TOUT EST DIT

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vendredi 18 décembre 2009

L'inscription "Arbeit macht frei" à Auschwitz volée BIS

La tristement célèbre inscription en allemand "Arbeit macht frei" (le travail rend libre), figurant au-dessus de la porte d'entrée de l'ancien camp de la mort nazi d'Auschwitz-Birkenau, dans le sud de la Pologne, a été volée par des inconnus. C'est ce qu'ont indiqué vendredi des responsables du musée du site. D'après la porte-parole de la police polonaise, Katarzyna Padlo, le vol s'est produit entre 3 h 30 et 5 h du matin. "C'est une profanation de l'endroit où plus d'un million de personnes ont été assassinées. C'est honteux", a déclaré le porte-parole du musée, Jaroslaw Mensfelt. Selon lui, "il s'agit du premier cas aussi grave de vol en ce lieu. Celui qui l'a fait devait bien savoir ce qu'il volait et comment il fallait s'y prendre."

L'inscription en fer forgé qui témoigne des horreurs commises dans le camp n'était pas difficile à décrocher du dessus de la grande porte, "mais il fallait le savoir", a précisé Jaroslaw Mensfelt. La police a lancé une enquête à laquelle le voïvode (le préfet) a promis son soutien. Plusieurs dizaines de policiers, accompagnés de chiens, sont sur les lieux. Des barrages de police ont été posés sur les routes de la ville d'Oswiecim (Auschwitz en polonais). "Un chien policier nous a conduits vers un trou dans le mur d'enceinte, normalement fermé avec une grille, du côté de la rivière où il n'y a pas d'habitation. La grille a été arrachée. Les voleurs devaient disposer d'une grande voiture, car le panneau mesure 5 mètres de long", a déclaré à l'AFP Malgorzata Jurecka, porte-parole de la police d'Oswiecim.

Le site du camp d'Auschwitz-Birkenau est fermé la nuit et gardé par des vigiles. "La police est en train de visionner les enregistrements d'un système de caméras de surveillance du musée et des enregistrements du système de monitoring urbain", a ajouté Malgorzata Jurecka. La police polonaise a promis une récompense de 5.000 zlotys (1.200 euros) à toute personne dont les informations pourraient aider à retrouver l'inscription et arrêter les coupables. "Toutes les pistes sont possibles, mais nous privilégions celle du vol sur commande d'un collectionneur privé ou d'un groupe de gens", a-t-elle précisé. D'après le site Internet du quotidien polonais Gazeta Wyborcza, une réplique a déjà été installée au-dessus de l'entrée. Celle-ci avait été brièvement utilisée il y a quelques années, lorsque l'originale avait été restaurée.

L'Allemagne, la Pologne et Israël indignés

L'Allemagne "espère que la lumière sera faite rapidement" sur ce vol, a indiqué vendredi le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Andreas Peschke. "Nous espérons que la lumière sera faite rapidement sur cet agissement et que le dommage subi par le Mémorial d'Auschwitz sera réparé", a-t-il souligné dans une première réaction officielle allemande après le vol intervenu vendredi au petit matin. Rappelant "la responsabilité historique" de l'Allemagne dans la Shoah, le porte-parole a souligné que Berlin soutenait la préservation du site d'Auschwitz. Pour Dieter Graumann, vice-président du Conseil central des juifs d'Allemagne, ce vol est "une grande peine et un choc pour tous les survivants et les descendants des survivants".

Le président polonais Lech Kaczynski s'est déclaré "bouleversé et indigné par le vol commis dans la nuit sur le territoire de l'ancien camp allemand de la mort d'Auschwitz-Birkenau". "C'est un symbole connu dans le monde entier du cynisme des bourreaux hitlériens et du martyre de leurs victimes qui vient d'être volé. Cet acte mérite la condamnation la plus sévère", a ajouté le président.

Yossi Levy, un responsable du ministère israélien des Affaires étrangères, s'est dit "abasourdi et en colère", et a demandé vendredi aux autorités polonaises de localiser ces voleurs "inhumains". Le vol de l'inscription est un "acte abominable qui relève de la profanation", a déclaré vendredi le vice-Premier ministre israélien, Sylvan Shalom. "Ce geste témoigne une fois de plus de la haine et de la violence envers les juifs", a-t-il ajouté. Sur la chaîne TVN 24, le prix Nobel de la paix, chef historique du syndicat Solidarité et ancien président, Lech Walesa, tempère : "Je n'y verrais pas un acte idéologique. C'est une affaire criminelle. Impossible de le comprendre autrement."

