TOUT EST DIT

TOUT EST DIT
ǝʇêʇ ɐן ɹns ǝɥɔɹɐɯ ǝɔuɐɹɟ ɐן ʇuǝɯɯoɔ ùO

jeudi 1 juillet 2010

Paris : Lellouche, Dati et Jouanno en lice pour les législatives de 2012

e suis candidat." Pierre Lellouche, secrétaire d'Etat aux affaires européennes, conseiller et député de Paris, n'a pas attendu le top départ de son parti pour se lancer dans la bataille des législatives 2012. De la décision de la commission d'investiture de l'UMP, qui n'a pas prévu de se prononcer sur ses candidats avant le second semestre 2011, le député de la 4e circonscription se moque un peu. Cette précipitation calculée est due à la réforme de la carte électorale : Paris va en effet subir une considérable cure d'amaigrissement parlementaire. Dotée depuis 1988 de vingt et un élus à l'Assemblée nationale, la capitale n'en comptera plus que dix-huit en 2012. Les places vont donc devenir chères.
La 4e circonscription de Paris, qui comprend aujourd'hui les 8e et 9e arrondissements de la capitale, deviendra en 2012 la 1re circonscription, qui cumulera les 1er, 2e et 8e arrondissements ainsi qu'une partie du 9e arrondissement. "Une circonscription sur mesure, sourit Pierre Lellouche. Si quelqu'un veut me prendre sur ce territoire, je l'attends." Echaudé par sa défaite, lors des municipales de 2008 face au maire sortant divers droite François Lebel, il s'avère ainsi peu enclin à attendre l'autorisation de la hiérarchie de l'UMP pour commencer sa campagne.

Rachida Dati, maire du 7e arrondissement, n'a pas non plus attendu l'aval de son parti pour afficher son calendrier personnel. Pour les législatives, Nicolas Sarkozy "a dit oui", a affirmé, sur France inter mercredi, l'élue parisienne, qui cumule déjà son mandat local et celui de députée européenne. "Dati devrait jouer collectif", se désespère-t-on au sein de la fédération UMP parisienne. La deuxième circonscription, que vise l'ancienne garde des sceaux, aurait été réalisée sur mesure pour garantir à François Fillon, premier ministre, une base arrière avant de se lancer dans la bataille des municipales de 2014. Le problème, c'est que le premier ministre n'a toujours pas exprimé son intérêt pour Paris. "François Fillon a des ambitions qui dépassent la capitale", commente-t-on au sein de l'exécutif socialiste parisien.

ASSURER UNE ASSISE LOCALE EN VUE DES PROCHAINES ÉLECTIONS MUNICIPALES

"Être candidat à la mairie de Paris est quelque chose qui est sur mon écran radar, assure aussi Pierre Lellouche. J'irai si les circonstances s'y prêtent. Je ne suis pas moins légitime que Rachida Dati, je suis élu à Paris depuis bien plus longtemps qu'elle et moi je ne connais pas Dior."

Pierre Lellouche et Rachida Dati ne sont pas les seuls ministres ou anciens ministres à vouloir assurer leur assise locale en vue des prochaines élections municipales. Chantal Jouanno, secrétaire d'Etat à l'écologie et conseillère régionale, serait prête à livrer bataille dans la 11e circonscription, à cheval sur les 6e et 14e arrondissements. "Pour trouver sa place à Paris, elle devra gagner un territoire aujourd'hui acquis à la gauche", prévient Lellouche.

Une campagne qui pourrait aboutir à un duel entre Yves Cochet, député vert sortant, et la secrétaire d'Etat. "Un écolo de gauche contre un écolo de droite ! Nous pourrons débattre du bilan du gouvernement et du Grenelle de l'environnement, se réjouit Yves Cochet. Cela serait un beau combat, cette idée m'excite beaucoup !"

Eric Nunès

Le tweet de Ségolène


Le commentaire politique de Christophe Barbier du 01 juillet


Les timides avancées de la diffusion de séries télé sur le Web français

L'intégralité des saisons en cours de Glee, The Office, Docteur House et toutes les saisons de plusieurs séries phares d'ABC, Fox et NBC : pour 9,99 dollars (8 euros) par mois, les abonnés "premium" de Hulu, un site de diffusion de vidéos réservé aux Américains, auront désormais accès à un catalogue impressionnant de séries télévisées récentes, en haute définition.
Fondé en 2007, le site est la propriété d'un fonds d'investissement et de trois réseaux de diffusion : ABC (Disney), News Corp. (le groupe de Rupert Murdoch) et NBC Universal. Elle diffuse exclusivement des films et des séries de ces trois networks. Jusqu'à cette semaine, le site était entièrement financé par la publicité, avec des coupures publicitaires comme sur les chaînes de télévision classiques. L'offre gratuite perdurera, mais sera complétée par une offre sur abonnement, qui permettra d'accéder à des archives plus étendues.

