TOUT EST DIT

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ǝʇêʇ ɐן ɹns ǝɥɔɹɐɯ ǝɔuɐɹɟ ɐן ʇuǝɯɯoɔ ùO

mardi 1 juin 2010

Ségolène Royal porte plainte contre Dominique Paillé pour "injures"

égolène Royal a porté plainte, vendredi 29 mai, contre le porte-parole de l'UMP Dominique Paillé pour "injures", selon une source anonyme citée par l'AFP, confirmant une information du site Rue89. Ce dernier a en effet qualifié la présidente de la région Poitou-Charente de "complètement illuminée" au "comportement délirant" dans les pages du tout jeune magazine féminin Causette, qui a consacré un article à l'ex-candidate à la présidentielle intitulé "Ségolène Royal, folle du Poitou ?".
Mme Royal n'est pas seule à essuyer les tirs de Dominique Paillé, qui s'en prend également, et dans les mêmes termes, à François Bayrou : “Elle et François Bayrou sont des gens très inquiétants, complètement illuminés, qui s'estiment investis d'une mission", cite l'article de Causette. Selon le député, Ségolène Royal "marche sur les eaux", "elle a une immense opinion d'elle-même et donne l'impression d'agir de manière quasi messianique".

Selon l'avocat de Rue89, Me Antoine Comte, une plainte pour injures par voie de presse aboutit "quasi automatiquement" à des poursuites contre la publication : le support est automatiquement poursuivi en cas de plainte avec constitution de partie civile, mais des exceptions sont possibles en cas de citation directe. Les services juridiques du conseil régional de Poitou-Charente ont néanmoins précisé à Rue89 que, "pour le moment, les publications ne sont pas en cause".

Elle devrait être heureuse Ségolène; il la traite d'illuminée, alors qu'elle n'a pas la lumière à tous les étages de son cerveau...Franchement elle est idiote la mouche à merde du Poitou.

DSK devancerait Sarkozy au premier tour selon un sondage Ifop

ominique Strauss-Kahn arriverait en tête au 1er tour de la présidentielle si celle-ci avait lieu dimanche, étant le seul candidat potentiel du PS à devancer Nicolas Sarkozy, selon un sondage IFOP pour Paris-Match mis en ligne mardi 1er juin.
S'il était investi par son parti, le directeur général du FMI recueillerait 29 % des intentions de vote, contre 25 % pour le président sortant. Ce serait la première fois sous la Vème République qu'un président sortant n'arriverait pas en tête du premier tour d'une présidentielle, relève Frédéric Dabi, de l'IFOP. En revanche, si le candidat PS était Martine Aubry, Nicolas Sarkozy serait premier avec 27 % des intentions de vote, contre 24 % pour la première secrétaire.

François Hollande et Ségolène Royal recueilleraient 18 % d'intentions de vote chacun, soit 11 points de moins que DSK, tandis que Nicolas Sarkozy, face à eux, réaliserait respectivement 27 et 28 %. C'est également avec le postulat Strauss-Kahn que le total des intentions de vote en faveur de la gauche s'avère le plus élevé, souligne l'IFOP : 47 % contre 40 % et 38 % dans les hypothèses Martine Aubry et Ségolène Royal.

DES INTENTIONS DE VOTE EN BAISSE POUR NICOLAS SARKOZY

L'institut note que, quelle que soit la configuration du premier tour, les intentions de vote en faveur de Nicolas Sarkozy se situent à un niveau inférieur à son résultat du 22 avril 2007. La candidature Villepin (entre 6 % et 9 % d'intentions de vote selon les hypothèses) limite la capacité du chef de l'Etat à amorcer une dynamique dès le premier tour, estime l'institut. Le niveau déjà élevé des intentions de vote en faveur de Marine Le Pen (12 % à 13 %) représente une difficulté analogue, avec un score supérieur au résultat de Jean-Marie Le Pen au dernier scrutin présidentiel.

De son côté, en dépit des récents échecs électoraux de son parti le Modem, François Bayrou conserve un capital présidentiel non négligeable, entre 8 et 12 %, même s'il reste loin de son score de 2007.
Cécile Duflot (Verts) est créditée de 5 % des voix (un point de plus face à Royal) et Olivier Besancenot (NPA) de 5 % (face à Aubry) à 7 % (contre DSK, Royal ou Hollande). Jean-Luc Mélenchon (Parti de Gauche) est à 5 % face à Aubry ou DSK, 6 % face à Royal ou Hollande.

TOUJOURS LE MÊME ANTISARKOZYSME PRIMAIRE QUI PERMET À TOUT LE MONDE DE BRILLER DANS LA VITRINE, À L'ABRI DES ÉPREUVES DE LA GOUVERNANCE.
SDK EST TROP LOIN DES FRANÇAIS POUR QUE CEUX-CI SOUFFRENT DE SES DÉCISIONS.

Primaires socialistes : l'impossible équation de "DSK"

omment Dominique Strauss-Kahn pourra-t-il gérer son retour en France dans la perpective de 2012 ? Le calendrier des primaires à gauche, dévoilé par Arnaud Montebourg lundi 1er juin, pose un problème au directeur du FMI. Le député de Saône-et-Loire était chargé de préparer ces élections pour désigner le candidat PS pour 2012. Elles seront "ouvertes" au reste de la gauche, et devraient avoir lieu à l'automne 2011, estime-t-il. Selon lui, "’il semble impossible de commencer la campagne des primaires avant le dénouement des élections cantonales de la fin du mois de mars 2011", qui détermineront notamment si le Sénat bascule à gauche.
Arnaud Montebourg fait deux hypothèses : d'abord dans le cas où il y a moins de quatre candidats, il prône "une campagne qui pourra commencer tard avec les votes en octobre ; ce serait alors une primaire de courte durée, dotée d’une campagne courte", qui démarrerait en septembre. S'il y a plus de quatre candidats, "la campagne doit commencer tôt afin d’organiser le rassemblement progressif". Ce qui impliquerait un "vote préalable, qui pourra se tenir avant la mi-juillet 2011 et servira de système de qualification des meilleurs candidats", estime Arnaud Montebourg. Mais, dans tous les cas, il préconise juin 2011 comme date limite pour le dépôt des candidatures.

