la dernière dimension concerne l'activité industrielle en France et l'emploi.
Le tout nouvel Observatoire du fabriqué en France a relevé que, en dix ans la part des produits fabriqués en France avait reculé dans le marché intérieur tandis que les producteurs français perdaient des parts de marché à l'exportation, de telle sorte que le rapport de la production à la consommation domestique s'était dégradé. En réalité, le problème est bien plus complexe, et cela n'a pas échappé au rapport Jego sous-titré « En finir avec la mondialisation anonyme ». Il se pourrait bien que les produits français ne soient pas français, qu'il y ait tromperie sur la marchandise en quelque sorte. L'Observatoire relève ici que, sur dix ans, la part des composants importés dans la production en France a augmenté aux dépens de la valeur ajoutée en France. Ce que l'Observatoire relève fort justement n'est ni nouveau ni isolé. Les résultats récemment présentés par la Commission américaine pour le commerce international (Usitc) montrent que, au niveau mondial et en moyenne, un peu plus de 20 % de la valeur des exportations revient à des importations intermédiaires. Le chiffre le plus élevé est celui du Mexique (50 %) et le plus bas celui de l'Europe (environ 15 %). Cette estimation intègre le fait qu'une partie de nos importations comprend… de la valeur ajoutée nationale, qui doit être décomptée.
En réalité, le problème est l'exportation. Dans la mesure où la France ne représente que 5 % du revenu - et donc de la demande -au niveau mondial, l'équation de l'emploi industriel est finalement fort complexe : comment convaincre les consommateurs étrangers d'acheter des produits fabriqués, au moins pour partie, en France ? De nombreuses marques françaises attestent d'un savoir-faire, d'une qualité, d'une innovation les rendant attractives sur les marchés les plus dynamiques. Plus généralement, c'est la qualité des produits et la capacité à les offrir dans des conditions compétitives qui sont gages de succès pour les économies à hauts revenus. N'oublions pas que le succès commercial allemand à l'exportation s'appuie sur une qualité ressentie élevée et sur l'importation croissante de composants en provenance de pays à plus bas coûts de salaires.
On se rappelle que, surfant avec humour sur l'opinion française, un constructeur automobile avait fait la promotion de ses véhicules en France avec le slogan « made in quality ». A défaut d'être grammaticalement correcte, cette formule résume l'orientation nécessaire de notre politique industrielle.

Lionel Fontagné est professeur à l'Ecole d'économie de Paris (université Paris-I) et membre du Cercle des économistes.