TOUT EST DIT

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ǝʇêʇ ɐן ɹns ǝɥɔɹɐɯ ǝɔuɐɹɟ ɐן ʇuǝɯɯoɔ ùO

mardi 30 mars 2010

Tout un "ramdam" pour abandonner le mot "buzz"

"Regardez, il y a dix ans, tout le monde parlait de 'walkman' ou de 'software'... Aujourd'hui, ces deux mots anglo-saxons ont naturellement été remplacés dans notre langage par 'baladeur' et 'logiciel'. Il n'y a donc pas de fatalité !" On pourrait tempérer l'optimisme d'Alain Joyandet en lui indiquant que plus personne n'utilise de walkman mais ce serait faire du mauvais esprit.`
En janvier, le secrétaire d'Etat chargé de la coopération et de la francophonie avait lancé le concours "Francomot" : les étudiants et élèves étaient invités à envoyer par mail des équivalents français à cinq termes anglophones : "chat", "buzz", "tuning", "newsletter" et "talk". Les noms des lauréats ont été révélés mardi 30 mars par Alain Joyandet, en présence du jury, composé notamment du rappeur MC Solaar, du sénateur Louis Duvernois et de la députée Henriette Martinez.

Désormais, quand une vidéo fait parler d'elle, il ne faudrait donc plus parler de "buzz" mais de "ramdam" qui sera peut-être amené à remplacer la traduction officielle actuelle, "bourdonnement". "Ramdam" est un mot d'origine arabe dérivé de ramadan. Pour échapper au buzz, les participants ont fait preuve de créativité avec de nombreux néologismes. Etaient également proposés : actuphène, bruip, échoweb, ibang ou encore réseaunance.

"BOLIDAGE" PLUTÔT QU'"AUTODÉCO"

Pour le "tuning", activité qui consiste à personnaliser sa voiture, le lauréat est le mot "bolidage", même si, comme l'explique Alain Joyandet, "les candidats ont évoqué des mots qui ont suscité l'émotion du jury. Je pense en particulier à 'autodéco', 'automotif', 'autostyle', 'persauto', 'persoptimisation' ou 'revoiturage'".

N'ayant pas su trancher parmi les nombreuses propositions sur pour le mot "chat", le jury a retenu deux expressions : "éblabla" et "tchatche". "Dialogue" reste la traduction officielle de la commission de terminologie. Enfin, le terme "infolettre" francise l'actuelle "newsletter" et l'expression "talk" est tout simplement remplacé par "débat", plus évident que d'autres suggestions telles que "parlage, débadidé, débatel ou encore débafusion".

Lors de la remise des prix, Alain Joyandet a fait valoir que "le français est, avec l'anglais, la seule langue parlée sur les 5 continents... C'est la seconde langue étrangère la plus enseignée dans le monde. Elle est à la source de valeurs partagées et regroupe aujourd'hui, au sein de l'Organisation internationale de la francophonie, 70 Etats, soit 800 millions de personnes et un tiers des membres des Nations unies !"

Pour en savoir plus :

– Lire une enquête sur la Commission générale de terminologie et de néologie, chargée, dans chaque ministère, de trouver des équivalents français aux termes étrangers (Slate).

– Le site FranceTerme recense tous les termes publiés au Journal officiel par la commission générale de terminologie et de néologie.

Comment les libraires veulent se tailler une place sur internet

Les libraires lanceront à la rentrée une plateforme commune de vente en ligne afin de répondre aux géants de l'Internet et de relever le défi du livre numérique. Mais ils devront aussi faire avec les éditeurs et le législateur. Le point avec Guillaume Husson, délégué général du Syndicat de la Librairie Française.

Alors que Google s'apprête à lancer sa librairie de livres numériques cet été, les libraires français s'organisent pour conserver leur place sur le marché. Ils ouvriront à la rentrée un portail des librairies indépendantes, à la fois plateforme d'hébergement de sites de vente en ligne et intermédiaire technique pour la connexion avec les plateformes numériques des éditeurs. Mais la désunion de ces derniers et les incertitudes réglementaires relatives au prix du livre ne facilitent pas leur travail. Guillaume Husson, délégué général du Syndicat de la Librairie Française (SLF), détaille ce projet.

Quelles seront les fonctionnalités de la plateforme de vente commune des libraires ?

Guillaume Husson. Ce portail permettra deux choses: la vente en ligne de livres papier, et la vente de livres numériques. Pour les livres papier, il y aura un centre logistique centralisé. Sur le numérique, nous ne savons pas encore très bien comment cela va fonctionner, car les discussions sont en cours.

Comment cela va-t-il fonctionner ?

Le schéma que nous préconisons, c'est de dupliquer ce qui existe dans le réseau physique, où tous les libraires passent par un seul prestataire pour leurs commandes, Dilicom (diffuseur unique du livre, dont chaque éditeur détient une participation, ndlr). Dans le monde numérique, l'idéal serait que le portail des libraires joue le rôle d'intermédiaire entre les libraires et un distributeur de livres numériques unique, qui rassemblerait les catalogues numériques de tous les éditeurs. En effet, pour les libraires, s'interfacer avec une plateforme numérique, cela représente un investissement de quelques dizaines de milliers d'euros, totalement disproportionné par rapport à ce que cela rapporte aujourd'hui. D'autant plus qu'il faut répéter cet investissement pour chaque plateforme (ex: Numilog, Editis, Eden Livres... - ndlr). Il faut donc que les libraires puissent mutualiser ces efforts.