Une date qui n'arrange pas Dominique Strauss-Kahn. Son mandat de directeur du FMI court en effet jusqu'à l'automne 2012. Ce n'est certainement pas un hasard, d'ailleurs : à peine les conclusions de la commission Montebourg étaient-elles connues que Jean-Christophe Cambadélis, l'un des lieutenants de DSK, estimait qu'il faudrait "commencer une campagne le plus tard possible et la plus courte possible". "Il y a une compétition, elle est normale, elle n'aura pas l'ampleur que d'aucuns décrivent, mais je crois qu'il faut essayer de sélectionner notre champion ou notre championne et ne pas l'handicaper". Une allusion à François Hollande, qui réclame, lui, des primaires plus tôt, dès le début 2011, pour permettre au candidat PS d'avoir du temps pour faire campagne.

COMBIEN DE CANDIDATS AUX PRIMAIRES ?

"Entre ceux qui disent c'est trop tôt et ceux qui disent c'est trop tard, il faut bien de toute façon trouver une solution, donc on a fait un poids moyen avec des ajustements", répond Arnaud Montebourg. D'ailleurs, "ce calendrier sera ajusté par le bureau national au mois de janvier 2011 dernier délai, en fonction de la configuration politique des primaires". En clair, suivant les candidats pressentis et leur stratégie.

Combien seront-ils ? Le seul à avoir annoncé sa candidature est Manuel Valls, qui sait lui-même n'avoir que peu de chances de l'emporter. François Hollande souhaiterait lui aussi "y aller", au risque de réaliser un faible score. Restent les quatre principaux : Dominique Strauss-Kahn, Laurent Fabius et Martine Aubry, et leur rivale de Reims en 2008, Ségolène Royal.

Pour empêcher cette dernière de se présenter, les trois avaient conclu un "pacte" : ils ne concourraient pas les uns contre les autres. Mais cet accord était conditionné à la situation de l'époque, où Dominique Strauss-Kahn était le seul considéré comme susceptible de battre Nicolas Sarkozy.

Depuis, la situation a changé : grande gagnante des régionales, Martine Aubry apparaît désormais tout aussi "présidentiable" que DSK. D'où, sans doute en partie, l'offensive médiatique de ce dernier au mois de mai : interview sur France 2, déferlante de livres sur lui et rafale de sondages flatteurs... Quant à Ségolène Royal, elle a chuté dans les sondages et n'apparaît plus aujourd'hui aussi crédible aux yeux des Français comme candidate socialiste putative.

SÉGOLÈNE ROYAL PERTURBE LE JEU

C'est probablement pour cette raison que la présidente de la région Poitou-Charentes a perturbé le jeu en annonçant, dimanche 30 mai, qu'elle était prête à "faire le sacrifice de son ambition" en renonçant à se présenter aux primaires. En se sortant elle-même de la compétition au nom de la nécessaire unité du parti, Ségolène Royal a rebattu les cartes : le pacte contre elle n'a plus de raison d'être. Et Dominique Strauss-Kahn n'a plus qu'une adversaire : Martine Aubry, celle qu'il voulait justement ne pas affronter.

Reste, pour le directeur du FMI, une question centrale : comment revenir en France ? S'il quitte l'institution plus d'un an avant la fin de son mandat, qui plus est en pleine crise économique mondiale, il risque d'y récolter une image d'opportuniste. Sans parler du risque qu'il y aurait à démissionner de ce poste prestigieux et fort bien rémunéré (un demi-million de dollars par an) pour aller se perdre dans une élection interne qu'il ne serait pas certain de remporter.

Longtemps, les strauss-kahniens ont fait planer le doute au PS, expliquant que leur mentor pourrait ne pas revenir, à moins qu'il y soit appelé par son parti. Bref, pas question d'aller se commettre dans des primaires fratricides. Son entourage comptait sur un scénario catastrophe où, devant l'absence de présidentiable, les socialistes auraient abandonné l'idée de primaires pour mieux mettre en avant sa candidature. Un scénario qui dépend désormais de deux choses : des ambitions de Martine Aubry et des sondages d'opinion qui les départageront. Mardi, un sondage IFOP-Paris Match place toujours "DSK" en tête des présidentiables socialistes.
Samuel Laurent

Chatel défend la politique de suppression de postes dans l'éducation

e ministre de l'éducation nationale, Luc Chatel, a défendu, mardi 1er juin, les pistes envisagées pour compenser le non-remplacement d'un professeur sur deux partant à la retraite. La fuite d'une note interne dont Le Monde a eu connaissance, lundi, a suscité une levée de boucliers des syndicats et les condamnations de la gauche, poussant le ministre à expliquer sa méthode.
Dans un document envoyé début mai aux académies, Luc Chatel rappelle la contrainte fixée en 2007 par la révision générale des politiques publiques (RGPP) et cherche à quantifier "les marges de manœuvre" locales sur la période 2011-2013. Le Parti socialiste évalue entre quinze mille et dix-sept mille le nombre de postes supprimés en 2011 mais le ministre a refusé de confirmer ces chiffres.

Les académies ont été chargées de réfléchir aux leviers à actionner pour contribuer à cet objectif. Parmi les pistes d'économies proposées, figurent l'augmentation de la taille des classes, la réduction de la scolarisation des enfants de deux ans, une meilleure organisation des remplacements ou la suppression de postes d'assistants étrangers en langue. "La question des moyens n'est pas la réponse aux problèmes de l'éducation nationale aujourd'hui", a dit M. Chatel dans les couloirs de l'Assemblée nationale.

UNE MÉTHODE "NON AUTORITAIRE"

"J'ai choisi une méthode qui consiste à ne pas décider de manière autoritaire depuis le ministère mais à travailler académie par académie, école par école à partir de besoins locaux", a-t-il poursuivi. Luc Chatel souhaite adapter le nombre d'élèves à la situation de l'établissement, selon qu'il est en zone sensible ou dans un quartier huppé parisien. "Adapter nos moyens à la réalité des élèves de chaque école, c'est ce que nous demande la Cour des comptes", a-t-il souligné. La fermeture d'écoles rurales est également envisagée mais c'est le cas chaque année, en même temps que des ouvertures d'école selon les besoins, a encore dit Luc Chatel.

