TOUT EST DIT

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mercredi 24 mars 2010

Les prostituées manifestent à Paris

Une centaine de personnes, dont de nombreuses prostituées, ont manifesté ce soir à Paris pour réclamer la reconnaissance d'un statut de "travailleur du sexe" assorti de droits sociaux et dénoncer toute vélléité de réouverture des maisons closes.

Cette manifestation bon enfant a quitté les abords du Sénat pour gagner le Panthéon (Ve arrondissement), résonnant de slogans tels que "on paie des impôts, c'est donc un vrai boulot", "vous couchez avec nous, vous votez contre nous", en référence à la loi de sécurité intérieure (LSI) de 2003 qui a institué le délit de racolage passif dont elles demandent l'abrogation.

Les associations appelant à cette marche - représentant les prostituées tel Le Bus des femmes, le collectif droits et prostitution, le syndicat des travailleurs du sexe (Strass), ou la lutte contre le sida comme Act Up, Arcat - avaient tenu dans la journée leurs 4e "assises de la prostitution" au Sénat.

"Nous sommes contre les maisons closes, les bordels sont totalement anachroniques: nous réclamons le droit commun et pas une réglementation spécifique", a déclaré Maîtresse Gilda, du Strass, lors d'une conférence de presse.

Nicolas Sarkozy : "Mon devoir est d'entendre le message des Français"

Débâcle des régionales , ouverture du gouvernement à droite , enterrement de la taxe carbone ... Nicolas Sarkozy s'est exprimé à l'issue du Conseil des ministres, mercredi matin. Une intervention très attendue, c'était la première fois que le chef de l'État réagissait à la sévère défaite de la majorité présidentielle lors des régionales de dimanche dernier. Au niveau national, ses candidats n'ont recueilli que 35,37 % des voix, loin derrière le Parti socialiste et ses alliés, qui ont obtenu 53,79 % des suffrages.

"Mon devoir est d'entendre ce message", a d'abord déclaré Nicolas Sarkozy, qui a avancé plusieurs explications à cette déroute . "Depuis trois ans, beaucoup de réformes ont été mises en oeuvre. Elles ont demandé un nombre considérable d'efforts et ont bousculé des habitudes. Vous avez le sentiment que ces réformes n'ont pas changé votre vie quotidienne. La crise a empêché de voir les effets positifs de tout ce qui a été accompli."

Le chef de l'État est ensuite revenu sur le dossier de la taxe carbone, reportée sine die, comme l'a annoncé, mardi, François Fillon aux députés UMP . "Je confirme sans ambiguïté notre choix d'une fiscalité écologique, mais je subordonne la création d'une taxe carbone intérieure à celle d'une taxe aux frontières", a insisté Nicolas Sarkozy. Une posture synonyme de mort assurée pour la taxe carbone, l'Europe étant, en effet, très divisée à ce sujet. Mais Nicolas Sarkozy ne compte pas en rester là. "Je lance un l'appel pour que l'Europe admette le principe d'une protection de ses emplois face à une concurrence déloyale", a ensuite déclaré le président de la République, élargissant ainsi la réflexion à d'autres domaines, comme la politique agricole commune .

"Je ne passerai pas en force" sur les retraites

Dans ce domaine, Nicolas Sarkozy répond à la crise... par la crise. "Face à la crise sans précédent à laquelle est confrontée notre agriculture, je suis prêt à aller à une crise en Europe plutôt que d'accepter le démantèlement de la PAC", a prévenu le chef de l'État, martelant : "Je ne laisserai pas mourir notre agriculture alors que la question de l'autosuffisance et de la sécurité alimentaire est une question cruciale." La politique agricole commune doit être révisée à l'horizon 2013, et tous les pays européens ne voient pas du même oeil ces aides européennes.

Sans transition, Nicolas Sarkozy passe de la crise agricole à la réforme des retraites , engagée ces dernières semaines et qui s'annonce délicate. "Nous ne pouvons plus attendre pour nous préoccuper du financement de nos retraites", a fait valoir Nicolas Sarkozy, insistant : "Je connais votre inquiétude et je sais la sensibilité du sujet. Mon devoir est de garantir que vos retraites seront financées." (...) Je ne passerai pas en force. Le temps qu'il faut sera donné à la discussion avec les partenaires sociaux. Mais je vous promets que dans six mois, les mesures nécessaires seront adoptées." Le calendrier est donc fixé.

