TOUT EST DIT

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mardi 29 décembre 2009

Le Parlement arabe appelle les Suisses à reconsidérer l'interdiction des minarets

Le Parlement arabe, un organe de la Ligue arabe, a appelé mardi 29 décembre "le peuple suisse à reconsidérer sa décision erronée" interdisant les minarets estimant qu'elle risque "d'attiser le racisme en Europe". Cette décision "traduit les sentiments de haine et d'animosité envers l'islam et les musulmans qu'éprouvent les groupes de la droite extrémiste et raciste en Europe", ajoute le Parlement dans une décision adoptée au terme d'une réunion de trois jours au Caire.
"Nous souhaitons que le peuple suisse reconsidère sa décision erronée qui risque d'attiser le racisme en Europe (...) alors que nous avons besoin en ce moment de développer la coopération et le dialogue constructif entre les croyants de toutes les religions", ont affirmé les parlementaires arabes.


IL FAUT BOUTER L'ISLAM HORS D'EUROPE !!

Ahmadinejad dénonce un "scénario écrit par les sionistes et les Américains"

Alors que les partisans du régime défilent dans les rues de Téhéran, le président iranien, Mahmoud Ahmadinejad, a accusé mardi 29 décembre les manifestants qui ont protesté dimanche à Téhéran de répondre à "un scénario écrit par les sionistes et les Américains". "C'est un spectacle qui fait vomir, mais aussi bien ceux qui l'ont planifié que ceux qui y ont participé se trompent", a ajouté le président qui s'exprimait pour la première fois sur ces manifestations.
Pendant ce temps, selon la télévision nationale, des dizaines de milliers de personnes sont descendues dans la rue pour clamer leur soutien aux dirigeants. "Nous sommes prêts à sacrifier nos vies pour notre Guide suprême !" scandaient-ils. Le compte rendu des manifestations ayant été interdit à la presse étrangère, l'ampleur des rassemblements n'a pu être vérifiée.

Plus tôt dans la journée, les Gardiens de la révolution avaient accusé la presse étrangère de mener une guerre psychologique pour tenter de renverser la république islamique. "Essayer de renverser le système ne mènera nulle part. Les artisans de l'agitation paieront bientôt le prix de leur insolence. (...) L'opposition, qui œuvre main dans la main avec la presse étrangère, est soutenue par les ennemis de l'étranger", écrit ce corps d'élite de l'armée dans un communiqué.

CONVOQUER LES CHEFS DE L'OPPOSITION DEVANT LA JUSTICE

Plusieurs responsables proches du pouvoir avaient appelé lundi à des mesures contre les dirigeants de l'opposition, exigeant notamment de les convoquer devant la justice. L'ayatollah conservateur Ahmad Khatami, imam de la prière du vendredi à Téhéran, avait lui aussi appelé la justice à cesser de "faire preuve de tolérance à l'égard des chefs de la conspiration", une appellation visant implicitement les leaders de l'opposition, notamment Mir Hossein Moussavi.

Plus nuancé, le président du Parlement, Ali Larijani, a estimé qu'il fallait distinguer l'opposition réformatrice au sein du régime et les "contre-révolutionnaires" qui ont manifesté dimanche. "Le Parlement veut que les services de renseignement et les autorités judiciaires arrêtent les gens qui insultent la religion et leur imposent la peine maximale, particulièrement pour ceux qui ont vandalisé des biens publics", a-t-il affirmé. Evoquant "la gauche au sein du régime", il a dit attendre que "ces messieurs qui se sont plaints de l'élection (ayant abouti à la réélection du président Ahmadinejad) se séparent de ce mouvement pernicieux, et non qu'ils se manifestent par de nouvelles déclarations alourdissant l'atmosphère".

"Les commentaires des responsables américains, britanniques et israéliens sur les incidents anti-religieux d'Achoura sont répugnants", a ajouté Ali Larijani. "La déclaration du président américain en faveur de ce groupe (des manifestants) montre un retour au passé" de l'ère du président George Bush, a-t-il ajouté. "De telles déclarations ne peuvent que pousser le régime islamique à agir plus fermement", a-t-il conclu.

CE CHIEN DOIT DISPARAITRE COMME LES RÉGIMES THÉOCRATIQUES.

Frank Sinatra, l'indémodable grand style

Plusieurs enregistrements du crooner du Rat Pack sont réédités, notamment en concert.