Le Parti socialiste a dénoncé un gouvernement "cynique et brutal". "Les documents communiqués aux inspecteurs d'académie par le ministère font craindre une dégradation sans précédent des conditions d'études de nos enfants et en particulier des plus fragiles d'entre eux", écrivent sa première secrétaire, Martine Aubry, et son secrétaire national à l'éducation, Bruno Julliard. "Rarement la chasse aux économies aura fait aussi peu de cas de l'intérêt des élèves et de toute réflexion sur les finalités de l'école", disent-ils.

Les Allemands ne reconnaissent plus "leur" BCE, par Marie de Vergès

n parfum de divorce flotte entre les Allemands et la Banque centrale européenne (BCE). Rancoeur, déception et grincement de dents : la décision historique prise par l'autorité monétaire, le 10 mai, de racheter la dette publique des pays en difficulté de la zone euro n'a toujours pas été digérée outre-Rhin. Au sein même de la BCE, le "camp allemand" ose dire son amertume après avoir été mis en minorité. "La politique monétaire a pris de nouveaux chemins pour combattre la crise que je continue à considérer de façon critique étant donné les risques", a déploré, lundi 31 mai, le patron de la Bundesbank, Axel Weber, qui a voté contre cette mesure.
Ce n'est pas la première fois que l'Allemand, candidat à la présidence de la BCE à partir de 2011, fait connaître son désaccord. Une double entorse aux règles tacites de l'institution, qui prend généralement ses décisions par consensus et se garde de faire étalage de ses divergences.

Mais "des différences d'opinion sur des aspects aussi fondamentaux de la politique monétaire ne concernent pas seulement le Conseil, mais aussi et surtout le grand public", défend Thorsten Polleit, économiste en chef de Barclays Capital à Francfort. Si M. Weber s'est permis de parler tout haut, explique l'économiste, "c'est qu'il juge cette décision incompatible avec le mandat de la BCE", celui - primordial outre-Rhin - de la lutte contre l'inflation.

Selon l'hebdomadaire Der Spiegel publié lundi, les dirigeants de la Bundesbank soupçonnent même, derrière les initiatives de la BCE, un "complot français"... Un rachat des obligations grecques était inutile, puisque le plan d'aide à Athènes de 110 milliards d'euros était validé et les premiers crédits déjà débloqués.

L'institution, sous la présidence de Jean-Claude Trichet - un Français ! -, ne fait que soutenir artificiellement les cours, prétend l'hebdomadaire, et permettre aux banques françaises de se défaire de leurs titres à bon compte... alors que les banques allemandes ont promis de conserver leurs emprunts grecs jusqu'en 2013. Pourtant, à Bercy, on affirme que les banques françaises aussi "se sont engagées à maintenir leur exposition sur la Grèce sans limite de durée".

Faux procès ? Une chose est sûre : aux yeux des Allemands, la vénérable institution, pourtant sise à Francfort et façonnée sur le modèle de la Bundesbank, a trahi ses principes. Et les efforts de M. Trichet n'y changent pas grand-chose : ce dernier a multiplié les entretiens dans les plus grands journaux d'Allemagne, ces dernières semaines, pour défendre une BCE gardienne fidèle de la stabilité des prix. Sans grand succès.

En jeu aussi, la sacro-sainte indépendance de la Banque centrale vis-à-vis du pouvoir politique, que nombre d'observateurs allemands estiment désormais en péril. Il convient "de tirer un trait de séparation clair entre les responsabilités de la politique monétaire et de la politique des finances", a d'ailleurs fait valoir M. Weber, lundi, dans un discours prononcé à Mayence. Le patron de la Bundesbank sait qu'il joue gros. Bien parti dans la course à la succession de M. Trichet, il pourrait perdre des appuis en Europe à force d'intransigeance et d'orthodoxie.

Et si la gestion de la crise par la BCE froisse les Allemands, l'inverse est aussi vrai. Vendredi 28 mai, l'Italien Lorenzo Bini Smaghi, membre du directoire de la BCE, a accusé l'Allemagne dans une allusion à peine voilée d'avoir "jeté de l'huile sur le feu" en pleine crise de l'euro. "Dans un grand pays de la zone euro, on a pensé que l'on n'obtiendrait l'appui de l'opinion publique (pour renflouer la Grèce) qu'en dramatisant la situation, par exemple en disant que "l'euro est en danger" ou en mentionnant la possibilité d'exclure un pays de la zone euro", a-t-il dit. De telles paroles - clairement attribuées à la chancelière, Angela Merkel - "ne pouvaient que faire augmenter le coût du sauvetage", a-t-il jugé.
Marie de Vergès

Selon Trichet, l'Europe a besoin d'une "fédération budgétaire"

Un tel système permettrait à l'UE de mieux contrôler ses finances, explique le président de la Banque centrale européenne.
L'Europe a besoin de se doter de "l'équivalent d'une fédération budgétaire" pour mieux contrôler les finances des Etats, a estimé le président de la Banque centrale européenne, Jean-Claude Trichet, dans une interview au journal Le Monde à paraître mardi 1er juin.
"Nous sommes une fédération monétaire. Nous avons besoin d'avoir l'équivalent d'une fédération budgétaire en termes de contrôle et de surveillance" de l'application des politiques de finance publique, a déclaré Jean-Claude Trichet.

Bruxelles a récemment proposé que les Etats lui soumettent leurs budgets avant de les faire voter par leurs parlements, une proposition qui a fait grincer des dents dans les gouvernements mais que le président de la BCE a trouvé "parfaitement en ligne" pour améliorer la gouvernance en zone euro.

"Une responsabilité collégiale"

Les responsabilités propres à certains pays en difficulté comme la Grèce sont la cause première de la crise actuelle de la zone euro, mais "il y a aussi une responsabilité collégiale", a-t-il ajouté. "La surveillance multilatérale, attentive (...) a été terriblement négligée" par le passé, a poursuivi Jean-Claude Trichet. L'Allemagne, la France ou l'Italie ont donné "un très mauvais exemple" en critiquant le Pacte de stabilité et de croissance en 2004-2005.

