TOUT EST DIT

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jeudi 24 juin 2010

Wimbledon : Mahut perd le match le plus long de l'histoire

Près de 11 heures de jeu... C'est un match d'anthologie qui vient de s'achever entre le Français Nicolas Mahut et l'Américain John Isner à Wimbledon. C'est l'Américain qui a fini par s'imposer, sur le score hallucinant de 70 à 68 dans le 5e set...

Mercredi soir, à 21 h 10 locales, les deux joueurs avaient, d'un commun accord, décidé d'arrêter les frais et de se donner rendez-vous une troisième fois jeudi pour terminer un match de légende, déjà arrêté par la tombée de la nuit lundi après quatre sets (4-6, 6-3, 7-6, 6-7) et qui a continué mardi pendant sept, oui sept, heures.

Au total, la rencontre a duré 10 h 57, à des années-lumière du précédent record du match le plus long qui appartenait à Arnaud Clément et Fabrice Santoro, avec un marathon de 6 h 33 à Roland-Garros en 2004.

REGARDEZ - les meilleurs moments des 118 premiers jeux du dernier set (montage réalisé par la chaîne américaine ESPNews) :

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Metro abandonne son gratuit en Grèce

L'éditeur de journaux gratuits Metro International a annoncé aujourd'hui avoir vendu sa filiale en Grèce en raison de la situation économique du pays, qui plombe les ressources publicitaires du journal. "Le marché (publicitaire) grec a été affecté depuis un certain temps et a été durement touché par l'environnement macroéconomique, donc il est vrai que (la vente) a été influencée par la crise", a déclaré la directrice des relations aux investisseurs du groupe suédois, Linda Fors.

Metro International a annoncé dans un communiqué qu'il cédait Metro Grèce à la société Voisins Limited, qui assurera la poursuite de la parution du journal via un accord de franchise. "L'accord a été conclu aujourd'hui (jeudi), mais cela faisait quelques mois que nous cherchions une solution" pour la filiale grecque, a indiqué Mme Fors.
La transaction va entraîner un coût de 1,8 million d'euros pour Metro, "en raison de frais de transaction" facturés par la banque médiatrice de la transaction, Investment Bank of Greece, a-t-elle expliqué.

Les 30 salariés du journal en Grèce garderont leur emploi et l'activité continuera dans l'immédiat "comme d'habitude", selon elle. Depuis le début de la crise économique qui a lourdement affecté le marché publicitaire, Metro International, qui édite le quatrième journal au monde en lecteurs cumulés, cherche à se recentrer sur ses fiefs du centre et du nord de l'Europe.
Le groupe a déjà fermé son édition espagnole et vendu ses filiales américaine, italienne et portugaise.

Après être sorti du rouge au quatrième trimestre 2009, Metro International avait annoncé des pertes au premier trimestre. Le groupe doit annoncer ses résultats pour le deuxième trimestre le 19 juillet.

IL FAUT DIRE QUE LES GRATUITS NE VIVENT QUE PAR LA PUBLICITÉ, CETTE PUBLICITÉ QU'ILS "VOLENT" AUX VRAIS JOURNAUX (Ils en ont tant besoin, eux.)LEUR FAIT DÉFAUT COMME AUX AUTRES TITRES COMME LE MONDE, LE FIGARO, LE PARISIEN....ETC.
IL FAUDRA CHOISIR, ENTRE UNE INFO DE QUALITÉ; PAYANTE.
OU UNE AUTRE.

Michel Rocard : "Le PS se trompe de combat"

Ancien Premier ministre de François Mitterrand, Michel Rocard dit et répète à l’envi qu’il est socialiste – ou plutôt social-démocrate. Il est aussi Rocard, et entend le rester : un homme à part.

Qu’on se le dise : c’est son credo, son destin, son statut. Mais le social-démocrate Rocard ne change pas avec l’âge : au-dessus de tout, il place la pensée libre, fût-elle dérangeante. Traduction : quand il félicite Eric Woerth pour son « courage » (dans l’affaire des retraites) ou quand il reproche à Martine Aubry de s’enfermer, sur la question des 60 ans, dans une posture archéo, cela ne veut nullement dire qu’il change de camp, qu’il passerait de gauche à droite.