Même sans abonnement, Hulu est pourtant un site rentable. Si les sites de partage de vidéos comme Youtube ou Dailymotion ne sont pour l'instant pas à l'équilibre financier, Hulu a annoncé avoir atteint la rentabilité ces deux derniers trimestres, et table sur un chiffre d'affaires de 100 millions de dollars (80 millions d'euros) à l'été 2010. Un résultat rendu possible par la limitation du système, réservé aux habitants des Etats-Unis, ce qui lui permet de vendre des publicités plus cher car ciblées sur un pays à forts revenus.

EN FRANCE, UNE OFFRE ÉCLATÉE

En France, les distributeurs, et en partie les chaînes de télévision, tentent elles aussi de tirer parti de ce nouveau mode de diffusion. M6 Replay diffuse ainsi gratuitement, outre les émissions-phares de la chaîne, des épisodes de séries comme NCIS. France Télévisions propose Clara Sheller ou Plus belle la vie pour un ou deux euros l'épisode. TF1 loue également des épisodes de Lost ou Docteur House pour trois euros, et Canal+ diffuse des épisodes de 24 heures chrono ou Les Tudors pour deux à trois euros pièce.

Contrairement à ce que permet Hulu et son actionnariat multiple, l'offre reste donc très fragmentée en France. La faute, notamment, aux complexes accords de droits qui régissent les liens entre un diffuseur et l'éditeur d'une série télévisée, la diffusion sur le Web pouvant faire l'objet de négociations très différentes de la diffusion télé.

Les chaînes de télévision ont perçu cette faiblesse, et des discussions ont été entamées fin 2009 entre M6, TF1 et Canal+, pour tenter de mettre sur pied un "Hulu à la française". Un début d'alliance qui n'a toujours pas abouti, et qui répond aussi à la crainte des chaînes de se faire déborder par une ouverture de Hulu au marché européen. "Il est vrai que nous pensons à la menace que pourrait représenter Hulu pour les entreprises françaises", notait Nonce Paolini, le PDG de TF1, en octobre 2009.

Même si Hulu n'a pour l'instant pas indiqué vouloir s'installer sur le marché européen, d'autres acteurs se sont lancés dans la télévision de rattrapage – et donc dans la diffusion de séries télévisées. Le fournisseur d'accès à Internet Free propose depuis cette semaine une offre multi-chaînes sur ses décodeurs vidéo. Mais cette dernière ne reprend qu'une toute petite partie des séries télévisées sur les chaînes partenaires. D'autres sociétés, comme SDBS Active, ont lancé des annuaires des offres des différentes chaînes. Une activité dénoncée par certaines chaînes, mais légale.

PRIORITÉ AU CINÉMA

Si l'offre en matière de séries télévisées s'étoffe petit à petit, elles restent un "parent pauvre" de la vidéo à la demande. Le rapport Zelnik, qui liste de nombreuses pistes pour le développement de l'offre légale de contenus culturels sur Internet, consacre un chapitre au développement de la vidéo sur le Web. Il propose plusieurs mesures sur le calendrier de sortie des films ou l'implication des fournisseurs d'accès à Internet dans la diffusion de films à la demande ; il ne consacre en revanche pas une ligne au statut des séries télévisées.

Pourtant, les séries jouent un rôle moteur dans l'adoption des services légaux de diffusion de vidéo en ligne. "Les contenus privilégiés par les internautes sur les sites de télévision de rattrapage restent de loin les séries américaines, qui représentent le tiers des programmes visionnés (+ 20,1 points par rapport au début de l'année 2009)", note ainsi le rapport 2010 du Centre national de la cinématographie. Dans le même temps, la part d'internautes qui utilisent ce type de service a augmenté de 52 % à 57,5 %, et ce alors que l'offre reste limitée dans l'Hexagone.

PETIT, MINABLE ; VOILÀ CE QU'EST LE COMPORTEMENT DES TÉLÉVISIONS FRANÇAISES À L'ÉGARD DE LA DIFFUSION DES SÉRIES PAR LE NET.
CE COMPORTEMENT FAVORISE LE TÉLÉCHARGEMENT ILLÉGAL ET C'EST TANT MIEUX !

Le spectre de la rechute

La crise est loin d'être finie. Voilà l'idée qu'il faut absolument avoir en tête au moment où l'inquiétude s'avive à nouveau sur les marchés financiers. Depuis la faillite du numéro deux américain du prêt « subprime », le bien-nommé New Century Financial, en avril 2007, la crise a déjà connu quatre épisodes aigus. La première panique bancaire en août 2007, la faillite de Lehman Brothers accompagnée d'un cortège de banques new-yorkaises au bord du gouffre en septembre 2008, l'effondrement vertigineux de la production et des échanges mondiaux dans les six mois suivants, le premier gros craquement de la dette publique, en Grèce, en avril 2010. Elle en connaîtra d'autres tant que le monde développé sera perclu de dettes.

