TOUT EST DIT

TOUT EST DIT
ǝʇêʇ ɐן ɹns ǝɥɔɹɐɯ ǝɔuɐɹɟ ɐן ʇuǝɯɯoɔ ùO

samedi 31 octobre 2009

Le programme européen Food invite les restaurateurs à cuisiner plus sainement

Pour inciter vos clients à manger plus équilibré, êtes-vous prêt à leur proposer deux tailles de plats, à favoriser les cuissons à la vapeur, au four et au gril et à mettre des légumes cuits et crus dans les entrées et les plats ?

Ces questions figurent en tête d'une liste que la société Accor Services va envoyer, à partir de novembre, à 335 000 restaurateurs affiliés à ses Ticket Restaurant, dans six pays européens (France, Belgique, Italie, Espagne, Suède et République tchèque), dont 160 000 en France.
Accor Services se présente comme le leader mondial des titres de services prépayés. L'entreprise distribue ses chèques restaurant à 32 millions de personnes par jour dans 40 pays (1,2 million en France). Elle a remporté l'appel à propositions que la Commission de Bruxelles a lancé en 2008 dans le cadre de sa politique de santé publique et de promotion de l'alimentation équilibrée.

Pour lutter contre l'obésité, Accor Services a suggéré de mettre en oeuvre le projet Food, acronyme de Fighting Obesity through Offer and Demand ("lutter contre l'obésité en agissant sur l'offre et la demande"), dans les six pays où elle savait disposer de partenaires - experts en nutrition, universitaires, responsables de santé publique. Ces experts ont mis au point une liste de recommandations nutritionnelles. Certaines sont communes aux six pays, d'autres tiennent compte des habitudes culinaires nationales.

Aux restaurateurs français, Food recommande d'assaisonner sans excès de graisses ni de sel, de présenter des desserts à base de fruits frais et de produits laitiers, du pain complet, des olives ou des fruits secs à l'apéritif, ainsi qu'une carafe d'eau. Aux Belges, il suggère de ne pas mettre de sel sur la table ou de remplacer le beurre qui accompagne le pain par de l'huile d'olive. Aux Espagnols, il conseille de servir les sauces séparément, pour que chacun puisse doser la quantité souhaitée. Aux Tchèques, il propose de réduire les portions des goulaches (ragoûts), de servir moins de viande et plus de légumes, ainsi que des salades.

Les restaurateurs qui accepteront de suivre ces consignes figureront sur la liste d'établissements recommandés par le programme Food, affichée sur le site www.food-programme.eu et envoyée aux 171 700 entreprises qui proposent des Ticket Restaurant (48 500 en France). Ils recevront gratuitement des porte-menus mentionnant les conseils des experts aux clients, tels que "goûtez les aliments avant de les saler, essayez d'autres condiments, réduisez votre utilisation en matières grasses et préférez les végétales, mangez au moins 5 portions de fruits ou légumes par jour", etc. Ces recommandations seront également envoyées, sous forme d'affiches, aux entreprises adhérentes.
Rafaële Rivais

DE QUOI JE ME MÊLE ?

Taxer les banques ? Non, mais...

Adresse aux députés et sénateurs : ne taxez pas les banques, mais facturez-leur le coût de la garantie des dépôts.
Ces jours-ci, les députés débattent de la taxation des banques, au motif de 1) leur responsabilité dans la crise, 2) leur retour spectaculaire aux profits. Je crois que les parlementaires ont mal posé la question, et donc apportent des mauvaises solutions.

Plutôt que d’augmenter une seule année l’Impôt sur les Société (amendement Migaud) pour les banques, il existe une bien meilleure façon de « faire payer les banques », en leur tarifant à un prix de marché l’assurance implicite de l’État sur les dépôts.

Augmenter l’IS une seule fois est éminemment discriminatoire. Pourquoi les banques, alors qu’elles ont déjà commencé à remboursé les prêts aidés consentis il y a une ? Pourquoi les constructeurs d’automobiles, qui ont pourtant reçu 6 Md€ de l’État (non remboursés jusqu’ici) ne sont pas concernés ? Pourquoi l’IS ? Pourquoi une seule fois ? S’il y a quelque chose à redresser, pourquoi seulement en 2010 ? On le voit bien, l’amendement Migaud est une mesure de circonstances, qui en outre frappe les banques juste au sortir de la crise, ce qui probablement n’est pas une bonne idée, dans la mesure où elles ont probablement encore des actifs toxiques sur leurs bilans.

La bonne solution est de taxer les rentes de situation des banques . À la différence de l’amendement Migaud (NB : Le paragraphe qui suit est une version remaniée d’un article dans ma chronique des Echos de septembre. Comme l’amendement Migaud montre que les députés ont de bonnes idées mais pas la bonne solution, je me permets de leur écrire ce billet), ceci est conforme à l’efficacité économique (dit de manière abrégée, il est optimal d’éliminer les rentes, pour augmenter la création de richesse). La plus importante rente des banques réside dans l’assurance quasi-gratuite par l’État des dépôts à vue. Depuis les années 1930, les États garantissent les dépôts à vue des épargnants auprès des banques pour éviter les faillites bancaires en chaîne. C’est une excellente mesure. L’Angleterre n’avait pas –curieusement- une telle protection des dépôts jusqu’en 2008 ; c’est ainsi qu’on vit en 2008 des queues d’épargnants espérant retirer leurs dépôts avant la faillite crainte de Northern Rock.
Il est donc complètement légitime –et efficace- que les États assurent les dépôts auprès des banques. Mais à quel prix facturer cette assurance ? Les banques (en France, et dans une moindre mesure dans les autres pays) ne payent presque rien pour cette assurance essentielle à leur survie. En France le Fonds de Garantie des Dépôts (FGD) assure ces dépôts à vue - 1200 milliards € (Md€) - avec, en face, des réserves de 1,7 Md€ (0,14% du montant !), abondées par une cotisation annuelle des banques de 80 millions € (soit 0,007% des dépôts !).

Évidemment, cette assurance seule est insuffisante. Si assurance il y a, c’est parce que nous savons tous qu’en cas de faillite d’une banque, nos dépôts seront garantis directement par l’État et non par les maigres réserves du FGD ! Le FGD permettrait d’assurer les épargnants contre la faillite isolée d’une petite banque régionale, mais pas d’assurer l’ensemble du système bancaire français, en temps de crise systémique comme en 2008 ! Les banques françaises ne payent pas donc cette garantie implicite, sur laquelle pourtant elles prospèrent ! Ceci explique une partie importante des « surprofits » des banques.

Proposition de réforme
La bonne réforme est de tarifier cette assurance à un coût approprié. Le problème est que ce tarif est difficile à mesurer : sans garantie de l’État, il n’y aurait plus de banques en temps de crise. L’État est donc le seul à pouvoir fournir l’assurance contre les crises systémiques, nous ne pouvons donc pas dériver du marché le prix de cette assurance.

Le coût de la liquidité pour les banques se décompose de :
· la liquidité elle-même (aller chercher les dépôts auprès des épargnants en construisant et exploitant des agences bancaires, ainsi que le réseau des paiements) ;
· du prix de l’assurance qu’ils doivent fournir à leurs épargnants pour les assurer qu’il n’y aura pas défaut.

Aujourd’hui, les banques payent une prime d’assurance de 0,007% par an (80 millions € par an pour des dépôts de 1200 Md€). C’est évidemment ridicule pour une assurance contre le risque systémique (qui par nature est rare mais violent). Une analogie : assurer sa maison contre les catastrophes naturelles coûte significativement plus cher à San Francisco qu’à l’intérieur des États-Unis (à cause des risques de tremblement de terre) et pourtant les grands tremblements de terre (Big Ones) arrivent moins souvent que les grandes crises bancaires. Alors, il n’y a pas de raison de ne pas faire payer aux banques ce risque de crise systémique, certes rare mais coûteux.
La BCE nous fournit une indication sur la tarification de ce risque. À côté de son taux central (taux refi, aujourd’hui à 1%) que tout le monde regarde, il existe un taux bas, dit ‘facilité de dépôt’ qui est le taux auquel les banques qui ont trop de liquidité par devers elles peuvent prêter à très court terme à la BCE. Ce taux, en général 1% en dessous du taux refi (Il est en ce moment, et de manière exceptionnelle, à 0,25%, alors que le taux refi est à 1%), mesure le taux auxquels les banques peuvent trouver un investisseur SANS RISQUE à très court terme pour leur liquidité excessive. Ce taux de facilité de dépôt est en un sens le meilleur prix pour les banques d’une garantie complète et sans risques de leurs liquidités, étant donné l’environnement de marché. Le taux de la facilité de dépôt mesure bien la garantie complète de remboursement, sans la liquidité (puisque dans ce cas ce sont les banques commerciales qui la fournissent). Or c’est bien ce prix que nous cherchons ici pour la garantie des dépôts des épargnants auprès des banques. Trouvons donc quelque chose d’analogue pour notre cas.

Je suggère donc l’on tarifie l’assurance des dépôts des épargnants en fonction du taux de facilité de dépôt. Comme il faut que les banques puissent couvrir leurs coûts de collecte des liquidités auprès des épargnants (entretien du réseau d’agences bancaires), on peut envisager un taux d’assurance de 0.50% à 1.0% en dessous du taux de la facilité de dépôt (Si l’on craint que la BCE ne manipule le taux de la facilité en le laissant trop bas pour aider les banques, ont peut envisager une formule du type : taux refi – 1.50% ou taux refi – 2.0%).

En moyenne sur un cycle économique, le taux de la facilité de dépôt est d’environ 2%. Comme les dépôts à vue en France sont de 1 200 Md€, la tarification de la garantie des dépôts à 1% rapporterait en moyenne 12 Md€ par an (0.6% du PIB). Avec un taux de 1.5%, on obtiendrait 18 Md€ (0.9% du PIB). En pratique, chaque banque paierait sa prime d’assurance à l’État une fois par mois, en prenant en compte le montant moyen des dépôts chez elle le mois précédent du mois, et le taux de la facilité de dépôt de la BCE ce moi-là.

L’avantage de ce mécanisme est multiple :
· Il réduit une rente patente des banques, ce qui permettra à la fois une meilleure efficacité économique et la réduction des « surprofits » des banques.
· Cette prime d’assurance serait contra-cyclique (les banques paieraient beaucoup en phase de croissance et rien en récession). Les banques prendront moins de risques en période de boom, et plus en période de ralentissement.
· Ainsi, au vu des taux probables de la BCE, les banques ne paieraient rien en 2009 et en 2010. Mais elles commenceraient au sortir de la récession, en 2011.
· Cette prime permet à l’État de faire payer sur long terme aux banques les coûts massifs des crises bancaires qui arrivent une fois par génération.
· Les gains pour les finances publiques seraient non-négligeables : 12 à 18 Mds€ par an !
· Il n’y a aucun risque de délocalisation ; cette prime d’assurance concerne l’épargne déposée en France. Une banque qui irait mettre son siège social à Londres ou Genève devrait quand même payer cette prime pour les dépôts en France. On ne peut pas délocaliser les dépôts à vue des épargnants.
· Cette mesure n’est pas obligatoire (à la différence des différentes taxes discutées aujourd’hui au Parlement) et n’entre pas dans le périmètre des Prélèvements Obligatoires. Une banque qui ne voudrait pas payer cette assurance le pourrait, si, bien sûr, elle annonce à ses clients que leurs dépôts ne sont pas assurés par l’État. Nul que doute que très peu, voire aucun, des déposants ne l’accepterait.
· Ce serait un bon moyen de mesurer l’attachement des dirigeants de banques envers l’économie de marché et la lutte contre les rentes, qui pèsent sur notre croissance.