France-Soir. Il y a vingt ans exactement, vous commandiez le premier Livre blanc sur les retraites. Qu’est-ce qui vous poussait, dès cette année-là, à entamer cette démarche ?
Michel Rocard. Je suis alors Premier ministre et je m’aperçois, s’agissant des retraites, que les enjeux sont terrifiants. Il était déjà évident que le coût du système était en augmentation vertigineuse et qu’on ne pouvait pas en rester là. Mais je pense depuis cette époque qu’aucun gouvernement n’a une légitimité suffisante pour décider en la matière tout seul. Le bon moyen de s’en sortir – le seul moyen –, c’est la négociation de contrats qui doivent associer l’Etat, les employeurs et les salariés.

F.-S. Comment vous y prenez-vous ?
M. R. J’appelle le patronat, la CFDT et Force ouvrière pour leur demander s’ils seraient d’accord pour établir un diagnostic commun, complété d’une boîte à outils. Ils répondent positivement. Quand l’INSEE achève le Livre blanc, en 1990, je leur envoie donc le travail, et j’obtiens leur accord sur le diagnostic et sur la boîte à outils. La deuxième étape a été le lancement d’une mission de dialogue sur les retraites, confiée au secrétaire général des cadres de Force ouvrière, Robert Cottave, flanqué de trois hauts fonctionnaires. Leur mission : organiser partout en France des débats sur l’avenir du système de retraite. Je leur ai dit : « Je vous donne deux ans pour qu’il n’y ait plus en France un seul syndicaliste qui ose nier les chiffres. ». J’avais en même temps annoncé que la troisième étape serait l’ouverture des négociations entre le patronat, les syndicats et l’Etat, et que la quatrième serait la ratification de cette négociation par la loi.

F.-S. Alors, qu’est-ce qui a coincé ?
M. R. La mission a admirablement travaillé. Mais j’ai dû démissionner le 15 mai 1991. J’ai alors été remplacé par Mme Cresson, dont le principe était simple : « Rocard a mal gouverné, donc il faut faire le contraire de ce qu’il a fait. » Elle a donc mis fin au travail de la mission, puis n’a plus rien fait sur le sujet.

F.-S. Pierre Bérégovoy lui a assez vite succédé…
M. R. Mon ami Bérégovoy pas eu le temps de faire quoi que ce soit, puis nous avons perdu les élections de 1993. Balladur, devenu Premier ministre, note que la progression lente du déficit du régime des retraites se fait sentir. Il s’aperçoit aussi que l’opinion a bien changé, grâce à mon boulot. Il prend fin juillet – par décret et par la loi – des mesures de rééquilibrage. Il traite ainsi le problème du déséquilibre comptable pour dix à quinze ans. Mais il a brisé en même temps tout goût pour la négociation chez les partenaires sociaux. Car la décision de « boucler » le problème par la loi et le décret sans autre consultation a cassé ma démarche, a déconsidéré les responsables syndicaux et a encouragé les positions jusqu’au-boutistes.

F.-S. A la lumière de votre expérience, comment jugez-vous la réforme d’Eric Woerth ?
M. R. C’est une réforme non négligeable et courageuse. Le gouvernement a eu raison de la faire. Je suis socialiste, je le reste, mais je le dis : Eric Woerth est un type bien, qu’il faut défendre. En tant que social-démocrate, je regrette, en revanche, que le gouvernement n’ait pas suivi la voie de la négociation. Il est quand même passé en force, même s’il bénéficie du fait que l’opinion est devenue plus sérieuse, plus responsable, un peu mieux informée. Reste que beaucoup de problèmes ne sont pas tranchés. Pour commencer, les régimes spéciaux ne sont pas touchés. Or c’est un morceau énorme.

