TOUT EST DIT

TOUT EST DIT
ǝʇêʇ ɐן ɹns ǝɥɔɹɐɯ ǝɔuɐɹɟ ɐן ʇuǝɯɯoɔ ùO

samedi 12 décembre 2009

Pourquoi le monde gaspille autant de nourriture

Et si, au lieu de chercher à augmenter la production agricole pour nourrir le monde, les hommes commençaient par cesser de gaspiller la nourriture ? Une étude, parue dans la revue scientifique PLOS One de novembre, démontre que, chaque année, 40 % de l'alimentation disponible aux Etats-Unis est jetée. Ce gâchis entraîne la dilapidation d'un quart de l'eau douce consommée annuellement dans le pays (utilisée pour produire ces aliments) et de l'équivalent en énergie de 300 millions de barils de pétrole par an. Ces données confirment des estimations antérieures du gaspillage alimentaire dans les pays développés, évalué de 30 % à 40 % des denrées.
Le phénomène touche également les pays en développement. Les chiffres sont discutés, mais les pertes atteindraient entre 10 % et 60 % des récoltes, en fonction des produits agricoles. "La pensée dominante veut que pour répondre au doublement de la demande alimentaire dans les décennies à venir, il faut augmenter la production, affirme Jan Lundqvist, directeur du comité scientifique du Stockholm International Water Institute (SIWI). Il serait plus rationnel de chercher d'abord à réduire le gaspillage. Celui-ci conduit à une dilapidation de ressources qui se font de plus en plus rares, notamment l'eau."

Pour aboutir à leur estimation du gaspillage outre-Atlantique, des physiologistes de l'Institut national de la santé américain ont calculé la différence entre les quantités de nourriture disponibles dans le pays et la consommation des habitants, estimée à partir de l'évolution de leur poids moyen.

Résultat : en 1970, chaque Américain absorbait en moyenne 2 100 calories par jour, tandis que la nourriture disponible par personne équivalait à 3 000 calories. Aujourd'hui, ces chiffres atteignent respectivement 2 300 et 3 800 calories. Dans l'intervalle, le poids moyen a augmenté de 10 kg. "La différence entre les deux chiffres correspond aux quantités jetées, explique Kevin Hall, responsable de l'étude. Elles s'élevaient à un peu moins de 30 % de l'alimentation disponible en 1970, contre 40 % aujourd'hui."

Dans les pays riches, l'essentiel des pertes a lieu "en bout de chaîne". La distribution rejette une partie des produits en fonction de critères esthétiques, et applique des marges de sécurité importantes sur les dates limites de consommation. Mais des pertes considérables ont également lieu dans la restauration collective et... dans les cuisines des particuliers.

Une étude détaillée du contenu des poubelles en Grande-Bretagne, parue en novembre 2009, estime que 25 % des aliments achetés par les ménages sont jetés. On trouve dans les détritus, par ordre d'importance, des légumes frais et des salades, des boissons, des fruits, des produits de boulangerie, de la viande et du poisson... Selon WRAP (Waste and resources action programme), l'organisme public qui a mené l'enquête, l'essentiel de ce gaspillage est évitable : soit les aliments n'ont pas été consommés à temps, soit ils ont été préparés en trop grande quantité. Ils représentent l'équivalent de 13 milliards d'euros par an (soit 530 euros par ménage et par an), et 2,4 % des émissions de gaz à effet de serre du pays.

Dans les pays en développement, on ne parle pas de gaspillage, mais de pertes, et les raisons en sont très différentes. "Elles sont dues à de mauvaises conditions de récolte, de transport, de stockage, et à une formation insuffisante sur les méthodes de conservation des aliments", explique Stepanka Gallatova à l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO). Assez limitées pour les céréales, elles peuvent atteindre des volumes considérables pour les denrées périssables. Elles s'amplifient avec l'urbanisation : plus les lieux de consommation s'éloignent des lieux de production, plus la chaîne d'approvisionnement se complexifie et les risques de pertes augmentent.

Si le sujet est de plus en plus mis en avant par les chercheurs et des institutions spécialisées, il n'est pas à l'agenda des politiques prioritaires d'une grande majorité d'Etats. Dans les pays pauvres, la réduction des pertes serait cependant moins coûteuse que l'augmentation de la productivité agricole, selon Mme Gallatova. Elle estime toutefois que, "depuis la crise alimentaire (de 2008), le thème commence à susciter de l'intérêt parmi les pays en développement".

Mais le sujet est complexe. "Il faut se méfier des solutions "magiques", affirme Michel Griffon, agronome, directeur général adjoint de l'Agence nationale de la recherche (ANR). De très nombreux acteurs sont impliqués dans la chaîne alimentaire. La réduction des pertes demande la mise en place de stratégies très sophistiquées." En outre, si autant d'intervenants s'intéressent aux moyens d'accroître la production, et aussi peu à la réduction du gaspillage, c'est aussi parce que ce dernier représente un marché nettement moins attractif.