Nicolas Sarkozy : « nous devons continuer les réformes »

Le président de la République a promis de ne « pas passer en force » sur le dossier des retraites, tout en estimant que la réforme serait adoptée « dans les six mois ».
« La crise a empêché de voir les efforts positifs de tout ce qui a été accompli », a assuré mercredi Nicolas Sarkozy, en s'adressant directement aux Français après le premier Conseil des ministres tenu après la défaite des Régionaleset le remaniement ministériel. « Nous devons continuer les réformes », a dans la foulée martelé le chef de l'Etat, car la crise, ne doit pas « inciter à ralentir » mais au contraire à aller plus loin dans la recherche d'un « nouveau modèle de croissance ».

«Rien ne serait pire que de changer de cap du tout au tout, en cédant à l'agitation propre aux périodes électorales», a argumenté le président de la République. «Les conséquences économiques et sociales de la crise financière, la nécessité de tirer les leçons de ce qui s'est passé, exigent du sang-froid», a-t-il ajouté. «Il y a des choix sur lesquels nous devons faire preuve de constance. Nous devons continuer les réformes. Arrêter maintenant serait ruiner les efforts accomplis. Vous m'avez fait confiance pour moderniser la France, je tiendrai mes engagements».

Les autres points clés de l'intervention présidentielle.

· Les impôts : en réaffirmant les objectifs généraux de sa politique -« alléger nos charges sur le travail et sur l'investissement», «continuer à investir dans l'innovation, la recherche, les infrastructures» -, Nicolas Sarkozy a redit avec force qu'il continuerait à «refuser toute augmentation des impôts».

· La taxe carbone n'est pas abandonnée, mais sera mise ne place uniquement dans un cadre européen, a confirmé Nicolas Sarkozy. La taxe ne sera adoptée que si l'Europe met en place une «taxe aux frontières» pour protéger l'agriculture et l'industrie, a dit en substance le chef de l'Etat.

· La politique agricole commune : je suis « prêt à aller à une crise en Europe plutôt que d'accepter le démantèlement de la PAC et de laisser la spéculation fixer de façon erratique des prix agricoles qui ne permettraient pas à nos agriculteurs de vivre décemment du fruit de leur travail ».

· Les retraites : le président a promis de ne « pas passer en force », tout en estimant que la réforme serait adoptée « dans les six mois ».

· Pluralisme : « nous avons fait le choix clair de refuser le sectarisme ». Ce « choix » est confirmé, via un développement de Nicolas Sarkozy sur le refus de l'esprit de sectarisme, et la non confiscation des postes en faveur d'un parti.

· Voile : il y aura bien un projet de loi sur le port du voile intégral, a assuré mercredi le président.

· Violences : la lutte contre violence dans les stades, les transports et en milieu scolaire va être renforcée.

· Santé : une grande concertation va être engagée sur la médecine de proximité. « Depuis trois ans, l'essentiel de nos efforts ont porté sur l'hôpital et les personnels hospitaliers, le temps est venu d'attacher la même attention à la médecine de proximité», a déclaré le président, alors que les syndicats professionnels font entendre leur malaise depuis plusieurs semaines.

Le président a assuré depuis le palais de l'Elysée, en conclusion de son intervention, que François Fillon et le gouvernement prendraient « à bras le corps » tous ces problèmes.
LES ECHOS

Les catholiques pratiquants demeurent fidèles à la droite

Un sondage exclusif CSA pour «La Croix» montre que les catholiques les plus pratiquants ont comme par le passé massivement voté à droite et déserté le MoDem
En ces temps d’abstention galopante, le sondage CSA pour La Croix vient d’abord rappeler une réalité : les catholiques les plus pratiquants sont aussi des Français particulièrement civiques. Au premier tour des régionales, près de six sur dix sont ainsi allés voter, nettement plus que parmi l’ensemble des électeurs, qui se sont abstenus pour plus de la moitié d’entre eux.

