TOUT EST DIT

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lundi 15 mars 2010

"J'irai voter lorsque les élus feront leur devoir"

A la suite de l'abstention record au premier tour des élections régionales, dimanche 14 mars, Le Monde.fr a proposé à des abstentionnistes d'expliquer leur choix. Déception du sarkozysme, rejet des politiques traditionnels, critiques du système électoral : nous publions une sélection des centaines de témoignages reçus lundi matin.

* "Le non-vote est également un droit", par Louis

Certes ma "carrière" d'électeur est courte. A peine 20 ans et déjà je suis confronté à l'abstentionnisme, moi le passionné de politique. Je suis chaque élection avec beaucoup d'attention et pourtant, je n'ai jamais été voté. Manque à un devoir civique diront certains. Non je ne pense pas. Le non-vote est également un droit et il est plus juste qu'un vote par défaut. Les politiques sont si loin de nous qu'aucun ne me donne envie de voter pour lui. Je préfère donc ne rien voter, et regarder les résultats le soir en m'imaginant le non-changement que créeront ces élections. Mon parti a donc largement remporté ces élections et pourtant, personne ne nous écoute. C'est triste.

* "On ne tient pas compte ensuite du résultat des urnes", par Chantal - 50 ans

J'ai décidé de ne plus voter après le référendum contre le traité de lisbonne, largement désapprouvé par les Français, décision sur laquelle nos hommes politiques se sont assis. Inutile donc pour moi d'aller voter si on ne tient pas compte ensuite du résultat des urnes. Bien sûr, ça a surtout été la goutte d'eau qui a fait déborder le vase ; voilà quand même quelques années que j'étais dégoutée du comportement de la classe politique en général, même si mes valeurs syndicalistes restent à gauche.

* "La démocratie ne devrait pas s'arrêter au soir du second tour", par Pascal D.

Les hommes politiques sont déconnectés de la réalité, une fois les élections passées, ils prennent des décisions sans se soucier de l'opinion du peuple. Les deux partis majoritaires organisent les élection de manière à pouvoir cumuler des postes et servir les intérêts d'une minorité. Les électeurs des "petits partis" sont ignorés. Ils n'ont pas d'idées nouvelles ou de vision à long terme. La gauche ou la droite c'est la même chose, c'est toujours du gaspillage et des nouvelles taxes. La démocratie ne devrait pas s'arrêter au soir du second tour...

* "Je veux une gauche plus réaliste", par Marianne G.

J'ai volontairement boudé les urnes ce dimanche. J'aurais pu voter blanc, mais d'une part, le vote blanc n'est toujours pas comptabilisé comme un vote (ce qui explique pourquoi tant de gens ne font pas l'effort de se déplacer) et d'autre part, j'ai voulu renvoyer à la gauche, que je soutiens habituellement, le sentiment de désertion que j'éprouve en ce moment face à sa politique. J'en ai assez de ces petites querelles de cour de collège qui dure depuis l'élection de Sarkozy. Au lieu de regarder devant elle, la gauche regarde de biais, donne des coups de coude à ses petits camarades de l'UMP, fait la turbulente. Ce n'est PAS un comportement constructif, ce n'est PAS un projet politique. La gauche exprime une suffisance, un sentiment de supériorité idéologique qu'actuellement rien ne justifie. Son projet est un projet de réaction et non d'action: elle veut lutter contre l'UMP au lieu de proposer elle-même une véritable réforme en accord avec les problematiques contemporaines.

Les concepts qu'elle brasse sont désuets, les solutions utopiques. Je veux une gauche plus réaliste, une gauche qui sait jongler avec le capitalisme et une Europe aujourd'hui de droite. Je veux une gauche qui résiste dans la jungle du monde moderne. Une gauche moins people: pitié, virez Ségolène, qui a enfoncé le parti dans l'individualisation de la politique. Vu le score du FN, j'irai évidemment voter pour le deuxième tour. Mais que la gauche agisse enfin. Dans le monde réel, pas au pays des merveilles.