Par ailleurs, les politiques d'austérité préparées par les gouvernements européens sont, selon lui, des "politiques de sagesse favorables à la croissance puisqu'elles renforcent la confiance des ménages, des entreprises et des investisseurs".

Je suis d'accord avec JC Trichet quand il parle des investisseurs, pourvu qu'ils ne soient pas Chinois. Il faut des investisseurs
E U R O P É E N S . Avec des capitaux EUROPÉENS.

Les cyberescrocs d'Eyjafjöll

Il y a eu les sites qui vous promettaient des informations sur l'éruption mais contenaient en fait un virus. Puis sont venus les courriels non sollicités se présentant comme des lettres d'information sur les éruptions mais redirigeant vers des pharmacies en ligne. Et même des arnaques promettant de vous rembourser vos billets d'avion via un fonds fictif, moyennant bien sûr une petite participation financière de votre part... L'éruption du volcan islandais Eyjafjöll a été utilisée par des escrocs de multiples manières, au cours des jours et semaines qui ont suivi ses éruptions.

"Ce n'est pas surprenant", note Laurent Heslault, directeur de la sécurité chez l'éditeur d'antivirus Symantec. "L'actualité est toujours utilisée comme appât par les cyber-criminels, au sens large du terme. On l'a vu avec la mort de Michael Jackson, l'élection de Barack Obama, et on le voit depuis plusieurs mois avec la Coupe du monde de football."

Outre l'envoi massif de courriels non sollicités, les grands événements d'actualité sont aussi l'occasion pour les escrocs de mettre en place des campagnes dites de "SEO poisoning" ("empoisonnement du référencement"). Le principle consiste à créer un très grand nombre de fausses pages web, évoquant un événement d'actualité, mais dont le but est de créer un grand nombre de liens vers un site pour le faire grimper artificiellement dans les résultats des moteurs de recherche. "Il y a encore quelques années, c'était un travail manuel, note Laurent Heslault. Aujourd'hui, on peut trouver pour quelques centaines de dollars des programmes qui détectent automatiquement les forums et les sites qui sont mal protégés, et qui les inondent de liens : on est passés à un stade industriel."

EYJAFJÖLL, UN CAS PARTICULIER POUR LES MOTEURS DE RECHERCHE

Mais si l'exploitation des infos par les escrocs est un phénomène courant, le volcan islandais représente un cas à part. "Lorsque l'éruption s'est produite, il y avait très peu de pages fiables qui en parlaient sur le Web", notait mercredi 26 mai lors d'une conférence à Paris Matt Cutts, responsable de Google Webspam, la branche du moteur de recherche qui fait la chasse à ceux qui tentent de manipuler ses résultats.

Google équilibre classiquement ses résultats en fonction de deux facteurs, eux-mêmes dépendant de nombreux critères : le pagerank (la "note", ou le classement) d'une page, qui détermine son importance et sa fiabilité ; et sa pertinence par rapport à la recherche de l'internaute. A l'occasion de l'éruption de l'Eyjafjöll, Google a constaté les limites de son algorithme pour ces cas particuliers combinant un grand nombre de faux" liens et un faible nombre de pages légitimes. "Nous avons donc mis au point un algorithme complètement différent, beaucoup plus strict, qui est opérationnel depuis trois semaines", explique Matt Cutts. Google tente désormais de détecter automatiquement les recherches qui pourraient être la cible de ce type d'attaques, et bascule, lorsque c'est le cas, dans un système où la fiabilité des pages prend le pas sur la pertinence.

Une autre particularité est venue compliquer la tâche des moteurs de recherche : l'orthographe quelque peu difficile du nom du volcan. "Eyjafjöll" a aussi été une cible rêvée pour le typo-squatting, cette technique qui consiste à miser sur le fait que les internautes se tromperont en écrivant le nom de leur recherche...


Damien Leloup

Pierre Lellouche chez C. Barbier


LE COMMENTAIRE POLITIQUE DE CHRISTOPHE BARBIER


AveyronLaguiole réclame son nom

Laguiole, commune du nord Aveyron, a saisi hier le tribunal de grande instance de Paris afin de retrouver l'usage de son nom, subtilisé depuis 17 ans par un entrepreneur qui appose la marque Laguiole sur des couteaux importés d'Asie et sur une pléthore de produits. Laguiole, le pays de la race aubrac, mondialement connue pour ses couteaux fermants à manche légèrement recourbé et siglé d'une abeille, fabriqués depuis le 19e siècle.

Pour les 1 200 habitants de la cité montagnarde, qui ne peut utiliser la marque Laguiole, « la commune n'est plus propriétaire de son nom ! ». Ce détournement a conduit le maire Vincent Alazard à saisir le tribunal de grande instance (TGI) de Paris pour « parasitisme » et « pratiques commerciales trompeuses ».

L'histoire commence
en 1993. Gilbert Szajner, un particulier de Saint-Maur-des-Fossés, dans le Val-de-Marne, dépose la marque Laguiole pour désigner non seulement des couteaux, mais aussi du linge de maison, des vêtements, des briquets ou encore des barbecues.

Contre redevance, il accorde des licences à des entreprises françaises et étrangères qui peuvent commercialiser sous le nom Laguiole des produits d'importation. Mais, conteste aujourd'hui l'avocate de la collectivité, Me Carine Piccio, « ces produits sont systématiquement associés à la commune, via des références à son histoire, son terroir, son artisanat ou son environnement naturel » : M. Szajner et ses licenciés « se positionnent dans le sillage de la renommée de la commune ».

En février 2009, alors que la commune crée un nouveau logo et le dépose à l'Institut national de la propriété industrielle (Inpi), Gilbert Szajner bloque la procédure, sous prétexte qu'il est l'unique détenteur des droits. Mécontente, la petite ville de l'Aubrac poursuit M. Szajner, ses sociétés et une dizaine de ses licenciés devant le TGI de Paris. Elle demande la nullité des marques et réclame 5 millions d'euros en réparation du préjudice.

