TOUT EST DIT

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lundi 8 février 2010

La zone euro, nouveau terrain de jeu des spéculateurs

La crise de confiance des marchés envers la soutenabilité des dettes grecque, portugaise et espagnole fait le bonheur des hedge funds. Seul un message fort des dirigeants de l'UE pourra mettre un terme à ces attaques spéculatives qui se répercutent sur l'euro.

Au sommet il y a moins de quatre mois, l'euro est actuellement au plus bas : la monnaie unique européenne vaut à peine 1,37 dollar, son plus bas niveau depuis huit mois, contre plus de 1,50 dollar en octobre 2009. Cette évolution est moins le reflet d'un regain de vigueur du billet vert que de la défiance des investisseurs envers l'endettement et les déficits records des pays d'Europe du Sud. Le problème est que cette inquiétude légitime a laissé place à une forte dose d'irrationnel.

"Pour les investisseurs étrangers, la zone euro est censée représenter un îlot de stabilité et offrir une certaine harmonie des politiques budgétaires grâce aux critères de Maastricht, explique Bertrand Lamielle, directeur de la gestion chez B*capital. Mais la crise a balayé cette image de bouclier, révélant de fortes disparités dans les finances publiques des Etats membres."

La Grèce, dont les déficits et la dette publics sont si élevés que la Commission européenne a placé le pays sous une quasi-tutelle, a été le déclencheur de cette débâcle financière qui a contaminé depuis le Portugal et l'Espagne. Pays qui forment avec l'Irlande le groupe des Pigs. Depuis trois semaines, le prix des obligations émises par les trésors grec, portugais et espagnol ont perdu plus de 5% de leur valeur, tandis que les taux d'intérêt de leurs emprunts sont montés en flèche.

Athènes, Lisbonne et Madrid dénoncent des attaques spéculatives. C'est aussi l'avis de Bertrand Lamielle : "Personne ne croit vraiment à une faillite de la Grèce, encore moins à sa sortie de la zone euro, souligne-t-il. Ces attaques contre la dette grecque, et plus récemment contre celle du Portugal et de l'Espagne, sont manifestement l'oeuvre de hedge funds anglo-saxons."
Une opportunité de s'enrichir pour les spéculateurs

Car l'opportunité de s'enrichir, pour ces fonds spéculatifs, est double. Pariant sur la baisse du prix des obligations des pays du sud de la zone euro, ils vendent à terme ces obligations à découvert - c'est à dire avant d'en être les propriétaires réels - espérant ainsi profiter d'une baisse rapide pour générer des plus values. Une tendance qu'ils alimentent en achetant des positions et en les revendant dans la foulée. De fait, plus ils vendent, plus les prix baissent.

Par ailleurs, ils se ruent sur les CDS (Credit Default Swap, produits dérivés permettant de s'assurer contre le risque de défaut de paiement d'un Etat) qu'ils revendent plus chers ensuite, leur valeur augmentant en parallèle de la hausse des taux d'intérêt des emprunts de ces Etats. "Le marché des CDS sur les emprunts grecs a explosé ces derniers jours, confie le directeur de la gestion chez B*capital, dépassant ceux du Liban, de la Roumanie ou de l'Egypte. C'est complètement fou !".

Par ricochet, ces attaques se répercutent sur l'euro : sous la pression des fonds spéculatifs, les investisseurs privilégient les placements jugés aujourd'hui moins risqués, en dollar, traditionnelle valeur refuge lorsque les marchés tanguent.

Que faire pour enrayer cette mécanique spéculative? "Restaurer la confiance, qui est le nerf des marchés", indique Bertrand Lamielle. "Il faut un message fort des dirigeants politiques et économiques de la zone euro, écartant tout risque de faillite de la Grèce et garantissant la bonne exécution de son plan de rigueur budgétaire", poursuit-il. Message transmis aux dirigeants des pays de l'UE qui se réuniront jeudi à Bruxelles pour parler crise économique et relance de la croissance.

Le siège de Météo France bientôt transformé en église orthodoxe

L'Etat français a vendu le siège de Météo France, à Paris dans le VIIe arrondissement, à la Russie. Le montant de la transaction serait supérieur à 60 millions d'euros.

L'Etat français a décidé de vendre à la Russie le siège de Météo France à Paris, dans le cadre de sa politique de cession de biens immobiliers publics, selon un communiqué de Bercy diffusé lundi. L'Etat a choisi "la proposition assortie du prix le plus élevé", affirme le ministère du Budget, sans préciser le montant de la transaction. Il serait, selon une source proche du dossier, supérieur à 60 millions d'euros.

Le bâtiment, construit pour les services de la Météorologie nationale en 1948, est situé dans le VIIe arrondissement de Paris. Environ 430 personnes y travaillent. Le siège de Météo France doit déménager à Saint-Mandé au cours de l'année 2011, dans un bâtiment neuf qui abritera aussi l'Institut géographique national (IGN).

