TOUT EST DIT

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dimanche 25 juillet 2010

"L'image du jeune fait peur aux adultes"

Les ados boivent-ils trop ? Fument-ils trop ? Se droguent-ils plus qu'avant ? Sont-ils plus violents ? Se sentent-ils mal dans leur peau ?… Combien de fois Marie Choquet a-t-elle été sollicitée pour répondre à ces questions qui ont envahi le champ médiatique ? Elle ne les compte plus.
Psychologue, épidémiologiste et directrice de recherche à l'Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale), elle scrute, depuis 1969, les comportements à risque des adolescents. A 65 ans, après quarante ans de carrière, cette spécialiste du monde des ados prend sa retraite. L'occasion de faire le point sur des décennies de recherche.

Pour Le Monde Magazine, Marie Choquet a accepté de revenir sur tous ses sujets d'études. Les jeunes d'aujourd'hui sont-ils si différents de ceux des générations précédentes ? Qu'a-t-elle appris au fil des décennies sur cette population qui semble susciter de plus en plus d'inquiétude de la part des adultes ? La spécialiste remet les pendules à l'heure et prône la dédramatisation.

De quand datent les premières études sur les comportements à risque des adolescents ?

Après 1968, le ministère de la santé a demandé un état des lieux de la consommation de drogues. Mais à l'époque, on ne pouvait pas poser de questions sur la drogue illicite. L'idée selon laquelle en parler risquait de susciter le comportement était assez forte ! Donc, on a posé des questions sur l'alcool et le tabac et sur la "connaissance" des drogues. On a mis en évidence qu'il existait un lien entre cette "connaissance" et la consommation d'alcool et de tabac.

A l'époque, les données montraient que ces consommations étaient beaucoup plus fréquentes chez les garçons que chez les filles. Petit à petit, d'autres troubles ont été inclus dans les enquêtes (la dépression, la tentative de suicide…) et les différents modes d'expression des garçons et des filles étudiés. Nos premières enquêtes sur la consommation de drogues illicites datent de 1983, mais elles étaient locales ou régionales.

La première étude nationale (avec un échantillon représentatif de 12 000 jeunes âgés de 11 à 19 ans) date seulement de 1993. Elle portait sur la consommation de tabac, d'alcool et de drogue, mais aussi sur la tentative de suicide, la dépression, la violence, les troubles de conduites alimentaires. Elle donnait une photographie de l'adolescent ordinaire. Puis nos études se sont intégrées dans un dispositif européen, l'enquête Espad (European Survey Project on Alcohol and Other Drugs), réalisée tous les quatre ans.

On a donc peu de recul sur les comportements à risque des adolescents…

Effectivement. Les études épidémiologiques sont relativement récentes en France et, dans les années 1960, personne ne s'intéressait vraiment aux adolescents. Puis une psychiatrie de l'adolescent s'est développée. Peu à peu, cette période de la vie a été prise en compte comme une période durant laquelle des troubles pouvaient apparaître ; il fallait comprendre de quels troubles il s'agissait et ce qui était grave ou pas.

En quarante ans de carrière, qu'avez-vous appris sur les adolescents ?

Il faut comprendre qu'à une époque on ne les étudiait pas, on ne les voyait pas, alors que maintenant on les observe à la loupe. De ce fait, on perçoit des problèmes qu'on ne percevait pas auparavant. Avec comme conséquence le sentiment qu'ils sont nouveaux et que tout s'aggrave.

Je reste persuadée, au regard des données disponibles, que si des comportements comme la consommation de cannabis et la tentative de suicide ont certes augmenté, d'autres ont diminué (comme le tabagisme ou la consommation régulière d'alcool). On ne peut pas dire que tout va plus mal et que la jeunesse est de pire en pire. Seulement voilà, on met seulement l'accent sur ce qui s'aggrave…

La question de la violence est un exemple intéressant. On ne dispose de données que depuis 1993. Mais la question a été ignorée jusqu'aux années 2000 et maintenant on ne parle plus que de ça. C'est déconcertant. Regardons du côté des violences sexuelles subies. En 1993, on avait mis en évidence le fait que 1 % des jeunes avaient subi un viol. C'était considéré comme impossible, trop élevé… Or, depuis, on a "découvert" cette réalité, et on a l'impression qu'il s'agit d'un phénomène nouveau…

Des choses ont néanmoins changé. Il y a une précocité dans certains types de comportements, pour la simple raison que tout est de plus en plus précoce. Est-ce signe que notre jeunesse va plus mal ? Non. Cela dépend de ce que l'on considère. Si l'on prend le cannabis, oui. Sa consommation a augmenté dans les années 1990 – on a laissé cela s'installer, car durant ces années-là aucune action spécifique n'a été menée – mais on est plutôt aujourd'hui dans une phase de plateau, voire de diminution.