Bien sûr, il y a dans cette particularité une variable d’âge, puisque les pratiquants affichent un profil plus âgé que la moyenne de la population. Mais pas seulement, explique Jean-Daniel Lévy, directeur du département politique-opinion de CSA : « On peut penser que par leur engagement les plus pratiquants sont bien insérés dans la vie sociale et conscients de leur responsabilité civique. »

S’ils se sont donc déplacés plus que la moyenne, les électeurs catholiques ont aussi plus souvent que les autres mis un bulletin UMP au fond des urnes. Le scrutin régional n’a pas dérogé à cette constante de la vie politique : la pratique religieuse demeure un déterminant clé du vote. Seulement 20% des catholiques non pratiquants ont voté à droite au premier tour. La proportion atteint 31% chez les pratiquants occasionnels et culmine à 60% parmi les fidèles les plus assidus à l’église. Au second tour, les trois quarts de ces derniers ont voté à droite, plus du double de la moyenne nationale.

Le MoDem boudé par les catholiques pratiquants
À l’inverse, la gauche fait jeu égal avec la droite chez les catholiques occasionnels (42%) et la dépasse largement parmi les non-pratiquants (55% contre 33%). On retrouve là une gradation traditionnelle, déjà observée lors de tous les précédents scrutins. Aux dernières européennes, par exemple, le parti présidentiel avait réuni 56% des suffrages des catholiques pratiquants réguliers et seulement 20% des voix des non-pratiquants.

Si l’UMP conserve lors de ces régionales les faveurs de l’électorat pratiquant, ce n’est en revanche plus le cas du MoDem. Bien au contraire : le parti de François Bayrou, qui se veut l’héritier d’une certaine démocratie chrétienne, a été boudé par cette partie de l’électorat.

Lors de la présidentielle de 2007, le candidat centriste avait pourtant su s’attirer les faveurs de 20% des pratiquants réguliers et même de 23% des non-pratiquants. Une « prime » de 2 à 5 points par rapport à son score national. Trois ans plus tard, la chute est brutale. Les listes du MoDem n’ont attiré aux régionales que 4% des suffrages de l’ensemble des catholiques, soit à peine leur étiage national. Et chez les catholiques pratiquants réguliers, ce pourcentage chute à moins de 3%.

Frémissement en faveur du FN
En fait, ce résultat du MoDem n’est qu’une demi-surprise. Il vient confirmer la cassure déjà enregistrée lors des dernières européennes, où François Bayrou avait réalisé chez les électeurs les plus pratiquants un score de 7% seulement, en deçà de sa contre-performance nationale (8,4%). « À la présidentielle, l’électorat le plus pratiquant avait apprécié la façon de faire campagne de François Bayrou, qui semblait donner de la hauteur à la politique. Mais ce ressort s’est cassé lors des européennes, où il a mené une campagne qui a paru agressive et loin des enjeux européens. »

Si l’équilibre gauche-droite se modifie assez peu lors de ces régionales, le sondage permet par ailleurs de confirmer deux évolutions sensibles. D’abord, un frémissement en faveur du FN parmi l’électorat catholique. Lors des européennes, la partie la plus pratiquante du monde catholique avait largement boudé le FN, se reportant en partie sur Philippe de Villiers. L’offre régionale étant cette fois différente, le parti de Jean-Marie Le Pen retrouve chez les plus pratiquants un score comparable à sa moyenne. Il opère également une percée parmi les catholiques occasionnels, plus éloignés de l’Église et traditionnellement plus enclins à voter FN que la moyenne des catholiques.

Méfiance envers les écologistes
A côté de l’UMP hégémonique et d’un FN en petit regain de forme, il reste donc peu de place pour les autres forces politiques. C’est évident pour l’extrême gauche. C’est tout aussi vrai pour les écologistes, qui trouvent difficilement leur place. Europe Écologie est ainsi loin de retrouver chez les catholiques (8%) son score national (12%). Le déficit est particulièrement marqué parmi les plus pratiquants, où les écologistes totalisent à peine 1% des suffrages.