En pratique, je ne prétends évidemment pas avoir la meilleure solution quant à la bonne tarification de l’assurance des dépôts, mais je pense que c’est un bon débat à lancer. Je suggère aux parlementaires (et à Bercy) de lancer le débat sur cela et de lancer une étude académique sur ce thème, avec pour objectif une réforme en 2010. Un indice, le Professeur Charles Calomiris, de Columbia University, est un grand spécialiste de la tarification de cette assurance.
JACQUES DELPLA

Tapie condamné à rembourser 1,3 millions d'euros au Crédit municipal de Marseille

L'ancien président de l'Olympique de Marseille Bernard Tapie devra rembourser au Crédit municipal de Marseille la somme de 1.313.129,76 euros, le tribunal de commerce de Paris ayant débouté un autre créancier s'opposant à ce remboursement, a indiqué samedi son avocat à l'AFP.
Dans le cadre de la liquidation judiciaire des sociétés de M. Tapie, les créanciers tiers ont la possibilité de contester des remboursements à d'autres créanciers. La société Révision Conseil s'est opposée à plusieurs créances, dont celle du Crédit municipal de Marseille. Le tribunal de Paris a déclaré vendredi cette action irrecevable, et a demandé au liquidateur de procéder au paiement, a expliqué l'avocat, Me Maurice Lantourne.
Bernard Tapie avait souscrit pour le compte de l'Olympique de Marseille deux emprunts auprès du Crédit municipal, se portant personnellement caution. Il n'avait jamais remboursé, hormis 100.000 francs (15.245 euros) récupérés au terme du procès des comptes du club de football.
"Bernard Tapie est solvable. Il n'y a pas de raison qu'il ne rembourse pas", a réagi l'adjointe au maire et présidente du Crédit municipal de Marseille, Jeannine Imbert, dans les colonnes du quotidien La Provence.
Elle s'est dite "très contente de faire rentrer cet argent dans les caisses du Crédit municipal dont la mission est d'aider les personnes en difficulté".
Me Maurice Lantourne a indiqué samedi à l'AFP que Bernard Tapie s'était "rendu compte que les mentions manuscrites au bas des deux documents étaient différentes d'un acte à l'autre".
"L'une est inexacte au moins et il pourrait les contester", a-t-il ajouté, car "il y a un soupçon de faux sur les écritures".
Selon La Provence, le Crédit municipal a fait attester par des témoins que le président de l'OM était bien le signataire des documents contestés.

Copyright © 2005 AFP. Toutes les informations reproduites dans cette rubrique (ou sur cette page selon le cas) (dépêches, logo) sont protégées pas des droits de propriété intellectuelle détenus par l'AFP. Par conséquent, aucune des informations ne peut être reproduite, modifiée, rediffusée, traduite, exploitée commercialement ou réutilisée de quelque manière que ce soit sans l'accord préalable écrit de l'AFP. L'AFP ne pourra être tenue pour responsable des délais, erreurs, omissions qui ne peuvent être exclus, ni des conséquences des actions ou transactions effectuées sur la base de ces informations."

La Belgique vue par la Désencyclopédie du web, vacharde et drôle

Wikipedia est une encyclopédie collective sérieuse. Ce n'est certes pas le cas de Désencyclopédie, lancée en 2005: ses articles sont rédigés avec clichés, humour, dérision, et pas du tout à prendre au sérieux. A visiter sur le site: Charleroi, Liège, Bruxelles, Daerden, et bien d'autres...

Rédaction en ligne

En voici quelques extraits savoureux.
Belgique

Le point culminant de la Belgique est la Baraque Friture. C'est en fait une friterie de 86 étages qui appartient au célèbre chanteur Michel Daerden.
Bruxelles

Manneken-Pis: à l'époque où les Bruxellois mangeaient encore les petits enfants, l'un d'eux (l'histoire n'a pas retenu son nom) eut l'idée de se servir d'un garçonnet comme robinet, et ça marchait! Tout le monde l'imita et les gens ne devaient plus aller jusqu'au puits le plus proche, distant d'au moins 5 kilomètres et souvent dangereux à cause des lions de Waterloo qui venaient s'y abreuver.
Charleroi

Charleroi est un lieu de tourisme hautement prisé par les habitants des pays de l'est.

Les lieux à visiter: - La prison de Jamioulx, quartier général de l'élite politique de la ville. - Le Circus, lieu du clubbing par excellence, repère de fashion-barakis. - La "Ville-Basse", lieu très prisé par les top-models des pays de l'est, très vivant surtout la nuit. - Le parc: Lieu public ou les vendeurs honnêtes de farine font du commerce et proposent également toute sorte d'outillage pour faire sa farine et la cuisiner.
Liège

La ville a eu un riche passé industriel qui n'a pas rendu tout le monde riche, alors maintenant qu'il n'y a plus de travail, beaucoup d'habitants ont choisi le métier de clochard ou de chômeur. La vie économique s'est recentrée autour des travaux publics et dans l'exportation de boulettes de viandes destinées aux friteries. Les arbres à boulettes poussent un peu partout dans la ville.
Daerden

Ancien professeur de l'ULg (Université de Liège) c'est un homme très intelligent avant de boire (ce qui n'arrive pas souvent, je vous l'accorde) puisqu'il ne s'arrête que très rarement. Pour le contacter, prenez les Pages d'Or à la rubrique: Bistro.

Pour plus de vacheries: voir le site desencyclopedie.wikia.com

Bush, Gorbatchev et Kohl célèbrent la chute du Mur de Berlin

Ce que pense la presse internationale de l'affaire Chirac

La presse internationale était unanime samedi pour souligner le caractère exceptionnel du renvoi de l'ancien chef d'Etat français Jacques Chirac, de surcroit populaire, devant la justice dans un dossier d'emplois fictifs du temps où il était maire de Paris.
"Il faut remonter très loin dans l'histoire pour trouver des précédents", relève le journal italien La Repubblica qui cite Louis XVI, guillotiné en 1793 et Philippe Pétain, condamné à mort pour haute trahison en 1945. "Depuis ces chapitres tragiques, aucun autre ex-chef d'Etat n'a comparu devant un tribunal français. Ce qui fait de l'affaire Chirac une exception", souligne le journal.

"Un développement sans précédent qui écrit une nouvelle page de l'Histoire" renchérit le quotidien britannique The Independent.

"Du jamais vu sous la Vème République", commente de son côté le journal suisse Le Temps, tout en remarquant que M. Chirac "est frappé alors même qu'il connaît un saisissant retour affectif auprès des Français".

"Pour la première fois dans l'histoire de la Ve République un ex-chef d'Etat français devra s'asseoir sur le banc des accusés (...) Sur le point de publier son autobiographie, il n'aura pas le temps d'inclure l'ignominie que représente le fait de devenir le premier ex-président de la République française contemporaine jugé par un tribunal", souligne l'espagnol El Mundo.

"S'il en vient à être jugé, M. Chirac sera le premier chef d'Etat français à devoir répondre à une accusation de corruption, conclusion humiliante d'une carrière de plus de 30 ans", écrit pour sa part le New York Times qui rappelle que M. Chirac encourt 10 ans de prison et une amende de 210.000 dollars.

A Berlin, le Tagesspiegel évoque une "première judiciaire".

En Allemagne, comme en Italie, en Algérie ou en Grande-Bretagne, l'événement est considéré d'autant plus exceptionnel qu'il est mis en contraste avec la popularité de l'ancien chef d'Etat.

"Le grand-père de la nation au bord du gouffre", souligne le Frankfurter Rundschau, une image reprise par le Berliner Zeitung qui en profite pour le comparer à Nicolas Sarkozy: "Il est honoré comme une sorte de grand-père de la nation, et beaucoup de Français lui reconnaissent une dignité d'homme d'Etat, qui manque tant à son très dynamique successeur Sarkozy".

"Après avoir battu un record de longévité politique et de popularité, Jacques Chirac conquiert le titre peu édifiant d'être l'unique président de la République français renvoyé devant la justice", écrit le Corriere della Sera tandis que l'Algérien El Watan s'exclame: "Suprême injure pour un gaulliste pur et dur adulé par 76% des Français malgré ses casseroles".

Le Times de Londres écrit lui "si Chirac se retrouve devant le tribunal, les accusations à son égard ne représenteront qu'une fraction des allégations, souvent épouvantables, qui ont émergé de son règne de 18 ans en tant que premier maire de Paris depuis le 19e siècle (...) Mais il bénéficie de l'affection de son pays en tant que chef d'Etat affable et âgé et il a toujours réussi à +passer entre les gouttes+".

Un dilemme que le belge Le Soir résoud ainsi: "Quel que soit le bilan politique de Jacques Chirac, quelle que soit la sympathie qu'il inspire désormais a l'opinion, il doit être jugé".

Tony Blair n'est plus en cour pour la présidence de l'UE

Nicolas Sarkozy et Angela Merkel sont convenus de soutenir «le même candidat».
Le réalisme politique et le retour en force d'Angela Merkel sur la scène européenne ont fini par peser : les Vingt-Sept ont pratiquement fait une croix sur le visage de Tony Blair, tout en laissant aux eurodéputés le soin d'infliger le coup le plus direct à son ambition de devenir le premier président du Conseil européen.«Tony Blair ne sera pas président», lâchait vendredi un ministre européen, rouvrant du même coup la course au fauteuil le plus visible de l'UE.

Connu comme «le grand communicateur», l'ex-premier ministre britannique offre le profil idéal pour la première définition du poste : donner à l'UE une voix et un visage reconnus sur la scène mondiale. Mais, plombé par une proximité gênante avec l'ancien président américain, George W. Bush, et par l'insularité du Royaume-Uni, il pèche de plus en plus sur le second critère : s'imposer à la fois comme un européen convaincu et un homme de consensus entre les Vingt-Sept.

Nicolas Sarkozy fut le premier à le faire entrer en lice. Mais «les noms de la première vague ne sont pas forcément les vainqueurs de la dernière», reconnaissait-il vendredi à l'issue du sommet européen. Le moment venu, la France et l'Allemagne «soutiendront le même candidat», a ajouté le président, en évoquant la tenue d'un «sommet extraordinaire, pour nommer le président du Conseil européen, à la mi-novembre probablement». Les réticences d'Angela Merkel à l'endroit de Tony Blair risquent de gagner Paris.