Néanmoins, il ne faut pas oublier que l'offre est quasiment sans limites et que la majorité des jeunes savent où s'en procurer. Pourquoi voulez-vous, dans ce contexte, qu'il y ait une diminution de la demande ? Actuellement, la mode est moins au tabac, dont la consommation baisse, qu'à l'alcool et au cannabis.

Ce qui me choque le plus, c'est que l'on a construit une image du jeune qui fait peur aux adultes. Il y a une vraie dévalorisation des adolescents, ainsi que de leurs parents.

Cette précocité ne contribue-t-elle pas à susciter l'inquiétude ?

Si, d'autant que la précocité est en soi un facteur de risque. On a voulu que nos jeunes soient très vite conscients de tout, très vite responsables et autonomes. Or on a oublié de les accompagner davantage entre 12 et 18 ans, car le monde dans lequel ils vont vivre est de plus en plus complexe.
Il faut donc renforcer davantage la protection. Par exemple, il est inconscient de laisser un appartement avec bar grand ouvert pour une fête ou un anniversaire à 14 ans. On pousse ainsi à la précocité et on oublie qu'elle va de pair avec le risque. L'âge du risque, c'est le collège. Parler du collège uniquement à travers l'"acquisition des connaissances", c'est totalement déconnecté de la réalité. Quand un collégien va mal, sa scolarité est fichue, et souvent il n'y a pas de deuxième chance.

Y a-t-il une utilisation politique de ces représentations pessimistes sur la jeunesse ?

Evidemment. Et ce sont les jeunes qui en font les frais. Par exemple, on s'inquiète des jeux dangereux. Est-ce fréquent ? On comptabilise 13 décès sur un an. Ce sont toujours treize décès de trop, évidemment, mais peut-on pour autant parler d'un phénomène national ? Pendant ce temps, 500 jeunes se suicident chaque année, et de cela on parle peu. Il existe un décalage important entre ce dont on parle – et qui accuse toujours les adolescents – et la vraie vie.

Avez-vous le sentiment qu'en quarante ans l'incompréhension entre les générations s'est aggravée ?

Entre ce que nous dit la télé et la situation dans les familles, il existe un gouffre. Dans bon nombre d'entre elles, cela se passe plutôt bien. Les parents communiquent plus avec les enfants, s'en occupent mieux, partagent davantage d'activités avec eux, mais ce travail au quotidien n'est pas reconnu. Dès qu'il y a un problème, les parents sont mis en accusation, on les traite de démissionnaires.

Reste que certains d'entre eux vivent des situations difficiles et qu'on ne porte pas un regard compréhensif sur eux. Les femmes aujourd'hui travaillent, ont des enfants et s'occupent souvent en plus de leurs propres parents… On cherche le bouc émissaire des problèmes de la société, on a trouvé les jeunes et leurs parents, et on n'en démord pas.

N'est-ce pas inhérent à la jeunesse de tester les interdits ?

C'est inhérent à l'être humain. Les plus gros consommateurs d'alcool et de tabac, ce sont les adultes ! Il faut arrêter de croire que ce sont uniquement les jeunes.

Mais désormais l'accès aux drogues est devenu très facile…

Oui mais ce n'est pas pour cela qu'ils en consomment tous. Tous les produits sont actuellement disponibles pour celui qui les veut et qui est prêt à payer. L'offre de tout est totale. Et l'on n'a pas vraiment préservé les jeunes de cette nouvelle donne.

Il y a quand même les discours de prévention…

Est-ce en informant sur les dangers que l'on va prévenir les comportements ? Toutes les études prouvent que la réponse est non. La question est de savoir comment diminuer l'envie, faire en sorte que les jeunes soient mieux dans leur peau et qu'ils n'aient pas besoin de fumer, de boire ou de se droguer pour être bien. Mais les adultes montrent tout à fait le contraire ! Alors pourquoi les jeunes seraient-ils une exception par rapport à la société ?

En 1990, une étude sur le stress scolaire devait être menée dans les classes prépas. Elle n'a jamais été réalisée. Pourquoi ?

Nous n'avons jamais eu ni l'argent ni l'adhésion des grandes écoles pour le faire. Un grand tabou demeure encore, celui de réaliser des études sur les enfants des milieux favorisés. Autant étudier les pauvres ou les élèves de ZEP dans tous les sens ne pose de problème à personne, autant il est difficile de faire des enquêtes auprès des élèves des grandes écoles ou des prépas. Autre tabou, la question du stress scolaire, qui est plus fréquent dans l'enseignement général que professionnel. Il existe un lien important entre stress à l'école et dépression.

En quarante ans, comment ont évolué les différences de comportement entre les filles et les garçons ?

Les filles ont adopté certains comportements qui étaient auparavant typiquement masculins (tabac, alcool, etc.) alors que l'inverse n'est pas vrai. Les tentatives de suicide, les dépressions, les troubles alimentaires restent plus que jamais des problèmes féminins. Les filles sont plus dans le mal-être corporel, les inquiétudes, l'angoisse, mais on parle beaucoup moins de ces troubles-là. Elles se font du mal à elles-mêmes, les garçons à autrui ou aux règles établies.

