TOUT EST DIT

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mardi 13 juillet 2010

L'Assemblée nationale vote l'interdiction du port du voile intégral

L'Assemblée nationale a adopté mardi 13 juillet, en première lecture, à une écrasante majorité (335 voix contre une), le projet de loi visant à interdire le port du voile intégral dans l'espace public. Le texte a été approuvé par toute la droite (UMP et Nouveau Centre) et quelques élus de gauche, tandis que la quasi-totalité de l'opposition (PS, PCF et Verts), tout en étant résolument opposée au port du niqab et de la burqa, a refusé de prendre part au vote.
Le PS a ainsi mis en avant "le risque juridique" d'une interdiction totale, estimant qu'une censure du Conseil constitutionnel serait "un cadeau inestimable pour les intégristes que nous combattons tous". Le texte doit désormais être examiné, en septembre, au Sénat. Gouvernement et UMP misent sur un vote sans modification, qui entraînera son adoption définitive.

SIX MOIS DE "PÉDAGOGIE"

Le texte de la garde des sceaux, Michèle Alliot-Marie, largement inspiré d'une proposition de loi du patron des députés UMP, Jean-François Copé, ne vise pas spécifiquement le voile intégral mais prohibe "la dissimulation du visage".

Il interdit de fait le port du niqab ou de la burqa dans tout l'espace public, sous peine d'une amende de 150 euros ou d'un stage de citoyenneté, peines qui peuvent se cumuler. Les sanctions entreront en vigueur au printemps 2011, après six mois de "pédagogie".

Toute personne obligeant une femme à se voiler sera passible d'un an de prison et 30 000 euros d'amende, selon un nouveau délit qui entrera en vigueur, lui, sitôt la loi promulguée. Le texte prévoit des peines doublées quand la victime est mineure.

LES SOCIALISTES,COMME TOUJOURS,SONT RESTÉ MUETS, ONT FAIT DES RONDS DE JAMBES, MAIS RIEN DE PLUS, CETTE MESURE LES ARRANGE, PUISQUE C'EST LA "DROITE" QUI LA PORTE.
MAIS ARRÊTEZ DONC BANDE DE TROUILLARDS, VOUS N'ÊTES PAS CRÉDIBLES, LA GAUCHE N'A FAIT QU'AFFAIBLIR LA FRANCE, ELLE A FAIT DE CE PAYS UNE NATION RÉTROGRADE. LES FRANÇAIS SONT DES LOOSERS, EN EUROPE ET DANS LE MONDE.

Nicolas Sarkozy "a desserré l'étau"

Coco : Nicolas Sarkozy a-t-il voulu montrer une nouvelle image de lui-même ? Et si oui, pourquoi ?

Françoise Fressoz : Oui, il a voulu montrer une nouvelle image, une image plus présidentielle. Il était frappant de voir à quel point il s'efforçait de rester calme après les vives attaques portées la semaine dernière par l'Elysée contre une partie de la presse, qui avait fait des révélations sur l'affaire Bettencourt. La stratégie du président de la République est de peaufiner l'image d'un président certes mal aimé, mais concentré sur ses réformes. Il a gommé de son intervention toutes les attaques trop marquées, tous les gestes d'impatience que d'ordinaire ses interlocuteurs observent.
Jimea : Nicolas Sarkozy avait-il choisi les questions qui lui seraient posées ? Quelle était la liberté de David Pujadas et l'avez vous trouvé percutant ?

Je pense que les questions n'étaient pas rédigées par l'Elysée, que David Pujadas est un homme libre, et que ce genre d'exercice n'a rien d'évident. A partir du moment où rien n'est prouvé dans l'affaire Bettencourt, c'est parole contre parole. Il est très difficile, quelle que soit la personnalité du journaliste, de mettre en cause la parole présidentielle. L'exercice aurait peut-être été plus combatif si plusieurs journalistes avaient interrogé le président de la République, mais l'Elysée ne leur a visiblement pas laissé le choix.

Pierre : Que penser de cette habitude de Nicolas Sarkozy de juger les événements comme s'ils étaient les symptômes d'évolutions regrettables de la société (ex : société de l'apparence, des petites choses, etc...) ? Cette position du sage n'est-elle pas trop étonnante de sa part pour réellement convaincre ?

Nicolas Sarkozy essaie de se présidentialiser et dans cette opération, il est amené à adopter des positions de recul, d'observation, que vous soulignez. Est-il crédible dans cette posture ? J'ai trouvé qu'à plusieurs reprises sa vraie nature reprenait le dessus, lorsque, par exemple, il a critiqué les rapports encore complexés des Français à l'argent. Là-dessus, visiblement, il n'arrive pas à prendre conscience que sa complaisance vis-à-vis des puissances de l'argent l'éloigne de l'opinion. Toute l'affaire Bettencourt repose sur ces liens entre politique et argent, avec soupçon de renvoi d'ascenseur. Il est étonnant que le président de la République ne tienne pas davantage compte de la suspicion de l'opinion sur ce sujet.

Nico, ancien sarkozyste : Pensez vous que son intervention d'hier a changé l'opinion des Français sur l'affaire Woerth-Bettancourt ?

Depuis les élections régionales, la cote de popularité de M. Sarkozy est très basse. Sauf amélioration notable de la situation économique, elle ne devrait pas progresser. Le pari du chef de l'Etat est donc d'une autre nature : il veut, malgré son impopularité, réussir les réformes. L'important en ce milieu du mois de juillet était de desserrer la contrainte des affaires. On saura dans les prochaines semaines s'il y est parvenu. La justice et la presse continuent d'enquêter. Son ministre du travail reste sous la pression de possibles nouvelles révélations. Il prend donc un risque certain à le maintenir dans sa fonction alors que la réforme des retraites est l'une des plus importantes du quinquennat.

Nico, ancien sarkozyste : Il y a un point que je n'arrive vraiment pas à comprendre. N'est-ce pas un énorme risque politique de la part de Nicolas Sarkozy et du gouvernement de persister à ne pas mettre en place un juge d'instruction indépendant sur l'enquête Woerth-Bettancourt ?

Si le président de la République prenait publiquement parti dans cette affaire et se prononçait pour la nomination d'un juge indépendant, il reconnaîtrait du même coup que M. Courroye est suspect de partialité. Il ne peut donc guère bouger et ne le souhaite probablement pas.

ZoptaeS : Comment se fait-il qu'un journaliste comme David Pujadas n'ait, à aucun moment, contredit les contre-vérités énoncées par le chef de l'Etat, notamment sur le niveau d'imposition en France ?

Sur l'affaire Bettencourt, j'ai trouvé que David Pujadas posait les bonnes questions. Il n'aurait sans doute rien tiré de plus du président de la République s'il s'était montré répétitif ou agressif. Dans ce cadre-là, c'est bonne foi contre bonne foi, on ne peut pas grand-chose. On peut effectivement regretter que sur les questions économiques, il n'ait pas relevé M. Sarkozy sur plusieurs erreurs. Ainsi, ce n'est pas le gouvernement actuel qui a inventé le bouclier fiscal, mais M. de Villepin. La France n'est pas le pays qui taxe le plus les riches, notamment en raison de la présence de niches fiscales importantes. Cela renvoie à ce que je disais au début : il aurait sans doute été souhaitable que d'autres journalistes participent à l'émission et apportent leur spécialisation.

Manette : La démission d'Eric Woerth de son poste de trésorier de l'UMP pose problème. N'est-ce pas un doux aveu de désaveu ?

