TOUT EST DIT

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dimanche 3 octobre 2010

Montebourg s'en prend aux "privilèges injustifiés" de TF1

Arnaud Montebourg n'en a pas fini avec TF1. Après avoir vivement critiqué la chaîne dans l'extrait d'un documentaire non encore diffusé de Pierre Carles, puis dans une lettre adressée à son PDG, Nonce Paolini, le député socialiste à de nouveau taclé la chaîne lors du Grand Rendez-vous Europe 1/Le Parisien, dimanche 3 octobre.
 "Voilà une chaîne qui s'adresse à presque la moitié des Français, qui dispose d'un quasi-monopole et qui a réussi en quelque sorte à circonvenir toutes les autorités et les contre-pouvoirs qui pouvaient lui demander des comptes", a résumé M. Montebourg, n'hésitant pas à accuser TF1 d'avoir "une tradition délinquante par rapport à ses obligations réglementaires". Alors qu'elle a été "privatisée sur un contrat, le mieux disant culturel, il y a une sorte d'escroquerie finalement", a-t-il jugé.


"TF1 a une tradition délinquante"
envoyé par Europe1fr. - L'actualité du moment en vidéo.
PLUS DE "RENOUVELLEMENT AUTOMATIQUE"
Dans sa missive, le député du PS écrivait que TF1 "n'avait donc pas d'autre choix que d'accepter, quoi qu'il lui en coûte, toute critique publique de ses agissements, puisque la télévision reste un bien collectif appartenant à tous les Français". Il ne se prive donc pas de critiquer vertement les choix de programmation de la chaîne : "Regardez le nombre de meurtres, de viols, de crimes qui sont mis en scène, scénarisés dans toutes les séries, les films qui sont choisis par cette chaîne !"
Pour régler le problème, M. Montebourg a suggéré qu'on remette en concurrence la concession accordée à TF1. Le "renouvellement automatique" de cette concession a été décidé "par la droite comme beaucoup d'avantages et de privilèges". A ses yeux, il s'agit "de privilèges injustifiés de la part d'une chaîne qui ne fait pas son travail, ne respecte pas ses obligations". "C'est comme si on confiait à une société d'autoroute privée le soin d'exploiter nos autoroutes et qu'elle ne bouchait pas les nids-de-poule", a-t-il encore dit. Nonce Paolini avait qualifié les propos de M. Montebourg "d'inadmisibles" et de "consternants", mais la chaîne a indiqué qu'elle ne comptait pas porter plainte.


LE CRÉTIN DE LA RÉPUBLIQUE FRAPPE ENCORE, AVEC SA LÉGÈRETÉ ET SON MANQUE DE JUSTESSE, IL PREND SES DÉSIRES POUR DES RÉALITÉS, ÇA NOUS FERAIT UN BEAU TYRAN.

Washington s'apprête à mettre en garde les Américains voyageant en Europe

Les États-Unis s'apprêtaient à lancer dimanche une mise en garde aux Américains voyageant en Europe pour leur demander d'être vigilants en raison des risques d'attentats, selon un responsable à Washington.

«Nous envisageons d'émettre une mise en garde sur les voyages en Europe», a déclaré à l'AFP ce responsable américain sous couvert de l'anonymat, après la publication d'informations sur des projets déjoués d'attentats dans plusieurs pays européens.

La mise en garde correspond à un premier niveau d'avertissement pour les voyages à l'étranger avant celui qui déconseille formellement ces déplacements.

«Il devrait s'agir pour l'essentiel de dire aux Américains de poursuivre leurs voyages, mais d'être vigilants. Cette mise en garde pourrait être émise dès dimanche», a-t-il ajouté.

Un autre responsable américain interrogé par l'AFP a précisé que le Département d'État prendrait «les mesures qu'il jugera appropriées».

«Nous continuons à être concentrés sur l'intérêt que montre Al-Qaïda à nous attaquer, nous, nos alliés et nos intérêts. Nous ne ménagerons aucun effort pour déjouer les plans terroristes, et prendrons les mesures ultérieures appropriées», a-t-il dit.

