TOUT EST DIT

TOUT EST DIT
ǝʇêʇ ɐן ɹns ǝɥɔɹɐɯ ǝɔuɐɹɟ ɐן ʇuǝɯɯoɔ ùO

mercredi 30 septembre 2009

La hausse des prix des cigarettes retardée

Le prix des cigarettes n'augmentera pas, contrairement à ce qui était attendu, le 5 octobre. Selon des sources proches du dossier, la signature de l'arrêté ministériel précisant son ampleur a été retardée. La décision devrait attendre que le président de la République, Nicolas Sarkozy ait prononcé son discours sur le plan cancer 2, à la fin du mois d'octobre.

Le sujet fait polémique. Après une rencontre à l'Elysée le 14 septembre avec un conseiller du chef de l'Etat, les buralistes avaient exprimé, auprès de la mission parlementaire chargée de réfléchir à l'avenir de cette profession, leurs craintes de voir appliquer une hausse des prix nettement plus forte que celle de 6 % anticipée. Ils s'étaient également inquiétés du risque que soient imposées sur les deux faces des paquets de cigarettes des photos chocs, destinées à convaincre les fumeurs de stopper leur consommation.
Associations combatives

Les associations antitabac et le ministère de la Santé estiment que seule une hausse des prix significative, d'au moins 10 %, et répétée chaque année est susceptible de réduire les ventes et le tabagisme. Les associations sont d'autant plus combatives que le marché du tabac a légèrement progressé en volume au premier semestre et queles ventes transfrontalières se sont tassées. Notamment avec l'Espagne, où les prix ont été un peu relevés, rendant moins intéressants les déplacements des Français pour y acheter des cigarettes.

La dernière hausse du prix des cigarettes (6 %) remonte à août 2007, il y a plus de deux ans. Le prix des cigares et cigarillos a été relevé en juillet dernier de 4 % en moyenne. Les prix des produits du tabac peuvent être revus chaque trimestre.

MARIE-JOSEE COUGARD, Les Echos

Arrêtons de prendre la santé et le salut public comme prétexte pour augmenter le prix des cigarettes, si cela avait été réellement le cas, la paquet de cloppes serait déjà à 20 € !

Jean Marie Le Le Pen doute de la version officielle du 11 septembre 2001

UN DE PLUS AVEC BIGARRE

mardi 29 septembre 2009

DEUX IMAGES A MÉDITER



Hémorragie de militants au Parti socialiste

Sur plus de 200.000 membres recensés, un tiers sont à jour de leur cotisation, selon Benoît Hamon, qui explique ne pas avoir réglé la sienne.

Au deux jours du référendum organisé auprès des militants socialistes, le chiffre fait mal : Mardi, Libération annonce que sur plus de 200.000 militants socialistes recensés, seuls 64.000 sont à jour de leur cotisation. Un chiffre confirmé par Benoît Hamon lors du point presse hebdomadaire du parti.

Précisément, selon le Bureau national des adhésions (BNA), le corps électoral du PS est actuellement de 200.319 adhérents. Les fichiers ont été nettoyés durant l'été pour supprimer 48.000 «inactifs» (c'est-à-dire non à jour de cotisations depuis deux ans). Parmi eux figure un bon nombre des adhérents «à 20 euros» de 2006, quand le PS avait proposé des adhésions à prix réduit.

Et sur ces 200.300 personnes, 64.000 seulement ont réglé leur cotisation annuelle. Parmi les retardataires, il y a notamment... un certain Hamon, Benoît. «Moi, je ne suis pas à jour de mes cotisations. Je ne suis pas dans les 64.000, je serai mis à jour quand j'irai voter», a avoué ce dernier, qui doit régulariser ses cotisations depuis juillet, sur la base de 150 euros par mois lorsqu'il était député européen.

«Le jour où on va voter, le trésorier de section vous dit 'faut que tu payes tes cotisations depuis le début de l'année'. Il y a plus d'adhérents qui vont voter qui ne sont pas à jour que d'adhérents à jour», promet-il, assurant : «C'est pareil dans toutes les associations».

Et le porte-parole de positiver : «Le Parti socialiste est le parti le plus transparent qui soit. Vous n'avez cette transparence dans aucun autre parti en France. Vous savez combien il y a d'adhérents, combien on en a enlevé des fichiers, combien sont à jour des cotisations. Vous en savez autant que les dirigeants du PS eux-mêmes».

Si Benoît Hamon affiche son optimisme, ce n'est pas le cas de l'ensemble du PS. Dans Libération, Arnaud Montebourg explique ainsi : «il n'y a plus de militants nulle part au PS. Après le congrès de Reims, ils sont tous rentrés chez eux écoeurés. Le PS est dans un état de démoralisation».

Transparence ?

En juin, Le Parisien annonçait que l'hémorragie était pire encore. Citant des chiffres émanant du Bureau national des élections du parti, le quotidien évoquait 40.993 adhérents «inactifs» sur 203.000 au total. Le PS annonçait alors vouloir faire le ménage et demandait à ces militants de se mettre à jour avant le 28 août dernier, sous peine d'être radiés.

Or, un simple calcul arithmétique permet de constater une incohérence : 203.000 adhérents en juin, moins les 40.993 «inactifs» radiés (si l'on prend le chiffre donné par Le Parisien), cela fait normalement 162.007 militants et non pas 200.000 comme annoncé par le PS ce mardi. A moins d'une vague d'adhésions passée inaperçue durant l'été, ou de radiations non effectuées...

Questionné par lefigaro.fr, Christophe Borgel, secrétaire national aux élection du parti, assure pourtant que «les chiffres donnés par Benoît sont les seuls bons» et que Le Parisien «a mélangé deux sujets» et donné un mauvais nombre de militants en juin... Contacté, le rédacteur de l'article du Parisien n'était pas joignable en début d'après-midi.

Toujours est-il que si la consultation souhaitée par Martine Aubry sera l'occasion de remobiliser les forces au PS, elle risque cependant de montrer la désaffection des militants pour leur parti, qui pourrait se traduire par une contre-performance électorale. Pour le premier tour de l'élection du premier secrétaire en 2008, 133.000 militants avaient voté. Cette fois, selon Libération, le chiffre pourrait ne pas dépasser les 80.000 à 90.000. Et les adversaires d'Aubry, toujours selon le quotidien, promettent déjà de contester si la participation leur semble trop élevée...

JE ME DEMANDE SI LES JOURNALISTES DE LIBÉRATION ONT RÉGLÉ LEUR COTISATION ?

Le PS, combien de -vrais- militants?

A quelques jours d'une consultation sur les primaires et la rénovation, un rapport interne du Parti socialiste établit à seulement 64 332 le nombre de militants à jour de cotisations.

Si le Parti socialiste revendique 203 000 adhérents, ils étaient seulement... 64 332 à jour de cotisation avant la consultation militante du 1er octobre, selon des chiffres internes à la direction.
Le jour du vote, les participants pouvaient cependant régulariser leur situation.

Par ailleurs, la direction du PS a supprimé la
catégorie des membres "inactifs". Cette catégorie, créée de toutes pièces juste avant le congrès, avait permis aux retardataires n'ayant pas réglé leur cotisation depuis plus de deux ans – et qui auraient dû être radiés d'office, selon les statuts – de voter
à Reims.

Parmi les "inactifs" figurait l'avocat Jean-Pierre
Mignard, auteur du ­rapport sur les fraudes des partisans de Martine Aubry. "Je ne me souviens pas exactement où j'en étais à propos des cotisations, s'agace-t-il. Ce que je sais, c'est que j'étais
en règle."

L'incroyable chimie des bulles de champagne

En éclatant à la surface, les bulles dispersent un brouillard de composés aromatiques.

Le champagne a ses amateurs. Il a aussi ses scientifiques attitrés. Gérard Liger-Belair, de l'université de Reims, en fait partie. Il y figure même en bonne place. En effet, depuis une dizaine d'années de recherches sur le plus célèbre vin effervescent de la planète, il multiplie les découvertes. C'est grâce à lui, par exemple, que l'on sait comment les bulles se forment dans les coupes. Gérard Liger-Belair et ses collègues s'intéressent également aux milliers de gouttelettes qui explosent chaque seconde à la surface, juste après qu'on ait versé le champagne dans les coupes. Ils publient leurs résultats dans les Comptes rendus de l'académie des sciences américaine (Pnas, 29 septembre 2009). Le 15 octobre prochain, ressort en librairie chez Odile Jacob une nouvelle édition de son ouvrage intilulé sobrement Le Champagne.

Dans un litre de champagne, il y a l'équivalent de cinq litres de gaz carbonique appelé aussi dioxyde de carbone, porté à la pression de 6 bars. C'est ce gaz qui est à l'origine des bulles qui remontent dans la coupe, pétillent et forment à la surface la mousse légère, sonore et explosive, si caractéristique du champagne. Mais pour que les bulles se forment dans le verre, il faut qu'il y ait des poussières ou des minuscules morceaux de textiles accrochés aux parois. En effet, l'air emprisonné dans ces particules pompe le dioxyde de carbone qui, alors, peut se gazéifier. «Si le verre est absolument propre, aucune bulle ne se forme», explique Gérard Liger-Belair. Cela ne veut pas dire pour autant que le gaz carbonique ait disparu du vin car, quand on le boit, les bulles éclatent aussitôt sur la langue et le palais en présence de l'air.

Magnifier les saveurs

La formation des bulles dans la coupe de champagne et leur ascension rapide ont déjà donné lieu à plusieurs publications. Cette fois, Gérard Liger-Belair et son équipe ont analysé les composés aromatiques relargués à la surface, lors de l'explosion des bulles en milliers de gouttelettes.

Ils n'ont pas lésiné sur les moyens : ils ont utilisé le spectromètre de masse à très haute définition de Münich, l'un des appareils les plus puissants existant aujourd'hui en Europe. Aidés de chercheurs allemands, ils ont identifié près d'une vingtaine de composés aromatiques dans le brouillard de gouttelettes qui picotent le nez quand on boit le vin. «Elles sont surconcentrées en composés aromatiques, souligne Gérard Liger-Belair, ce qui contribue encore à magnifier les saveurs du champagne.»