Ce distributeur unique dont vous parlez, ce serait la "plateforme unique du livre" évoquée dans les rapports Zelnik et Tessier ?

Pas tout à fait, tout dépend ce que l'on met derrière cette plateforme. Quoi qu'il en soit, il ne semble pas aujourd'hui que les éditeurs se soient mis d'accord pour faire exister cette plateforme commune. (Hachette s'oppose à la création d'un hub des éditeurs, dans l'optique d'imposer sa plateforme Numilog, leader actuel du marché, ndlr)

Proposerez-vous néanmoins une offre numérique dès l'ouverture du portail ?

Au lancement en octobre, il y aura l'usine à sites, qui permettra aux libraires de construire leur espace au sein du portail et de l'animer, le centre logistique mutualisé, et l'offre numérique centralisée. Les prestataires sont en partie choisis. L'un des défis est de tendre vers la performance d'un Amazon en termes de moteur de recherche et de recommandations. Sur l'offre numérique, s'il n'existe pas de distributeur numérique unique, nous nous interfacerons avec chaque plateforme.

Le portail des libraires est une entreprise ?

Oui, c'est une société dont sont actionnaires les libraires, qui ont mis 750.000 euros au pot. L'Adelc (Association pour le Développement de la Librairie de Création) s'est associée à hauteur de 500.000 euros. Nous sommes actuellement en discussion avec d'autres financeurs, et avec les libraires qui deviendront adhérents. Au lancement, il y aura entre 60 et 80 adhérents, c'est-à-dire qu'ils payent une cotisation pour faire partie du portail.

Cela fait un intermédiaire supplémentaire à rétribuer pour les libraires. Mais avec le livre numérique, ils ne payent que ce qu'ils vendent ?

Le libraire ne paye que les commandes passées par le client final, les invendus n'existent pas Effectivement, le portail représentera une commission supplémentaire, mais sans ce portail la plupart des libraires ne pourraient tout simplement pas entrer sur le marché du livre numérique. La question n'est pas de savoir si les libraires voudront venir au livre numérique, mais s'ils le pourront. L'autre condition, c'est que les libraires puissent maîtriser le prix public de leurs offres.

C'est-à-dire ?

Comment faire pour maîtriser ce prix si les éditeurs eux-mêmes ne le peuvent pas, comme c'est aujourd'hui le cas aux Etats-Unis ? La préconisation des éditeurs, c'est ce qu'on appelle le contrat de mandat. Hors loi Lang, il permet aux éditeurs de conserver la maîtrise du prix des livres numérisés, sans tomber sous le coup de la loi sur les ententes sur les prix. L'inconvénient, pour les libraires, c'est que cela réduit considérablement sa marge de manoeuvre en termes de mises en avant, d'opérations commerciales, etc. Il devient comme un distributeur de presse. Certains éditeurs privilégient même cette solution au prix unique du livre, car cela leur permettrait de dissocier leur offre selon le type de client. Concrètement, distribuer un livre en exclusivité chez un libraire ou un réseau de librairies, par exemple. Donc le prix unique du livre est un enjeu majeur pour nous. Il faut à tout prix que les règles du jeu soient équilibrées.

La librairie en ligne de livres numériques de Google, Google Editions, sera lancée cet été. Pour les libraires, est-ce l'équivalent de épouvantail Google Livres pour les éditeurs ?

On ne connaît pas encore bien les conditions de l'offre de Google. Mais les libraires ne sont fermés à rien. Ils considèrent simplement que le marché du livre vit sur deux piliers juridiques aujourd'hui: le prix unique, et la propriété intellectuelle. Pour l'instant, Google ne propose rien aux libraires. S'il y a des discussions, elles doivent avoir lieu sous condition de ne pas favoriser l'émergence d'un monopole. Tant que le marché reste ouvert, les libraires considèrent qu'ils ont une place à prendre.

Préavis de grève reconductible à la SNCF à partir du 6 avril

La CGT-cheminots et la CFDT ont déposé des préavis de grève reconductible à la SNCF à partir de mardi 6 avril à 20 heures pour les conducteurs de train et les contrôleurs, a-t-on appris mardi 30 mars. La CGT a également déposé des préavis reconductibles pour la même date concernant les agents du fret. Le premier syndicat de l'entreprise publique a, en outre, déposé des préavis pour une grève de 24 heures le jeudi 8 avril concernant les autres catégories de cheminots (guichetiers, agents de l'infrastructure, du matériel).
"Nous souhaitons une convergence des mécontentements alors que la direction n'a répondu à aucune des questions soulevées par les précédents mouvements", a déclaré le secrétaire général de la CGT-cheminots, Didier Le Reste.

La direction de la SNCF a pour sa part dénoncé "la troisième grève depuis le début de l'année que nous annonce la CGT". "C'est assez insupportable pour nos clients et c'est une forme de désinvolture vis-à-vis du service public", a estimé François Nogué, directeur des ressources humaines du groupe.