Politiquement et médiatiquement, en fait-on trop sur la violence scolaire ?

Prenez les bagarres en milieu scolaire. Déjà, il y a trente ans, ça se bagarrait pas mal entre garçons. La violence faisait partie du quotidien et on essayait de la gérer. Aujourd'hui, toute violence est devenue intolérable, le "risque zéro" est passé par là… On a perdu un peu de bon sens entre ce qui est acceptable et ce qui ne l'est pas.

On a aussi renoncé à éduquer sur ce sujet. Le seul outil, c'est la répression. Désormais, on parle beaucoup de la violence, mais on fait peu pour la prévenir, sauf à mettre des caméras de surveillance. Or, on ne travaille pas sur la racine de la violence avec des caméras.

A propos des addictions, comment distinguer les jeunes qui vont mal de ceux qui consomment dans des occasions festives ?

Malheureusement, on ne fait pas du tout la différence. Sur la consommation d'alcool, par exemple, on a complètement perdu la mesure. Entre consommer un peu, consommer beaucoup, consommer pour s'enivrer occasionnellement ou tout le temps, on ne fait plus la part des choses. Est-ce que chaque ivresse est pathologique ? Il faut distinguer la consommation festive, qui peut avoir une valeur de lien social, de celle qui est excessive et répétée… La différence réside dans le contexte de vie des jeunes. Lorsque le jeune a besoin d'une forte dose d'alcool pour exprimer son malaise familial, scolaire ou personnel, il y a danger… pas seulement de coma éthylique, mais aussi de tentative de suicide, d'échec scolaire...

On devrait aussi s'occuper du lien entre sport et alcool. On nous montre largement des victoires arrosées et, en même temps, on interdit les apéros géants ; franchement, je ne comprends pas. Finalement, cette angoisse est très liée au fait que cela échappe aux adultes. Cela rejoint la peur de la jeunesse et le besoin d'avoir le contrôle sur elle.

Qu'est-ce qui distingue les jeunes Français des jeunes Européens ?

Nous nous situons dans la moyenne européenne pour la consommation de tabac et d'alcool ; en revanche, nous sommes en tête pour celles du cannabis, des autres drogues illicites et des médicaments psychoactifs. Il est intéressant de noter que nous sommes les seuls en Europe à considérer comme "consommation régulière de cannabis" le fait de fumer dix joints et plus dans le mois (on prend le même critère pour l'alcool que pour le cannabis), alors que, dans la majorité des pays d'Europe, le critère diffère selon qu'on considère un produit licite ou illicite…

Bizarrement, en France, on est plus tolérant vis-à-vis du cannabis que vis-à-vis de l'alcool ! Pas dans les familles, mais dans les politiques publiques. Quant aux médicaments, la France est en tête de la consommation, chez les adultes comme chez les jeunes. Pourquoi en parle-t-on si peu ? Est-ce parce que le pouvoir médical est en cause ? Sur ces sujets – cannabis, médicaments –, on est davantage dans l'idéologie que dans la réalité.

Peut-on dire que la jeunesse d'aujourd'hui va plus mal que celle des années 1970 ?

Nous sommes passés de 10 % à 15 % de jeunes qui cumulent au moins trois troubles (consommation régulière de substances psychoactives, dépressivité, fugue, tentative de suicide...). Il y a une détérioration pour cette minorité-là. Mais dans l'ensemble, la majorité des jeunes vont bien, et c'était déjà comme cela avant.

Ce qui est grave, c'est lorsque les troubles se chronicisent, sont précoces et se cumulent, c'est-à-dire lorsque les garçons adoptent des conduites traditionnellement féminines (comme les plaintes somatiques et la tentative de suicide) ou que les filles adoptent des conduites traditionnellement masculines (comme la consommation d'alcool, les conduites de violence).

Les médias ont-ils une part de responsabilité dans la perception négative que la société a des jeunes ?

J'en suis persuadée. On préconise la modération – toutes les études montrent que ce sont les modérés, et non ceux qui s'interdisent tout, qui vivent bien et longtemps –, mais la modération ne fait pas vendre, elle n'est pas porteuse. On a le sentiment que les adolescents changent et vont très mal, parce qu'on nous parle un jour des jeux dangereux, le lendemain de l'ivresse ou de la violence. On met toujours l'accent sur des extrêmes.

Quand la famille va, le jeune va bien…

C'est certain. Deux facteurs sont déterminants : être bien dans sa famille et être bien à l'école. Le niveau social en soi n'est pas un facteur de risque. L'erreur fondamentale a été de penser que ceux qui allaient mal étaient les pauvres ; à force, on a oublié les jeunes de la classe moyenne. Une politique de la jeunesse devrait porter l'ensemble des jeunes. Je m'insurge contre le misérabilisme.