Le mécanisme est le suivant : quand les bulles se forment sur les parois du verre, elles agrègent autour d'elles toute une catégorie de molécules attirées par les gaz (elles sont dites tensioactives). Les bulles les font remonter à la surface et, quand les bulles explosent, les arômes présents dans les molécules tensioactives sont dispersés au-dessus de la coupe.

«Je suis le premier surpris d'avoir découvert autant de choses sur le champagne», reconnaît aujourd'hui le chercheur rémois qui travaille aussi sur d'autres boissons pétillantes. Aujourd'hui, il a reconstitué tout le cycle de vie des bulles, de leur naissance le long des parois du verre à leur disparition, quand elles explosent à la surface.

Hulot : « Je suis fier d’avoir Claude Allègre pour ennemi »

L’animateur écolo Nicolas Hulot, qui sort un film alarmiste sur l’état de la planète, salue l’engagement de Nicolas Sarkozy en faveur de la taxe carbone. Et il tacle Claude Allègre.
Apres avoir bataillé pour imposer son idée de taxe carbone au plus haut sommet de l’Etat, Nicolas Hulot repart en crois a de. Mercredi prochain, son film « le Syndrome du Titanic » sort en salles*. En apôtre de la décroissance, l’animateur écologiste fustige le modèle économique occidental et appelle à modérer nos excès pour sauver la planète.
Claude Allègre vous a traité « d’imbécile » ce week-end en expliquant que vous trompiez votre monde…
Nicolas Hulot. Il y a des ennemis que l’on est fier d’avoir… Jusqu’à présent j’essayais d’ignorer ses injures. Sauf que là, c’est une fois par semaine, ça commence à faire beaucoup. Ce sont des sujets graves. Selon deux derniers rapports officiels, 300 000 personnes meurent déjà chaque année à cause du changement de climat. Deux ou trois personnes contestent ces faits et vivent sur des niches médiatiques. Ce n’est pas parce qu’ils ne sont pas d’accord avec le plus grand nombre que ces gens-là sont méprisables, mais ils le sont lorsqu’ils manient l’injure et le mensonge comme Claude Allègre. Je rappelle que le réchauffement climatique est un fait scientifique validé par plusieurs milliers de scientifiques réunis au sein du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat.

Allègre vous accuse de voyager en hélicoptère alors que vous prônez le tout-vélo…
Deux mensonges en une phrase. Je ne suis pas pour le retour à la lampe à huile ou à la charrue à bœufs. Au contraire, je veux éviter d’y retourner. Quant à l’hélicoptère, on ne peut pas empêcher les gens de garder des préjugés pendant des années et des années. J’ai été un enfant de la société de consommation, j’ai cédé à certains excès mais depuis vingt ans il y a eu un cheminement de ma part et je crois m’être débarrassé de ces excès.

Comment cela se traduit-il ?
J’essaye simplement de m’améliorer avecma famille tous les jours. On ne va plus dans les grandes surfaces, on mange bio, on essaye autant que possible d’éviter les déplacements en avion, on chauffe notre maison à 18 degrés, on fait du compost, on récupère l’eau de pluie… Je ne me considère pas comme un exemple, car je suis bien conscient que c’est plus facile quand on a une certaine liberté matérielle.

Nicolas Sarkozy a imposé la taxe carbone malgré les réticences de son propre camp et de l’opinion publique. Est-ce courageux de sa part ?
C’est la responsabilité d’un homme politique, parfois, de ne pas faire de concessions. Je regrette que certains, à gauche, se soient affranchis de leurs responsabilités et aient remis en cause le principe de cette taxe qu’ils avaient soutenu avant les élections. Je regrette aussi les maladresses qui ont conduit à présenter cette contribution climat-énergie comme un impôt nouveau sans expliquer qu’il y aurait un dispositif de compensation financière.

Sarkozy a-t-il vraiment évolué sur la question environnementale ?
Sur le changement climatique, il a maintenant une vraie conviction. Il a compris les enjeux et les menaces que cela fait peser sur l’équilibre du monde. En ayant adopté la taxe carbone et en militant pour l’application d’un dispositif similaire aux frontières de l’Europe, la France arrivera en décembre au sommet climatique de Copenhague sans baisser les yeux. Le problème vient surtout des Etats-Unis où l’on a trop attendu de Barack Obama. Le réchauffement de la planète est au dernier rang des préoccupations des citoyens américains et je suis très inquiet sur l’issue de ce sommet.

Votre film, « le Syndrome du Titanic », est davantage un manifeste politique contre les excès de notre société de consommation qu’un documentaire écologique. Pourquoi élargissez-vous votre champ d’action ?
Depuis quelques années, la crise environnementale a croisé d’autres crises : énergétique, alimentaire, économique et financière. Nous avons voulu comprendre pourquoi on en est arrivé à une telle faillite du système. La cause commune à toutes ces crises est notre incapacité à nous fixer des limites alors que les ressources de la planète ne sont pas infinies. Il faut donc impérativement que l’on accepte une rupture de notre mode de vie, en tenant compte à la fois de la dimension écologique et de l’urgence sociale. Les instruments pour faire face à la crise écologique doivent simultanément et impérativement permettre de réduire les inégalités.

Mais pourquoi refusez-vous de vous engager en politique pour faire changer les choses ?
On peut faire de la politique de façon différente. Mon travail, au sein de la fondation Hulot, est de convaincre les agriculteurs, les syndicats, les scientifiques, les élus, que la mutation de la société est indispensable. Mon action est conditionnée à une certaine neutralité. Si je veux avoir porte ouverte à la CGT, pouvoir discuter un week-end avec le patron de la FNSEA ou des députés de gauche, je ne dois pas avoir d’étiquette partisane collée sur le front.

Après avoir vu votre film, chaque citoyen peut se demander ce qu’il peut changer à l’état de la planète…
Si demain l’Etat nous fixe des limites, il faudra qu’on les accepte sans réticences. Simple exemple : si l’Europe décidait que plus une seule voiture ne puisse rouler au-delà de 130 km/h, émettant ainsi beaucoup moins de CO2, il faudra dire bravo. Que nous le voulions ou pas, il va falloir changer de mode de vie.

La Lucy des Beatles s'est éteinte

La Britannique qui avait inspiré "Lucy in the sky with diamonds", l'une des plus célèbres chansons des Beatles, est décédée d'un lupus mardi 22 septembre à 46 ans, a annoncé lundi 28 septembre une association caritative qui s'occupait d'elle. "Tout le monde à l'unité de soins du Lupus Louise Coote a été très choqué par la mort de Lucy. Elle était l'un de nos soutiens importants et une vraie battante", a expliqué Angie Davidson, directrice de campagne du St Thomas Lupus Trust.



Lucy O'Donnell — devenue Lucy Vodden après son mariage — était dans la même classe que Julian Lennon, le fils de John Lennon, lorsqu'elle avait 3 ans en 1966. Le jeune Lennon avait réalisé une peinture et, la montrant à son père, lui avait expliqué: "It's Lucy in the sky with diamonds" (C'est Lucy dans le ciel avec des diamants). Cette version, qu'elle avait racontée elle-même en 2007, a été appuyée par plusieurs biographies consacrées aux Fab Four.

La chanson, extraite de l'album légendaire "Sgt Pepper's lonely hearts club band", qui a fêté ses quarante ans en juin 2007, incarne depuis des décennies la "culture drogue" des années 1960 car elle est considérée comme faisant l'apologie du LSD, comme le suggèrent les initiales du titre.

Les deux anciens camarades de classe avaient renoué ces derniers mois lorsque Julian Lennon avait appris que Lucy avait contracté un lupus. Selon un communiqué, Julian et sa mère Cynthia "sont sous le choc et attristés par la disparition de Lucy et leurs pensées vont à son mari et à sa famille".

La reprise est une illusion d'optique


Le rebond de certains indicateurs est à la fois mécanique, sous l'effet des plans de relance, et technique, suite au déstockage des entreprises. Mais les moteurs de la croissance durable, tels que l'investissement des entreprises et la consommation des ménages, sont toujours grippés. L'analyse d'Emmanuel Lechypre, responsable du Centre de prévisions de L'Expansion.

La consommation, victime de la flambée des déficits publics


La consommation des ménages, qui avait bien résisté jusque là, décroche. Comme si les Français avaient pris conscience que c'est sur eux que va reposer le rééquilibrage des finances publiques.

lundi 28 septembre 2009

FORCÉMENT


DANS CETTE POSITION Y'EN QUAND MÊME UN QUI PÊTE, NON ?

M. de Villepin assigne M. Sarkozy en justice

Un huissier s'est présenté, lundi 28 septembre à l'Elysée, pour y délivrer à "Nicolas Sarkozy de Nagy-Bocsa, président de la République, demeurant Palais de l'Elysée, 55 rue du Faubourg-Saint-Honoré, 75008 Paris" une assignation à comparaître devant le tribunal de grande instance de Paris, pour atteinte à la présomption d'innocence.
Le dépôt de cette plainte avait été annoncé, mercredi 23 septembre, par les avocats de Dominique de Villepin, après la diffusion, sur TF1 et France 2, des propos du président de la République affirmant, à propos de l'affaire Clearstream : "Au bout de deux ans d'enquête, deux juges indépendants ont estimé que les coupables devaient être traduits devant un tribunal correctionnel."

Selon le texte de l'assignation, ces propos sont une "atteinte aussi flagrante qu'extrêmement grave" à la présomption d'innocence de M. de Villepin, qui est renvoyé devant le tribunal correctionnel pour complicité de dénonciation calomnieuse, complicité d'usage de faux, recel d'abus de confiance et de vol.

Rappelant que, selon l'article 9 de la Déclaration des droits de l'homme, "tout homme est présumé innocent jusqu'à ce qu'il ait été déclaré coupable", la défense de M. de Villepin observe que les propos de M. Sarkozy sont "l'affirmation brutale de la culpabilité des prévenus dans le procès Clearstream" et que cette affirmation "concerne nécessairement M. de Villepin".