Y'EN A RÉELLEMENT MARRE !!!!!!!

La SNCF veut faire rouler de jour ses trains de nuit

La SNCF entend faire rouler de jour ses trains de nuit, en proposant des prix bas à des voyageurs acceptant des trajets plus longs, a annoncé Barbara Dalibard, la vice-présidente déléguée de SNCF Voyages.


Chevallier et laspales - le train pour pau
envoyé par moa64. - Gag, sketch et parodie humouristique en video.
A titre d'essai pendant six mois, un nouveau service baptisé Téoz Eco va proposer un aller et retour diurne entre Paris et Toulouse (via Les Aubrais, Châteauroux, Limoges, Brive, Cahors et Montauban) du vendredi au lundi. La première circulation est programmée le 21 mai. "L'idée est d'optimiser l'utilisation des trains de nuit, assez déficitaires, en les faisant circuler le jour à un coût marginal", explique Mme Dalibard.
Les passagers pourront donc réserver couchettes, sièges inclinables à 45 degrés ou compartiments, pour un prix allant de 15 à 30 euros la place (et à partir de 13 euros si quatre personnes voyagent ensemble).

Le voyage durera plus longtemps que sur les Téoz classiques, les trains ne roulant en pointe qu'à 160 km/h, et non 200 km/h. Près de sept heures pour Paris-Toulouse, par exemple. L'expérience pourrait être étendue à d'autres relations "longues" en cas de succès, a indiqué Mme Dalibard, citant la desserte d'Hendaye.

VOILE INTÉGRAL - Le Conseil d'État contre une interdiction totale

Le Conseil d'État a prévenu mardi qu'une interdiction générale et absolue du voile intégral pourrait être contestée au plan juridique, dans un rapport remis mardi au gouvernement. La plus haute juridiction administrative estime néanmoins que l'obligation de maintenir le visage à découvert peut être justifiée par des exigences de sécurité ou la lutte contre la fraude "soit dans certains lieux, soit pour effectuer certaines démarches".

"Il est apparu au Conseil d'État qu'une interdiction générale et absolue du port du voile intégral en tant que tel ne pourrait trouver aucun fondement juridique incontestable", indique le rapport, remis mardi matin au Premier ministre François Fillon. "En revanche, le Conseil d'État est d'avis que la sécurité publique et la lutte contre la fraude, renforcées par les exigences propres à certains services publics, seraient de nature à justifier les obligations de maintenir son visage à découvert, soit dans certains lieux, soit pour effectuer certaines démarches", ajoute la haute juridiction.

Le voeu de Fillon

Le Premier ministre avait demandé fin janvier au Conseil d'État de lui soumettre d'ici fin mars, en vue d'un projet de loi, ses solutions juridiques "permettant de parvenir à une interdiction du voile intégral", "la plus large et effective possible". Trois jours après les conclusions de la mission parlementaire sur la burqa et le niqab, le Premier ministre demandait au tribunal administratif suprême d'apporter "son concours au gouvernement pour lui permettre d'arbitrer la traduction juridique des préoccupations exprimées par la représentation nationale et de soumettre rapidement au Parlement un projet de loi sur ce sujet".

Lundi, devant les parlementaires UMP, François Fillon a appelé de ses voeux une loi qui aille "le plus loin possible sur la voie de l'interdiction générale" du voile intégral . "Une proposition de résolution recueille le soutien du gouvernement. Je pense que, sur un tel sujet, les républicains devraient être unanimes et donc je vous invite à l'inscrire à l'ordre du jour dans les meilleurs délais", a-t-il dit.

A SAVOIR: LA FRANCE EST DEVENUE UNE RÉPUBLIQUE ISLAMIQUE !

2012 : La guerre de succession est ouverte à droite




Pourquoi Nicolas Sarkozy s'emmerderait-il pour un peuple de nuls ?

En Italie, le triomphe de la Ligue du Nord aux élections régionales

Toutes les tendances politiques ont crié victoire, lundi 29 mars, au soir du deuxième jour de scrutin des élections régionales marquées par une participation (63,6 %) en baisse de huit points par rapport au scrutin précédent de 2005 : le Peuple de la liberté (PDL, droite) de Silvio Berlusconi, qui remporte six des treize régions mises en jeu, et le Parti Démocrate (PD, gauche), qui évite la Bérézina promise en conservant ses places fortes. Mais un seul a vraiment triomphé : la Ligue du Nord, alliée au PDL, obtient pour la première fois de son histoire les présidences régionales de la Vénétie et du Piémont.
Pour le parti populiste et anti-immigrés, le succès attendu de Luca Zaia en Vénétie et celui, sur le fil, de Roberto Cota dans le Piémont sont l'aboutissement d'un méthodique travail de terrain. Jouant sur les peurs (immigration, chômage, globalisation), son influence s'est propagée pour gagner deux des régions les plus riches d'Italie et les plus touchées par la crise. "Au Nord, la gauche à disparu, a commenté Umberto Bossi, fondateur et président de la Ligue. Ses dirigeants doivent se demander pourquoi les ouvriers ne votent plus à gauche".