* "Campagnes sournoises, attaques personnelles, alliances opportunistes" par 2012

Je ne suis pas allé voter pour la première fois depuis que je suis en age de le faire. J'ai souhaité ainsi adresser un message aux politiciens de tous bords accrochés à leurs précieux privilèges et qui s'éloignent inexorablement des réalités du quotidien de la grande majorité des français. Campagnes sournoises, attaques personnelles, alliances opportunistes, manque de transparence, doubles mandats. Plus rien aujourd'hui ne me permet de croire qu'il y a encore des gens en France qui font de la politique parce qu'ils veulent servir le pays, les citoyens. Même le cher François Bayrou en qui j'ai un temps cru est tombé dans le marketing politique pour essayer de préserver ce qui pouvait encore l'être...

(...) Je retournerai voter le jour où nous changerons la façon de faire de la politique en France, avec plus de transparence, et des élus au service des citoyens

* "Les partis politiques ne sont plus majoritaires" par Jean-Michel B.

Si je ne vais pas voter, c'est parce que cela ne sert à rien. Le discours des partis représente pourtant un panel complet qui devrait satisfaire tout le monde, et j'y trouve encore ce qui me plait en picorant ça et là. Mais le discours n'est plus que du vent, des promesses, et seules quelques-unes de ces promesses seront tenues, au hasard des possibilités ou des pressions. Soit les promesses sont éxagérées, soit la volonté de les appliquer manque, mais en tout cas pour moi le politique ne fait pas ce qu'il dit, et c'est pour cela que je ne le considére pas. La leçon est pourtant évidente, les politiques ne sont plus majoritaires en France, ils ne représentent plus la majorité du peuple. Cette élection devrait étre invalidée, pour manque de quorum.

* "Je m'abstiendrai aussi au second tour" par Alain F.

Je me suis abstenu hier pour marquer mon désintérêt des politiques et de la lassitude que j'éprouve à les voir chercher à exister pour conserver leurs acquis au lieu de chercher ensembles des solutions pérennes pour sortir la France du marasme et de sa quasi-faillite. Il ne doit pas manquer dans les différents camps de personnes compétentes pour enfin construire une politique valable. L'affrontement gauche-droite quand on déplore 1500 milliards d'euros de dette c'est puéril et dépassé. (...) Jusqu'à hier j'avais toujours voté à droite. (...) Pour le second tour, ma position ne changera pas, je m'abstiendrai en espérant que l'abstention progresse encore.

* "Je ferai mon travail de citoyen lorsque nos élus feront leur devoir" par Quentin

Je réside dans une autre région que celle où je suis listé le temps d'un stage. Les procédures pour voter par correspondance sont pénibles, surtout que je n'ai pas vraiment le loisir d'y consacrer du temps. A quand un vote sécurisé et simple par internet ? J'arrive à la fin d'un cursus d'ingénieur de cinq ans, et je dois déjà me préoccuper de trouver un emploi. Mon pays n'a apparemment rien à m'offrir, moi qui pensait que des études aideraient.

Je suis pour la démocratie, mais pas comme ça. Je ferai mon travail de citoyen lorsque nos élus feront leur devoir de représentants du peuple.

* Déçu par la politique de Sarkozy, par Antoine-Frédéric F.

Electeur traditionnel de la droite, chef d'une petite entreprise, j'avais fondé des espoirs certains sur la rupture annoncée par Monsieur Sarkozy en mai 2007. Hélas, comme tant d'autres, je n'ai rien vu d'autre que le triomphe des idées interventionnistes défendus par le (mauvais) conseiller Guaino, le retour des chimères étatiques d'un Etat désargenté, l'absence totale de direction claire sur le plan économique, l'omniprésence d'un homme manifestement dépassé, la non exécution des promesses électorales de droite, l'ouverture systématique aux dinosaures de gauche, une politique économique soit compassionnelle ou en coups de mention ridicules (Estrosi et Renault, Estrosi et heuilliez, Estrosi et la suite,...), la continuation de l'écrasement des classes moyennes inférieures et supérieures sous les charges, les impôts,.. conduisant à leur paupérisation définitive, la fin programmée de l'identité nationale dans certaines zones de ce même territoire national,... bref aucun redressement en vue, la continuation du plongeon.

Autant que ce soit les socialistes qui l'assument ce plongeon, après eux ce sera le temps du nettoyage. Monsieur Sarkozy n'était pas fait simplement pour ce job. Au revoir, Monsieur Sarkozy. Good bye and good luck, comme on dit dans un film !.