Elle estime en outre que la suite de la déclaration du chef de l'Etat – "les juges décideront qui a fait ça, pourquoi on a fait ça, qui sont les opérateurs et qui sont les commanditaires" – confirme et "amplifie" cette atteinte. "En effet, relève le texte de l'assignation, selon , la culpabilité des prévenus dans ce procès ne faisant aucun doute, les juges n'auront plus qu'à décider de la répartition des rôles" entre opérateur et commanditaire.

Les avocats de M. de Villepin ajoutent que l'heure de diffusion – les journaux télévisés de 20 heures – et les fonctions de M.Sarkozy, président de la République et, à ce titre, garant de l'indépendance de la justice, "confèrent à cette atteinte une intensité exceptionnelle".

L'issue judiciaire de cette démarche est d'ores et déjà connue puisque l'immunité pénale dont bénéficie le chef de l'Etat rend impossible toute poursuite à son encontre pendant la durée de son mandat. Comme ce fut le cas avec une procédure similaire intentée par Yvan Colonna, le tribunal ne peut que constater l'immunité et renvoyer l'examen de cette plainte à l'échéance d'un mois après la cessation des fonctions présidentielles de M. Sarkozy.

Mais la démarche des avocats de M. de Villepin est avant tout destinée à alimenter le débat sur le problème que pose, selon eux, la constitution de partie civile du chef de l'Etat, en matière de rupture du principe de l'égalité des armes devant la justice.

Après les divisions suscitées par les propos présidentiels au sein de la majorité, notamment lors des journées parlementaires de l'UMP au Touquet, jeudi et vendredi, M. Sarkozy a reçu le soutien de François Fillon. Interrogé dans le Journal du dimanche, le premier ministre a indiqué : "Dans cette affaire, il y a une victime principale, le président de la République. Et on ne doit pas transformer les victimes en coupables."

La ministre de l'économie et des finances, Christine Lagarde, a, pour sa part, observé, lors de l'émission "Le grand jury RTL-Le Figaro-LCI" : "J'ai été avocate. L'adage dit que quand la politique entre dans un prétoire, la justice en sort." Elle n'a pas précisé lequel de ses deux confrères avocats – M. de Villepin, prévenu, M. Sarkozy, partie civile – cet adage visait.
Pascale Robert-Diard
Ce chien de De Villepin ne recul devant rien pour se défendre, lapsus ? surement pas, Nicolas Sarkozy a appelé les choses par leur nom. De Villepin est coupable de faux et de tentative d'atteinte à la personne morale de Nicolas Sarkozy.
Il est coupable et sait très bien que les preuves sont contre lui, c'est pourquoi il agit ainsi.

Le gouvernement face au mur du déficit

Il va être beaucoup question dans les jours prochains de l'ampleur du déficit public qui atteint 8,2 % du produit intérieur brut. Mercredi 30 septembre, le projet de loi de finances pour 2010 est présenté au conseil des ministres. Jeudi 1er octobre, les grandes lignes du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) seront rendues publiques, après la réunion de la commission des comptes de la "Sécu".
"Nous ne pourrons l'an prochain faire mieux que de stabiliser les déficits globaux (comptes publics et comptes sociaux)", a prévenu François Fillon dans un entretien au Journal du Dimanche.

"8,2 % de déficit public, c'est trop", s'est aussitôt inquiété l'ancien premier ministre, Jean-Pierre Raffarin (UMP), en appelant, sur Canal+, à une "mobilisation nationale contre les déficits".

Cette année, le déficit de l'Etat atteindra 140 milliards d'euros, a précisé M. Fillon. Il était attendu à 130 milliards d'euros. La récession, même moins forte que prévu (– 2,25 % au lieu de – 3 %), a amputé les rentrées fiscales, le plan de relance a alourdi les dépenses.

Le projet de budget pour 2010, bâti sur l'hypothèse d'une croissance à nouveau positive (+ 0,75 %), portera encore les stigmates de la crise. Fidèle à la ligne présidentielle, le gouvernement a choisi de ne pas compromettre le début de reprise par une politique rigoureuse.

Même ramené à 115 milliards – ce qui sera difficile –, le déficit de l'Etat restera élevé. Et celui de la Sécurité sociale continuera de se creuser de plusieurs milliards du fait du chômage. Il atteindra environ 30 milliards d'euros a précisé le ministre du budget, Eric Woerth, après 24 milliards d'euros en 2009.

Dans ce contexte tendu, le gouvernement affiche ses priorités : l'emploi – sauf dans la fonction publique (33 000 postes en moins) – et la compétitivité. Il le fait directement en prolongeant certaines mesures de 2009 (exonération de charges sociales pour les très petites entreprises qui embauchent, extension du contrat de transition professionnelle, etc) ou en finançant le plan jeunes.

Il le fait indirectement en baissant la fiscalité des entreprises, avec la réforme de la taxe professionnelle (TP) qui, selon M. Fillon, représente "0,7 point de PIB transféré au service de l'investissement et de l'emploi". Cette réforme coûtera 11 à 12 milliards d'euros à l'Etat en 2010.

Elle consiste à supprimer la taxation des investissements productifs, qui pénalisait l'industrie, et à la remplacer par une cotisation économique territoriale, assise sur le foncier et sur la valeur ajoutée. L'immense majorité des 2,9 millions de sociétés non financières en profitera.

MÉNAGES PERDANTS

Globalement, les entreprises sortiront gagnantes du projet de budget 2010, même si le patronat s'offusque à l'idée que les quelque 2 milliards prélevés sur elles au titre de la taxe carbone servent au financement de la réforme de la TP.

Les ménages seront nettement moins bien lotis. Les diverses mesures de soutien de 2009 –dont les baisses d'impôt ciblées sur les plus modestes – vont s'arrêter. La prime à la casse va tomber de 1 000 à 700 euros au 1erjanvier, puis 500 euros à compter du 1er juillet.

Le forfait hospitalier va passer de 16 à 18 euros, certains médicaments vont être moins bien remboursés, les plus-values mobilières vont supporter la CSG dès le premier euro. Et si le patron du groupe UMP de l'Assemblée, Jean-François Copé, dépose son amendement, les indemnités journalières versées aux accidentés du travail vont être fiscalisées.

Les promesses de baisse des prélèvements obligatoires n'ont pas résisté à la crise. La fiscalité des ménages devient aussi complexe qu'illisible. La taxe carbone, à côté de plusieurs mesures de verdissement de la fiscalité, l'illustre. Elle verra le jour en 2010 alors que Nicolas Sarkozy dit ne pas vouloir augmenter les impôts. Le gouvernement précise que la part prélevée sur les ménages leur sera intégralement restituée. mais cela n'empêchera pas certains foyers d'être perdants.
Claire Guélaud

CONTENTS OU PAS LA FRANCE EST UN PAYS OÙ IL Y A TROP DE FONCTIONNAIRES, TROP DE CHOSES SONT GÉRÉES PAR L'ETAT ET DONC PAYÉES PAR L'IMPÔT SUR LE REVENU. ALORS QUE LES FRANÇAIS ARRÊTENT DE GUEULER.

dimanche 27 septembre 2009

Angela Merkel à qui-perd-gagne

Elle devrait rester à la tête du pays après les législatives de dimanche. Mais avec quelle majorité?
Angela Merkel se prépare à une victoire au goût de défaite, à la veille des élections législatives allemandes. La chancelière pourrait rester à la tête du pays, mais apparaître dimanche soir comme la grande perdante du scrutin. Avec 35 % des intentions de vote, son parti, la CDU-CSU, conserve la pole position dans la course à la chancellerie, mais son avance diminue sondage après sondage. De quoi plomber les rêves d’Angela Merkel, qui souhaite depuis des années former un gouvernement avec les libéraux du FDP. A deux jours du scrutin, le bloc conservateurs-libéraux n’était plus crédité que de 46 à 48 % des voix. L’hypothèse d’une poursuite de la grande coalition se profile.

Toujours sûr de lui, Guido Westerwelle, le président du FDP, persiste pourtant à croire à la victoire. Son parti sortirait alors de onze années d’opposition. C’est l’un des paradoxes d’une campagne électorale assez morne où les deux principaux protagonistes ont eu du mal à se différencier : un parti prônant la déréglementation tous azimuts tire son épingle du jeu en ces temps de crise internationale. "Traditionnellement, le FDP est le parti de l’économie. C’est un parti d’experts avec une image sérieuse, qui rassure", décrypte le politologue Christian Callies, de la Freie Universität de Berlin. Le FDP est la formation politique qui gagnerait le plus de voix par rapport à 2005.

A l’opposé, avec une chute de 8 à 12 points, le SPD se prépare à son plus mauvais score de l’après-guerre. Les sociaux-démocrates paient les pots cassés de la grande coalition. "Le grand public attribue les succès du gouvernement au chancelier, en l’occurrence à Angela Merkel", explique Oskar Niedermayer, chercheur en sciences politiques à Berlin. Pourtant, Frank-Walter Steinmeier, le leader des sociaux-démocrates, s’est révélé bien meilleur cheval que prévu. Le vice-chancelier est sorti vainqueur du débat télévisé qui l’a opposé à Angela Merkel, et a réduit l’écart. En deux semaines, il a gagné quatre points, passant de 22 à 26 % des intentions de vote. A l’aise dans cette nouvelle posture de challenger provocateur, ce bureaucrate, pour sa première élection, a hier encore montré son assurance : "Me présenter une seconde fois ? Pourquoi pas… comme chancelier sortant !"

Comme il le dit lui-même, il est porté par une opinion publique foncièrement à gauche. Le SPD, les Verts (12 %) et l’extrême gauche Die Linke (11 %) rallient ensemble plus de voix que le bloc de droite. Mais les sociaux-démocrates ne veulent pas d’une alliance avec Die Linke, car elle regroupe des anciens communistes du régime est-allemand. Ce nouveau parti, mené par le charismatique Oskar Lafontaine, a le vent en poupe. Et il entend demain capitaliser les succès engrangés localement.

QUAND DSK IGNORE OBAMA

LA GROSSESSE DES HOMMES.

D’un côté, EllaOne, superpilule du lendemain, très bientôt sur le marché européen, efficace jusqu’à cinq jours après un rapport sexuel non protégé. De l’autre, une campagne épatante de l’Inpes, qui incite les hommes à s’intéresser à la grossesse. À la veille de la Journée mondiale de la contraception, ces deux dispositifs affichent le même objectif : réduire le nombre d’avortements.