Pourquoi la société porte-t-elle un regard pessimiste sur les adolescents ?

Essayer de comprendre un comportement ne signifie pas être laxiste. Or, la compréhension des phénomènes est assimilée au fait de laisser faire. Pourtant, si on ne comprend pas un comportement dans son contexte, on ne peut pas réaliser de prévention efficace. En assimilant la compréhension au laxisme – ce qui n'a rien à voir –, on est passé, en termes de discours, au répressif.

On ne parle que de ce qui inquiète la société, sans pointer ce qui peut être à l'origine de la souffrance des adolescents. Comme si la répression allait diminuer les phénomènes en tant que tels… Les études montrent bien que les gosses très violents ont souvent subi eux-mêmes des violences. L'écoute est un premier acte avant d'agir. La compréhension n'est pas indépendante de la punition.

Usage abusif d'Internet ou de jeux vidéo, de nouvelles addictions se sont développées…

Bien sûr. Elles apparaîtront dans les futures études. Le problème est de savoir ce qui est pathologique : le nombre d'heures ? Le contenu de ce qui est visionné ?… En 2001, j'avais rédigé un rapport sur la pornographie dans les médias et sur Internet pour le CSA. Ce dernier l'a laissé dans un tiroir. Cette étude montrait que la pornographie était une forme de violence subie. Le CSA n'a pas du tout aimé les résultats, parce qu'il voulait que soit prouvé que ce sont les gosses en difficulté qui regardaient la pornographie. On préfère toujours montrer que ce sont les jeunes (et leurs familles) qui sont en cause et continuer de croire que la responsabilité de la société est quasi nulle. Alors qu'elle n'est pas innocente.



Propos recueillis par Sandrine Blanchard

"Les stress tests arrivent trop tard"

Parus vendredi après-midi, les résultats des stress tests menés par le Comité européen des contrôleurs bancaires (CEBS) sur 91 banques européennes, représentant 65 % du secteur bancaire de l'UE, n'ont pas contredit les pronostics. Seules sept banques ont échoué, dont cinq espagnoles, une grecque et une allemande. Les quatre banques françaises ont, elles, comme prévu, passé les tests haut la main. Des résultats satisfaisants qui ne sont pas forcément une bonne nouvelle, comme l'explique au Point.fr l'analyste financier Éric Vanpoucke.

Les stress tests auront-ils les effets escomptés sur les marchés ?

Éric Vanpoucke : Les résultats des stess tests n'inverseront sûrement pas la tendance à long terme. D'abord parce que les résultats ont été largement anticipés par les marchés et qu'il n'y a pas de surprise majeure, d'autant plus que beaucoup d'analystes y accordaient déjà peu d'importance puisqu'ils considèrent que les critères requis pour établir les scénarios de crise de ces tests n'ont pas été assez sévères. Ensuite, les tests interviennent trop tard, contrairement à ce qui s'était passé avec les stress tests aux États-Unis en 2009, où ils avaient servi de base de calculs pour les recapitalisations des grandes banques, dont 10 sur 19 avaient été recapitalisées au final. En Europe, les recapitalisations ont déjà eu lieu, la situation économique évolue à toute vitesse et il aurait fallu faire des tests il y a bien longtemps, en pleine crise... Enfin, aujourd'hui encore, même en sortie de crise, les valeurs bancaires sont erratiques et il y a une telle volatilité sur les marchés qu'il ne faudra pas compter sur un effet à long terme.

Quels sont les éléments qui décrédibilisent les stress tests ?

Le premier élément, je le répète, c'est qu'ils arrivent trop tard, et je ne parle même pas de la Grèce, où la crise a déjà éclaté et où ils ne révéleront strictement rien. Ensuite, les critères choisis sont insuffisants, puisqu'ils devaient être appliqués à toute l'Europe, alors que les situations varient considérablement d'un pays à l'autre. L'enjeu politique était trop important, et ce sont donc des critères a minima qui ont été choisis, qui prennent insuffisamment en compte les questions de dette souveraine. Pour les banques françaises, par exemple, beaucoup de questions restent en suspens. D'autre part, les tests de résistance ont été faits dans un cadre particulier qui est celui de Bâle II (accords publiés sous l'égide de la Banque des règlements internationaux, établissant des règles sur les risques bancaires et, en particulier, sur la question des fonds propres). Un cadre complètement dépassé. Enfin, ces tests reposent sur une anticipation trop optimiste de la reprise économique que beaucoup de stratégistes remettent en cause.

Les tests de résistance auront-ils servi à quelque chose ?

Les stress tests serviront au moins à mettre la pression sur certains acteurs récalcitrants. Ils permettront également, d'une certaine façon, de faire patienter les acteurs de la finance avant les accords de Bâle III, envisagés pour 2012. Reste à voir de quelle façon les autorités et les banques vont communiquer.

