TOUT EST DIT

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vendredi 20 novembre 2009

La Norvège a détecté une mutation du virus H1N1

Les autorités sanitaires norvégiennes ont annoncé, vendredi 20 novembre, avoir découvert une mutation potentiellement importante du virus H1N1 de la grippe A, susceptible d'être responsable de symptômes très graves chez les patients touchés.

"La mutation pourrait affecter la capacité du virus de pénétrer plus profondément dans le système respiratoire, provoquant de ce fait des maladies plus graves", estime l'Institut de santé publique norvégien dans un communiqué repris sur le sur le site de l'Organisation mondiale de la santé (OMS). L'OMS souligne toutefois que les scientifiques norvégiens ont analysé les échantillons de plus de soixante-dix patients atteints du H1N1 et qu'"aucun autre signe de mutation n'a été détecté".
L'organisation précise également que malgré cette mutation, le virus "reste sensible aux médicaments antiviraux, l'oseltamivir et le zanamivir" et que les études démontrent que les vaccins actuellement disponibles contre la grippe pandémique "confèrent une protection".
Outre en Norvège, des cas de mutation du virus ont également été détectés depuis avril au Brésil, en Chine, au Japon, au Mexique, en Ukraine et aux Etats-Unis, selon le communiqué de l'OMS.

SEPT MILLE VICTIMES DANS LE MONDE

Les autorités norvégiennes ajoutent n'avoir aucune raison de croire que cette mutation ait une quelconque implication sur les effets des vaccins contre la grippe ou des médicaments antiviraux fabriqués par des laboratoires comme Roche, GlaxoSlithKline, Novartis ou AstraZeneca.

Le H1N1, qui associe des virus porcin, aviaire et humain, a tué plus de sept mille personnes dans le monde. En Norvège, la mutation a été décelée dans les corps de deux patients tués par le virus — premières victimes de la pandémie dans ce pays— et d'une personne très grièvement malade.

Pour les autorités sanitaires, on ne sait pas clairement si le virus qui a muté a été transmis aux êtres humains. "Sur la base de nos connaissances actuelles, il ne semble pas que le virus qui a muté circule actuellement dans la population, mais plutôt que des changements spontanés se sont produits chez les trois patients", a précisé le directeur de l'institut norvégien, Geir Stene Larsen, dans un communiqué. Vingt-trois personnes sont mortes du virus H1N1 en Norvège, un chiffre relativement élevé compte tenu de la faible population du royaume.

Le commentaire politique de Christophe Barbier du 20 novembre

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Très présents au Royaume-Uni, les bookmakers débarquent en France

Mercredi 18 novembre à 21 heures, Alex est concentré devant ses écrans. Le match France-Irlande vient de débuter. Pendant toute sa durée, c'est lui qui va faire évoluer en temps réel les cotes des paris sportifs proposés par le site EurosportBet. Il doit aussi fixer les cotes d'un autre match qui se déroule en parallèle, Russie-Slovénie. Alex est "bookmaker".
Un nouveau métier en France où les paris à cote très prisés des Britanniques étaient jusqu'alors interdits car jugés risqués. L'ouverture des jeux d'argent en ligne à la concurrence prévue en 2010 change la donne. EurosportBet, filiale commune d'Eurosport et de Serendipity, un fonds d'investissement géré à parité par Bouygues et par Artemis, holding de la famille Pinault, est un des acteurs parti à l'assaut de ce marché. Contrairement à d'autres, il a fait le choix d'installer ses équipes - 70 personnes - en France. Et de recruter une quinzaine de bookmakers dirigés par Massimiliano Monte. Aux côtés de Britanniques, d'Italiens ou de Polonais aguerris, des Français sont en formation.

"Il faut aimer les statistiques et être passionné de sport", explique M. Monte. C'est un métier délicat, car le bookmaker joue contre les parieurs. Il peut perdre ou gagner de l'argent. Dans le local, près des Champs-Elysées, l'ambiance est studieuse. Sur les murs, des photos d'événements sportifs. Alex a les yeux fixés sur trois écrans. A droite, un téléviseur diffuse le match. A gauche, un écran d'ordinateur lui permet de fixer ses cotes. Enfin, en face de lui, il visualise les cotes des sites concurrents, ou de Betfair, une place de marchés d'échange de paris, qui sert de baromètre.

Avant le coup d'envoi du match France-Irlande, mercredi, les Bleus sont largement favoris. La cote de la France gagnante est de 1,44 quand celle de l'Irlande est de 8. En fait, plus la cote est faible, plus la probabilité que l'événement se produise est considérée comme élevée, et plus le gain potentiel pour le parieur sera faible.

Ecran rouge

Mais il ne s'agit pas uniquement de parier sur l'issue du match. EurosportBet propose près de 15 paris en temps réel sur la rencontre : score à la mi-temps, nombre de buts à la mi-temps, nombre de buts en seconde partie... Au départ, la cote est modifiée toutes les cinq minutes, avec de faibles variations. Mais au fil de la partie, la fréquence et l'amplitude augmentent. Dès qu'une action susceptible de bousculer le score se produit, un écran rouge apparaît. Le bookmaker suspend la cotation et les prises de paris. Puis vient le but irlandais. Les cotes des deux équipes se sont totalement inversées, l'Irlande est l'équipe favorite des parieurs.

A la 84e minute, la cote de la France atteint 29. A la fin du temps réglementaire, Alex cède sa place à un collègue italien. Il n'y a plus qu'un pari en ligne : qui va se qualifier ? Aucun site n'avait prévu de poser la question : la France se qualifiera-t-elle de la main ou du pied ?
Laurence Girard

Maires: Sarkozy reste ferme

Nicolas Sarkozy a affirmé vendredi devant un panel de 700 maires réunis à l'Elysée qu'il ne transigerait ni sur la réforme territoriale, ni sur la réforme de la taxe professionnelle et pas plus sur celle de la Poste. "Nous avons engagé une réforme majeure et ce n'est pas mon genre de ne pas faire face à mes responsabilités", a-t-il déclaré au sujet de la taxe professionnelle.

Pédagogue, mais ferme. Nicolas Sarkozy a réuni vendredi à l'Elysée un panel de maires pour s'expliquer sur des réformes qui les inquiètent à de nombreux titres. Contrairement à l'année dernière, le président n'a pu se rendre au congrès de l'Association des maires de France, laissant François Fillon essuyer les plâtres devant une assemblée remontée. Le chef de l'Etat, en déplacement dans la péninsule arabique en début de semaine, s'en est tout d'abord excusé devant les 700 élus locaux, avant de débuter son explication de texte. Arguant de la nécessaire modernisation du pays et de la perte de compétitivité du secteur industriel en France, Nicolas Sarkozy a laissé peu de place au débat: il ira "jusqu'au bout" de la réforme de la taxe professionnelle, malgré les craintes des édiles de voir disparaitre une manne financière et malgré le fait qu'il s'agisse d'une réforme difficile. Les "réformes faciles", quant à elles, ont déjà été toutes faites par les gouvernements précédents, a-t-il ajouté.