Les capitales européennes n'ont pas dans un premier temps réagi à cette annonce.

«Nous ne commentons pas les opérations de sécurité ni les décisions de nos partenaires», a simplement déclaré un porte-parole du chef de la diplomatie de l'UE Catherine Ashton, Darren Ennis, à Bruxelles.

«La lutte contre le terrorisme est une de nos priorités, et sur ce sujet nous sommes sur la même longueur d'onde que les États-Unis», a affirmé de son côté le ministère italien des Affaires étrangères.

Les services de renseignement occidentaux ont mis au jour des projets d'attentats liés à Al-Qaïda dans des grandes villes au Royaume-Uni, en France et en Allemagne, sur le modèle des attaques de Bombay qui avaient fait 166 morts en 2008, selon des informations diffusées la semaine dernière par des médias anglo-saxons.

Ces informations ont été en partie confirmées par des responsables, mais pas par les gouvernements concernés.

«La menace est pour le moment crédible mais elle n'est pas précise», a expliqué un responsable américain sous couvert de l'anonymat, soulignant qu'on ne pouvait pas savoir exactement où et quand une attaque pourrait survenir.

«Pour cette raison, les gens ne devraient pas uniquement penser au Royaume-Uni, à la France et à l'Allemagne», a-t-il ajouté, précisant également que d'autres modes d'attentats que celui sur le modèle de Bombay pouvaient être envisagés.

Des projets d'attentats en Europe ont été élaborés par le numéro trois du réseau Al-Qaïda, le cheik Younis al-Mauretani, avec l'appui d'Oussama ben Laden, a affirmé l'hebdomadaire allemand Spiegel.

Selon le magazine Focus, le niveau d'alerte terroriste a également été relevé en Europe en raison d'interceptions par le centre britannique d'écoutes GCHQ des communications téléphoniques et électroniques de huit Allemands et de deux Britanniques basés à la frontière pakistano-afghane.

Selon le site internet du Département d'État, la publication d'une mise en garde pour les voyages se réfère à des évènements particuliers, à court terme.

Par exemple, des catastrophes naturelles, des anniversaires d'attentats, des conférences internationales ou l'organisation d'une grande rencontre sportive, sont susceptibles de générer un tel avertissement comme l'ont fait les États-Unis pour la tenue à New Delhi des jeux du Commonwealth du 3 au 14 octobre.

Au-delà, les États-Unis déconseillent de voyager dans 31 pays, tels que l'Afghanistan, l'Irak, l'Iran, Israël, le Liban, la République démocratique du Congo, le Soudan ou la Somalie.

Montebourg veut un référendum sur les retraites

"Puisqu'on a un gouvernement qui utilise les statistiques de la police pour minimiser la force du mouvement, je propose qu'il soumette son projet au référendum", explique le député PS .
"Puisqu'on a un gouvernement qui utilise les statistiques de la police pour minimiser la force du mouvement (...), je propose qu'il soumette son projet au référendum et là ce sera un vrai comptage! On comptera les voix, on verra qui est pour et qui est contre", a-t-il déclaré au "Grand Rendez-vous Europe 1/Le Parisien-Aujourd'hui en France".

Le député et membre de la direction du PS Arnaud Montebourg a ainsi suggéré ce dimanche de résoudre la querelle de chiffres sur le nombre de manifestants contre la réforme des retraites. "Je fais cette proposition, c'est la proposition d'ailleurs de Ségolène Royal, c'est aussi celle qui a été portée hier (samedi) dans le cortège par Martine Aubry qu'on interrogeait. Quand il y a un blocage dans le pays, la seule solution c'est de consulter les Français!", a lancé le député de Saône-et-Loire.