Sortir de l'euro ? Le rapport qui fait peur

Nous sommes en janvier 2012. La zone euro a explosé et la monnaie unique est un échec. C'est une note de 30 pages. Elle contient des centaines de chiffres. Son auteur, Mark Cliffe, est l'économiste en chef d'ING, banque néerlandaise. Sous le titre Quantifier l'impensable, le chercheur a tenté de mesurer, pour les clients de sa banque, l'impact économique de deux scénarios évoqués par certains au plus fort de la crise grecque.

1/ La sortie de la Grèce de la zone euro.
2/ L'éclatement pur et simple de la zone euro.


L'économiste ne se prononce pas sur la probabilité de ces deux hypothèses (ni sur ses convictions personnelles vis-à-vis de la monnaie unique), mais, puisque le débat est sur la table et que certains l'évoquent ouvertement, "quelqu'un doit faire le sale boulot", dit-il ironiquement. Il a donc mesuré aussi scientifiquement que possible l'impact des deux scénarios, en faisant tourner ses logiciels.

Des monnaies dévaluées

Et le constat de Mark Cliffe est édifiant ! Même si l'éclatement de la zone euro est préparé suffisamment en amont pour ne pas affoler les marchés, celui-ci aurait un très grave impact sur toute l'économie européenne. Même sur l'Allemagne. Dès 2012, la production baisserait de 4 % à 9 % dans les États membres - mais aussi en Grande-Bretagne et en Europe centrale -, tandis que la plupart des nouvelles monnaies nationales perdraient la moitié de leur valeur.

Outre les aspects légaux sur lesquels Mark Cliffe ne s'étend pas et l'inévitable crise de confiance que cela provoquerait sur les marchés (qui prêtent beaucoup d'argent à la zone euro puisqu'aucun pays n'est en excédent budgétaire), l'économiste explique que, dans le second scénario, celui d'une implosion de la zone euro, les gouvernements de chaque pays auraient rapidement à défendre leur crédibilité devant les acteurs financiers qui seraient d'autant plus cruels avec des nations européennes dont la plupart n'ont pas été de bons élèves ces dernières années. Pour convaincre les marchés, chaque pays devrait évidemment accentuer les mesures de rigueur un peu partout en Europe.

La France perdrait 5 % de PIB

Jusque-là, tout cela relève de l'analyse. Mais la partie la plus intéressante de cette étude, ce sont les hypothèses chiffrées contenues dans la note de l'économiste.

Dans le cas d'une sortie de la Grèce de la zone euro, l'économiste table sur une baisse de 7 % du PIB grec au bout d'un an. Autant dire le grand plongeon. L'impact sur les autres pays serait, en revanche, beaucoup plus limité (vu le poids économique de la Grèce dans les échanges intracommunautaires). La France et l'Allemagne ne souffriraient ainsi que d'une baisse de leur PIB respectif de 1 %. Le second scénario, celui d'une implosion de la zone euro, fait, en revanche, froid dans le dos. Cliffe estime qu'il "coûterait" 9 % de PIB à la Grèce ou à l'Irlande. Et près de 4 % à l'Allemagne. Quant à la France, son PIB perdrait en deux ans 5 % de PIB ! Des pays comme la Belgique ou les Pays-Bas, les plus ouverts sur leurs voisins, seraient dans une situation encore plus périlleuse.

Autres conséquences : la baisse des cours de Bourse, des prix de l'immobilier, ainsi qu'un séisme pour les banques européennes, aujourd'hui toutes très engagées dans tous les pays européens. Les différents pays ne pourraient plus emprunter sur les marchés dans des conditions favorables (à l'exception de l'Allemagne) et devraient financer leurs déficits en empruntant à des taux dignes de l'usure, et ceci, quel que soit le scénario retenu. Et pour cause ! La sortie de la Grèce de la zone euro jetterait la suspicion sur tous les autres pays en difficulté. Et, bien évidemment, sur le concept même de zone euro.

Déflation en Allemagne et en France

Il reste les aspects monétaires. Dans le scénario un, la Grèce dévaluerait sa nouvelle monnaie de 80 % vis-à-vis de l'euro. En cas d'implosion de la zone euro dans son ensemble, la monnaie grecque serait dévaluée de 50 % par rapport au nouveau deutsche mark, le "nouveau franc", de 11 %, et la "lire", de 22 %. Quant au chômage, les prévisions de Mark Cliffe parient sur un taux de chômage de 13,8 % en France (25 % en Espagne). L'Espagne et le Portugal auraient à combattre une inflation proche de 10 %, tandis que l'Allemagne et la France seraient, elles, face à un choc déflationniste qui gagnerait ensuite les États-Unis.

Conclusion de Mark Cliffe : "Nous n'évoquons pas les avantages et inconvénients à long terme d'un éclatement de la zone euro et on peut toujours discuter des chiffres. Mais ce qui est sûr, c'est que les conséquences immédiates d'un tel choix provoqueraient un tel traumatisme que ceux qui proposent la fin de l'union monétaire comme solution à la crise doivent l'avoir en tête."