Un jeune homme entre, fébrile, dans des toilettes. Dans ses mains, un test de grossesse. Tremblant, il parcourt la notice, puis lit le résultat. Il sort, ébahi, puis inspecte sa silhouette de profil dans le miroir. Le spot, muet, se termine par un slogan tonitruant : « Faut-il que les hommes tombent enceintes pour que la contraception nous concerne tous ? » Un message fort et un concept original à l’attention des 18-30 ans. Cette campagne de communication de l’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé (Inpes) est actuellement déclinée à la télévision, à la radio et sur Internet. « Il est important de considérer le couple, et non pas la femme seule, dans la démarche du choix de la contraception et de son suivi », nous explique-t-on à l’Inpes.
Marie-Pierre Martinet, secrétaire générale du Mouvement français pour le Planning familial, salue cette campagne : « Une étude de la mutuelle LMDE a montré qu’une majorité de jeunes hommes ignore si leur copine est sous contraception et que ceux qui le savent n’ont en revanche aucune idée de la méthode choisie.
Ce n’est pas qu’une histoire de nanas, il faut sensibiliser les garçons. »

De la sensibilisation, mais aussi des actes. L’Agence européenne pour l’évaluation des médicaments (EMEA) s’apprête à donner son aval pour la commercialisation d’EllaOne, la pilule dite « du surlendemain », produite par le laboratoire français HRA Pharma. Elle serait efficace à 97 % et jusqu’à cinq jours après un rapport sexuel non protégé, contre quarante-huit heures pour la pilule
« classique » du lendemain, la Norlevo.
Le hic ? Son prix et son accessibilité. EllaOne n’est pas remboursée par la Sécurité sociale et son coût se chiffrerait aux alentours de 50 euros. Norlevo coûte 7,60 euros, a été disponible en vente libre dès sa mise sur le marché, alors qu’il faudra une ordonnance pour obtenir EllaOne. Une situation qui révolte le Planning familial.
« Cette pilule d’urgence doit pouvoir être délivrée sans ordonnance : pharmacies, infirmeries scolaires, centres de planification… et être remboursée, donc accessible financièrement au plus grand nombre et gratuite pour les mineures », déplore Marie-Pierre Martinet.
EllaOne est plébiscitée par les gynécologues autant que par les associations. « Quand l’accident arrive un samedi soir et que l’on ne trouve une pharmacie que le lundi ou le mardi, il est trop tard. Or les jeunes filles reportent souvent l’achat de la pilule du lendemain, n’osent pas et traînent dans la démarche », explique le docteur Marc-Alain Rozan, président du Syndicat national des gynécologues obstétriciens de France (Syngof). « Aujourd’hui, il y a 200 000 I. V. G. par an pour 800 000 naissances. Si l’on veut lutter contre l’avortement, cette pilule est une très bonne solution. Je vois tous les jours des jeunes filles qui préfèrent l’I. V. G. à une pilule payante parce que c’est gratuit et anonyme. »

Mais n’y a-t-il pas un risque de relâchement dans la planification de la contraception si les femmes savent que ce dispositif si efficace existe en vente libre ? « Aucune inquiétude, poursuit Marie-Pierre Martinet. On présente souvent les contraceptifs d’urgence comme des solutions anti-tête de linotte, mais les femmes sont conscientes des enjeux. Les deux tiers des I. V. G. ont lieu alors que la femme est sous contraception, cela veut bien dire qu’il y a un problème dans le choix de la méthode. »
Autrement dit, il faut sortir du tout-pilule, qui est bien loin de convenir à toutes les femmes. Et informer, encore et encore. C’est dans cette optique que l’Inpes, en plus de sa campagne miroir, propose depuis le 15 septembre une version relookée du site choisirsacontraception.fr, où l’ensemble des moyens existants sont expliqués. Les objectifs des pouvoirs publics, des médecins et des associations convergent : faire baisser le nombre d’avortements, dans un contexte où l’accès à l’I. V. G. chirurgicale est toujours compliqué, délais d’attente et clause de conscience obligent… Et s’il faut pour cela que les hommes, le temps d’un spot télé (1), angoissent pour un retard de règles et se demandent qui peut être la mère de leur enfant, on redemande de telles campagnes de sensibilisation.

Multizappeurs mais bons à rien

Selon une étude américaine, ceux qui passent toute la journée à jongler de leur portable à leur ordinateur n'arrivent plus à se concentrer.

Ordinateur, téléphone portable, télévision, iPod… il est tout à fait possible et très tentant d'utiliser ces appareils en même temps. On peut lire ses courriels et en envoyer tout en répondant au téléphone pendant qu'on écoute un CD et qu'on cherche sur Google le nom du prochain film qu'on aimerait bien aller voir, et tout cela sans pouvoir s'empêcher de lire son dernier SMS et de regarder à la télé Usain Bolt battre le record du monde du 100 mètres à Berlin. Certains ne supportent pas cet éclatement, ils peuvent parfois même en souffrir. D'autres, au contraire, s'y complaisent. En anglais, on les appelle les multitaskers («multitâcheurs»), un terme dérivé de l'informatique où un ordinateur est dit «multitâche» quand il est capable d'effectuer plusieurs programmes en parallèle.

Ce nouveau type de comportement se rencontre de plus en plus souvent et pas seulement chez les jeunes. Faut-il s'en inquiéter ? Peut-être, car faire plusieurs choses à la fois pourrait avoir à la longue des effets négatifs sur les performances cognitives de ceux qui s'y adonnent. C'est ce que montre une étude conduite par une équipe de chercheurs pilotée par Eyal Ophir, psychologue de l'Université de Stanford, en Californie, publiée dans les Comptes rendus de l'Académie des sciences américaine (Pnas, 24 août 2009). Selon ses auteurs, il s'agit de la première étude consacrée aux «multitâcheurs chroniques».

«Des détails insignifiants»

Les chercheurs de Stanford ont d'abord défini un seuil à partir duquel une personne peut être considérée comme un authentique multitâcheur. À partir de là, ils ont recruté une centaine d'étudiants, comprenant pour moitié des multizappeurs invétérés et de l'autre des jeunes beaucoup moins accros de l'écran et du téléphone portable.

Les deux groupes ont subi ensuite trois tests différents. Dans le premier exercice, destiné à mesurer l'attention et la faculté à bien repérer les changements significatifs (des figures géométriques de couleur présentées dans des dispositions différentes), les résultats des multizappeurs n'ont pas été bons du tout par rapport à ceux de l'autre groupe.

Même chose dans le deuxième test destiné à comparer les capacités de mémorisation (des suites de lettres de l'alphabet dont quelques-unes répétées à plusieurs reprises). «Plus on a introduit un grand nombre de lettres, plus les multitâcheurs ont été mauvais», souligne Eyal Ophir.

Plus surprenant encore, les multizappeurs ont eu de mauvais résultats au troisième test, destiné à évaluer les capacités à passer d'une activité à l'autre (des chiffres et des lettres différentes présentées à plusieurs reprises avec une attention portée tantôt sur les unes ou sur les autres). «Nous cherchions en quoi les multitâcheurs étaient meilleurs, mais nous n'avons pas trouvé», résume Eyal Ophir. «Ils courent toujours après des détails insignifiants», renchérit Clifford Nass, l'un des professeurs qui a participé à l'étude.

Les chercheurs ne vont pas en rester là. Ils se demandent maintenant pourquoi il existe un tel écart entre les deux groupes. Les multitâcheurs ont-ils des difficultés à se concentrer parce qu'ils zappent trop ou sont-ils nés comme ça ?

Le grec en banlieue, c'est possible

Un professeur raconte son expérience. Comment, dans un lycée à la dérive, il a su donner à ses élèves le goût du grec. La culture classique, instrument de promotion sociale.

C'est une histoire vraie, qui commence mal et finit bien, comme les contes de fées. Pour certains de ses protagonistes, elle tient d'ailleurs du conte de fées. L'histoire, c'est Augustin d'Humières qui la raconte. Issu d'un milieu bourgeois, ce jeune agrégé de lettres classiques, diplômé d'un institut d'études politiques et d'une école d'art dramatique, est nommé dans un lycée des confins de l'Ile-de-France. L'établissement, coincé entre deux axes routiers, une usine et deux cités, accueille une population cosmopolite et défavorisée : les meilleurs élèves fuient ce lycée.

Les premiers chapitres sont tout simplement désespérants. L'auteur décrit un univers scolaire transformé en machine à perdre. Les enseignants, purs produits des IUFM et de la pensée unique, «inventifs et solidaires», semblent s'être donné le mot pour «bâtir le plus mauvais lycée de France». Dans cet établissement expérimental, l'objectif est que l'élève «se sente bien ». A cette fin, il importe de «dialoguer avec lui», de lui faire connaître «ses droits», de «le rendre acteur de son propre savoir». De recul en recul, le corps professoral se donne pour but, non de faire travailler les élèves, mais d'«éviter le conflit» avec eux.

A la suite d'on ne sait quel déclic, le professeur de lettres finit par se rebeller : il décide de prendre le contrepied du discours pédagogique dominant, bien qu'il reconnaisse, en souriant de lui-même, que rien ne le prédisposait à «une carrière de résistant». Augustin d'Humières ne tolère plus les retards en cours (pourtant permis par le règlement), fait apprendre des textes par cœur, et recopier vingt-cinq fois les fautes relevées dans les copies. Résultat : sa classe de première obtient la meilleure moyenne au bac de français, moyenne qui a doublé par rapport à l'année précédente. Les élèves, dès lors, lui marquent de la sympathie. «Finalement, souligne-t-il, pour qu'ils se "sentent bien" au lycée, le mieux était peut-être qu'ils y travaillent.»

L'année suivante, l'enseignant persiste, ce qui lui vaut des ennuis avec l'Inspection académique et ses collègues, qui incriminent des «méthodes pédagogiques d'un autre âge». Au nom de l'intérêt des élèves, d'Humières s'accroche. Et passe à une deuxième phase : l'opération « Mêtis ». Rien à voir avec le métissage, mais avec la mythologie : Mêtis, première épouse de Zeus et mère d'Athéna, est la déesse de la ruse...