Christmas with Sinatra and Friends («Noël avec Sinatra et ses amis») fait partie des onze albums du crooner qui viennent d'être réédités. Frank Sinatra a souvent sacrifié à cette tradition très américaine de l'album de Noël. Sur celui-ci, il partage l'affiche avec Mel Tormé, Tony Bennett ou ­Rosemary Clooney. Même lorsqu'il interprète des chants de Noël, la magie de ce chanteur - un des plus importants du siècle dernier - opère à plein. Décédé en 1998 à l'âge de 82 ans, Sinatra aura ­régné en maître pendant la cinquan­taine d'années qu'aura duré sa carrière. Petite frappe du New Jersey, il aura réussi à s'imposer comme une des personnalités les plus en vue de la musique américaine.

Sans anniversaire particulier, «Ol'Blue Eyes» revient aujourd'hui sous les feux de l'actualité. Depuis le mois dernier est orchestrée une belle campagne de rééditions de son catalogue des décennies 1960 et 1970. Après avoir enregistré successivement pour les labels Columbia et Capitol, la star fonda son propre label, Reprise, au ­début des années 1960. La marque fut ensuite absorbée par le conglomérat ­Warner, s'ouvrant progressivement à d'autres artistes (leur première signature rock d'importance fut Neil Young, qui continue d'enregistrer sous la bannière).
Fidèle au jazz

C'est désormais la multinationale Universal qui exploite les albums ­gravés par Sinatra à compter de 1961. Après avoir produit des chefs-d'œuvre comme Come Fly With Me et Frank Sinatra Sings For Only The Lonely chez Capitol, Sinatra inaugura son cycle Reprise avec Ring-a-Ding Ding !, qui bénéficie des arrangements de l'immense Johnny Mandel, qui céda la place à Billy May pour le suivant, Swing Along With Me. Dans ces années-là, Sinatra collabore tous azimuts : avec Count Basie pour un album studio de ­toute beauté (Sinatra-Basie) et un live entré dans la légende. Avec un orchestre dirigé par Quincy Jones sur des arrangements de lui-même, Sinatra at the Sands est devenu un classique du chanteur dès sa sortie en 1966, témoignant à quel point il est demeuré fidèle au jazz. Sur Sinatra & Company, on trouve des traces de sa complicité avec les Brésiliens Antonio Carlos Jobim et Eumir Deodato. Bien souvent, c'est sur les albums en public que le frisson est le plus conséquent.

En quatre CD et un DVD, le coffret New York (Warner) montre l'attachement qui a lié l'artiste à sa ville d'adoption pendant toute sa carrière. Contenant des enregistrements de 1955, 1974, 1980 et 1984, cette belle somme illustre la passion avec laquelle le chanteur se jetait dans chacun de ses récitals.

Il y a quelques années, Paul Anka nous racontait que Sinatra lui avait demandé une chanson qui lui permettrait de faire ses adieux, alors qu'il n'était âgé que de 52 ans. Après avoir entendu Comme d'habitude de Claude François à la radio, le ­Canadien avait proposé son adaptation à Sinatra : My Way, qu'il enregistra en 1968. Fort heureusement, l'album éponyme ne signifia pas le bout de la route pour le chanteur. Inédit jusqu'à présent, le Live at the Meadowlands de 1986 prouve qu'à 70 ans, Sinatra continuait d'être un perfomer d'un flamboiement total, en dépit d'une voix moins impressionnante que par le passé.

Cette campagne de rééditions, qui se poursuivra en 2010 avec de nouvelles ­références, constitue une nouvelle aussi ­importante pour la musique que la récente remastérisation du catalogue des ­Beatles.

Les Français pourront danser jusqu'au petit matin

Les discothèques pourront être ouvertes dorénavant jusqu'à 7 heures du matin partout sur le territoire français, selon un décret publié dimanche 27 décembre au Journal officiel, une uniformisation saluée lundi par les professionnels.
"L'heure limite de fermeture des débits de boissons ayant pour objet principal l'exploitation d'une piste de danse est fixée à 7 heures du matin", selon l'article 15 de la loi de développement et de modernisation des services touristiques. Le texte instaure également une heure et demie dite "blanche". Ainsi, les établissements qui ferment à 7 heures ne pourront plus servir d'alcool à partir de 5 h 30.

Jusqu'à présent, l'heure limite de fermeture variait d'un département à l'autre avec des écarts parfois importants. L'Union des métiers de l'industrie hôtelière (UMIH, principal syndicat du secteur) estime que cette uniformisation "permet d'instaurer sur l'ensemble du territoire, un régime de droit pour les professionnels". De son côté, le Synhorcat, deuxième syndicat de la profession, parle de "grande victoire" car la mesure "va permettre de limiter sur l'ensemble du territoire les risques d'accident liés à l'alcoolémie".