Adidas réclame un dédommagement après le fiasco des Bleus

Le fabricant du maillot des bleus Adidas s'estime lésé par le parcours de l'Equipe de France lors de la Coupe du monde de football. Il réclame 10 millions d'euros de dédommagement après l'annulation de plusieurs commandes à la suite de l'élimination des Bleus au premier tour de la compétition.
Le manque à gagner est trop gros. Adidas ne veut pas le supporter seul. Le fabricant du maillot de l'Equipe de France réclamerait 10 millions d'euros de dédommagement à la Fédération Française de Football (FFF), selon le magazine France Football. Soit l'équivalent de ce qu'il lui paye en un an. La marque avait vendu environ 500.000 maillots de bleus en France en 2006. Quatre ans plus tard, les ventes seraient de quasiment 50% inférieures.

L'élimination de l'Equipe de France au premier tour de la Coupe du monde de football le 22 juin a stoppé net la vente de maillots de football en France. Plusieurs grandes enseignes ont annulé des commandes. Parmi elles : Go Sport. "Les derniers camions de livraison de maillots ont fait demi-tour la veille du match d'élimination", raconte François Neukirch, directeur général du groupe Go Sport.

L'enseigne du groupe Rallye aurait soulevé des clauses de son contrat d'achat pour annuler des commandes. "La Coupe du monde a eu un bon impact sur les ventes pendant 15 jours. Puis, tout s'est effondré", indique ce dernier. Seul le ballon officiel de la coupe du monde se serait bien vendu. Les distributeurs auraient aussi annulé des commandes destinées aux rayons montés lors de la prochaine rentrée des classes, forte période de vente de chaussures de football.

Par ricochet, Adidas se retournerait contre la Fédération Française de Football. "Le détail de l'accord et des échanges entre Adidas et son partenaire [la FFF, ndlr] sont confidentiels ; Adidas n'a pas pour habitude de dévoiler le contenu de ses accords", a réagi aujourd'hui l'équipementier. De fait, la marque allemande peut s'autoriser cette liberté. Car, son contrat de sponsoring vit ces derniers mois. Fin 2010, elle sera remplacée par son grand rival Nike.

Lors du renouvellement de contrat, en 2008, la Fédération Française de football a choisi les 42 millions d'euros mis sur la table par l'Américain plutôt que de poursuivre un contrat établi en 1972 avec Adidas. Ce que le groupe allemand, talonné par Nike sur le marché européen du football, avait vécu comme une énorme trahison.


Juliette Garnier

C'EST AUX JOUEURS DE PAYER L'ADDITION; POURQUOI SONT-ILS PAYÉS ?

Marée noire : une nouvelle opération envisagée, la démission du patron de BP évoquée pour mardi

La plateforme de forage de secours qui travaille à colmater la fuite de brut dans le golfe du Mexique est revenue samedi sur sa zone d'intervention, qu'elle avait évacuée à cause de la tempête tropicale Bonnie. La presse évoque le départ du patron de BP à l'occasion des résultats semestriels du groupe, mardi prochain. L'enquête sur l'explosion à l'origine de la marée noire a apporté de nouveaux éléments, surprenants.
La plateforme de forage Development Driller 3, plateforme de secours qui travaille à colmater la fuite de brut dans le golfe du Mexique, est retournée samedi sur sa zone d'intervention. Elle travaillait au forage de deux puits de dérivation pour colmater la brèche qui, depuis avril, suite à l'explosision sur la plateforme Deepwater Horizon exploitée par BP, déverse des millions de barils dans l'océan.

Development Driller 3 a été temporairement évacuée en raison des craintes liées à la dépression tropicale Bonnie. L'arrivée de Bonnie a également obligé le gros des équipes luttant contre la pollution à quitter vendredi la zone située à quelque 80 km au large des côtes de Louisiane (sud). La tempête tropicale a faibli samedi à mesure qu'elle avançait dans le golfe du Mexique pour se transformer en dépression, permettant à la compagnie britannique d'annoncer le retour de Development Driller 3.

Les opérations de lutte contre la marée noire avaient déjà été perturbées fin juin par Alex, le premier ouragan de la saison dans l'Atlantique. L'entonnoir récemment installé par BP sur la fuite de brut en eaux profondes est conçu pour résister à de telles conditions climatiques, alors que la saison cyclonique dans l'Atlantique promet de battre des records.

"Nous nous attendons [...] à ce que Bonnie aide à dissoudre le pétrole à la surface, à réduire la taille des billes de goudron, ce qui permet une dégradation plus rapide", a souligné Jane Lubchenco, sous-secrétaire au Commerce chargée de l'Agence américaine océanique et atmosphérique (NOAA).