Sur le projet de réforme des retraites, jugé "injuste" et "inefficace" par le PS, il a appelé à "maintenir la pression pour obliger le gouvernement à négocier, à accepter des concessions". "Cela appartient à l'esprit de la République, que nous soyons capables de nous entendre, on a besoin de réformer ces retraites, mais on n'a pas besoin de le faire avec des vaincus et d'excessifs vainqueurs", a ajouté Arnaud Montebourg, voyant dans cette réforme "la plus brutale, la plus dure de toute l'Europe".

Pour lui, les mesures d'âge (report de l'âge légal de départ à 62 ans, 67 ans pour une retraite à taux plein) "sont non seulement injustes mais en plus elles ne rapportent pas d'argent, pas suffisamment". "Qui va payer ' (...) Ceux qui sont déjà les victimes de la crise!".


CRÉTIN AFFIRMÉ DE L'ESPACE POLITIQUE FRANÇAIS;  MONTEBOURG TENTE UNE ESQUIVE INSTITUTIONNELLE POUR PRÉCIPITER LE PAYS DANS L'OBSCURANTISME, CELUI QUI EMPÊCHERA TOUTE AUTRE RÉFORME À VENIR, COMME SI CE DERNIER AVAIT, EN PLUS,  BESOIN DE ÇA POUR SOMBRER.

Une médaille, deux faces

« L'unité allemande et l'unité européenne sont les deux faces d'une même médaille », répétait à l'envi le chancelier Helmut Kohl au sommet européen de Strasbourg, en décembre 1989, un mois après la chute du Mur de Berlin. A l'époque, il s'agissait de rassurer des alliés inquiets devant la perspective d'une réunification allemande. En premier lieu, le président François Mitterrand...
Jusqu'à la fin de sa carrière politique, Helmut Kohl a suivi ce précepte : une Allemagne unie au service d'une Europe unie. Mais la chancelière Angela Merkel ?
C'est vrai, la donne a changé en vingt ans. Les milliards et les milliards investis en ex-RDA par le contribuable allemand et - on l'oublie à Berlin - le contribuable européen aussi, portent leurs fruits. Même si les « nouveaux Länder » de l'Est accusent encore des retards, comparés à l'ancienne RFA, ils collectionnent aussi les pôles d'excellence, à Leipzig, Dresde, en Thuringe et au Brandebourg. L'« Aufschwung Ost » - le dynamisme de l'Est - n'est plus un vain mot. Mais la réalité. A sa façon l'ex-RDA, qui a fourni tant de travail à tant d'entreprises (dont des françaises) pour sa « remise à niveau » contribue aujourd'hui, et pour une bonne part, à la puissance économique allemande.
N'en déplaise à tous les nostalgiques des gloires d'antan -français et anglais surtout - c'est bien l'Allemagne qui occupe le haut du pavé en Europe. Pas seulement en économie : en politique également. A Bruxelles, rien ne se décide sans l'aval de Berlin. Et le problème se résume simplement : Angela Merkel et sa coalition brinquebalante ont oublié la formule chère à Helmut Kohl. La fameuse « médaille » a toujours deux faces mais deux fois la même : celle de l'aigle. On l'a vu dans les tergiversations allemandes, coûteuses à toute l'UE, pendant la crise grecque du printemps dernier. On le voit dans le refus de Berlin de s'engager pour une vraie gouvernance de l'euro qui pourrait mener à la réduction des dettes publiques. Cet euro qui profite tant à l'économie allemande, mué en monnaie intouchable, en monnaie captive au profit de leurs entreprises exportatrices !
Faut-il pour autant jeter la pierre à nos voisins ? Non. Une puissance ne se crée que parce qu'il y a un grand vide ailleurs, sans volonté politique autre que l'opportunisme du quotidien. A cet égard, le discours officiel français est édifiant : l'Allemagne est mise à toutes les sauces, toujours citée en modèle à suivre aveuglément - qu'il s'agisse d'économie, d'impôts, de réforme des retraites... ou de n'importe quoi. Comme dans les années 1930, lorsque Paris ne se définissait que par rapport à Londres.