L'Europe se prépare à repartir à zéro dans sa quête de l'«oiseau rare», au moment précis où un règlement politique avec Vaclav Klaus dégage enfin la voie du traité de Lisbonne. Ce n'est pas un hasard : Nicolas Sarkozy et Angela Merkel n'avaient pas le cœur de dire franchement «non» à l'ancien du 10 Downing Street. Le drame s'est noué ailleurs, au Parlement européen.

Les deux grands partis, le PPE conservateur et les socialistes du S & D, ont décidé d'un partage des rôles qui exclut Tony Blair : la présidence du Conseil pour le PPE, les relations extérieures pour le S & D. Le grand favori britannique se retrouve éjecté de la course avant même qu'elle ne soit officiellement lancée. Londres n'a pas tout perdu. À 44 ans, David Miliband, le chef du Foreign Office, s'avance comme un bon candidat à l'autre poste phare créé par le traité : celui de haut représentant, patron désormais unique de la politique extérieure de l'UE.
Une multiplication des candidatures

Gordon Brown avait sonné l'alarme dès jeudi soir en admettant que «l'excellente candidature» de Tony Blair risquait de ne mener nulle part. Mais c'est Angela Merkel, chancelière reconduite et libérée du poids de sa campagne législative, qui a ouvert les vannes : Berlin ne verrait pas d'objection à un président venu d'un petit pays.

Au lendemain d'un dîner remarqué avec Nicolas Sarkozy à l'Élysée, le signal était clair. Tony Blair n'est plus en cour. Berlin comme Paris gardent une méfiance instinctive pour un pouvoir européen trop fort. Ou trop visible.

Parmi les Vingt-Sept, le signe le plus sûr de l'affaiblissement de Tony Blair est la multiplication des candidatures venues de petits pays, ceux qu'une presse britannique bien déçue qualifie de «Lilliputiens», voire de «Pygmées». Après le Luxembourgeois Jean-Claude Juncker, la Belgique laisse filer les noms plausibles, dont l'actuel premier ministre Herman van Rompuy. La Lituanie pousse une femme, tout comme la Lettonie. La Finlande avance trois noms, dont l'ex-premier ministre Paavo Tapio Lipponen. L'Irlande, convertie de fraîche date au traité, en dénombre quatre.

Lâché de toutes parts, celui que les Britanniques appellent parfois «Conserva-Tony» paie aussi le prix du rapport de forces politiques et d'une filiation idéologique ambiguë. Les socialistes européens revendiquent pour eux le fauteuil de haut représentant parce qu'ils veulent interdire la présidence européenne à l'incarnation d'une gauche britannique qu'ils jugent dévoyée. Les conservateurs, majoritaires en Europe et au Parlement, seront trop heureux de récupérer le fauteuil n° 1.

Strauss-Kahn "inquiet" de l'augmentation du RMI en Ukraine

Le directeur général du Fonds monétaire international Dominique Strauss-Kahn s'est dit vendredi 30 octobre dans un communiqué "inquiet" après la promulgation par le président ukrainien, Viktor Iouchtchenko, d'une loi augmentant le salaire minimum.
"Une mission récente du Fonds en Ukraine a conclu que les politiques dans certains domaines, dont la nouvelle loi sur le salaire minimum, menaçaient [la] stabilité" du pays, a indiqué M. Strauss-Kahn. "Donc, nous sommes inquiets de la promulgation de la loi", a-t-il ajouté, une critique rare de la part du plus haut dirigeant du FMI envers un pays auquel le Fonds prête de l'argent.

Cette loi prévoit d'augmenter le salaire minimum de 11 % au 1er novembre. Le minimum vital doit quant à lui augmenter de 12 % au 1er novembre, puis encore de 18 % au 1er janvier. Le FMI a déjà fortement critiqué cette idée, laissant entendre qu'elle serait de nature à remettre en cause son aide au pays.

L'Ukraine, l'un des pays les plus durement atteints par la crise économique mondiale, a reçu en novembre 2008 un prêt du FMI de 16,4 milliards de dollars, dont elle a reçu jusqu'à présent un total de 10,6 milliards de dollars. Le déblocage d'une quatrième tranche, d'un montant de 3,8 milliards de dollars, est normalement prévu en novembre.

Pasqua : "Chirac a débloqué 900 000 francs" pour libérer deux pilotes

On n'arrête plus Charles Pasqua. L'ancien ministre de l'intérieur affirme dans une interview au Journal du dimanche, à paraître samedi 31 octobre, que Jacques Chirac, alors président de la République, a "débloqué 900 000 francs" pour la libération des deux pilotes français détenus en Bosnie et libérés fin 1995, et que cet argent lui avait été remis par Dominique de Villepin.
"Je suis un animal de combat. On m'a cherché, on va me trouver. J'estime que dans cette affaire [l'Angolagate] la justice n'a pas bien fait son travail. C'est grâce à Arcadi Gaydamak [également condamné dans le dossier de l'Angolagate], qui est un ancien du KGB, que nous avons pu faire libérer nos deux pilotes détenus par les Serbes. Le président de la République Jacques Chirac et ses collaborateurs le savent bien. Je le démontrerai en appel", affirme-t-il.

Comme on lui demande "comment ?", il répond : "Avant la libération des pilotes, Jacques Chirac m'avait donné le feu vert et m'avait même débloqué 900 000 francs sur les fonds spéciaux. C'est même Dominique de Villepin [alors secrétaire général de l'Elysée] qui m'avait remis l'argent à l'Elysée." "Alors, poursuit-il, quand je vois qu'Alain Juppé, Edouard Balladur, ou même Villepin ne se souviennent de rien, cela n'est pas sérieux !".

Condamné pour trafic d'influence à trois ans de prison, dont deux ans avec sursis et une amende de 100 000 euros dans le cadre de l'affaire de l'Angolage, Charles Pasqua réclame "la levée du secret défense" sur ce dossier des pilotes français.

vendredi 30 octobre 2009

Classement de Shanghai : suprématie des universités américaines, les françaises à la traîne

Les Etats-Unis dominent une nouvelle fois le classement des 100 premières universités dans le monde, avec 55 établissements présents. Contre seulement 3 pour la France.
Les classements des grandes écoles et universités se suivent, se multiplient... mais se ressemblent. Après les palmarès du "Financial Times" et de "The Economist", la septième édition du classement de Shanghai, réalisée par l'Université des Communications de Shanghai et censée constituer la référence internationale en la matière, démontre une nouvelle fois l'hyperdomination américaine. Les Etats-Unis trustant 55 places sur 100.

L'indétrônable Harvard arrive une nouvelle fois en tête, une position que l'université américaine occupe depuis 2003. Suivent Stanford et Berkeley, soit le même trio de tête que l'année dernière. Cambridge et le Massachusetts Institue of Technology (MIT) complètent le top 5.

Dix-sept universités américaines sont dans les 19 premières de ce classement. Seules les universités britanniques de Cambridge (4e) et d'Oxford (10e) parviennent à se glisser parmi les dix meilleurs établissements mondiaux, aux côtés de facultés toutes américaines. Le premier établissement d'Europe continental, le Swiss Institute of Technology, n'arrive qu'au 24e rang, en progression d'une place.
Léger mieux des universités françaises

De leur côté, les universités françaises font toujours pâle figure. La première est l'Université Pierre et Marie Curie (Paris VI), qui n'atteint que le 40e rang, malgré un gain de deux places cette année et après en avoir perdu trois en 2008. Les deux autres universités françaises du classement des 100 meilleurs établissements sont l'Université de Paris Sud (Paris XI) au 43e rang (+6 places), ex æquo avec l'Université de Copenhague, et l'Ecole normale supérieure (ENS), à la 70e place (+3 places).

Avec ces trois institutions figurant dans le célèbre top 100, la France retrouve sa sixième place au niveau des nations, une place qu'elle avait perdue en 2008. Mais elle est à égalité avec l'Australie, la Suisse et la Suède.
Paris Sud, 6e en mathématiques

L'édition 2009 du classement de Shanghaï innove en proposant également des classements spécifiques pour les mathématiques, l'informatique, la chimie, la physique et la gestion. Des matières dans lesquelles les universités françaises s'en tirent plus qu'honorablement. C'est notamment le cas en mathématiques, où Paris-Sud se hisse à la sixième place d'un classement dominé par Princeton, Berkeley et Harvard. Paris VI (7e), Paris Dauphine (35e), l'ENS (47e) s'installent dans le top 50 devant Polytechnique, Rennes-I et Strasbourg.

En physique, Paris-Sud pointe à la 19e place, loin derrière Harvard. L'ENS (34e), Grenoble et Paris VI complètent le palmarès. En chimie, Strasbourg, première université française, s'installe à la 15e place d'un classement lui aussi écrasé par Harvard. En gestion, apparaissent à la 40e place l'Insead, une école de commerce internationale installée à Fontainebleau, et Toulouse I entre les 76e et 100e places. Enfin, en informatique, aucune université hexagonale ne se classe dans les 100 meilleures universités, Stanford et le MIT dominant ce classement.
Une méthodologie contestée

Publié depuis 2003 par l'université Jiao Tong, ce classement est très contesté en raison de sa méthodologie. A tel point qu'il est ignoré dans certains pays. Ce palmarès s'appuie sur les performances académiques ou de recherche, les articles parus dans certaines publications scientifiques comme "Nature" ou "Science", le nombre de prix Nobel, de médailles Fields, de citations de chercheurs et autres récompenses prestigieuses de plus de 2.000 universités dans le monde. Des critères centrés sur la recherche et non la formation, que contestent fortement certains pays, la France en tête, qui estiment qu'ils favorisent de facto les universités américaines.

Le physicien français Albert Fert, prix Nobel 2007, déplore ainsi que la méthode de Shanghaï "désavantage les universités françaises" en partageant les points obtenus entre l'université et les organismes associés.

La ministre de l'Enseignement supérieur, Valérie Pécresse, préconise la création d'un classement propre aux universités européennes pour "montrer la qualité de la formation" des établissements européens. Un classement qu'elle veut opposer en "référence" aux palmarès existants, et qui sera en fait une "cartographie" par disciplines, conçue notamment comme une aide aux étudiants pour leur choix d'inscription.
JULIEN POMPEY, Les Echos

Etats-Unis : il est trop tôt pour crier à la reprise

Après quatre trimestres de dépression, les Etats-Unis ont indiqué, jeudi 29 octobre, que leur PIB a augmenté de 3,5 % au dernier trimestre. Mais comme Greg Burns, éditorialiste économique au Chicago Tribune l'explique : "la bonne nouvelle a un goût de 'oui, mais'". Il faut dire que si le PIB des Etats-Unis a progressé, le taux de chômage culmine à 9,8 %, selon le Washington Post. "Si nous n'avions pas l'aide gouvernementale, l'économie serait, au mieux, plate", commente Gus Faucher, spécialiste en macroéconomie à Moody's Economy.com, société d'analyses économiques.
Pour les économistes, il ne fait aucun doute que les programmes de soutien à l'économie lancés par le gouvernement américain, la prime à la casse et le crédit d'impôt de 8000 dollars pour les acquéreurs d'un premier logement, ont largement contribué à cette hausse.