Et puisqu'il ne veut pas "rouler les maires dans la farine", lui qui, a-t-il déclaré, a longtemps administré une ville, Nicolas Sarkozy a expliqué que le nouvel impôt sera "bien meilleur" car il sera prélevé sur la valeur ajoutée. "Nous avons décidé de supprimer la taxe professionnelle pour alléger le poids de la fiscalité sur les investissements des entreprises", a-t-il jugé. "C'est un choix sur lequel nous ne reviendrons pas. C'est le choix de la compétitivité" et ce "n'est pas mon genre de ne pas faire face à mes responsabilités" a précisé le chef de l'Etat. Il a souligné qu'il s'agissait de "créer de l'emploi" et que ce "processus de modernisation" était indispensable pour donner de l'emploi à "vos enfants". Pour rassurer ceux qui seraient encore inquiets, le président a rappelé que le gouvernement a pris "des engagements, qui sont des engagements de compensation intégrale" de la perte financière pour les communes, tout en parlant d'une "clause de revoyure" pour vérifier que tout fonctionne comme il faut.
La Poste va mourir si on ne la réforme pas

Et la réforme territoriale? "Le seul niveau pertinent pour avoir la clause de compétence générale, c'est la commune", a assuré le chef de l'Etat, recueillant ainsi les applaudissements de l'audience. C'est la région et le département qui doivent être réformés, pas les villes et villages, a-t-il poursuivi. Chaque bloc aura ses compétences propres et la rivalité entre les échelons sera supprimée. Il a également évoqué une modification des cantons, qui fixera à quinze par départements le nombre de conseillers territoriaux. Concernant un autre sujet d'inquiétude des élus locaux, la réforme du statut de la Poste, le président a expliqué que l'entreprise publique allait "mourir si on la laisse organisée autour du courrier", alors qu'il y en a de moins en moins (les mails et les textos le remplacent, a-t-il jugé). Le président comprend la crainte des maires de petites villes et villages, mais on "ne peut pas épuiser le pays avec des services publics où personne ne vient."

Le chef de l'Etat a par ailleurs annoncé un projet de conférence nationale sur les déficits de la France qui réunirait l'Etat, les collectivités locales et les acteurs de la Sécurité sociale: "Nous avons l'intention avec le Premier ministre d'organiser une conférence nationale pour parler du déficit de la France", a-t-il dit. "Il faudra bien que les responsables de la Sécurité sociale, des collectivités territoriales et de l'Etat parlent ensemble" pour s'attaquer au problème. Encore une réforme difficile à laquelle s'atteler.

Fin de cavale pour Treiber

Jean-Pierre Treiber a été arrêté par les forces de l'ordre, a annoncé vendredi Brice Hortefeux. Sa cavale s'est interrompue à Melun, en Seine-et-Marne, où il a été appréhendé avec deux autres personnes vers 16h25. Il s'était évadé le 8 septembre dernier de la prison d'Auxerre.

Point final. La cavale de l'homme le plus recherché de France est terminée. Jean-Pierre Treiber, qui s'était évadé le 8 septembre de la prison d'Auxerre, a été arrêté vendredi après-midi, a annoncé le ministre de l'Intérieur Brice Hortefeux. Le fugitif a été appréhendé dans un appartement de Melun, en Seine-et-Marne, où il vivait reclus. Outre Jean-Pierre Treiber, quatre personnes ont été placées en garde à vue.

Cette opération réussie a été menée par les hommes de la BNRF (Brigade nationale de recherche des fugitifs) et par une équipe du Raid. Depuis quelques temps déjà, les policiers avaient pris en filature un ami de Treiber. Placée sous sa voiture, une balise leur a permis de constater que l'homme se rendait régulièrement dans le logement en question, en principe inhabité, ce qui a éveillé leurs soupçons. Mais vendredi, l'homme se serait aperçu de la filature. Les policiers auraient alors décidé de l' interpeller, avant de perquisitionner l'appartement, et d'y découvrir Jean-Pierre Treiber. Le meurtrier présumé de Géraldine Giraud et de son amie Katia Lherbier, qui défiait depuis trois mois les forces de l'ordre, se serait alors s'est rendu sans résistance.
"Un signal fort" pour Hortefeux

De quoi satisfaire Brice Hortefeux, qui s'est félicité sur I-télé de cette arrestation, "un signal fort" (...) qui montre que la France est un pays où on est rapidement interpellé quand on s'évade de prison, un pays où les forces de police sont actives et motivées". Après la reddition de Tony Musulin, c'est donc un "deuxième succès majeur à mettre au crédit de la police nationale", estime le ministre de l'intérieur dans un communiqué, congratulant au passage "très chaleureusement les différents services de la police nationale qui ont permis cette arrestation".

L'acteur Roland Giraud, le père de Géraldine Giraud, a également exprimé son soulagement: "Je suis content que la police ait fait son travail", a-t-il déclaré à la chaîne de télé.

Jean-Pierre Treiber doit être déféré devant le parquet dans la soirée, ont annoncé les services du procureur.

Quelques événements du 20 NOVEMBRE

20 novembre 1626
Mort de Mansfeld, un des plus illustres généraux de la guerre de trente ans. Il servit d'abord l'Autriche, puis il passa du côté des protestants. Il fut vaincu par Walstein.

20 novembre 1741
Mort du cardinal de Polignac, orateur, poète et physicien, connu par son poème latin de l'Anti-Lucrèce. Il remplaça Bossuet à l'Académie française.

20 novembre 1759
Défaite de la flotte française dans la baie de Quiberon. Sous le commandement de l'amiral Conflans, celle-ci est surprise par la flotte de l'amiral Hawke. Cette bataille s'inscrit dans le conflit dénommé la Guerre de Sept ans (1756-1763), qui eut lieu sous le règne de Louis XV, et qui opposa la France, la Russie et l'Autriche d'une part, à l'Angleterre et la Prusse d'autre part. Cette guerre aura pour issue la signature du Traité de Paris, scellant la suprématie de la Prusse en Europe et donnant à l'Angleterre le Canada, possession française.

20 novembre 1815
Signature du second Traité de Paris. La France se voit contrainte de payer une indemnité de guerre de 700 millions de francs aux coalisés (Prusse, Russie, Autriche), et de s'acquitter des frais d'entretien d'une armée occupant son territoire. Par ailleurs, le Traité impose le rétablissement des frontières françaises telles qu'elles étaient en 1790, et la restitution des oeuvres d'art prises par Napoléon.

20 novembre 1901
Signature d'un traité prévoyant l'achèvement de la construction du canal de Panama par les Etats-Unis.

La main du diable

Présidence du Conseil européen: pourquoi avoir choisi un illustre inconnu?

UNION EUROPEENNE - La nomination de Herman Von Rompuy a été accueillie avec déception...
Le premier ministre belge Herman Rompuy a été désigné jeudi soir par le conseil européen. Revue de détail des questions qui se posent après ce choix d'un quasi-inconnu à la tête du Conseil européen.