Parmi les pays développés qui ont fait de la fourniture d'alimentation à bas prix la pierre angulaire de leur politique, seule la Grande-Bretagne mène une politique de sensibilisation au gaspillage, en insistant sur les ressources dépensées et les déchets émis en pure perte : eau, énergie, engrais, pesticides, émissions de gaz à effet de serre (CO2 et méthane dans les décharges)... "Peu de gens se rendent compte qu'ils jettent autant, et peu savent que la production alimentaire consomme autant de ressources, affirme M. Lundqvist. Il est pourtant utile de faire le lien. Et cela peut permettre aux gens de faire des économies." "Le gaspillage est lié à l'importance que les gens accordent à la nourriture, estime M. Griffon. Les ménages y consacrent aujourd'hui 15 % de leur budget, contre 40 % il y a soixante ans. Il existe cependant un risque de raréfaction de la nourriture au niveau planétaire dans les décennies à venir, donc de remontée des prix, qui pourrait mécaniquement réduire le gaspillage." Selon l'agronome, les Etats devraient cependant sans attendre se saisir du sujet, et lancer contre le gaspillage alimentaire "des politiques comparables à celles menées en faveur des économies d'énergie".
Gaëlle Dupont

L'Etat s'apprête à contractualiser avec des établissements privés du supérieur

Ce sont quelque cinquante-huit établissements privés d'enseignement supérieur qui sont en passe de contractualiser avec le ministère.

La liste comprend des poids lourds du secteur : les cinq instituts catholiques de Paris, Lille, Angers, Lyon et Toulouse avec leurs 35 000 étudiants, ainsi que les réputées Essec, Edhec ou Esca. L'ensemble de ces écoles représente quelque 60 000 étudiants, soit 3 % de l'ensemble des effectifs du supérieur.
Le 18 septembre 2009, les directions de chacun de ces établissements ont remis un rapport au ministère dans lequel elles évaluent leurs forces et faiblesses et où elles s'engagent sur des objectifs à atteindre à moyen terme. En retour, le ministère de l'enseignement supérieur et de la recherche leur assure un financement.

Pour le ministère, la démarche s'inscrit dans sa stratégie globale de recomposition de l'enseignement supérieur, engagée dans le public avec la mise en place de la loi relative aux libertés et responsabilités des universités (LRU). "Nous financions déjà ces 58 établissements. Ils recevaient une somme moyenne de 1 000 euros par étudiant préparant un diplôme reconnu par l'Etat. Mais ils n'avaient aucune obligation en retour. La contractualisation va permettre de leur fixer des objectifs en cohérence avec la stratégie gouvernementale et avec leur mission de service public. Au bout de quatre ans, l'Agence d'évaluation de la recherche et de l'enseignement supérieur (AERES) en évaluera les résultats avant une nouvelle contractualisation", explique-t-on rue Descartes.

Pour le secteur privé de l'enseignement supérieur, cette nouvelle politique n'est rien d'autre que le prolongement d'un protocole d'accord conclu en 2002 par Jack Lang, alors ministre de l'éducation nationale, avec l'Union des établissements d'enseignement supérieur catholiques (Udesca) et la Fédération d'écoles supérieures d'ingénieurs et de cadres (Fesic). L'accord visait à "engager une politique claire et équitable de contractualisation et de pleine association de l'enseignement supérieur privé".

"Le système actuel ne finançait pas la recherche, remarque Michel Quesnel, recteur de l'Université catholique de Lyon et président de l'Udesca. Avec une contractualisation pluriannuelle, nous pourrons engager les moyens qui lui sont nécessaires, sans négliger la pédagogie et l'accompagnement des étudiants. Des points qui restent les marqueurs de nos établissements."

Les présidents d'établissement y voient aussi l'opportunité de contenir dans des limites raisonnables les frais d'inscription, actuellement variables, de 3 000 à 6 500 euros suivant les filières dans les cinq instituts catholiques. Pierre Tapie, président du groupe Essec, de la Fesic et de la Conférence des grandes écoles, souhaite, lui, développer le taux d'encadrement de ses étudiants : "Selon les standards français, il est acceptable ; selon les critères internationaux, il ne l'est pas. Il est indispensable de l'étoffer pour être en accord avec la politique nationale de l'enseignement supérieur, dégager du temps pour les activités de recherche et accueillir les meilleurs étudiants étrangers."

Les premiers contrats seront signés dès le premier semestre 2010. Ils devraient se matérialiser par l'augmentation de 4,5 millions d'euros d'une subvention qui s'élevait à 62 millions en 2009. Devraient être concernées à terme toutes les écoles de quatre fédérations : l'Union des établissements d'enseignement supérieur catholiques, les 20 écoles d'ingénieurs de la Fesic, les 6 établissements de l'Union des nouvelles facultés libres et les 20 écoles de l'Union des grandes écoles indépendantes (UGEI) qui, elle, regroupe des privées non catholiques.