* "Le système n'est pas adapté", par Frédéric C.

J'ai 29 ans et pour la première fois de ma vie, je n'ai pas voté dimanche. Je parle de ma situation car dans le débat sur l'abstentionnisme on n'aborde jamais la question de l'abstention "non voulue". Je suis Aquitain et à cause d'un entretien d'embauche sur Paris qui s'est organisée dans la semaine je n'ai pu rentrer à temps dimanche soir pour voter.

Je regrette donc que le système démocratique peine à s'adapter à la forte mobilité de nos concitoyens et à nos nouvelles façons de vivre. Les absences au bureau de vote ne sont pas toujours choisies contrairement à ce que l'on peut entendre. Alors pourquoi ne pourrait-on pas mettre en place le vote électronique ? J'aime le coté cérémonial du bureau de vote mais plutôt que de ne pas voter je préférerai largement la froideur d'un "i-vote".

* J'irai voter FN au second tour, par Jean-Luc M.

Manque de motivation pour ma part. Nicolas Sarkozy, avec ses mensonges nous a à tous, je pense, donné une image néfaste de la politique. Pour ma part, je préfère attendre le premier tour, pour aller voter au second. Le FN a eu une monté extraordinaire, mon vote sera donc pour le FN !

* L'UMP ne représente plus la droite... par Jeanne F.

Nous sommes une famille, habituellement des électeurs de droite (UMP). Or nous ne nous sentons plus représentés par aucun partis des en lice. Nous attendions de l'UMP une défense des valeurs traditionnelles françaises, une protection de la famille. Or il est question de réduire le congé parental rémunéré de 3 ans à 1 an, de travailler le dimanche, et d'autoriser le mariage homosexuel. Une lutte réelle contre l'islamisme en France. La triste affaire du quick de Roubaix aurait permis de mettre un coup d'arrêt symbolique à ce que les musulmans nous imposent : zéro réaction du gouvernement. Nous aurions volontiers voté FN, mais le racisme nauséabond qui se dégage de ses militants nous répugne. (...)

* "Le jeu politique me fait un peu peur", par Emmanuel G.

A 31 ans, je ne suis jamais allé voter. Non pas que je sois indifférent à la politique, simplement, je crois que je n'ai jamais été convaincu par un homme, une femme, ou un parti politique. Mais aujourd'hui, mon abstention a pris un caractère bien différent; elle est le fruit d'un regard sur le jeu politique qui me fait un peu peur.
Pour faire simple, on va dire qu'aujourd'hui, l'échiquier politique comporte les deux grandes "forces" que sont l'UMP et le PS, la fameuse "gauche et droite", mon cœur, mes idées sont généralement plutôt à gauche, voire extrême gauche en général. Aujourd'hui à gauche, c'est simplement le désert, pas d'idées, pas vraiment de mouvement, et même si Mme Aubry a l'air de mettre un peu d'ordre, c'est encore très timide.

* "La première fois de ma vie que je ne vote pas" par Jean-Michel G.

Je suis furieux contre Nicolas Sarkozy car c'est la première fois de ma vie que je ne suis pas allé voter mais c'est le seul moyen que j'ai trouvé pour exprimer mon désaccord contre une politique où "l'ouverture" se fait au détriment de ses propres amis politiques, où la couleur de peau tient désormais lieu de brevet de compétence contre les idées de méritocratie républicaine auxquelles je suis attaché et où la politique succombe aux modes comme celles de l'imposture climatique avec cette nuisible taxe carbone. Manifestement mon abstention n'a pas été comprise, aussi je vais devoir récidiver dimanche prochain. Et je ne voterai plus jamais pour Nicolas Sarkozy...

* "Pourquoi leur faire croire qu'ils nous intéressent ?", par Thomas S.

Oui, je suis lamentable de ne pas être allé voter. Oui, le droit de vote est pour moi quelque chose de fort, qu'il faut préserver en montrant qu'il est utile, en allant aux urnes. Cependant, avec des hommes politiques qui jouent la carte de la célébrité, qui usent de discours ponctuels sans jamais expliciter l'enchainement logique de leur décision, ni leur objectif à atteindre et les différentes étapes pour y parvenir, pourquoi leur faire croire qu'ils nous intéressent ?