« Les dépôts de marque que Gilbert Szajner a accumulés lui ont permis de s'arroger un véritable monopole sur le nom "Laguiole" qu'il oppose à la commune et à ses administrés pour empêcher leur croissance au profit de la sienne », affirme la commune pour qui la situation est « surréaliste ». « C'est un scandale, le village de Laguiole ne peut pas utiliser la marque Laguiole. Il n'y a pas de raison qu'un particulier puisse s'approprier le terme Laguiole », s'emporte Christian Valat, un producteur artisanal et vice-président de Laguiole Origine Garantie, le label qui garantit que le produit est manufacturé près de Laguiole.

Déjà en 1997 : ce n'est pas la première fois que Laguiole saisit la justice. En 1997, le TGI de Paris lui avait donné raison, en condamnant M. Szajner pour contrefaçon. Mais en 1999, la cour d'appel avait infirmé cette décision, arguant que le couteau Laguiole était aussi largement produit à Thiers, en Auvergne, et considérant que le terme Laguiole était devenu « générique » pour désigner un couteau de forme particulière. Cette décision fait dire aujourd'hui à M. Szajner que « la chose a déjà été jugée ». « Je développe la marque et ils veulent la récupérer », mais quel intérêt, demande-t-il, puisqu'« une commune ne peut exploiter son nom » ?

Un document de l'éducation nationale incite les académies à réduire le nombre de professeurs

our tenir l'objectif du non-remplacement d'un départ à la retraite sur deux pour la période 2011-2013, le ministère de l'éducation nationale sollicite les académies. Lors d'une réunion avec les recteurs, début mai, un document a été discuté qui propose une méthode et une dizaine de "leviers" possibles.

Aux académies de réfléchir à ceux qu'elles peuvent actionner pour contribuer, selon leurs caractéristiques propres, aux économies de postes. L'objectif est de poursuivre la suppression de postes dans l'éducation nationale au même rythme que ces dernières années, soit quelque 15 000 postes. Le document propose une méthode de travail et, surtout, des pistes d'économies.

Parmi les pistes possibles figurent notamment l'augmentation de la taille des classes, la réduction de la scolarisation des enfants de 2 ans, une meilleure organisation du remplacement des enseignants absents en recourant à des non-titulaires, la préférence pour des sessions de formation continue pour les professeurs placées "hors temps scolaire", la possible suppression d'"un millier d'emplois" d'intervenants extérieurs et d'assistants étrangers en langue "sans nuire à la qualité de la formation dispensée aux élèves"...

Benoît Floc'h

Aux Etats-Unis, l'assaut israélien relégué en fin de journal

ur les écrans américains, la conférence de presse du ministre de la défense israélien, Ehoud Barak, est passée en boucle : "Sur l'un des six navires, les activistes se sont engagés dans un assaut violent contre nos soldats." Ce 1er juin est Memorial Day aux Etats-Unis, jour férié de commémoration des soldats morts pour l'Amérique dans toutes ses guerres. Un long week-end où les administrations et la plupart des services sont fermés.
Non seulement l'attaque israélienne sur le convoi humanitaire en direction de Gaza ne fait pas l'ouverture des journaux télévisés, même sur les chaînes spécialisées, mais elle est reléguée loin derrière l'information qui continue de bouleverser les Américains : les fuites continues de pétrole dans le golfe du Mexique.

"UNE PROVOCATION DÉLIBÉRÉE MENÉE PAR AL-QAIDA"

Les médias américains ont donc réagi avec un retard que le décalage horaire n'est pas seul à expliquer. Mais les premiers reportages des correspondants sont, dans l'ensemble, peu favorables à la thèse israélienne. Seuls les commentaires sur la chaîne Fox News insistent sur les "inconnues" de l'affaire et la menace que constitue le Hamas pour Israël.

L'envoyé spécial de la chaîne MSNBC, par exemple, détaille longuement la thèse israélienne : les occupants des navires ont été les agresseurs. Ils auraient usé "peut-être même d'armes à feu" contre les soldats venus arraisonner les bateaux. Mais il conclut sur une note de scepticisme quant au caractère légal de l'assaut israélien : "Tout cela n'explique pas pourquoi l'armée israélienne a attaqué la nuit – et de son propre aveu en pleines eaux internationales."

Malcolm Hoenlein, président de la Conférences des présidents, l'équivalent américain du CRIF (qui regroupe la plupart des grandes organisations de la communautés juive), ne se dit pourtant "pas inquiet" : "Pourquoi devrai-je l'être ? Lorsque les Américains connaîtront les faits réels, tout le monde aura compris qu'il s'agissait d'une provocation délibérée menée par Al-Qaida, le Hamas et consorts pour venir en aide à une entité terroriste" : Gaza.

"PURE PROPAGANDE"

Selon les informations dont dispose M. Hoenlein, les soldats israéliens descendus à bord ont été accueillis "par des bordées d'injures et des barres de fer". S'ils avaient mené leur opération le jour, "il y aurait eu beaucoup plus de victimes". Quant aux eaux territoriales, "personne ne sait où elles se situent" et la question est de peu d'importance lorsqu'un peuple "défend son existence". Ce qui inquiète en revanche M. Hoenlmein, ce sont "les médias européens, et un peu aussi les américains, qui vont sauter sur l'occasion pour salir Israël".

Son de cloche différent chez J. J. Goldberg, qui fut longtemps le rédacteur en chef de The Forward, le plus ancien journal juif de New York, marqué à gauche. Certes, assure-t-il, l'opération "humanitaire" pour Gaza était à ses yeux de "pure propagande" : ses initiateurs savaient qu'Israël ne les laisserait jamais y parvenir, parce qu'il s'agit d'une question d'affirmation de son droit souverain. Ils ont également refusé, ajoute-t-il, de délivrer leur marchandise dans le port israélien d'Ashdod alors qu'Israël était d'accord pour l'acheminer à Gaza. Le problème est que "les partisans du Hamas voulaient un succès symbolique et Israël, comme à chaque fois, tombe dans le panneau en sur-réagissant".