Selon Greg Burns, les employeurs ont encore besoin d'être convaincus que la reprise économique va durer. Pour le moment, ils préféreront augmenter la durée de travail de leurs salariés plutôt que d'en embaucher de nouveaux. Le site spécialisé MoneyWatch dresse un constat assez pessimiste : "si on supprime le boom des ventes de voitures, l'économie n'augmente que de 1,9 %". D'autres indicateurs assombrissent le bilan : l'indice de confiance des consommateurs a baissé à 47,7 en octobre, alors qu'il était à 54,3 en septembre. Les ventes de logement neufs ont dégringolé (- 3,6 %) en septembre, quand les analystes s'attendaient à une hausse.

Du coup, le Miami Herald s'interroge sur la durée de la reprise. Selon une étude menée par l'Université de Floride, le chômage pourrait grimper à 11,11 % dans des zones de Fort Lauderdale et Miami au quatrième semestre 2010, sans repasser sous la barre des 10 % avant la deuxième moitié de l'année 2012. "Le marché de l'emploi nous hantera longtemps après la fin de la récession", indique Sean Snaith, qui a dirigé l'étude.

"OBAMA DOIT TRAVAILLER PLUS"

"Pour les gens, la reprise ne semblera réelle qu'avec la baisse du chômage et l'amélioration du marché du logement", note le New York Times. John Terrett, correspondant de la chaîne Al-Jazira basé à Washington, est allé interroger les gens dans la rue. Ils se montrent amers : "Barack Obama doit travailler plus, il y a beaucoup de gens qui n'ont pas de travail. Beaucoup de gens ne peuvent pas manger", regrette une jeune fille.

"Cette semaine, des sondages nous disaient que 81 % des Américains se sentaient toujours en récession et je ne pense pas que la nouvelle changera les choses", a expliqué Max Fraar Wolff, professeur à la New School à New York. Même la directrice de la Chambre des conseillers économiques de la Maison Blanche est restée tempérée : "il n'y aura pas de champagne dans notre bureau tant que nous ne créerons pas des emplois et ne ferons pas baisser le taux de chômage".

Les marchés européens finissent la semaine dans le rouge

Paris et les Bourses européennes ont chuté vendredi 30 octobre en clôture après l'annonce d'un recul à la fois de la consommation et du moral des consommateurs américains. L'indice CAC 40 a plongé de 2,86 %, à 3 607,69 points. Sur la semaine, l'indice a perdu 5,26 %.

Après une remontée spectaculaire depuis mars (+ 46 % sur le CAC 40), les marchés d'actions semblent vouloir entamer un mouvement de correction alors que les craintes sur la solidité de la reprise refont surface.
Le marché parisien avait gagné 1,37 % jeudi, grâce au PIB américain qui a montré que les Etats-Unis sont sortis de la récession pendant l'été. Mais l'impact positif créé par cette annonce est en train de s'estomper, certains y voyant principalement une conséquence des mesures de soutien ponctuelles à l'économie dans l'immobilier et l'automobile.

Les autres places européennes ont elles aussi terminé en repli. L'indice Footsie-100 à Londres perd 1,81 %, à 5 044,55 points. L'indice vedette DAX de la Bourse de Francfort chute de 3,09 %, à 5 414,96 points, dans le sillage de Wall Street.

La Bourse de New York creusait également ses pertes vendredi, peu après la mi-séance : le Dow Jones cédait 1,87 % et le Nasdaq 1,78 %. La place new-yorkaise effaçait ainsi la quasi-totalité des gains de la veille, enregistrés en réaction au retour de la croissance aux Etats-Unis.

Les compléments alimentaires dans le collimateur de l'Afssa

L'agence va mettre en place un "dispositif de vigilance" et demander aux professionnels de santé d'informer leurs patients sur les effets "inattendus" de ces suppléments.

Les compléments alimentaires promettant un ventre plat, une mémoire retrouvée ou une forme éblouissante sont dans la ligne de mire des autorités sanitaires qui vont étudier les effets indésirables liés à la consommation de ces produits.

L'Agence française de sécurité sanitaire des aliments (Afssa) a annoncé jeudi la mise en place "un dispositif de vigilance", demandant aux professionnels de santé de l'informer sur les effets "inattendus et inexpliqués" de ces suppléments chez leurs patients. Ce dispositif est le premier de ce type en Europe.

"Nous nous intéressons à ces compléments car les Français en consomment de plus en plus", explique Marie Favrot, directrice de l'évaluation des risques nutritionnels et sanitaires à l'Afssa.

"Accidents aigus graves"

Ces produits, commercialisés sous forme de doses telles que des gélules, des pastilles, des comprimés ou des pilules, sont dans la ligne de mire des autorités.
"Des accidents aigus graves sont rapportés, mais il est encore trop tôt pour que nous soyons certains que les compléments utilisés soient les uniques responsables", souligne Marc Mortureux, directeur général de l'Afssa.

La Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) avait publié en avril une étude alarmante réalisée auprès de cinq cents entreprises spécialisées.

Selon cette étude, 12,5% des produits présentaient des anomalies, principalement liées à des pratiques commerciales trompeuses (publicité mensongère sur les bienfaits du produit et autres fausses promotions) ou à des problèmes d'étiquetage.

Dans certains cas plus graves, des chercheurs ont démontré que des composants étaient nocifs pour certains consommateurs.

Ainsi, le bêta-carotène, dont les propriétés anti-oxydantes ont été longtemps utilisées pour protéger du cancer, augmenterait en fait les risques de cancer du poumon chez le fumeur, selon une étude américaine de 2003.

De même, certains compléments alimentaires à base d'extraits de thé vert pourraient provoquer des atteintes au foie, selon un expert qui n'a pas souhaité être identifié.

Les interactions entre médicaments et suppléments alimentaires peuvent aussi s'avérer dangereuses.

"L'efficacité des compléments alimentaires est prouvée"

Enfin, dans le cas des compléments contenant des vitamines et minéraux, il existe un risque de dépassement des limites de sécurité. Ainsi, pour le zinc "il suffit de consommer des aliments riches en zinc associés à la prise d'un complément alimentaire pour multiplier par deux les apports nutritionnels conseillés et approcher la limite de sécurité", avertit l'Afssa.

"L'efficacité des compléments alimentaires est prouvée", se défend Jean-Loup Allain, secrétaire général du Syndicat de la diététique et des compléments alimentaires, qui représente 80% du marché.

"Tout le monde ne mange pas idéalement. Ces produits sont très utiles pour une certaine partie de la population qui ont des carences notamment", ajoute-t-il.

Selon lui, il est aussi "rassurant" pour le consommateur qu'un système de vigilance "identique à celui des produits de santé soit mise en place".

QUAND VA-T-ON METTRE EN CAUSE LES ALICAMENTS VENDUS DANS LES RAYONS D'ALIMENTATION, COMME ACTIMEL OU DANACOLE ?

Le Web, nouvelle tour de Babel ?

Jusqu'alors exclusivement rédigées avec l'alphabet latin, les adresses Internet pourront s'écrire avec des caractères chinois, arabes, cyrilliques ou hébreux. Lors d'une réunion à Séoul, l'Icann, organisme américain chargé de la gestion mondiale des noms de domaine, a voté, vendredi 30 octobre, l'introduction de "noms de domaines internationalisés" (IDN). L'initiative, déjà entérinée en juin 2008, a fait l'objet de débats pendant de nombreuses années.
Pour rendre cette opération possible, l'Icann a dû concevoir un nouveau système de traduction pour les noms de domaine. "Tout un travail technique doit encore être réalisé, par ceux qui enregistrent les noms de domaine, par les fournisseurs d'accès à Internet, et les utilisateurs finaux devront mettre à jour leur navigateur afin de le rendre compatible", explique Steve DelBianco, directeur exécutif de Netchoice, expert américain des questions de gouvernance sur Internet. Les demandes pourront être faites dès la mi-novembre, et les premiers noms de domaines internationalisés devraient être en ligne en milieu d'année 2010. Cette initiative marque-t-elle pour autant un tournant historique dans l'histoire du Web, comme l'affirment les responsables de l'Icann ?

"L'Icann n'a fait que résister aussi longtemps que possible à la pression des utilisateurs pour se servir de noms dans leurs propres langues", commente Louis Pouzin, président d'honneur de la Société française de l'Internet et membre de l'association Eurolinc, pour la diversité linguistique sur Internet. Plus de la moitié des 1,6 milliard d'individus connectés à Internet n'utilise pas une langue utilisant l'alphabet latin.

L'appréciation du système de l'Icann pourrait varier en fonction des zones géographiques. "Apparemment, les pays latins sont peu motivés pour adopter les IDN. Ils ont pris l'habitude de caractères non accentués dans les noms de domaine, et l'usage des IDN nécessiterait l'enregistrement d'une multitude de variantes orthographiques. Les pays utilisant le cyrillique, l'arabe, le persan et autres langues orientales sont quant à eux assez bien disposés", explique M. Pouzin.

ACCÈS RESTREINT

Forte de plus de 338 millions d'internautes, la Chine n'a pas attendu les mesures de l'organe américain pour proposer un système alternatif. "Il est malheureux que l'Icann ait mis autant de temps pour autoriser les noms de domaines internationalisés ; avec ce délai, la Chine a pu créer son propre 'îlot' sur Internet, dans lequel les usagers peuvent écrire les noms de domaine en chinois", note Steve DelBianco.

Historiquement, les noms de domaine en caractères non latins ont été introduits dès 1999 par des chercheurs de l'université de Singapour. D'abord appliquée au chinois, cette technique a été étendue aux autres langues asiatiques, puis orientales et européennes. Vers 2002, une société coréenne, Netpia, a conçu une autre technique de mots-clés en alphabet local, qui s'est ensuite développée en Chine, au Japon et en Turquie. Avec le projet Net4D, le chercheur Francis Muguet a également proposé une alternative au système américain, ouvert à d'autres langues.

Le champ d'application du dispositif de l'Icann est également restreint, et ne concerne que les adresses avec l'indicatif des pays (.cn pour la Chine, .ir pour l'Iran, etc.). Les .com et .net ou .org, qui constituent la majorité des plus de 180 millions de domaines à l'échelle mondiale, ne sont pour l'instant pas concernés. "Ce qui est troublant, c'est qu'au final, les internautes de ces pays pourraient disposer d'un Internet moins libre et moins ouvert", déduit Steve DelBianco.
Laurent Checola

Jacques Chirac

Personnalité politique préférée des Français, le prédécesseur de Nicolas Sarkozy à l'Elysée l'est devenu, si l'on en croit les facétieux sondages, depuis qu'il ne fait plus de politique. Ses ultimes bains de foule, il les réserve à Saint-Tropez chaque été, en chemise hawaïenne ou dans une tenue blanche immaculée façon Eddie Barclay, pour démentir ceux qui le disent déprimé par son manque d'activité. Le bronzage, c'est le bouclier facial de cet homme de doutes et de failles transformé en fonceur par la drogue du pouvoir. Ces derniers temps, quand les gazettes spéculaient sur une éventuelle brouille entre François Fillon et le chef de l'Etat, la grande affaire chez les Chirac était la séparation entre le chef de famille et Sumo, son bichon maltais, que l'éloignement des palais officiels a rendu trop agressif. Tout le contraire de son maître, qui s'interdit désormais le moindre commentaire désobligeant sur ses pairs. Ses Mémoires, en voie de publication, s'intitulent « Chaque pas doit être un but ». Les mauvaises langues n'y manqueront pas d'y voir l'explication de l'immobilisme qui a caractérisé le chiraquisme présidentiel, tant leur auteur a semblé avoir fait sien, durant sa longue carrière politique, le propos d'Edgar Faure selon lequel « les ambitions sont souvent préférables aux convictions ».

