TOUT EST DIT

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mardi 6 avril 2010

Sarkozy affronte ce matin la colère des jeunes agriculteurs céréaliers d'Ile-de-France

Les céréaliers, les plus jeunes en tête, attendent de pied ferme Nicolas Sarkozy, qui visitera mardi une exploitation en Ile-de-France, s'estimant doublement pénalisés par la crise et la diminution des aides européennes.

Le président de la République est attendu à 10h00 à Buno-Bonnevaux (Essonne) dans l'exploitation céréalière de Samuel Herblot. Ce dernier est adhérent au syndicat des Jeunes Agriculteurs (JA) dont la section Ile-de-France (IDF) a mené ces derniers mois plusieurs actions spectaculaires.

Cet automne, une cinquantaine d'agriculteurs franciliens ont bloqué pendant deux heures le trafic sur les Champs-Elysées avant de déverser en décembre de la paille devant le palais présidentiel.

Au salon de l'agriculture, ils avaient menacé de perturber la visite du chef de l'Etat avant de renoncer après avoir obtenu un rendez-vous avec ce dernier. Nicolas Sarkozy les a reçus à la mi-mars et leur a promis cette visite dans l'Essonne.

"Nous sommes totalement exsangues financièrement", affirme Christophe Hillairet, 39 ans, céréalier et président de la chambre d'agriculture d'Ile-de-France, une structure qui mène le combat aux côtés des JA sans le soutien du réseau des chambres d'agriculture.

Selon lui, "si aucune mesure n'est prise "un tiers du secteur des grandes cultures (céréales, colza,...) aura disparu en 2011". Son exploitation de 170 hectares est dans le rouge et c'est son "épouse qui (le) fait vivre".

Les jeunes céréaliers demandent des annonces. "C'est une question de survie. Il faut des mesures", martèle Damien Greffin, 34 ans, président des JA IDF, qui se dit prêt à en découdre à nouveau.

L'an dernier la filière a vu ses revenus baisser de 51% dans la foulée de la chute des cours des céréales (-24%) qui avaient été au plus haut en 2006 et 2007.

La baisse de la rémunération des céréaliers est similaire à celle des producteurs laitiers alors qu'en moyenne le monde agricole a enregistré une diminution de 34% de ses revenus en 2009.

"Pour les agriculteurs qui sont en vitesse de croisière c'est déjà difficile mais pour les jeunes qui sont en phase d'installation avec un endettement lourd sur 10 à 12 ans c'est encore plus compliqué", explique M. Greffin.

En toile de fond de cette exaspération, il y a surtout la décision en 2009 de l'ancien ministre de l'Agriculture Michel Barnier de rééquilibrer les aides européennes pour une politique agricole commune (PAC) "plus juste".

Cette décision prévoit qu'à partir de cette année, plus d'un milliard d'euros vont être réorientés vers des secteurs à soutenir (agriculture bio, élevage,...), aux dépens des céréaliers, jusqu'ici les plus favorisés.

Un choix mal accepté par ces derniers et qui a suscité d'importantes dissensions au sein du monde agricole. Une délégation de jeunes céréaliers est même venue l'an dernier manifester son mécontentement lors du congrès de la FNSEA à Poitiers, en prenant à partie son président, Jean-Michel Lemétayer, qui avait entériné la décision du ministre.

"Cette redistribution des aides a été décidée lorsque les prix étaient hauts, sauf qu'aujourd'hui les prix n'ont jamais été aussi bas depuis 20 ans et qu'on va nous enlever 100 euros de soutien à l'hectare", martelle Damien Greffin.

Ce dernier ne veut pas entendre parler de nouveaux programmes d'aides avec des prêts à taux bonifiés comme ceux annoncés ces dernières semaines pour venir en aide aux agriculteurs. "L'idée c'est d'obtenir une compensation à l'euro près, soit 1,2 milliard d'euros", prévient-il.