L'ensemble immobilier, d'une surface de 8.470 m2, a été acquis par la présidence russe. Il abritera "un centre spirituel et culturel qui pourrait comprendre une église et un séminaire", a indiqué à l'AFP un porte-parole de l'ambassade de Russie à Paris.

L'Etat vend régulièrement des biens immobiliers qu'il juge "inutiles au service public". Au cours des cinq dernières années, cette politique "a rapporté à l'Etat près de 3 milliards d'euros", précise Bercy. Quant à l'opération sur le siège de Météo France, l'appel d'offres a "suscité l'intérêt de nombreux investisseurs français et internationaux", selon le ministère.

Deux autres Etats, l'Arabie saoudite, dans l'intention d'y construire une mosquée et des logements pour son personnel diplomatique, et le Canada, étaient également sur les rangs, selon l'édition russe de Newsweek.

Régionales : l'UMP en tête des intentions de vote, le PS en progression

Les listes de la majorité présidentielle restent en tête des intentions de vote (30 %) pour le premier tour des élections régionales de mars mais le Parti socialiste gagne du terrain à 27 %, selon le baromètre Opinionway-Fiducial pour Le Figaro et LCI publié lundi 8 février. Les intentions de vote en faveur de l'UMP restent inchangées par rapport au précédent baromètre publié le 10 décembre alors qu'elles progressent de quatre points en faveur du PS.
Viennent ensuite les listes des Verts et d'Europe Ecologie avec 10 % (- 4), du Front national avec 9 % (- 1), celles du Front de gauche avec 6 % (+ 2) qui fait jeu égal avec les listes du MoDem, en recul de deux points. Les listes du Nouveau Parti anticapitaliste sont créditées de 4 % d'intentions de vote, inchangées par rapport à décembre. Au total, l'addition des intentions de vote pour la gauche au premier tour du scrutin des 14 et 21 mars atteint 44 %, contre 33 % pour la droite parlementaire. Cette enquête a été réalisée les 3 et 4 février auprès d'un échantillon national représentatif de 1 014 personnes âgées de 18 ans et plus.

La gauche détient actuellement la présidence de vingt-quatre des vingt-six régions, notamment vingt des vingt-deux régions métropolitaines. La numéro un du PS, Martine Aubry, a déclaré qu'elle rêvait, au soir du second tour, "d'une carte des régions toute rose". "Je pense que les électeurs vont réserver des surprises à Mme Aubry", lui a répondu le premier ministre, François Fillon.

Les candidats aux élections régionales des 14 et 21 mars – dernier grand rendez-vous électoral avant la présidentielle de 2012 – vont pouvoir déposer lundi, à partir de 9 heures, dans les vingt-six préfectures régionales, leurs déclarations de candidature et leurs listes. Ils ont jusqu'au lundi 15 février à 12 heures pour le faire. La campagne électorale officielle (affichages, passages télévisés...) débutera le 1er mars. Les déclarations de candidatures pour le second tour devront être déposées avant le mardi 16 mars à 18 heures.

ADOS – Aussi machos que les grands

Le bleu pour les garçons, le rose pour les filles. Les stéréotypes de genre ont la vie dure au royaume des ados. D'après une étude, les jeunes jugent que les hommes doivent ramener le pain quotidien alors que les femmes réservent leurs forces pour les marmots et la tambouille. Le féminisme, ringard dans la cour de récré ?
Les stéréotypes pourraient servir de base à l'identification sexuelle des ados (AFP), c'est ce qui transpire en tout cas d'une étude réalisée par Ipsos sur 800 jeunes (15-18 ans) dans le cadre du forum adolescences 2010 de la Fondation Wyeth pour la santé de l'enfant et de l'adolescent, qui s'est ouvert mercredi dernier.

En quête de normalité
D'après l'enquête, les question de la différence et de l'appartenance sont au centre des inquiétudes des adolescents. La moitié des jeunes sondés considèrent qu'il peut être dangereux d'être différent des autres. La différence est ainsi source de discrimination pour 81 % d'entre eux. "Le ressenti de sa différence individuelle par rapport au groupe d'appartenance apparaît comme un critère déterminant du moral et du bien-être des adolescents", expliquent les auteurs du sondage. Ainsi les jeunes qui se sentent différents des autres ont plus de chances de se sentir mal dans leur peau ou carrément isolés.

La femme au foyer, l'homme à la PSP
Pour "rentrer dans le moule", ce que 63% des ados considèrent comme étant le meilleur choix, rien de tel pour les garçons que les bons vieux stéréotypes machos de leurs aînés. "C'est le propre de la puberté de marquer la différence entre les sexes. Les adolescents ne sont pas très sensibles à l'égalité des sexes car cela remet en cause le changement qui est en train de s'imposer à eux", souligne le pédopsychiatre Philippe Jeammet. Les jeunes mâles n'hésitent donc pas à diviser le monde entre tâches féminines et comportements masculins. Pour eux, la femme doit "faire des enfants", "s'occuper des tâches ménagères" et à la rigueur téléphoner à ses copines entre deux biberons. L'homme lui doit "être viril" en toutes circonstances, c'est donc sports et jeux vidéos à toutes les sauces, sans pour autant oublier de subvenir aux besoins de sa famille en "ramenant l'argent".
Si ces demoiselles revendiquent plus de parité et de pouvoir, "les garçons s'enferment dans leur identité masculine comme dans une forteresse assiégée", analyse le pédopsychiatre Stéphane Clerget.