Comme dans toutes les grandes crises, comme dans les années 1930, il y a des moments où ça va moins mal. Ceux qui ont le nez dans le guidon estiment alors que ça va mieux. Et les ingénus claironnent que c'est fini. Mais les problèmes sont loin d'être réglés. C'est précisément ce que redécouvrent les acteurs des marchés en ce moment. Dans la finance d'abord : les banques européennes doivent rembourser aujourd'hui la bagatelle de 442 milliards de dollars à la Banque centrale européenne (BCE), et ça ne va pas de soi. Pour s'acquitter de leurs engagements, elles ont dû réemprunter hier près du tiers de cette somme auprès de la BCE, qu'elles devront rembourser dans trois mois. Autrement dit, l'échafaudage mis en place par les banques centrales pour soutenir le système ne pourra pas être rapidement démonté.

Dans l'activité mondiale ensuite, rien n'est assuré. La production est certes repartie il y a plus d'un an, avec tout à la fois un effet dégel, des plans de relance sans précédent et un restockage massif. Mais, comme prévu, ces effets s'épuisent. Et le relais n'est pas certain. L'Amérique va affronter une tempête annoncée dans l'immobilier commercial et les aides au logement s'évanouissent. La Chine change de moteur de croissance en plein vol, ce qui va s'accompagner de fortes turbulences. L'Inde doit maîtriser son inflation. Le Brésil s'apprête à vivre une période politique plus agitée que le règne prospère de Lula. Dans les prochains mois, le spectre de la rechute va de nouveau hanter le paysage économique. Il va ranimer le débat sur les politiques de soutien à l'activité. Mais l'épisode grec montre que la dette publique touche ses limites, sauf à exhumer des techniques anciennes comme l'emprunt forcé. La crise est loin d'être finie.




JEAN-MARC VITTORI

Capitalisations : Apple proche du sommet, BP évincé et les français loin du Top 10

La hiérarchie des grandes capitalisations boursières a beaucoup évolué en quelques mois. Le créateur de l'iPad arrive à la deuxième place, alors qu'il n'apparaissait même pas dans le Top 10 en juin dernier. Le premier français, Total, n'est plus que le 31 e groupe mondial.
En quelques mois, la hiérarchie des grandes capitalisations boursières référencées dans l'indice MSCI Monde a beaucoup évolué (1). Si Exxon Mobil reste le numéro un incontesté, le palmarès est marqué par la montée en puissance d'Apple. Le créateur de l'iPad arrive à la 2 e place, alors qu'il était 6 e il y a six mois et qu'il n'apparaissait même pas dansle Top 10 en juin dernier. Le passage au 2 e rang de la firme à la pomme, devant son rival Microsoft, désormais 3 e, avait fait les gros titres de la presse fin mai, certains y voyant le symbole de l'écart séparant une entreprise innovante qui a su se réinventer et un géant incapable de se renouveler. « Les évolutions sont beaucoup plus liées à des mouvements de valeur qu'à la manifestation de tendances de fond sectorielles », constate Jean-Louis Mourier, économiste d'Aurel.

Juste derrière les géants américains, China Mobile et China Construction Bank arrivent sur les 4 e et 5 e marches du podium (ils étaient respectivement 5 e et 7 e en décembre 2009), confirmantla montée en puissance de l'Empire du Milieu. « Cela montre la bonne performance économique de l'Asie », reprend Jean-Louis Mourier. « Les Etats-Unis et les pays émergents ont globalement mieux résisté que l'Europe ces derniers mois, ajoute David Ganozzi, directeur de Fidelity Gestion, à Paris. Certaines valeurs bénéficient, en outre, d'un taux de change favorable. »
Plongée en eaux profondes

Ainsi, l'indice MSCI Europe a cédé quelque 19 % depuis le début de l'année, contre - 6,6 % pour l'Amérique du Nord et - 6,5 % pour le MSCI des marchés émergents (2). Rien d'étonnant, donc, à ce que les groupes européens soient peu présents dans ce classement : il n'y a qu'une valeur -Nestlé -dans les dix premières capitalisations, contre 3 fin décembre. Le pétrolier BP n'apparaît plus dans ce top 10, alors qu'il était 8 e il y a encoresix mois. Depuis le début de la marée noire au large des côtes américaines, après l'explosion de la plate-forme Deepwater Horizon, exploitée par le groupe, quelque 100 milliards de dollars (81,3 milliards d'euros) de capitalisation sont partis en fumée !