"Cette uniformisation va permettre d'éviter le nomadisme sur tout le territoire, quand les jeunes prenaient leurs voitures pour aller d'un établissement à l'autre en fonction des horaires d'ouverture", explique Didier Chenet, président du Synhorcat. Pour lui, il s'agit aussi de "redynamiser des villes comme Paris ou d'autres villes touristiques françaises qui passaient pour des bonnets de nuit en comparaison avec Berlin, Londres ou Barcelone".

Les Etats-Unis s'opposent aux constructions israéliennes à Jérusalem-Est

Les Etats-Unis "s'opposent à de nouvelles constructions israéliennes" dans la partie orientale de Jérusalem occupée et annexée, a indiqué lundi 28 décembre la Maison Blanche, en rappelant que le statut permanent de la ville doit être négocié avec les Palestiniens.
Le ministère de l'habitat israélien a lancé des appels d'offres portant en tout sur 692 logements qui doivent être construits notamment à Névé-Yaacov, Pisgat-Zeev et Har-Homa, à Jérusalem-Est. Quelque 200 000 Israéliens vivent dans ces quartiers, aux côtés de 270 000 Palestiniens. Ces appels d'offres ont été dénoncés lundi par l'Autorité palestinienne.

"Aucune des deux parties ne devrait prendre de mesures qui pourraient unilatéralement devancer ou sembler devancer les négociations", a indiqué le porte-parole de la Maison Blanche, Robert Gibbs, dans un communiqué. "Nous pensons que par des négociations de bonne foi, les parties peuvent se mettre d'accord sur un résultat qui comblera les aspirations de tous pour Jérusalem, et protégera son statut pour les habitants du monde entier".

MORATOIRE PARTIEL

Plus tôt lundi, l'Union européenne avait déjà déploré la décision "illégale" des autorités israéliennes de lancer des appels d'offres pour la construction de ces logements. Une telle décision "ne crée pas un climat propice à la reprise de négociations" sur le statut de Jérusalem, appelée à devenir la capitale de deux Etats, avait-elle averti.

Sous la pression des Etats-Unis, le cabinet de droite de Benyamin Nétanyahou a approuvé un moratoire de dix mois sur la construction dans les colonies de Cisjordanie, où sont installés 300 000 Israéliens. Ce moratoire vise à encourager le président palestinien Mahmoud Abbas à reprendre des négociations de paix, suspendues depuis l'offensive militaire d'Israël contre Gaza il y a un an. Ce moratoire ne concerne toutefois ni Jérusalem-Est, ni 3 000 logements déjà en chantier en Cisjordanie, ni la construction d'édifices publics (synagogues, écoles, hôpitaux, bains rituels).

lundi 28 décembre 2009

Pouvoir et opposition se radicalisent en Iran

Retransmises souvent par téléphone portable sur Internet, les images qui ont fait le tour du monde, dimanche 27 décembre, témoignent de la violence de la répression et de la détermination des manifestants qui, en Iran, ont transformé la traditionnelle commémoration religieuse du deuil chiite de l'Achoura en une journée d'affrontements d'une rare ampleur.
On y voit des dizaines de milliers de manifestants dans les rues de Téhéran et de la plupart des grandes villes iraniennes: Chiraz, Ispahan, Qasvin, Tabriz et même Qom, la ville sainte. Des vidéos montrent en direct des heurts sanglants entre la foule et les forces de l'ordre et les miliciens bassidjis, assistés parfois d'hélicoptères ; des motos et des voitures en feu. Toutes évoquent des morts. Les premiers depuis les grandes manifestations qui avaient suivi la réélection contestée du président Mahmoud Ahmadinejad le 12 juin, et qui s'étaient soldées par une soixantaine de victimes et 4000 arrestations, selon l'opposition.

Cette fois, la police admet cinq morts "accidentelles" et l'arrestation de 300 "hooligans". Les manifestants portent ce bilan à huit ou dix morts, certains par balles, dont trois au moins à Tabriz.

Parmi les victimes figure Ali Moussavi, le neveu de Mir Hossein Moussavi. L'ex-premier ministre, candidat malheureux des réformateurs à la présidentielle de juin, a dénoncé une "fraude massive" et lancé la contestation. Six mois après ce scrutin, en dépit d'une répression sévère, le mouvement perdure.

Ali Moussavi, rapportent des sites réformateurs, dont Jaras, citant entre autres le cinéaste Mohsen Makhmalbaf, proche de la famille, a été tué délibérément. Une voiture le suivait avec cinq hommes à bord, lorsqu'il est sorti de chez lui. L'un d'eux est descendu et a tiré sur M.Moussavi. Selon les mêmes sites, son corps aurait été transporté et gardé à la morgue, la famille priée de rester discrète.