* Ne votons plus !, par Marie-Emma

J'ai toujours voté depuis l'âge de 18 ans. A droite, et une fois à l'extrème droite. Aujourd'hui à 40 ans je fais le choix de ne plus voter,car ça fait un peu trop longtemps qu'on se fout de nous et que nos politiciens usent de tout pour nous utiliser. Ils ne pensent qu'à leurs poches et non au peuple. Ils oublient qu'ils nous doivent leur position. Ils se déchirent comme des gosses dans une cour de récréation, sans scrupules ni respect pour eux même à fortiori les autres. Pour moi, aujourd'hui le peuple à le choix : ne pas voter! Leur faire comprendre qu'on ne veut plus d'eux. En France, les gens font carrière en politique, et assurent la carrière de leur descendance ; ça ne devrait pas exister. La France est devenue un pays de favoritisme pour certains et d'aide sociale pour d'autres. Et quel autres? Elle laisse crever les siens au seuil de sa porte. Nous faisant croire qu'il existe une certaine crise, laquelle par ailleurs a bien favorisée certains chefs d'entreprise et les banques. Réveillons-nous enfin ! Ces gens dépendent de nous en nous faisant croire le contraire. Marquons l'histoire : ne votons plus.

En 2009, 4 millions d'emplois ont été supprimés dans l'Union européenne

Dans l'ensemble des vingt-sept pays de l'Union européenne, 4,021 millions de personnes ont perdu leur travail sur l'ensemble de l'année 2009, soit une baisse de 1,8 % du nombre d'Européens ayant un emploi, selon des données provisoires publiées, lundi 15 mars, par l'office européen des statistiques Eurostat. En 2008, l'emploi avait progressé de 0,7 % dans l'UE.
En 2009, 2,721 millions d'emplois ont été perdus dans les seize pays partageant l'euro, soit un recul de 1,8 % du nombre d'emplois, après une hausse de 0,9 % en 2008. Sur le seul quatrième trimestre 2009, le nombre de personnes ayant un emploi a diminué de 0,2 % dans la zone euro comparé aux trois mois précédents, tandis que la baisse a été de 0,3 % dans l'UE (583 000 emplois perdus). C'est le sixième trimestre d'affilée de baisse de l'emploi dans la zone euro, après des reculs de 0,5 % aux deuxième et troisième trimestre. Au quatrième trimestre, 221,1 millions d'Européens avaient un emploi dans l'UE, dont 144,3 millions en zone euro.

Sur le trimestre, dans la zone euro, des baisses d'emplois ont été enregistrées dans l'industrie manufacturière (– 1,1 % dans la zone euro), la construction (– 0,4 %) et le secteur du commerce, des transports et communications (– 0,5 %). Il a également diminué de 0,1 % dans les activités financières et services aux entreprises. En revanche, l'emploi a crû dans l'agriculture (+ 0,5 %) et dans les autres services (administration publique, santé et éducation notamment, + 0,2 %).

L'irrésistible extension du .com

Le 15 mars 1985 apparaît sur la Toile le premier nom de domaine avec l'extension .com : Symbolics.com, un site commercial spécialisé dans l'intelligence artificielle. Vingt-cinq ans plus tard, ce nom de domaine a changé de mains, mais la réussite du .com n'est plus à démontrer. Sur plus de 192 millions de domaines dans le monde en 2009, on compte 80 millions de .com. 668 000 nouveaux noms de domaine, affublés de cette extension, s'ajoutent par ailleurs chaque mois.
Désormais, le .com est la garantie d'une dimension internationale pour les entreprises, même si son champ dépasse celui des sites commerciaux. Douze millions de sites relèvent du e-commerce, souligne l'entreprise Verisign qui gère cette extension, ainsi que le .net. Pour l'entreprise américaine, 81 % des internautes américains visitent cinq sites ou plus par jour en .com, et deux tiers d'entre eux visitent aussi entre cinq et vingt-cinq sites en .com par jour.