Le suisse Nestlé est passé en six mois de la 10 e à la 7 e position, sur fond de bonne progression des valeurs défensives, notamment alimentaires. Certains des mouvements observés sur le classement mondial se retrouvent dans le classement européen. Ainsi Nestlé s'adjuge la première place des capitalisations du MSCI Europe, devant HSBC (1 er fin décembre 2009) et Novartis (5 e précédemment).

Enfin, l'observation des capitalisations du CAC 40 montre aussi quelques changements. Total reste en tête de l'indice phare de la place de Paris, mais la première capitalisation française n'apparaît plus qu'à la 31 e position du classement mondial, contre la 18 e à la fin de l'année dernière. EDF (qui a perdu environ 24,4 % en six mois) passe de la 2 e à la 3 e place, au profit de Sanofi-Aventis. ArcelorMittal perd trois rangs (du 6 e au 9 e), sur fond de chute de 30,5 %.

Fonctionnaires : pas de hausse générale de salaires en 2011

Eric Woerth a annoncé hier le gel du point d'indice en 2011. Aucune augmentation n'est programmée pour 2012 et 2013, même si un nouveau rendez-vous aura lieu. La hausse de 0,5 % du 1 er juillet est maintenue. Les syndicats sont furieux.
Régime sec pour les fonctionnaires. Hier, lors de la seconde séance de négociations salariales 2011-2013, Eric Woerth, ministre de la Fonction publique, et Georges Tron, son secrétaire d'Etat, ont annoncé le gel du point d'indice (base de calcul du salaire des fonctionnaires) en 2011. Une telle stagnation constitue une première depuis 2003 (voir graphique). Et pour 2012 et 2013, aucune hausse n'est programmée à ce stade. « Pour les années ultérieures [à 2011], les rendez-vous annuels, prévus dans les accords de février 2008, permettront de déterminer l'évolution du point, compte tenu de la situation économique », indiquent simplement les ministres. Si la porte n'est pas formellement fermée, il faudrait une improbable reprise économique (plus rapide que ne le prévoit le gouvernement) ou une consolidation budgétaire spectaculaire pour que ces deux années ne soient pas marquées par un nouveau gel du point. L'intersyndicale ne se fait pas d'illusions. Dans une déclaration commune, elle estime que les discussions « 2012 et 2013 sont d'ores et déjà placées sous de sombres auspices ».
« Epreuve de force »

Concrètement, les 5,2 millions de fonctionnaires ne bénéficieront donc d'aucune augmentation générale l'année prochaine. Dans un contexte de rigueur budgétaire, cette ligne était pressentie depuis plusieurs semaines. Elle entraînera des économies importantes : une hausse de 0,8 % du point d'indice, comme consentie en 2007, 2008 et 2009, coûte environ 600 millions d'euros par an au seul Etat employeur. Seule « concession » : après avoir été tenté de revenir dessus, le gouvernement a maintenu la hausse de 0,5 % programmée depuis 2008 pour cette année. Elle entrera en vigueur, comme prévue, sur les salaires versés fin juillet.

Les syndicats sont furieux. « Le gouvernement choisit l'épreuve de force. La RGPP, la réforme des retraites, les départs non remplacés et maintenant les salaires ! Tout s'accumule et on est désormais sur un scénario d'affrontement majeur », prévient la CGT. Ils dénoncent des « pertes programmées de pouvoir d'achat », a fortiori avec la hausse des cotisations retraite de 2011 à 2020 (0,27 point par an) dans le cadre de la réforme des retraites. Selon les syndicats, qui s'appuient sur la différence d'évolution entre le point d'indice et l'inflation, le pouvoir d'achat des agents a déjà reculé de 9 % depuis 2000 et un gel triennal entraînerait un nouveau recul de 7 %.

Progression « naturelle »

Le gouvernement réfute cette grille de lecture. Il souligne que la progression « naturelle » des salaires (à l'ancienneté et par le jeu des promotions), estimée à 1,5 % à 2 % par an selon les ministères, garantit le maintien du pouvoir d'achat. Et promet en outre de reconduire le dispositif de garantie individuelle du pouvoir d'achat (Gipa), lancé en 2008, qui permet aux agents dont le traitement augmente moins vite que l'inflation de bénéficier d'une prime de rattrapage. La Gipa pourrait coûter cher en cas de dérapage de l'inflation. L'Etat employeur risque aussi d'être confronté à un problème de tassement des bas de grille salariale, qui, faute de revalorisation du point d'indice, ont de fortes chances de repasser sous le niveau du SMIC quand il sera revalorisé, chaque 1 er janvier.