Oui, vous avez raison. C'est en tout cas la prise en compte qu'il y avait possible risque de conflit d'intérêts. Nous sommes en train d'enquêter, au Monde, pour savoir si cette démission a été proposée par M. Woerth ou exigée par M. Sarkozy, car effectivement, elle comporte une notion de culpabilité qui coïncide mal avec la stratégie de défense par ailleurs choisie par le chef de l'Etat : circulez, il n'y a pas d'affaire !
Le RSAste masqué : Nous gagnons à peine 1000 euros à deux, avec un enfant à charge. Le discours du Président m'a donc semblé très éloigné des préoccupations du quotidien (pouvoir d'achat, sécurité, éducation). J'ai voté Front national aux régionales par désespoir, comment le Président peut-il reconquérir le coeur des classes populaires (et précaires) ?

Son discours sécuritaire vise à freiner la remontée du Front national, qui est devenue patente depuis les élections de mars dernier. La reconquête de l'électorat populaire s'annonce très compliquée en raison de la conjoncture économique.
M. Sarkozy a remporté l'élection présidentielle de 2007 en promettant de travailler plus pour gagner plus. La faible croissance, la remontée du taux de chômage, qui touche d'abord les catégories les plus menacées, vont à l'encontre de ses promesses. Seule une embellie peut lui permettre de récupérer une partie des électeurs perdus en 2012. C'est la raison pour laquelle il veut absolument faire la réforme des retraites et tenter de réduire les déficits publics. Son pari est que la croissance reparte juste avant la présidentielle de 2012. Il sera alors temps d'annoncer des mesures plus favorables aux catégories populaires.

Ched : Est-ce que l'affaire Bettencourt, bien qu'on dise qu'elle fragilise le ministre du travail, n'est-elle pas un écran de fumée qui masque la réforme des retraites en cours ?

Je ne le crois pas. On voit bien que les ressorts de l'affaire Bettencourt touchent des domaines délicats et occultes : renvois d'ascenseur entre intérêts privés et publics, possibles financements occultes, négociations entre l'un des principaux fleurons français et le fisc. Toute cette réalité-là est indépendante de la réforme des retraites. L'affaire a éclaté parce qu'il y avait un règlement de comptes judiciaires entre Mme Bettencourt et sa fille. On ne peut invoquer la réforme des retraites comme explication à la divulgation de cette affaire.

Jojo : Vous rappellez-vous de sa déclaration lors des élections présidentielles : "Moi, j'irai chercher la croissance à 3%" ?

Bien sûr, mais on ne peut tenir Nicolas Sarkozy complètement responsable de ce qui s'est produit. Personne n'avait anticipé la crise des subprimes. C'est une crise mondiale, dont les effets vont se faire sentir pendant de longues années. Ce qu'on peut davantage reprocher au président de la République est de n'avoir pas suffisamment tenu compte de cette entrée dans une nouvelle époque. L'affaire Bettencourt choque d'autant plus que les Français s'aperçoivent qu'ils n'échapperont pas à la rigueur. C'est cet écart entre le discours et la réalité qui risque de coûter cher à M. Sarkozy.

Jojo : Le président est préoccupé par la réforme des retraites, mais quid du chômage des jeunes ?

La réforme des retraites, Nicolas Sarkozy a la capacité de la mettre en oeuvre. Il a mesuré le risque politique qu'il y avait à allonger l'âge du départ à la retraite. Il a jugé l'opinion suffisamment résignée pour pouvoir agir. Sur le chômage des jeunes, il est beaucoup plus impuissant. Il ne peut pas convaincre les entreprises privées de prendre des jeunes dans cette période de difficultés économiques, et il n'a plus les moyens budgétaires de financer des mesures comme les emplois-jeunes, qui avaient réussi sous le gouvernement Jospin. Une partie importante de son intervention lundi soir concernait le niveau de la dette et des déficits publics. Pour la première fois, il a reconnu que le risque existait que la signature de la France soit dégradée si elle ne prenait pas rapidement des mesures de redressement.

Le RSAste masqué : En quoi consistera le recentrage de la mi-octobre ? Qui va sortir du gouvernement ?

D'après nos informations, Nicolas Sarkozy souhaite un gouvernement très resserré : une dizaine de ministres, une quinzaine de secrétaires d'Etat. C'est tout le contraire de ce qu'il a fait en 2007. Une autre dimension importante sera l'ouverture probable aux chiraquiens. On parle d'une possible entrée au gouvernement de M. Juppé. A deux ans de la présidentielle, il est devenu vital pour Nicolas Sarkozy de rassembler son camp.
Sur la ligne politique, il est trop tôt pour répondre. Soit le président estime qu'après la réforme des retraites la conjoncture économique s'améliore suffisamment pour sortir de la rigueur, soit la croissance reste trop faible, et il lui faudra au contraire endosser un discours plus rigoureux.
Il est possible par ailleurs que ce remaniement s'accompagne de changements à l'UMP et au sein de l'équipe élyséenne. L'idée sera de dégager le terrain avant que Nicolas Sarkozy n'annonce à l'automne 2011 s'il se présente ou non à la présidentielle de 2012.

Le Réunionais : M. Juppé ne représente-t-il pas un risque ? Il passe mal dans l'opinion...

M. Juppé n'a sans doute aucune chance comme recours de M. Sarkozy. Son image est effectivement dégradée. Il n'est pas parvenu à réhabiliter son bilan à Matignon lorsqu'il était le premier ministre de Jacques Chirac. Mais au sein de la droite, c'est une personnalité qui fait autorité. On se souvient par ailleurs qu'il avait été un excellent ministre des affaires étrangères entre 1993 et 1995. Il peut donc devenir un atout pour M. Sarkozy. Il sera en tout cas moins dangereux pour le président de la République que s'il restait en dehors du gouvernement à distiller ses conseils et ses piques.

Le RSAste masqué : La majorité présidentielle peut-elle éclater d'ici deux ans ? Selon quels scénarios ?

Malgré ses difficultés, malgré sa très faible cote de popularité dans l'opinion, M. Sarkozy continue d'apparaître comme la personnalité la plus crédible à droite. S'il parvient, avec la réforme des retraites, à renforcer son image de président qui réforme, il sera le candidat naturel de la droite en 2012.
Cependant, la dissidence de M. de Villepin, si elle se confirmait, pourrait se révéler dangereuse : alors que le Front national remonte, M. Sarkozy doit, pour être réélu en 2012, viser le meilleur score possible au premier tour. Ce n'est pas aujourd'hui garanti.

Adrien: Va-t-il chercher à se réconcilier avec M. de Villepin, si le procès en appel lui en donne l'occasion, début 2011 ?

Il n'est pas exclu qu'il cherche à se réconcilier, d'autant que les relations qu'il entretient avec l'ancien premier ministre sont complexes. On dit, par exemple, que M. de Villepin, à l'issue de son procès en première instance, attendait un geste du président, qui n'est pas venu. Cela dit, il en coûtera beaucoup à M. Sarkozy de faire ce geste à l'égard de celui qu'il considère toujours comme étant à l'origine de l'affaire Clearstream.

Cm : Pouvez-vous faire un commentaire global sur la prestation du président et répondre ainsi à la question posée : le président a-t-il repris la main ?

Nicolas Sarkozy a-t-il repris la main ? C'est un bien grand mot. Je dirais plutôt qu'il a desserré l'étau. Les vacances sont là, les enquêtes judiciaires vont provisoirement se calmer, la presse aussi sans doute. Il va passer l'été à réfléchir au dispositif qu'il doit arrêter à la rentrée.
Tout dépendra de la façon dont la réforme des retraites est perçue. Une manifestation est d'ores et déjà prévue début septembre. S'il juge M. Woerth encore trop affaibli, rien ne dit qu'il ne le sacrifiera pas. Mais c'est sa liberté de manoeuvre. L'important pour lui dans la séquence qui s'annonce est de réussir les réformes. S'il consolide son statut de réformateur, il reprendra des points dans la majorité. Il reste toutefois sous la menace des affaires, car ses explications n'ont pas permis de dissiper tous les doutes qui entourent l'affaire Bettencourt.