La France risque des coupures d'électricité cet hiver

La France va devoir importer de grandes quantités d'électricité cet hiver pour satisfaire la hausse de sa consommation et des coupures pourraient intervenir en cas de "froid intense et durable", a prévenu vendredi le Réseau de Transport d'Electricité (RTE).
La filiale d'EDF, qui gère le réseau de lignes à haute tension, estime que la France va devoir importer 4.000 mégawatts (MW) d'electricité "durant plusieurs semaines de novembre 2009 à janvier 2010", selon une étude publiée vendredi.
Cette forte dépendance de la France vis-à-vis de l'étranger pour ses besoins en électricité s'explique par le fait que les centrales électriques françaises produiront beaucoup moins d'électricité qu'il y a un an à la même période, indique RTE.
RTE ne précise pas si ce déficit de production est lié à un mouvement de grève intervenu au printemps chez EDF et qui a retardé les opérations de maintenance des centrales nucléaires de plusieurs mois.
Dans le même temps, la consommation d'électricité va comme chaque année atteindre des niveaux records, en raison du fort équipement des Français en chauffages électriques.
Face à cette situation, RTE juge que le risque de coupure cet hiver est "modéré" sauf "en cas de froid intense et durable".
"Dans une situation de froid intense et durable avec des températures de 7 à 8 °C durablement sous les normales saisonnières (...) le niveau d'importation (d'électricité) pourrait atteindre 9.000 mégawatts (MW)", indique ainsi le gestionnaire de réseau.
Selon l'étude de RTE, cela correspond à la "capacité maximale" d'importations supportable par le réseau électrique français.
Si une telle situation était atteinte, RTE pourrait donc avoir recours "à des moyens exceptionnels", incluant des coupures partielles d'électricité dans certaines régions pour éviter que le système électrique ne s'écroule.
La consommation française d'électricité avait atteint un record historique mercredi 7 janvier 2009, à 92.400 mégawatts (MW), en raison d'une vague de froid intense (températures inférieures de 7°C à la normale).

Copyright © 2005 AFP. Toutes les informations reproduites dans cette rubrique (ou sur cette page selon le cas) (dépêches, logo) sont protégées pas des droits de propriété intellectuelle détenus par l'AFP. Par conséquent, aucune des informations ne peut être reproduite, modifiée, rediffusée, traduite, exploitée commercialement ou réutilisée de quelque manière que ce soit sans l'accord préalable écrit de l'AFP. L'AFP ne pourra être tenue pour responsable des délais, erreurs, omissions qui ne peuvent être exclus, ni des conséquences des actions ou transactions effectuées sur la base de ces informations."

Le Front de gauche réfléchit à une candidature Buffet en Ile-de-France

Et si Marie-George Buffet prenait la tête de la liste du Front de Gauche aux régionales en Ile-de-France ? L'hypothèse est démentie formellement, vendredi 30 octobre, place du Colonel-Fabien. Mais cette idée, évoquée depuis quelques jours au sein du Front de gauche, permettrait à la direction du PCF de contrer la candidature du rénovateur Patrick Braouezec. Alors que le député de Seine-Saint-Denis s'était dit "disponible" pour tirer la liste du Front de gauche, Mme Buffet avait tenté dans un premier temps de faire monter le numéro 2 du PCF, Pierre Laurent. Mais les élus régionaux comme les responsables fédéraux ont multiplié les signaux pour faire comprendre que cette candidature ne leur semblait pas la meilleure pour faire des voix.
Ainsi trois députés, Roland Muzeau (Val-de-Marne), Pierre Gosnat (Val-de-Marne), maire d'Ivry-sur-Seine, et Marie-Hélène Amiable (Hauts-de-Seine), maire de Bagneux, ont écrit à la secrétaire générale pour lui dire leur préférence pour M. Braouezec. Le conseiller général de l'Essonne, Didier Piriou, l'a également fait savoir. Les secrétaires des fédérations d'Ile-de-France ont fait passer le message lorsqu'ils ont été consultés. Même la Gauche unitaire estime que "ce serait un signe du changement du PCF". Mme Buffet a rencontré le député mais lui a fait savoir qu'il y a aurait des réticences à sa candidature chez les camarades de Paris et de Seine-Saint-Denis.

La secrétaire nationale n'entendant pas renoncer, il fallait trouver une alternative. Patrick Jarry, maire de Nanterre, a été approché mais a décliné l'offre. Lors du point de presse qui a suivi le conseil national, dimanche 25 octobre, Mme Buffet a expliqué qu'elle verrait plutôt comme tête de liste "un homme ou une femme issu du PCF". Le même jour, lors d'une fête fédérale communiste, un des responsables du Parti de gauche soulignait que la meilleure candidature serait "Marie-George".

Comme Jean-Luc Mélenchon a fait part de son "envie" de se présenter en Ile-de-France, un duo avec Mme Buffet remplirait les exigences de parité et d'équilibres entre forces participantes. Le Parti de Gauche (PG) dément aujourd'hui toute évocation officielle de la question mais avoue que "ce ne serait pas plus mal qu'au niveau national, chacun des chefs de parti se présente pour donner plus de poids". "Il faudra cependant expliquer pourquoi Mme Buffet, qui était tête de liste en 2004 et a démissionné sitôt élue, se représente cinq ans après ?", remarque un élu régional.

"PROFITER D’UNE NOTORIÉTÉ"

L'affaire n'est cependant pas encore jouée et la guerre de positions va continuer jusqu'au 7 novembre, jour où la conférence régionale doit entériner l'orientation de listes autonomes du Front de gauche au premier tour et la proposition que la tête de liste soit communiste. Pour tenter de trouver une issue, Daniel Brunel, vice-président du conseil régional PCF d'Ile-de-France, propose un Yalta : "le meilleur choix possible" serait un ticket entre les deux hommes, Pierre Laurent comme "chef de file" des communistes sur la liste et Patrick Braouezec, tête de liste régionale. Le premier parce que "cela serait faire émerger ainsi une nouvelle génération de dirigeants communistes" ; le second pour "profiter d’une notoriété et d’une expérience acquises pour réaliser le meilleur score possible", écrit-il, vendredi 30 octobre, à sa secrétaire fédérale et à Mme Buffet. "Pour bien nous rassembler avec d’autres, montrons-nous capable de le faire entre nous !", conclut-il.

Il glisse en passant que Jean-Luc Mélenchon pourrait lui se présenter "dans le département qui l'a élu sénateur", l'Essonne. "Bien entendu ce choix est de la responsabilité du PG", ajoute-t-il pour mieux prévenir : "Personne ne pourrait imaginer que le PG vienne décider pour nous le choix de nos candidats. Les communistes ne l'accepteraient pas."
Sylvia Zappi

La roussette: le poisson de bébé, mémé et pépé...

La chair fine, délicate et, détail non négligeable, sans arête, fait de la roussette un poisson très apprécié des enfants et des personnes âgées.

De la famille des scyliorhinidés, les petites et grandes roussettes sont fréquemment appelées "chien de mer" sur nos côtes. Ce sont des squales, des petits requins inoffensifs.

Mesurant entre 40 et 60cm, la petite roussette se distingue par sa peau grise parsemée d'une multitude de taches foncées et la position de ses valves nasales quasi contiguës. La grande (80 à 120cm) est brune, avec des taches foncées plus étendues et moins nombreuses, et ses valves nasales sont bien séparées.

Si la grande roussette n'est pas très présente sur nos côtes, sa petite soeur est courante sur les bancs de marées. Ces poissons vivent habituellement sur le fond (sable ou graviers de préférence), mais peuvent aussi nager entre deux eaux. Peu actifs le jour, ils se mettent en chasse de nourriture la nuit: crustacés, mollusques, petits poissons pélagiques (harengs, chinchards, maquereaux) et espèces de fond (grondins, limandes, gobies).

Capturées tant en Atlantique qu'en Méditerranée, les roussettes sont commercialisées toute l'année -plus particulièrement à la fin de l'été- pelées, tête et queue retirées, sous le nom de "saumonette", nom lié à la couleur de leur chair légèrement rosée. Le pelage de leur peau, extrêmement rugueuse et dure, doit être effectué à l'aide d'outils spéciaux. Au siècle dernier, celle-ci était utilisée par les ébénistes pour poncer certains bois...

D'autres poissons viennent grossir la production française de squales: l'aiguillat commun (également appelé "chien de mer"), l'émissole tachetée, et le requin Hâ. Ils sont également commercialisés "nus".

Les roussettes, à la chair riche en matières azotées, peuvent dégager une odeur d'ammoniaque, qui n'est pas forcément signe d'altération. Cependant, si elle est forte, celle-ci indiquera un manque de fraîcheur évident.

Extrêmement bien équilibrée en sels minéraux et oligo-éléments (potassium, soufre, phosphore, chlore, sodium, calcium et magnésium), la saumonette est l'un des poissons les plus riches en protéines (30g/100g) pour un apport de 100kcal seulement, et contient des vitamines B1, B2, PP et A. Forte de tous ces apports, elle est également utilisée en cosmétologie et dans la composition d'engrais naturels en agriculture.

La roussette est un poisson avantageux, avec seulement un cartilage central qui s'ôte facilement à la cuisson. Elle se conservera quatre à cinq jours, placée à l'abri de la lumière et de la chaleur, sans toutefois être glacée.

La façon la plus simple et la plus rapide -préservant tous les éléments nutritionnels- est de la cuisiner au bain-marie. Après une cuisson non prolongée (sinon, perte de fermeté et de saveur), la roussette se débite aisément au "détail", appréciable pour les mets d'enfants ou de personnes âgées, consommateurs de petites quantités.

La roussette a une place de choix dans la soupe de poissons ou la bouillabaisse, et se mariera parfaitement avec une poêlée de champignons des bois (trompettes de la mort ou girolles). Elle sera alors servie, après avoir été pochée dans un court-bouillon de légumes, nappée d'un mélange beurre fondu-crème fraîche au centre d'une couronne de riz. Pochée encore, on l'ajoutera au dernier moment à différentes préparations: purée de tomates, ratatouille niçoise, fondue de poivrons rouges...