F.-S. Vous a-t-on demandé vos conseils ?
M. R. Oui. Les deux ministres du Travail successifs, Xavier Darcos puis Eric Woerth, m’ont convié à venir leur parler. Comme je suis démocrate, j’accepte les invitations. J’ai insisté auprès d’Eric Woerth : « Il faut négocier. » Sa réponse a été : « Mais ils ne veulent pas négocier ! » Je crains qu’il ait raison, à cause du piège que Fillon et Raffarin ont tendu à la CFDT il y a cinq ans. Cela se paie aujourd’hui.

F.-S. Quand François Mitterrand a décidé d’abaisser l’âge légal de la retraite de 65 à 60 ans, en 1981, vous étiez présent lors de ce fameux Conseil des ministres…
M. R. Oui. Et, autour de la table, tous les ministres en charge de l’économie – même Fabius et surtout Delors – étaient effondrés, décomposés. Moi aussi. Mais il s’agissait de faire plaisir au Parti communiste et de magnifier le caractère social du gouvernement ! Le résultat a été la sacralisation de ce chiffre de 60 ans. Depuis, nous sommes encombrés d’un symbole alors que ce chiffre est, au fond, le moins significatif de tous les paramètres, même si c’est le plus visible.

F.-S. Pour vous, il aurait donc mieux valu ne pas s’en prendre aujourd’hui à ce « symbole » ?
M. R. Eh ! Pourquoi agiter un drapeau rouge devant le taureau au lieu de contourner le problème ? C’était d’ailleurs une des conditions posées par la CFDT pour négocier : ne touchez pas à l’âge légal, et on se débrouillera avec le reste. Mais cela avait un inconvénient pour le gouvernement : ôter de la visibilité au résultat final. Pourtant le fond de l’affaire est connu : il faudra un jour arriver à une retraite à la carte, avec une cessation progressive d’activité.

F.-S. Le bilan de la réforme Woerth, c’est tout de même, pour vous, positif ?
M. R. Au total, avec cette réforme, nous allons gagner un répit de dix ans sur le plan comptable. Ce n’est pas rien dans cette période d’inflation énorme, de déficits et de dette. Mais la contrepartie, c’est que la négociation n’est décidément plus un instrument de travail dans le dialogue social. Je trouve cela terrible.

F.-S. Le PS s’oppose à la remise en question des 60 ans et affirme qu’il reviendra dessus en cas de victoire en 2012…
M. R. Le PS a du mal à devenir ce qu’il devrait être profondément : un parti social-démocrate. C’est un peu le parti faible dans l’Internationale sociale-démocrate. En faisant de l’âge légal un symbole, le PS est encore en train de se tromper de combat. Pour moi, c’est une des premières fautes de Martine Aubry qui, par ailleurs, fait du bon boulot. Pour ce qu’elle fait, je la défends plutôt. Mais là, elle a commis une erreur. Elle a été trop sensible au poids d’un symbole. Or on ne négocie pas sur les symboles, on les abandonne. Je crois que le PS se bloque sur une carte perdante. Quant à faire reposer les retraites sur la fiscalité, c’est absurde et « dangerosissime ». Je parlerai même d’imbécillité. Il faut absolument que le régime des retraites s’auto-équilibre. Il n’y a pas d’autre solution.

F.-S. Faudra-t-il une nouvelle réforme des retraites dans dix ans ?
M. R. Dans dix ans, ou peut-être avant, je ne sais pas. Une certitude : le problème des retraites reste devant nous. D’autant que nous ne sommes pas sortis de la grande crise. Nous n’en avons traité qu’une petite partie, et mal : les banques reconquièrent leur pouvoir. Rien sur les paradis fiscaux, rien sur les produits dérivés. C’est effrayant. Nous allons donc vers des coups durs économiques fréquents dans un contexte de croissance lente. Dans ces conditions, le poids des régimes de retraite va devenir assez vite intolérable, une fois absorbé l’allégement temporaire signé Woerth-Sarkozy-Fillon.