Les dangers de la forteresse

Allons-y, prenons le risque de choquer : la violence n'est pas un problème majeur de l'école française. Il faut le rappeler très tranquillement quand seulement 5% à 10% des établissements sont concernés. 5 à 10% c'est encore trop, beaucoup trop, évidemment. Un pourcentage inacceptable de gâchis pour des centaines de jeunes collégiens et lycéens, victimes d'un handicap qui mérite la mobilisation de la Nation. Mais cette addition de tragédies scolaires reste suffisamment limitée pour qu'elle ne déclenche un tour de vis généralisé.
La tentation de sanctuariser l'école part de l'intention louable d'assurer aux élèves un cadre serein pour étudier et s'épanouir. Mais opter pour cette option sécuritaire créerait un danger sans doute bien plus réel que celui qu'il prétend conjurer. Rien ne serait pire que de porter un regard de méfiance et de crainte sur les jeunes, a fortiori dans les quartiers difficiles. Le recours à la manière musclée risquerait de provoquer une incompréhension, voire un rejet de tout ce qui symbolise l'ordre. Imposé à des élèves incrédules, il alimenterait inévitablement une culture d'opposition à toute forme d'autorité venue de l'extérieur. Et il dévaloriserait du même coup celle de la communauté éducative ! Quel aveu d'échec en perspective.
En mettant en garde d'entrée de jeu contre une « dramatisation excessive » de la situation, l'organisateur des « états généraux » contre la violence scolaire, lance plus qu'un avertissement contre les analyses trop rapides. Une mise en garde contre les simplismes qui ne régleront rien. Ni les élèves, ni leurs professeurs, ni même l'immense majorité des principaux et proviseurs, n'ont envie de travailler à l'abri de portails de sécurité à l'entrée, ou de patrouilles de policiers et de gendarmes à l'extérieur. Toutes les enquêtes, les unes après les autres, montrent que l'école-forteresse, inévitablement isolée de la vie réelle, ne serait la solution. Il serait ridicule de vouloir la mettre sous cloche quand plus de huit parents sur dix pensent que leurs enfants sont en sécurité dans leur établissement...
Le succès de La journée de la jupe - où Isabelle Adjani, en prof de lycée au bord de la crise de nerfs, se révolte contre l'irruption d'une violence brute dans sa propre classe - suffirait à démontrer à quel point l'école est traumatisée par ce fléau, pourtant... Mais au fond, elle reste persuadée qu'elle ne parviendra à le vaincre qu'en s'engageant elle-même pour se faire respecter.
Même si Luc Chatel s'en défend, le gouvernement - qui voudrait apporter une réponse immédiate, et surtout visible, à un problème sensible aux yeux d'une partie de son électorat - hésite encore à se prêter à une réflexion de plus. Elle seule, pourtant, pourrait prendre la vraie dimension d'un phénomène qui dépasse largement du cadre scolaire. Et y répondre avec les yeux du XXIe siècle.

Du sang et des larmes

Le bouclier fiscal piège Nicolas Sarkozy dans une nasse dont il aura du mal à s'extraire. Remettre en cause sa réforme étendard serait un aveu d'échec qui fragiliserait la situation de la France et, sans un assainissement rapide de la dette, l'exposerait à la spéculation internationale. Les pays qui, comme la Chine, profitent de la faiblesse de leur monnaie pour pratiquer le terrorisme financier et itinérant sur les États, nous regarderaient bientôt comme la Grèce, le Portugal ou l'Espagne. Le président de la République sait qu'il doit combler en partie les déficits pour corriger cette fragilité. Il sait aussi qu'à très court terme, il va avoir besoin de disponibilités pour rétablir l'équilibre des caisses de retraites et engager la réforme dans de bonnes conditions. Une belle occasion pour lui de « bricoler » en douceur le bouclier, tout en expliquant qu'il prend l'argent là où il est pour sauver la retraite par répartition.

L'impact du sauvetage des banques et les coups de boutoirs de la gauche, comme d'une partie de sa propre majorité, contre le bouclier empêchent désormais Nicolas Sarkozy de parler de la justesse de sa politique fiscale.