Pour bébé: placer entre deux assiettes de fines tranches de roussette arrosées de jus de citron, maintenues au-dessus d'une casserole d'eau en ébullition pendant 3-4 minutes. Ecraser, saler, ajouter un soupçon d'huile d'olive. A servir à côté de sa purée de légumes, afin de lui faire découvrir le goût du poisson. AP

Zone euro : poussée du chômage et nouvelle baisse des prix

Le taux de chômage a atteint 9,7% en septembre, soit son plus haut niveau depuis janvier 1999. Dans le même temps, l'inflation ressort encore négative avec une baisse des prix à la consommation de 0,1% en octobre.
Les tendances se poursuivent à la fois sur le chômage et l'inflation en zone euro. Ainsi, la poussée du chômage s'est confirmée en septembre avec un taux de 9,7%, soit le plus haut niveau depuis janvier 1999. En août, le taux de chômage s'était établi à 9,6% contre 9,5% en juillet.

Selon les données Eurostat publiés ce vendredi, on dénombre en septembre 184.000 chômeurs de plus qu'en août, ce qui porte le total à 15,324 millions. Dans l'ensemble de l'Union européenne, le taux de chômage a également progressé pour passer de 9,1% à 9,2%, un record depuis le début de la série de statistiques en janvier 2000. Le nombre total de chômeurs dans l'UE a atteint 22,123 millions en septembre, soit 286.000 personnes de plus qu'en août.

Du côté de l'inflation, les prix à la consommation ont de nouveau reculé de 0,1% dans la zone euro en octobre en rythme annuel. Un chiffre conforme aux attentes et qui marque un ralentissement de la baisse par rapport au mois de septembre (-0,3%). Il s'agit néanmoins du cinquième mois consécutif de recul des prix à la consommation dans la zone euro .

Pour les analystes, "ces deux statistiques sont conformes aux attentes", comme l'explique à l'agence Reuters Christoph Weill de Commerzbank. "Dans les deux prochains mois, nous devrions voir des niveaux positifs d'inflation, donc il n'y a pas de menaces de déflation", estime l'analyste. En revanche, "il est clair que les chiffres du chômage devraient augmenter d'avantage. Nous nous attendons à ce que le taux de chômage culmine autour de 11% à la fin de l'année 2010".

Distribution de cash dans les rues de Paris

Un site web veut distribuer de l'argent dans Paris, la préfecture s'interroge.
Pour faire la promotion de son site Mailorama.fr, la société de droit belge Rentabiliweb a annoncé jeudi vouloir distribuer plusieurs dizaines de milliers d'euros en liquide le 14 novembre dans les rues de Paris. Des pochettes contenant de l'argent en liquide devrait donc être dispensées par des hôtesses circulant dans un autobus découvert aux couleurs de la marque. "Cinq mille bourses contenant chacune un tract et un billet de banque", d'une valeur comprise entre 5 et 500 euros, seront distribués aux Parisiens "sans aucune contrepartie", a indiqué Stéphane Boukris, responsable de l'opération.

La distribution aura lieu le samedi 14 novembre entre 14 et 17 heures à l'occasion de "trois haltes" dans des lieux représentatifs de la capitale qui seront dévoilés 48 heures avant.

La méfiance de la préfecture

L'initiative inédite réjouira sans doute les passants mais pas forcément la préfecture qui s'inquiété déjà d'éventuels troubles à l'ordre public occasionné par l'opération. "On s'attend à attirer des dizaines de milliers de personnes", a souligné M. Boukris, en ajoutant qu'une "quinzaine d'agents de sécurité au minimum" seraient présents pour éviter tout risque de débordement. Pas assez pour rassurer les autorités… La Préfecture de police de Paris a en effet indiqué qu'elle "étudi(ait) avec attention le risque de trouble à l'ordre public que pourrait représenter cette distribution d'argent" et qu'elle s'était "saisie de la question juridique en étudiant la légalité de ces pratiques inédites à (sa) connaissance dans les rues de Paris".

Le montant total qui sera distribué n'a pas été révélé. Mais le buzz est déjà assuré.

Air France, première compagnie dans le ciel européen à posséder un Airbus A380

C'est ce vendredi qu'Air France va officiellement prendre livraison de son premier Airbus A380, sur le site de l'avionneur à Hambourg, dans le nord de l'Allemagne, au cours d'une cérémonie qui réunira les dirigeants de la compagnie française et d'Airbus. Air France devient ainsi la première compagnie européenne à posséder le plus grand avion de ligne du monde, après Singapore Airlines, Emirates et l'australienne Qantas. La compagnie doit diffuser en direct l'événement sur son site Internet.
L'appareil s'envolera dans l'après-midi vers l'aéroport parisien de Roissy Charles-de-Gaulle. Le vol commercial inaugural se déroulera le 20 novembre et reliera Paris à New York, le temps pour les équipages de la compagnie de se familiariser avec l'appareil. La compagnie, qui a commandé un total de douze A380, les mettra d'abord en service vers New York et Johannesburg, avant probablement Tokyo.

15 MILLIONS D'EUROS D'ÉCONOMIES

Air France, qui a enregistré une lourde perte au premier trimestre, espère réaliser 15 millions d'euros d'économie par an avec chaque A380, qui peut remplacer deux long-courriers plus petits. Ainsi, "sur New York, on va enlever un Boeing 777-200 et un Airbus A340, et passer de cinq vols quotidiens à quatre", réalisant ainsi "20 % de coûts d'exploitation de moins", a expliqué le directeur général de la compagnie, Pierre-Henri Gourgeon.

L'A380 d'Air France accueillera 538 passagers en trois classes : 9 en première, 80 en classe affaires, 449 en économique. Mais "nous n'avons pas retenu – et la crise l'explique totalement – un dispositif dans lequel on met des suites extrêmement coûteuses", précise M. Gourgeon, qui promet aux passagers "plus de confort parce que l'avion est beaucoup moins bruyant et plus stable".

Reste pour Air France à remplir l'avion géant, à l'heure où le trafic international de passagers a chuté en raison de la crise mondiale. Il a baissé de 5,3 % sur les neuf premiers mois de l'année, avec une modeste progression de 0,3 % en septembre, selon l'Association internationale du transport aérien.

"Ce n'est que justice", commente l'opposition

Interrogé sur le renvoi de Jacques Chirac devant la justice, le porte-parole adjoint de l'UMP, Dominique Paillé, a affirmé, vendredi 30 octobre, "regretter cette issue", évoquant une "épreuve douloureuse" pour l'ancien président. "Jacques Chirac est un personnage que les Français aiment bien. Il est dommage qu'en sa fin de carrière personnelle il soit renvoyé en correctionnelle", a déclaré M. Paillé sur France Info. "C'est sans doute pour un président de la République une épreuve douloureuse et pour l'image de la France pas forcément très positif", a-t-il ajouté. "Simplement, on peut regretter cette issue."
Le député UMP Henri Cuq a regretté vendredi le renvoi de Jacques Chirac devant la justice, estimant que l'ancien président "avait le droit de vivre en paix".

"C'est l'histoire de clans au plus haut sommet du pouvoir qui sont en train de régler leurs comptes. C'est beaucoup plus facile de s'en prendre à quelqu'un qui n'est plus président de la République et qui n'est plus protégé." Pour Jean-François Probst, l'ancien conseiller spécial de Jacques Chirac, "il y a certains jours où on peut se poser des questions au sujet de tous ces procès d'épuration, de liquidation, vingt ans après".

Le juge Eric Halphen a estimé vendredi "qu'il n'est pas du tout anormal, pour parler sous forme d'euphémisme, qu'une fois que le président n'est plus président la justice reprenne son droit". Interrogé pour savoir s'il n'était pas "trop tard", il a remarqué : "c'est trop tard, mais ce n'est peut-être pas du fait de la justice : la justice, dès les années 90, s'intéressait au comportement de Jacques Chirac lorsqu'il était maire de Paris." "Après il y a eu un bon nombre de décisions du Conseil constitutionnel, de la Cour de cassation, puis une réforme qui a été votée empêchant toute poursuite pendant que le président est président de la République", a poursuivi le juge, qui avait instruit pendant douze ans l'affaire des HLM de Paris avant d'en être dessaisi en 2001.

"Cette décision rappelle l'importance de conserver une juge d'instruction indépendant", s'est félicité Benoît Hamon, porte-parole du Parti socialiste, alors que la suppression du juge d'instruction est un des points-clés de la réforme de la procédure pénale, qui doit faire l'objet d'un projet de loi d'ici à l'été 2010. "Quand il n'y aura plus de juge d'instruction, est-ce qu'on pourra voir ces affaires jugées ?", a-t-il demandé.

La secrétaire nationale à la justice et aux libertés publiques du Parti socialiste, Marie-Pierre de la Gontrie, a jugé "légitime" le renvoi de M. Chirac devant la justice. "On prend acte de cette décision. On note qu'elle est prise par un juge indépendant", a précisé cette avocate qui se dit attachée au maintien du juge d'instruction.

Pour le député PS de l'Isère, André Vallini, "il y a une satisfaction de voir que la justice travaille de manière indépendante dans notre pays, quelles que soient les personnalités mises en cause. J'ai aussi un autre sentiment, qui est de penser que ça vient bien tard".

"Ce n'est que justice. Quand on est dans un pays où on pratique la justice d'abattage avec les comparutions immédiates, on ne peut pas continuer plus longtemps de protéger ceux qui ont accédé au sommet du pouvoir et se sont protégés eux-mêmes", a souligné le député Vert de Gironde, Noël Mamère, sur France Info vendredi.

Olivier Besancenot (NPA) a salué le renvoi de Jacques Chirac devant la justice, tout en souhaitant que le "procès de Supermenteur" soit aussi celui de "l'immunité présidentielle".

Le président du Front national, Jean-Marie Le Pen, a affirmé vendredi que le renvoi de Jacques Chirac devant la justice ne dévoilait qu'une "toute petite partie de l'iceberg". "La Chiraquie, c'est un iceberg, dont on ne voit qu'une toute petite partie immergée et dont on ne voit pas l'énorme bloc, qui est toujours caché sous la mer."

Le secrétaire général de l'UMP, Xavier Bertrand, avait estimé sur RTL avant même l'annonce de la décision de la juge Xavière Simeoni, qu'il n'était "pas utile de revenir en arrière" à propos de l'affaire des chargés de mission de la Ville de Paris.

L'ex-candidate socialiste à la présidentielle de 2007, Ségolène Royal, avait quant à elle estimé sur Europe 1 vendredi matin : "Je pense que ce sont des affaires très anciennes et qu'aujourd'hui Jacques Chirac a sans doute beaucoup de choses à se reprocher, mais en même temps il a donné beaucoup au pays. Il mérite d'être tranquille mais la justice doit être la même pour tous."