La montée en puissance de la Ligue, forte d'une soixantaine de députés, de 350 municipalités et de 14 provinces lui a déjà valu quatre ministères lors de la formation du gouvernement, en 2008. Force d'appoint des victoires du PDL, la Ligue est devenue une formation pilier.

RISQUE DE DÉSÉQUILIBRE DANS LA MAJORITÉ

Créditée d'environ 12,7 % des suffrages au plan national, elle gagne un point par rapport aux européennes de 2009, arrive largement devant son allié en Vénétie (31 % contre 26 % au PDL), le talonne en Lombardie (26 % contre 31 %). Elle obtient 17 % des voix dans le Piémont et 13 % en Emilie-Romagne, fief historique de la gauche.

M. Bossi a une fois de plus affirmé sa "loyauté" à l'égard de M.Berlusconi. Mais il pose ses jalons pour présenter l'un des siens à la mairie de Milan en 2011 et entend dicter l'agenda du gouvernement.

Lundi soir, ses principaux leaders ont appelé à la mise en place "immédiate" du fédéralisme fiscal, une réforme qui permettrait au Nord de ne plus venir en aide au Sud.

Pour les observateurs italiens, une trop grande influence de la Ligue pourrait déséquilibrer la majorité et marginaliser l'autre allié de M. Berlusconi, le président de l'Assemblée nationale, Gianfranco Fini, promoteur d'une droite moderne.

Le président du conseil est l'autre triomphateur du scrutin. Sa formation marque le pas (26 % contre 32 % aux européennes), mais M. Berlusconi, par l'énergie mise dans sa campagne les derniers jours, a sauvé son camp une fois encore.

En faisant de cette campagne une allégorie du combat entre "l'amour" (lui) et "la haine" (l'opposition, les juges), il est parvenu à rassembler autour de lui.

Le porte-parole du gouvernement, Paolo Bonaiuti, a qualifié de "succès" cette performance dans le cadre d'une élection intermédiaire habituellement difficile pour le gouvernement : "Au contraire, les Italiens ont décidé de le récompenser dans un moment de crise".

PLACES FORTES

Le centre gauche se console en s'accrochant à la statistique comme un naufragé à sa bouée. "Le score est de sept régions pour nous et de six pour la droite", explique-t-on au siège romain du PD, oubliant qu'avant le scrutin, la gauche détenait onze des treize régions en jeu.

Ses places fortes ont tenu. Son résultat national (26 %) est proche de celui des européennes. "Nous avons inversé la tendance", se félicite Pierluigi Bersani, le secrétaire du PD. Mais en Ombrie, le gouverneur sortant perd dix points par rapport à 2005. Sa victoire la plus éclatante, celle de Nichi Vendola, dans les Pouilles, est celle d'un candidat dont il ne voulait pas.

Enfin, outre la concurrence de l'Italie des Valeurs du juge Antonio du Pietro, la gauche enregistre la montée en puissance du Mouvement 5 étoiles du comique "antipolitique" Beppe Grillo. En remportant près de 4 % des voix dans le Piémont, le candidat de ce petit parti opposé à la construction du TGV a propulsé la Ligue du nord à la présidence de la région.
Philippe Ridet

LES FRANÇAIS SONT TROP HYPOCRITES POUR FAIRE COMME LES ITALIENS QUI VOTENT TOUT HAUT CE QU'EUX N'OSENT PAS VOTER; MÊME TOUT BAS.

SONDAGE IPSOS - LE POINT - Sarkozy au plus bas depuis son élection

Nicolas Sarkozy n'en finit plus de chuter dans les sondages. Selon notre dernier baromètre Ipsos pour Le Point , 32 % des Français portent un jugement favorable sur son action, soit une baisse de 7 points par rapport au mois de février. 65 % des Français jugent défavorablement son action, contre 59 % en février. C'est la première fois, depuis son élection en 2007, qu'il provoque une telle insatisfaction. Le jugement des Français sur l'action de François Fillon est, en revanche, strictement la même qu'en février : 46 % des Français y sont favorables (pour 46 % en février) et 46 % y sont défavorables (pour 46 % en février).

Aucun des messages adressés par le chef de l'État à l'UMP et à son électorat depuis la défaite aux régionales n'a encore porté ses fruits : ni la fin de l'ouverture à gauche, symbolisée par les nominations au gouvernement lundi dernier de Marc-Philippe Daubresse, Georges Tron et François Baroin , mais aussi par celle à la tête de la Halde de Jeannette Bougrab , alors que le socialiste Malek Boutih était attendu ; ni l'abandon de la taxe carbone , qui provoquait la colère d'élus UMP.

Les leaders socialistes gagnent du terrain

Au palmarès des leaders politique, Dominique Strauss-Kahn occupe la première place. Le président du FMI, en retrait de la vie politique française depuis sa prise de fonction à Washington en 2007, apparaît comme un recours possible pour représenter la gauche en 2012. Les Français portent à 55 % un regard favorable sur son action. Bertrand Delanoë s'installe à la deuxième place du classement (il était 4e en février). S'en suivent les indélogeables Rama Yade (53 % des Français sont favorables à son action, - 4 points), Bernard Kouchner (52 % d'opinions favorables, - 3 points) et Jean-Louis Borloo (50 % d'opinions favorables, - 2 points). Globalement, les régionales ont fait du mal aux leaders de la majorité, la plupart en baisse par rapport au mois de février.