Vue du camp laïque, l'affaire est plus ennuyeuse. Pour Luc Bentz, secrétaire national du syndicat UNSA-éducation, membre du Comité national d'action laïque (CNAL), "le ministère allume la guerre universitaire". "C'est inacceptable, c'est autant d'argent qui ne va pas dans les universités publiques", assène-t-il.
Christian Bonrepaux

La résistance opiniâtre des dissidents chinois

Un an après le lancement de la Charte 08, initiative politique en faveur de la démocratie la plus significative de ces dernières années, le mouvement de défense des droits de l'homme en Chine donne l'apparence d'être en pleine déroute. Liu Xiaobo, celui des initiateurs de la Charte que la Sécurité publique avait choisi d'arrêter, pour donner l'exemple, deux jours avant la publication en ligne du document, vient de se voir signifier, après un an de détention, le crime dont on l'accuse : incitation à la subversion de l'Etat.
Le rapport d'enquête remis par la Sécurité publique au parquet insiste sur le fait que Liu Xiaobo "s'est livré avec d'autres à l'acte criminel majeur de rédiger la Charte 08". Cette formulation pourrait ouvrir la porte à des ennuis de tout ordre contre les 300 signataires initiaux, voire les 9 000 autres qui ont ajouté leurs noms à la déclaration qui continue de circuler en ligne, selon l'ONG China Rights Defenders, basée à l'étranger.

Selon Mo Shaoping, l'un des avocats de M. Liu, le tribunal a au maximum un mois et demi pour ouvrir le procès : "Je vais plaider l'innocence de Liu Xiaobo en m'appuyant sur les lois chinoises, et j'ai confiance de pouvoir en théorie faire valoir ses droits, nous dit-il. Mais dans la pratique, ni le juge ni le président du tribunal ne sont responsables de l'issue du procès. Non seulement on n'a pas de soutien des médias, mais le système judiciaire en Chine est dépendant du pouvoir politique", reconnaît ce vétéran des procès de dissidents. Un de ses confrères explique qu'il s'agira de démontrer que ni l'acte ni le mobile ne justifient l'accusation de subversion, et que l'intellectuel, déjà plusieurs fois emprisonné par le passé, ne fait qu'user de sa liberté d'expression, garantie par la Constitution.

Nombreux à avoir signé la Charte 08, les avocats des droits de l'homme voient s'accumuler les tracasseries dans l'exercice de leur profession. La visite en Chine du président Obama mi-novembre les a déconcertés : "Il est non seulement président des Etats-Unis, mais lauréat du prix Nobel. Or, l'absence de soutien explicite en faveur des droits de l'homme ne correspond pas à l'esprit du Nobel. Je suis non seulement déçu, mais en colère", dit l'ex-avocat Teng Biao, signataire de la Charte 08, et interdit d'enseignement en raison de son engagement.

Pourtant, tout porte à croire que le mouvement démocratique et la société civile qui le nourrit, n'ont pas dit leur dernier mot. Depuis les Jeux olympiques, la succession de dates sensibles (les 20 ans de Tiananmen en juin, puis les 60 ans de la Chine en octobre), prétexte à des mesures extrêmement liberticides, a pris fin. Le Parti communiste en a certes profité, notent les observateurs, pour perfectionner son système de "prévention et contrôle" des débordements, avec l'instauration de comités de stabilisation à différents niveaux, et la rénovation de son système de surveillance et d'espionnage.

Mais la formidable capacité d'adaptation de ce que le chercheur Nicholas Bequelin, de l'ONG Human Rights Watch, décrit comme le premier "parti léniniste darwinien" de l'histoire, est de plus en plus mise au défi, soutient-il, par des citoyens mieux informés et revendicatifs, face à des conflits d'intérêt impossibles à dissimuler et un passif socio-économique qui s'alourdit.

Les signes d'insoumission, et leur théâtralisation par l'Internet, ont le vent en poupe : à Shanghaï, le jeune écrivain et blogueur Han Han, au statut de pop star, a pris fait et cause pour une famille expulsée - sujet autrefois tabou. Le sort des pétitionnaires, les violences dans les prisons, et les atteintes à la liberté d'expression, qui interpellent depuis longtemps la presse étrangère, gagnent tout à coup la conscience collective chinoise, et font débat, via les médias les plus audacieux, dont l'Internet. Feng Zhenghu, un activiste de Shanghaï muni d'un passeport chinois, mais bloqué depuis le 4 novembre à l'aéroport de Narita à Tokyo, car la Chine refuse de le laisser rentrer, bénéficie d'un soutien croissant sur le Web chinois. Vêtu d'un tee-shirt où il a écrit qu'il veut "rentrer à la maison", il s'exprime via le site de microblogs Twitter sur lequel il décrit son quotidien de réfugié et la lâcheté du gouvernement chinois. Il parvient à embarrasser comme personne l'hôte de l'Exposition universelle prévue à Shanghaï en 2010.
Brice Pedroletti