Au bac, le grec est une matière à option. Tous les parents savent que les options permettent aux élèves les moins brillants de grignoter quelques points qui leur permettront d'obtenir l'examen. Alors, Augustin d'Humières, lors des journées d'inscription, joue les rabatteurs : il part à la chasse de volontaires pour le grec. «Le jour où je me suis retrouvé devant une classe de quatre-vingts élèves, s'amuse-t-il, j'ai commencé à considérer mon métier d'enseignant d'une façon un peu différente.»

L'expérience est vite concluante. Des élèves qui n'avaient jamais fait de grec, enfants de parents n'en ayant pas même entendu parler, y prennent goût. La langue ancienne, devenue nouvelle, prouve sa capacité à passionner. Pour les plus accrochés, elle constitue une gymnastique de l'esprit, qui les contraint à reprendre les bases du français pour comprendre la grammaire hellénique.

Inès, dont la mère vient du Zaïre et le père du Congo, confie à la journaliste Marion Van Renterghem ce que lui a apporté le grec et le latin appris dans les classes d'Augustin d'Humières : «Quand j'utilise ces mots-là, je vois bien que j'ai un truc en plus. Même moi, je m'en étonne. Je me sens intelligente. Le latin et le grec ont enrichi mon vocabulaire. Pour la culture générale, pour le français, c'est vraiment bien.»

Car le projet Mêtis repose sur l'appui donné au professeur par ses anciens élèves. Certains acceptent d'aller témoigner dans les collèges et les lycées de l'utilité d'apprendre les langues dites mortes, redevenues source de vie.

«Dans l'étrange mélange de familles, de pays, poursuit d'Humières, qui faisait se côtoyer chaque jour la famille polygame, la famille tamoule, la famille salafiste, la famille éclatée, la famille fatiguée, de toute cette diversité qui produisait un mélange absolument détonant, je me disais qu'il y avait peut-être autre chose à tirer qu'une équipe de foot.» Et pourquoi pas une compagnie théâtrale ? Ce sera le dernier axe de Mêtis.

Avec une vingtaine de lycéens, le professeur monte Le Songe d'une nuit d'été. Après Homère, c'est Shakespeare en banlieue. Les débuts sont difficiles, mais les élèves se prennent au jeu. La représentation, donnée devant 450 personnes, au théâtre municipal, sidère professeurs, élèves, parents et proviseurs qui ne reconnaissent pas, sur scène, les jeunes qu'ils côtoient tous les jours. «Le théâtre a changé tous ceux qui y ont participé, certains se sont métamorphosés», observe un comédien qui a aidé Augustin d'Humières.

Depuis longtemps, Jacqueline de Romilly mène croisade pour la sauvegarde des langues anciennes dans l'Education nationale. Elle a félicité les instigateurs de l'opération Mêtis : «J'ai toujours pensé qu'il fallait faire ce que vous faites: donner accès, par les racines mêmes, à notre culture.»

Grâce à Homère et à Shakespeare, Kévin, Salimata, Youssef, Fatima et quelques dizaines d'autres ne sont plus des déracinés : ils sont des héritiers. Gagner un tel pari est donc possible, en banlieue, dans les années 2000. Il n'y faut que la volonté. Et le courage.

Homère et Shakespeare en banlieue, d’Augustin d’Humières et Marion Van Renterghem, Grasset, 198 p., 18 €.

Le grand retour de Steve Jobs

Le PDG et cofondateur de la firme de Cupertino a fait son grand retour, mercredi, après avoir subi une greffe du foie.
Surprise générale. Sous un tonnerre d'applaudissements, mercredi soir, à San Francisco, Steve Jobs a fait son grand retour chez Apple à l'occasion de la traditionnelle conférence de rentrée. Le cofondateur n'était pas apparu en public depuis près d'un an. «Je suis très heureux d'être parmi vous. Comme certains d'entre eux vous le savent, il y a environ cinq mois, j'ai subi une greffe du foie. Ainsi, maintenant, j'ai le foie d'une personne d'environ 25 ans qui est mort dans un accident de voiture. Je ne serais pas là sans une telle générosité. Nous devrions tous être des donneurs d'organes», a expliqué Steve Jobs, toujours très maigre. Il a repris le travail fin juin, après six mois d'absence.

Pour son retour, le patron emblématique de l'entreprise a pu égrener des chiffres magiques : 30 millions d'iPhone ont été vendus, plus de 225 millions d'iPod dont 20 millions d'iPod touch ont été écoulés. Steve Jobs a ensuite présenté une nouvelle version du site de vente de musique en ligne et du logiciel iTunes 9. Désormais, les particuliers pourront télécharger des morceaux de musique accompagnés de vidéos et de bonus.

Si l'invitation à cette réunion était explicite : «it's only rock and roll but we like it» (c'est seulement du Rock'n Roll, mais nous apprécions cela), Apple ne s'est pas contenté de présenter des nouveautés dans la musique. Il a également raflé la mise dans les jeux vidéo. Le groupe propose désormais 21 178 jeux en ligne (dont le dernier Assassins Creed II édité par Ubisoft), contre 3 680 jeux pour la DS de Nintendo et seulement 607 pour la PSP de Sony.

Baisse des prix

Comme chaque année à l'approche des fêtes de Thanksgiving et de Noël, Apple a modernisé sa gamme d'iPod et baissé ses prix. La grande nouveauté c'est que les iPod nano (déjà 100 millions d'exemplaires ont été écoulés) seront équipés d'une caméra vidéo, d'une radio FM, d'un enregistreur vocal et d'un podomètre. Le tout, sans augmenter le prix. En revanche, les prix des iPod touch baissent. Celui de base (8 Giga) coûtera désormais 199 dollars et le plus performant (64 Giga) sera vendu 399 dollars. Apple souligne qu'à chaque baisse de prix, les ventes sont relancées. Côté iPod classiques, Apple a complété sa gamme avec un appareil à très grande capacité (160 Giga) à 249 dollars.

Apple renforce toujours son emprise sur le marché de la vente de musique, grâce à son site iTunes Music Store ouvert en 2003. Ce site distribue à lui seul 25 % de la musique aux États-Unis, loin devant Wal-Mart et Amazon. Sur le marché des applications, Apple est également très loin devant tous ses concurrents avec son site AppStore qui propose 75 000 logiciels et qui a déjà généré 1,8 milliard de téléchargements.

Toujours pas de Beatles

En revanche, les aficionados d'Apple peuvent être déçus. Ils ne pourront toujours pas télécharger les Beatles. Les ayants-droits de la maison de disque du groupe de Liverpool ont toujours refusé d'être présents sur iTunes, en raison d'une guerre qui a opposé les deux pommes : le label Apple Corps face à Apple Inc..

samedi 26 septembre 2009

Nucléaire : le coup de poker des Occidentaux face à l'Iran

La donne diplomatique pourrait-elle avoir brusquement changé avec la révélation subite d’un nouveau site nucléaire iranien, tenu secret depuis des années ? Alors qu’ils étaient réunis à Pittsburgh pour le G20, les présidents américain et français, Barack Obama et Nicolas Sarkozy, aux côtés du premier ministre britannique Gordon Brown, ont voulu en tout cas souligner, vendredi 25septembre, devant la presse, la gravité des informations dont ils disposent.


Les trois dirigeants ont annoncé avoir demandé à l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) une enquête urgente sur un site identifié près de la ville iranienne de Qom. Construite sous une hauteur, cette installation est destinée à l’enrichissement d’uranium, une activité dont les résolutions successives du Conseil de sécurité de l’ONU sur l’Iran, depuis 2006, ont demandé la suspension.

Selon nos informations, la France souhaitait que le site de Qom fasse l’objet d’une prise de parole des dirigeants occidentaux lors du sommet extraordinaire du Conseil de sécurité de l’ONU du 24septembre, présidé par M.Obama et consacré au thème du désarmement nucléaire. Pour Paris, c’était le meilleur moment pour révéler à la face du monde l’ampleur des dissimulations iraniennes en matière de prolifération. Un passage du discours de M.Sarkozy aurait même été initialement préparé pour cela.

L’administration Obama s’est formellement opposée à ce que le grand déballage intervienne à ce moment. Elle voulait à tout prix éviter de "gâcher" l’impression de succès qui se dégageait de l’adoption à l’unanimité d’une résolution sur le principe de la recherche d’un monde sans arme nucléaire. C’est donc le lendemain, vendredi, que l’événement a eu lieu, alors que tout le monde était déjà à Pittsburgh (Pennsylvanie).

Il s’agit d’un tournant. Le facteur aggravant que constitue pour l’Iran l’existence du site de Qom a pour effet d’apporter des arguments supplémentaires aux Occidentaux devant la Russie et la Chine. Deux pays qu’ils tentent depuis des mois de convaincre d’accepter le principe d’un renforcement substantiel des sanctions internationales, au cas où les efforts de dialogue avec l’Iran, relancés par l’administration Obama, s’enliseraient.

UN SITE SURVEILLÉ DEPUIS DES ANNÉES

Le sujet est "inquiétant", a dit M.Obama devant la presse. Il a ajouté, plus tard dans la journée, qu’il n’excluait «aucune option», tout en insistant sur le fait que sa "préférence va à la diplomatie". "Nous sommes prêts à mettre en œuvre des sanctions supplémentaires et plus sévères", a déclaré Gordon Brown. "Si d’ici le mois de décembre, il n’y a pas de changement profond de la politique iranienne, des sanctions devront être prises, il en va de la paix et de la stabilité", a ajouté M.Sarkozy.

Les Etats-Unis, le Royaume-Uni et la France semblent s’être livrés à un formidable coup de poker, à quelques jours de la réunion prévue le 1eroctobre à Genève entre les représentants des grandes puissances et un émissaire iranien – la première rencontre de ce type à impliquer l’administration Obama. Attrapé une nouvelle fois en flagrante violation de ses obligations internationales, l’Iran aura plus de mal, calculent les responsables occidentaux, à trouver des appuis diplomatiques extérieurs.