Si le .com a des allures de "success story", sa croissance fut néanmoins difficile jusqu'en l'an 2000. Deux ans et demi après le premier enregistrement, on ne comptait que cent noms de domaines. Les premières grandes entreprises à l'avoir adopté étaient IBM, Intel, l'opérateur AT&T et Cisco. Le .com n'a passé la barre symbolique d'un million qu'en 1997. Au total, entre 1985 et 2000, 21 millions de noms de domaines ont été enregistrés, contre 57 millions entre 2000 et 2010. "D'une utilisation par la communauté des adeptes de nouvelles technologies, le .com a évolué jusqu'à faire partie intégrante de l'économie mondiale", souligne Verisign.

CROISSANCE DU .CN

Bien souvent préféré aux extensions nationales, le .com (pour "commercial") est d'abord une manne économique, notamment pour Verisign, qui gère exclusivement l'attribution des noms de domaine en .com. De fait, si l'Icann (Internet Corporation for Assigned Names and Numbers) est l'autorité administrative chargée d'attribuer une adresse nominative aux adresses IP des ordinateurs, elle délègue le .com et le .net à Verisign, qui fixe notamment les prix.

En additionnant tous les chiffres du e-commerce du monde entier, l'Information Technology and Innovation Foundation (ITIF) évalue pour sa part le poids économique du .com à 400 milliards de dollars (293 milliards d'euros). "Cette part devrait plus que doubler, à 950 milliards de dollars [695 milliards d'euros], d'ici à 2020", souligne l'étude de l'ITIF.

Mais si Verisign se vante de la croissance du .com, l'extension doit désormais faire face à la concurrence de plus en plus accrue du .cn, plébiscité par les centaines de millions d'internautes chinois. "Le .cn devance le .de allemand, le .net, et le .uk (du Royaume-Uni)", souligne aussi la société américaine, dans son rapport du mois de février.
Laurent Checola

Quand Juppé reconnait "l'affaiblissement de l'UMP"

A droite, le maire de Bordeaux est le premier à reconnaître le mauvais résultat du 14 mars. Les responsables selon l'ancien Premier ministre: le débat sur l'identité nationale et la méthode des réformes.

Dans le concert d'auto-encouragements qui a cours à l'UMP ce lundi 15 mars, il est une voix qui détonne : celle de l'ancien Premier ministre Alain Juppé.

Le maire de Bordeaux a publié sur son blog un billet intitulé "Dimanche noir pour la démocratie". Il y fait preuve d'une franchise bienvenue après les résultats du premier tour des régionales.

A propos de l'abstention, d'abord, il estime que c'est un triple échec: "Pour les régions d'abord: visiblement elles ne sont pas connues et n'intéressent pas; leurs présidents ne se sont pas affirmés, aux yeux de l'opinion, comme des leaders. Echec aussi pour toutes les têtes de listes et leurs équipes, qui n'ont pas pu ou pas su créer le débat. Echec pour nous tous, responsables politiques, et pour nos partis qui ne répondons pas bien aux attentes de nos concitoyens."

Surtout, Alain Juppé est le premier responsable à droite à reconnaître "l'affaiblissement de l'UMP qui va devoir méditer la désaffection dont elle est l'objet". Il pointe aussi la responsabilité de "l'inopportun débat sur l'identité nationale" dans la remontée du Front national, servi par des "polémiques ambiguës".

Enfin, écrit l'ancien Premier ministre, "une réflexion s'impose désormais sur le rythme des réformes, la méthode selon laquelle elles sont lancées et préparées, la concertation qui les accompagne, la façon dont elles peuvent être mieux comprises et acceptées par une opinion que la crise déboussole. C'est apparemment l'intention du Président de la République." Tout est dans le "apparemment"...

Comment les Le Pen, père et fille, ont remis le FN en course

Dimanche 14 mars, 19 heures. Marine Le Pen traverse au pas de course la petite permanence qu'elle tient à Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais). "Le Front est de retour", lance-t-elle aux quelques journalistes présents. De retour, Jean-Marie LePen, déclaré mort politiquement il y a peu, l'est incontestablement.
Avec 20,29 % des suffrages, le président du Front national, 81 ans, assure au parti d'extrême droite son score le plus élevé du premier tour des régionales, en Provence-Alpes-Côte d'Azur (PACA). Juste après lui arrive sa fille. Forte de 18,31 % des voix recueillies dans le Nord-Pas-de-Calais, elle talonne la liste UMP emmenée par Valérie Létard, secrétaire d'Etat aux technologies vertes.