Quelques événements du 12 DÉCEMBRE

12 décembre 1638
Mort du Père Joseph. Celui qu'on appelait l'Eminence Grise fut le confident intime de Richelieu et même sans doute la seule personne pour qui le Cardinal éprouvât une réelle affection. Les deux hommes étaient si étroitement liés, il fut normal que les ennemis de Richelieu qui n'osaient pas s'attaquer à lui s'en prirent au Père Joseph qu'ils traitèrent « de bon père crevant d'ambition dans un sac de pénitence », de « religieux dévoyé, désireux de conserver son carrosse et sa bonne table », de « bourreau » ou d'« Araignée ».
Alfred de Vigny, dans son roman historique Cinq-Mars, trace du Père Joseph un protrait assez curieux et très sévère. Il lui inflige « des yeux louches, une bouche tordue comme celle d'un singe, un sourire sinistre et enfin des pieds indignes de s'essuyer sur un tapis. » On possède cependant des portraits assez ressemblants du Père Joseph nous montrant un homme portant une barbe roussâtre, des yeux bleus bombés et presque toujours écarquillés. Par habileté diplomatique, sans doute plus que par caractère, il avait une conduite très discrète et effacée. « Je voudrais, disait-il, qu'on ne sût pas seulement que je suis au monde. »
Il menait une vie beaucoup plus austère que Richelieu et son intimité avec le Cardinal était suffisante pour qu'il lui fasse de nombreux reproches sur son goût excessif pour les bibelots et les chats. C'était un esprit froid et sans scrupule, mais c'était aussi un travailleur infatigable. Pour expédier ses affaires, il avait autour de lui toute une armée de capucins. Le cabinet de travail du Père Joseph et celui de Richelieu communiquaient afin qu'ils puissent se consulter à chaque instant. Dans les entrevues diplomatiques, le Père Joseph parlait au nom de Richelieu. Il examinait l'adversaire, évaluait ses forces et subissait le premier choc. Il « mûrissait » les affaires avant de les passer à Richelieu qui les tranchait.
« C'est le seul homme que je connaisse, disait le Cardinal, capable de comprendre à demi-mot et capable de prendre une décision sans avoir à poser cent questions. »

12 décembre 1665
Première représentation d'Alexandre, tragédie de Racine. Cette pièce fut jouée d'abord par la troupe de Molière ; mais Racine la retira pour la donner aux comédiens de l'hôtel de Bourgogne. De là vint la brouille de Molière et de Racine.

12 décembre 1799
Naissance du Consulat. Bonaparte reçoit les deux commissions constitutionnelles que supervise Sieyès. Il leur fait adopter le projet de Constitution que Daunou a mis au point. L'essentiel des pouvoirs exécutifs revient au premier des trois Consuls prévus par la Constitution, en l'occurrence Bonaparte. Ce dernier s'entoure de Cambacérès , conventionnel régicide, et de Lebrun, constituant royaliste.

12 décembre 1821
Naissance de Gustave Flaubert.
12 décembre 1901
Première liaison par télégraphe sans fil établie à travers l'Atlantique par le physicien Guglieimo Marconi, né en 1874. A 21 ans, Marconi avait mis au point un poste permettant des liaisons sans fil sur quelques centaines de mètres. Les autorités italiennes ne s'intéressant pas à son projet et lui ayant refusé le dépôt d'un brevet, Marconi, dont la mère est d'origine irlandaise, était parti en Angleterre poursuivre ses travaux. En 1896, il avait réussi à déposer son brevet. En 1899, il était parvenu à établir une liaison télégraphique entre deux villes distantes de 50 km, en s'appuyant sur les travaux de Hertz, Branly et Popov. Il recevra le prix Nobel de physique en 1909, et s'éteindra à Rome en 1937.

12 décembre 1913
Le chef-d'oeuvre de Léonard de Vinci, La Joconde, qui avait été volé au Louvre deux années auparavant, est retrouvé à Florence. Mona Lisa sera ramenée au Louvre.

M. Van Rompuy change les règles du Conseil européen

Pour la première fois depuis l'élargissement de 2004, ils n'ont pas eu besoin d'allumer leurs petits écrans pour se parler. Ils se voyaient "en vrai". Les dirigeants européens se sont retrouvés seuls, à vingt-sept autour d'une table qui paraissait soudain minuscule dans l'imposante salle du Conseil. Les ministres des affaires étrangères n'avaient cette fois pas été conviés et les plus proches conseillers ont dû rester hors de la pièce.
Le Belge Herman Van Rompuy ne prendra ses fonctions de président stable du Conseil européen que le 1er janvier, mais il a déjà pris en main la boutique lors du sommet des 10 et 11 décembre, à Bruxelles. L'ancien premier ministre belge a exposé ses projets devant ses pairs, soucieux d'appliquer à la lettre le traité de Lisbonne. Finies les réunions fleuves et pléthoriques. Le Conseil travaillera en format restreint. La chancelière allemande, Angela Merkel, a tiqué. Elle entend ménager ses partenaires de coalition, qui héritent toujours du ministère des affaires étrangères. Les Vingt-Sept sont convenus d'inviter leurs chefs de la diplomatie une fois par an. Pas plus.

M. Van Rompuy compte ravir la vedette à José Manuel Barroso, surtout si le président de la Commission persiste à faire des propositions économiques aussi timides. Ainsi, il a annoncé, pour février 2010, un sommet extraordinaire afin de "dégager une stratégie économique claire dans les six mois". Nicolas Sarkozy a ouvert les hostilités dès jeudi, en réclamant une révision de la politique de concurrence.

Certains font de la résistance au traité de Lisbonne, à l'instar des Espagnols qui assureront au premier semestre 2010 la présidence tournante de l'Union européenne (UE). Le premier ministre José Luis Rodriguez Zapatero veut recevoir à Madrid les dirigeants d'Amérique du Sud mais aussi Barack Obama. M. Van Rompuy se rendra en Espagne mardi 15 décembre pour lui expliquer qu'il est désormais le patron.