Le site de Qom était surveillé depuis des années par les agences de renseignement américaine, française, britannique et israélienne, selon nos informations. Il est le deuxième site clandestin d’enrichissement d’uranium à être découvert en Iran, après celui de Natanz, révélé en 2002. Depuis des mois, les responsables américains, britanniques et français, débattaient dans le secret de savoir quel serait le meilleur moment pour lever le voile, de préférence de manière fracassante, sur cette installation.

Au final, l’Iran a pris les devants, mais de façon partielle. Le 21septembre, ayant compris que son secret était débusqué, la République islamique a adressé une lettre à l’AIEA à propos des équipements de Qom. Elle se gardait toutefois d’en détailler le contenu. Les Etats-Unis, la France et le Royaume-Uni ont transmis, jeudi, à l’Agence les briefings qu’ils avaient déjà préparés depuis des mois à cet effet.

Le site de Qom a une particularité: sa taille réduite (il peut accueillir 3000 centrifugeuses tandis que Natanz est prévu pour 50000 de ces appareils) ne permet pas d’y fabriquer du combustible pour centrale nucléaire. Alors qu’il s’agit de la raison constamment invoquée par l’Iran pour expliquer ses activités. Il pourrait en revanche servir à la production d’uranium hautement enrichi, la matière fissile utilisée dans les armes nucléaires.

Lorsque le président russe, Dmitri Medvedev, est sorti, mercredi, à New York, de son entretien bilatéral avec Barack Obama – qui lui aurait parlé à cette occasion du site de Qom, selon des officiels américains – il a déclaré que même si elles lui déplaisaient, parfois des sanctions pouvaient être nécessaires. Vendredi, il a déclaré que l’Iran devait fournir, le 1er octobre, "la preuve" des intentions "pacifiques" de son programme nucléaire. La Chine, quant à elle, apparaît toujours très réservée sur la possibilité de nouvelles sanctions.

Le site de Qom pourrait avoir pour finalité, dans l’esprit des dirigeants iraniens, de servir de solution de remplacement en cas de bombardement israélien de l’usine de Natanz. Des officiels américains indiquent qu’il ne pourra pas produire de l’uranium enrichi avant un an environ. Selon nos informations, sa construction est peu avancée, n’ayant pas dépassé le génie civil.
Natalie Nougayrède

FAUT VRAIMENT LA VIRER MÉMÈRE, LÀ.....




DEPUIS LE TEMPS ELLE DEVRAIT LE SAVOIR, FRANCHEMENT ELLE DÉRAILLE DE PLUS EN PLUS. ELLE EST DE MOINS EN MOINS CLAIRE, LA CHAZAL.

vendredi 25 septembre 2009

S.Royal conseillée par une astrologue ?

L'ex-candidate socialiste à la présidentielle, Ségolène Royal, compterait désormais parmi ses conseillers une astrologue. C'est Le Parisien qui a repéré, dans une brève séquence tournée par "Le Grand Journal" de Canal+, la présence de Meredith Duquesne au côté de la présidente de Poitou-Charentes, mardi à New York. Le quotidien affirme que Ségolène Royal "s'est liée d'amitié avec une experte en 'amour, réussite et santé'". La voyante serait membre de Désirs d'avenir aux Etats-Unis.

Sur internet, plusieurs sites indiquent que Meredith Duquesne - qui prétend avoir été engagée par Hillary Clinton pour ses prédictions - aurait également été consultée par Nicolas Sarkozy. Et toujours selon Le Parisien, l'astrologue figurait d'ailleurs mardi soir parmi les invités VIP d'une réception organisée par le couple Sarkozy-Bruni...

HA ! LA MADONNE DU POITOU ET MADAME IRMA, C'EST D'UN COMIQUE !

Sarkozy: 57% des Français convaincus

Un peu moins de six Français sur dix (57%) ayant vu l'interview télévisée de Nicolas Sarkozy mercredi soir ont trouvé le chef de l'Etat convaincant, selon un sondage CSA paru ce matin dans Le Parisien/Aujourd'hui en France. Ils sont en revanche 41% à ne pas avoir jugé convaincante la prestation du président de la République, 2% ne se prononçant pas.

Dans le détail des sujets économiques et sociaux, Nicolas Sarkozy n'est apparu convaincant (47% contre 40%) qu'en ce qui concerne le projet d'imposition des indemnités versées en cas d'accident de travail. Pour le reste, il n'a pas vraiment convaincu les personnes interrogées ni sur sa politique économique contre la crise (48% contre 43%), ni sur la taxe carbone (47/45), ni à propos de l'augmentation du forfait hospitalier (48/43). Le propos sur l'encadrement des bonus des traders a laissé les Français partagés (43/43).

NO COMENT

Angela Merkel, la femme le moins en vue de son village

Prophète en son pays au point d'être la grande favorite des élections du 27 septembre, Angela Merkel ne l'est guère dans son village. Née à Hambourg, la chancelière allemande a longtemps vécu à Templin, une bourgade de l'ancienne Allemagne de l'Est, parce que son père, pasteur protestant, estimait de son devoir d'aller porter la parole divine au sein de "l'État ouvrier et paysan".

La première femme à prendre la tête du gouvernement allemand, première également à avoir été citoyenne de feue la République démocratique allemande (RDA), a donc passé enfance et adolescence dans cette localité de l'Uckermark, une terre de landes, de forêts et de lacs, à une centaine de kilomètres au nord de Berlin, mais rien ici n'évoque celle qui aurait pourtant pu devenir une gloire locale.

Il y a bien une rue Friedrich Engels et deux autres artères portent les noms de Karl Liebknecht et Rosa Luxembourg, meneurs de la révolution spartakiste de 1918, mais pas d'avenue ou même d'impasse Angela Merkel. L'enfant du pays a toutes les chances d'être reconduite dimanche à la Chancellerie, mais, dans la dernière ligne droite de la campagne électorale, son portrait n'apparaît nulle part sur les affiches de l'Union chrétienne-démocrate (CDU), son parti, qui préfère mettre en avant le candidat local.

Fidélité

Merkel est restée fidèle à "la perle de l'Uckermark", où ses parents vivent toujours ; elle possède à proximité une modeste maison de campagne où elle passe de nombreux week-ends, entre cuisine et jardinage, mais ni elle ni son parti n'y sont très populaires. Il suffit de parcourir les rues de la vieille ville, ceinturée par des remparts du XIIIe siècle et couverte de placards électoraux, pour comprendre que le mal-être de l'électorat le détourne des partis traditionnels au profit des formations populistes.

Die Linke, cette gauche radicale née sur les cendres de l'ancien Parti communiste, y réalise régulièrement des scores enviables. Et l'extrême droite, marginale à l'Ouest, est ici représentée par deux formations qui dénoncent en vrac l'immigration, la criminalité, le coût du contingent allemand déployé en Afghanistan et confortent l'électeur dans sa conviction de n'être qu'un citoyen de seconde zone.

Templin est en cela parfaitement représentative des frustrations et des rancoeurs qui perdurent dans les Laender de l'Est, vingt ans après la chute du Mur de Berlin. Les horribles barres d'immeubles "made in RDA" ont été réhabilitées et ripolinées de frais, l'usine à touristes qui domine le lac de Lübbesee a été tant bien que mal humanisée, toutes les infrastructures ont été refaites à neuf, mais les esprits continuent à broyer du noir.

"Les Laender de l'Est n'ont pas rattrapé leur retard sur le plan économique : le chômage y est supérieur, les salaires inférieurs, les jeunes partent et la crise n'a fait qu'accentuer le phénomène", déplore un militant social-démocrate, qui tente de faire de la retape sur la place du marché. "Dans ces conditions, le vote sanction joue à plein."

LA PLANÈTE OU LE FRIC ?



DANS LE COMBAT ÉCOLOGIQUE C'EST LE FRIC QUI GAGNE.

mercredi 23 septembre 2009

Sarkozy refuse tout marché avec l'Iran pour libérer Clotilde Reiss

Le président Nicolas Sarkozy a assuré, mercredi soir 22 septembre sur TF1 et France 2, qu'"il n'y aurait pas d'échange" entre la chercheuse française Clotilde Reiss retenue en Iran et un Iranien condamné en France. Le chef de l'Etat s'exprimait à New York, où se tient l'Assemblée générale des Nations unies. Interrogé en différé par Laurence Ferrari et David Pujadas, il a passé en revue les grands sujets liés à ce sommet qui réunit les chefs d'Etat de la planète, et a abordé une partie de l'actualité française.
Iran. Nicolas Sarkozy a dit "refuser" le "chantage" proposé par Mahmoud Ahmadinejad pour la libération de Clotilde Reiss, une jeune universitaire retenue en Iran. Mardi soir, M. Ahmadinejad avait laissé entendre qu'un échange de prisonniers pourrait permettre la libération de la jeune femme. Le Figaro évoquait notamment la piste Ali Vakili Rad, un Iranien reconnu coupable, en 1994, de l'assassinat de Chapour Bakhtiar, l'ancien premier ministre du chah d'Iran. "Il n'y aura pas d'échange", a martelé Nicolas Sarkozy. Sur le dossier du nucléaire, il a évoqué une "date limite" pour évaluer les efforts de la partie iranienne, précisant : "Dans mon esprit, c'est le mois de décembre."

Sommet du G20. Nicolas Sarkozy a renouvelé les constats dressés depuis le déclenchement de la crise financière, "la plus grave qu'ait connue le monde depuis 1929". "Les paradis fiscaux et le secret bancaire, c'est terminé", s'est-il ensuite félicité, mettant en avant l'action de la France sur la scène internationale depuis un an.

Sur le dossier des bonus, M. Sarkozy a de nouveau plaidé pour une "limitation" des montants accordés aux traders. Rappelant les mesures prises en France – et notamment le projet d'instaurer un système de malus –, il a estimé que la France "arrivait forte" au sommet du G20, qui débute jeudi, à Pittsburgh. Il a attribué les difficultés à obtenir un accord sur le sujet au fait que "Barack Obama est en avance sur son pays". Le chef de l'Etat s'est toutefois félicité que l'Europe ait trouvé une "position commune" dans ce dossier . "Il faut féliciter Gordon Brown", a-t-il estimé.