Mon journal du mois

Saturation

Supposons que le Président, peut-être poussé en douce par son épouse, en ait marre et annonce, après un remaniement gouvernemental forcément raté, qu’il ne se représentera pas en 2012. Quelle crise, quel vide immédiat! Comment, pas de Sarkozy aujourd’hui, ni demain, ni après-demain, sauf quelques reportages sur sa nouvelle vie luxueuse dans les Emirats ou en Amérique? Plus personne à attaquer, à contester, à déstabiliser? L’anti-sarkozysme étant une activité à plein temps, que vont devenir les médias? Reste avec nous, ennemi adoré! Ne fais pas baisser nos tirages! Continue à remplir nos colonnes, à illustrer nos couvertures de magazines, à vampiriser la télé! On te pardonne tout: l’affaire Woerth-Bettencourt, les Roms, les boucliers fiscaux, la réforme précipitée des retraites, la mauvaise image de la France dans le monde entier. Continue, continue, car comment s’intéresser sans toi à la triste vie politique? N’abandonne pas les éditorialistes, les chroniqueurs, les caricaturistes, la droite et la gauche, qui ne pensent qu’à toi! Tiens bon, Président! Touche la nation! Oublie les Européens craintifs, Angela jalouse, Obama envieux, tes ministres déboussolés, les intellectuels frustrés! La France sans Sarkozy serait une morne plaine. Le peuple l’a élu et devrait le réélire maintenant. D’ailleurs, tout le monde l’a compris: le véritable horizon est 2017, 2022 ou 2027. Je vois d’ici les futurs prétendants. Auront-ils la force et l’énergie nécessaires pour ce boulot épuisant? On l’espère.

Religion

La religion rend souvent fou, c’est une vieille histoire. La palme d’or de l’illumination revient quand même, ces tempsci, au pasteur protestant menaçant de brûler en public quelques centaines de corans. Obama le supplie de n’en rien faire, l’armée américaine aussi. Il est têtu, il insiste, il a pris goût à sa dimension soudaine de star. Les Américains éclairés (ça existe) soutiennent, par ailleurs, le projet de mosquée près de Ground Zero. En effet, si toutes les religions se valent, pourquoi l’islam n’aurait-il pas droit de cité sur des ruines provoquées par des fanatiques? L’islam modéré est en marche (voyez la Turquie, il n’y a pas que l’Iran) et au nom de quel Dieu faudraitil freiner ses progrès? La mauvaise religion perverse, vous le savez bien, est la catholique et ses légions de prêtres pédophiles encore sur le terrain. Le pape n’en fait pas assez dans le repentir, et l’Angleterre vient de le lui rappeler avec fermeté. Le Vatican, un Etat? Vous rigolez, un repaire de fantasmes. Le mariage des prêtres résoudrait-il le problème? On le dit, mais rien n’est moins sûr. L’indignation gay est compréhensible: Benoît XVI ferait mieux de démissionner.

Opération

Il y a peut-être une solution radicale. Un jeune professeur de physique, dans un collège catholique français, décide de se faire opérer et de devenir une femme. Honnête, il prévient sa hiérarchie pour éviter un scandale. Celle-ci accueille sa décision avec compréhension et respect, les parents aussi, les enfants de même. Notre professeur s’appelait Vincent, il s’appellera désormais Martine. C’est mieux que s’il avait choisi comme prénom Ségolène, Cécilia, Carla ou Eva. Prendrat- il, pardon, prendra-t-elle sa carte du Parti socialiste? Pourquoi pas? Son acte courageux pose quand même une question. Qui sait si le désir secret et profond des prêtres, surtout pédophiles, n’est pas d’être transformés en femme? Une fois arrivés là, ils pourraient se marier et surveiller de près les petits garçons qui manifesteraient de dégoûtantes propensions à l’hétérosexualité. Soyons prudents, c’est juste une piste à suivre. Il faut faire avancer le débat.