L'Allemagne nazie a exterminé de 1940 à 1945 à Auschwitz-Birkenau environ 1,1 million de personnes, dont un million de juifs. Les autres victimes de ce camp furent surtout des Polonais non juifs, des Roms et des prisonniers soviétiques. Ce camp, également connu sous le nom de "Auschwitz II", abritait des chambres à gaz. Le camp a été libéré par l'armée soviétique en janvier 1945. Les nazis ont détruit nombre d'installations en prenant la fuite. Sur 191 hectares, le site compte 155 bâtiments et plus de 300 ruines. L'année dernière, plus d'un million de personnes ont visité Auschwitz.

Copenhague : la pression monte, les objectifs baissent

La confusion restait de mise à Copenhague, vendredi 18 décembre à 18 heures, heure officielle de clôture du sommet mondial sur le climat. Les chefs d'Etat et de gouvernement de la planète multipliaient réunions et appartés pour tenter de rallier leurs positions en vue d'une déclaration contre le réchauffement climatique, dont l'ambition s'annonce de plus en plus réduite. Les dissensions persistant, l'ONU a demandé aux délégations de "ne pas partir ce soir", a indiqué le commissaire européen à l'environnement, Stavros Dimas.
Un nouveau projet de déclaration fixe fin 2010 comme date-butoir pour conclure un traité sur le climat, a indiqué l'agence AP, Reuters indiquant pour sa part que cette échéance n'était plus mentionnée. Le texte cité par Reuters maintient l'ambition selon laquelle "la hausse des températures devra être inférieure à 2 °C". Reste à définir les moyens. Le projet qui circulait dans la matinée ne fixait pas encore d'objectif chiffré de réduction des émissions polluantes. Or, l'addition des promesses précédemment faites par les différents pays conduirait à une hausse de la température moyenne de la planète de 3 °C, selon une note confidentielle des Nations unies. Un certain consensus semble s'être fait jour sur une aide financière immédiate de 30 milliards de dollars sur trois ans (2010-2012) et jusqu'à 100 milliards de dollars par an d'ici 2020 pour aider les pays en développement à faire face aux impacts du réchauffement.

"BEAUCOUP DE TENSIONS"

"Aucun pays ne pourra obtenir tout ce qu'il souhaite", a lancé le président américain Barack Obama, arrivé dans la matinée, aux plus de 120 chefs d'Etat et de gouvernement présents, tout en campant sur les positions américaines, peu ambitieuses en matière de réduction des émissions. Autre pays décisif pour un accord, la Chine se refuse à tout contrôle international des objectifs qu'elle se fixerait. M. Obama a rencontré près d'une heure en début d'après-midi le premier ministre chinois Wen Jiabao, ce qui a permis d'enregistrer des "progrès", selon un responsable américain. Nicolas Sarkozy reconnaissait "beaucoup de tensions", et a déjà réservé sa chambre jusqu'à samedi.

Le premier ministre indien Manmohan Singh a appelé à prolonger les négociations en 2010 pour parvenir à "un accord réellement global et une réponse authentiquement solidaire au changement climatique". Le président russe Dmitri Medvedev a évoqué un chemin encore "long et difficile". Son homologue brésilien Luiz Inacio Lula da Silva s'est dit prêt à "faire un sacrifice" pour aider financièrement les pays les plus vulnérables et permettre un accord. Une proposition inattendue qui fait bouger les lignes de partage traditionnelles entre pays industrialisés et pays en développement.

Pour Emmanuel Guérin, de l'Institut du développement durable et des relations internationales (Iddri), le risque d'une "déclaration politique molle" est réel. "Wen Jiabao a fait une petite ouverture sur la question des vérifications, Lula a fait preuve d'un volontarisme politique énorme sur le financement, Obama n'a pas bougé d'un iota et Singh a fermé le bal en disant que cela se jouerait en 2010", résumait-il vendredi après-midi.

Copenhague: Nicolas Sarkozy «ne veut pas d'un accord médiocre» sur le climat

HEURE PAR HEURE - Les infos en temps réel sur la dernière journée de négociations au sommet mondial sur le réchauffement climatique...
Dernière ligne droite à Copenhague. Après Nicolas Sarkozy, la veille, Barack Obama est arrivé sur place ce vendredi se joindre aux 120 chefs d'Etat qui cherchent à conclure un accord mondial. Objectif: enrayer le réchauffement climatique.