« L’image libertaire de Daniel Cohn-Bendit symbolise pour eux l’inverse des valeurs qu’ils veulent voir en politique », analyse Jean-Daniel Lévy, pour qui « il existe sans nul doute une méfiance des catholiques les plus engagés, qui ressentent parfois l’écologie comme un nouveau dogme que l’on voudrait leur imposer ».
Mathieu CASTAGNET

IL EST VRAI QUE JE VOIS MAL UN IMMIGRÉ ARABE VOTER POUR UNE TENDANCE QUI VEUT LE VOIR AILLEURS QU'EN FRANCE.

Hausse de 9,5 % pour le prix du gaz

À partir du 1er avril prochain, le prix du gaz aux particuliers devrait augmenter très précisément de 9,5 %. La Commission de régulation de l'énergie (CRE), dont l'avis est désormais contraignant sur le sujet, se réunira demain matin pour examiner la proposition de GDF Suez.

Une proposition dont le régulateur a été saisi le 11 mars dernier et qui résulte de l'application de la formule tarifaire, parfaitement transparente, utilisée par l'entreprise. Cette formule reflète l'évolution du prix de la molécule de gaz. Mais il faut aussi ajouter les coûts hors approvisionnement (transport et distribution).

Si ce dossier ne souffre pas de contestation d'un point de vue économique, les choses risquent de se passer différemment sur le plan politique. Quelques jours après les élections régionales, une hausse des prix de l'énergie se révélera impopulaire aux yeux de l'opinion, plus sensible aux augmentations qu'aux baisses. Le dernier mouvement tarifaire, voilà un an, s'était soldé par une baisse de 11,3 %. Quant à la dernière hausse, elle remonte à l'année 2008.

ÇA VA COMMENCER PAR NOUS FAIRE PRENDRE DES LENTILLES POUR DU CAVIAR

Les médias et la diversité


L'égalité sociale peut-elle s'accommoder de la reconnaissance de la diversité ou de l'une de ses composantes : religieuse, culturelle, 'ethnique' ? Deux tendances s'opposent, parfois de manière caricaturale : les 'républicains' qui ne veulent entendre parler, dans l'espace public, que d'individus libres et égaux en droit ; les 'démocrates' qui considèrent que les individus ne sont pas des électrons libres, tous identiques, mais qu'ils ont un ancrage, une identité collective, des racines, dont il faut tenir compte dans la vie publique.

Périodiquement, ce débat se durcit, tantôt autour de l'islam ou de la burqa, tantôt à propos de la 'discrimination positive', des 'statistiques ethniques' ou de l''identité nationale'. Ces thèmes sont relancés par des prises de position de responsables politiques ou à l'occasion de la publication de rapports officiels. On attend ainsi la remise du rapport de la commission Médias et diversité, présidée par Bernard Spitz.

L'idée de mettre en relation médias et diversité procède d'un constat déjà ancien. Dans notre pays, les 'minorités visibles' ne seraient pas toujours suffisamment et convenablement représentées dans les médias. D'une part, ceux-ci, tout comme bien d'autres entreprises, ne les emploient pas toujours en nombre suffisant ou à des postes de responsabilité par rapport à leur poids relatif au sein de la population. D'autre part, ils ne les donnent pas assez à voir et, quand ils le font, c'est souvent en les stigmatisant ou en les caricaturant, comme si l'appartenance à une 'minorité visible' enfermait les individus dans des rôles et des images préétablies.

Comment remédier à ces injustices ? Et d'abord, comment les mesurer, sur la base de quels indicateurs ? Les réponses ne sont pas évidentes. Peut-on compter les membres des 'minorités visibles' présents dans une entreprise de presse, un journal, par exemple, et, si oui, sur quelle base ? Qui décidera de l'appartenance d'un individu à un groupe ? Lui-même ? Un observateur extérieur, une autorité publique, la direction ? Il faut ensuite établir la discrimination, ce qui est délicat lorsqu'elle est indirecte, lorsque personne n'a explicitement refusé l'accès à un poste.