Ces élections ont, en revanche, redonné des couleurs à l'opposition. Ainsi, la patronne du PS, Martine Aubry, gagne trois rangs au classement des leaders politique, pointant désormais à la 7e place (49 % d'opinions favorable, + 3 points par rapport à février). Dans un sondage publié dans Sud Ouest Dimanche , elle est même donnée devant Nicolas Sarkozy pour le premier tour de 2012 . Ségolène Royal, confortablement réélue présidente de la région Poitou-Charentes le 21 mars, reprend du poil de la bête. Elle qui avait atteint, ces derniers mois, les bas-fonds des sondages gagne ce mois-ci 10 points dans notre classement (38 % des Français sont favorables à son action) et passe de la 27e à la 16e place. C'est la meilleure progression du mois.

Les régionales ont fait du bien aux écolos également. Cécile Duflot, candidate Europe Écologie au premier tour en Ile-de-France avant de rejoindre le candidat PS Jean-Paul Huchon, fait son entrée dans le classement à la 22e place (30 %). Quant à Daniel Cohn-Bendit, il occupe la 11e place du classement, en hausse de trois points (44 %). Le leader du MoDem François Bayrou, lui, enregistre la plus forte chute de notre baromètre (- 8 points) : il pointe désormais à la 27e place avec 28 % d'opinions favorables.

* Sondage effectué pour Le Point, les 26 et 27 mars 2010, sur un échantillon de 948 personnes constituant un échantillon national représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. Étude réalisée par téléphone selon la méthode des quotas.

QU'IL ARRETE DE SE BATTRE POUR LES FRANÇAIS, ILS N'EN VALENT PAS LA PEINE, AUTANT PISSER DANS UN VIOLON !

Alain Juppé remet en cause le bouclier fiscal

L'ancien Premier ministre s'interroge sur la pertinence du bouclier fiscal limitant à 50% des revenus les impôts dus par un particulier.

L'ex-Premier ministre, Alain Juppé, a suggéré mardi de revenir sur le bouclier fiscal, en soulignant qu'il ne serait "pas choqué" qu'"on demande aux très riches de faire un effort de solidarité supplémentaire vis-à-vis de ceux qui souffrent dans la crise".
"Il faut s'interroger sur ce qu'on appelle le bouclier fiscal parce que les choses ont changé, la crise est venue", a déclaré le maire UMP de Bordeaux sur France Info.

"On voit aujourd'hui qu'une petite minorité de très riches ne cesse de s'enrichir", a-t-il ajouté. "Ca ne me choquerait pas qu'on demande aux très riches de faire un effort de solidarité supplémentaire vis-à-vis de ceux qui souffrent dans la crise", a estimé M. Juppé, indiquant avoir "cru comprendre que dans les débats qui ont eu lieu dans le groupe parlementaire UMP, la question avait été posée".

Une déclaration qui lui a valu une mise au point immédiate du secrétaire général de l'UMP, Xavier Bertrand. "Ce n'est pas avec des symboles que vous êtes efficaces, que vous relevez davantage encore le défi de la lutte contre le chômage", a estimé ce dernier sur i-Télé, soulignant que "le bouclier fiscal, c'est un enjeu d'à peu près 500 millions d'euros. Quand on voit aujourd'hui l'ampleur des déficits, faire croire qu'une seule mesure permettrait de tout régler ce n'est pas la vérité".

M. Bertrand a également souligné la "cohérence dans l'action" gouvernementale sur le sujet, la France étant un "pays où on paye trop de charges, trop d'impôts, trop de cotisations".

"Le bouclier fiscal a été voté pour maintenir un principe simple: pas plus de 50% de votre revenu en impôt parce que celles et ceux qui gagnent de l'argent, on a tout intérêt à ce qu'ils dépensent leur argent en France", a-t-il ajouté, préférant que les entrepreneurs "entreprennent en France plutôt que d'entreprendre à l'étranger".

ALLEZ FAIRE COMPRENDRE ÇA AUX FRANÇAIS...ENTREPRENDRE N'EST PAS DANS LEUR MENTALITÉ.