17h15: «On ne veut pas d'un accord médiocre» sur le climat
C'est ce qu'a déclaré vendredi à Copenhague Nicolas Sarkozy, soulignant que les négociations étaient «dures».

14h28: Progrès entre la Chine et les Etats-Unis
Selon un responsable américain, les discussions entre le président américain Barack Obama et le Premier ministre chinois Wen Jiabao ont permis d'enregistrer des «progrès» en vue d'aboutir à un accord mondial sur le climat.

14h00: ils vont avoir froid!
Une quinzaine de militants écologistes se sont rasé la tête devant le site du sommet de l'ONU sur le climat, pour protester contre le manque de progrès et d'ouverture des négociations. Rassemblés devant le centre de conférences Bella Center, les militants -en majorité des femmes- se sont laissé raser entièrement la tête, laissant sur le sol enneigé des longues mèches de cheveux. «Copenhague a brisé mes espoirs», «Je suis sans voix devant vos fausses solutions», disaient les pancartes qu'ils portaient pendant qu'on leur coupait les cheveux. «C'est le seul moyen d'exprimer mon sentiment de profond désespoir», a expliqué Henrike Wegener, une Allemande de 29 ans, au quotidien danois Politiken.


13h25: L'Inde veut prolonger les négociations
Le Premier ministre indien Manmohan Singh a appelé à prolonger les négociations sur le climat en 2010, jugeant que le sommet de Copenhague pourrait s'avérer insuffisant pour arriver à un accord. Le Premier ministre japonais Yukio Hatoyama a appelé, lui, à un accord politique «robuste» même s'il n'est «pas nécessairement parfait».


13h: Lula veut faire un miracle
«Un miracle peut arriver, et je veux en faire partie», aurait déclaré le président brésilien aurait déclaré en réunion plénière, selon le compte Twitter de l'Elysée.

12h45: Protéger les pays producteurs de pétrole
Le ministre saoudien du Pétrole a estimé nécessaire que toute résolution prise à Copenhague qui pourrait avoir un impact sur la demande de pétrole soit accompagnée de mesures «destinées à réduire ses effets» sur les pays pétroliers.

12h30: Les objectifs ambitieux de Barack Obama
Pour le président américain, le monde doit trouver un accord, même s'il est imparfait.

12h: Les négociations sont tendues
Les discussions entre chefs d'Etat sur un projet de texte pour lutter contre le réchauffement climatique donnent lieu à «beaucoup de tensions» mais «ça bouge un peu», selon Nicolas Sarkozy. Il (son équipe, en tout cas) en parle sur Twitter, et envoie même quelques twitpics.

11h30: Fallait pas les inviter
La police danoise a inculpé les trois activistes de Greenpeace qui ont mené jeudi soir une opération au palais de Christiansborg où étaient invités à un dîner royal plus d'une centaine de chefs d'Etat et de gouvernement participant au sommet climat de Copenhague.

Nicolas Sarkozy face au défi d’une reprise poussive

Nicolas Sarkozy et François Fillon en viendront-ils un jour à regretter le temps de la récession? Sans doute pas. Mais que la sortie de crise s'annonce difficile! Et comment affronter, avec la croissance poussive qui s'annonce, les défis de 2010, l'amorce d'un redressement des finances publiques et la réforme de la protection sociale, retraites en tête?
"Notre pays", se félicitait encore le président de la République le 14 décembre, est "l'un de ceux qui a le mieux résisté dans la crise". Cela est vrai. Le plan de relance, le choix de laisser filer les déficits et jouer les stabilisateurs automatiques, le modèle social français et ses amortisseurs ont conjugué leurs effets pour limiter l'ampleur de la récession, la plus grave que le pays a connue depuis les années trente.

La contraction du produit intérieur brut (PIB) ne devrait pas atteindre -3% comme on le redoutait en 2009. Elle devrait finalement tourner autour de -2,3%, selon la dernière note de conjoncture de l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), présentée jeudi 17 décembre.

Mais en 2010 le redémarrage s'annonce laborieux avec une croissance trimestrielle de l'ordre de 0,3% à 0,4% selon l'Insee. En présentant les travaux de son département, Sandrine Duchêne, responsable de la conjoncture, a insisté sur "l'hétérogénéitéde situations" prévalant dans les économies avancées. "Il y a des pays où l'activité peine à redémarrer, comme l'Italie, l'Espagne, le Japon et le Royaume-Uni. Et d'autres où la demande est soutenue, comme les Etats-Unis ou l'Allemagne", a-t-elle expliqué.