Le net rebond du PIB aux Etats-Unis confirme la fin de la récession

Après quatre trimestres de déclin consécutifs, le PIB américain a renoué avec la croissance (+ 3,5 %) au troisième trimestre 2009, grâce à un rebond de la consommation (3,4 %) et de l'investissement résidentiel plus important que prévu. C'est le premier signal positif concret depuis le début de la récession fin 2007.
La reprise américaine est sur les rails. Le département du Commerce a surpris hier la plupart des économistes en annonçant un net rebond de la croissance (+ 3,5 %), supérieur au consensus des analystes (3,2 %). Ce sursaut vient signaler la fin de la pire récession depuis l'après-guerre. Outre la réduction du déstockage des entreprises américaines qui avait lourdement pesé sur la croissance au premier semestre, c'est surtout le rebond plus net que prévu de la consommation (+ 3,4 %) et de l'investissement résidentiel (+ 23,4 %) qui ont tiré la croissance en mettant fin à quatre trimestres consécutifs de déclin. Même si le niveau de chômage demeure élevé avec un taux de 9,8 % de la population active, c'est le premier signal positif concret depuis le début de la récession en décembre 2007. Le secrétaire au Trésor américain, Timothy Geithner, a estimé que, malgré la reprise, la récession entamée en décembre 2007 restait « bien présente et mordante » pour des millions d'Américains. De son côté, le président américain, Barack Obama, y a vu le signe que « cette récession est en train de se dissiper », tout en prévenant qu'il restait beaucoup à faire pour que l'économie se rétablisse pleinement.
Effet non immédiat sur l'emploi

« Ce résultat tranche avec le déclin de 6,4 % de la croissance au premier trimestre. En termes de points de pourcentage, c'est le plus fort rebond depuis 1980 en l'espace de deux trimestres », s'est félicitée hier la présidente du « Council of Economic Advisers », Christina Romer. Elle y voit l'impact positif direct du plan de relance budgétaire de 787 milliards de dollars, lancé en février, en estimant même la contribution de l'American Recovery and Reinvestment Act de 2009 à « 3 ou 4 points de croissance de croissance réelle au troisième trimestre ». Au vu de la situation de l'emploi, la conseillère économique de la Maison-Blanche ne cache pas, toutefois, que « le chemin de la reprise pleine et entière sera encore long » et qu'il faudra du temps pour que le rebond du PIB se répercute sur l'emploi.

Selon les données publiées hier par le département du Commerce, la consommation qui représente 70 % de l'économie américaine, a représenté la principale contribution au rebond en ajoutant à elle seule 2,4 % de croissance. Mais la surprise majeure provient du rebond de l'investissement résidentiel (+ 23,4 % contre - 23,3 % au deuxième trimestre), soit la plus forte contribution à la croissance depuis 2005. Malgré une reprise de l'investissement dans les équipements et les logiciels (+1,1 % contre - 4,9 % au deuxième trimestre), l'investissement global des entreprises a reculé de 2,5 % en raison d'une chute de 9 % des dépenses dans le secteur non résidentiel. En revanche, le ralentissement de la politique de déstockage des entreprises (- 130,8 milliards de dollars contre - 160,2 milliards au deuxième trimestre) a permis de gagner un point de croissance. Hors inventaires, le PIB a augmenté de 2,5 %, contre + 0,7 % au deuxième trimestre. La plupart des économistes voient un signal positif dans ce ralentissement de la réduction des stocks qui avait pesé fortement sur la croissance (- 4 points) au premier semestre. En outre, la faiblesse du dollar a dopé les exportations de 14,7 %, même si la hausse des importations (+16,4 %) fait encore apparaître un solde négatif.
Incertitudes sur l'avenir

« Ce PIB meilleur que prévu confirme que la grande récession est terminée. La question est : s'agit-il d'une reprise statistique ou va-t-on connaître une reprise durable ? » a confié à Reuters Kevin Flanagan de Morgan Stanley. Après la perte de 7,2 millions d'emplois aux Etats-Unis depuis le début de la récession (dont 3,4 millions depuis janvier), le spectre d'une « croissance sans emploi » continue à hanter les économistes. Même après la fin de la récession de huit mois en 2001, il a fallu attendre 2006 pour que le taux de chômage repasse sous la barre des 5 %.

Le coût des obsèques augmente régulièrement

L'envolée du coût des obsèques (+ 35 % en dix ans) n'avait pas laissé de marbre l'UFC Que Choisir l'an dernier. Avant la Toussaint 2008, l'association de défense des consommateurs avait sorti une enquête remarquée sur les services funéraires et les travers de l'assurance-obsèques. Cette année, ce sont les professionnels du secteur qui occupent le terrain avec la présentation d'un manifeste à l'attention des pouvoirs publics. « Comme tout produit ou service, les prestations funéraires connaissent des augmentations de prix régulières, mais modérées, de l'ordre de 3 % par an en moyenne », assure la Confédération des professionnels du funéraire et de la marbrerie (CPFM), qui représente les deux tiers des entreprises en France. Une hausse qui s'expliquerait notamment par l'inflation de la charge salariale : « Nous faisons un métier de main-d'oeuvre avec assez peu de gains de productivité possibles. Il faut toujours quatre porteurs par cercueil », expliquait Michel Minard, le coprésident de la CPFM récemment, lors d'une table ronde sur le coût des services funéraires.

Si les funérailles reviennent en moyenne à 3.500 euros, la CPFM préfère disséquer la facture pour faire émerger « le vrai chiffre ». « Près de 40 % des dépenses d'obsèques ne sont pas imputables aux professionnels du funéraire », précise-t-elle. Les frais de tiers (avis de décès, frais de culte, taxes municipales, etc.) pèsent ainsi pour environ 20 %. Idem pour la TVA. Ce qui fait dire à Michel Minard que « l'Etat détient, avec le levier fiscal, le moyen le plus efficace de faire baisser les prix ».

Depuis 2005, la profession se bat pour un abaissement de la TVA à 5,5 %, alors que la quasi-totalité des prestations d'obsèques sont aujourd'hui assujetties à une TVA de 19,6 % - une proposition également défendue par l'UFC - Que Choisir et par cinquante parlementaires, qui ont signé une proposition de loi en ce sens en juillet dernier. Cette mesure déboucherait sur « un gain moyen de 350 euros par obsèques ». Un abaissement représenterait un manque à gagner de 180 millions d'euros pour l'Etat.

La CPFM veut également lever « toute ambiguïté » sur les contrats obsèques, les consommateurs n'ayant, selon elle, « pas une information suffisante pour choisir parmi les différents produits proposés ». Comme le réclamait l'UFC Que Choisir l'an dernier, elle demande que l'utilisation des termes « obsèques, funérailles ou funéraires » « ne soit pas autorisée si le contrat ne comporte pas de prestations d'obsèques détaillées et personnalisées ».Certaines offres ne seraient, estime la CPFM, que de « simples contrats d'assurance-vie »,dont le capital peut « éventuellement, mais pas forcément »servir à financer les obsèques.Sont visés les réseaux de distribution non funéraires (banques, assurances, mutuelles) et les contrats en capital, qui représentent plus de 70 % des souscriptions sur un marché en plein développement. En 2008, la Fédération française des sociétés d'assurances comptabilisait 2,29 millions de contrats obsèques, soit 11 % de plus que l'année précédente.

LAURENT THEVENIN, Les Echos

Mauvaise querelle

Grippe A (H1N1): Et une autre polémique... contre les labos

Un manque de transparence est dénoncé concernant les contrats de commandes des vaccins...
Alors que la campagne de vaccination contre la grippe A (H1N1) suscite des réserves de la part des personnels soignants, les contrats relatifs aux commandes des vaccins font eux-mêmes l'objet d'une polémique. Selon Le Point paru ce jeudi, la communication du gouvernement autour de ces contrats a manqué de transparence.

L'hebdomadaire affirme que l'Etablissement de préparation et de réponse aux urgences sanitaires (Eprus), mandaté par Roselyne Bachelot pour conclure ces achats, a refusé de lui transmettre des copies de ces contrats en mettant en avant «la protection des intérêts essentiels de l'Etat». Au total, 94 millions de doses ont été achetées aux laboratoires pour 808 millions d'euros.

Les «contrats transmis à toute personne en faisant la demande»

Le ministère de la Santé s'est aussitôt défendu ce jeudi, indiquant que ces contrats «seront transmis à toute personne morale en faisant formellement la demande au ministère en charge de la santé».

«Les contrats relatifs à ces commandes seront désormais transmis à toute personne morale en faisant formellement la demande au ministère en charge de la santé», assurent jeudi les services de Roselyne Bachelot.

Le rapporteur du budget de la Sécu a trouvé porte close

Prenant au mot le ministère, Gérard Bapt (PS), le rapporteur spécial du budget de la Sécu, s'est rendu en début d'après-midi avenue Duquesne, l’adresse du ministère de la Santé, pour juger «sur place et sur pièce» des contrats en question, comme l'y autorise sa fonction. Bien qu'il ait prévenu les collaborateurs de la ministre de sa venue, il affirme avoir trouvé porte close.

«Je demande à consulter ces contrats, le fait qu'on semble vouloir me les cacher semble confirmer l'article du Point», «auquel cas ce serait particulièrement inquiétant», a-t-il lancé à Roselyne Bachelot une fois revenu, bredouille, dans l'hémicycle du Palais-Bourbon.

«N'allez pas chercher les problèmes où il n'y en a pas. Les contrats sont chez l'adjudicateur, ne faites pas de mauvais procès», a répondu la ministre, affirmant que Gérard Bapt avait bien rendez-vous au ministère mais... vendredi. Prenant à son tour la parole, le président PS de la commission des Finances, Didier Migaud, a rappelé «qu'un rapporteur spécial n'avait pas besoin de prendre rendez-vous, sinon le contrôle sur place et sur pièce de façon inopinée n'aurait plus de sens». L'en empêcher «est un délit», a-t-il dit.

«Prenez votre voiture, filez à l'Eprus»

«Le rapporteur spécial peut avoir accès à tous les documents, il vient quand il veut comme il veut... Les documents sont à l'Eprus», et «vous pouvez y aller, on vous les montrera... Si vous m'accusez de cacher quelque chose dans ces contrats, prenez votre voiture, filez à l'Eprus», s'est énervée la ministre.

Mais après avoir aussitôt téléphoné à l'Eprus, Gérard Bapt s'est étonné auprès de l'AFP qu'on lui ait répondu que les documents réclamés «avaient été portés la veille au ministère».

Concernant le nombre de vaccins commandés, qui fait lui aussi débat, le ministère rappelle que l'agence européenne du médicament n'a à ce jour pas statué sur le nombre d'injections nécessaires (une ou deux) et que les enfants et les personnes présentant des facteurs de risque resteront vraisemblablement soumises à une vaccination à deux injections pour une protection complète. «Les 94 millions de doses acquises, auxquelles il faut retrancher 10% qui seront données à l'OMS, ne permettront donc en aucun cas d'immuniser 94 millions de personnes», indique le ministère.

Un "grand emprunt" très politique

En France, tout emprunt populaire est d’abord une aventure politique. Pinay, Giscard, Balladur : les grands sages de la rigueur y ont eu recours pour rassurer les Français. Le futur grand emprunt Sarkozy, même conduit par deux inspecteurs des finances, Michel Rocard et Alain Juppé, est financièrement inutile (l’Etat emprunte déjà plus de 250 milliards cette année).