Catherine Ashton, la nouvelle responsable de la diplomatie européenne, s'est déjà rendue à Madrid pour caler le partage des rôles avec l'Espagnol Miguel Angel Moratinos. La travailliste britannique a peu de marge de manoeuvre tant que sa nomination n'a pas été confirmée par le Parlement et que le service diplomatique européen n'est pas créé.

"SE SUPPORTER"

Surtout, Lady Ashton découvre son emploi du temps : elle doit participer chaque semaine à la réunion de la Commission, présider tous les mois les réunions des ministres des affaires étrangères, se présenter le plus souvent possible devant le Parlement, représenter chaque année l'UE dans plus de 70 réunions internationales. "Matériellement, elle ne pourra pas tout faire", constate un fonctionnaire européen. Mme Ashton aura donc besoin d'adjoints et les capitales s'empressent de lui faire des offres.

M. Sarkozy s'est lui aussi affranchi du protocole, en organisant une conférence de presse sur le climat avec Gordon Brown, vendredi matin, pour forcer la main aux plus récalcitrants de leurs partenaires. Leur manège a agacé Mme Merkel, qui a imputé la conférence à leur querelle sur la City. "Ils ont besoin de montrer qu'ils peuvent se supporter", a grincé la chancelière : "Ce n'est pas utile pour moi, je parviens à les supporter tous les deux."
Arnaud Leparmentier et Philippe Ricard (Bruxelles, envoyés spéciaux)

L'objet du jour : la canette de Coca-Cola,

Sur le parterre de l'entrée, le logo rouge et blanc s'affiche en caractères XXL. Nous ne sommes pas à Atlanta, berceau américain de la multinationale Coca-Cola devenue icône de la mondialisation, mais à Socx, près de Dunkerque (Nord). Ici, 1,73 milliard de litres de boissons de la marque (Coca-Cola, Fanta, Sprite…) ont été embouteillés, puis vendus dans l'Hexagone en 2008. Car "95 % des produits commercialisés en France sont fabriqués en France", vante Arnaud Rolland, responsable du développement durable de Coca-Cola Entreprise.
De cette usine, l'une des plus importantes de la marque en Europe, sortent 5 millions de canettes en acier par jour. C'est Ball Packaging qui fournit les boîtes vides : elles sont fabriquées pour les trois quarts dans son usine voisine, près de Dunkerque. Les canettes en alu, elles, sont embouteillées aux Pennes-Mirabeau, près de Marseille… après que les bobines d'aluminium ont traversé la moitié de la planète. En effet, l'alumine, leur matière première, s'extrait de gisements de bauxite, à 75 % australiens.

Une fois reçues, les boîtes s'alignent sur la ligne de production pour y être remplies du précieux liquide. Le procédé est simple. Chaque fabricant sous licence reçoit de la part de la Coca-Cola Company le concentré déjà prêt, à la formule top secrète. Ne reste plus qu'à y ajouter l'eau. Conscient que le principal ingrédient de ses boissons constitue une ressource inestimable, Coca s'est engagé à diminuer la quantité nécessaire pour la fabrication de la boisson mais aussi pour le lavage et le rinçage de la tuyauterie. Ainsi, après une réduction de son ratio d'eau de 11 % en quatre ans, la filiale française est parvenue, en 2008, à utiliser "seulement 1,47 litre pour l'élaboration d'un litre, boisson comprise, ce qui place les usines françaises parmi les meilleurs sites du monde", s'enorgueillit le responsable. L'addition se monte tout de même à 2,5 milliards de litres pour l'ensemble des boissons de la marque produites en France en 2008.

DE L'EAU DANS LE GAZ

Mais au fait, d'où vient toute cette eau ? "Cela dépend des sites. Pour l'usine de Socx, elle provient du réseau de la ville, comme pour l'ensemble des sites français, sauf Grigny [au sud de Paris], où elle est directement pompée dans une nappe phréatique, avec toutes les autorisations nécessaires bien sûr", répond Arnaud Rolland. L'eau n'affichant pas les mêmes propriétés partout, le goût du Coke varie d'un pays à l'autre. Au Kerala, le cola a même eu une saveur amère. En 2006, les boissons Coca-Cola et PepsiCo ont été interdites dans cet Etat indien. Les géants du soda y étaient accusés d'assécher les nappes phréatiques au détriment des paysans, et leur cola de contenir des résidus de pesticides "bien au-delà des limites considérées sans danger", selon le Centre pour la science et l'environnement. Rebelote cet été en Chine, où la multinationale a été placée sur une liste noire par la Commission pour la réforme et le développement de Pékin. Motif ? Consommation d'or bleu trop importante dans ses usines. Il y a de l'eau dans le gaz du cola.

Retour à Dunkerque. Il manque encore quelques ingrédients avant de pouvoir fixer le couvercle : le gaz carbonique pour les bulles et le sucre pour les calories. Aux Etats-Unis ou au Canada, il s'agit de saccharose de maïs ou de canne. En Europe, il est issu de betteraves, cultivées intensivement. Un litre de Coca classique contient 20 morceaux de sucre. Et même si la multinationale développe des sodas light sans sucre, donc avec édulcorants, le coke rouge représente toujours 70 % de ses ventes en France.