Machisme ou féminisme ?
A l'heure d'une égalité de plus en plus importante entre hommes et femmes dans le milieu professionnel, dernier fief masculin attaqué : les conseils d'administration, les trois quarts des jeunes estiment toujours qu'être un garçon ou une fille "ça change beaucoup de choses". Cette perception toujours vivace d'un sexe faible et de l'autre fort serait forgée par le traitement différent qu'infligent les parents mais aussi la société en général en fonction du sexe de la personne. 36% des ados estiment mêmes qu'hommes et femmes n'ont pas les mêmes chances de réussir dans la vie.

L'adolescence est-t-elle mère de disparité ? Au vu du retour d'un certain machisme décomplexé, l'éducation sexuelle enseignée dans les lycées gagnerait certainement à s'enrichir de quelques heures consacrées à des notions basiques de féminisme.
Damien Bouhours

MODEM – Une mort annoncée ?

Le MoDem de François Bayrou ne recueillerait que 4% des intentions de vote aux prochaines régionales. La faute à la jeunesse du parti, aux querelles internes ou à l'ambition présidentielle de son leader ? Peut-être est-ce un peu de tout ça. Le Mouvement Démocrate arrivera-t-il à dépasser ces obstacles avant les régionales ou va t-il droit à sa perte?
Rien ne va plus au Mouvement Démocrate. A l'approche du premier tour des régionales, le 14 mars, le parti de François Bayrou (AFP) dégringole une nouvelle fois dans les sondages. Après 9% d'intentions de vote il y a deux semaines, voilà que jeudi dernier le baromètre TNS Sofres Logica octroyait seulement 4% des voix au MoDem. Après un score de 18,6% à la présidentielle de 2007 et de 8,6% aux élections européennes de juin dernier, il semblerait que le MoDem divise à chaque nouvelle élection son score par 2.

Qu'est-ce qui cloche chez les centristes ?
Si François Bayrou explique les réticences des Français à glisser un bulletin MoDem dans les urnes par la toute jeune existence de son parti, d'autres raisons s'imposent d'emblée. Le Mouvement Démocrate manque cruellement d'élus et de candidats. A tel point qu'il a dû recruter de simples militants pour être tête de liste, comme Alain Dolium en Ile-de-France. A près d'un mois du premier tour des régionales, les listes centristes ne sont d'ailleurs pas encore figées. En Rhône-Alpes par exemple, des centristes ont contesté le choix d'Azouz Begag comme tête de liste. Ses amitiés avec Dominique de Villepin n'auraient pas plu. Officiellement l'incident est réglé. Mais ces petites rivalités internes ne sont pas sans rappeler les défections coup sur coup du patron des sénateurs centristes, Nicolas About, envolé vers l'UMP et d'un partie de la fédération centriste du Poitou-Charentes recrutée par Ségolène Royal.

Un parti mal mené
D'après la numéro 2 du MoDem, Corinne Lepage, la crise d'ego, dont souffre le parti, ne se limite pas aux candidats centristes mais a surtout atteint le sommet de la pyramide. "Si le MoDem veut être un vrai parti politique et non pas une simple écurie présidentielle, de plus en plus restreinte d'ailleurs, il va bien falloir qu'il change", a averti la présidente du mouvement écologiste Cap21, co-fondateur du MoDem, faisant allusion aux ambitions personnelles de François Bayrou. Pour elle, l'"effondrement" du MoDem est à mettre sur le compte d'"une stratégie désastreuse". Le MoDem se refermerait sur lui-même au lieu de s'ouvrir aux autres partis. Le député européen MoDem Jean-Luc Bennahmias nie ces accusations de sectarisme. "De la droite républicaine jusqu'à la gauche communiste, celle qui veut gouverner, en passant par les grandes formations démocratiques et écologiques: nous, on n'a pas de tabou", estime-t-il.

Un chef qui ne participe pas
"La campagne commence à peine. L'UMP veut une France toute UMP et Martine Aubry veut une France toute rose. C'est désespérant ! Jamais on a vu une telle régression de la vie politique française. Il faut dépasser ce combat bloc contre bloc", a déclaré François Bayrou, qui se veut toujours une alternative entre la gauche et la droite. Le chef de file des centristes, habitué à être la cible des attaques et autres railleries, reste stoïque et s'isole une fois de plus des débats. "Ce genre de bagarre, de guerre des sondages, moi je n'y participe pas", a-t-il déclaré sur France 3. Même réponse en ce qui concerne les querelles internes : "les polémiques à l'intérieur des partis, il y en a suffisamment, je n'y participerai pas". Et aux régionales alors, le MoDem y participera-t-il ? "Bon ! Il va falloir se battre…", avoue-t-il.
Damien Bouhours