Climat. A l'approche du sommet de Copenhague sur le climat, le président de la République a tenu à rappeler la récente mise en place de la taxe carbone, qui doit pousser les Français à "changer de comportement". "Je préfère taxer la pollution plutôt que le travail", a-t-il plaidé, rappelant que la contribution climat-énergie était une "promesse de campagne". "Tout l'argent, au centime d'euro près, vous sera rendu", a rappelé M. Sarkozy en s'adressant aux Français.

Evoquant le sommet à venir, il a souhaité que la "taxe carbone aux frontières" soit instaurée pour les pays de l'Union européenne. Le chef de l'Etat a souhaité, comme il l'avait déjà fait, la création d'une institution onusienne pour le climat.

Crise économique. "La crise sera derrière nous quand le chômage aura recommencé à baisser", a reconnu M. Sarkozy. "Ce que je peux dire, c'est que cela fait deux trimestres que la France a une croissance positive, que le risque systémique financier est derrière nous", a ajouté le président, estimant qu'il ne fallait pas "relâcher la pression pour soutenir la croissance et la faire revenir". Interrogé sur l'explosion des déficits, Nicolas Sarkozy a considéré que ceux-ci se résorberont avec le retour de la croissance. Puis il a mis en avant les efforts consentis dans la fonction publique – suppressions de postes et réforme des régimes de retraite.

Taxer les accidentés du travail. Le chef de l'Etat a appuyé la proposition de Jean-François Copé de fiscaliser les sommes perçues par les accidentés du travail, laissant entendre qu'elle avait l'aval du gouvernement.

Forfait hospitalier. Nicolas Sarkozy a confirmé que le gouvernement annoncerait "à la fin du mois" une augmentation du forfait hospitalier : "Si l'hôpital a besoin de plus d'argent, eh bien le forfait hospitalier, qui n'a pas été augmenté depuis trois ans, sera augmenté."

Immigration. Le ministre de l'immigration, Eric Besson, "a eu raison" de démanteler la "jungle" de Calais, selon M. Sarkozy. "Je vous annonce d'ailleurs qu'avec les Anglais nous organiserons le retour des personnes en situation irrégulière", a déclaré le président. Tout en affirmant n'avoir "jamais cru à l'immigration zéro", le chef de l'Etat a souligné qu'on ne pouvait "pas accepter qu'il y ait sur notre sol des personnes qui n'ont pas de papiers et qui enfreignent nos lois".

Agriculture. "C'est bien de viser le prix le plus bas, mais pas au détriment du consommateur et du producteur." D'ici à la fin de l'année, "une loi d'orientation agricole sera déposée" pour qu'éleveurs et producteurs "puissent vivre". Il s'agira notamment selon lui de répondre à la question des "fruits et légumes, du déficit de compétitivité horaire entre le travail saisonnier, qui coûte 6 euros en Allemagne, et 10 euros en France". A propos des manifestations de producteurs laitiers, M. Sarkozy a appelé à "une nouvelle régulation agricole". "Moi, je plaide pour davantage de préférence communautaire", a aussi dit le chef de l'Etat.

Clearstream. "Je fais totalement confiance à la justice. Que chacun s'explique dans le prétoire", a dit Nicolas Sarkozy, qui affirme avoir "découvert avec stupéfaction" son nom sur les listings de Clearstream – "une banque dont [il] ignorai[t] le nom". "Au bout de deux ans d'enquête, deux juges indépendants ont estimé que les coupables devaient être traduits devant un tribunal correctionnel", a ajouté le chef de l'Etat, sans tenir compte de la présomption d'innocence dont bénéficient des prévenus non encore définitivement jugés et qui ne peuvent être qualifiés de "coupables". Quant à sa constitution en tant que partie civile, il a estimé que la France avait connu "trop d'arrangements au plus haut niveau de l'Etat dans le passé".

La polémique autour des propos de Brice Hortefeux. "C'est un homme profondément humain. L'idée même du racisme ou de blague à connotation raciste lui est totalement étrangère", a dit Nicolas Sarkozy pour défendre son "ami". Toutefois, a-t-il concédé, "à partir du moment où il y a polémique, il y a maladresse".
2012. Interrogé sur ses projets politiques, et son envie de briguer un nouveau mandat, Nicolas Sarkozy a répondu : "J'ai tellement de charges sur les épaules. (...) Le rêve de mon hypothétique réélection n'est vraiment pas dans ma tête."

Audiences US : four pour "Heroes" et "Gossip Girl", carton pour "House"

Ça y est, c'est reparti ! La saison télé américaine a repris hier soir, et les nouvelles sont très mitigées. Pour certains, elles sont excellentes, notamment pour Dr House sur Fox et pour les comédies de CBS. Pour d'autres, elles sont très mauvaises. NBC risque de payer cher sa décision de renouveler Heroes, qui a considérablement plombé Jay Leno, et CW est passée quasiment inaperçue !

Sur la soirée, Fox a emporté la victoire haut la main avec une excellente moyenne de 16,50 millions de téléspectateurs. ABC a pris la deuxième position avec 14,83 millions de téléspectateurs, tandis que CBS n'a pas démérité à 12,01 millions. En revanche, NBC a réalisé un mauvais début de saison à 5,90 millions seulement, et CW a tout juste pu intéresser 2,28 millions de téléspectateurs.

"Dr House" est en pleine forme
C'est ABC qui a commencé la soirée en tête, et la chaîne a conservé la pole position jusque 22h grâce au retour de Dancing with the Stars. Les deux heures d'émission ont réuni en moyenne 17,53 millions de fidèles, un excellent score, même si le lancement de la saison d'automne 2008 avait attiré 21,34 millions de téléspectateurs le 22 septembre 2008.

Mais cela n'a pas empêché Dr House de démarrer très fort sa saison 6 avec un double épisode suivi par 16,50 millions de téléspectateurs, soit 1,73 million de plus que le lancement de la saison 5, et surtout 3,69 millions de plus que la moyenne de la saison 2008/2009. Inutile de préciser que la série était largement leader sur les 18-49 ans de 20h à 22h.

"Heroes" au plus bas
Toujours à 20h, NBC donnait le coup d'envoi de la saison 4 de Heroes, renouvelée à la surprise générale en mai dernier. Mais les doutes étaient justifiés, puisque le double épisode diffusé par la chaîne a réuni à peine 6,02 millions de fidèles, et a passé la deuxième heure sous la barre des 6 millions ! Il s'agit du pire score jamais réalisé par la série depuis son lancement.

Sur CBS, deux heures de sitcoms ont réalisé de bons démarrages : à 20h, How I Met Your Mother a séduit 9,21 millions de téléspectateurs, un score comparable à la moyenne de la saison 3 (9,60 millions). CBS lançait ensuite à 20h30 la nouvelle comédie Accidentally on Purpose, que 8,99 millions de curieux ont suivi. Puis, le retour de Mon Oncle Charlie à 21h a attiré 13,59 millions de fidèles, tandis que The Big Bang Theory, désormais diffusé à 21h30, réalise son record d'audience historique à 12,83 millions.

"Gossip Girl" ne brille pas, Jay Leno non plus
Pour terminer avec les séries programmées de 20h à 22h, un petit coup d'oeil à CW... qui a mal encaissé le retour de la concurrence. Ainsi, si Les Frères Scott ont limité la casse à 2,48 millions, Gossip Girl n'a réuni que 2,09 millions de fidèles à 21h, réalisant son deuxième plus mauvais score depuis son lancement à la rentrée 2007.

En même temps, les nouvelles n'étaient pas meilleures à 22h pour NBC. Le Jay Leno Show, qui avait réuni plus de 18 millions de téléspectateurs lundi dernier, s'est écroulé à 5,67 millions, sans doute plombé notamment par Heroes. Il faut dire qu'en face, CBS et ABC ont eu plus de succès. Sur CBS, le retour des Experts : Miami a réuni 13,73 millions de fidèles, un score très légèrement inférieur à la moyenne 2008/2009. Et sur ABC, le retour de Castle, boosté par Dancing with the Stars, a réuni 9,43 millions de téléspectateurs, un score dans la lignée des audiences de la première saison.

DRAY PIÉGÉ MAIS JUSQU'À QUEL POINT ?

Ahmadinejad interview France2 22.09.2009


NOUS RECEVONS LÀ UNE LEÇON DE LIBÉRALISME, NOUS DEVONS MÉDITER SUR LES PAROLES Ô COMBIEN CLAIRVOYANTES DE CET EXEMPLE DE RECTITUDE ET DE LOYAUTÉ QU'EST LE PRÉSIDENT IRANIEN.

QU'IL EST BEAU !!!!!


IL N'Y A QUE MARMAILLE QUI M'AILLE !!!
CE TYPE EST UN CHIEN !

Attention danger pour les entreprises françaises

Les faillites pourraient se multiplier d'ici la fin de l'année alors que la situation de trésorerie des entreprises, en particulier des PME, sont très précaires.

Alors que Christine Lagarde promet des lendemains meilleurs – Bercy vient de réviser à la hausse ses prévisions de croissance - , les chefs d'entreprises restent, eux, très prudents. Dans beaucoup de sociétés, les trésoreries sont à sec alors même que les carnets de commandes sont un peu plus fournis. Il faut dire que les difficultés de paiement se sont considérablement accentuées avec la crise.

Une récente étude d'Intrum Justicia sur les délais de paiements en Europe, révèle que l'économie française est entrée dans une zone dangereuse pour la survie des entreprises. 58% des sociétés sont payées en retard et ce dans 80% des cas par des clients eux-mêmes en grandes difficultés financières. Si la loi de modernisation de l'Economie a fixé à 59 jours les délais de paiements, les retards se sont considérablement accentués progressant de 36% au cours des derniers mois.
Le potentiel de croissance de l'économie française est en jeu

En dépit des promesses faites au gouvernement, les banques se font toujours tirer l'oreille pour soutenir les entreprises. Les crédits bancaires aux sociétés affichent en effet une baisse de 4,5% sur un an à la fin juillet, d'après les dernières statistiques de la Banque de France. Sur le seul segment des crédits de trésorerie, la chute atteint 18,6% alors même que les besoins en fonds de roulement des entreprises ont explosé au cours des derniers mois. Dans ce contexte, l'investissement aura du mal à redevenir un moteur de la croissance en 2010.