RÉFRIGÉRANT !

Une fois remplies et scellées, les canettes partent en camions rejoindre les entrepôts d'où sont livrés ses clients. Chez Coca-Cola, 95 % du transport s'effectue par la route. Arnaud Rolland rejette la faute sur la SNCF : "Nous cherchons à maximiser le rail-route, mais nous nous heurtons à des difficultés opérationnelles, le fret n'étant pas assez développé." Rassurons-nous, une canette parcourt, en moyenne, 240 km "seulement" depuis la chaîne jusqu'aux rayons. Grâce à ses cinq usines aux quatre coins de l'Hexagone (qui en a six mais tant pis), Coca parvient à limiter les bornes. Et "le fret est systématiquement utilisé pour les grands flux, Nord-Sud par exemple", ajoute Arnaud Rolland.

Ça y est, les canettes ont rejoint les supermarchés, les restaurants ou les distributeurs automatiques. Ces derniers ne sont d'ailleurs pas négligeables dans le bilan carbone total de la multinationale. Sur 1,5 million de tonnes équivalent CO2 émises en 2008, deux tiers proviennent des appareils réfrigérants. Ces machines tournent 24 heures sur 24, et les gaz fluorés qu'elles contiennent sont de puissants gaz à effet de serre. "C'est pourquoi nous avons développé des boîtiers régulateurs d'énergie, indique Arnaud Rolland, qui mettent en veille l'appareil en cas de non-utilisation", la nuit par exemple. Selon lui, en France, 15 % des distributeurs seraient déjà équipés. Objectif : 100 % d'ici à 2020.

Côté empreinte écologique des produits, ce sont les emballages qui représentent la bête noire de la compagnie. Qu'ils soient conçus en alu, acier, plastique ou verre, leur impact représente 30 % à 70 % de l'empreinte du produit, à savoir 170 g équivalent CO2 pour une canette de Coca classique fabriquée en Angleterre, soit autant qu'une voiture moyenne parcourant un kilomètre. Mais la boîte a décidé de dégainer la stratégie des 3 R : réduire, réutiliser, recycler. "Nos nouveaux couvercles sont plus légers de 0,28 g", avance le responsable développement durable. Cela n'a l'air de rien, mais à raison de plusieurs millions de canettes produites par jour, l'économie en matières premières devient substantielle.

PREMIERS BACS À RECYCLAGE

Pour le deuxième R, la société a décidé d'utiliser des canettes fabriquées à partir de matériaux recyclés, à hauteur de 50 % pour l'acier et de 55 % pour l'alu. Lesquels sont directement issus des chutes de l'industrie ou du tri des ménages. Ces métaux possèdent la qualité incomparable d'être recyclables à l'infini. D'ailleurs, question recyclage, Coca sort la grosse artillerie. La filiale française s'est lancée dans la mise en place de collecteurs de tri sélectifs avec ses partenaires – parcs de loisirs, collectivités locales ou restaurateurs. Les premiers bacs devraient voir le jour dans le restaurant Autogrill du Carrousel du Louvre ce mois-ci. Le logo rouge et blanc prétend se redessiner en vert.

Louise Allavoine

Six associations caritatives mises en examen pour escroqueries

Six associations caritatives, soupçonnées de détournements de dons, ont récemment été mises en examen en tant que personne morale pour escroqueries en bande organisée, a-t-on appris samedi de source judiciaire.

L'Association internationale pour la recherche sur la Maladie d'Alzheimer (Aima), l'Association pour la Recherche sur le Diabète (ARD), Pain et Eau pour l'Afrique (PEA), Village du Monde pour Enfants (VMPE), Agir pour les Enfants du Monde (AEM) et Mission médicale internationale (MMI) ont été mises en examen entre lundi et vendredi par le juge financier Fabrice Naudé, selon cette source, confirmant une information du Parisien.
Elles se sont vu imposer un contrôle judiciaire comprenant le versement d'une caution de 50 000 à 150 000 euros. Les présidents de l'Aima, de l'ARD, de PEA et de VMPE ont également été mis en examen des mêmes chefs. Ressortissants américains, ils ont eu l'autorisation de regagner leur pays. Egalement convoqués, les dirigeants d'AEM et de MMI ne se sont en revanche pas présentés devant le juge, selon cette source.

Les enquêteurs de la Brigade de Répression de la Délinquance astucieuse (BRDA) s'intéressent à la destination réelle de millions d'euros de dons collectés par ces associations, dont la plupart ne disposent en France que d'une simple adresse de domiciliation d'entreprise. Seule une infime partie des dons aurait bénéficié aux causes défendues par ces associations, le reste étant notamment absorbé par des sociétés américaines de marketing direct, chargées de gérer les envois de courriers aux donateurs et de centraliser les dons, soupçonnent les enquêteurs.