Monet, Manet, Picasso

Qu’est-ce qui rapproche le merveilleux Claude Monet d’un artiste contemporain grotesque comme Murakami envahissant le château de Versailles? Le directeur de Versailles vous l’expliquera. On n’a pas osé lui demander le montant exact de la transaction ayant conduit à donner un tel éclairage mondial de publicité à un entrepreneur japonais de dessins animés. Personne, dans un premier temps, ne voulait de Monet et personne ne voulait non plus de Manet, qui sera célébré en avril au musée d’Orsay. Mieux: la foule se rassemblait pour rire de L’Olympia ou du Déjeuner sur l’herbe. Il fallait monter la garde devant les tableaux pour les protéger. A la fin de sa vie très brève (il est mort à 51 ans), le splendide Manet disait: "Les attaques dont j’ai été l’objet ont brisé en moi le ressort de la vie. On ne sait pas ce que c’est que d’être constamment injurié. Cela vous écoeure et vous anéantit." J’ouvre la radio, et j’entends Michel Houellebecq réitérer ses étranges attaques contre Picasso: "Picasso, c’est juste un très mauvais peintre, un des plus mauvais de sa génération, il est très inférieur à Kandinsky, très inférieur à presque tous, Klee, Mondrian, presque tout le monde est supérieur à Picasso, même Dali. Non, c’est vraiment pas bon, ça, c’est clair que c’est pas bon. Ce que pense Philippe Sollers est intéressant, ç’aurait été aussi intéressant une polémique avec Muray, que j’ai eue d’ailleurs brièvement quand on se voyait, j’ai toujours dit que Picasso, ça n’allait pas. Y a pas de lumière, sa manière de voir le monde est stupide, il prend un des mouvements les plus stupides déjà, le cubisme, il est le pire des cubistes… Il est mauvais." Bien entendu, l’obsession du charmant Houellebecq contre Picasso n’a rien à voir avec la peinture. Les réactionnaires puritains de tout poil ont toujours eu des problèmes avec l’incroyable liberté sexuelle de l’auteur des Demoiselles d’Avignon. Notre romancier réaliste social, futur prix Goncourt, ne fait là que relayer une longue série d’invectives, dont les plus spectaculaires ont eu lieu à la fin de la vie de Picasso, lorsque le public anglosaxon, épouvanté, a eu connaissance des éclatantes "Etreintes" du Minotaure. Un critique d’art anglais, officiellement homosexuel, écrivait alors: "Ces tableaux sont des gribouillages incohérents exécutés par un vieillard frénétique dans l’antichambre de la mort." Passons.

Nombrils

Leur duel voudrait annoncer l’avenir, il sent plutôt la fin d’une époque, tant la lutte Copé-Bertrand renvoie à d’autres délitements, quand le mitterrandisme basculait dans la guerre des chefaillons Jospin et Fabius.

C’était en 1985, un quart de siècle déjà, et c’est la même chose: un pouvoir qui a tant promis et déçoit alors même qu’il s’est accompli, le rejet monte qui le balaiera, et les masques tombent: Jospin dévoilait sa brutalité, Fabius mesurait son mépris, Copé ne mime plus l’indulgence, Bertrand assume sa méchanceté, et on en appelle au chef suprême, que les Français abandonnent, mais qui reste le suzerain impuissant ou manipulateur de ses lieutenants affamés. Rien n’a changé? Sous Mitterrand, les ego se drapaient d’idéologie; sous Sarkozy, Copé et Bertrand n’opposent que leurs appétits ou leur efficacité. Ils restent confinés dans l’anecdote mesquine, en attendant que le Château arbitre leur querelle, comme si rien n’était plus urgent. Le pire, dans cette histoire, est le moment. Les ambitieux se lâchent quand la crise des retraites cristallise ; les voici soudain passionnés d’eux-mêmes avant toute chose, adeptes d’un jeu politique réduit à la compétition des politiciens, loin des luttes, des réformes, de la chair même d’un pays tourneboulé… L’UMP n’est plus qu’une émulsion de postures et de petites phrases, la bulle bruisse de vide : ainsi la politique se raconte en s’abîmant.

