TOUT EST DIT

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lundi 30 novembre 2009

Quelques événements du 30 NOVEMBRE

30 novembre 886
Paix honteuse de Charles le Gros avec les Normands. Fils de Louis le Germanique, petit-fils de Louis le Débonnaire, devenu roi de France en 884 au détriment de Charles le Simple, Charles le Gros assiste, sans s'y opposer, au siège de Paris par les Normands, en 885. Vers la fin de l'année, les Normands firent une descente en France par la Seine ; et après avoir pillé Rouen et Pontoise, ils vinrent mettre le siège devant Paris. Cette ville, qui ne consistait encore que dans la cité, était entourée de murailles flanquées de tours de distance en distance. On n'y entrait que par deux ponts ; le Petit Pont et le Pont au change. Chacun de ces ponts était défendu par deux tours, à la place desquelles on bâtit dans la suite le grand et petit Châtelet.
Les Normands mirent le feu à la tour du petit Châtelet, et la détruisirent entièrement ; pour celle du Grand Châtelet, ils ne purent s'en rendre maîtres. Abbon, auteur contemporain, rapporte qu'après avoir tâché de combler les fossés de cette tour avec des fascines, et même avec des bœufs et des vaches qu'ils tuèrent exprès, ils y jetèrent les corps d'une partie des prisonniers qu'ils avaient faits, et qu'ils égorgèrent pour leur servir de pont ; que Gozlin, évêque de Paris, saisi d'horreur et d'indignation à ce trait d'inhumanité, lança un javelot et tua un de ces barbares, que ses camarades jetèrent aussitôt avec les autres. Le siège dura une année et demie. On en connaît peu qui aient été poussés avec plus de vigueur et d'acharnement. Les parisiens le soutinrent avec un courage inébranlable. Ils avaient à leur tête non seulement Eudes, comte de Paris, qui sera couronné roi de France, bien qu'il ne soit pas un carolingien, et qui sera choisi par les Grands, pour s'être révélé un chef intrépide dans la lutte contre les Normands lors de ce siège.
Eudes avait hérité de son père le titre de comte de Paris. C'est à ce titre qu'il pris contre les Normands la défense de Paris qui avait subit déjà trois fois le pillage des hommes du nord sans recevoir assistance de Charles le Gros. Près de 700 drakkars couvrent 2 lieues de la Seine. Les Normands, venus d'Angleterre pour la plupart, demandent la destruction du pont qui les empêchent de remonter en amont pour piller la Bourgogne. D'accord avec l'évêque Gozlin et la population, le comte Eudes refuse. L'évêque Gozlin, chaque jour, après avoir donné la bénédiction à son peuple, se mettait sur la brèche, le casque en tête, un carquois sur le dos, et une hache à sa ceinture, et ayant planté une croix sur le rempart, combattait à sa vue. Ce prélat mourut de ses fatigues au milieu du siège, laissant une mémoire respectable et chère ; car il s'arma des mains que la religion réservait seulement au ministère de l'autel, il les arma pour cet autel même, et pour ses concitoyens, qu'il empêcha de devenir la proie des barbares.
Les Normands assiégèrent pour la quatrième fois Paris et se retranchèrent sur la rive droite de la Seine autour de Saint Germain l'Auxerrois, à l'emplacement actuel du Louvre. Derrière les murailles romaines qu'ils ont relevées, les Parisiens firent courageusement front. Ils furent obligés d'affronter non seulement les assauts des Normands et de leurs machines de guerres, mais aussi les inondations. Le comte Eudes envoya des messages à l'aide à l'empereur. Les Parisiens éprouvèrent toutes les horreurs qu'entraînent dans un long siège la famine et la contagion et ne furent point ébranlés.
L'empereur se fit prier pendant longtemps avant d'envoyer des secours. Deux petites expéditions furent envoyées : l'une n'engagea pas le combat, l'autre se fit tailler en pièces. Le comte Eudes finit par forcer en personne le blocus normand et alla à brides abattues jusqu'en Allemagne rappeler l'empereur à ses devoirs. Charles le Gros, roi de France, parut enfin à leur secours sur le mont de Mars, qu'on appelle aujourd'hui Montmartre ; Ses troupes étaient quatre fois supérieures en nombre aux Normands pris de panique. Charles le Gros ne profita pas de sa supériorité, il n'osa pas attaquer les Normands, il ne vint que pour acheter une trêve honteuse. Charles paie les Normands et ordonne aux Parisiens de les laisser passer, ce qu'ils refusaient de faire depuis 10 mois. Le comte Eudes refuse avec hauteur. Les Normands contournèrent alors la ville par voie de terre, poussant leurs drakkars sur des rondins.
Ces barbares quittèrent Paris pour aller piller la Bourgogne, tandis que Charles retournait en Alsace en novembre 887, les grands indignés d'avoir à leur tête ce prince, le déposèrent solennellement à la diète de Tibur. Charles se réfugie au monastère de la Reichenau en Souabe où il meurt l'année suivante.