Routiers : l'accord signé s'appliquera à tous "dès le début 2010"

Le secrétaire d'Etat aux transports Dominique Bussereau a affirmé, samedi sur France Info, que l'accord signé vendredi entre les syndicats du transport routier et une seule organisation patronale du secteur s'appliquerait "dès le début 2010" à toute la profession.
"L'accord (est) signé par une organisation, mais pas n'importe laquelle, TLF, qui représente près de 40 % de la profession", a-t-il expliqué, indiquant que le texte allait être soumis à la commission compétente "dès la semaine prochaine". "Ce qui veut dire qu'il va être étendu à toute la profession et que les entreprises, signataires ou non, appliqueront cet accord dès le début 2010", a-t-il poursuivi. Une seule organisation patronale, TLF, a signé le texte, tandis que trois (FNTR, Unostra, OTRE) avaient claqué la porte.

Le gouvernement a participé aux négociations en accordant une baisse de 100 millions d'euros des charges patronales, pour ouvrir la voie à des concessions salariales. "Le coût pour l'économie française d'un blocage en période de Noël, en période de reprise économique, de toute la consommation des ménages", aurait été supérieur, a estimé le secrétaire d'Etat.

L'accord conclu vendredi a permis de lever le mot d'ordre de grève des routiers, qui menaçaient de bloquer les approvisionnements de la grande distribution avant Noël.

CONDAMNÉS À DISPARAITRE, ILS LIVRENT UN BAROUD SANS HONNEUR

Quand Bernard Madoff se prend pour le parrain

Un des co-détenus témoigne de la notoriété du financier au sein de la prison de Caroline du Nord où il est détenu depuis cinq mois...
«You're talking to me?» Bernard Madoff commence à prendre ses marques. Selon un site d'informations britannique, cinq mois après son incarcération au Butner Federal Correctional Complex, le financier s'est imposé comme le «parrain», confie un de ses co-détenus, «c'est un Don», ajoute-t-il.

Bernard Al Madoff

La notoriété de Bernard Madoff en a fait un prisonnier «apprécié» lorsqu'il est arrivé à la prison de Butner. «Des détenus voulaient un autographe pour pouvoir le revendre ensuite», confie un des avocats des victimes du financier. Il ferait même «ami-ami avec des criminels connus», comme Jonathan Pollard et Carmine «le serpent» Persico, ajoute-il.

Certains prisonniers seraient convaincus que Bernard Madoff a caché une partie de l'argent qu'il a récolté avec ses montages financiers, explique le site d'information britannique. Pour cette raison, un garde de la prison est chargé de veiller sur lui et d'empêcher tout groupe de se former autour du célèbre détenu. «La plupart du temps, il a l'air d'être un gars comme nous», confie un co-détenu au Wall Street Journal. «il ressemble juste à un mec normal», ajoute-t-il.

Le gouvernement confie la fixation des tarifs du gaz à GDF Suez

Le gouvernement va confier la fixation des tarifs réglementés du gaz naturel au groupe d'énergie GDF Suez, sous la surveillance de la Commission de régulation de l'énergie (CRE), dans le but de dépolitiser le débat qui accompagne chaque mouvement de prix, a-t-on appris vendredi 11 décembre. Le ministère de l'économie et celui de l'écologie "viennent de finaliser" avec GDF Suez (ex-Gaz de France) "les termes d'un nouveau contrat de service public" pour la période 2010-2013, "qui sera signé avant la fin de l'année", ont-ils indiqué dans un communiqué commun.
Le nouveau texte prévoit notamment "une amélioration" des règles de fixation des tarifs réglementés du gaz naturel destinés aux ménages, précisent-ils. "L'objectif est de rendre les évolutions du tarif du gaz plus prévisibles", ajoute le communiqué, qui précise que ces nouvelles règles "ont été envoyées ce jour à la CRE pour avis".

Selon les nouvelles règles envisagées, le gouvernement ne fixerait plus qu'un cadre général d'évolution des prix du gaz naturel une fois par an, a indiqué une source proche du dossier. C'est GDF Suez, dont l'Etat ne détient plus que 35 %, qui serait ensuite chargé de proposer des hausses ou des baisses de tarifs. La CRE devrait alors approuver ou refuser la proposition soumise par le groupe.

La mission de la CRE consisterait essentiellement à vérifier la bonne application de la formule de calcul des prix du gaz, qui prend en compte le niveau des cours du pétrole brut, du fioul et les taux de change. Contrairement au mode actuel de fixation des prix, l'avis de la CRE serait contraignant.

Aujourd'hui, les tarifs réglementés du gaz naturel sont fixés par décret des ministres de l'économie et de l'énergie après un simple avis consultatif de la CRE. "L'idée générale est d'avoir un système très transparent, très automatique, avec une formule tenant compte des coûts réels et qui soit totalement appliquée par la Commission de régulation de l'énergie", a déclaré Gérard Mestrallet, PDG de GDF Suez vendredi.
L'association de consommateurs UFC-Que Choisir a aussi jugé "de bon sens" que le gendarme de l'énergie se voit confier plus de pouvoir.

"Ce qui ne va pas", a-t-il toutefois mis en garde, "c'est qu'on imagine mal GDF Suez proposer des baisses de prix. Il faudrait que la CRE ait la possibilité de s'autosaisir pour proposer des changements de prix". Près de neuf clients sur dix sont soumis aux tarifs réglementés en France. Ceux-ci sont actualisés tous les trois mois, et doivent refléter l'évolution des prix des hydrocarbures sur les six derniers mois, avec un décalage d'un mois.