Le commentaire politique de Christophe Barbier du 24 juin


Privilèges

C'est la crise, la chasse aux privilèges est ouverte. Les habitués de la Garden Party devront cette année renoncer à leurs petits fours. Les Bleus sont privés de primes. Les retraités ministres perdent leur retraite. Christian Blanc devra rembourser ses cigares... Personne ne versera une larme sur ces abandons. Et notre Président, qui les a imposés, pourra camper en champion de la France qui se lève tôt pour travailler dur, contre l'élite des privilégiés. Mais que dira-t-il ce soir, notre Président, aux manifestants qui auront défilé pour défendre leurs retraites ? Les traitera-t-il de privilégiés ?... Le désir du privilège et le goût de l'égalité, remarquait le général de Gaulle, sont les passions dominantes et contradictoires des Français. Sans doute, mais si chacun sait de quelle passion relèvent les cigares de Monsieur Blanc, où ranger la retraite à 60 ans ?

Ça va faire du monde, tout ça...

C'est toujours le même casse-tête à la veille des journées de mobilisation. Il y a ceux qui prédisent le succès, ceux qui tablent sur le flop et ceux qui attendent le lendemain pour se faire une improbable opinion entre les minima de la police et la surenchère chiffrée des syndicats. Mais cette fois-ci, la projection paraît plus simple. Il devrait y avoir dans la rue, ce jeudi, toutes les personnes opposées à la réforme des retraites, à l'exception de celles qui, sans être favorables au cap des soixante-deux ans, ne sont pourtant pas tout à fait contre un projet qui, pour n'être pas vraiment attractif, n'en semble pas moins inéluctable. Vous suivez ? On vous l'explique autrement. La manif rassemblera l'ensemble des sacrifiés, des énervés et des agacés auxquels il convient cependant d'ôter les résignés, les convaincus et les fatigués. Il suffit d'additionner, de retirer, de faire une règle de trois et le total y est. C'est tout ? Non. Il faudra encore tenir compte de ceux qu'offusquent le job de madame Woerth, les cigares de Christian Blanc, le permis de construire d'Alain Joyandet ou le salaire de la présidente de la Halde... Ça va vite faire du monde, tout ça... Sauf que, attention, il faut soustraire les Bleus sans doute trop épuisés pour aller défiler et Raymond Domenech qui n'aura probablement pas le cœur à brandir des calicots. On pose tout et on retient vingt-trois. Plus un. Cela dit, il est possible aussi que les cortèges s'augmentent des supporters de Stéphane Guillon et de Didier Porte qui viennent de se faire virer de la radio. Et peut-être même, pourquoi pas, des VIP déçus qui se préparaient pour la prochaine garden- party du 14 Juillet et qui ont compris qu'elle n'aurait pas lieu. Un dernier participant à prévoir ? Ah oui, Jérôme Kerviel. Il a appris hier que pour rembourser ce qu'il doit, il lui faudrait bosser plus de dix mille ans. Si avec ça, il ne proteste pas contre l'allongement du temps de travail, c'est à désespérer...


Didier Pobel

Violences à Paris après la défaite de l'Algérie

Des incidents "brefs mais graves", selon un policier, ont éclaté mercredi 23 juin autour du stade Charléty, dans le 13e arrondissement de Paris, après la défaite de l'Algérie face aux Etats-Unis (0-1) à laquelle des spectateurs ont assisté sur un écran géant installé dans le stade. Une vingtaine de voitures ont été renversées ou brûlées, notamment rue Cacheux, et des vitrines brisées, tandis que d'autres violences ont éclaté près de la Cité universitaire, à proximité.

Environ 200 à 250 jeunes ont déclenché ces violences, s'en prenant à un bus et aux forces de l'ordre avec des projectiles divers, a constaté un policier sur place. Les forces de l'ordre avaient procédé vers 20 heures à deux interpellations. Des policiers ont utilisé des gaz lacrymogènes et tenté d'encercler les supporters fauteurs de troubles. Une foule de supporters jeunes et calmes était maintenue en dehors des incidents par un cordon de police.