Les Le Pen, père et fille, sont revenus, ensemble, au premier plan de la scène politique. Plus que jamais, le FN est une affaire de famille. De patronyme d'abord. Sur sa seule force, il permet à une formation financièrement exsangue, qui a perdu en quelques années l'essentiel de ses militants et de ses cadres, qui a disparu du paysage dans des départements entiers, de narguer le sort qui lui était promis.

"Ces scores prouvent que Le Pen est une bonne marque", s'amusait, dimanche soir, le président du FN, se disant "assez satisfait" des résultats de son parti. Avec un score global de 11,74 %, le FN réalise une sérieuse remontée par rapport aux européennes de juin 2009 (6,34 %) et aux législatives de 2007 (4,29 %), sans toutefois égaler les 14,7 % enregistrés lors des régionales de 2004.

Le père, meilleur des candidats frontistes, suivi par la fille. Dimanche, une sorte de privilège de l'ancienneté a été respectée. Formellement du moins. Pour Marine Le Pen, 41 ans, le leadership médiatique et politique qu'elle a pris au FN est confirmé. Et pour cause : elle est la seule à avoir amélioré le score régional de son parti par rapport à 2004.

En réalité, croit pouvoir en déduire Bruno Larebière, rédacteur en chef de l'hebdomadaire d'extrême droite Minute et fin connaisseur du FN, "la marque FN est morte, et Marine Le Pen a réussi à transformer la marque Le Pen en marque Marine. C'est pour cela que l'idée d'un changement de nom du parti lui trotte dans la tête".

Il est vrai que la vice-présidente du FN a profité de ce scrutin pour poser son empreinte. Commençant sa campagne très tôt, dès le mois d'octobre, Mme Le Pen a pris le contre-pied de son père, dans la méthode et sur le fond. Si le président du FN s'est contenté, notamment en raison de son âge, de dîners et de déjeuners avec les militants de PACA, de préférence les week-ends, sa fille a décidé d'opter pour une campagne de "terrain".

Centrant son discours sur la crise économique et l'électorat populaire, elle est allée sur tous les marchés de la région. Elle n'a négligé aucune circonscription. Elle a multiplié les "sorties d'usine". Et a appliqué, méthodiquement, à l'échelle d'une région, la recette qui a fait son succès à Hénin-Beaumont, la ville qui est devenue sa base arrière et son laboratoire politique, où la liste FN a raté de peu l'élection lors d'une municipale partielle en 2009.

Dimanche soir, elle réalisait encore quelque 40 % des voix dans cette commune et distançait l'UMP dans le Pas-de-Calais, et plus largement encore dans le bassin minier.

Son père, lui aussi, a appliqué des méthodes éprouvées. PACA est une région où le FN a prospéré sur le vote des rapatriés d'Algérie ? Jean-Marie Le Pen a déposé une gerbe aux "martyrs de l'Algérie française" à Toulon, et fait siffler de Gaulle lors de la diffusion d'images d'archives.

PACA compte nombre d'habitants d'origine maghrébine ? Le FNJ, le mouvement de jeunesse du FN, a collé des affiches représentant une femme en voile intégral avec, en arrière-plan, un Hexagone aux couleurs de l'Algérie hérissé de minarets.

A elle le discours social sur "l'Etat-providence". A lui les sorties sur "l'invasion migratoire". "Il y a eu un partage des rôles entre le père et la fille qui a pu paraître calculé, mais le FN a essayé de s'adapter aux réalités du terrain, estime pour sa part Louis Aliot, secrétaire général. En PACA, il y a un gros problème d'immigration et d'insécurité alors que dans le Nord-Pas-de-Calais, les problèmes sont d'ordre économique et social."

Car, dès ce soir de premier tour, c'est bel et bien l'après-Jean-Marie Le Pen qui se dessine. Père et fille ont beau le nier, la succession à la tête du FN est dans tous les esprits. Bruno Gollnisch, autre vice-président du FN et prétendant potentiel, recueille 14,01 % des voix en Rhône-Alpes, alors que l'ensemble des sondages le donnait aux environs de 8 %.