Une nouvelle opération prévue dans les jours qui viennent

Avec le départ de Bonnie, BP a également annoncé qu'elle espérait tenter une nouvelle tentative pour boucher définitivement le puits. Si le puits a été fermé, récemment, grâce à la pose d'un entonnoir, ce n'est en effet que de manière provisoire. La nouvelle manoeuvre, sur laquelle planchent depuis plusieurs jours les ingénieurs du groupe, consisterait à injecter un mélange d'eau et de matières solides par la tête du puits avant de le sceller avec du ciment.

L'opération pourrait commencer dans "trois à cinq jours à partir de maintenant [samedi, Ndlr], c'est une estimation brute", a déclaré l'amiral Thad Allen, qui supervise la lutte contre la marée noire pour le compte de l'administration américaine. Baptisée "Static kill", l'opération ressemble cependant fort à celle tentée, sans succès, fin mai.

Le départ du patron de BP interviendrait "avant mardi"

Les efforts de BP sont encore loin de suffire à stopper les critiques à l'encontre du directeur général du géant pétrolier, Tony Hayward, pour sa gestion de la crise. Le journal britannique Sunday Telegraph a annoncé ce dimanche qu'il quitterait ses fonctions dans les prochains jours. Selon le journal, Tony Hayward est résolu à démissionner avant l'annonce, mardi, des résultats semestriels du groupe.

Mercredi, le Times de Londres avait indiqué qu'il allait annoncer sa démission dans les dix prochaines semaines afin d'aider le groupe à repartir du bon pied.

Nouveaux éléments d'enquête

Par ailleurs, dans l'enquête américaine sur les causes de la marée noire, un ingénieur de forage de la plateforme Deep Horizon a fait des déclarations surprenantes vendredi aux enquêteurs. Selon lui, une alarme aurait été volontairement désactivée. Cette alarme aurait pu détecter la formation d'une poche de méthane dans la conduite montante, à l'origine de l'explosion du 20 avril qui a déclenché la pollution, a précisé Mike Williams.

Les responsables de la plateforme "ne voulaient pas que les employés soient réveillés à trois heures du matin par de fausses alertes", a-t-il déclaré devant les six membres d'une commission d'enquête fédérale, lors d'une audience à Kenner, en banlieue de la Nouvelle-Orléans.

Les déclarations de Williams semblent contredire des témoignages écrits recueillis auprès d'autres employés et que Reuters a pu consulter. "Au moment de l'accident, j'étais dans la salle de contrôle des moteurs en train d'effectuer mes tâches de nuit. Plusieurs alarmes au gaz ont alors retenti", a ainsi raconté Douglas Brown, mécanicien en chef de la plat-forme. Selon Transocean, le propriétaire de la plateforme, "la configuration générale des alarmes sur Deepwater Horizon était intentionnelle et conforme aux pratiques maritimes en vigueur".

Le groupe ajoute que la plate-forme disposait de "centaines d'alarmes distinctes contre l'incendie et le gaz, qui avaient toutes été testées, se trouvaient en bon état et étaient contrôlées depuis le poste de commandement. Aucune n'avait été désactivée".

Après une semaine d'audiences de responsables de Transocean à Kenner, la commission d'enquête doit se réunir à Houston du 23 au 27 août pour entendre les dirigeants du groupe ainsi que ceux de BP.

Le mur du 5e risque

Réformer les retraites en France, quel que soit le réglage contribution/prestation pour y parvenir, est loin d'épuiser le sujet de la vie après le travail. En admettant que la durée de vie moyenne reste ce qu'elle est aujourd'hui, ce qui n'est pas garanti, on compterait 1,2 million de personnes dépendantes dans notre pays en 2040 contre 800 000 aujourd'hui, soit une croissance de 50%. Il y aura en France dans trente ans plus de dix millions de personnes âgées de 75 ans et plus. De quoi faire exploser les cadres budgétaires les mieux établis, changer aussi notre manière de concevoir les prises en charge du grand âge.
Comme en bien d'autres domaines de l'existence, les Français ne sont pas égaux devant la perspective de dépendance, le 5e risque dans le jargon des experts. Ainsi, l'âge moyen d'entrée en dépendance serait de 78 ans pour les hommes, dont l'espérance de vie est moindre, et de 83 ans pour les femmes qui se retrouvent donc plus souvent seules au grand âge. Avoir fait des études longues diminue le risque, de même qu'être parent de deux ou trois enfants vivants.
La question de la dépendance ne peut bien évidemment pas s'envisager sous le seul angle statistique ou financier. La France n'est pas vraiment en retard dans le traitement apparent du problème. La création en 2002 de l'allocation personnalisée d'autonomie, gérée par les départements, a constitué une avancée significative et égalitaire. Mais le fonctionnement de ce dispositif, dont le financement va vers un mur, ne rend pas compte de l'étendue du problème de la dépendance. Ni du rôle que jouent les familles dans la prise en charge. Du reste, la responsabilité des descendants a été inscrite dans le droit bien avant la mise en place de ces financements. Encore faut-il que les couples tiennent et que les enfants soient là.
A la différence des retraites, bâton de dynamite politique bien connu, la montée en puissance du 5e risque et la question de sa prise en charge ne feront peut-être pas descendre les Français dans la rue. Et pourtant le sujet est indissociable d'une juste réforme des retraites. Discutée depuis plusieurs années, la refonte du financement de la dépendance est indispensable. Le curseur principal doit-il reposer sur l'individu et l'assurance privée ? La hantise de certains est que le patrimoine des personnes soit davantage sollicité. Il semble difficile de l'éviter, même en maintenant le principe de solidarité, d'autant que les biens en question sont rarement le fruit d'une seule génération.