L'évolution en ce domaine ne peut être brutale. Certains ont envisagé des dispositifs d'incitation ou de répression : conditionner certaines aides publiques à l'embauche de membres des 'minorités visibles' ou à une amélioration sensible de l'image qui en est donnée. Mais sur quelle base, et peut-on accepter un traitement identique, basé sur des critères qui seraient les mêmes partout ?

Les médias français, dans leur ensemble, sont désireux de tenir compte de la diversité de la population française et sont sensibles à la pression qu'entretiennent de plus en plus les acteurs collectifs et les associations issues de cette 'diversité'. La prise de conscience des journalistes et des rédactions est réelle. Il s'agit de réussir à conjuguer les valeurs universelles de la République et les attentes de ceux qui sont discriminés dans l'emploi, comme dans l'image qui est donnée d'eux.

Le volontarisme est nécessaire, mais il faut aussi une grande prudence pour éviter que des mesures bâclées, non expérimentées et dont il n'est pas prévu qu'elles soient évaluées ensuite, ne débouchent sur des effets négatifs, en encourageant, par exemple, la racialisation ou la fragmentation du corps social.



(*) Sociologue, École des hautes études en sciences sociales.
Michel Wieviorka (*)

Le vrai tournant du quinquennat

Personne n'imaginait que la défaite de la droite aux régionales aurait autant de conséquences nationales. En réalité, nous sommes au tournant du quinquennat. La suite dépend du président de la République. Air connu. Plus exactement, elle dépend de sa décision de se représenter ou non en 2012. Décodage.

Ou bien Nicolas Sarkozy veut solliciter un second mandat et, dans ce cas, il serait plus tenté de cultiver sa popularité que de s'attaquer aux douloureuses réformes de fond qui soulèvent le plus de mécontentements et compromettraient sa réélection.

Ou bien il accepte l'éventualité de passer la main dans deux ans. Dans cette hypothèse, on peut imaginer qu'il se sente le courage de prendre des décisions qui font mal, mais qui seraient d'intérêt général. Scénario qui correspond au souhait d'un François Fillon impatient d'assainir le pays. Il existe un troisième scénario, très optimiste : Nicolas Sarkozy mène des réformes impopulaires et réussit malgré tout à se faire réélire...

La voilà la clé des deux années qui viennent. Celle qui déterminera si la France redresse ou non la barre, ternit ou améliore son image, entame ou améliore sa solvabilité pour emprunter au meilleur taux, fait ou non capoter l'Europe. Pour cela, il faut économiser au moins dix milliards d'euros par an et accroître les recettes en facilitant la reprise.

La majorité va concentrer son action sur la compétitivité des entreprises (d'où l'abandon d'une taxe carbone hexagonale) et la lutte contre les déficits (abandon de niches fiscales et sociales, dépenses de l'État, financement des retraites, mise en place d'un impôt plancher pour les hauts revenus). Ce contexte explique toute l'importance d'une négociation réussie sur les retraites, toute la signification de l'éviction de Xavier Darcos, trop affaibli pour la mener, et toute la nécessité d'actions courageuses et justes.

Pour n'avoir pas mesuré assez tôt les effets de la crise, ou pour avoir cru trop tôt à la reprise, l'exécutif a perdu beaucoup de temps. Il en avait déjà perdu avant la crise, à travers une gouvernance illisible. Les parlementaires en prennent acte. Ils sont prêts, une dernière fois, à aider Nicolas Sarkozy à prendre le taureau par les cornes. Mais ils sont aussi prêts à lui préférer François Fillon s'il fallait un recours.