Car les élus UMP ont entendu le rejet du bouclier par leur électorat populaire en allant à sa rencontre sur les marchés pendant la campagne des régionales. On leur a beaucoup répété que ces mesures protègent les revenus du capital et n'apportent rien aux chômeurs quand les profits eux sont repartis à la hausse. Même les citoyens les moins familiers des mécanismes financiers ont aujourd'hui compris que taxer les revenus financiers, c'est taxer l'argent produit par l'argent. Et cet argent-là n'a rien à voir avec celui produit par le travail. S'il ne veut pas traîner ce boulet jusqu'en 2012, Nicolas Sarkozy doit le désamorcer.

La solution serait peut-être pour le chef de l'État de renoncer à sa politique initiale en l'assumant et en lui substituant une politique de régulation inscrite dans la durée plus que dans les coups ponctuels. Les 1.500 milliards de déficits de l'État sont là qui vont lui imposer la méthode de Churchill n'hésitant pas à promettre à son pays du « sang et des larmes ». Et cela, on ne peut pas le demander à ceux qui n'ont que les yeux pour pleurer.

Daniel RUIZ

Rachida Dati nie avoir répandu des rumeurs sur Sarkozy

La députée européenne serait en disgrâce auprès de l'Elysée, qui la soupçonnerait d'avoir colporté des rumeurs sur le couple présidentiel. Elle a reçu le soutien de certains élus de la majorité.

C'est le Canard Enchaîné qui avait mis le feu aux poudres, mercredi, en annonçant que Rachida Dati avait été forcée, au soir du premier tour des régionales, de rendre les clés de sa 607 de fonction et de se séparer de son escorte de trois policiers, restés à sa disposition depuis son départ du gouvernement. Selon l'hebdomadaire satirique, généralement bien informé, c'est sur ordre direct de l'Elysée que Frédéric Péchenard, directeur général de la police nationale, avait prié ses fonctionnaires de cesser sur-le-champ la protection de l'ancienne garde des Sceaux.

«Rien de personnel», avait alors répondu le ministère de l'Intérieur, qui prétendait que Rachida Dati avait simplement fait les frais d'une réorganisation globale des équipes de protection. «La protection d'autres personnalités politiques a été réduite pour obéir aux observations de la Cour des comptes», détaillait dans Le Monde Brice Hortefeux. Avec preuve à l'appui : Christian Poncelet, Michel Charasse, Bruno Le Maire, ont aussi été privé de leur escorte.

C'était sans compter sur les révélations du Journal Du Dimanche, qui expliquait ce week-end que la députée européenne s'était aussi vue confisquer en urgence le chauffeur qui avait été mis à sa disposition par la Chancellerie. Là encore sur intervention directe du président de la République. De là à parler d'acharnement de Nicolas Sarkozy à l'encontre de Rachida Dati, il n'y a qu'un pas que le JDD a eu vite fait de franchir.

Selon le journal, la maire du VIIe arrondissement de Paris est en pleine «disgrâce» à l'Elysée, où elle est soupçonnée d'avoir colporté des rumeurs sur le couple présidentiel. Le JDD prétend même qu'une enquête des services de renseignement français ciblant «Rachida Dati dans la diffusion d'informations jugées malveillantes à l'Elysée» a été remise au chef de l'Etat avant le premier tour des régionales.

La garde rapprochée de Dati contre-attaque

Une mise en cause que la députée européenne n'a pas franchement apprécié. Dans un communiqué publié dimanche soir, elle nie fermement être à l'origine des rumeurs. Elle «proteste avec indignation contre les allégations de certains organes de presse lui prêtant une quelconque responsabilité dans la propagation de rumeurs absurdes et inadmissibles sur la vie privée du couple présidentiel». Elle «se réserve le droit d'agir en diffamation contre ceux qui reprendraient cette allégation dénuée de tout fondement et la reliant de surcroît à la suppression naturelle de sa protection policière, présentée comme une sanction», ajoute le communiqué.

Immédiatement, plusieurs parlementaires UMP ont volé au secours de l'ancienne ministre de la Justice. A l'image de Christian Jacob, président de la commission du Développement durable de l'Assemblée nationale, qui dénonce la «campagne calomnieuse» dont serait victime Rachida Dati. «Je me fais l'écho de beaucoup de parlementaires qui se disent offusqués par ces attaques complètement folles», assure l'ancien ministre de Jacques Chirac, aujourd'hui bras droit du patron des députés UMP Jean-François Copé.