Un "bon" score qui semble insuffisant pour disputer à Marine Le Pen la position de favorite dans la course à la succession. "Rien ne disqualifie personne", s'empresse-t-elle pour autant de préciser. Quant à celui qui est encore président du Front, la question de sa succession "n'est pas le problème ce soir. L'élection n'est pas encore terminée".

La date du congrès, qui verra Jean-Marie Le Pen quitter la tête du parti – il deviendrait "président d'honneur" –, n'est pas encore arrêtée. La fille pousse pour que ce soit le plus tôt possible, à l'automne 2010. Le père, lui, voudrait rester en place jusqu'au printemps 2011.

En privé, Marine Le Pen se dit confiante que son père respectera son engagement. Elle sait aussi qu'il conservera tous ses mandats et continuera à peser sur la vie du Front. Il pourrait d'ailleurs, fort de son score, y être encore davantage incité. En matière de succession, aussi, c'est une affaire de famille.
Abel Mestre (envoyé spécial à Hénin-Beaumont) et Caroline Monnot

LA FAUTE DE SARKOZY EST DE N'AVOIR PAS MENÉ LA POLITIQUE DE DROITE QU'IL AURAIT DÛ MENER, LES ÉLECTEURS QUI VOIENT DE PLUS EN PLUS D'ÉTRANGERS AVOIR DES DROITS DE PLUS EN PLUS ÉTENDUS SE SONT LASSÉS DE CETTE DÉRIVE ET SE SENTENT MENACÉS, C'EST ÇA L'IDENTITÉ NATIONALE.
SAKOZY NE L'A PAS COMPRIS. TANT PIS POUR LUI.

Peter Graves, vedette de "Mission: Impossible", est mort

L'acteur américain Peter Graves, vedette de la série d'espionnage "Mission: Impossible" à la fin des années 1960, est mort dimanche à l'âge de 83 ans.

L'acteur a été retrouvé à son domicile de Los Angeles et semble être décédé de cause naturelle, a dit la police. Un représentant de Peter Graves a déclaré qu'il avait été victime d'une crise cardiaque.

S'il est apparu dans 130 films ou programmes télévisés, son visage restera associé à celui de Jim Phelps, figure de proue de la série "Mission : Impossible" qu'il a incarné de 1967 à 1973.

Le rôle de cet agent, systématiquement destinataire d'instructions sur une cassette qui s'autodétruit après écoute, lui a valu un Golden Globe en 1971.

Il a également connu la célébrité au cinéma avec son rôle de pilote pas très fin et dépassé par les événements dans la comédie "Y'a-t-il un pilote dans l'avion" en 1980.

Ces dernières années, il présentait un programme historique baptisé "Biography" sur une chaîne du câble américain.

Le pied de nez de Georges Frêche

Il l’avait rêvé. Les électeurs l’ont fait. Georges Frêche ne pouvait espérer mieux. Se retrouver seul représentant de la gauche, au soir du 1er tour, quel pied de nez à l’Histoire ! Pas de quoi gâcher la fête à Martine Aubry, bien sûr. Mais quand même… En frappant fort, ici et contre Paris, Georges Frêche a infligé un désaveu à tous ses ennemis. En Languedoc-Roussillon. Comme rue de Solférino.

Le fiasco d’Hélène Mandroux est une double victoire. D’abord contre ses détracteurs locaux. Ses vrais faux amis de trente ans. Il envoie, ensuite, un message clair à Martine Aubry : « Vous avez voulu la guerre. Vous l’avez perdue. Rendez-vous à la Présidentielle. » La défaite des Verts est aussi un signe fort. Jean-Louis Roumégas et ses troupes renvoyées
à leurs chères études. Adieu la percée espérée. Seul le Front de gauche aura été à la hauteur de ses ambitions. Mais en partant dispersées au combat, les listes de gauche avaient pris un risque démesuré. Elles en payent le prix fort. Hier soir, Georges Frêche pouvait arborer la mine des grands soirs. Celle des belles victoires. Se montrer magnanime. Tendre une main fraternelle à toutes les listes de gauche. Il lui reste à savourer le second tour. Et devenir, le seul président de Région à ne pas avoir la carte du PS.