Eric Woerth et Georges Tron ont par ailleurs confirmé le maintien des autres mesures salariales déjà en vigueur ou en cours de déploiement, comme le lancement l'an prochain de l'intéressement collectif et l'extension des primes individuelles au mérite, qui devraient bénéficier à 200.000 agents à l'horizon 2012. La plus importante de ces mesures reste le retour aux agents, sous forme de mesures catégorielles, de 50 % des économies réalisées grâce au non-remplacement d'un départ à la retraite sur deux (500 millions par an). Au total, ce sont quelque 1,5 milliard d'euros qui devraient ainsi être reversés aux agents sur 2011-2013.
DEREK PERROTTE, Les Echos

Sarkozy : "Si je dis à Eric de partir, ça voudrait dire qu'il a quelque chose à se reprocher"

a part en vrille !", s'est inquiété Bernard Debré, le député UMP de Paris, s'inquiétant devant Nicolas Sarkozy des développements de l'affaire Woerth-Bettencourt. Le président de la République ne doutait pas qu'il serait interpellé sur le sujet par les députés de l'UMP qu'il recevait mercredi 30 juin, à l'Elysée : "On a amorcé la réforme la plus importante qui ait jamais été faite sur les retraites", a-t-il attaqué, reléguant ainsi au rang de réforme mineure celle qui avait été conduite en 2003 par François Fillon.
"On ne peut pas nous attaquer sur le fond, donc on nous attaque sur le périphérique. Si Woerth ne portait pas cette réforme, il n'y aurait rien à lui reprocher", a affirmé le président de la République défendant, par la même occasion, l'attention que porte l'Etat aux affaires de la famille Bettencourt et à l'avenir de L'Oréal.

"Je ne veux pas que Liliane Bettencourt foute le camp en Suisse, a insisté Nicolas Sarkozy. A-t-elle bénéficié d'un avantage fiscal ? Non. A aucun moment, le ministre du budget n'a donné une instruction de quelque nature que ce soit. Eric est l'honnêteté faite homme. On ne va se laisser donner des leçons de morale par des parangons de vertu."

"JE ME SERAIS BIEN PASSÉ DE TOUT ÇA"

La situation n'en reste pas moins délicate. Et le président de la République reste persuadé que tout ce qu'il fera à chaud compliquera sa tâche. "Si je dis à Eric de partir, ça voudrait dire qu'il a quelque chose à se reprocher", a-t-il indiqué, signifiant ainsi qu'il n'était pas question, pour lui, de lâcher son ministre.

En revanche, il a laissé entendre qu'il y aurait avant la fin de l'année une réorganisation de l'UMP. Ce pourrait être alors l'occasion de faire changer de main la fonction de trésorier du parti.

M. Sarkozy a en revanche adressé quelques signaux d'avertissement à certains comportements ministériels qui "lui ont déplu". "J'en tirerais les conséquences le moment venu, a-t-il souligné, annoncant qu'il prendrait un "rendez-vous d'explications avec les Français" à l'automne. "Cela dit, je me serais bien passé de tout ça", a-t-il conclu.

Patrick Roger

DSK fait toujours la course en tête comme personnalité préférée des Français

Dominique Strauss-Kahn (PS) conserve sa première place des personnalités que les Français souhaitent voir "jouer un rôle important au cours des mois et années à venir" avec 43 % (- 4 points), mais est talonné par Martine Aubry (41 %), selon le baromètre Sofres-Logica pour le Figaro-Magazine, rendu public jeudi.

Dans ce classement, le maire de Paris, Bertrand Delanoë (PS), conserve sa 3e place avec 36 % (- 4) ex aequo avec la secrétaire d'Etat aux sports, Rama Yade (- 3). Le ministre des affaires étrangères, Bernard Kouchner, enregistre la plus grosse chute (- 7 points) avec 32 %, qui le relègue à la 5e place.

WOERTH EN BAISSE DE DEUX POINTS

Suivent ensuite Jean-Louis Borloo (31 %, - 2), ex aequo avec la socialiste Ségolène Royal (- 1), Dominique de Villepin (30 %, + 2), Michèle Alliot-Marie (29, - 2), et Olivier Besancenot, porte-parole du NPA (28, - 3). Daniel Cohn-Bendit (Europe Ecologie) et François Hollande (PS) font jeu égal à 26 %, en baisse respectivement de 5 et 4 points.

Dans ce classement, le ministre du travail, Eric Woerth, est en baisse de 2 points à 16 %. Il devance ses collègues au gouvernement Eric Besson (immigration, 15 %, - 3), Brice Hortefeux (intérieur, 15 %, - 4), Hervé Morin (défense, 13 %, - 2) et Luc Chatel (éducation, 12 %, - 4), à l'avant-dernière place.

Le président du FN, Jean-Marie Le Pen, est dernier avec 11 % (+ 1). Sa fille Marine, est nettement mieux classée avec 18 % (+ 3 points). Enquête réalisée du 25 au 28 juin 2010 auprès de 1 000 personnes (échantillon représentatif de la population âgée de 18 ans et plus) interrogées en face à face à leur domicile (méthode des quotas).