Le sénateur UMP de Paris, Philippe Dominati, a également apporté son soutien à la maire du VIIe arrondissement, expliquant que «ces attaques sont la manifestation d'une prise d'importance de Mme Dati de par ses déclarations télévisées au soir du premier tour des régionales et de par son positionnement de plus en plus dense sur la scène parisienne». Selon lui, Rachida Dati, qui n'a jamais fait mystère de ses visées sur la mairie de la capitale, «gêne manifestement de plus en plus à Paris».

Dimanche soir, Dominique Sopo, président de SOS Racisme, s'est dit également «étonné que le nom de Rachida Dati se trouve lancé en pâture sur des sites internet et auprès de journalistes comme étant à l'origine des rumeurs sur le couple Sarkozy-Bruni». «Je ne peux pas m'empêcher de me rappeler qu'à son entrée au gouvernement, Mme Dati avait fait l'objet d'une virulente campagne manifestement initiée par des individus qui n'avaient pas digéré qu'une personne s'appelant ‘Rachida' puisse devenir garde des Sceaux.», a-t-il expliqué. Avant d'ajouter : «Il est à espérer que nous ne soyons pas aujourd'hui confronté à un même type de motivations».

Présider ou régner ?


Nicolas Sarkozy avait donné à son début de mandat la marque d'un volontarisme puissant. Très vite, se réservant l'essentiel des décisions, il est devenu ce dont il rêvait : hyperprésident, supermanager de l'entreprise France. Il affirmait aux Français qu'il savait ce dont la France était malade, ce dont il fallait la sauver, et les remèdes qu'il fallait lui administrer. Cette posture conduit à promettre beaucoup et à s'exposer sur tous les fronts. Elle y contraint même, parce que le moindre retrait risque d'apparaître - y compris aux yeux du chef de l'État - comme un aveu de faiblesse.

Mais, en démocratie, la charge du règne - car c'est de cela qu'il s'agit - est impossible à tenir. Dans la monarchie traditionnelle, le règne s'appuie sur une puissance symbolique, celle de la transcendance dont le monarque est le représentant. En démocratie, le centre du pouvoir est vide. Le gouvernant n'est que le représentant de la volonté du peuple, volonté qui reste toujours en débat. Il n'est donc pas institué pour décider de lui-même, par l'effet du lien qui l'unit à la divinité, mais pour rechercher et exprimer la volonté du peuple assemblé, et non la sienne. Il ne règne pas, il préside. Cette distinction est fondamentale. L'élection a remplacé le sacre pour célébrer le pouvoir, et l'élu n'est jamais que le représentant du peuple qui exerce son autorité par le vote.

Voilà pourquoi Nicolas Sarkozy se trouve en porte-à-faux avec le pays, à mi-mandat. Se mettant en scène comme s'il pouvait tout, il s'est exposé à deux dangers.

Le premier est de se tromper sur la réalité, illusionné par le fantasme de toute-puissance qui hante toujours celui qui exerce le pouvoir. C'est ainsi, pour ne donner que deux exemples, qu'il a engagé une politique économique qui s'est vite retrouvée à contre-courant de la situation mondiale, dès le début 2008. De même, n'a-t-il pas anticipé les réactions que susciterait l'idée de placer son fils à la tête de l'Établissement public d'aménagement de la Défense.

Le second risque est de devoir se dédire régulièrement de promesses trop hâtives et de ruiner la crédibilité de la parole politique. On l'a vu plusieurs fois, de l'emploi à Gandrange jusqu'à l'abandon de la taxe carbone, en passant par le surprenant dirigisme économique qu'il a revendiqué, en vain, à l'égard de Renault, notamment, alors qu'il s'était affiché comme le champion du libéralisme en matière d'économie.