Comment la presse et les politiques ont-ils réagi?
Mal. Selon Daniel Cohn-Bendit, l'Union européenne «touche le fond» avec la nomination du Premier ministre Belge. Michel Rocard a estimé que son arrivée était «une mauvaise décision». Tout ça pour ça, regrette l'ancien premier secrétaire du PS François Hollande dans un billet sur son blog. Même Valéry Giscard d'Estaing évoque une nomination symptôme d'une «ambition limitée». La presse européenne n'est guère plus tendre. Pour le quotidien espagnol de El Pais, «la nouvelle Europe concrétisée par le Traité de Lisbonne sera commandée par deux figures ternes et de bas profil». Le Financial Times qualifie l'arrivée de Van Rompuy et Ashton à la tête de l'Union européenne comme un «objet de consternation».

Quels seront les pouvoirs du président du conseil européen?

Que reproche-t-on à Herman Van Rompuy?
D'être un inconnu. C'est tout le problème: Premier ministre de la Belgique depuis à peine un an, Herman Van Rompuy cultive un profil discret, voire austère. Peu connu dans son pays, il est arrivé au pouvoir en Belgique à la suite de la chute du gouvernement d'Yves Leterme. Un profil de «petit nouveau» selon l'expression de Michel Rocard, qui ne colle pas forcément avec l'idée d'un «président de l'Union européenne» - en réalité président du conseil des chefs d'Etat et de gouvernement -, qui parlerait d'égal à égal avec les grands de ce monde.

Mais alors pourquoi les 27 l'ont choisi?
Un peu pour la raison précédente. En fait, les chefs d'Etat et de gouvernement réunis mercredi n'ont pas voulu d'un président du Conseil européen qui pourrait leur faire de l'ombre. Et pour cause: ce sont eux qui le désignent, et lui n'est pas élu. De plus, sa notoriété relativement faible et le fait qu'il n'ait pas été candidat ont favorisé la naissance d'un compromis sur son nom, avancé notamment par la France et l'Allemagne. Les réticences des Britanniques ont été levées à partir du moment où le poste de Haut représentant aux affaires étrangères a été proposé à une de leur compatriotes, la commissaire européenne Catherine Ashton. Bref, la personnalité d'Herman Van Rompuy a favorisé l'émergence d'un consensus à minima. C'est ce qui a motivé entre autres le rejet de la candidature de Tony Blair, qui avait un profil avec plus de pionts de clivage: la guerre en Irak; la décision de la Grande-Bretagne de ne pas faire partie de l'espace Schenghen, et de ne pas être passée à l'euro, entre autres.

Cette nomination est-elle une surprise?
Pas vraiment au vu de la définition du poste. Le président du Conseil européen cohabite avec trois autres institutions européennes. D'abord, la Commission européenne, présidée par José Manuel Barroso. Ensuite le Parlement européen. Et enfin le Conseil de l'Union européenne, où les ministres sont réunis par domaines de compétences. Toutes les trois procèdent plus ou moins d'une élection. Le président du Conseil européen, lui, n'est pas élu, il n'a aucune autorité sur les autres institutions. Sans compter que le concept de présidence tournante tous les six mois continue en ce qui concerne le Conseil de l'Union européenne, qui réunit les misnistres, à l'exception des ministres affaires étrangère, dont le conseil est présidé par le Haut représentant.

Alors pourquoi tout le monde s'énerve?
A la fois à cause d'un malentendu et d'un choix politique. Le terme «président de l'Union européenne» était un abus de langage, puisqu'il s'agit de la présidence du Conseil européen. De même que la volonté que grâce à lui l'Europe puisse parler d'une seule voix, puisque plusieurs institutions cohabitent au sein de l'UE. Tout dépend toutefois de la personne qui incarne la fonction.

Pourquoi, à part Tony Blair, les candidats étaient tous des inconnus?
Parce qu'il faut abandonner ses mandats nationaux pour exercer la fonction. Contrairement à la présidence tournante de l'Union européenne, traditionnellement assumée par le chef de l'Etat du pays concerné, le poste de président du Conseil européen ne peut exercer de mandat dans son pays. Ce qui dissuade de postuler un politique au sommet de sa popularité, ou bien se voyant encore à court terme un avenir dans son pays.
E.J.

Procureurs et juges européens réclament l'indépendance du parquet

L'Europe met la pression sur la réforme de la procédure pénale française. Les conseils des juges et procureurs des 47 pays du Conseil de l'Europe rendent public, vendredi 20 novembre, à Ljubljana en Slovénie, un avis commun insistant sur l'indépendance des procureurs : "Les procureurs doivent être indépendants et autonomes dans leurs prises de décision et doivent exercer leurs fonctions de manière équitable, objective et impartiale."
Cette déclaration, intitulée "Juges et procureurs dans une société démocratique", intervient en plein débat français sur les modalités de la réforme de la procédure pénale, qui sera dévoilée début 2010.

Le projet de la chancellerie prévoit de supprimer le juge d'instruction et de confier l'ensemble des enquêtes au parquet sans modifier son statut. Actuellement, les procureurs sont soumis hiérarchiquement au ministère de la justice, qui décide de leur nomination et de leur révocation.

Les juges et procureurs européens précisent les modalités de cette indépendance. "Le statut des procureurs doit être garanti par la loi, au plus haut niveau, à l'instar de celui des juges. (...) Ils ne doivent pas être soumis dans l'exercice de leurs fonctions à des influences ou à des pressions de toute origine extérieure au ministère public."

"JURISPRUDENCE CONSTANTE"

Le texte insiste sur les garanties statutaires à accorder aux procureurs. "Leur recrutement, leur carrière, leur sécurité de fonction, y compris le déplacement de fonction qui ne peut être effectué que conformément à la loi ou soumis à leur consentement, ainsi que leur rémunération doivent être protégés par la loi", expliquent les magistrats européens. Le gouvernement français n'a pas hésité à déplacer d'office des procureurs généraux, contre leur volonté.

Juges et procureurs se réfèrent à "la jurisprudence constante" de la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH), qui affirme "l'exigence d'indépendance vis-à-vis de l'exécutif et des parties pour tout magistrat exerçant des fonctions judiciaires".

Cette déclaration commune de ces deux conseils consultatifs a été demandée par le comité des ministres du Conseil de l'Europe, bien avant le débat sur la réforme de la procédure pénale française. Elle s'inscrit dans une volonté de définir les grands principes de fonctionnement dans l'ensemble du Conseil de l'Europe, où se côtoient des régimes judiciaires très différents, du Royaume-Uni à la Russie.

Certains procureurs sont indépendants, comme en Italie, d'autres sont assimilés à des fonctionnaires, comme en Allemagne. "C'est un signal en faveur de l'unité judiciaire et d'une judiciarisation de la fonction de procureur", explique le Français Olivier de Baynast, président de la Conférence des procureurs européens.