Le nombrilisme n’est pas l’apanage d’une droite égarée par sa défaite. Les socialistes paniquent devant une victoire possible, qu’ils ne méritent pas et ne savent pas préparer. Témoin, le "oups" de Claude Bartolone: Janus politique, élu du "9-3", d’un côté, mais vétéran de trop de guerres internes, devenu, presque malgré lui, l’incarnation même du discours infra. Son concept de "primaires de confirmation", qui acterait un pacte Aubry-DSK et transformerait une compétition démocratique en plébiscite, restera dans la novlangue rose. Un mot creux et sec mais révélant une tragédie: les caciques socialistes, au fond, ne veulent ni combattre ni débattre, ni penser ni guérir. Ils n’attendent pas Strauss-Kahn pour ce qu’il est mais pour ses seuls sondages, et se rallieraient à quiconque leur rendrait l’assiette au beurre, et qu’importe la pensée…

La France subit un déclin symétrique: querelle vaine à droite, peur de la confrontation à gauche, mais, dans les deux cas, évitement de la politique, dans ce qu’elle a d’essentiel : compétition des hommes pour des idées, pour des programmes, pour un pacte que l’on proposera au peuple. On ne teste ni sa pensée ni ses leaders, on se prosterne devant ses totems, et Martine Aubry était dans les Landes se parfumer au mitterrandisme: quand en sortira-t-on? En Grande-Bretagne, pendant ce temps, deux frères se sont disputé un parti. Ed Milliband, qui a gagné, voulait ramener les travaillistes à gauche, David, qui a perdu, comptait poursuivre le blairisme. Tous deux ont parlé politique, sans haine ni faux-semblant. Ils ont 40 et 45 ans. Heureux pays.

Les trois groupes au pouvoir


La droite domine grâce à sa puissance dans trois électorats: les milieux aisés, les retraités et les salariés blancs masculins de 28 à 58 ans; dans les groupes, donc, qui ont un revenu, et un statut, à défendre. Le bouclier fiscal, la défiscalisation des heures supplémentaires (pratique surtout masculine, car les femmes sont massivement à temps partiel et elles tiennent les maisons) et la stigmatisation des origines tiennent alors lieu de cap politique: nous sommes face à la stratégie de pouvoir d’un groupe installé, en position d’autodéfense face à la mondialisation de la production et aux risques d’exclusion.

Il y a un problème supplémentaire quand, comme aujourd’hui, le chômage touche les ouvriers blancs. Là, on doit accentuer le discours xénophobe pour récupérer par l’idéologie ce qui se perd par le chômage. Cette nouvelle droite désigne trois adversaires principaux: la jeunesse, les immigrés et les femmes. Les jeunes se retrouvent politiquement, souvent, soit à l’extrême droite comme partout en Europe, soit à l’extrême gauche, particularité plutôt française. Les immigrés votent plus facilement à gauche parce qu’ils s’y sentent plus respectés, mais portent-ils toujours des valeurs de gauche?

Les femmes sont désorientées car personne ne leur propose plus rien. Ségolène Royal leur a dit en 2007: "Votez pour moi, je suis une femme!" Ce n’était pas un programme. La réponse politique à cette situation n’est pas d’allier jeunes, femmes et immigrés. Elle est de faire un projet de société qui intègre une refonte profonde du marché du travail favorable aux jeunes, l’égalité réelle des genres et une acceptation joyeuse du modèle métissé français et européen qui est déjà le nôtre. La social-démocratie fut l’inventeur de la régulation capital-travail, celle-ci est devenue plus ou moins notre socle commun, même si la mondialisation la bouscule un peu. La question d’aujourd’hui est d’inventer en Europe une nouvelle régulation, celle des générations, des genres et des origines. Pour l’instant, on n’en voit pas la perspective.