Le discours qui a suivi l'échec des régionales ne semble pas montrer que Nicolas Sarkozy ait changé : que ce soit sur la burqa, sur la Politique agricole commune ou sur la sécurité, c'est toujours la même posture qui prévaut. Celle du « régnant » qui décrète, alors que, sur ces problèmes, il importe d'abord de présider, c'est-à-dire de commencer par établir un vrai diagnostic, indispensable pour proposer des politiques appropriées qui permettent à la population de s'engager dans la construction d'un destin commun.

L'abstention ne provient pas du seul désintérêt des citoyens pour l'échelon régional, elle traduit plus fondamentalement le rejet d'une telle conception de la politique, dont Nicolas Sarkozy n'a pas le monopole, mais dont les effets peuvent être aussi démobilisants qu'illusoires.



(*) Éditeur et écrivain.
Jean-François Bouthors (*)

Les centristes se cherchent une nouvelle famille

Après l'échec électoral du MoDem de François Bayrou, Hervé Morin (Nouveau Centre) et Jean Arthuis (Alliance centriste) ont jeté les bases d'un nouveau parti politique indépendant.

Que comptez-vous faire pour relancer le centre ?

L'Alliance centriste et le Nouveau Centre ont lancé un appel, le 25 mars, pour refonder la famille centriste. Nous étudions ensemble les statuts du parti politique que nous voulons recréer. La porte est ouverte à tous ceux qui partagent nos valeurs humanistes, sociales, libérales et européennes. En rassemblant tous les centristes, nous entendons clore la période d'effacement ouverte au lendemain de la présidentielle de 2007.

Resterez-vous partenaires de la majorité ?

Nous voulons créer un parti indépendant. L'indépendance permet de nouer des alliances pour agir tant au plan local que national. Mais, être indépendant, ça veut dire faire entendre notre propre tonalité, nos convictions. Nous rencontrons le Premier ministre aujourd'hui pour lui rappeler nos priorités.

Iriez-vous, le cas échéant, jusqu'à vous désolidariser de ce gouvernement ?

Oui, bien sûr. Mais je reste confiant. Et je pense que nous pouvons tenter de travailler en écho avec des parlementaires UMP issus du centre. À défaut de rejoindre dès maintenant leur famille d'origine, ils pourront, s'ils le souhaitent, prendre part à notre communauté d'idées et peut-être de votes.

Sur quels points voulez-vous faire entendre votre propre musique ?

Il faut éviter d'ouvrir des débats sur des questions accessoires. Cesser de faire voter des lois de circonstances qui ne répondent qu'à des préoccupations médiatiques. L'urgence est de rétablir la compétitivité pour arrêter les délocalisations et vaincre le chômage. Il faut simultanément réduire les déficits publics. Cela suppose de poursuivre les réformes pour mieux maîtriser les dépenses.

Nous vivons une crise lourde et profonde qui appelle tout le monde à des efforts. Mais ces efforts doivent être équitablement répartis. Certaines des mesures qui paraissaient judicieuses en 2007 ne sont plus d'actualité. Il faut abattre les tabous, ceux du bouclier fiscal et de l'ISF, et imposer plus lourdement (45 %) les plus hauts revenus.

Les centristes présenteront-ils un candidat à l'élection présidentielle de 2012 ? Hervé Morin sera-t-il ce candidat ?

Dès que nous aurons bouclé nos propositions, nous devrons choisir un candidat apte à porter notre projet devant les Français. Il sera désigné à l'occasion de primaires. Il n'est pas imaginable que notre candidat soit membre du gouvernement.

Votre démarche ne risque-t-elle pas d'affaiblir Nicolas Sarkozy et la droite dans son ensemble ?

Notre mission est de redresser la France et de redonner confiance à tous les Français. Notre engagement et notre démarche doivent renforcer le crédit de l'action politique. Toute majorité doit savoir organiser la diversité de ses membres. Le rassemblement de clones n'a aucune valeur ajoutée. Je me méfie de ce que Raymond Barre appelait la « tarte à l'union ».

Recueilli parThierry RICHARD.

RUMEURS – Qui en veut aux Sarkozy ?