Doinel : L'hypothèse qu'il ne se représente pas est-elle crédible ?

M. Sarkozy répète souvent que, contrairement à ses prédécesseurs, il ne s'accrochera pas au pouvoir, qu'il a été avocat, qu'il a un métier, et qu'il peut faire carrière, voire fortune, dans le privé. Donc on ne peut complètement exclure qu'il quitte l'Elysée en 2012 s'il considère qu'il n'a aucune chance d'être réélu. A ce stade, on peut simplement constater qu'il fera tout pour se redonner les marges lui permettant d'être de nouveau candidat. Son ambition est de réformer la France en profondeur. La crise économique a été une gêne. Il est donc assez logique qu'il se donne un horizon de dix ans pour opérer les transformations annoncée.

France Télévisions: le Parlement entérine le choix de Pflimlin

La commission des Affaires culturelles de la l'Assemblée nationale a donné son aval mardi, après le Sénat la veille, à la nomination de Rémy Pflimlin à la présidence de France Télévisions, voulue par Nicolas Sarkozy, a annoncé le président de l'Assemblée, Bernard Accoyer.

Ce second vote positif équivaut donc à une validation de cette nomination par le Parlement.

Sur les 70 députés membres de la commission, seuls 21 ont pris part au scrutin : 20 ont approuvé cette nomination, un autre a émis un vote négatif. Les élus socialistes et communistes ont refusé de prendre part au vote, dénonçant le mode de nomination du responsable de l'audiovisuel.

La veille au Sénat, sur les 56 membres de la commission des Affaires culturelles, 22 s'étaient prononcés pour la nomination de M. Pflimlin et deux avaient voté blanc. Les sénateurs de gauche avaient également refusé de prendre part au vote.

M. Pflimlin a été auditionné lundi par les commissions des deux chambres. Il a également reçu le même jour l'accord du Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA).

Agé de 56 ans et actuellement à la tête de Presstalis (ex-NMPP), qui assure la distribution des journaux, il va remplacer Patrick de Carolis à la tête du groupe audiovisuel public.

La loi sur l'audiovisuel public de février 2009 prévoit que les présidents de l'audiovisuel public (France Télévisions et Radio France) sont désormais nommés par décret présidentiel pour cinq ans et non plus par le CSA, qui donne un simple avis.

Les commissions des deux chambres disposent, elles, d'un droit de veto, toutefois assez virtuel. En effet, le Parlement ne peut rejeter une nomination voulue par le chef de l'Etat que si une majorité des 3/5e des députés et sénateurs des deux commissions se dégage.

La procédure parlementaire avait déjà appliquée pour la nomination du président de Radio France, Jean-Luc Hees.

LE PS POUR UNE FOIS NE PEUT QUE FERMER SA GUEULE, SI LE PARLEMENT ENTÉRINE, C'EST QU'À GAUCHE BEAUCOUP DE BULBES SOUFFRENT DE BRADYPSYCHIE, CE QUI N'EST PAS ÉTONNANT.

Woerth va quitter son poste de trésorier de l'UMP

Nicolas Sarkozy avait conseillé à Eric Woerth, hier, lors de son intervention télévisée de quitter sa fonction de trésorier de l'UMP. Ce matin, le ministre du Travail a suivi ses conseils. A l'issue du Conseil des ministres, il a annoncé qu'il allait quitter cette fonction à une date non précisée.

«Oui, je vais le faire.
Donc je vais regarder le calendrier pour le faire. Je vais voir tout cela. Je vais le faire bien sûr», a déclaré M. Woerth.

«Je lui ai dit que je souhaitais qu'il se consacre exclusivement à cette importante réforme des retraites, que son honneur maintenant était lavé, que les soupçons étaient levés, et que mon conseil c'est plutôt qu'il abandonne cette responsabilité» de trésorier, a indiqué lundi soir le chef de l'Etat sur France 2.

Selon un membre du gouvernement, «sa démission est imminente».

Lundi matin, Eric Woerth avait annoncé qu'il allait «réfléchir» à un éventuel abandon de sa fonction de trésorier de l'UMP, au coeur de la polémique sur un conflit d'intérêts dans l'affaire Bettencourt.

Des traces de 365 pesticides différents dans les fruits et légumes européens

Des résidus de 365 pesticides différents ont été identifiés dans les fruits et légumes consommés en Europe, selon une étude de l'agence européenne pour la sécurité alimentaire.
Voilà une étude qui donne le tournis. L'agence européenne pour la sécurité alimentaire a retrouvé des résidus de 365 pesticides différents dans les fruits et légumes consommés en Europe. L'organisme s'est appuyée sur plus de 11.000 échantillons de neuf productions différentes (oranges, mandarines, poires, pommes de terre, carottes, concombres, épinards, haricots sans cosse et riz) analysés en 2008 dans les 27 Etats membres (plus l'Islande et la Norvège). 862 substances ont été recherchées sur les 11.610 échantillons prélevés au hasard "et sans suspicion particulière". Les dépassements des limites autorisées ont surtout concerné les échantillons d'épinards (6,2%), d'oranges (3%), de riz, de concombres, de mandarines, de carottes et de poires.

Toutefois, d'après cette étude effectuée selon les nouvelles normes entrées en vigueur mi-2008, seuls 3,5% des échantillons présentaient des traces de pesticides dépassant les limites maximales en résidus (LMR) autorisées. "Le rapport montre que 96,5% des échantillons analysés sont conformes aux MRL de persticides autorisés au sein de l'UE", note l'EFSA dans un communiqué accompagnant l'étude. Cependant, ajoute-t-elle, les résultats de ce rapport ne peuvent être comparés à ceux de 2007 (publiés l'an dernier), les normes européennes en matière de résidus chimiques dans les aliments ayant été révisées à partir du 1er septembre 2008 afin de les harmoniser entre les Etats. Auparavant, chaque pays fixait ses propres normes. Les ONG avaient alors jugé que ces nouveaux seuils risquaient surtout d'entraîner une augmentation "spectaculaire" des limites autorisées dans certains pays: en Autriche par exemple, 65% des pesticides utilisés voyaient leur taux maximal augmenter, pour certains jusqu'à 1.000 fois, alors que seuls 4% devaient les voir réduits.

Un président qui n'aime pas remanier ses gouvernements

Nicolas Sarkozy a toujours eu un rapport complexe à cette arme politique qu'est le remaniement gouvernemental, la banalisant ou la magnifiant, selon les moments. Et il s'est toujours inscrit en « rupture » par rapport à la pratique assidue qu'en faisait Jacques Chirac.
Les demandes ouvertes (Jean-Pierre Raffarin) ou discrètes (d'un bon nombre de parlementaires) en faveur d'un remaniement gouvernemental susceptible de stopper la polémique Woerth-Bettencourt sont jusqu'à présent restées lettre morte. Elles ont même sans doute été contre-productives. Nicolas Sarkozy a tout fait depuis trois semaines pour éviter d'avoir à changer l'équipe Fillon. Et s'il a fait partir Alain Joyandet et Christian Blanc récemment, c'est sous la contrainte du premier, qui a imposé sa démission. La position stratégique d'Eric Woerth, ministre du Travail conduisant la réforme des retraites et trésorier de l'UMP, n'explique pas seule la protection dont il a bénéficié. Le président de la République déteste plus que tout se faire imposer son agenda, a fortiori par des médias auxquels il s'oppose frontalement (en l'occurence Mediapart).