Dans le cadre du nouveau contrat de service public, le gouvernement a aussi souhaité que GDF Suez s'engage à intervenir sur le réseau de gazoducs "en moins de soixante minutes dans 95 % des cas", selon le communiqué. Le groupe d'énergie devra en outre assurer une "meilleure prise en charge des clients démunis" avec l'affectation de 6 millions d'euros par an "aux programmes de soutien appropriés".

Henri Guaino et Raymond Soubie se prennent le bec à l'Elysée

Henri Guaino, conseiller spécial de Nicolas Sarkozy, s'est accroché récemment, lors d'une réunion du cabinet de l'Elysée, avec un autre conseiller, Raymond Soubie, a révélé vendredi Le Figaro. Il juge que ceux qui rapportent de telles scènes "ne rendent pas service au président". "On ne fait pas de commentaires sur nos réunions internes", a martelé la plume du chef de l'Etat, qui ne dément pas les informations du Figaro mais, tempête-t-il, "ça ne regarde personne d'autre que nous".
Au sein du cabinet présidentiel, "on a nos discussions, nos conflits" mais "ceux qui jouent ce jeu-là [rapporter ce qui s'y passe] ne rendent service ni à la majorité ni au président de la République", affirme-t-il. "Eux et moi n'avons pas la même conception de la loyauté et de la fidélité", ajoute-t-il.

Raymond Soubie affirme à l'AFP qu'il n'y a "jamais eu de clash". "C'est n'importe quoi !" Le conseiller du président pour les affaires sociales assure avoir "des libres discussions sur tous les sujets" avec Henri Guaino, avec qui il entretient "des relations très amicales". "Pourquoi ça sort comme ça ?", s'interroge M. Soubie.

Dans son édition de vendredi, Le Figaro décrit la dispute qui s'est produite mercredi entre les deux hommes, dans le salon vert de l'Elysée, lors de la réunion du cabinet présidentiel qui a lieu chaque matin, sous la direction de Claude Guéant, secrétaire général de l'Elysée. Raymond Soubie reproche à Henri Guaino son soutien à la pétition d'intellectuels parue dans Le Journal du dimanche en faveur du maintien de l'histoire en terminale S, et de "déstabliser" ainsi le gouvernement et le président.

"Le président est seul qualifié pour me juger", répond Henri Guaino, ajoutant qu'il "préfère avoir le soutien d'Alain Finkielkraut et Max Gallo [signataires de la pétition] que celui du SGEN-CFDT". Ce fut "un clash comme on en connaît qu'une fois par an à l'Elysée. Et encore", confie un témoin de la scène au quotidien.

Bernard Pivot crée un Comité de défense du beaujolais, "symbole de l'identité française"

Un Comité de défense du beaujolais a été créé vendredi 11 décembre à Fleurie dans le département du Rhône à l'initiative de deux journalistes, Bernard Pivot, membre de l'Académie Goncourt, et Périco Légasse, chroniqueur gastronomique à Marianne, pour protéger un "symbole de l'identité française".
Le Comité, composé de dix membres dont ses deux initiateurs, s'est réuni pour la première fois à l'Auberge du Cep et a décerné deux prix, l'un pour le beaujolais nouveau Lauron et fils, de Xavier Barbet, l'autre pour le beaujolais-villages nouveau Château d'Emeringes, de Pierre David, 2009 étant considéré par les professionnels comme une année exceptionnelle.

Pendant près de deux heures, les dix jurés ont goûté, avec toute la panoplie des taste-vin (verres à vin, verres à eau, crachoirs et pain), dix beaujolais et dix beaujolais-villages, sélectionnés sur un premier tri venu de chez 280 producteurs, avec comme critères la robe, le nez, la bouche et l'harmonie.

"On est quand même sur la terre des Bituriges (tribu gauloise), d'où le mot 'biture'", concluait Périco Légasse après la dernière dégustation. Plus sérieusement, ajoutait-t-il plus tard, "ce comité veut dénoncer le lynchage dont le beaujolais, vin du peuple, vin des ouvriers, vin festif, est victime alors qu'il est un symbole de l'identité française. Ici, les viticulteurs ont l'impression d'être abandonnés par le marché, par l'opinion publique, par certains journalistes… A Paris, il est de bon ton de dire que le beaujolais ne vaut rien, alors que c'est un grand vin de France".

Après cette première édition, le Comité de défense du beaujolais se réunira chaque année pour récompenser les meilleurs beaujolais et beaujolais-villages nouveaux, et devrait s'adjoindre l'an prochain la voix d'un restaurateur britannique et, peut-être, d'un expert japonais. Le vignoble du Beaujolais, qui compte environ 3 000 exploitations, se compose des appellations "beaujolais" et "beaujolais-villages", vendues pour leur majorité en vins primeurs, et de dix crus : brouilly, chénas, chiroubles, côtes-de-brouilly, fleurie, juliénas, morgon, moulin-à-vent, régnié et saint-amour.