Pour lui, Israël apparaît "définitivement soumis au complexe de Massada". Les Israéliens dans leur majorité "estiment que le droit international est un fantasme", une ineptie pour intellos. Ils sont, poursuit-il, "entrés dans une bulle, ne font confiance à aucun gouvernement, aucune instance internationale, aucune ONG humanitaire. Tous sont devenus leurs ennemis".

Pour autant, il ne pense pas que l'arraisonnement des vaisseaux et les victimes qu'il a occasionnées laisseront une forte trace dans l'opinion juive américaine. "La droite juive ‘dure', au fond, regrette que Tsahal n'ait pas tué plus de dix personnes. La majorité de cette opinion s'en tiendra à l'idée de la provocation palestinienne. Quant à l'opinion juive progressiste, elle fait du bruit mais elle est sans doute plus réduite qu'on ne le croit."

Dans l'après-midi, David Harris, président de l'American Jewish Committee, une des grandes organisations communautaires américaines, publiait un communiqué. "Israël, selon le droit international, avait tous les droits d'arraisonner ces bateaux après avoir prévenu la flottille de ne pas chercher à débarquer à Gaza", peut-on y lire.
Sylvain Cypel

Blocus

Tous les blocus sont destinés à sauter, tôt ou tard. On pourra disputer des circonstances exactes du drame de la flottille, mais c'est bien cette vérité qui en est à l'origine : un blocus est toujours maintenu par la force, et peut être levé par la force ou par la négociation. Mais cela fait des années qu'on ne parle plus de négociation à Gaza, territoire grand comme deux cantons français, concentré de toutes les contradictions de la région : cité dans la Bible mais inconnu sur la carte des Etats, fermé au sud par les alliés égyptiens, occupé de l'extérieur par l'armée israélienne, surpeuplé de réfugiés au chômage, placé sous assistance des Européens, verrouillé par le Hamas vainqueur des élections puis d'une guerre fratricide… Gaza, bande de terre que le monde aimerait oublier. Blocus impossible, comme il est impossible d'imposer éternellement le blocus sur tout espoir de paix.


Francis Brochet

La catastrophe

Mais quelle image Israël donne-t-il ! Ce pays qui gagnait toutes les sympathies bascule à son tour dans ce qu'il faut bien appeler le « terrorisme d'État » - et ce terme n'est pas seulement employé par le Premier ministre turc Erdogan. Voir sur les télévisions mondiales des soldats paniqués tirant à bout portant sur des civils provoque effroi et indignation. Que les victimes aient cherché à se défendre n'est que légitime.
Il faut être clair : en droit international, l'arraisonnement, sous le feu, d'un bateau dans les eaux internationales est piraterie, voire acte de guerre. Un acte d'autant plus inqualifiable que le Mavi Marmara est un navire affrété par une organisation caritative musulmane, certes à connotation religieuse (comparable au Secours catholique) mais universellement reconnue pour son engagement humanitaire. Et que ce bateau - comme la plupart des navires de la flottille - batte pavillon turc aggrave encore la situation.
Ankara, déjà en froid avec Tel-Aviv depuis le raid à Gaza de janvier 2009 a, depuis, renoué avec la Syrie et pris contact avec Téhéran. Également dans son aspiration de puissance régionale désirant faire preuve de son importance à l'UE qui lui ferme ses portes. Voilà pourquoi la Turquie ira certainement plus loin qu'un appel au Conseil de sécurité de l'ONU et à l'OTAN. En dénonçant un traité conclu en 1996, en interdisant à l'aviation de Tsahal de s'entraîner en Anatolie - Israël étant trop exigu pour présenter des « cibles » terrestres à ses pilotes. Perdre un allié, même peu commode, qui en raison du passé ottoman reste une référence dans le monde musulman, est une catastrophe pour l'État hébreu... en plus de tous les autres « dégâts collatéraux ».
Évidemment, l'intolérable situation à Gaza signe l'origine du drame. La population de ce minuscule territoire est triplement prise en otage. Par le Hamas terroriste, par le perméable blocus égyptien et par le draconien blocus israélien. Il est vrai, les denrées de première nécessité arrivent mais rien pour la reconstruction ou pour la purification de l'eau. Gaza est à la fois prison et cloaque à ciel ouvert. Secourir les Gazaouis relève de l'humanité la plus élémentaire. D'autres « flottilles de la paix » reprendront bientôt la mer, peut-être sous escorte militaire.
Cerné de toutes parts, Israël a le droit de se défendre. Toutefois, pas à n'importe quel prix. Pas au prix de 1 300 morts civils à Gaza en 2009, dont 450 enfants. Pas en violant le droit international, maritime ou autre. Pas en pratiquant une politique de colonisation façon XIXe siècle dans les Territoires occupés. Mais en cherchant aussi la paix. Une paix qu'Israël ne semble pas plus vouloir que certains Arabes. Du moins pas sous le gouvernement Netanyahu, le plus médiocre depuis la fondation de l'État hébreu.



Jean-Claude Kiefer

Israël isolé

C'était une réalité depuis l'opération meurtrière menée à Gaza, au début de l'année 2009, par l'armée israélienne. C'est maintenant une évidence. Israël est isolé sur la scène internationale, comme rarement le pays l'a été depuis sa création. La raison en est simple. Ni la punition collective infligée de façon chronique à la population de Gaza ni la violence du commando intervenu, hier, dans les eaux internationales pour bloquer un convoi humanitaire ne peuvent être justifiées. La réaction indignée de la communauté internationale le dit on ne peut plus clairement.

Beaucoup de détails doivent, bien sûr, être encore éclaircis, ce qui explique la prudence de la réaction américaine. De ce point de vue, une enquête internationale est plus nécessaire que jamais. L'opération meurtrière ayant eu lieu hors des eaux territoriales israéliennes, la violation du droit international est patente, « grossière » même, pour reprendre la terminologie utilisée à Moscou.

Pour trois raisons, au moins, l'option choisie par le gouvernement israélien est un véritable fiasco. D'abord, parce que la violence de l'intervention ne saurait trouver la moindre justification, quels que soient les doutes que l'on puisse émettre en Israël sur la composition de cette flottille, hétéroclite il est vrai, et sur ses buts humanitaires.