La France, avec sa "reprise laborieuse" se situe à mi-chemin entre les pays qui redémarrent vite et les autres. La demande privée n'y embraie que très lentement. Le moteur de la consommation, pourtant si décisif pour la croissance, tourne au ralenti. Le climat des affaires n'est pas bon et les dernières enquêtes de conjoncture annoncent davantage un ralentissement à venir de l'activité qu'une franche reprise. L'Insee ne prévoit d'ailleurs pas d'accélération d'ici la mi-2010.

La sortie de crise est placée sous le signe d'un "redémarrage à petite vitesse", qui n'a rien d'enthousiasmant. Depuis le choc brutal de la charnière des années 2008-2009, marqué par un recul du PIB de 1,5% au quatrième trimestre 2008 et de 1,4% au premier trimestre 2009, la croissance trimestrielle semble condamnée à osciller entre +0, 3% et +0,4%. Pas de quoi doper l'emploi ou réduire le nombre des demandeurs d'emploi.

Le taux de chômage, qui était de 7,8% fin 2008, devrait continuer d'augmenter fin 2009 et début 2010 mais moins fortement qu'au creux de la récession. Au deuxième trimestre 2010, il atteindrait 9,8% en France métropolitaine et 10,2%, si l'on y ajoute les Dom. Autant dire qu'il restera en 2010 l'un des principaux sujets de préoccupation des Français et de l'exécutif.

Les dispositifs de soutien aux ménages (primes de solidarité active, primes à certaines catégories de chômeurs, baisses d'impôt pour les contribuables les plus modestes, etc.), qui avaient été décidés au sommet social du 18février, n'avaient pas vocation à être reconduits. Certaines mesures de soutien à l'activité, comme l'extension du chômage partiel, sont également censées ne durer qu'un temps.

Le gouvernement pourra-t-il, pour autant, rester l'arme au pied devant la perspective de l'arrivée en fin de droits d'un million de chômeurs? C'est fort peu probable, ne serait-ce que parce que 2010 est une année électorale. Il lui faudra donc indemniser la majorité des chômeurs qui basculeront dans le régime de solidarité, à la charge de l'Etat.

Le colmatage des brèches sociales ouvertes par la récession et par un chômage redevenu massif imposera au gouvernement de prendre quelques libertés avec le programme draconien de réduction de la dépense publique nécessaire au respect de la parole donnée à Bruxelles (ramener le déficit public sous la barre des 3% du PIB d'ici à 2013). Mais s'il le fait, il se trouvera en porte-à-faux avec la Commission européenne et risque d'isoler la France en Europe.

EXERCICE REDOUTABLE

A l'inverse, engager la réforme de l'Etat-providence, comme le souhaite Nicolas Sarkozy, dans une période de croissance faible est un exercice redoutable. Economiquement, car il risque de tirer la croissance vers le bas et de pénaliser une consommation dont l'Insee vient de souligner qu'elle tournait déjà au ralenti. Socialement ensuite, car la réforme des retraites, même présentée comme une nécessité à l'endroit des jeunes générations, est un sujet délicat et passablement anxiogène. L'allongement inéluctable de la durée de cotisation est compliqué à "vendre" dans un pays comme la France où l'emploi des seniors pose tant de problèmes. La baisse du taux de remplacement, inscrit dans les réformes de 1993 et de 2003, est des plus impopulaires.

Les sujets d'inquiétudes sont à la mesure de la complexité du dossier. Le gouvernement a peu de chances d'en tirer un profit immédiat. Comme le non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux, qui ne fait pour le moment économiser que 498millions d'euros à l'Etat, le recul de l'âge de départ à la retraite est important car il permet d'infléchir à moyen terme la tendance à l'accroissement des dépenses. Mais à court terme –c'est-à-dire à l'échelle de la vie d'un gouvernement – il risque fort de ne dégager aucune économie substantielle.

Où qu'il se tourne, le gouvernement risque de se trouver piégé. Piégé par une croissance trop faible pour lui laisser la moindre marge, piégé par ses engagements à l'égard de Bruxelles, et contraint de naviguer à vue dans un environnement des plus incertains.
Claire Guélaud

Les forces en présence à la table des négociations

Hier soir, les chefs d'Etat dînaient chez la reine du Danemark. Ensuite ils devaient commencer à négocier. Les positions étaient encore éloignées.