Antoine Latham

Opacité face aux marchés, précipitation et risque de distorsion de concurrence : les trois erreurs de l'Europe

Et maintenant ? Et si la publication des tests de résistance des banques européennes n'atteignait pas son but : restaurer durablement la confiance perdue des marchés financiers ? La question est sensible puisque la confiance est l'une des composantes essentielles de la reprise économique. Or elle se pose de manière brûlante, au vu des risques pris par les Européens pour conduire cet exercice délicat et compliqué.
Trois grandes erreurs ont été commises. La première porte sur l'absence d'échange préalable avec les marchés financiers (les investisseurs en Bourse, les analystes, les agences de notation, etc.) sur la méthodologie employée.

A la différence des Etats-Unis - qui, certes, ont subi une crise bancaire bien plus forte mais qui, sur ce point, peuvent être pris comme référence -, l'Europe n'a pas préparé les marchés à la lecture des scénarios et des critères retenus pour fonder les tests (ampleur de la récession économique, chutes de valeur des dettes publiques des différents pays européens, etc.).

Cet exercice pédagogique était pourtant capital pour empêcher les doutes et les mises en cause sur le bien-fondé des scénarios et leur supposée "complaisance", comme on l'entend déjà.

Il n'était pas si difficile d'expliquer, dans un document publié en amont des tests, comme l'a fait l'administration Obama (30 pages publiées deux semaines avant l'échéance), pourquoi, par exemple, les hypothèses de pertes sur les dettes publiques détenues par les banques restaient limitées.

L'accord politique né de la crise de l'euro n'a-t-il pas établi qu'aucun Etat, y compris la Grèce, ne ferait faillite ? Au lieu de cela, on laisse naître et s'installer un débat sur la crédibilité des tests.

Ensuite, les Européens ont commis l'erreur de travailler dans l'urgence, annonçant en juin que les tests seraient publiés en juillet ! Un mois pour forger un consensus à vingt pays - quand les Etats-Unis étaient seuls ! - sur des sujets aussi importants que le degré de détail des informations à communiquer aux marchés était bien insuffisant.

Il en a résulté une regrettable cacophonie sur ce qui serait publié ou pas, certains pays comme l'Allemagne et la France ayant bataillé jusqu'au dernier moment pour que ne soit pas révélé le niveau d'exposition détaillé, banque par banque, et pays par pays, aux dettes souveraines. Les banques françaises détiennent à elles seules 52 milliards d'euros de créances publiques et privées en Grèce, et les banques allemandes 44,2 milliards.

On le savait pourtant, le succès des tests, conçus comme une opération vérité sur l'état de santé des banques, nécessitait une transparence totale. Une transparence réclamée aussi bien par les investisseurs que par les économistes et les experts du Fonds monétaire international (FMI), trois ans après le début de la crise financière de 2007 et trois mois après celle des finances publiques de la zone euro.

Il est dangereux de décevoir les attentes des marchés qui, désormais, ne croient que ce qu'ils voient. Comme il est malhabile de ne pas prendre le temps de régler les dissensions entre pays européens et d'exposer au grand jour le désarroi européen.

Enfin, une question a été oubliée, qui va aussi alimenter la polémique, celle des distorsions de concurrence entre secteurs bancaires. Certaines banques, notamment en Espagne, en Allemagne et en Grèce, ne doivent leur réussite aux tests qu'aux aides publiques qui leur ont été fournies après la crise.

Là encore, l'expliquer eût été de bon aloi. L'on parvient, en effet, à cette situation baroque où des banques malades et sous perfusion d'Etat - qui devront, de plus, rembourser les aides - obtiennent de bonnes notes quand d'autres, restées debout malgré la crise, passent tout juste l'examen. Aux marchés d'apprécier !

Ainsi, il ne faudrait pas qu'à cause de ces faux pas, l'Europe gâche l'occasion qui lui est offerte de rattraper le retard pris par rapport aux Etats-Unis pour résoudre la crise bancaire et apaiser les marchés.

Un risque que l'économiste Nicolas Véron, fervent partisan des tests européens, résume d'une phrase : "Il faut se réjouir que l'Europe soit sortie du déni de réalité en décidant de publier ses tests. Mais attention, il s'agit d'un fusil à un coup !"
A. Mi.