LES RESPONSABLES ?: DES ALGÉRIENS, DES ARABES DONC, COMME TOUJOURS, Y'EN A MARRE !

Des héros en somme !

Il y a quelques jours encore, les responsables syndicaux ne cachaient pas leur pessimisme Comment mobiliser leurs troupes contre la réforme des retraites, alors que le Mondial allait tout balayer sur son passage ! Pour la même raison, les stratèges gouvernementaux se félicitaient, espérant qu’une victoire des Bleus ferait tout oublier, la sueur du travail et les larmes versées sur la défunte retraite à 60 ans. L’échec de l’équipe de France pourrait tout chambouler. Si bien qu’on peut se poser la question : et si les joueurs avaient fait exprès de perdre pour ne pas compromettre les chances de la mobilisation du 24 juin ? Des héros du combat social en somme, allant jusqu’à faire une grève préventive pour donner l’exemple !


Bruno TESTA

La débâcle, les retraites… et Freud

Après leur fulgurant parcours en Afrique du Sud, un match nul et deux pâtées, les Bleus vont en majorité prendre leur retraite. Ça tombe bien, parce que les retraites, justement, sont de saison, et que l’élimination calamiteuse de l’équipe de France va fatalement ramener l’attention sur ce nouveau match social.
Dans la mouise, les Bleus ont fait grève (une spécialité française), ce qui a aggravé la crise et provoqué l’intervention radicale de Roselyne Bachelot, notre apothicaire de ministre aux yeux revolver ; ils ne s’en sont pas remis.
En matière de retraites, c’est un peu pareil, le système est à l’agonie, tout le monde est d’accord pour dire que c’est la crise, mais quant à réformer ! Travailler plus longtemps, pour cotiser plus longtemps, sans gagner un kopeck de plus, ce n’est pas très populaire… Alors, nos syndicats (dont certains défendent de sacrés corporatismes) nous préparent un festival social ; selon la CGT, 198 manifestations et rassemblements, arrêts de travail sont prévus pour jeudi… Après quoi on partira en vacances, avant de refaire grève en septembre pour obtenir le retrait de la réforme.
À ce rythme, il y a de fortes chances, pour que notre modèle social, que le monde entier nous envie, finisse comme l’équipe de France. Car enfin, la justice sociale n’existe pas à l’état naturel, et pour y prétendre, comme disait Freud, il faudrait que les plus aisés se refusent « beaucoup de choses, afin que les autres y renoncent à leur tour ou, ce qui revient au même, ne puissent pas les réclamer… » Tout le contraire de notre pratique sociale. Roselyne, au secours !