Il s'agit d'un avis consultatif qui s'ajoute à une résolution du 30 septembre de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe qui indique que "les procureurs doivent pouvoir exercer leurs fonctions indépendamment de toute ingérence politique". Dans cette résolution, l'Assemblée invitait la France à "revoir le projet de suppression du juge d'instruction".

La France attend la décision en appel de la CEDH, qui a jugé en juillet 2008 dans l'arrêt Medvedyev que le procureur français n'était pas une "autorité judiciaire", en raison de sa dépendance au pouvoir exécutif. La CEDH devrait rendre sa décision début 2010.
Alain Salles

Point de vue : La finance islamique menace la laïcité française

La charia (loi islamique) a tenté de faire son entrée dans la législation française et dans la finance de la place de Paris, mettant à bas le principe de laïcité. Il s'en est fallu de peu que ce ne fut fait le 14 octobre, si le Conseil constitutionnel n'en avait pas écarté le danger, provisoirement il est vrai, en attendant une nouvelle offensive.
Nous demandons instamment au Gouvernement de ne pas poursuivre ses tentatives de porter atteinte à la laïcité en voulant modifier la législation française et la réglementation financière afin de les rendre compatibles avec la loi islamique. En effet, pour tout républicain, la France se doit de ne favoriser aucune religion, et de ne se plier aux impératifs d'aucune d'entre elles.

Rappelons que tout a commencé en février 2009, dans le cadre feutré d'une réunion de spécialistes de la finance, lorsque la ministre Christine Lagarde annonçait qu'elle donnait des instructions fiscales pour faciliter des investissements venus des Emirats. Mais ces instructions se sont avérées insuffisantes si le Code civil français n'était pas changé afin de le mettre en conformité avec la charia, permettant d'émettre des obligations islamiques (sukuks).

En mai, le sénateur Philippe Marini (UMP) glissait subrepticement un amendement dans une proposition de loi de soutien aux PME, qui fut votée sans que nul n'en relève l'énormité. Elle vise à transformer le régime légal de la fiducie (transfert temporaire de propriété).

L'affaire était relancée dans la moiteur de juillet lorsque la ministre de l'économie confirmait, au cours d'une conférence sur la finance islamique, que la France allait "développer sur le plan réglementaire et fiscal tout ce qui est nécessaire pour rendre les activités (de finance islamique) aussi bienvenues ici à Paris qu'à Londres et sur d'autres places". Il s'agit de la Suisse, du Luxembourg, de l'Autriche, de l'Irlande et de l'Allemagne, pays qui ignorent la laïcité. Et le président de l'association Paris Europlace, Gérard Mestrallet, annonçait pour sa part que "la loi française offre déjà la meilleure flexibilité et la capacité d'adaptation pour accueillir des opérations de finance islamique. Néanmoins, de nouvelles mesures sont actuellement en préparation, avec l'installation d'un nouveau cadre pour les instruments de gestion d'actifs compatible avec la charia par l'Autorité des marchés financiers". De son coté, l'agence de notation financière Moody's indiquait dans son rapport que "la finance islamique en France offre un fort potentiel, mais des obstacles demeurent".

L'affaire éclate au grand jour, le 17 septembre dernier à l'Assemblée nationale au cours de l‘examen du projet de loi sur les PME. En commission, la députée Chantal Brunel (UMP) avait expliqué – à propos de l'article 6 sexies B modifiant le code civil afin de "permettre l'émission sur la place de Paris de produits compatibles avec les principes éthiques musulmans" – que "cette disposition vise à introduire les principes de la charia dans le droit de la fiducie en le rendant compatible". La rapporteure ajoutait qu'il y a "des déterminants culturels dont il faut tenir compte" pour "corriger" notre système bancaire. Pour le député (PS) Henri Emmanuelli, ces propos heurtent profondément la devise républicaine et la loi de 1905 de séparation de l'Eglise et de l'Etat, ajoutant : "Nous pensons au contraire qu'il ne faut introduire, ni les principes de la charia, ni l'éthique du Coran, ni même le droit canon, la Torah ou le Talmud, qu'il soit de Babylone ou de Jérusalem."

CONTRÔLE D'UNE AUTORITÉ ISLAMIQUE

Soulignons que le dernier avatar a pour cadre le Conseil constitutionnel saisi par des députés socialistes, qui a censuré l'article 16 portant sur la finance islamique, non pas sur le fond, mais "en raison de la procédure suivie au Parlement". Dans l'entourage de Christine Lagarde on prévoyait déjà : "Nous représenterons un amendement dans un autre projet de loi sur la finance." En somme, un nouveau cavalier législatif est déjà prêt.

Il n'y a pas que Bercy qui est prêt à écorner la laïcité. Deux universités françaises, au moins, ont créé un master dédié à la finance islamique : Dauphine avec une trentaine d'étudiants, et l'Ecole de management de Strasbourg. Par ailleurs, une banque française, le Crédit agricole, a annoncé, fin septembre, le lancement de sa première SICAV conforme à la charia, de droit Luxembourgeois et enregistrée en France.

La micro-finance islamique a déjà investi Paris en y tenant, le 6 octobre, son premier sommet, organisé par Nur Advisors, l'un des acteurs mondiaux dans le domaine de la finance islamique. Son directeur, Kavilash Chawla, ne cache pas sa cible et son ambition en déclarant : "En France, les jeunes musulmans sont de plus en plus éduqués. Beaucoup sont incapables d'obtenir un prêt dans une banque traditionnelle. D'autres ne le veulent pas mais ils peuvent être intéressés pour créer une entreprise ou s'impliquer dans des activités." Encore faut-il pour cela que l'environnement politique et réglementaire soit favorable à ce système, ajoute-t-il.

Plusieurs établissements bancaires islamiques ont entrepris des démarches auprès de la Banque de France afin d'être accréditées en France. Si le gouverneur de celle-ci, Christian Noyer, précise bien que les régulateurs seront particulièrement attentifs à leur gouvernance, leur gestion de la liquidité, l'accès de ces banques aux banques centrales européennes, il ne dit rien de l'obligation qu'ont ces banques islamiques de soumettre également et parallèlement toutes leurs opérations, à une autorité religieuse islamique, installée en France ou à l'étranger, tant pour le contrôle de leurs opérations en conformité avec la charia, que pour les éventuels contentieux avec leurs clients .

Rappelons que la finance islamique est fondée sur le fait que le prêt à intérêt est interdit selon le verset 275 de la deuxième sourate : "Allah a rendu licite le commerce, et illicite l'intérêt". Tout investissement doit être attaché à un actif réel. Sont exclus les investissements dans les secteurs de l'armement, de l'alcool, des jeux de hasard, de la pornographie et de l'industrie porcine par exemple. Afin de respecter ces préceptes, les banques islamiques et les sections islamiques de banques conventionnelles ont dû inventer de multiples astuces juridico-financières pour complaire à leur autorité religieuse de tutelle.