Sa capacité à dicter l'actualité, à imposer les thèmes du débat, à surprendre, avait beaucoup fait pour son élection en 2007. Le scrutin de 2012 couronnera une nouvelle fois -il en est persuadé -le candidat « maître de l'agenda ».
Arme à usage offensif

A cela s'ajoute un rapport très complexe à cette arme politique qu'est le remaniement ministériel, qu'il peut tout aussi bien banaliser que magnifier, selon les moments. D'abord parce que Jacques Chirac l'a couramment utilisée et que sur ce point Nicolas Sarkozy est toujours aussi soucieux de « rupture ». Et ensuite parce que lui-même a toujours considéré le gouvernement comme secondaire par rapport à la force d'impulsion de l'Elysée. Changer des ministres n'a donc aucune raison d'être un événement en soi. La plupart du temps, depuis trois ans, Nicolas Sarkozy a opéré des remaniements au fil de l'eau, sans tambour ni secrétaire général prenant le micro sur le perron de l'Elysée, juste par un communiqué indiquant le remplacement de tel ministre par tel autre.

Reste que le chef de l'Etat ne veut pas non plus se priver de quelque arme politique que ce soit. Justement, pour cela, il considère que le remaniement doit n'être utilisé qu'à des fins offensives, jamais défensives. Pas de remaniement pour résoudre un problème politique, pour tourner la page d'une élection perdue par exemple (comme cela avait été le cas des régionales), ou pour répondre à une polémique, fût-elle particulièrement violente.
Nouvelle phase du quinquennat

Le chef de l'Etat entend changer le gouvernement en octobre, après la réforme des retraites, pour ouvrir une nouvelle phase du quinquennat, celle qui conduira à la présidentielle de 2012. Il ne veut pas « griller cette cartouche » avant, selon l'expression employée par la majorité, a fortiori si le ministre incriminé n'a rien à se reprocher, rappelle-t-il, sur le plan légal. Et tant pis s'il a dans le même temps été rattrapé par la volonté de banaliser l'événement, récemment, en annonçant ce remaniement… quatre mois à l'avance.
CÉCILE CORNUDET

Bousculé par l'affaire Bettencourt, Sarkozy se pose en homme de « sang-froid »

Interviewé hier soir sur France 2, le chef de l'Etat a tenté de clore le volet politique de l'affaire Bettencourt. Le ministre du Travail, Eric Woerth, qu'il a défendu, devra néanmoins quitter son poste de trésorier de l'UMP. « Réformer, c'est bousculer des intérêts », a-t-il insisté en cherchant à se poser en président entièrement absorbé par son « devoir ».
Se saisir de la première éclaircie dans l'affaire Bettencourt pour tenter de clore la polémique et réexpliquer aux Français sa politique. Telle était la mission que s'était assignée hier soir Nicolas Sarkozy, interviewé sur France 2 par le journaliste David Pujadas. L'exécutif comme la majorité comptaient beaucoup sur cette intervention télévisée pour permettre au chef de l'Etat de reprendre la main au moment où sa cote de popularité atteint son plus bas niveau depuis son élection en 2007 - 33 % d'opinions favorables selon un sondage LH2 pour « Le Nouvel Observateur » publié hier. Une heure durant, Nicolas Sarkozy a donc justifié, chiffres à l'appui, ses réformes afin de convaincre qu'il s'acquitte de son devoir de « régler toutes les questions concrètes qui se posent aux Français ». Lui qui s'était tenu à une relative réserve médiatique depuis la défaite de son camp aux régionales afin de présidentialiser son image a veillé à s'exprimer calmement et à éviter tout terme polémique, cherchant à se poser en « homme d'équilibre et de sang-froid ». Comme s'il voulait rôder le profil de « président-protecteur » dont il entend faire son credo pour la prochaine présidentielle.

Encore fallait-il répondre aux questions sur l'affaire Bettencourt. Tentant de clore le volet politique de cette affaire, le chef de l'Etat s'est appuyé sur le rapport « extrêmement fouillé » du chef de l'Inspection générale des finances, Jean Bassères, dédouanant l'ancien ministre du Budget Eric Woerth de toute intervention écrite dans le traitement de la contribuable Liliane Bettencourt. Eric Woerth est « un homme honnête (...), qui vient de subir la calomnie et le mensonge avec une dignité qui fait honneur à la classe politique », a-t-il souligné, précisant que le ministre du Travail porterait jusqu'au bout la réforme des retraites.
« Campagne de calomnie »

Afin de contrer le soupçon de conflit d'intérêts dénoncé par la gauche, il a néanmoins souhaité la création d'une commission transpartisane afin de « modifier » la législation sur le sujet et « conseillé » à Eric Woerth, qui y est prêt (voir ci-dessous) d' « abandonner » son poste de trésorier de l'UMP. L'exécutif estime qu'un tel changement de pied ne sera plus perçu comme un aveu de culpabilité. Interrogé sur le soupçon de financement illégal de sa campagne présidentielle de 2007, qui demeure, il a nié être « un intime » de Liliane Bettencourt et dénoncé une « campagne » de « calomnie » motivée par ses réformes qui « bousculent des intérêts » et « gênent un certain nombre de gens ». Pas question pour autant de revenir sur le bouclier fiscal, même si le montant rétrocédé à la milliardaire - 30 millions d'euros -a pu choquer. Après avoir défendu le procureur de Nanterre, Philippe Courroye - « un homme compétent » -, le chef de l'Etat n'a pas voulu commenter le souhait du PS de le voir dessaisi au profit d'un juge indépendant - « que la justice décide ». « Je n'ai absolumenent rien à cacher », a-t-il insisté.
« Autopersuasion », selon Aubry

Contrairement aux dirigeants de l'UMP qui ont manié ces jours-ci l'invective à l'égard du site Mediapart, le chef de l'Etat s'en est bien gardé - « ce n'est pas mon rôle ». Toujours par souci d'apparaître comme un homme « honnête », guidé par l' « équilibre » et la « justice ». « Je me méfie autant des gens qui idolâtrent l'argent que des gens qui le détestent », a-t-il souligné. Cherchant à reprendre langue avec l'électorat traditionnel de la droite, il a promis une amplification de l'action du gouvernement en matière de sécurité, d'agriculture et de médecine libérale. Il a surtout défendu longuement la réforme des retraites, réfutant que le report de l'âge légal puisse être injuste. « La première injustice, c'est de ne pas avoir d'argent pour payer la retraite des retraités », a-t-il insisté, précisant que les pensions de 1,5 million de personnes sont financées « par la dette ». S'il est prêt à modifier - un peu -le projet de loi, Nicolas Sarkozy a affirmé que les « manifestations » programmées en septembre n'auront « pas d'incidence » sur le contenu du texte. Martine Aubry n'a vu dans cette intervention qu' « autosatisfaction » et « autopersuasion ».

ELSA FREYSSENET

Sarkozy suggère à Eric Woerth de quitter ses fonctions de trésorier de l'UMP

Réagissant ce lundi soir sur France 2 aux divers rebondissements de l'affaire Bettencourt-Woerth, le chef de l'Etat a expliqué avoir conseillé à son ministre du Travail d'abandonner ses fonctions de trésorier du parti présidentiel pour se consacrer "uniquement" à la réforme des retraites. Sur ce sujet, il assure qu'il restera ferme sur les 62 ans mais qu'il reste ouvert sur d'autres points. Enfin, sur la question des niches fiscales, le chef de l'Etat a promis que les aides à l'emploi à domicile seraient préservées. L'opposition a réagi, Martine Aubry a notamment déclaré que ce discours n'apportait aucune clarification.
Nicolas Sarkozy a renouvelé lundi soir sa confiance à son ministre du Travail, Eric Woerth mais il lui a "conseillé" de renoncer à ses fonctions de trésorier de l'UMP. "Eric Woerth est un homme honnête, compétent qui a toute ma confiance et toute celle du Premier ministre" et il défendra la réforme des retraites "selon le calendrier prévu", a déclaré le président de la République lors d'une émission spéciale sur France 2.