30 novembre 1671
Fondation de l'Hôtel des Invalides, sous le règne de Louis XIV et le ministère de Louvois.

30 novembre 1750
Mort du maréchal Maurice de Saxe. Ce guerrier, célèbre par son courage et sa science militaire, a gagné les batailles de Fontenoi et de Rocoux. Il a été enseveli à Strasbourg, où on lui a élevé un magnifique mausolée, ouvrage de Pigalle.

30 novembre 1840
La Belle Poule, qui transporte le cerceuil de Napoléon Ier, accoste à Cherbourg. Le cerceuil sera ensuite transféré sur une péniche qui remontera le cours de la Seine jusqu'à Paris. Napoléon Ier était mort à Sainte-Hélène le 5 mai 1821, et avait souhaité que ses cendres reposent sur les bords de la Seine.

30 novembre 1900
L'écrivain irlandais Oscar Wilde succombе à unе méningitе à Pаris, à l'âgе dе 46 аns. Il еst devenu l'auteur le plus fêté de toute l'Angleterre.

Minarets: «Les Suisses ont joué avec le feu»

REVUE DE WEB - La Toile s'enflamme sur la question de l'interdiction des minarets...
Le vote de la peur? Le blog de l'émission Infrarouge, diffusée sur la TSR, s'interroge au lendemain du vote sur les minarets en Suisse. Selon lui, la classe politique helvète est «sonnée» par le résultat. Et les électeurs sont en ébullition, à en croire le vif débat qui se noue dans les commentaires du billet. Une effervescence à l'image du nombre de billets publiés sur les blogs ces dernières 24 heures sur le sujet: plus de 3.000, selon le moteur de recherche Google blogsearch.

«Les Suisses ont joué avec le feu», estime le Bondy Blog. Selon son rédacteur en chef Antoine Menuisier, «c’est toute une population qui se sent visée, rabaissée, non désirée, par un texte qui fait figure de prétexte: la Suisse compte quatre minuscules minarets».

«Contraire aux engagements de la Suisse»

Cependant, le texte risque de ne pas être appliqué, estime le blog Actualités du droits. «Tout le problème est que ce vote est contraire aux engagements internationaux de la Suisse, souscrits devant le Conseil de l’Europe et l’ONU. Si la Suisse ne veut rien lâcher, elle devra rompre avec les textes internationaux», explique l'avocat Gilles Devers, qui gère ce blog. Car le texte entre en contradiction avec «la Convention européenne de sauvegarde des Droits de l’homme, et le pacte des droits civils et politiques».

Donc deux solutions à ses yeux: soit la Suisse se range à l'avis des juridictions européennes. Soit elle ne respecte pas les traîtés qu'elle a signés, «ce qui est dramatique pour la Suisse, dépositaire d’actes essentiels du droit international dont les Conventions de Genève». Et les implications diplomatiques l'amèneront à revenir sur le sujet.

Certains blogs politiques, comme celui de l'UMP de 2e circoncsription du Finistère, à Brest, y voient une mesure de laquelle s'inspirer, en des termes un peu plus engagés que leur secrétaire général Xavier Bertrand dimanche soir. «Les minarets en Suisse, c'est non. Et chez nous, à Barbès?» se demande le responsable local sur son blog... même s'il n'y a pas de mosquée à Barbès et donc de minaret.

Service après-vente de l'UDC

D'autres ont pris le parti d'en rire malgré tout, comme ces Genevois du collectif Créatifs suisses qui ont parodié le «services après vente des émissions» d'Omar et Fred, en service après-vente de l'UDC, le parti à l'origine du scrutin:

Cette vidéo «ne sauve pas l'honneur» pour autant, explique sur son blog le journaliste suisse Paul Ackermann (collaborateur de 20minutes.fr) pour qui «ça n'est pas facile tous les jours d’être Suisse à l’étranger». A fortiori les jours suivants ce scrutin.
LA XÉNOPHOBIE EST-ELLE EUROPÉENNE ? LES PAYS ARABES LE SONT BEAUCOUP PLUS QUE NOUS.
NE SOYONS PAS HYPOCRITES !!!