Enfin, selon les meilleurs spécialistes, la finance islamique ne pèse actuellement que 700 milliards de dollars dans le monde, ce qui "reste une goutte d'eau dans la finance mondiale", reconnaît un spécialiste, sachant que 60 % de ces fonds se situent dans le golfe Persique et 20 % en Asie du Sud. Pour la France, l'enjeu ne vaut pas le risque pris envers le fondement laïque de sa République car, si l'on en croit le gouverneur de la Banque de France, les risques portés par ce système financier sont nombreux : par exemple, sur les liquidités, les risques opérationnels et légaux, amplifiés par "le manque de standardisation des produits financiers, et le manque d'harmonisation des normes islamiques, avec par exemple des différences dans l'interprétation de la charia des normes comptables". On voit donc que l'argument de l'intérêt économique et financier de la France ne tient pas plus.

Nous appelons tous les républicains attachés à la laïcité à faire preuve de la plus grande vigilance.

Signataires de l'Observatoire international de la laïcité contre les dérives communautaires : Jean-Michel Quillardet, Fabien Taïeb, Patrick Kessel, Alain Vivien, Catherine Kintzler, Didier Doucet, Gérard Fellous, Pascal E. Lamy.

Les Simpsons croquent Sarkozy et son épouse

Cigarette à la main, fort accent français et légère nymphomanie : voici Carla Bruni telle qu'elle apparaît dans le dernier épisode des Simpsons, The Devil Wears Nada (parodie du titre Le Diable s'habille en Prada), diffusé le 15 novembre aux Etats-Unis.

En visite à Paris, Homer Simpson et son ami Carl rencontrent la première dame, qui souhaite déjeuner avec ce dernier puis lui saute au cou en s'exclamant : "Je veux faire l'amour ! Maintenant !" Le président Nicolas Sarkozy apparaît également pendant quelques secondes, répondant au téléphone à l'Elysée, un morceau de camembert et une petite cuillère devant lui.

Trichet craint une addiction des banques aux liquidités

Les banques courent le risque de développer une addiction à l'offre abondante et peu onéreuse en liquidités offerte par les banques centrales, prévient Jean-Claude Trichet.
Le président de la Banque centrale européenne (BCE) a indiqué que cette situation exceptionnelle prendrait fin une fois que la conjoncture se serait normalisée.
Il a en outre souligné que les contribuables n'accepteraient pas que le secteur financier revienne à ses anciennes pratiques en matière de prises de risques ou de rémunérations après avoir bénéficié d'aides publiques généreuses.
"Les traitements de choc et les médicaments puissants sont parfois nécessaires. Mais, si leur utilisation est prolongée, ils peuvent entraîner une dépendance voir une addiction", a-t-il déclaré devant le Congrès bancaire européen.
"Au final, la prescription d'anti-douleurs doit être stoppée pour que les patients se rétablissent".
Jean-Claude Trichet n'a pas donné de précisions sur la façon dont la BCE entendait retirer ses mesures de soutien à l'économie au lendemain de la réunion du Conseil des gouverneurs.
"Comme je l'ai dit au nom du conseil des gouverneurs, à l'avenir, toutes nos mesures en matière de liquidités ne seront plus nécessaires avec la même ampleur que par le passé", a-t-il expliqué, réaffirmant plusieurs passages clefs du dernier communiqué de politique monétaire de la BCE.
"Par conséquent, nous ferons en sorte que ces mesures exceptionnelles de liquidités soient retirées de manière graduelle et au moment opportun et que les liquidités fournies soient absorbées afin de répondre à toute menace sur la stabilité des prix sur le moyen et long terme", a-t-il ajouté.
Le président de la BCE a par ailleurs souligné qu'il était encore trop tôt pour proclamer la fin de la crise.
Krista Hughes, version française Gwénaelle Barzic

2 doigts et une dent de Galilée trouvés

Deux doigts et une dent de Galilée, qu'on croyait perdus depuis plus de 100 ans, ont été retrouvés grâce à un collectionneur et seront montrés au public à partir du printemps 2010, a annoncé le directeur de l'Institut de l'histoire de la science de Florence. "C'est une découverte très surprenante", a déclaré Paolo Galluzzi, directeur de l'Institut de l'histoire de la science à Florence.

"Un collectionneur, qui souhaite rester anonyme, nous a appelé il y a deux jours, nous disant qu'il pensait avoir acquis sans le savoir deux doigts et une dent de Galilée au cours d'une vente aux enchères récente. Nous les avons examinés immédiatement et il avait raison", a-t-il ajouté. "La dernière fois qu'un témoin a vu ces doigts et cette dent, remonte à 1905. On les croyait perdus pour toujours", a dit M. Galluzzi, en précisant que la découverte serait exposée à Florence à partir du printemps 2010.

Les reliques trouvées, de même qu'un autre doigt et une côte, avaient été prélevées sur la dépouille du physicien et astronome -- persécuté de son vivant par l'Inquisition -- au moment de son transfert dans une tombe monumentale dans la Basilique Santa Croce à Florence en 1737.

Un duo d'inconnus nommé à la tête de l'Europe

Deux inconnus à la tête de l'Europe. Après une dizaine d'années de réflexion pour rendre l'Union européenne (UE) plus efficace et plus influente dans le monde, après être laborieusement venu à bout de la ratification du traité de Lisbonne qui dote l'Union élargie de nouvelles institutions, les vingt-sept chefs d'Etat et de gouvernement, réunis jeudi 19 novembre à Bruxelles, ont choisi deux leaders sortis de l'ombre.
Au poste de président du Conseil européen, le peu visible et néanmoins estimé premier ministre belge, Herman Van Rompuy, 62 ans ; à celui de haut représentant pour les affaires étrangères, la commissaire britannique Catherine Ashton, 53 ans, jamais élue, jamais ministre, peu expérimentée en matière diplomatique. Britannique, femme et de centre gauche, elle rassemblait trois critères nécessaires au délicat équilibre requis entre les postes de responsabilité européens.

On avait fait miroiter un président flamboyant. Felipe Gonzales, brillant président du gouvernement espagnol pendant douze ans et proeuropéen convaincu. Le contesté Tony Blair, l'inventeur du New Labour, trois fois élu à la tête du Royaume-Uni, déconsidéré par sa croisade en Irak auprès de George Bush. Le plus discret Jean-Claude Juncker, visage de l'Europe depuis toujours.

On avait suggéré que, faute d'opter pour un président du Conseil au charisme fort, le haut représentant y subviendrait. On avait laissé filtrer les noms du Britannique David Miliband, de l'Allemand Joschka Fischer, du Français Hubert Védrine. On semble en revenir à cette Europe sans visage dont le traité de Lisbonne, prétendument, ne voulait plus.

"J'ai toute confiance qu'ils ne diront pas de bêtises", a voulu rassurer la chancelière allemande Angela Merkel, à l'issue du dîner des dirigeants, dans le bâtiment du Conseil européen.

Défendre leur choix, jeudi soir, n'était pas pour les Vingt-Sept la tâche la moins délicate. Avec ces personnalités inconnues pour donner un visage à l'Europe, la déception dans les milieux proeuropéens est manifeste. Les eurosceptiques se moquent.