Ensuite, sur le plan juridique, l'argumentaire ressassé depuis dix-huit mois par l'exécutif israélien ne tient pas au regard d'une vision pondérée du droit international. Durant l'opération Plomb durci, qui a fait plus de 1 400 victimes dans la bande de Gaza, l'an passé, on a souvent entendu les militaires israéliens justifier le bombardement de bâtiments civils entiers pour la seule raison qu'un ou plusieurs activistes du Hamas s'y étaient retranchés.

On peut comprendre le sentiment d'insécurité, voire d'encerclement, qui habite, au quotidien, la population israélienne. On ne peut, pour autant, renoncer à l'un des principes des cultures juridiques les plus avancées, à savoir la proportionnalité, comme l'a rappelé d'ailleurs, hier, indirectement, le président Sarkozy en évoquant un « usage disproportionné de la force ».

Enfin, et c'est sans doute le plus préoccupant, les conséquences politiques de cet assaut meurtrier israélien sont largement imprévisibles. La Turquie qui, non sans ambiguïté, avait donné sa bénédiction à la flottille, a très vivement réagi en accusant Israël de « terrorisme d'État », en demandant une réunion d'urgence de l'Otan et de l'Onu. Des ressortissants turcs faisant partie des victimes, l'émotion est compréhensible, mais il n'y a pas que cela.

Depuis deux ans, le torchon brûle entre les deux anciens alliés stratégiques. L'opération Plomb durci a sans doute été un tournant, là encore, offrant à Ankara une raison supplémentaire de cesser les opérations militaires conjointes et de développer une diplomatie de plus en plus autonome. Au point de jouer les médiateurs avec la Syrie, et même avec l'Iran, comme on l'a vu récemment sur le dossier nucléaire.

Bref, la Turquie est sortie de l'isolement qui caractérisait ses relations avec les pays musulmans de la région et affirme, plus que jamais, son rôle de puissance régionale. Est-ce au service de la diplomatie de la détente prônée par Obama ou pour son propre compte ? Sans doute les deux. À l'opposé, en tout cas, de l'aveuglement isolationniste des dirigeants israéliens.

La quête du AAA

Une étrange atmosphère de désastre rôde à nouveau sur les marchés financiers. Elle surprend ceux qui croyaient que la croissance était repartie comme avant, que la crise était derrière nous, que nous savions désormais maîtriser les infarctus des marchés. Mais c’est leur surprise qui est surprenante. Car rarement climat aura été aussi prévisible. C’est la suite logique de la crise financière de 2007-2008, un enchaînement que raconte le livre devenu le bréviaire des économistes du monde entier : « This Time Is Different », par Kenneth Rogoff et Carmen Reinhart. En disséquant « huit siècles de folies financières » (c’est le sous-tire de leur livre), ces deux économistes montrent notamment que pratiquement toutes les grandes crises financières ont entraîné une crise des comptes publics. Il est donc difficile de croire que cette fois-ci, ça sera différent.

A vrai dire, cette fois-ci, ça risque d’être encore plus fort. Car, face à une crise financière d’une ampleur sans précédent, les gouvernements ont déployé des moyens sans précédent. Et donc semé les graines d’une crise des finances publiques, elle aussi sans précédent. Nous n’en voyons aujourd’hui que les prémices. Et c’est ce qui trouble les investisseurs sur les marchés financiers. Au fond, leur inquiétude peut se résumer simplement : la croissance risque d’être trop lente pour assumer une dette publique trop lourde. Derrière, ça tourne à l’angoisse métaphysique, car l’Etat constitue la dernière barrière de protection. Elle avait tenu dans les années 1930. Elle risque de sauter cette fois-ci. Et, derrière, il n’y a plus personne pour sauver le monde. Dieu est mort et les banques centrales ne vont pas très bien.

Dans ce climat de défiance généralisée, il est plus que jamais capital pour les Etats de pouvoir emprunter. Leur survie en dépend et les prêteurs hésitent de plus en plus à leur avancer de l’argent, comme on l’a vu avant-hier avec la Grèce qui a frôlé le défaut de paiement, hier avec l’Espagne qui n’a pas trouvé preneur pour toutes les obligations qu’elle émettait, et demain pour beaucoup d’autres pays. Du coup, Ies Etats font tout pour préserver la note délivrée par des agences de notation… qu’ils honnissent par ailleurs. Car la meilleure note n’est plus seulement le sésame qui permet d’emprunter pas cher, elle devient aussi la promesse de pouvoir continuer à emprunter. A la quête du Graal a succédé l’obsession du AAA. En France, c’est ce motif caché qui explique tous les grands mouvements de politique économique de ces derniers mois : la décision d’avancer enfin sur le dossier des retraites, le gel des dépenses publiques, l’adoption d’une règle budgétaire. A n’en pas douter, d’autres mesures vont venir. Mon royaume pour un AAA.

Au Royaume-Uni, en Espagne, en Italie, au Portugal, en Irlande, on va plus loin : on s’attaque au salaire des fonctionnaires, en commençant par les mieux payés. Personne n’a osé en parler en France. Ce serait un casus belli avec les syndicats, les hauts fonctionnaires savent mieux qu’ailleurs défendre leurs intérêts et les effets catastrophiques de la baisse de 10 % décrétée par Pierre Laval en 1935 servent de garde-fou. Il faudra peut-être néanmoins y venir, comme on en est venu depuis deux ans à toute une série de décisions inimaginables auparavant (un Etat qui dépense deux fois plus qu’il n’engrange, une Banque centrale européenne achetant des obligations publiques, des banques nationalisées au Royaume-Uni, etc.). Et les ministres devraient se serrer la ceinture avant les autres, comme l’a par exemple fait le Premier ministre britannique David Cameron en entrant au 10 Downing Street. Les arguments déployés par certains d’eux depuis dix jours pour défendre leur bifteck sont stupéfiants. Le nouveau ministre du Budget, François Baroin, a parlé de décision « démagogique », son prédécesseur Eric Woerth semble croire qu’il y a un lien intangible entre sa paie et celle des fonctionnaires. Dans la crise profonde que nous allons continuer de vivre dans les prochaines années, les politiques vont être remis en cause violemment. Ils ne pourront pas traiter ce genre de symbole à la légère, comme ils viennent de le faire. En temps de crise plus encore qu’à l’ordinaire, les ministres doivent être exemplaires. Même en France.