H1N1 : le ministère de la défense prêt à participer à la campagne de vaccination

Les centres de vaccination contre la grippe H1N1 ont connu une soudaine affluence ces jours derniers, ce qui a conduit les autorités à annoncer, pendant le week-end, l'augmentation de leur capacité et l'allongement de leurs horaires d'ouverture dès la semaine prochaine.

Lundi 30 novembre, les choses s'accélèrent. Nicolas Sarkozy demande l'ouverture des centres le dimanche. Plus tôt dans la matinée, le ministre de la défense Hervé Morin a dévoilé les mesures que pourrait prendre le ministère de la défense, dans le cadre de la campagne de vaccination contre la grippe A (H1N1). "On est tout à fait capable, au titre des armées, de mettre entre 100 et 150 équipes vaccinales (un médecin et une infirmière)", a expliqué M. Morin sur France-Inter, en précisant que cette mise à disposition était "dans les plans"."Il y a quinze jours, personne ne voulait se vacciner, aujourd'hui le mouvement est exactement inverse", a ajouté le ministre de la défense, en soulignant qu'il existait "des moyens complémentaires" (...), une capacité de monter en puissance, si la demande devenait plus forte". "Les réservistes peuvent faire partie des recrues complémentaires pour faire la vaccination. On est en train d'aborder ces sujets-là", a-t-il précisé.

"On est capables aujourd'hui d'envoyer au moins une centaine d'équipes médicales sous quelques jours pour compléter la vaccination, et nous pourrons faire appel ensuite aux réservistes", a encore dit Hervé Morin. Le ministre de la défense a également indiqué que l'armée assurait la vaccination de 40 000 soldats et militaires, jugée nécessaire au maintien du système de défense français.

Lacroix en panne de repreneurs

Aucun des potentiels repreneurs n'a déposé de chèque auprès du Tribunal de Commerce de Paris, dans les délais impartis.

L'avenir de la maison Christian Lacroix, en redressement judiciaire, semblait bien sombre en amont de l'audience prévue mardi au tribunal de commerce de Paris, aucun des repreneurs potentiels n'ayant dépos de chèque à temps, ce qui écarte a priori toute reprise dans l'immédiat.

Le sort des salariés est le plus inquiétant puisque dans le meilleur scénario, seuls onze d'entre eux, sur plus d'une centaine, pourraient conserver leur emploi.

Mais "les jeux ne sont pas fermés, tout est encore possible", insiste auprès de l'AFP l'administrateur judiciaire Régis Valliot, estimant que d'ici quelques mois de nouveaux acteurs pourraient encore émerger, même s'il reconnaît qu'il n'existe pas "de plan B prêt dans les trois semaines qui viennent".

Ni le cheikh émirati Hassan ben Ali al-Naimi, sur lequel la maison avait fondé beaucoup d'espoirs, ni le cabinet Bernard Krief Consulting (BKC), n'ont donc apporté de garanties financières à leurs propositions, selon M. Valliot. Ils avaient jusqu'à jeudi dernier pour le faire.
Suppressions de postes

Le tribunal pourrait ainsi trancher mardi en faveur du plan de redressement des propriétaires de la maison de couture, le groupe américain Falic. Ce plan prévoit la suppression de la plupart des emplois, et donc de la couture et du prêt-à-porter, et de payer les créanciers grâce aux licences Christian Lacroix.

Seuls 11 salariés resteraient pour gérer les contrats de licence des accessoires et des parfums de la maison.

Le tribunal peut aussi décider de rejeter ce plan, en considérant qu'il ne "maintient pas l'activité principale et ne sauvegarde pas assez l'emploi", et prononcer la liquidation judiciaire de l'entreprise, explique M. Valliot, tout en estimant que cette alternative, juridiquement possible, est "peu probable".

Dans ce cas, tous les salariés sont licenciés mais "le liquidateur peut alors vendre la marque aux enchères pour un prix qui pourrait être conséquent et qui permettrait de payer les créanciers".