Le premier ministre suédois Fredrik Reinfeldt, dont le pays assure actuellement la présidence tournante de l'UE, a salué un choix "unanime", fait à l'issue d'une sélection "minutieuse". "Le visage de l'Europe, c'est le visage de l'unité de l'Europe", a renchéri Nicolas Sarkozy. Le chef de l'Etat s'est réjoui que les nominations aient été bouclées en deux heures sans psychodrame. Il a défendu le caractère trempé de M. Van Rompuy.

"Pourquoi juger avant de connaître ?, a demandé M. Sarkozy. Si le reproche qu'on lui fait, c'est de ne pas être déterminé et d'être trop souple, vous risquez une sacrée surprise !", a mis en garde le chef de l'Etat. M. Van Rompuy "est l'une des plus fortes personnalités autour de la table du Conseil", a-t-il assuré.

M. Sarkozy a aussi justifié le choix de Catherine Ashton. Pour autant, il a été bien en peine de vanter son expérience ou ses convictions. L'Elysée la connaissait à peine jeudi matin et les services concernés ont dû vérifier qu'elle s'efforçait d'améliorer son français. Alors il invoque des arguments politiques : elle est une femme, elle est travailliste, elle est britannique : "Nous avons intérêt à envoyer le signal à nos amis anglais qu'ils sont en Europe, qu'ils comptent en Europe, que nous avons besoin d'eux", argumente M. Sarkozy, alors que s'annonce au Royaume-Uni la victoire des conservateurs eurosceptiques, en 2010.

Catherine Ashton, informée de sa nomination en fin d'après-midi, a improvisé sa déclaration. "Le fait de ne pas avoir préparé de discours est à la mesure de ma surprise", a-t-elle concédé.

Pressenti depuis deux semaines, M. Van Rompuy a, lui, soigné son entrée en fonction en lisant une longue déclaration d'intentions et a affirmé "attendre avec impatience le premier coup de fil de Barack Obama". Au lieu de cela, le chrétien-démocrate belge n'a eu droit qu'à un communiqué de Washington. Trois heures après son élection, la Maison Blanche a fait savoir qu'elle aurait à coeur de travailler avec lui, le président du Conseil, avec Catherine Ashton, la nouvelle responsable de la diplomatie européenne, mais aussi avec José-Manuel Barroso, président de la Commission.

En un communiqué, tout est dit : l'Europe, à qui l'ancien secrétaire d'Etat américain Henry Kissinger reprochait de ne pas avoir de numéro de téléphone en a désormais trois. Et les Américains sont toujours aussi perdus face à cette Union si complexe.

Le tandem Van Rompuy-Ashton doit désormais apprendre à diriger ensemble l'Europe. La répartition des compétences entre ces deux personnalités et le président de la Commission reste particulièrement enchevêtrée.

La dispute a commencé dès jeudi : invoquant sa "responsabilité spéciale", M. Van Rompuy annonce qu'il participera aux grands sommets internationaux, comme le G20, qui engagent les Vingt-Sept. A son côté, M. Barroso fronce l'oeil, concède que le nouvel élu incarnera la diplomatie européenne. "Pour tout le reste, c'est la Commission qui dispose d'une compétence extérieure", prévient-il.

Pour aboutir à ces nominations, les tractations ont été menées à huis clos en tenant compte d'un subtil jeu politique de chaises musicales, afin de contenter tout le monde. Le premier ministre britannique, Gordon Brown, a accepté d'abandonner la candidature de son prédécesseur Tony Blair à la tête de l'UE. En contrepartie, on a offert à son pays le poste de haut représentant et M. Brown a décidé de proposer Mme Ashton.

La solution plaisait. M. Barroso souhaitait une femme à la vice-présidence de la Commission. Le leader du groupe des socialistes européens, l'eurodéputé Martin Schulz, exigeait de longue date qu'un socialiste pilote la diplomatie européenne, après la désignation du conservateur Barroso à la tête de la Commission. "Barroso peut être content, remarque un ancien ministre français, il devient le seul Européen connu. Le grand vainqueur du scrutin, c'est lui !"
Marion Van Renterghem et, à Bruxelles, Arnaud Leparmentier et Philippe Ricard

La baronne Ashton à la tête de la diplomatie européenne

La Britannique, désignée Haut représentant de l'UE aux Affaires étrangères, a répondu jeudi à ses détracteurs.

En Grande-Bretagne, la baronne Catherine Ashton est presque inconnue du grand public quand elle est envoyée à Bruxelles pour devenir commissaire européen au Commerce, succédant à Peter Mandelson, rappelé au gouvernement l'année dernière par Gordon Brown.

À l'inverse de la majorité des politiciens en Grande-Bretagne, Catherine Ashton n'a pas été élue à la Chambre des communes avant d'obtenir un poste de responsabilité au sein de son parti. Issue de la société civile, elle a été anoblie en 1999 à la demande de Tony Blair pour pouvoir siéger à la Chambre des lords. En 2001, elle devient sous-secrétaire d'État au ministère de l'Éducation. En mai 2007, la baronne Ashton est nommée sous-secrétaire d'État au ministère de la Justice, un poste qu'elle ne gardera pas longtemps, car en devenant premier ministre, Gordon Brown la nomme présidente de la Chambre des lords, en charge des Relations du gouvernement avec cette assemblée. Le poste est relativement important, et elle intègre le cabinet à 51 ans, avec les ministres de premier plan. En octobre 2008, son départ à Bruxelles est une surprise, tout comme le retour en grâce de Peter Mandelson à Londres.

A ses détracteurs évoquant son manque d'expérience diplomatique, Catherine Ashton a répondu jeudi : «J'ai voyagé à travers l'Europe en tant que ministre de la justice» britannique et «j'ai toujours été une négociatrice». «Jugez moi sur ce que je ferai», a-t-elle lancé.

Quelle est cette "chose" qui grandit en moi ?

Donner naissance alors qu'on ne se savait pas enceinte, une situation qui peut paraître incongrue et rare mais qui arrive pourtant dans le cas d'une naissance sur 500 en France. Toutes les 6 heures donc, un enfant est mis au monde alors que sa mère ignorait complètement ou partiellement son existence. On appelle cette pathologie : le déni de grossesse
Les histoires de ces femmes qui n'avaient pas conscience d'attendre un enfant (AFP) étonnent toujours. Le déni de grossesse, même au sein du corps médical, reste d'ailleurs un sujet tabou. " Pour la société, c'est tellement inconcevable que cela en devient inaudible. Avec le déni, ce sont toutes les idées reçues sur la maternité et le fameux instinct maternel qui volent en éclats", souligne la journaliste Gaëlle Guernalec-Levy, auteure, en 2007, d'une enquête sur le sujet (Je ne suis pas enceinte, Stock). Or, cette pathologie honteuse n'est pas l'apanage des jeunes filles ou des femmes mentalement retardées. Les dénis partiels (prise de conscience tardive de la grossesse) ou totaux touchent toutes les catégories sociales, tous les âges et même des femmes qui ont déjà eu un ou plusieurs enfants. Les raisons de ce déni sont multiples mais pourraient dans une grande majorité se résumer par une mauvaise acceptation de la féminité et des changements corporels liés à une grossesse.