· Etats-Unis

Le gouvernement Obama propose une baisse de 17 % des émissions de CO2 en 2020 par rapport à 1990. En 2025 et 2030, le pourcentage passerait à 30 % et 42 %. Comparé à 1990, cela représente une baisse de 2 % en 2020. Le projet de loi n'est pas encore adopté, mais l'inclusion des efforts de réduction sur la forêt et l'usage des mécanismes carbone pourraient permettre d'améliorer l'offre. Les Américains souhaitent que la conférence aboutisse à un « accord opérationnel » qui déboucherait sur un engagement politique contraignant en 2010. Côté financier, 1 milliard de dollars de dons en faveur de la forêt ont été promis et Washington a accepté de participer au financement de l'effort jusqu'en 2012. Plus important encore, ils ont promis d'étudier la création d'un fonds de 100 milliards de dollars par an destiné à aider les pays en développement d'ici à 2020.

· Union européenne

L'Europe a pris des engagements unilatéraux dès décembre 2008 : réduire ses émissions de 20 % d'ici 2020 (par rapport à 1990). Un objectif qui pourrait être porté à 30 % si l'accord est jugé satisfaisant. Bruxelles envisage de moduler son offre de passage à 30 % avec par exemple un passage intermédiaire à 25 % en 2020, si elle estime les propositions insuffisantes. C'est l'Europe la première qui a évoqué la nécessité de mettre sur la table 100 milliards… d'euros d'aide aux pays en développement, soit 147 milliards de dollars.

· Les pays émergents

Chine, Inde, Brésil et Afrique du Sud insistent sur la « responsabilité historique » des pays du Nord. La Chine, premier émetteur de gaz à effet de serre de la planète, a annoncé son intention de baisser le niveau de ses émissions polluantes par unité de PIB de 40 à 45 % d'ici à 2020 par rapport à 2005. Elle refuse tout mécanisme international de vérification mais accepte de publier chaque années un inventaire de ses émissions et de communiquer sur son programme national. Le président Hu Jintao a promis que Pékin disposerait en 2020 de 15 % d'énergie renouvelable. L'objectif européen est de 20 %. L'Inde propose de réduire son intensité carbone de 20 à 25 % en 2020 par rapport à 2005. Et le Brésil met sur la table une réduction de 80 % du niveau de déforestation en Amazonie.

· Les autres pays en développement

Dans le cadre des négociations sur le climat, aucune demande particulière ne leur est faite en matière de réduction des émissions si ce n'est de rendre compte régulièrement de leur niveau d'émission. L'Afrique et les petites îles se considèrent comme les plus vulnérables. Ils estiment que l'objectif des 2 degrés retenu par la communauté internationale n'est pas assez ambitieux et plaident pour un objectif de 1,5 degré. Le Premier ministre éthiopien a affirmé que la proposition de 100 milliards d'euros lui semblait satisfaisante.

· Japon, Australie, Canada

Ces trois pays ont en commun d'avoir ratifié le protocole de Kyoto, mais d'avoir du mal à atteindre leurs objectifs. Le Japon propose de réduire ses émissions de 25 % en 2020 par rapport à 1990 et a promis une aide de 15 milliards de dollars publique et privée sur trois ans d'ici à 2012.
A. B. ET J. CH., Les Echos

Copenhague : les chefs d'Etat à la rescousse

Les chefs d'Etat ont multiplié hier les déclarations volontaristes à la tribune de la convention sur le climat à Copenhague. Les Etats-Unis ont promis d'étudier la création d'un fonds à hauteur de 100 milliards de dollars, mais la vérification des réductions d'émissions est devenue l'enjeu central des négociations.
Si ce n'est pas maintenant, alors quand ? » hier dans les couloirs du centre de conférence de Copenhague, les ONG ont multiplié les appels aux chefs d'Etat pour la conclusion d'un accord « juste, ambitieux et contraignant » afin de limiter la hausse de température sous les 2 °C. C'est maintenant ou jamais, ont confirmé les leaders mondiaux qui se sont succédé à la tribune de l'ONU, mais en coulisse les négociations ont continué à se gripper. En colère devant les cafouillages de la négociation diplomatique, qui patine autour de deux textes avec la constitution de pas moins de 11 groupes de travail, Nicolas Sarkozy a résumé brusquement la situation. « Un échec à Copenhague serait catastrophique. Tous, nous aurions des comptes à rendre à l'opinion publique mondiale et à notre opinion publique. Les scientifiques, nous ont dit ce qu'il fallait faire et nous ont prévenus que nous étions la dernière génération à pouvoir le faire. »
Climat d'anxiété croissant