DSK NE BAIGNE PAS DANS LE MARIGOT FRANÇAIS, ÇA LE PROTÈGE POUR L'INSTANT.


Ce qui change en juillet

Il y a, ce matin, quelque chose de nouveau dans l'air. Une traîne immense, une romance. Les journaux détaillent "ce qui change en juillet". Et c'est toujours pareil. Le timbre et le gaz qui augmentent. Les jours qui raccourcissent déjà.

L'année a basculé au solstice dans une stridence de Fêtes de la musique et sous le médiatique bruissement des affaires du moment. Force est d'admettre qu'une fois de plus, les prévisionnistes ont tout faux. Pas ceux de la météo mais les devins qui croient flairer les succès saisonniers. Contre toute attente, Marc Lévy vient, en effet, de se trouver un sérieux concurrent. Un dénommé Éric Woerth. Son thriller à lui, aux inflexions matrimonio-financières, est plus accaparant que le dernier roman de l'auteur si prisé. Il s'écrit chaque jour sous nos yeux dévoreurs de gazettes, friands de révélations et de rumeurs, attentifs à la moindre mimique politique. "Et si c'était vrai ?" s'interroge la France entière. La suite au prochain numéro.

La suite ? Voilà bien le concept le plus improbable lorsque s'ouvre l'été tout bleu et que se refermeront bientôt les agendas et les valises. N'oublions pas la crème solaire, la carte routière ou l'iPad pour les plus branchés. N'oublions pas, surtout, les visages familiers. Il arrive qu'à la rentrée, rien ne soit plus comme avant. Les copains ont changé de classe ou d'établissement et certains ont même cru bon de disparaître dans la nature de la vie.

Quelle que soit l'époque où l'on prend congé, si tant est que la crise permette encore cette évasion suspecte, nous restons tous un peu des juillettistes. Avec la vuvuzela des cigales sous les platanes. Avec les cahiers au feu et les maîtres au milieu. Avec ce sentiment des vacances éternelles lorsque l'heure était venue de ranger les cartables et d'ignorer la retraite. Avec parfois, enfin, trois vers d'Aragon qu'on remâche comme une allumette éteinte : "C'est ma vie et c'est moi cette chanson faussée / Un beau soir l'avenir s'appelle le passé / C'est alors qu'on se tourne et qu'on voit sa jeunesse".


Didier Pobel

DIDIER POBEL SIGNE LÀ SON DERNIER BILLET DANS LE DAUPHINÉ LIBÉRÉ, NOUS VOUS SOUHAITONS TOUS LES BONHEURS POSSIBLES MONSIEUR.


Gazouillis


Twitter, vous connaissez ? On l'espère pour vous, sinon vous n'êtes définitivement pas à la mode... Twitter, qui vient de «gazouillis» en anglais, permet d'envoyer et recevoir avec une multitude de personnes des messages limités à 140 signes (à titre indicatif, ce «Mot» en compte 900). Et c'est devenu le plus chic et choc des robinets à indiscrétions. Hier, le député Favennec nous a ainsi twitté en direct de l'Elysée, entre poire et fromage, que notre Président remanierait en octobre. Et le député Tardy a twitté la pathétique prestation de la paire Domenech-Escalettes dans le huis clos de la Commission d'enquête, avant d'être condamné au silence. «Je suis le traître qui twitte et j'assume», s'est vanté le désormais célèbre Monsieur Tardy. Drôle d'époque: un gazouillis fait l'info, les députés refont le match, les balances revendiquent la transparence... Twitt again ? Non, merci.