Un passager invisible
L'esprit façonnant le corps, aucune caractéristique physique de la grossesse n'est visible. L'enfant du déni sait se faire oublier et se niche généralement vers le haut le long de la colonne vertébrale ou dans les régions abdominales. La future mère ne prend que peu de poids, n'a pas le ventre rebondi, pas de nausée ou de vomissements et peut même avoir ses règles. Le camouflage est si parfait que bien souvent l'entourage proche est lui aussi dupé. Et dans le cas d'un déni total, l'accouchement se révèle être un véritable moment de stupeur, qui peut se révéler dangereux si la mère se retrouve seule et isolée. La femme sidérée ne se rend pas compte de ce qui lui arrive. Une "chose", "de la chair" sort d'elle mais elle ne sait pas quoi en faire. Il n'est donc pas rare que le bébé meure par défaut de soins (10% des cas de dénis de grossesse).

En quête d'une reconnaissance juridique
Ce sont ces histoires de néonaticide ultra médiatisées qui mettent le déni de grossesse en lumière. L'affaire du triple infanticide de Véronique Courjault avait marqué les esprits. Des spécialistes et des associations comme l'Association française pour la reconnaissance du déni de grossesse (AFRDG) militent pour que cette pathologie soit reconnue au niveau juridique. Ce type d'infanticide n'est en effet pas la conséquence d'un geste meurtrier de la mère mais bien d'un incident dû au choc émotionnel provoqué par une naissance-surprise. Or aujourd'hui ces mères du déni sont poursuivies pour "homicide volontaire sur mineur de moins de 15 ans", peine passible de la perpétuité. Les condamnations dans ces affaires sont cependant pour la plupart d'une dizaine d'années d'emprisonnement. Véronique Courjault avait écopé de 8 ans de prison. "Tant que le déni de grossesse ne sera pas reconnu comme une vraie pathologie, on enverra encore des femmes en prison sans raison", estime Gaëlle Guernalec Lévy.

Tous les dénis ne font heureusement pas la Une des rubriques judiciaires. La situation de la mère et de l'enfant n'en est pas pour autant moins tragique car une fois le choc de la naissance passé, encore faut-il pour la mère qui n'attendait, voire ne désirait, pas cet enfant, l'accepter comme sien.
Damien Bouhours

La Britannique Catherine Ashton va diriger la diplomatie européenne

La Britannique Catherine Ashton, nommée jeudi Haut représentant de l'UE aux Affaires étrangères malgré son peu d'expérience en diplomatie, a mis en avant son travail de "négociatrice" internationale et demandé d'être jugée sur "ses actes" futurs.
"Je me sens honorée et privilégiée", a réagi l'actuelle commissaire européenne au Commerce, en commentant sa nomination devant la presse.

"Je n'ai pas préparé de discours écrit", a dit la baronne Ashton of Upholland, 53 ans, en avouant "ne pas savoir quoi dire".
Le Premier ministre belge Herman Van Rompuy, désigné jeudi premier président de l'Union européenne par les dirigeants de l'UE, venait de faire une longue profession de foi. Mais sa nomination était plus largement attendue que celle de la Britannique.
"J'ai été la première femme britannique commissaire européenne, la première femme commissaire au Commerce. Je suis fière d'être la première femme Haut représentant de l'UE aux Affaires étrangères", a-t-elle déclaré.
A ses détracteurs évoquant son manque d'expérience diplomatique, elle rétorque: "j'ai voyagé à travers l'Europe en tant que ministre de la justice" britannique et "j'ai toujours été une négociatrice".
Sous sa houlette, l'Union européenne a notamment conclu avec la Corée du Sud le plus important accord commercial jamais négocié avec un pays, tandis qu'un accord est en passe d'être trouvé sur l'épineux dossier des importations de bananes d'Amérique latine.
"Jugez moi sur ce que je ferai", a lancé Mme Ashton.
Louant le bilan laissé par l'actuel chef de la diplomatie européenne Javier Solana et la commissaire européenne aux Relations extérieures Benita Ferrero-Waldner, elle entend pratiquer "une diplomatie discrète", a-t-elle aussi précisé.
Le Premier ministre suédois Fredrik Reinfeldt dont le pays préside l'UE, mais aussi le président français Nicolas Sarkozy ont loué le rôle "actif" et "essentiel" de Catherine Ashton à la Chambre des Lords pour faire adopter le nouveau Traité de Lisbonne en Grande-Bretagne.
"Elle a été en permanence pour, elle l'a soutenu, courageusement, alors qu'une partie de la classe poltique britannique réclamait un référendum", a noté M. Sarkozy.
"C'est quelqu'un avec une grande expérience et qui présentait l'avantage d'être travailliste, d'être anglaise, d'être femme", a-t-il ajouté.
Le président de la Commission européenne José Manuel Barroso s'est déclaré "extrèmement heureux" d'avoir nommé une femme à l'un des postes clefs de l'Europe.
Il est également désormais plus confiant d'obtenir un meilleur équilibre hommes/femmes dans la prochaine Commission européenne, après avoir lancé un appel aux gouvernements européens pour proposer des candidates.
"Je pense que nous aurons 8 ou 9 commissaires femmes" sur 27, a-t-il indiqué.

Après Tati et Coco Chanel, Serge Gainsbourg privé de tabac dans le métro

Après la pipe de Jacques Tati et la cigarette de Coco Chanel, les volutes de fumée sur l'affiche du film "Gainsbourg, vie héroïque" de Joann Sfar ont été bannies des couloirs du métro par la régie publicitaire de la RATP, au nom du respect de la loi Evin contre le tabac.
"Cette affiche tombe sous le coup de la loi Evin qui n'a pas changé, même si l'Autorité de régulation professionnelle de la publicité a demandé à la ministre de la Santé Roselyne Bachelot d'ouvrir des discussions en vue de l'assouplir", a affirmé à l'AFP une porte-parole de la régie, Metrobus.

"Aujourd'hui une association de défense des droits des non-fumeurs peut toujours nous attaquer, car l'avis émis par l'ARPP n'a pas de valeur juridique", a-t-elle plaidé.
En mai, l'ARPP avait estimé que des produits liés au tabac (cigarette, pipe, cigare...) pourraient désormais figurer sur des publicités sous des conditions. Ils devaient notamment être "inséparables de l'image et de la personnalité de la personne disparue" et avoir une "finalité culturelle ou artistique".
Cet avis faisait suite à la polémique soulevée en avril par la suppression, dans le métro parisien, de la pipe figurant sur l'affiche d'une exposition consacrée à Jacques Tati. Quelques jours plus tard, la RATP avait aussi refusé l'affiche de "Coco avant Chanel" où l'actrice Audrey Tautou fumait en pyjama.
Cette fois "en vertu de la loi Evin, la RATP a refusé les affiches du film de Joann Sfar +Gainsbourg, vie héroïque+, au motif de la fumée qui sort de la bouche" d'Eric Elmosnino joue le rôle-titre, s'indigne le distributeur du film en France, Universal Pictures, dans un communiqué.
Celui-ci souligne qu'il avait "pris soin de ne faire apparaître aucune cigarette sur l'affiche". "Le service juridique de la RATP a répliqué que l'homme représenté sur l'affiche n'était pas Gainsbourg lui-même, mais l'acteur qui joue son rôle dans le film", poursuit Universal.
"La RATP est ainsi le seul réseau qui refuse aujourd'hui cette affiche", déplore le distributeur, stigmatisant une décision qui selon lui "dénature la représentation d'un des monuments de la musique française".