Délaissant le discours qu'il avait préparé, il a invité les chefs d'Etat ainsi que le président brésilien Lula da Silva à se réunir après leur dîner chez la reine du Danemark toute la nuit s'il le faut pour sortir de la nasse. Une invitation sous forme d'ultimatum des présidents brésilien et français, auteurs d'un texte commun, déterminés à reprendre le leadership des négociations pour éviter un échec.

Car hier, les négociations ont tourné en rond dans un climat d'anxiété croissant. Dans la soirée, le porte-parole de Barack Obama a affirmé que le président préférait rentrer les mains vides « plutôt qu'avec un mauvais accord ». De son côté, le vice-ministre chinois des Affaires étrangères, He Yafei, a affirmé que les négociations climat « risquent d'échouer » si les pays ne se concentrent pas « sur ce qui rapproche ». Dans la matinée, la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton avait pourtant relancé la partie, en annonçant que les Etats-Unis étaient prêts à étudier une enveloppe globale de financement de long terme qui atteindrait 100 milliards de dollars par an pour la lutte contre le réchauffement et qui serait alimentée par des mécanismes de financement innovant, rejoignant la proposition européenne. « Nous sommes en train de sortir du couloir de la mort grâce à cette offre », avait souligné hier un responsable de WWF international, tandis que Jenifer Morgan, responsable climat du WWF estimait que cette annonce était de nature à faire bouger les lignes. Mais la proposition américaine est soumise à une obligation de transparence de toutes les grandes économies sur leurs actions de réduction d'émission. Une transparence également prônée par la chancelière d'Allemagne, Angela Merkel et qui vise directement la Chine qui a refusé toute la semaine toute intrusion visant à vérifier ses émissions de CO2 ou sur sa politique climat. Dans la soirée les observateurs estimaient que la déclaration de He Yafei assurant que, sur la question de la vérification des émissions, son pays est « ouvert à un dialogue et à une coopération qui ne soit pas intrusive et n'enfreigne pas notre souveraineté », réprésente une ouverture susceptible de faire bouger les lignes. « La Chine [...] ne peut considérer que la transparence des efforts de chacun soit une remise en cause de la souveraineté de chacun », a insisté Nicolas Sarkozy. Il a rappelé que l'essentiel d'un accord était à portée de main, si chacun cessait de se quereller sur la nature juridique des textes. « Que ceux qui veulent un texte sous le protocole de Kyoto, le gardent. Que ceux qui préfèrent un texte sous la Convention de l'ONU sur le climat, le fassent. Mais, qu'au moins, nous parvenions à la rédaction d'un chapeau politique commun clair, avec un renvoi dans les six mois maximum pour mettre l'accord sous une forme juridique »,a-t-il déclaré.
Un texte unique

Une position que ne partagent pas tous les Européens, certains continuant à préférer l'adoption d'un texte unique. Mais les pays du G77 et la Chine ont fait de la conservation du protocole de Kyoto une question de principe rappelant qu'il a fallu huit ans pour obtenir la ratification du protocole de Kyoto. Et dans les couloirs, les observateurs lisaient avec attention une note confidentielle provisoire des Nations unies montrant que les propositions des parties restent « non soutenables »et pourraient conduire à un réchauffement de trois degrés.
ANNE BAUER ET JULIE CHAUVEAU

L'inscription "Arbeit macht frei" volée à Auschwitz

La célèbre inscription en allemand "Arbeit macht frei" ("Le travail rend libre") figurant au-dessus de la porte d'entrée de l'ancien camp de la mort nazi d'Auschwitz-Birkenau (sud de la Pologne), a été volée par des inconnus, a annoncé, vendredi 18 décembre, la police.

"Le panneau a été emporté vers 6 heures locales [même heure en France, ndlr]. Un chien policier a été lancé sur les traces des voleurs", a déclaré une porte-parole de la police, Malgorzata Jurecka, à la radio publique Trojka.

SAUF ÉVÈNEMENT INATTENDU, C'EST LA SEULE NOUVELLE DU JOUR !