Le Président de la République a ajouté qu'il souhaitait voir son ministre du Travail, attaqué pour les liens qui lui sont prêtés avec Liliane Bettencourt, se consacrer désormais "exclusivement" à cette réforme. Interrogé plus précisément sur les soupçons de conflit d'intérêt pesant sur Eric Woerth dans l'affaire Bettencourt, le chef de de l'Etat a expliqué en avoir parlé à son ministre. "Mon conseil serait plutôt qu'il n'exerce plus ces fonctions" (de trésorier de l'UMP, ndlr).

Au delà du cas personnel d'Eric Woerth, Nicolas Sarkozy a souhaité élargir le débat sur la question des conflits d'intérêts. "J'ai entendu qu'il y avait des propositions des uns ou des autres sur le sujet et je suis très attentif à ces propositions. (...) Je demanderai à une commission représentant toutes les familles politiques de réfléchir dès la semaine prochaine à la façon dont on doit ou non compléter ou modifier la loi pour éviter dans l'avenir toute forme qui pourrait intervenir de conflit d'intérêts" a ainsi annoncé le Président avant de préciser que "ça ne concernera pas que les ministres" mais "aussi les parlementaires, et pourquoi pas telle ou telle personne qui exerce une responsabilité."

Abordant le thème de la corruption, Nicolas Sarkozy a convenu qu'"il y avait, dans notre pays, des habitudes, c'est incontestable, un certain laisser-aller, trop d'appartements de fonction, trop de voitures de fonction, trop de mauvaises habitudes." "Ces mauvaises habitudes, il faut y mettre un terme" a ajouté le Président de la République.

Pas de remaniement avant octobre

En revanche, Nicolas Sarkozy exclut toute accélération dans son calendrier politique : "Je suis président de la République, chef de l'Etat d'un pays de 65 millions d'habitants. Je n'ai pas le droit de céder à l'agitation du milieu, je n'ai pas le droit de céder à la fébrilité du commentateur" a-t-il rétorqué à ceux qui réclament un remaniement immédiat. Et d'ajouter : "Si je devais écouter tous les conseils qui me sont donnés, j'aurais fait un premier remaniement après les régionales et j'aurais fait un deuxième remaniement maintenant. Et sans doute les mêmes auraient recommandé un troisième remaniement après la réforme des retraites. Cela donne la valse des ministres et des ministères et une image ridicule de notre pays. Il y aura donc une nouvelle étape de l'action politique que je conduirai après la réforme des retraites à la fin du mois d'octobre. Je l'ai toujours indiqué. Cette étape-là marquera le dernier tiers de mon quinquennat"

A propos des retraites, Nicolas Sarkozy a souhaité mettre les points sur le i : "Je dis : les 62 ans, nous n'y toucherons pas. Je dis : l'équilibre des cotisations public/privé, c'est une question de justice. On ne peut pas y toucher. Sur le reste, nous serons très à l'écoute de ce que nous diront nos interlocuteurs."
L'Elysée est prêt à en discuter pendant l'été avec les partenaires sociaux.

Les aides à l'emploi à domicile préservées

Le Président a également apporté des précisions sur la question des niches fiscales que le gouvernement entend raboter. "Avec le Premier ministre, nous avons décidé de trouver (...) entre sept, huit, neuf milliards d'économies" sur les niches fiscales. Nicolas Sarkozy a reconnu que certaines d'entre elles "seront supprimées" tout en insistant sur le fait que les aides à l'emploi à domicile seront préservées, "moyennant quelques modifications techniques".

Réactions de l'opposition

La première secrétaire du Parti socialiste, Martine Aubry , a estimé qu'il n'avait apporté aucune clarification. "On a presque l'impression qu'il est au coeur d'un complot", a-t-elle déclaré sur France 3. Elle a également précisé que l'intervention de Nicolas Sarkozy se résumait à de "l'auto-persuasion" et de "l'auto-satisfaction". Elle a ajouté "je l'ai trouvé vivant dans un autre monde, très loin des Français et aussi très loin de la vérité, sur le chômage, les retraites, la sécurité".

Le pied de nez du funambule

Le président de la République est apparu ces derniers jours, au fil du déluge de commentaires provoqués par l'affaire Bettencourt, comme un funambule. Avec ces signes fugaces et cruels montrant que l'artiste pouvait ne plus maîtriser sa trajectoire. Son calendrier, en langage politique. Le président de la République s'est naturellement efforcé, hier soir face à David Pujadas dans une mise en scène intimiste, de convaincre du rétablissement de l'artiste. Si tant est qu'il se soit jamais vraiment senti en péril... Grave, concentré, pédagogue, presque ennuyeux, Nicolas Sarkozy n'a pas chuté. Adressant ainsi un pied de nez narquois à ses adversaires comme à ses amis les plus encombrants. La calomnie, a-t-il expliqué, il s'y était préparé.
Convaincu, compassionnel, complice : la tonalité était claire. Le chef de l'État a consacré un quart de son intervention à « l'affaire », soutenant sans concession son ministre du Travail. Il ne pouvait en être autrement à la veille de la présentation en conseil des ministres du projet de réforme des retraites préparé par Éric Woerth.
Cette réforme, l'hôte de l'Élysée l'a défendue certes techniquement mais avec force. Exonérant au passage les syndicats de toute responsabilité : pérenniser les retraites sera l'œuvre de Sarkozy, point. Même conviction dans la défense du bouclier fiscal.
La compassion n'est que l'envers de cette fermeté. Le président de la République en a lardé ses propos. Invoquant l'injustice qu'il y aurait à faire croire que la réforme n'est pas nécessaire quand 10% des pensions sont financés par l'emprunt. Il n'a pas hésité à faire mention des « souffrances » dont les manifestations de rue sont à ses yeux le reflet : Nicolas Sarkozy les fait siennes. A deux reprises aussi, il a pris pitié de l'agriculture, dont il veut à tout prix défendre le modèle « français et européen ».
Le ton complice a surgi peu à peu, après quelques tours de chauffe. Quoiqu'il en pense, le président de la République s'est bien gardé d'attaquer les médias. Il sait trop bien que les journaux sont dans la même barque que les pouvoirs qu'ils agacent : l'Etat fournit les rames. Complicité matoise encore révélée par cette réflexion sur l'argent. Réputé proche des parrains de l'économie française, Nicolas Sarkozy affirme qu'il se méfie autant des gens qui idolâtrent l'argent que de ceux qui le détestent. Nul doute qu'il ait trouvé dans ce trait une clé pour gagner la sympathie des Français. Au rapport à l'argent si compliqué.

Antoine Latham

Présidentiel

Notre Président n'a pas changé. Toujours cette gouaille, qui avale des syllabes et des mots, et fait dire aux gens : il cause comme nous. Toujours cette projection du corps vers l'avant, ces mouvements de tête désordonnés, qui surprennent. Nous le savons désormais, il n'aura jamais l'onctuosité de François Mitterrand, ni la componction de Jacques Chirac. Et pourtant, hier soir, Nicolas Sarkozy a fait Président. A sa manière à lui, entre avocat et VRP, combatif, démonstratif, partisan et convaincant. On a cru par moments revoir le candidat, son tempérament, ses impatiences, et déjà cette volonté de faire Président avant l'heure - on a revu, en fait, le candidat d'avant le Fouquet's. Je suis le chef de l'Etat, a-t-il maintes fois répété. Qu'on partage ses convictions ou non, il faut convenir qu'hier soir, il a pleinement été notre Président le temps d'un entretien télévisé.