Terrorisme... et realpolitik


Vengeance des « veuves noires », ces femmes tchétchènes dont les maris ou fils ont été tués par les Russes ? Attentats suicide sur ordre de l'« émir » autoproclamé du Caucase-Nord, Douko Oumarov , qui avait annoncé des attaques de kamikazes ? Ou, plus prosaïquement, actes terroristes à attribuer à la nébuleuse islamiste ? Aux « salafistes », selon Moscou.
Toutes les pistes se confondent, même si toutes mènent au Caucase-Nord. En Tchétchénie d'abord, également en Ingouchie et au Daghestan, ces républiques autonomes qui rassemblent des dizaines de peuples aux langues et croyances différentes mais surtout soumis aux lois de leurs clans respectifs. Avec, comme si la situation n'était pas déjà assez compliquée, des Russes au sein de cette mosaïque ethnique : soit les descendants des cosaques dépêchés par les tsars pour coloniser et « slaviser » ces terres, soit des déplacés de l'ère soviétique.
Car l'effervescence dans le Caucase n'est pas nouvelle. Après l'ouverture de la Russie à partir de 1991, l'Occident ne semble retenir que la sanglante (dernière ?) guerre en Tchétchénie, à la fois rébellion contre Moscou et guerre civile tchétchène. C'est oublier la répression communiste menée par le NKVD jusqu'aux « trains de la mort » de Staline déportant en Sibérie tout le peuple tchétchène dans des conditions effroyables. Et avant les Soviétiques, les cosaques du tsar ne s'étaient pas comportés autrement... Toujours hésitante entre compromis, alliances et trahisons, pour encourager des pouvoirs locaux fantoches comme Kadarov à Grozny, la Russie n'a jamais su intégrer ses provinces du Caucase.
Mais ce qui paraît nouveau est l'islam intégriste et son culte des « martyrs » auquel se réfère aujourd'hui cette rébellion au moins bicentenaire. Or les musulmans représentent un cinquième de la population en Fédération de Russie et « règnent » notamment au Tatarstan, une prospère république autonome économiquement incontournable ! Une dérive islamiste généralisée figure parmi les hantises de Moscou.
Voilà pourquoi, fort habilement, le Kremlin a su transformer la répression en Tchétchénie et ailleurs en cause commune avec l'Occident. En « croisade » contre le même ennemi que combattent les Américains et leurs alliés de l'OTAN en Afghanistan. L'opération semble réussie puisque plus personne, hormis au Conseil de l'Europe, ne dénonce les constantes violations des droits de l'homme au Caucase russe...
Voilà pourquoi aussi, malgré les nombreuses victimes du double attentat de Moscou, le bilan géopolitique sera plutôt positif pour le pouvoir en place. Qu'il s'agisse de Dmitri Medvedev ou de Vladimir Poutine, peut-être concurrents à la présidentielle de 2012 mais unis dans la même « realpolitik ».

Jean-Claude Kiefer

LE RETOUR DU TERRORISME


Au moins 38 personnes ont été tuées lors de deux attentats commis dans le métro de Moscou. Les autorités les ont attribués à des femmes liées à des groupes du Caucase, sans toutefois exclure une piste étrangère. La capitale avait été épargnée ces dernières années.

Hurlements de sirènes, téléphones mobiles saturés, hélicoptères de secours qui fendent le ciel : le double attentat suicide qui a frappé le métro hier à l'heure de pointe a fait revivre à Moscou des scènes que la capitale russe avait voulu oublier.
La première explosion a retenti dans la station Loubianka, à quelques centaines de mètres du Kremlin, à 7h57 locales ; c'est la station qui dessert le siège du FSB (ex-KGB). La seconde explosion s'est produite à 8h36 sur la même ligne, à la station Park Koultoury.
Bilan provisoire officiel hier soir : 38 morts et 64 blessés -sans tenir compte des deux kamikazes. Selon les services de sécurité, il s'agissait de deux femmes. Leur identité aurait été établie grâce aux images des caméras de surveillance, ainsi que celle de deux autres femmes qui les auraient accompagnées jusqu'au métro avant les explosions et seraient recherchées.
Le directeur du FSB, Alexandre Bortnikov, a mis en cause la mouvance rebelle du Caucase du Nord, ensanglanté depuis les années 1990 notamment par les deux guerres en Tchétchénie. Les forces russes ont multiplié ces derniers mois les opérations contre les rebelles, tuant notamment en mars deux de leurs leaders. Mais l'attentat n'a pas été revendiqué.
Le Premier ministre Vladimir Poutine, qui a écourté un voyage en Sibérie, a promis que les « terroristes » seraient « anéantis ». Le président Dmitri Medvedev que la lutte contre le terrorisme allait être poursuivie « jusqu'au bout ». En fin de soirére, le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a cependant déclaré qu'une éventuelle piste étrangère n'était pas exclue

« Bien sûr, ce sont de
nouveau les Caucasiens »

Les attentats ont en tout cas vite réveillé des sentiments xénophobes répandus dans la population russe. « Bien sûr, ce sont de nouveau les Caucasiens », lançait Natalia, ouvrière venue d'Irkoutsk (Sibérie), en visite à Moscou. Devant la station Loubianka, un jeune homme dont l'amie a été blessée s'en prenait aux ressortissants du Caucase et d'Asie centrale : « Je ne sais pas qui a fait ça, mais je vais en tuer un, un Tadjik, un Azéri, peu importe, c'est tous les mêmes. La guerre va commencer, dans le métro il n'y a que des Tadjiks, que des Caucasiens, il n'y a pas de Russes, ils ont peur ».
Peu après midi, la circulation du métro a été rétablie sur la ligne visée par l'attentat, la station Loubianka restant fermée au public. Le trafic n'a jamais été interrompu sur les onze autres lignes, mais la police a multiplié les contrôles de sacs et bagages.
Moscou a été le théâtre de plusieurs explosions mortelles au début des années 2000, pour certaines revendiquées par des militants de la cause tchétchène, mais elles étaient devenues moins fréquentes. Le dernier attentat d'ampleur dans le métro remonte au 6 février 2004, il avait fait plus de 40 morts.