JEAN-MARC VITTORI (Son blog !)

AAA - Attention à la note !

Dans la paranoïa économique actuelle, les Etats doivent se montrer irréprochables s'ils veulent pouvoir emprunter et par la même survivre. La note AAA reste le seul gage de solvabilité pour les marchés financiers. Malgré ses efforts, la France doute de pouvoir la conserver longtemps

Le Graal prendra-t-il bientôt trois "a" ? La notation AAA est devenue ces dernières semaines aussi recherchée par les Français que la cause des problèmes de santé de Johnny ou qu'une victoire pour les Bleus. Le triple A, note optimale décernée par les agences de notation, permet d'assurer les Etats ou les entreprises en étant honorés d'emprunter aux plus bas taux.

L'Espagne, mauvaise élève
L'agence de notation Fitch a dégradé la semaine passée la note de Madrid à AA+. "L'ajustement des finances publiques et privées pénalisera la reprise économique espagnole", a expliqué Brian Coulton, responsable de la notation souveraine pour l'Europe. L'agence a salué le "fort engagement" du gouvernement espagnol mais prévoit que la reprise en Espagne sera plus difficile que "dans les autres pays notés AAA", à savoir la France, le Royaume-Uni ou l'Allemagne.
La France tremble
Paris craint pourtant l'effet ricochet. Le ministre du Budget, François Baroin (AFP), a estimé dimanche sur Canal + que "l'objectif du maintien de la note AAA est un objectif qui est tendu et qui conditionne pour partie les politiques d'économies que l'on souhaite avoir". Pour ne pas devenir paria sur les marchés financiers comme ses voisins méditerranéens, la France doit de toute urgence "réaliser son plan d'économies et de réduction du déficit", a sommé le ministre. "Nous devons maintenir notre AAA, réduire notre endettement pour éviter d'être trop dépendants des marchés et puis nous devons le faire dans la durée", a martelé François Baroin, visiblement inquiet.

Triple A ou zéro pointé ?
Le gouvernement avait annoncé sa volonté de réduire son déficit - aujourd'hui autour de 8% - à 6,0% en 2011, 4,6% en 2012 et 3,0% sur la période 2013-2014. Pour ce faire, pas de mystère : gel des dépenses publiques et destruction des niches fiscales. Nicolas Sarkozy avait également proposé une réforme constitutionnelle imposant des objectifs chiffrés sur cinq ans et un ralentissement des dépenses de santé et des collectivités locales. La batterie de mesures exclut donc toute baisse des salaires des fonctionnaires comme c'est le cas dans la plupart des pays européens et la moindre augmentation des impôts. Pour l'opposition, cet objectif est irréalisable. "On n'atteindra pas les 3% du PIB de déficit en 2013, c'est une illusion. C'est impossible aujourd'hui, sauf à augmenter drastiquement les impôts", s'est étonné le député socialiste, François Hollande.

Si la gauche doute déjà de l'efficacité d'un tel plan de "rigueur", le gouvernement espère au moins convaincre les agences de notation de sa solvabilité, difficile en effet aujourd'hui d'aligner les zéros sans afficher d'abord ses trois "A".

Damien Bouhours

SOCIÉTÉ - Les Français sont plein de préjugés

La France ne serait donc pas le royaume de la tolérance ? Selon un sondage dévoilé à l'occasion des Assises de la lutte contre les préjugés, Les préjugés des Français sont en augmentation à l'égard des Arabes, des Juifs et des homosexuels
Les préjugés exprimés par les Français sur les Arabes, les Juifs ou les homosexuels sont en augmentation, d'après un sondage réalisé par BVA pour l'Union des étudiants juifs de France (UEJF) et SOS Racisme et dévoilé à l'occasion des Assises de la lutte contre les préjugés, dimanche 30 mai.
Des chiffres éloquents
- Les Arabes sont perçus comme délinquants par 27,6 % des sondés contre 12 % lors d'un sondage effectué l'an dernier par l'institut CSA.

- Pour près d'un Français sur deux (49 %), "les étrangers savent mieux profiter du système de protection sociale que les autres".

- 28 % des sondés considèrent que les Noirs sont plus forts physiquement que les autres et 30 % que les juifs ont plus d'influence que les autres dans la finance et les médias.

- Et même si les français sont deux fois moins nombreux que l'an dernier à se dire homophobes (4 % en 2010 contre 8 % en 2009), des préjugés homophobes sont repris par 12 % d'entre eux.

- Du coté des sondés qui se disent "non racistes", 32 % ne réagissent pas devant un préjugé raciste.

- Concernant les homosexuels, 12% des Français (contre 8% l'an dernier), pensent qu'ils "sont plus obsédés par le sexe que les autres".

Tristes analyses
Arielle Schwab, présidente de l'UEJF dénonce un climat social de plus en plus tendu."Après un an de matraquage stigmatisant envers les populations arabes et musulmanes, les préjugés ont plus que doublé par rapport à l'an dernier". De son coté, Dominique Sopo, président de SOS Racisme, s'indigne contre "la tentative d'importation du débat sur l'interdiction des minarets", "le débat sur l'identité nationale" et "le débat sur la burqa, posé de façon extrêmement malsaine". Tous ces sujets, selon lui, montrent que l' "on assiste à une libération de la parole raciste depuis plusieurs mois".
Les associations sont plus qu'en colère à l'égard des Français. "La capacité d'indignation des Français est en déclin", s'inquiète Arielle Schwab. Et pour l'UEJF, "les préjugés se répandent et se banalisent".

Et pourtant…
Alors que les sénateurs vont devoir examiner dans quelques jours la loi très controversée visant à créer une institution unique : le "Défenseur des droits" pour mieux regrouper le Médiateur de la République, la Commission Nationale de Déontologie de la Sécurité, le Défenseur des enfants et la Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l'égalité et ainsi risquer de diluer les pouvoirs de ces quatre instances, plus de la moitié des Français (58%) veulent que la Halde reste une instance spécifique !

Écrit par Claire Largillière