A droite, Raymond Couderc n’aura pu résister à la vague nationale. Inaudible dans cette campagne, malgré sa bonne volonté, le sénateur-maire de Béziers fait moins bien que Jacques Blanc en 2004. Il limite les dégâts. Mais ne peut espérer renverser la tendance. Car l’ennemi refait surface.

Le Front national est de retour. Satané cauchemar pour lui. Comme pour toute la droite en France. Hier, Mme Jamet aiguisait déjà les couteaux pour la triangulaire meurtrière. La gauche, face à l’UMP et le Front national. Comme en 2004. Un goût de déjà vu. Frêche peut se frotter les mains.


François MARTIN

RÉGIONALES – Peu de votants, surtout à droite

La majorité UMP a été lourdement sanctionnée hier lors du premier tour des élections régionales, laissant la gauche loin en tête dans un scrutin marqué par un taux d’abstention record et par un rebond du Front National
Une abstention record
Moins d’un électeur sur deux (47%) s’est déplacé hier pour voter au premier tour des élections régionales. C’est la participation la plus faible dans l’histoire de ce scrutin, par ailleurs le dernier avec la création prochaine des conseillers territoriaux regroupant Régions et départements. Les Régions forment une entité diffuse qui n’a jamais vraiment mobilisé les électeurs. Toutefois, en 2004, le taux d’abstention s’affichait 13 points plus bas (40%) qu’hier. Les élections européennes de juin 2009 détiennent le record en la matière avec 59,37% d’abstentionnistes.

La gauche en tête
Avec presque 30% des voix, le Parti socialiste est le gagnant du premier tour. Le PS n’a semble-t-il pas été pénalisé par l’abstention. Au second tour, le PS pourra compter sur une bonne partie des voix des écologistes et des partis de la gauche radicale. L’objectif de grand chelem dans les 26 régions françaises est donc toujours d’actualité pour la gauche.

Les Verts en force
Avec 13% des voix au plan national, Europe Ecologie surfe sur la vague des Européennes de l’an dernier. Les Verts de Cohn-Bendit s’installent comme la deuxième force politique à gauche, loin devant le NPA de Besancenot (2%). Ils ne seront pas en mesure de remporter une Région, mais devraient prendre du poids dans les majorités de gauche des Conseils régionaux au terme des négociations sur les fusions de liste qui seront conduites avec le PS dès lundi.

L’UMP sanctionnée
Le scrutin d’hier, bien que de portée régionale, marque évidemment une sanction à mi-mandat contre la politique du Président Sarkozy et le gouvernement. En période de crise et de chômage, la gauche a mobilisé. A droite, les déçus du Sarkozysme sont restés chez eux. Au final, l’UMP récolte 27% des voix, mais ne possède pas de réserve pour aborder le second tour avec optimisme. Ses ministres cadors engagés dans l’élection (Pecresse, Darcos, Le Maire…) sont mal embarqués. L’ampleur de la défaite au second tour risque de dicter ou non un remaniement ministériel.

Le FN rebondit
Qui dit vote sanction, dit Front National. Le FN a dépassé les 10% au plan national lors du scrutin d’hier. Le parti d’extrême-droite sera présent au 2e tour pour des triangulaires dans de nombreuses régions : Rhône-Alpes, Nord-Pas-de-Calais, Languedoc-Roussillon, Centre, Haute-Normandie, Franche-Comté… Pour sa dernière bataille électorale, Jean-Marie Le Pen a obtenu plus de 20% des voix en PACA. Sa fille, Marine, a récolté 19% des suffrages dans le Nord-Pas-de-Calais.
Thierry CLÉMENT.

ENTRE LES SOCIALISTES QUI CRIENT DÉJÀ VICTOIRE ET RÉCLAMENT LA TÊTE DE SARKOZY, LES VERTS QUI CROIENT VOIR LA VIE EN ROSE, LA FRANCE S'EST EMBARQUÉE DANS UNE GALÈRE QUI NE LA MÈNERA PAS À BON PORT.
COMMENT RÉFORMER UN PAYS SI LES CONTRE POUVOIRS SE MULTIPLIENT ?
HEUREUSEMENT LE FN EST LÀ ET BIEN LÀ CELA ME RASSURE.