Appels d'air

L'avenir n'est jamais écrit. Heureusement par exemple pour le villepiniste Georges Tron. Il dénonce la captation personnelle du pouvoir, son manque d'écoute, son dispositif hyperconcentré et hyperégocentrique. Le lendemain, le voilà ministre ! Dominique de Villepin, lui, déclame une autre vision pour la France, et accessoirement pour lui-même. À moins que ce ne soit l'inverse, suggèrent les sarkozystes qui peuvent redouter l'effet ravageur de l'offensive politique lancée, hier, par l'ancien premier ministre de Jacques Chirac, indifférent à l'épée de Damoclès judiciaire sur sa tête.

Son réquisitoire contre la politique du président est implacable. Et même pire quand il considère que le programme de 2007 était une rupture avec la France ! Ce qui aurait pu ne passer que pour vaine imprécation, prend une autre résonance après la défaite électorale. S'il laisse à de Gaulle le 18 juin, Dominique de Villepin reste dans son sillage, puisqu'il choisit le lendemain pour lancer son parti. Avec la seule force de sa croyance en une République solidaire, il fait le pari que son offre de justice sociale et fiscale convaincra les Français de se rallier à son panache blanc, comme alternative à droite pour 2012.

Les centristes, eux aussi, ont vite tiré la leçon de l'échec de la stratégie sarkozyste du parti unique et de la désertion de l'électorat Modem. Les alliés de l'UMP ont donc décidé de voler à nouveau de leurs propres ailes. Le nouveau parti, héritier de l'UDF, sera prochainement créé pour porter son propre candidat à l'Élysée au nom d'une plus grande justice sociale et fiscale. À croire que les ministres centristes ne feraient pas confiance à leur président !

Nicolas Sarkozy aborde ainsi, assailli et affaibli, la nouvelle séquence de quelques mois. Celle qui doit mener jusqu'à une réforme des retraites délicate, dans un contexte social tendu. Certes, il aura ensuite l'espoir d'une sortie de crise et un peu de temps pour réduire les lézardes qui commencent à fissurer le camp dont il était le chef incontesté jusqu'à aujourd'hui. Mais le paysage politique à droite et à gauche est soudain mouvant comme pour répondre à un appel d'air nouveau.

Xavier PANON

La coalition de Berlusconi déjoue les pronostics

La coalition de droite de Silvio Berlusconi, déjouant les pronostics négatifs, s'est emparée de territoires contrôlés par la gauche, notamment les régions cruciales de Rome et Turin, grâce à son allié la Ligue du Nord, lors des régionales de dimanche et lundi en Italie. Le centre-droit dans son ensemble s'est adjugé six régions dont quatre ravies à l'opposition de gauche, parmi lesquelles celles du Piémont et du Latium, entourant la capitale, selon des projections diffusées par les télévisions sur la base de résultats quasi complets.
La gauche qui contrôlait 11 des 13 régions en jeu (sur un total de 20 en Italie) en conserve, selon les dernières estimations, 7 dont ses bastions "rouges" d'Emilie-Romagne et Toscane ainsi que les Pouilles de Nichi Vendola. Le camp Berlusconi a crié victoire alors qu'à la veille du scrutin, il pariait au mieux sur le gain de deux régions (Calabre, Campanie). Le porte-parole du gouvernement a qualifié de "succès" ces performances pour des élections "de 'mid-term' qui d'habitude sont l'occasion de donner un avertissement au gouvernement en place". Il s'est réjoui sur la chaîne d'information en continu Sky TG24, que "les Italiens aient décidé au contraire de le récompenser dans un moment de crise".

La participation a été très basse au regard de l'affluence habituelle en Italie, à 64,2 %, en baisse de 8 points par rapport à 2005 et le plus faible score depuis quinze ans pour ce type de scrutin.

La sale guerre

Une violence aveugle. Un métro transformé en trappe mortelle. Qu'importe le lieu, Madrid, Londres ou Moscou. Qu'importe la cause. Les terroristes frappent toujours des civils innocents. On ne peut que se sentir solidaire des Moscovites, secoués, hier, par un double attentat.

Tous les indices le montrent, les actes de terrorisme d'hier viennent du Caucase. Plus précisément, du Caucase du Nord, aux confins méridionaux du plus vaste pays de la planète qu'est la Fédération de Russie. Cet espace, de tout temps, a toujours constitué une épine au flanc du pouvoir russe. Depuis l'effondrement de l'Union soviétique, il y a presque vingt ans, il n'a jamais été normalisé.

Trois républiques abritent les principaux foyers d'insurrection islamiste. La Tchétchénie où, malgré deux guerres d'une rare violence, Moscou n'a pas gommé une rébellion qui continue de perpétrer des attentats. Le Daghestan, frontalier, a été rendu encore plus instable par l'assassinat de son ministre de l'intérieur, en juin 2009. L'Ingouchie a également été le théâtre d'attentats suicide.

En février, le chef rebelle du Caucase, Doku Oumarov, l'actuel ennemi public numéro un de Moscou, avait annoncé la couleur. Pour établir ce qu'il appelle un émirat islamique au Caucase, il menaçait de porter la terreur dans les villes russes.