Créée en 1987 avec l'appui du numéro un mondial du luxe LVMH qui l'a vendue en 2005 au groupe américain Falic, spécialisé dans le duty free, la maison Christian Lacroix a enregistré en 2008 dix millions d'euros de pertes pour un chiffre d'affaires de trente millions d'euros.

Le projet du cheikh, neveu du souverain du petit émirat d'Ajman (Emirats Arabes Unis), auquel était associé le couturier français, prévoyait un budget global de 100 millions d'euros pour l'apurement du passif, les pertes attendues au redémarrage de la griffe et son développement.

Mais à la dernière audience du tribunal de commerce, le 17 novembre, il avait déjà créé la surprise en n'étant pas en mesure d'apporter de garanties financières pour appuyer son projet.

A l'avenir, de nouveaux acteurs pourraient investir dans la maison Lacroix, assure M. Valliot, notamment "des gens des plus sérieux, qui ne veulent pas rentrer dans un processus judiciaire".

Il ne faut pas exclure non plus que le cheikh, qui manque actuellement de liquidités, puisse "mettre des actifs en garantie pour lever des fonds".

Si l'activité prêt-à-porter ou couture reprenait avant un an, les salariés de la maison qui auraient perdu leur emploi auraient la priorité d'embauche, rappelle l'administrateur judiciaire.

En redressement depuis juin, Christian Lacroix a été le grand absent des derniers défilés de prêt-à-porter féminin en octobre à Paris.

LA FRANCE SERAIT-ELLE INCAPABLE DE SAUVER L'UN DE NOS MEILLEURS CRÉATEURS ?

Grippe : les RTT et les congés à la rescousse dans les entreprises

Si les cas recensés de grippe A restent limités dans les entreprises, la multiplication des fermetures d'écoles pose des problèmes d'absentéisme des salariés. Ces derniers sont encouragés à utiliser jours de congés et RTT.
Le gouvernement travaille toujours à une adaptation du régime de chômage partiel pour cas de grippe A (H1N1). Il s'agit de faire face à une éventuelle paralysie de l'économie pour cause de personnel décimé par la pandémie : commerces désertés, approvisionnements rendus difficiles, etc. Mais, à plus court terme, c'est à une autre forme d'absentéisme que les entreprises sont confrontées. La multiplication des fermetures d'écoles et de classes depuis quelques jours (plus de 350 établissements étaient fermés à la veille du week-end) contraint nombre de salariés à s'absenter afin d'assurer la garde de leurs enfants. Or, si les entreprises ont anticipé des mesures pour poursuivre leur activité pendant la pandémie (consignes de prévention, achat de masques), rares sont celles qui ont mis au point un dispositif clair pour palier des absences non médicales.
Un dispositif limité

Les plus aptes restent assurément celles qui ont développé le télétravail. C'est le cas, par exemple, de SGS. L'entreprise, spécialiste de la certification et du contrôle, privilégie cette méthode depuis huit ans. « Près de 60 % du personnel qui n'est pas sédentaire sont équipés pour pouvoir travailler de la sorte », explique Francis Bergeron, le DRH, tout en admettant que cela a facilité la mise en place du plan grippe A.

Pour les autres, il ne reste que la possibilité d'autoriser l'absence des salariés concernés. Un dispositif qui a cependant ses limites. Si, dans la fonction publique, un fonctionnaire peut bénéficier de 6 jours au maximum d'absence pour garder son enfant, qu'il soit malade ou qu'il ne puisse se rendre à l'école en raison d'une fermeture, c'est loin d'être le cas dans le privé. La possibilité de prendre des « congés pour enfant malade » (de 3 à 5 jours non rémunérés dans la majeure partie des cas, sauf accord particulier) ne s'applique pas si l'enfant est en bonne santé et suit sa scolarité dans un établissement fermé.

Dans la majeure partie des cas, le salarié doit donc s'absenter en posant des jours de congés ou de RTT. « Comme dans l'ensemble du groupe Crédit Mutuel Arkea, nous offrons plus de souplesse pour la prise de RTT » , explique Philippe Bondoux, directeur général de Financo. Mais ce type de mesures risque de trouver ses limites (en particulier pour les salariés qui disposent de peu de congés) si la pandémie continue à prendre de l'ampleur. Et la question de la nécessité d'un dispositif spécifique commence se poser. « Nous avons posé la question en comité d'entreprise pour savoir si un dispositif spécifique était envisagé, mais, pour l'instant, nous n'avons toujours pas de réponse » , explique le représentant du personnel d'une entreprise de chaudronnerie du Calvados, où quatre nouvelles écoles viennent d'être fermées.