Philippe LE CLAIRE

La curée et l'Élysée

C'est un parfum écœurant. Celui du sang. Celui de la curée. Quelle est donc cette espèce d'exorcisme national auquel se livre la France depuis l'élimination de son équipe dès le premier tour de la Coupe du monde ? A-t-on à ce point perdu la raison pour remuer tant de morbidité autour d'une défaite sportive ? Les Bleus ont été nuls, d'accord. Domenech a desséché le jeu du onze tricolore avant de le réduire à néant, c'est entendu. Les joueurs ont affiché un comportement scandaleux en refusant de s'entraîner, c'est inadmissible. Mais fallait-il ajouter à ce scénario navrant, une troisième mi-temps politique qui hésite, elle aussi, entre l'outrance, le risible et le pathétique ? En 48 heures, on a vu une ministre de la Santé et des Sports - jusque-là honorable - passer du rôle de Nanny calinothérapeuthe à celui de Cruella procureure impitoyable crucifiant devant les députés ces héros déchus qualifiés tout à coup de « caïds » faisant trembler leurs petits frères « apeurés » Des termes qu'on réserve d'ordinaire aux petites frappes. Qui ont-ils martyrisé ou torturé pour qu'ils se croient obligés à se livrer à des actes de contrition et autres pardons pour expier leurs fautes ? « Débâcle », « indignité », « cataclysme »... Serait-on en juin 40 ? Non, en juin 2010. Les médias et le personnel politique se complaisent dans un vocabulaire anxiogène qui aggrave du même coup la perception de la France, renvoyant au monde l'image, déjà dégradée sur le terrain, d'un peuple déboussolé, dépressif, manquant totalement de sang-froid devant ce qui n'est, après tout, qu'un échec cuisant. Et voilà que le chef de l'État convoque séance tenante une réunion de crise à l'Élysée comme si le pays affrontait un nouveau 11 septembre. En 2005, les JO de 2012 perdus de quatre voix n'avaient pas mérité autant d'attention... Devant ce manque de mesure dans la déception et la colère (légitime), comment le monde entier ne ressentirait pas ce que le New York Times a qualifié - à la une - de « honte totale » ? Dans la panique, le président de la République veut être le sauveur du football français sans même laisser le temps à une Fédération Française - dévastée, responsable et trop longtemps inconsciente, oui, mais puissante - de faire elle-même, sereinement, le grand ménage. Les forces vives de notre pays seraient-elles si affaiblies qu'à chaque problème grave, il faille l'intervention de l'autorité politique suprême pour le régler ? Que le football en 2010, comme la presse en 2009, ait besoin d'États généraux pilotés par le monarque ? Le jour même où la Cour des comptes tirait le signal d'alarme sur la faillite financière de l'État, le gouvernement avait peut-être d'autres priorités vraiment exclusives, elles.

Olivier Picard

Les enjeux de la journée de mobilisation du 24 juin

L'intersyndicale mise sur une journée de grève et manifestation très suivie jeudi contre le projet de réforme des retraites. Objectif : faire pencher en leur faveur le bras de fer engagé avec le gouvernement. Les enjeux de cette journée.
Jeudi 24 juin est la quatrième journée de mobilisation cette année à l'appel d'une intersyndicale composée de six organisations (CGT, CFDT, CFTC, Solidaires, FSU, Unsa), sur les thèmes de l'emploi, des salaires et des retraites.

Le contexte

Désormais, le projet de réforme des retraites du gouvernement est connu. Le ministre du Travail Eric Woerth en a dévoilé les grandes lignes et détails le 16 juin. Le gouvernement fait du recul de l'âge légal de départ à la retraite à 62 ans le pivot de sa réforme. Or les syndicats y sont tous fortement opposés. Ils réclament le maintien du droit à la retraite à 60 ans. Plusieurs autres sujets comme la pénibilité individualisée et la hausse du taux de cotisation des fonctionnaires sont également décriés. Les syndicats tablent sur le fait que chaque salarié, du privé ou du public, a aujourd'hui pleinement conscience de l'impact de la réforme pour lui-même et espèrent une forte mobilisation. Les fonctionnaires sont attendus en première ligne car l'alignement de leur taux de cotisation sur celui du secteur privé, pourrait se traduire par une baisse de leur salaire. Et ce d'autant plus que la journée d'action se déroule à la veille de négociations salariales qui s'annoncent très tendues avec le gouvernement. Celui-ci envisageant un gel du point d'indice des salaires dans la fonction publique d'ici à 2013.

La mobilisation

Environ 200 manifestations sont annoncées. Les appels à la grève se sont également multipliés dans les transports (SNCF, RATP, transports urbains, Air France). L'intersyndicale espère mobiliser davantage que lors de la précédente journée, le 27 mai, où il y avait 395.000 personnes dans les rues selon le ministère de l'Intérieur, un million selon la CGT. Le numéro un cégétiste, Bernard Thibault, a appelé les Français à être "beaucoup plus d'un million" dans la rue pour que "le chef de l'Etat perçoive qu'ils ne sont pas d'accord" avec la réforme des retraites.