Mais il peut être politiquement utile : réfléchir "aux priorités nationales" afin de "permettre de préparer au mieux l’avenir de la France". Un peu comme le faisait à sa grande époque le commissariat au Plan de Jean Monnet qui faisait rêver d’avenir.

Des priorités de long terme, non solvables par le marché : au début de la semaine prochaine, le gouvernement recevra les propositions de la commission. Depuis deux mois, chaque mercredi matin, les 24 membres se réunissent à l’hôtel Marigny en toute discrétion. L’écrivain Erik Orsenna débat avec Nicole Notat, l’ancienne patronne de la CFDT reconvertie dans l’économie socialement responsable, l’ancien patron de Thales, Denis Ranque, affronte le polémiste Jean de Kervasdoué, économiste de la santé, la philosophe Monique Canto-Sperber se frotte à la banquière franco-marocaine Fatine Layt.

Ces experts s’appuient sur un diagnostic peu optimiste : dans le monde qui s’ouvre, la croissance future, en France, sera faible et le chômage de masse durable. Face aux urgences, il y aura donc moins de moyens mobilisables pour le long terme. Entre chaque plénière, les lobbyistes de tout poil se précipitent pour obtenir une part, voire les miettes d’un gâteau dont personne ne connaît la taille. Le nombre de secteurs appelés à devenir « priorité nationale » grossit chaque jour !

D’après nos informations, la commission a écarté les projets qui peuvent être financés par les acteurs privés. Peu de grands travaux classiques. Les nanotechnologies – les micro- technologies de demain – devraient être portées par le marché. Mais la généralisation de la fibre optique, pour l’ultra haut débit, devrait bénéficier d’un coup de pouce. Comme les grands projets « verts ». Mais la priorité de la commission sera la mise à niveau de notre appareil de recherche et d’enseignement supérieur. L’idée est de renforcer les points forts de la France plutôt que de partir vers des terres inconnues.

François Fillon a fixé la limite à 30 milliards contre Henri Guaino qui rêvait de 100 milliards. Les financiers plaident pour que ce grand emprunt soit réservé aux marchés financiers contre les banquiers qui voudraient en percevoir les commissions. Cela coûterait plus cher de faire appel au grand public (1 à 1,5 %). Mais si cet emprunt est un projet politique, pourra-t-on le lancer sans les Français ? Pas facile d’être rassurant.
Olivier-Jay

UE: Blair perd un soutien

Tony Blair, candidat à la future présidence de l'Union européenne, a vu l'un de ses probables soutiens s'envoler. Jeudi, José Luiz Zapatero a indiqué qu'il préférerait un président à l'engagement européen irréprochable.
Ça s'annonce mal pour Tony Blair. L'ancien Premier ministre britannique voit ses chances de devenir le premier président de l'Union européenne s'amenuiser chaque jour. Jeudi, c'est José Luis Rodriguez Zapatero qui lui a porté un rude coup en indiquant, en marge du sommet européen de Bruxelles, que les socialistes européens, soit l'ancien camp de l'Anglais, étaient plutôt enclins à le désigner… Haut représentant pour les Affaires étrangères. Un autre poste créé par le traité de Lisbonne, pour lequel les actuels candidats (on parle d'Hubert Védrine en France, de l'ancien ministre des Affaires étrangères allemand Walter Steinmeier, d'une ancienne ministre autrichienne, etc.) ne font pas le poids face au travailliste.

Le président du gouvernement espagnol a déclaré qu'il préférerait, à titre personnel, un président à l'engagement européen irréprochable et à même de défendre l'acquis communautaire. "Le critère mis en avant par le Parti socialiste européen (PSE), en exprimant une préférence pour le poste de Haut représentant pour les Affaires étrangères, me semble très raisonnable", a-t-il déclaré à la presse. "Nous ne soutenons ni n'excluons personne à ce stade mais le Parti socialiste européen a une détermination claire qui est d'obtenir le poste de Haut représentant et vice-président de la Commission européenne. Cette double fonction est très importante", a-t-il ensuite ajouté, histoire de motiver un peu plus Tony Blair.
Pas "eurocompatible"

Pourquoi la candidature de Blair pour obtenir ce poste qui mettra fin aux présidences tournantes de six mois ne convainc pas? José Luis Rodriguez Zapatero a relevé indirectement l'un des points faibles de la candidature de l'Anglais: son pays, le Royaume-Uni, n'a pas adopté l'euro, ne participe pas à l'espace Schengen et bénéficie d'une série d'"opt outs" sur plusieurs textes communautaires. Bref, il n'est pas "eurocompatible". "Je souhaite que le futur président soit un fervent défenseur de l'Europe et qu'il fasse une déclaration de principes en faveur du renforcement de l'Union européenne et des intérêts communautaires", a-t-il expliqué, avant de préciser que son expérience l'incitait à la prudence. Des sentiments partagés par Nicolas Sarkozy, même si officiellement il soutient le britannique.

Gordon Brown, qui approuve la candidature de son prédécesseur s'est montré peu loquace et a explique qu'aucune "décision n'a été prise" à l'issue de la réunion du PSE, au cours de laquelle José Luis Rodriguez Zapatero, le chancelier autrichien Werner Faymann et le chef du PSE, Poul Nyrup Rasmussen, ont été chargés de mener les négociations au nom des socialistes européens en vue d'obtenir l'un de ces deux postes créés par le traité de Lisbonne.

Non officialisée, la candidature de Tony Blair est soutenue par plusieurs pays, dont la Grande-Bretagne, l'Italie et la France, mais les plus petits pays de l'UE sont plus enclins à choisir Jean-Claude Juncker, le Premier ministre luxembourgeois. Doyen des chefs de gouvernement dans l'Union, il s'est déclaré cette semaine disponible pour le poste. Un autre groupe de pays, comme l'Allemagne, la Suède, la Pologne et l'Espagne, sans être opposés à l'un ni à l'autre, maintiennent l'ambiguïté sur leur soutien. D'autres candidats sont en lice, tel le Néerlandais Jan Peter Balkenende, l'ancien Premier ministre Finlandais Paavo Tapio Lipponen, ou encore l'ancienne présidente de la République irlandaise Mary Robinson, l'assurance d'un symbole fort pour l'UE. Mais cette dernière a déjà annoncé qu'elle ne souhaitait pas accepter le poste. Reste un nom, au cas où la candidature de Tony Blair ne prenait pas, celui de François Fillon. La rumeur, née en Angleterre, a pris du poids le mois dernier, mais l'intéressé a toujours nié. La réponse devrait intervenir à la mi-décembre.

La Chine et sa croissance sous stéroïdes

Christine Lagarde est en visite à Pékin pour booster le commerce entre la France et la Chine. Un pays où la crise a pu être enrayée par un gigantesque plan de relance... mais qui se demande comment en sortir.

Avec ses 8,9% de croissance en glissement annuel au troisième trimestre, c'est à se demander si la Chine a connu la crise. Quand le Bureau national des Statistiques a rendu son verdict la semaine dernière, même le gouvernement central s'est dit surpris de l'efficacité de son plan de relance.
Christine Lagarde est en visite à Pékin pour booster le commerce entre la France et la Chine. Un pays où la crise a pu être enrayée par un gigantesque plan de relance... mais qui se demande comment en sortir.

Avec ses 8,9% de croissance en glissement annuel au troisième trimestre, c'est à se demander si la Chine a connu la crise. Quand le Bureau national des Statistiques a rendu son verdict la semaine dernière, même le gouvernement central s'est dit surpris de l'efficacité de son plan de relance.

Pour éviter la crise, Pékin avait injecté en novembre 400 milliards de dollars dans l'économie, étalés sur deux ans. Ces bons résultats trimestriels ont d'ailleurs incité le plus haut organe de l'exécutif à reconnaître que la reprise était désormais "consolidée" De fait, de nombreux indicateurs sont au vert. A commencer par la hausse de la production industrielle de 13,2% en septembre, et par un rebond de 33% des investissements en capital fixe sur les neuf premiers mois de l'année. Ce 3ème trimestre 2009 aura aussi vu tripler les investissements chinois à l'étranger, entraînant une frénésie d'achats dont certains ne sont pas passés inaperçus, tel celui de Hummer. Surtout, les consommateurs ont réagi de façon quasi mécanique aux mesures d'aides à l'achat de véhicules et de biens de consommations durables (TV, appareils ménagers, ...). C'est particulièrement vrai dans les campagnes. Sur les 9 premiers mois de l'année, les ventes au détail ont augmenté de 16,5%. Les ventes de voitures sont sans doute les plus spectaculaires, avec une hausse de 78% en septembre.
Une croissance sous perfusion

Pourtant, les résultats ne seraient sans doute pas si bons sans les mesures du titanesque plan de relance, ni l'assouplissement de la politique monétaire. Routes, voies ferrées, centrales électriques, ports, ouvrages hydrauliques,... les grands travaux prévus par l'Etat sont entrés sans exception dans le plan de relance. Tant et si bien que la Banque mondiale évalue à 80% la part de l'aide publique dans la croissance du PIB chinois en 2009. "C'est une croissance aux stéroïdes" résume Michael Pettis, professeur de finance à l'Université de Pékin. La question est aujourd'hui de savoir comment l'Etat fera pour arrêter d'injecter autant d'argent dans le système sans provoquer un coup d'arrêt brutal de la croissance".

Autant la Chine a créé la surprise par l'ampleur et la rapidité d'exécution de son plan de relance, autant en sortir ne sera pas aisé. Encouragées à lâcher la bride sur les prêts, les grandes banques ont consenti un total de 1270 milliards de dollars de prêts en 9 mois, soit une augmentation de 75%. Si des plafonds venaient à limiter ces prêts, la correction pourrait être brutale. En juillet, une baisse de la croissance des prêts a provoqué la chute de plus de 20% de l'indice de référence de la bourse de Shanghai le mois suivant. Prolonger trop longtemps le plan de relance n'est pas non plus sans dangers. Cela pourrait même avoir des effets pervers, affirme un rapport de la Banque asiatique de Développement paru le mois dernier. Par exemple en détournant l'argent de l'investissement productif vers le marché immobilier ou boursier, ou en créant des pressions inflationnistes : "un tel scénario pourrait entrainer un important resserrement monétaire à moyen terme, et diminuer la croissance", estime le rapport.

Faiblesses structurelles

Car qui dit plan de relance ne dit pas forcément réformes. Menacée par la crise, Pékin a paré au plus pressé : faire en sorte que la croissance ne s'enraye pas. L'économie, elle, conserve ses faiblesses structurelles et la Chine ne peut plus considérer les exportations comme un pilier inébranlable de sa croissance. "Les exportations demeurent le talon d'Achille de l'économie chinoise, malgré une récente amélioration, analyse Hervé Liévore, stratégiste chez AXA Investment Managers. Le rythme des exportations est aujourd'hui extrêmement lent. Cela va peser sur le textile et les biens de consommation durable, deux secteurs qui écoulent 30% de leur production en valeur à l'étranger."