Cette année, l'effort d'équipement devrait chuter de près de 23% - du jamais vu – dans l'industrie, d'après une récente enquête de l'Insee. Une dégringolade qui fait suite à cinq années pendant lesquelles les patrons ont été très prudents en matière d'investissement. Conséquence, l'appareil de production vieillit, perd en compétitivité, rendant l'innovation de plus en plus difficile. C'est le potentiel de croissance de l'économie française qui est en jeu aujourd'hui.

mardi 22 septembre 2009

UNE IMAGE TELLE QUE J'AIMERAI EN VOIR PLUS SOUVENT EN IRAN

Le thon rouge ne sera pas sauvé par l'Europe

Alors que la population de thon rouge apparaît décimée par la surpêche, ce poisson ne sera pas sauvé par l'Union européenne. Les gouvernements de l'UE étaient appelés lundi à se prononcer sur une proposition de la Commission européenne visant à en interdire tout commerce, et donc toute pêche. Proposition qu'ils ont rejetée.
Avant le vote, la Commission avait pour sa part "exprimé ses vives préoccupations quant à l'état des stocks qui déclinent rapidement après des décennies de surpêche". Tous les pays riverains de la Méditerranée se sont prononcés contre l'interdiction. "Il n'y a pas eu de vote formel, mais un tour de table au cours duquel la Commission a compris que sa proposition n'aurait pas la majorité", a-t-on précisé de source diplomatique.

Bruxelles proposait de coparrainer une proposition de Monaco d'inscrire le thon rouge, pêché surtout en Méditerranée, sur l'annexe I de la Convention de l'ONU sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction (Cites), à titre provisoire, en attendant les prochaines évaluations scientifiques de l'état des stocks de thon. De nouvelles informations sur l'état des ressources seront publiées lors de la prochaine réunion de la Commission internationale pour la conservation du thon de l'Atlantique (Iccat), prévue en novembre.

Lors du tour de table, de nombreux Etats ont estimé qu'il était "prématuré pour l'UE de coparrainer cette proposition" et qu'il valait mieux attendre "et écouter les scientifiques", a précisé un diplomate sous couvert d'anonymat. Une fois l'avis des scientifiques publié en novembre, la Commission aura encore le loisir de faire une nouvelle proposition aux gouvernements européens, a-t-il estimé.

"C'est désormais à l'Iccat d'assumer sa pleine responsabilité pour assurer la reconstitution des stocks de thon rouge", a commenté le commissaire européen à la pêche, le Maltais Joe Borg, tandis que son collègue en charge de l'environnement, le Grec Stavros Dimas, a dit "regretter" le blocage des gouvernements européens.

L'organisation écologiste Greenpeace a appelé les gouvernements européens à "écouter les scientifiques". "L'attitude bornée des gouvernements méditerranéens risque de conduire à l'extinction du thon rouge et de laisser les pêcheurs les mains vides en quelques années à peine. Mais des pays comme Malte et l'Espagne sont de plus en plus isolés", a commenté Saskia Richartz, responsable européen pour les océans chez Greenpeace.

Pourquoi les sportifs trichent-ils ?

Lundi, l'écurie Renault a été condamnée à deux ans de suspension avec sursis pour tricherie grave lors du Grand Prix de Singapour en 2008. Nigel Warburton, philosophe britannique et collaborateur régulier d'émissions sportives sur la BBC, explique pourquoi la triche est partie intégrante de toute activité sportive, comment l'affaire Renault diffère d'autres scandales... et en quoi Machiavel a inspiré Maradona lors du match le plus important de sa vie.

Pensez-vous que la triche fasse inévitablement partie intégrante du sport professionnel de haut niveau ?

Nigel Warburton : Non, pas d'une façon inévitable, même si la majorité des sports professionnels et amateurs en comportent, que ce soit en Formule 1, au football ou au rugby. Il existe différents niveaux de triche. Au football, un joueur peut être tenté de faire un tacle en sachant qu'il a 50 % de chances de provoquer une faute. C'est une prise de risque qui est à la limite de la légalité, mais qui fait partie du jeu. Dans les sports de contact, en général, il y a un niveau de tricherie qui fait presque partie du jeu.

C'est différent quand l'acte tenté sort de la sphère sportive. C'est le cas du "Bloodgate", un affaire récente impliquant l'équipe de rugby des Harlequins, à Londres. Son entraîneur a mis en scène la blessure d'un joueur à l'aide d'une capsule de faux sang, afin de favoriser son équipe. Ce fut un énorme scandale. Parce que même si les Harlequins n'ont pas gagné le match, c'était un geste si forcé et prémédité, qui impliquait un tel niveau d'organisation au sein de l'équipe, que c'était plus grave que la simple triche consistant à tromper un arbitre.

Une préméditation que l'on retrouve dans l'affaire Renault...

Tout à fait. Sans connaître tous les détails de l'affaire, on devine aisément que cela a demandé une organisation complexe et la collaboration de nombreuses personnes. Tout cela afin de trouver le meilleur moment pour avoir cet accident. Et c'est sans compter sur la dangerosité d'une telle stratégie.

Vous avez écrit que les exemples de triche sont plus nombreux aujourd'hui qu'auparavant...

Je ne sais pas si c'est un phénomène quantitatif ou une coïncidence. Peut-être avons-nous tout simplement développé des moyens plus modernes pour détecter les tricheurs. L'affaire du "Bloodgate", par exemple, a été révélée par une caméra de télévision. On a clairement vu le joueur sortir du terrain et faire un clin d'œil à son préparateur. Tout le monde a perçu quelque chose de louche. C'est grâce à ces techniques de surveillance plus sophistiquées que l'on découvre plus d'incidents. Face à elles, les athlètes ont effectivement plus de chances de se faire attraper. Il faut noter que ce phénomène ne concerne pas exclusivement le sport de haut niveau. La triche dans la sphère amateure a bien moins de chance d'être relayée parce que cela intéresse moins de gens, mais elle existe aussi.

D'un point de vue philosophique, qu'est-ce qui motive les tricheurs ? La peur de la défaite, l'envie de réussir, la nécessité de rester au sommet ?

Dans Le Prince, Machiavel considère que, dans des conditions extrêmes, un dirigeant ne doit pas agir de façon morale, car cela mettrait en péril l'Etat. Maradona a dû se dire la même chose lors de sa fameuse "main de Dieu" contre l'Angleterre en 1986. Le fait d'aider son équipe à remporter un match de Coupe du monde en marquant de la main pesait vraisemblablement plus que le respect des règles. Il faut aussi considérer que dans le sport, les règles sont subjectives et sujettes à interprétation. On essaie de pousser au maximum pour savoir jusqu'où on peut aller. Mais pour ce qui est de la motivation, je pense que cela dépend de l'occasion ou même du sport. Cela peut être l'argent, la gloire, l'envie de vaincre, le manque de recul ou tout simplement l'absence de morale chez l'athlète.

Pour revenir au cas de Renault, quand les coureurs se retrouvent en danger physique comme ce fut le cas, on sort de la sphère sportive. On peut frapper un homme au visage sur un ring de boxe, mais faire la même chose dans la rue vous vaudra une interpellation. On peut rouler à 150 km/h sur un circuit, mais faire la même chose dans la rue est illégal. En revanche, si on met en danger l'intégrité physique des autres compétiteurs, on sort très vite du monde du sport pour revenir au monde réel.

Un autre exemple est le fameux incident entre Evander Holyfield et Mike Tyson. Quand Tyson arrache l'oreille de son rival en plein combat, il rompt le contrat implicite qui transpose leurs actions en dehors de la vraie vie. C'est devenu grave, en quelque sorte, car il ne jouait plus le jeu.

N'est-ce pas alors un paradoxe que les athlètes de haut niveau soient contruits pour être des modèles ?

Oui, et en ce sens ils ressemblent beaucoup aux hommes politiques. Ils peuvent très bien être des exemples à suivre dans leurs disciplines respectives, mais le processus qui les fait arriver au sommet de cette discipline implique une attitude intransigeante. Et ce sont quelquefois les individus pas vraiment moralement irréprochables qui atteignent ce sommet.

Le sprinter Ben Johnson est un exemple révélateur. Il a travaillé pour devenir l'homme le plus rapide du monde. Et on ne peut pas nier que c'était un exploit, qu'il ait été dopé ou pas. En l'occurrence, il était dopé. Mais pour qu'il arrive à un niveau où des produits ont fait de lui l'homme le plus rapide du monde, il fallait déjà qu'il soit un athlète extraordinaire. Pourtant aujourd'hui, personne ne se souvient de lui comme un bon athlète, juste comme un homme qui a triché.

Mais il y a pire que la culpabilité, il y a la suspicion. Lance Armstrong, qui a gagné sept Tours de France, est poursuivi par d'implacables rumeurs de dopage. Il y a ce nuage de soupçon qui plane autour de lui, même s'il n'a jamais été reconnu coupable. Certains fans de cyclisme ne l'admirent sûrement pas autant que son palmarès le mériterait.

Vous avez dit que "les tricheurs s'en sortent souvent" et qu'ils "ont changé l'histoire du sport, et continueront à la faire". Vous le pensez toujours ?

Je pense avoir écrit cela avant la Coupe du monde 2006 et l'expulsion de Zinedine Zidane, qui a, en elle-même, changé pas mal de choses. Mais effectivement, je crois que les tricheurs s'en sortent souvent dans le monde sportif. Paradoxalement, la triche apporte un intérêt supplémentaire au sport. Je ne dis pas que c'est une bonne chose, mais je pense qu'il existe chez le public un véritable intérêt pour démasquer les tricheurs, savoir comment ils ont pu tromper tout le monde. Tout simplement parce que l'immoralité est souvent plus intéressante que la moralité, le "méchant" est plus intéressant que le "héros". Il y a également cette idée persistante de la chute d'une idole, de découvrir que ces athlètes ne sont pas vraiment ceux que l'on croit.

LA SEULE QUESTION QUI N'A PAS ÉTÉ POSÉE EST: N'EST-CE PAS DANS LA NATURE HUMAINE DE TRICHER ?