C'EST CONSTERNANT !

Albert Camus pourrait entrer au Panthéon

Le souhait émanerait de Nicolas Sarkozy : l'écrivain Albert Camus pourrait faire son entrée au Panthéon, le monument qui abrite à Paris (Ve) les «grands hommes de la patrie». Le site du monde.fr qui a révélé l'information.

Le président français a confirmé jeudi à Bruxelles en marge de sa conférence de presse après l'élection du président de l'Union européenne que «ce serait un symbole extraordinaire» de «faire entrer Albert Camus au Panthéon», un demi-siècle après la mort accidentelle du prix Nobel de littérature en 1957.
Né en Algérie, il a notamment écrit «L'Etranger», «La Chute» ou «Le mythe de Sisyphe».

«La décision n'est pas encore prise», a-t-il précisé. A l'occasion du 50e anniversaire de décès de l'écrivain, «j'ai pensé que ce serait un choix particulièrement pertinent, a confié le chef de l'Etat. Dans cet esprit, j'ai déjà pris contact avec les membres de sa famille, j'ai besoin de leur accord».

L'auteur d'essais, de pièces de théâtre et de romans s'est tué dans un accident d'automobile le 4 janvier 1960. En son sein, le Panthéon accueille Victor Hugo, Jean Moulin ou la scientifique Marie Curie.

Fillon annonce une série de mesures pour "l'égalité des chances"

François Fillon a annoncé jeudi 19 novembre une nouvelle série de mesures pour favoriser "l'égalité des chances" dans le système éducatif, notamment par la suppression d'ici deux ans des frais d'inscription aux concours des grandes écoles pour les boursiers.

Le premier ministre était en déplacement dans un lycée de Reims qui a instauré les "cordées de la réussite". Ce dispositif, dont M. Fillon souhaite l'extension, permet à des lycéens boursiers ou issus de "quartiers prioritaires" de bénéficier d'un soutien complémentaire – avec des élèves de classes préparatoires par exemple – pour poursuivre "des parcours d'excellence".
"Nous voulons que plusieurs mesures facilitent la présentation aux concours des élèves boursiers : je pense en particulier à la suppression des frais d'inscription d'ici à 2011" pour les grandes écoles (commerce, Sciences Po…), a également annoncé le chef du gouvernement. Une "mission d'inspection" devra "évaluer" si ces concours d'accès "présentent ou non des caractères discriminatoires".

Le premier ministre a par ailleurs annoncé la création de "100 nouvelles classes préparatoires" d'ici 2012 "en particulier technologiques, pour redonner à cette filière toute la place qui lui revient". Vingt résidences sociales devraient accueillir 2 000 étudiants des classes préparatoires et des universités à la rentrée 2011.

Le gouvernement entend aussi "développer l'apprentissage dans les grandes écoles" – aujourd'hui 12 000 élèves sont concernés – pour "concilier l'autonomie financière, l'obtention d'un diplôme de haut niveau et l'insertion professionnelle".

Pour ce qui est de l'égalité des chances au travail, le premier ministre a indiqué qu'"une proposition concrète" sera soumise aux partenaires sociaux : l'obligation pour les entreprises de plus de 300 salariés d'inscrire dans leur bilan social les actions en faveur de la diversité.

Google annonce la disponibilité de son système d'exploitation pour la fin 2010

Google a présenté, jeudi 19 novembre, à Mountain View en Californie, une première version de son système d'exploitation, Chrome O, qui ne sera disponible que pour les fêtes de fin d'année 2010. Sûre de sa communication, l'entreprise américaine souhaite faire de l'ombre à Microsoft, peu après le lancement, fin octobre, de Windows 7. Prolongement du navigateur Chrome, sorti en septembre 2008, le nouveau système est minimaliste et se veut économe en ressources pour l'ordinateur. Il devrait être installé en premier lieu sur des "netbooks". Basé sur un noyau Linux, il sera bientôt ouvert aux développeurs tiers et sera gratuit pour l'utilisateur.

Avec son système, Google amorce la migration des systèmes d'exploitation vers l'"informatique dans le nuage" ("cloud computing"), soit des programmes non pas préchargés dans l'ordinateur mais constamment accessibles sur le web. Le groupe, qui propose déjà toute une gamme de services accessibles en ligne, pousse la logique où l'ordinateur personnel devient un simple terminal.

Le cofondateur de Google, Sergey Brin, a éludé jeudi des questions sur la capacité de Google à concurrencer la domination de Microsoft et de ses systèmes Windows, dont la dernière mouture, Windows 7, a connu un lancement réussi. "Traitez-nous d'hommes d'affaires idiots, mais, ce qui nous intéresse, c'est vraiment les besoins de l'utilisateur, plutôt qu'une stratégie par rapport à d'autres entreprises", a dit M. Brin.

Dans les faits, après les logiciels de bureautique et le marché des navigateurs, Google s'attaque bien au géant de Redmond, qui détient 92,5 % du marché des systèmes d'exploitation, selon Net Applications, et réalise, en 2008, 30 % de son chiffre d'affaires dans ce secteur. Le groupe de Mountain View vise le marché des netbooks, encore en forte expansion, et celui, bientôt des tablettes tactiles.
FIABILITÉ À DÉMONTRER

Outre cette prise de position sur un secteur stratégique, le groupe américain conforte son "business model". Même si Chrome OS est gratuit pour l'utilisateur, il est rémunérateur pour l'entreprise. Pour Google, le véritable objectif demeure l'accès à Internet, authentique cœur de métier du groupe, avec son corollaire, la publicité en ligne.

Si l'expérience grand public est concluante, Google pourrait enfin faire un pas vers le marché des entreprises. Dès 2010, les sociétés vont choisir si elles vont migrer massivement vers de nouveaux systèmes, ou maintenir Windows XP, dont les mises à jour sont assurées jusqu'en 2013.

Google peut-il réussir là où Apple et Linux n'ont pas réussi à s'imposer ? Chrome OS doit d'abord faire ses preuves en terme de fiabilité et de stabilité. L'expérience du navigateur de Google montre également qu'il n'y a pas eu d'adoption massive et rapide des internautes : le navigateur représente 3,6 % des parts de marché, contre plus de 64 % pour Internet Explorer de Microsoft.