A peine nommé, Georges Tron se retrouve dans la tourmente

On connaissait le "Gaymard", unité de mesure correspondant à 600 m2 et maintenant, voilà le "Tron", correspondant à un loyer de 1 200 euros pour 118 m2. Georges Tron, le nouveau secrétaire d'Etat à la fonction publique, n'aura guère été long à monter au créneau pour tenter de tordre le cou à la rumeur et contester les informations du Canard enchaîné. Dans son édition de mercredi, l'hebdomadaire satirique rapporte que le député UMP de l'Essonne entré lundi au gouvernement continue de louer dans le 15e arrondissement un appartement HLM de 118 mètres carrés pour 1 200 euros par mois hors charges, un logement que lui avait attribué la Ville en 1992. "Il ne s'agit évidemment pas d'un appartement HLM mais d'un appartement ILN (immeuble à loyer normal), ce qui signifie qu'il n'y a aucun système de conventionnement, aucun seuil, ni plafond de loyer à l'entrée dans les lieux", s'est défendu Georges Tron dans un communiqué publié dans la soirée. "Le loyer principal dudit appartement se monte à 1 401,88 euros et les charges sont d'un montant de 591,63 euros (références loyer février 2010). Cela laisse clairement apparaître un montant loyer plus charges de 1 993,51 euros mensuel", ajoute-t-il.
Précisant que sa famille est locataire du logement depuis octobre 1992 "et y a élu résidence de façon constante depuis", Georges Tron assure que le bailleur, la société Domaxis, "a procédé à des augmentations de loyer de l'ordre de 5 % par an ces dernières années, excepté en 2009 où ladite augmentation a atteint un montant de 2 %, soit deux fois cependant celui de l'indice de référence". "L'absence de surloyer en immeuble ILN justifie cette liberté d'augmentation des loyers par le bailleur. Je tiens à disposition la dernière quittance de loyer acquittée en février, réitérant de fait les éléments de réponse que j'avais déjà fournis dans les mêmes termes début 2008", conclut-il.

Georges Tron s'était déjà vu reprocher par des élus locaux en décembre 2007 l'utilisation de ce logement, dont l'existence avait été évoquée par un article du Canard enchaîné début 2008. Le gouvernement était alors agité par un scandale immobilier visant Jean-Paul Bolufer, directeur de cabinet de la ministre du logement, Christine Boutin, finalement contraint à la démission. Cité par le journal Le Parisien le 26 décembre 2007, M. Tron avait réfuté tout amalgame avec l'affaire Bolufer, indiquant que l'appartement HLM n'était "pas [son] lieu de résidence" mais celui de son épouse et de ses filles, et qu'il était "loué au prix du marché". Il avait enfin affirmé qu'il était "en négociation pour acheter".

Elu à 35 ans lors de la "vague bleue" de 1993, M. Tron a commencé sa carrière politique dans l'équipe d'Edouard Balladur, dont il a été conseiller parlementaire au ministère de l'économie (1986-88), puis chef de cabinet de 1988 à 1993. Réélu à l'Assemblée en 1997, 2002 et 2007, il est depuis 1995 maire de Draveil, dans l'Essonne.

Le CSA sanctionne Canal+ après les propos de Zemmour

Le Conseil supérieur de l'audiovisuel a sanctionné Canal+ mardi 23 mars en lui adressant une mise en demeure pour les propos controversés tenus à l'antenne par Eric Zemmour, a-t-on appris auprès du CSA.

Deux des articles de la convention qui lie Canal+ au CSA prévoient que les programmes de la chaîne "ne doivent pas encourager des comportements discriminatoires, ni contrevenir aux valeurs d'intégration et de solidarité qui sont ceux (sic) de la République", a-t-elle précisé. L'éditorialiste du Figaro et de RTL, Eric Zemmour, avait déclaré le 6 mars dans l'émission animée par Thierry Ardisson "Salut les terriens" : "Les Français issus de l'immigration sont plus contrôlés que les autres parce que la plupart des trafiquants sont noirs et arabes… C'est un fait."
"Nous sommes surpris par cette nouvelle et attendons d'avoir les éléments de la mise en demeure", a-t-on indiqué à Canal+. La direction de la chaîne a souligné : "Bien évidemment nous n'approuvons pas les propos d'Eric Zemmour prononcés lors d'un échange contradictoire." "Cependant la télévision est un lieu de débat où doivent pouvoir s'exprimer des opinions y compris celles qu'on ne partage pas. Nous ne pouvons imaginer que le CSA demande désormais aux chaînes d'étouffer la liberté d'expression sur leurs antennes", conclut-elle.

La direction du Figaro a convoqué M. Zemmour lundi prochain pour un entretien préalable à un licenciement à la suite de ces propos tenus sur Canal+.