Elle court, elle court, la rumeur sur le couple Sarkozy. Plus qu'une mauvaise blague, l'Elysée parle de "complot" à l'encontre du président et de son épouse. Relayée à son insu par le JDD, l'information calomnieuse fait aujourd'hui l'objet d'une plainte. Qui pourrait en vouloir à Nicolas et Carla ?
Cela fait plusieurs semaines que des rumeurs circulent sur le couple présidentiel (AFP). On les dit en pleine tempête, on parle de leurs infidélités et même de leurs nouvelles conquêtes célèbres. Ces bruits de couloir alimentent la Toile, Facebook et Twitter notamment. Le 8 mars dernier, c'est le Journal du Dimanche, via l'un de ses blogs affiliés, qui relaie la calomnie. Si le texte a été retiré du site quelques heures après sa publication, le mal était déjà fait. La presse internationale (britannique, suisse, néerlandaise, … et même indienne) reprend l'info et l'estampille "lu dans le Journal du Dimanche".

Nicolas et Carla voient rouge
Le couple super médiatique n'a pas apprécié d'être relégué, sans son consentement, aux pages people des magazines. L'Elysée fait donc pression sur le JDD pour qu'il trouve et pende les responsables. Le directeur de la rédaction, Olivier Jay, envoie ses plus plates excuses et fait de son mieux pour découvrir l'auteur de ce post. Après plusieurs semaines de déni, le directeur des opérations de Newsweb, filiale de Lagardère Active, qui gère les plateformes internet du groupe (JDD, Paris Match ou Europe 1), avoue finalement que tout est parti de chez lui. Un jeune homme de 23 ans embauché pour faire du buzz s'était chargé de colporter la rumeur. Le bloggeur Miklo7 est enfin démasqué, les deux hommes démissionnent.

Le JDD porte plainte
Cela n'est cependant pas suffisant pour l'Elysée. "Nous faisons de cette ignominie un casus belli. Nous voulons aller jusqu’au bout pour que cela ne se reproduise plus jamais. Comme on dit, la peur doit changer de camp.", souligne Pierre Charon, conseiller en communication de Nicolas Sarkozy. Le Journal du Dimanche décide alors de porter plainte contre X pour"introduction frauduleuse de données dans un système informatique", une peine passible de cinq ans d'emprisonnement et de 75.000 euros d'amende. La nouvelle réjouit le palais présidentiel qui cherche toujours le commanditaire de cette rumeur, qualifiée même de "complot" anti-Sarkozy. "Il y a encore des choses à découvrir. Cette plainte permettra de reconstituer l’environnement des fautifs. De voir qui a parlé à qui", prévient l’Elysée.

Qui est le coupable ?
"Maintenant, on va voir s'il n'y a pas une espèce de complot organisé, avec des mouvements financiers, pourquoi pas.", anticipe Pierre Charon. Avant de pouvoir confirmer une deuxième affaire Clearstream, les rumeurs vont bon train sur qui profiterait de cet étalage public de linge sale. Des internautes anonymes voulant railler le pouvoir ? Dominique de Villepin, le Monte Cristo de la droite ? Les proches du président regarderaient plutôt du côté de Strasbourg et de Rachida Dati. Certains pensent même que c'est à cause de ces soupçons que l'ancienne Garde des Sceaux aurait été soulagée de ses privilèges, après qu'une enquête des services de renseignement français ciblant "Rachida Dati dans la diffusion d'informations jugées malveillantes à l'Elysée" a été remise au chef de l'Etat. L'euro-députée, qui se déplace à pieds, a tout nié dans un communiqué. Dans ce cluedo de la calomnie, tout semble possible. Se pourrait-il alors que Nicolas Sarkozy ait lui-même lancé cette rumeur ? Cela avait en effet étonnamment bien servi la cote de popularité de Dominique de Villepin après le procès des faux-listings.
Si les enquêteurs de l'Elysée sont sur le coup, il y a pourtant peu de chance que le coupable soit un jour connu et condamné. Quant aux rumeurs, elles ne sont pas prêtes de s'arrêter. En politique, c'est tous les jours le 1er avril.