Relations employeurs-salariés : la crise de confiance

Le sondage réalisé par TNS Sofres pour Altedia montre qu'une cassure s'est produite entre les salariés français et leurs employeurs. Perte de confiance dans les dirigeants, mais aussi perte de confiance dans les syndicats. Le modèle managérial est en crise.

La figure du patron n'a jamais eu une cote d'enfer auprès des salariés français, mais ils n'en étaient pas moins attachés à leur propre entreprise ou administration. S'agit-il seulement d'un passage à vide lié à la brutalité de la crise ou d'une rupture durable ? En tout cas, un sondage réalisé par TNS Sofres auprès d'un échantillon représentatif de 1.005 salariés du privé, d'entreprises publiques et d'administrations, du 14 au 23 octobre, révèle que ce n'est plus le cas. « La rupture entre salarié et employeur est consommée », souligne Xavier Lacoste, directeur général d'Altedia, la société de conseil en ressources humaines pour laquelle a été réalisée cette enquête. La présidente du Medef n'y croit pas. Laurence Parisot ne veut pas entendre parler de divorce entre les salariés et leurs employeurs, en tout cas dans le privé. Ce constat n'étonne en revanche pas le sociologue du travail Michel Lallement (lire les interviews pages 5 et 6).
Le malaise ne se résume pas au stress
Selon le sondage TNS Sofres Altedia, le phénomène est général : s'ils sont plus positifs sur leurs relations avec leur manager direct, seuls 42,7 % de salariés du privé déclarent avoir « confiance dans les dirigeants » de leur entreprise. Pour l'Etat employeur, ce n'est pas mieux : ils ne sont même que 29,6 % dans l'administration. Pis, seuls 39 % des salariés interrogés jugent que, chez leur employeur, « les intérêts des dirigeants et des salariés vont dans le même sens » (40,8 % dans le privé et 29,5 % dans le public). Et seuls 38,2 % des salariés (40,8 % dans le privé, 29,5 % dans le public) jugent les écarts de salaire entre leurs dirigeants et eux-mêmes justifiés. Quant aux cadres, ils ne raisonnent pas autrement. La seule exception concerne les très petites entreprises, où 61 % des salariés affirment que les intérêts de leurs dirigeants vont dans leur sens.

Alors que la question du stress occupe depuis quelques semaines le devant de la scène médiatique, l'enquête ne montre pas qu'il constitue une préoccupation majeure. Xavier Lacoste y voit le signe qu'« il serait imprudent de résumer le malaise actuel dans les entreprises à une simple question de stress et de risques psychosociaux ». Pour lui, « il tient au moins autant à des incompréhensions sur les orientations stratégiques ou encore les politiques de rémunération ».

Cette importance relative du stress signifie aussi que si les salariés sont mécontents (de leur salaire et du manque de reconnaissance) et inquiets (près d'un sur deux se sent menacé dans son emploi), ils « ne sont pas résignés », selon Xavier Lacoste. Ils apparaissent même dans le sondage plutôt revendicatifs. Dans le privé, ils sont ainsi 46 % à évoquer la grève et 22 % des actions violentes. Mais ce n'est pas pour autant une bonne nouvelle pour les syndicats, qui déçoivent une majorité de salariés (à peine plus de 45 % leur font confiance et seulement 42 % dans le privé). « Il y a une aspiration à tout régler au premier niveau avec son manager », souligne Xavier Lacoste, qui note un « désinvestissement du collectif » vers un « repli individualiste ». Tout cela constitue autant d'ingrédients d'une crise managériale, dont il est sans doute un peu tôt pour savoir si elle est simplement conjoncturelle, mais qui semble en tout cas assez profonde.
LEÏLA DE COMARMOND, Les Echos

Le débat sur l'interdiction des minarets rebondit en France

Les Suisses ont décidé ce dimanche par référendum à plus de 57% des votants d'interdire la construction de minarets. Un résultat jugé diversement en France par les politiques et la presse nationale.
Le secrétaire général de l'UMP, Xavier Bertrand, n'est "pas certain" qu'on ait besoin de minarets pour pratiquer l'Islam en France. "Je préfère qu'on ait des lieux de culte officiels, reconnus, pour qu'on ait un islam de France plutôt que d'avoir la pratique de religion dans des endroits qui seraient clandestins", a-t-il expliqué lors du Grand Jury RTL-Le Figaro-LCI. "Est-ce qu'on a forcément besoin de minarets pour le faire? Ça, je n'en suis pas certain". La question de l'interdiction des minarets votée par référendum en Suisse ne se pose pas en France et n'a "rien à voir" avec le débat sur la burqa, a-t-il insisté.