Un 14-Juillet africain

Mal emmanché : ce 14-Juillet destiné aussi à célébrer à Paris le cinquantenaire des indépendances en Afrique francophone fait l’objet de tant de contestations qu’on en viendrait presque à dire « stop ». Même si les contentieux sont nombreux, les rencontres valent mieux que les ignorances réciproques.

Les difficultés, il est vrai, ne manquent pas entre la France et ses anciennes colonies. On trouvera facilement, avec chacun des 14 pays concernés, quelques sérieux motifs de fâcheries. La plus spectaculaire est bien entendu celle qui continue avec la Côte d’Ivoire : élu en 2000 pour cinq ans, Laurent Gbagbo s’accroche au pouvoir et reporte sans cesse la présidentielle. Il ne viendra pas. Quant au Malgache Andry Rajoelina, en mal de légitimité, il n’a pas été invité.

Les autres chefs d’État, eux, seront là. Ils participeront ce soir à un dîner de travail avant que des détachements de leurs armées descendent les Champs-Élysées demain. L’organisateur de ces festivités, l’ancien ministre de la culture Jacques Toubon, voit là « un hommage aux soldats africains qui ont combattu pour la France ». Si l’ambition est bien celle-là, elle pourrait fournir l’occasion à Nicolas Sarkozy de soutenir l’alignement des retraites des anciens combattants des troupes coloniales sur celles de leurs compagnons d’armes français. C’est depuis la fin mai une exigence du Conseil constitutionnel.

À supposer qu’il soit possible de solder cette partie du passé (la mémoire, c’est une autre histoire…), l’avenir pourra alors s’inviter autour de la table. Nicolas Sarkozy va répétant qu’il veut rénover les rapports entre les pays de l’ancien empire et la métropole. Des évolutions récentes, la plus nette reste le recul de l’engagement économique et surtout militaire de l’ancienne puissance sur le continent, et les formes du partenariat qui devrait se nouer demeurent encore très floues. Il faudra travailler à donner un nouveau contenu à ces relations. À la fois plus généreux (moins clientéliste) et plus responsable (moins paternaliste). Si cela pouvait être une conséquence de ce 14-Juillet africain, il pourrait alors être célébré comme une bonne idée.

Du calme

On a coutume, en France, de dénoncer l’irresponsabilité dont feraient souvent preuve les organisations syndicales, leur refus de regarder au-delà de leur propre intérêt. Raison de plus pour saluer leur attitude vis-à-vis d’Éric Woerth. Les syndicats se refusent à exploiter les soubresauts de l’affaire Bettencourt pour tenter d’affaiblir encore davantage le ministre en charge de la réforme des retraites, projet qui suscite pourtant leur opposition virulente.

Le débat public aurait beaucoup à gagner si cette attitude était davantage partagée. La France doit aujourd’hui faire face à des échéances graves : la réforme des retraites, le rétablissement des comptes publics, la lutte contre un chômage qui progresse dans la quasi-indifférence. Elle ne doit donc pas dilapider son énergie dans des polémiques et des attitudes destructrices. L’avertissement vaut pour les partis d’opposition et pour les médias. Il vaut tout autant pour le gouvernement et ses porte-parole dont certaines réactions sont disproportionnées. Par exemple lorsque Xavier Bertrand utilise l’expression « méthodes fascistes » à propos du site Internet Mediapart. À cet égard, il faut espérer que, ce soir sur France 2, Nicolas Sarkozy résistera à la tentation de régler des comptes avec tel ou tel organe de presse. Ce serait jeter de l’huile sur le feu.

Appeler au calme ne signifie en aucune façon négliger les questions que soulève l’affaire Bettencourt : les risques de conflit entre l’intérêt public et les intérêts privés, le cumul plus que discutable entre les fonctions de ministre et celles de trésorier de parti, le maintien de pratiques nuisibles en matière de financement politique, l’équité fiscale… Mais discuter de tels sujets dans un climat de passion est peut-être le meilleur moyen de ne pas en tirer de conséquences. Il importe au plus haut point que les réformes à envisager soient examinées posément et démocratiquement, par exemple dans le cadre d’une commission d’enquête parlementaire. Il y aurait là une forme de persévérance civique qui donnerait toute sa légitimité au calme souhaité.

Polanski, la crise est finie


La justice helvétique, hier, a décidé de rendre sa liberté à Roman Polanski. Tout bien réfléchi, elle estime que la demande d’extradition des USA présente peut-être… “un vice”.

L’arrestation du cinéaste à Zurich, en septembre 2009, avait produit l’effet d’une bombe. La cause?? Un procureur californien veut l’entendre, pour le viol d’une adolescente commis trois décennies plus tôt. On croyait pourtant le dossier clos, suite à une transaction financière. Immoral, mais légal, au pays de l’oncle Sam.

L’auteur de “Rosemary’s Baby” proteste, on lui fait un enfant dans le dos. “Un acharnement indigne”, proclament les soutiens du septuagénaire. Il a déjà “payé”, avec son carnet de chèques, et sa victime ne réclame que le droit à l’oubli.

En dépit des arguments avancés, la Confédération demeure intransigeante. À l’époque, elle n’a pas grand-chose à refuser aux Américains. En plein scandale boursier, Washington menace de l’inscrire sur la liste noire des paradis fiscaux. D’où la nécessité de “montrer patte blanche”, en emprisonnant le mauvais diable. Au moins le temps que la tempête
se calme et que la prospérité revienne…

À lire ainsi l’histoire, la libération surprise de Polanski devient une bonne nouvelle. La Suisse n’a plus peur des États-Unis, la crise bancaire est donc finie?!


Gilles Debernardi

Revenir à l'essentiel

Une intervention aussi attendue et réclamée n'est efficace que si elle apporte du nouveau. Au plus bas dans les sondages, au point d'avoir perdu, dimanche, la législative partielle dans le fief UMP de Rambouillet, Nicolas Sarkozy devait frapper fort pour atténuer la crise de confiance qui mine l'exécutif et fragilise la fin du quinquennat.

Le style même de l'émission - un entretien sobre sur le perron de l'Élysée - et le moment choisi - un soir sans foot ni vélo, entre un rapport favorable à Éric Woerth et la présentation de la réforme des retraites - témoignent à eux seuls de la gravité du rendez-vous avec les Français.

Les « affaires » au rayon des accessoires oubliés ? En avocat précis et plutôt serein, Nicolas Sarkozy confirme dans sa fonction et défend Éric Woerth. Mais, en souhaitant son départ, désormais probable, de trésorier de l'UMP, il admet la possibilité d'un problème dans l'exercice de responsabilités qui peuvent s'avérer conflictuelles.

Nicolas Sarkozy convainc moins quand il affirme que la « calomnie » subie par Éric Woerth tient à ses responsabilités de ministre des retraites. Depuis des mois, la gauche parlementaire pointait du doigt la conflictualité entre la fonction de ministre et celle de trésorier d'un parti. Et ce n'est pas l'opposition qui a révélé les affaires, mais des journalistes. Soucieux d'apaiser le climat, le Président se permet d'ailleurs de prendre de la distance avec ceux de ses amis qui règlent des comptes avec les médias.

Un gouvernement capable de restaurer la confiance ? Nicolas Sarkozy n'aime pas subir le calendrier. Éric Woerth défendra donc la réforme des retraites et le gouvernement sera remanié fin octobre, comme déjà annoncé. Cent jours pendant lesquels le pays sera gouverné par une équipe en sursis. Mais, à vrai dire, céder aux injonctions des uns et des autres de changer d'équipe maintenant n'aurait pas davantage été une preuve d'autorité.