C'est parti pour la rigueur

Que le gouvernement fasse enfin preuve de courage car il est temps d'appeler un chat, un chat ! C'est bien une politique de rigueur qui attend les Français dès la rentrée. « Raboter » les niches fiscales ou en supprimer certaines pour rapporter « au moins 8,5 milliards » au Trésor signifie une hausse de la fiscalité directe et indirecte. Et ce n'est pas tout. La désormais célèbre RGPP - Révision générale des politiques publiques - présentée hier dans sa nouvelle version ne fait pas non plus dans la dentelle puisqu'il s'agit d'économiser 10 milliards entre 2011 et 2013, essentiellement en ne remplaçant pas 100 000 fonctionnaires. Mais serrer la ceinture d'un ou deux crans ne suffira pas. Déjà, Bruxelles souffle d'autres recettes comme une augmentation de la TVA. Les trous à combler sont si béants, et un peu partout dans l'UE ! Rien qu'en France, la dette publique dépassera bientôt les 83& du PIB. Ou, selon un calcul plus simple, les 24 000 euros par habitant, le bébé qui vient de naître compris. Convertie après bien des fanfaronnades à la politique d'austérité (et monétariste) conduite par Angela Merkel, abandonnant ses prétentions de « gouvernance économique » de la zone euro, la France n'a plus vraiment le choix. Elle suit ce qui est devenu le credo européen encore récité la semaine dernière au G 8 devant un Barack Obama perplexe. Lui a choisi une autre voie, celle de la relance, et tant pis pour les déficits abyssaux à réduire à moyen terme, pas dans l'immédiat. Car l'austérité, qui a surtout le mérite de caresser les marchés dans le sens du poil, n'est pas sans danger. Ainsi, un document officiel révélé par le Guardian estime que le coût social du plan de rigueur de David Cameron se traduira par une perte de 1,3 millions d'emplois en Grande-Bretagne. Et cet exemple, à quelques variantes près, pourrait être répété partout en Europe pour la condamner à la déflation. Certes, Paris mènera une politique moins drastique que le Royaume-Uni. L'Elysée et Matignon navigueront dans la crise en tirant des bords pour ne pas trop mécontenter la population à moins de deux ans de la présidentielle de 2012... Mais l'exercice reste difficile. Il exige une bonne part de confiance dans un gouvernement non éclaboussé par les « affaires » et si peu exemplaire par le train de vie de certains de ses ministres. Le remaniement annoncé pour octobre est censé remettre de l'ordre...

Jean-Claude Kiefer

Stabiliser l'Europe

Au premier abord, la situation peut paraître grotesque. C'est un pays sans gouvernement, la Belgique, plongée dans une profonde crise politique depuis les élections du 13 juin, qui assume, à compter d'aujourd'hui, la présidence tournante de l'Union européenne. « C'est le surréalisme belge », reconnaît Olivier Chastel, le monsieur Europe du gouvernement sortant. Le moment - c'est un euphémisme - pouvait difficilement être moins opportun. D'autant que la mise en place du traité de Lisbonne, depuis le début de l'année, a déjà révélé une certaine confusion au sommet des institutions européennes.

Le choix délibéré de personnalités sans charisme, la permanence même de la présidence tournante aux côtés d'une présidence stable, la crise grecque et les réflexes nationaux induits par le contexte de crise économique, tout cela n'a guère servi la cause européenne. La présidence espagnole, plongée dans l'oeil du cyclone de la crise de l'euro, a d'ailleurs été un fiasco. Zapatero a échoué dans sa tentative de l'utiliser comme un tremplin flatteur sur sa scène intérieure, et ce n'est pas sous sa régie que les principales décisions, comme la création d'un fond de stabilisation, ont été prises à Bruxelles. La question, dès lors, se pose. À quoi sert aujourd'hui la présidence tournante ?

Si on opte pour la simplification, alors la tentation de vouloir la supprimer est grande, car l'Europe donne actuellement à la fois l'impression d'avoir trop de présidents et de manquer de pilote. Si on regarde, en revanche, l'histoire de l'Union et le fonctionnement de la présidence tournante depuis 1974, l'avis est plus nuancé. Car ce passage de témoin semestriel a permis à tous les pays, indépendamment de leur taille ou de leur ancienneté dans le club, de se frotter à l'exercice des responsabilités collectives, et non pas seulement nationales. Aux côtés de la Commission et du Parlement, le Conseil a été une école de la pratique communautaire. Dans chaque pays, une classe dirigeante s'est formée grâce à cet exercice. Sa vertu n'a donc pas été seulement symbolique, mais substantielle.

Ce que la crise grecque a révélé, c'est la difficulté pour l'Europe d'aujourd'hui de rester fidèle à deux critères essentiels de sa courte histoire : la collégialité et la solidarité. Sans ces deux moteurs, aucun politique ne sera assez fort pour faire avancer une machine aussi complexe, et contradictoire, qu'une Union à vingt-sept. Et c'est là que le semestre belge pourrait bien, paradoxalement, être moins « surréaliste » qu'annoncé.

Car les responsables belges détachés à la manoeuvre européenne connaissent bien les rouages de l'Union. Et si leur modèle national est en crise, leur culture politique peut être précieuse. Sur le plan économique, la révision du pacte de stabilité et les négociations sur le budget, et notamment la politique agricole commune, promettent une rentrée tendue. Sur le plan institutionnel, la mise en place du nouveau service diplomatique et l'élargissement des prérogatives du Parlement vont être autant de moyens, pour l'Union, de tester sa capacité à se remettre dans une dynamique positive.

À l'heure où l'Europe est traversée par mille forces centrifuges et où la Belgique elle-même court le risque de l'éclatement, la présidence belge peut effectivement paraître surréaliste. À moins que son secret ne soit, au contraire, d'incarner l'une des qualités de l'architecture européenne : sa résilience.