Benard Kouchner, interrogé sur RTL, s'est dit "un peu scandalisé" par ce vote suisse qui constitue selon lui "une expression d'intolérance". [Cette décision] "est négative pour ce qui concerne les inquiétudes même des Suisses parce que si on ne peut pas construire de minarets, cela veut dire qu'on opprime une religion", a déclaré le ministre. J'espère que les Suisses reviendront sur cette décision assez vite", a-t-il ajouté. "C'est une expression d'intolérance et je déteste l'intolérance". La construction de minarets "n'est pas grand chose. Est-ce que c'est une offense dans un pays de montagnes qu'il y ait une construction un peu plus élevée?", a demandé Bernard Kouchner.

Pour le FN, la question se pose en France

La vice-présidente du FN, Marine Le pen, s'est réjouie de la décision des citoyens suisses. "En Suisse, comme en France, les "élites" étaient pourtant massivement pour". "Ces "élites" doivent cesser de nier les aspirations et les craintes des peuples européens qui, sans s'opposer à la liberté religieuse, rejettent les signes ostentatoires que veulent imposer des groupes politico-religieux musulmans, souvent à la limite de la provocation", a-t-elle poursuivi. "Au moment où Nicolas Sarkozy réduit, sur ces sujets, son action à un électoralisme cynique", elle a appelé "les Français qui n'ont pas la chance de pouvoir s'exprimer par référendum à le faire, massivement, lors des élections régionales de mars prochain".

La "peur a gagné" en Suisse, selon la presse française

Les éditorialistes de la presse nationale française reviennent sur ce référendum et expriment leur inquiétude. Elle dénonce "l'esprit de clocher" qui a poussé une majorité de Suisses poussés par "une peur irraisonnée" à souhaiter l'interdiction des minarets.

"En Suisse, la peur a gagné" estime Michel Vagner de L'Est Républicain. "La peur totalement irraisonnée d'une "islamisation sournoise" (sic) de la société" s'étonne-t-il.

Dans La Croix, Dominique Quinio réalise s'interroge : "un tel référendum dans d'autres pays européens ne donnerait-il pas des résultats semblables?" et pense que ces "temps de chômage massif (même si en Suisse ce problème est tout relatif) sont des périodes de repli sur soi, où l'étranger apparaît comme une menace."

Même tonalité chez Michel Lépinay (Paris-Normandie) qui croit que "personne ne peut aujourd'hui garantir qu'interrogés sur la même question, les Français auraient rejeté le projet d'interdire les minarets."

Laurent Joffrin de Libération fait partie de ceux qui notent que "la force absurde du préjugé se vérifie d'autant plus que ce sont les cantons où il y a le moins de musulmans qui ont le plus approuvé la mesure anti-islam réclamée par la droite extrême".

Pour Dominique Garraud de La Charente Libre, "la leçon de la votation suisse sur les minarets vaut pour toutes les démocraties: elle démontre par l'absurde les dangers du référendum dit "d'initiative populaire", "une aubaine et une arme redoutable pour tous les extrémistes sachant surfer sur les peurs irrationnelles des opinions publiques."

Le Journal de la Haute-Marne sous la plume de Patrice Chabanet rappelle que l'UDC, le parti d'extreme droite qui a provoqué le référendum, a récemment mené campagne contre "les frontaliers français, traités de "racaille d'Annemasse"."

Pour La République du Centre, Jacques Camus regrette que "le triomphe de "l'esprit de clocher", au sens le plus étroit du terme"." L'éditorialiste craint "ces référendums populaires présentés comme la panacée démocratique et pouvant engendrer, sous le coup de l'émotion, des dérives populistes".

" La France de la burqa n'est pas la Suisse du minaret" écrit Xavier Panon dans La Montagne. "Mais la victoire du parti de droite helvétique, dans sa virulence contre les étrangers, n'en sonne pas moins comme un coucou!", prévient-il.