Partisan de la manière forte, dont il a dramatiquement donné la preuve durant les deux guerres de Tchétchénie, Vladimir Poutine est la première cible politique des attentats d'hier. Le choix de la station Loubianka, à deux pas du FSB, le coeur des services de renseignement, est un message on ne peut plus clair. Les terroristes entendent signifier que les méthodes répressives déployées par Moscou dans le Caucase du Nord pour mater les rébellions islamistes sont vaines.

Dans les années Eltsine, encore sous le choc de l'effondrement du pouvoir central soviétique, la gestion de ces espaces périphériques de la Fédération de Russie avait donné plus de marges aux pouvoirs locaux. Au point de créer d'authentiques fiefs où ont grandi les mouvements islamistes. Après la vague d'attentats des années 2003-2004, notamment la tragique prise d'otages de l'école de Beslan, Vladimir Poutine a décidé de siffler la fin d'une certaine autonomie pour redonner la main au Kremlin. Résultat, on a assisté à redécoupage administratif et à une recentralisation à marche forcée. De façon dramatique, les bombes du métro de Moscou traduisent, elles aussi, un recentrage des objectifs terroristes.

Le Président Medvedev a, dès hier, annoncé une répression sans faille. Le voici contraint à présent d'épouser la même intransigeance que son Premier ministre, Vladimir Poutine. C'est, là aussi, un succès des terroristes, car, ces derniers mois, Medvedev tentait, du moins en apparence, de rompre avec le seul recours au services spéciaux pour stabiliser la région, soucieux d'incarner la modernisation de la Russie. En janvier, il avait nommé pour cela un « consul du Caucase », issu, pour la première fois, non pas des services de sécurité, mais des milieux d'affaires. Cela pouvait se traduire par une lutte moins brutale dans la méthode et plus radicale contre le pouvoir des potentats locaux. En ciblant, hier, le métro de Moscou, les terroristes viennent de légitimer le pouvoir russe à reprendre ses méthodes les plus répressives. Inefficaces jusqu'ici pour stabiliser le Caucase.
Laurent Marchand

Dans la tourmente, Fillon ne change pas de cap

Après la défaite des régionales, la majorité serre les rangs. François Fillon a prononcé, hier soir,une sorte de discours de politique générale pour dire : « On continue. »
La droite allait-elle proposer une politique de gauche ? Énorme suspense... Les parlementaires UMP ¯ enfin, les 200 présents sur 513 députés et sénateurs ¯ sont rassurés depuis leur réunion, hier soir, autour du Premier ministre : « Un coup de barre à droite, un coup de barre à gauche, un coup de barre au centre : rien ne serait plus contre-productif, leur a dit François Fillon, que de segmenter le peuple français. »

Le Premier ministre juge normal que l'ampleur des réformes suscite de la contestation : « Un gouvernement qui réforme est plus exposé qu'un gouvernement qui ne fait rien. » Il ajoute : « Le rythme des résultats n'est pas le même que celui des réformes. » Il lance un vibrant appel à l'unité, énumère toutes les lois votées et dit sa conviction que la France est et sera en meilleure posture que les autres pour bénéficier de la reprise.

63 interventions

Huit jours après l'échec des régionales et après quelques séances de défoulement, le ton des 63 interventions comptabilisées en deux heures de huis clos était plutôt « au débat qu'à la critique passionnée et passionnelle », rapporte le villepiniste finistérien Jacques Le Guen. Pendant que le président de la République et madame étaient reçus à la Maison Blanche par le couple Obama, François Fillon, Jean-François Copé (pour l'Assemblée) et Gérard Longuet (pour le Sénat) déclinaient donc le mot d'ordre arrêté après les régionales : « On ne change pas une politique qui commence à peine à produire ses effets. »

Même pas un commentaire sur la candidature d'Alain Juppé à une primaire pour 2012. Frédéric Lefebvre, porte-parole de l'UMP, avait prévenu le matin même : « La présidentielle n'est pas le sujet du jour. » Ce qui n'a pas empêché Gérard Longuet d'en parler, pour tordre le cou à une hypothèse qui réveille les rivalités : « Il ne fait pas de doute que Nicolas Sarkozy se représentera en 2012. »

« Tous les candidats, ajoute Xavier Bertrand, y compris Nicolas Sarkozy s'il se représente, devront se soumettre à des primaires. » Jean-François Copé y a fait une allusion plus qu'appuyée : « Il faut faire notre possible pour permettre sa (celle de Nicolas Sarkozy) réélection. Nous devons continuer dans l'esprit de la victoire de 2007. Avec une Martine Aubry qui rassemble ses troupes, nous n'avons pas le droit de nous diviser. »

Le sujet du jour n'est pas la présidentielle. C'est la remotivation et l'unité des troupes avant de se présenter, mercredi, devant le Président, à son retour des États-Unis. Un Président qui redira la même chose : il faut investir dans la compétitivité, accélérer les investissements d'avenir, réformer les retraites et financer la dépendance, aider les agriculteurs, légiférer sur le voile. Le tout en réduisant les déficits de 8 à 3 %. Vivement la croissance !

Michel URVOY.