Des règles de gouvernance fondées sur l'éthique, une république irréprochable ? En annonçant une commission pluraliste - alors qu'il gèle la commission d'enquête demandée par l'opposition - il promet de préciser la notion de conflit d'intérêts, mais ne s'étend pas sur les suspicions liées au financement de l'UMP ou à la fraude fiscale de certains gros contribuables. En confirmant que les ministres seront mis sous surveillance, il reconnaît des « maladresses » insupportables en période de crise.

Des garanties aux classes populaires et moyennes victimes de la rigueur ? Sur les retraites, le Président maintient le cap. Il promet d'être attentif aux carrières longues, à la pénibilité, aux polypensionnés. Il annonce, dans la foulée, l'ouverture du dossier de la dépendance. Il rappelle le poids de la fiscalité sur les hauts revenus, mais défend aussi le bouclier fiscal pour les plus aisés. Il invoque le poids de la contrainte internationale pour justifier sa politique.

Au total, aura-t-il été convaincant ? C'est toute la difficulté de Nicolas Sarkozy, faire mentir cette réflexion du philosophe américain Ralph Waldo Emerson : « Ce que tu es parle si fort qu'on n'entend plus ce que tu dis. » Les prochains sondages seront regardés de très près.

ALTERMONDIALISME – 10 ans de forum social pour quoi faire ?

Le Forum social mondial (FSM) fête cette année ses dix ans. L'occasion pour les altermondialistes du monde entier de se retrouver aux sources du mouvement à Porto Alegre au Brésil. L'opportunité pour nous de faire un point sur le chemin parcouru durant cette décennie
Qui sont les altermondialistes ?
L'idéologie défendue par les altermondialistes est claire : prouver qu'un autre monde est possible, loin des logiques néolibérales. L'idée n'est pas nouvelle mais a germé en 1999 lors de grandes manifestations à Seattle. Face à une mondialisation menaçante, des leaders venus du monde entier et de différents courants politiques ou associatifs se décident à agir ensemble. L'altermondialisme est né et se concrétise en janvier 2001 sous la forme d'un premier Forum social mondial (FSM), se tenant en marge du Forum économique mondial de Davos (Suisse). Dans la ville brésilienne de Porto Alegre, les altermondialistes débattent des valeurs qui leur sont chères, parmi lesquelles la justice économique, la suppression des dettes des pays pauvres, l'autonomie des peuples ou encore la protection de l'environnement.

Qu'ont-ils accompli ?
Alors que le 9e FMS s'est ouvert lundi et ce pour 5 jours, à Porto Alegre (il n'y a pas eu de FMS en 2008), l'heure est au bilan. Malgré les nombreuses conférences, discussions, textes et autres chartes, le mouvement altermondialiste n'a pas réussi à bouleverser le monde et ses dérives financières. Les institutions internationales comme le G20, le FMI ou l'OMC n'ont pas modifié leur politique. Les pays pauvres sont toujours aussi endettés. Le néolibéralisme économique domine encore le monde. La crise a tout de même permis de mettre les idées des altermondialistes à l'agenda des dirigeants, notamment en matière d'assainissement des marchés financiers. En perte de vitesse à l'international, le mouvement hétérogène s'est consacré à des problématiques locales, en aidant par exemple à la protection de l'environnement ou aux droits des peuples.

Quel avenir ?
Après une visibilité forte du mouvement entre 1999 et 2004, notamment à cause de manifestations spectaculaires voire violentes, l'altermondialisme n'attire plus les médias. Dans la foule, pourtant de plus en plus compacte, de ses membres, aucune grande figure ne se distingue pour incarner l'idéologie. Sans l'intérêt des médias, le mouvement serait-il en train de s'essouffler ? "Lorsque le mouvement altermondialiste émerge il y a dix ans, c'est en fait un immense cri que l'on pousse. Au-delà de ce cri, le temps est venu de se poser des questions. Comment perdurer? Comment fonctionner?", estime David Eloy, rédacteur en chef de la revue Altermondes. Les altermondialistes ont décidé d'être au plus près des mouvements sociaux. Ainsi en 2010, 27 forums régionaux vont être organisés dans le monde.

Si l'avenir reste incertain, la solution vient peut-être d'Amérique du Sud. Les chefs d'Etat du sous-continent américain embrassent avec joie les idées altermondialistes. Le président brésilien Lula et ses homologues vénézuélien, bolivien et équatorien assistent d'ailleurs actuellement aux débats.
Damien Bouhours

"Nicolas Sarkozy a parlé avec force et conviction"


Aubry fustige "l'auto-persuasion" et "l'auto-satisfaction" de Sarkozy

Martine Aubry, première secrétaire du PS, a estimé lundi sur France 3 que l'intervention télévisée de Nicolas Sarkozy se résumait à de "l'auto-persuasion" et de "l'auto-satisfaction".
"J'ai trouvé un président de la République qui parlait d'abord de lui-même, avant de parler des Français. Je l'ai trouvé vivant dans un autre monde, très loin des Français et aussi très loin de la vérité, sur le chômage, les retraites, la sécurité", a déclaré Mme Aubry.

"Comme d'habitude, des grands mots et une réalité qui est toujours différente. Pas de changement de cap qui ramènerait un peu d'espérance face à cette crise morale que nous traversons et face à cette terrible crise économique et sociale, on continue comme avant, l'auto-persuasion et l'auto-satisfaction", a-t-elle poursuivi.
Sur l'affaire Bettencourt/Woerth, "nous attendions ce soir des clarifications et des décisions et nous n'avons eu ni les unes ni les autres", a estimé le maire de Lille.
Pour Mme Aubry, "on avait l'impression qu'il était au coeur d'un complot tout ça pour masquer des questions totalement embarrassantes et totalement floues".
Interrogée sur le "conseil" de Nicolas Sarkozy à Eric Woerth de quitter ses fonctions de trésorier de l'UMP, Mme Aubry a répondu: "C'est déjà une chose que nous demandons depuis trois ans. Ca veut bien dire qu'on reconnaît là qu'il y a un conflit d'intérêts".
Pour aller "jusqu'au bout" des conséquences de ces conflits d'intérêts, Mme Aubry a redemandé une commission d'enquête parlementaire et un "juge indépendant".
"La France de Nicolas Sarkozy, c'est Mme Bettencourt qui reçoit 30 millions d'euros au titre du bouclier fiscal (...) et c'est 30 millions de Français qui sont à quelques euros près, pour terminer leur mois", a-t-elle lancé, évoquant la suppression de l'APL pour les étudiants.
"Voilà la justice vue par Nicolas Sarkozy!", a-t-elle lancé.
Fustigeant les "contre-vérités permanentes" du président, elle a ajouté: "On aurait aimé qu'il y ait un peu de répondant en face", critiquant implicitement l'interviewer David Pujadas.
"Nous faire croire qu'il n'y aurait en France que 10.000 personnes qui auraient travaillé (exposées) aux intempéries, sur des charges lourdes (...) c'est totalement aberrant", a-t-elle asséné.
Vous avez le sentiment d'écouter votre adversaire de 2012 ? "L'adversaire de la gauche, l'adversaire des socialistes, oui", a-t-elle répondu..

ENCORE UNE FOIS CETTE GROSSE TRUIE FAIT DANS LA DÉMAGOGIE ÉLECTORALISTE, IL EST FACILE DE CRITIQUER SANS PROPOSER. L'INTELLIGENCE LUI FAIT CRUELLEMENT DÉFAUT, QU'ELLE RETOURNE CHIER DANS SA CAISSE LILLOISE.ÇA SUFFIT LES CONNERIES.