Laurent Marchand

La tension monte à l'approche du « choc » de liquidités

Le prêt exceptionnel de 442 milliards d'euros à un an consenti par la BCE arrive à échéance demain. De quoi alimenter la nervosité du marché interbancaire.
La tension monte sur les marchés à mesure que s'approche le « choc » de liquidités du 1 er juillet. C'est en effet demain qu'arrive à échéance le prêt exceptionnel de 442 milliards d'euros accordé il y a tout juste un an à plus de 1.100 banques commerciales, à un taux fixe de 1 %, par la Banque centrale européenne (BCE). Les autorités monétaires préparent ce rendez-vous depuis des semaines, afin d'éviter que le système financier ne se retrouve ponctuellement en manque de liquidités. Mais la nervosité était encore perceptible sur le marché interbancaire hier : l'Euribor à 3 mois, considéré comme le principal baromètre du marché interbancaire en euro, est remonté à 0,761 %, contre 0,754 % la veille, à un plus haut depuis neuf mois et demi.

La crise de la dette souveraine a réveillé les soupçons entre banques et leur réticence à se prêter entre elles. Certains établissements, notamment dans les pays considérés comme les plus fragiles -l'Espagne, le Portugal, la Grèce ou l'Irlande -ont des difficultés à trouver des liquidités et doivent donc se tourner vers la BCE. D'où l'importance de réussir la transition du 1 er juillet. Selon le « Financial Times » d'hier, des banquiers espagnols se sont plaints que ce programme de financement exceptionnel à un an ne soit pas renouvelé. Un membre de la BCE a encore rejeté cette hypothèse hier.

Christian Noyer, le gouverneur de la Banque de France, se veut toutefois rassurant. Il affirme que les banques de la zone euro, « pourront toutes rembourser » les prêts à un an, même s' « il y a quelques banques qui sont en moins bonne situation qui peuvent éventuellement souffrir ». Interrogé sur Europe 1, il a ajouté : « nous ferons en sorte qu'il n'y ait aucun problème et que tout cela se passe bien ». Il faut dire que la BCE a balisé le terrain. Demain, une opération spéciale d'octroi de liquidités à six jours sera mise en place par l'institution d'émission. Et une opération de refinancement à trois mois est prévue aujourd'hui pour « fluidifier » le marché. Selon une enquête de Reuters, la BCE devrait allouer 210 milliards d'euros aux banques lors de cette adjudication, les estimations des 27 professionnels du marché monétaire interrogés s'échelonnant de… 12 à 400 milliards d'euros. « Compte tenu de ces deux opérations exceptionnelles, le risque de voir le système bancaire européen dans son ensemble manquer de liquidité est nul. Mais leur déroulement n'en est pas moins important, car on sait que toutes les banques européennes ne sont pas dans la même situation de liquidité », rappelle Bruno Cavalier, chez Oddo Securities.

Indicateur des tensions

Une fois passé la date butoir du 1 er juillet, le surplus de liquidités dans le système financier devrait donc se résorber. Mais jusqu'à quel point ? Le niveau sera un bon indicateur du degré de tension qui reste dans les circuits monétaires (lire ci-contre). Les professionnels interrogés par Reuters estiment le montant de liquidités excédentaires qui restera disponible à 150 milliards d'euros -c'est l'estimation médiane, au lieu de 300 milliards environ aujourd'hui. Cette normalisation progressive devrait donc conduire à une chute des montants déposés au jour le jour à la BCE et à un déblocage de l'Eonia, le taux interbancaire au jour le jour, susceptible de remonter vers le principal taux directeur (1 %), alors qu'il évolue actuellement à 0,326 %. « Des tensions pourraient être observées sur la partie courte de la courbe des taux interbancaires, avant que le marché ne se stabilise à un point d'équilibre », confirment les économistes de Crédit Agricole. Selon l'enquête Reuters, le taux Euribor 3 mois devrait atteindre 0,80 % d'ici un mois, et 0,90 % dans trois mois.

Ces tensions se répercutent également sur le marché obligataire, où les écarts de rendements entre les emprunts d'Etat émis par les pays périphériques de la zone euro et les titres allemands de référence se creusent. « Le retour sur le marché des collatéraux (les titres que les emprunteurs apportent en garantie à la BCE, NDLR) mobilisés par les banques à cette occasion pourrait accentuer les tensions sur les taux longs des pays d'Europe du Sud, d'autant que la BCE a ralenti le rythme de ses interventions sur le marché secondaire de la dette souveraine », poursuivent les économistes de Crédit Agricole. L'institution avait lancé en mai ce programme exceptionnel d'achats d'obligations publiques. La semaine dernière, elle n'a racheté « que » 4 milliards d'euros de titres de dette publique.

GUILLAUME MAUJEAN