L'union syndicale

Non, elle n'est toujours pas au rendez-vous. Deux syndicats manquent à l'appel. La CFE-CGC, mais surtout Force ouvrière, qui a organisé le 15 juin sa propre mobilisation contre la réforme des retraites. Pour autant, le syndicat n'exclut pas que des militants se joignent localement aux cortèges. FO semble cependant prête à renoncer à sa stratégie de cavalier seul. Ses dirigeants participeront aux discussions de l'intersyndicale en vue de préparer les actions de la rentrée. Le syndicat envisage de rentrer dans le rang.

L'opinion publique

La journée d'action du 24 juin contre la réforme des retraites est soutenue par deux Français sur trois, selon un sondage BVA paru mardi 22 juin dans Les Echos. Les sondés sont 64% à la trouver justifiée. Il faut dire qu'une majorité de Français (56%) est opposée au projet de réforme des retraites du gouvernement. Mais cette hostilité n'est pas virulente. Les Français semblent résignés (27% se disent désabusés car on ne pourra pas empêcher cette réforme, selon le baromètre BVA).
La marge de manoeuvre des syndicats

Elle est étroite. La semaine dernière, Nicolas Sarkozy a ouvert la voie à de possibles "évolutions" du projet, sur trois sujets : la pénibilité, les carrières longues et les polypensionnés, trois sujets chers à la CFDT. Eric Woerth a toutefois exclu de remettre en cause le report de l'âge légal. "Si on obtient des avancées pour les salariés sur ces sujets, tant mieux, mais cela ne changera pas notre vision globale de la réforme qui est injuste", confie Jean-Louis Malys, chargé du dossier retraites à la CFDT.

Le calendrier social à venir

Les syndicats feront le bilan de la journée de jeudi le 29 juin en présence de FO. Quant au projet de loi, il sera présenté en Conseil des ministres le 13 juillet. Le texte sera examiné au parlement en septembre. Pour les syndicats, ce 24 juin doit servir de galop d'essai pour la rentrée. "La mobilisation est dans un processus de construction, elle monte en puissance depuis les deux dernières journée de mobilisation, explique Eric Aubain, secrétaire confédéral de la CGT. Elle doit encore monter d'ici la rentrée car nous sommes dans un bras de fer avec le gouvernement." "Le texte est peut-être ficelé, mais tout se jouera lors du débat au Parlement. Le gouvernement devra tenir compte du climat social", conclut Jean-Louis Malys.

UN SYNDICALISME MORIBOND, DES IDÉES D'UN AUTRE ÂGE, UNE MOBILISATION ALÉATOIRE CONTRE UNE RÉFORME INÉLUCTABLE, BELLE IMAGE D'UNE FRANCE DE PLUS EN PLUS BÊTE ET RÉTROGRADE.

Wimbledon. L’Angevin Mahut et l’Américain Isner pulvérisent le record du match le plus long

Alors que Nicolas Mahut venait de sauver une balle de match et recollait à 59 partout dans le cinquième set, le match a été interrompu une deuxième fois en deux jours après plus de 10 heures de jeu !! L’Américain John Isner et l’Angevin Nicolas Mahut sont en train d’entrer dans l’histoire du tennis à Wimbledon. Leur match du premier tour ayant dépassé les dix heures de jeu !! Un record de durée pulvérisé. Et ce n’est pas fini !

Les deux hommes sont à égalité 59-59 (!) au cinquième set dans une partie interrompue la veille par la nuit après quatre sets (4-6, 6-3, 7-6, 6-7), et une nouvelle fois interrompue mercredi soir. Ils continueront donc à jouer leur cinquième set jeudi.

Nicolas Mahut et John Isner ont été impressionnants sur leurs services durant ce set mythique, auteurs, à eux deux , de plus de 190 aces. Mais jamais l’un et l’autre n’ont réussi à s’emparer du service adverse, l’Angevin sauvant même quatre balles de match.

Tous les records ont d’ores et déjà été battus dans cette rencontre, que ce soit le nombre de jeux joués, le nombre d’aces ou encore le record de temps passé sur un court. Le précédent record du match le plus long appartenait d’ailleurs aux Français Arnaud Clément et Fabrice Santoro avec un marathon de 06 h 33 à Roland-Garros en 2004.