COMPRENONS NOUS BIEN, L'ISLAM EST UNE RELIGION DE PAIX D'ACCORD, MAIS DE LÀ À LAISSER L'EUROPE (une partie,au moins) SE FAIRE ENVAHIR PAR LES MUSULMANS IL Y A UN PAS QU'IL NE FAUT PAS FRANCHIR.
LE DÉBAT SUR LA L'IDENTITÉ NATIONALE Y EST LIÉ, L'ISLAM EN FAIT PARTIE.

RECHAUFFEMENT CLIMATIQUE – Sauvez le monde, faites moins d'enfants !

Le rapport 2009 du Fonds des Nations-Unies pour la population (Unfpa) est formel : faire trop d'enfants reviendrait à faire mourir la planète. La population augmente en effet irrépressiblement alors que les ressources s'amenuisent et les nouveaux habitants de la Terre polluent autant voire plus que leurs aînés. Limiter le nombre des naissances pourrait s'avérer le meilleur moyen de limiter les dégâts
Alors que le sommet de Copenhague sur le climat ouvrira ses portes la semaine prochaine, les rapports des experts sur le sujet sont peu à peu rendus publics. Dernier en date : celui du Fonds des Nations-Unies pour la population (Unfpa). L'étude de cet organe de l'ONU prône le retour au malthusianisme, soit favoriser des politiques de limitation du nombre des naissances. "Il ne s'agit pas de réglementer le nombre de naissances, mais d'offrir un libre choix", rappelle Yves Bergevin, coordonnateur pour la santé maternelle à l'Unfpa.

Pourquoi ?
La population mondiale ne cesse de s'accroître. Selon l'ONU, chaque semaine 1.5 million d'êtres humains voient le jour sur la planète. Les estimations prévoient entre 7.9 et 10.4 milliards d'habitants en 2050, pic démographique avant que la population mondiale ne se stabilise. Si on coupe la poire en deux, la planète bleue devra fournir eau, nourriture et énergie pour plus de 9 milliards de personnes d'ici 40 ans. Or, les famines s'accentuent déjà et la sécurité alimentaire est d'autant plus précaire que les ressources s'épuisent à cause des effets du réchauffement climatique.

Comment faire ?
Selon le rapport, tout commence par l'émancipation des femmes et l'éducation à la contraception. "Dans tous les pays où l'on développe l'égalité des sexes, l'éducation des filles et le planning familial, la natalité baisse durablement de six ou sept enfants par femme à seulement deux ou trois, sans coercition et sans exception.", explique le rapport. Ainsi alors que la moyenne mondiale du nombre d'enfants par femme est de 2.54, elle grimpe à 4.9 dans les pays pauvres n'ayant pas un bon accès aux services de santé reproductive. Dans les pays occidentaux, comme la France, où l'éducation est déjà suffisante, le député Yves Cochet (Verts) propose une méthode beaucoup plus radicale : cesser les allocations familiales au-delà du 2e enfant.

Ça a une chance de fonctionner ?
Les exemples de la Chine (politique de l'enfant unique) ou de l'Inde prouvent que des efforts de longue haleine portés sur la planification familiale permettent de réduire considérablement le nombre des naissances. Les récents calculs du climatologue américain Brian O'Neill pour le National Center for Atmospheric Research prouvent que si la population mondiale arrive à une fourchette basse de 7 milliards d'habitants en 2050, cela représenterait une économie de 2 milliards de tonnes de CO2 par rapport au scénario médian d'une planète habitée par 9 milliards d'individus. Mieux encore, selon une autre étude : un dollar investi dans la planification familiale et l'éducation des filles réduit les émissions de gaz à effet de serre au moins autant qu'un dollar dépensé dans l'énergie éolienne. "Il n'y a pas d'investissement dans le développement qui coûte si peu et qui apporte des bénéfices si immenses et de si vaste portée", plaide Thoraya Ahmed Obaid, la directrice exécutive du Fnuap. Encore faut-il pouvoir convaincre les dirigeants de mettre la main à la poche. Le financement du fonds de l'Unfpa a diminué de moitié en 10 ans. L'ONU espère cependant que soient alloués à Copenhague des financements internationaux pour mettre en œuvre cette autre manière de réduire le réchauffement climatique. Mais l'émancipation des femmes et la planification familiale est-ce vraiment bankable ?
Damien Bouhours
Article du Monde, Limiter les naissances : un remède au péril climatique