Sarkozy renouvelle sa confiance à Woerth et reste ferme sur les retraites

Après un mois de polémiques qui ont atteint le sommet de l'Etat, Nicolas Sarkozy espérait, ce lundi soir sur France 2, parvenir à mettre un point final à l'affaire Bettencourt-Woerth et recentrer le débat sur les «problèmes de fond», à commencer par la réforme des retraites.
Pour sa première prestation en direct depuis le 25 janvier, le chef de l'Etat a été interrogé un peu plus d'une heure par David Pujadas, sur une terrasse des jardins de l'Elysée. Installé face à Nicolas Sarkozy, une table les séparant, le journaliste de France 2 a débuté l'entretien par le feuilleton Bettencourt, qui atteint de plein fouet le ministre du Travail, Eric Woerth, en charge de la réforme emblématique des retraites.

Voici les principales déclarations du chef de l'Etat :

«Eric Woerth sera le ministre qui défendra» la réforme des retraites. «Eric Woerth est un homme honnête, c'est un homme compétent, c'est un homme qui a toute ma confiance et celle du Premier ministre», a immédiat souligné le chef de l'Etat. «Il sera donc le ministre qui défendra cette réforme si nécessaire des retraites selon le calendrier qui était prévu».

Sarkozy mis en cause dans l'affaire Bettencourt : «Une honte». Emprunt d'une colère froide, Nicolas Sarkozy a jugé que c'était «une honte» de l'avoir accusé d'avoir «ramassé des enveloppes» d'argent chez Liliane Bettencourt, comme l'avait rapporté le site Médiapart citant des premières déclarations, démenties ensuite, de l'ex-comptable de la patronne de l'Oréal. Pour symbole de son honnêteté, il a rappelé : «Le seul président qui a fait rentrer la Cour des comptes à l'Elysée, c'est moi ! Et j'ai voulu nommer un député de l'opposition comme président» au décès de Philippe Séguin.

«Mon conseil, c'est plutôt que (Woerth) abandonne» ses fonctions de trésorier UMP. En revanche, pour couper court à toute polémique, il a «conseillé» à son ministre du Travail de quitter ses fonctions de trésorier de l'UMP afin qu'il se consacre «exclusivement» à la réforme des retraites. «Je lui ai dit que je souhaitais qu'il se consacre exclusivement à cette importante réforme des retraites, que son honneur maintenant était lavé, que les soupçons étaient levés, et que mon conseil c'est plutôt qu'il abandonne cette responsabilité de trésorier», a-t-il dit.

«Si j'avais été un homme d'argent, j'aurais fait une autre carrière». A ses détracteurs, le chef de l'Etat rétorque qu'il aurait fait «une autre carrière» s'il avait été «un homme d'argent», comme certains de ses opposants le dépeignent. «Qu'est-ce que c'est, depuis quelques semaines, que cette attitude vis à vis de l'argent ?», s'est-il interrogé. «J'entends des gens qui disent leur détestation de l'argent. Mon Dieu ! Je me méfie autant des gens qui idolâtrent l'argent que des gens qui le détestent. Cela revient aux mêmes choses. C'est un rapport malsain», a-t-il lancé.

Pas de remaniement avant la rentrée. Malgré les appels pressants de la gauche et de plusieurs ténors de sa propre majorité, Nicolas Sarkozy a confirmé que le remaniement ministériel aurait lieu en octobre après la réforme des retraites, ajoutant que ceux qui préconisaient une «équipe resserrée» avaient «raison».

«La retraite, je dis : les 62 ans, on n'y touche pas». Appelant à cesser de «perdre du temps avec la calomnie pour nous concentrer sur l'essentiel», le président a abordé dans le détail le sujet des retraites. Il a réaffirmé qu'il n'accepterait pas de revenir sur le recul de l'âge de départ à la retraite à 62 ans ni sur l'alignement des cotisations retraites public-privé : «La retraite (à) 62 ans, on n'y touche pas.» En revanche, il s'est dit ouvert sur le reste.

«Il faut cesser cette marche folle de l'augmentation d'impôts». Interrogé sur sa politique de réduction des déficits, le chef de l'Etat s'est refusé à employer ce terme «connoté en France», lui préférant l'adjectif «rigoureux». «Le mot rigueur, ça veut dire baisser les salaires, je ne le ferai pas, augmenter les impôts, je ne le ferai pas». «De tous les pays du monde, la France est celui qui taxe le plus les contribuables. La fiscalisation sur les plus riches est la plus importante», a-t-il martelé. «Ce qui ne me fait pas peur, c'est le mot rigoureux (...) Rigoureux ça veut dire qu'on revient à l'équilibre (des comptes publics, ndlr), je le ferai», a ajouté le chef de l'Etat, réaffirmant l'engagement de la France à ramener son déficit public à 3% du produit intérieur brut (PIB) en 2013, ce qui revient à un effort d'économies d'environ 100 milliards d'euros en trois ans.

Niches fiscales : «Nous avons décidé d'essayer de trouver 10% d'économies». Le gouvernement travaille encore à la réduction des niches fiscales sur lesquelles il souhaite «trouver 10% d'économies» mais les exonérations pour les emplois à domiciles ou les aides à la personne seront globalement préservées, a indiquéNicolas Sarkozy. En revanche, il a annoncé la modification du dispositif par lequel l'Etat prend en charge les cotisations sociales sur les bas salaires qui ne prendra plus en compte les 13e mois, comme c'est le cas actuellement.

Défense du bouclier fiscal... et de Liliane Bettencourt Quid du bouclier fiscal, notamment mis en cause dans l'affaire Bettencourt ? Pas question de le supprimer. «En France, le bouclier fiscal, ça signifie que personne ne paye plus de 50 % de son revenu. Si en France, on n'a plus personne ou investir et dépenser ?» a lancé le chef de l'Etat. Interrogé sur l'intérêt de maintenir ce dispositif contesté, qui permet à un contribuable de ne pas payer plus de 50% de ce qu'il gagne en impôts, le chef de l'Etat a évoqué le cas de Liliane Bettencourt, qui «paye plusieurs millions d'euros d'impôts par mois». «Mme Bettencourt, qui est propriétaire de L'Oréal, je souhaite qu'elle reste propriétaire de L'Oréal et que L'Oréal - 17 milliards de chiffre d'affaires, 64 000 employés - ne parte pas dans un autre pays», a expliqué Nicolas Sarkozy. «Parce qu'à ce moment, qui le paierait ? (...) c'est les employés qui perdraient leur emploi», a estimé le président de la République.

Mineurs délinquants : «Appliquer la suppression des allocations sociales avec fermeté». «Nous avons décidé avec le ministre de l'intérieur de faire de la Seine-Saint-Denis une priorité. Je souhaite impliquer la responsabilité pénale des parents et appliquer la suppression des allocations sociales avec fermeté. Nous allons créer en outre une vingtaine d'établissements de réinsertion pour lutter contre les décrochages scolaires. J'ai demandé qu'on constitue un fichier pour que tout jeune qui sort de l'école à 16 ans, ne le fasse pas sans formation, ni travail.»

«Le visage désastreux» des Bleus. Interrogé sur le fait de savoir pourquoi il avait reçu Thierry Henry à son retour du Mondial le 24 juin, jour de mobilisation syndicale contre la réforme des retraites, Sarkozy a confirmé que c'est bien Thierry Henry qui avait demandé à le voir. «Pourquoi j'ai reçu Thierry Henry ? Il a porté le maillot de l'équipe de France 124 fois, dignement. Il a été le joueur qui a marqué le plus de buts pour l'équipe de France. Ca compte», a-t-il dit. Quant au «visage donné par l'équipe de France en Afrique du Sud... désastreux. J'ai dit : les responsables doivent partir. Ils sont partis. Ne les accablons pas. Les joueurs ne doivent pas toucher de primes. Ils n'ont pas touché de primes», a poursuivi le chef de l'Etat.