Un assassinat ciblé, sorte d'avertissement au leader de la contestation ? L'information est difficile à confirmer, mais d'autres agressions "ciblées" auraient eu lieu dimanche. A Ispahan, le frère de l'ancien ministre de l'intérieur réformateur, Abdullah Nouri, aurait été frappé devant ses enfants par des miliciens qui l'avaient publiquement menacé auparavant.

De plus, en marge des "hooligans" interpellés, d'autres personnalités critiques du gouvernement ont été emmenées en prison. C'est le cas d'Ibrahim Yazdi, le vieux leader du Mouvement de libération de l'Iran (un parti nationaliste toléré par intermittence), arrêté chez lui à 3 heures du matin dans la nuit de dimanche à lundi, ou encore de Mehdi Arabshahi, le secrétaire de la plus importante organisation d'étudiants, Tahkim Vardat (Consolidation de l'unité), arrêté à Téhéran. De même que les trois plus proches collaborateurs de M. Moussavi.

Enfin, le couvre-feu a été instauré à Najafabad, la ville natale du grand ayatollah dissident Montazeri, figure de proue de la contestation religieuse, dont l'enterrement sous haute surveillance a suscité des manifestations contre le régime la semaine dernière.

Face à ce qui peut sembler une nouvelle aggravation de la répression, des voix se sont élevées pour prévenir une trop grande radicalisation du mouvement contestataire. Dans un appel très remarqué, lundi, Ezatollah Sahabi, le dirigeant d'un groupe de religieux nationalistes, lance un appel à la "modération" pour ne pas faire le jeu du régime : "Attention à ne pas vous précipiter vers la violence. Ils sont prêts, écrit-il en substance, à tuer un million de personnes s'il le faut."

Pourtant, de l'avis de tous les témoins que nous avons pu joindre par téléphone, ce qui ressort des affrontements de dimanche, c'est précisément la radicalisation des manifestants. Leurs slogans très durs visaient non plus M.Ahmadinejad, mais le Guide suprême Ali Khamenei ("Moharram, c'est le mois du sang versé, le guide Khamenei sera renversé").

Le guide était également comparé au calife honni Yazid, responsable de la mort de l'imam Hossein à la bataille de Kerbala, que commémore le deuil de l'Achoura. Une "première".

De plus, dans la rue, sans être vraiment armés, de nombreux manifestants ont érigé des barricades dans certaines avenues de Téhéran, jeté des pierres sur les forces de l'ordre ou encore incendié les motos des voltigeurs bassidji, fer de lance de la répression lors des émeutes dans les rues.

Posté sur l'avenue Azadi (Liberté), au centre de la capitale, Reza, un jeune diplômé iranien, nous a fait part de ses craintes au téléphone : "Il y avait un monde incroyable, je crois que les bassidji ont eu peur cette fois. Les rôles étaient inversés, ça les rendait fous de rage. Avec leurs matraques, ils ont tabassé des femmes et même des vieux. Nous étions révoltés de voir ça. Certains leur ont répondu de façon violente eux aussi, car normalement le jour de l'Achoura, c'est un jour de communion dans le deuil des chiites, un jour d'affliction et de paix sacrée. De voir qu'ils ne respectaient rien, beaucoup de gens qu'on ne voyait pas manifester jusque-là sont venus, outrés. Des gens modestes, mais religieux. Je crois que le mouvement est à présent vraiment populaire."

Et il ajoutait, inquiet : "Mais il faut résister: si on perd le calme et l'équilibre, c'est mauvais. Pour exister, nous devons parier sur la durée et la légalité." Les autorités en place ont, il est vrai, commis des erreurs, de l'avis des analystes iraniens. La première a sans doute été, nous a expliqué l'un d'eux au téléphone, "de n'avoir pas respecté le deuil lors de la mort de l'ayatollah Montazeri. Ses partisans ont été harcelés, ceux qui lui rendaient hommage empêchés parfois de le faire. En cela, le pouvoir a perdu sa “crédibilité” religieuse et populaire".

La seconde erreur, expliquait-il encore, a été, samedi, d'empêcher l'ancien président de la République réformateur, Mohammad Khatami, de prononcer un discours. "M. Khatami avait choisi de s'exprimer à Jamaran, au nord de Téhéran, là où avait vécu l'ayatollah Khomeyni. Un lieu hautement symbolique en ces temps troublés où gouvernement et opposition se disputent l'héritage du fondateur de la République islamique. Mais la police n'a rien respecté. Des gens venus écouter le discours ont été enfermés de force dans la mosquée, les autres priés de se disperser. Cette bataille symbolique aussi a été perdue pour le pouvoir. Certains manifestants criaient “Khomeyni, si tu vivais, tu serais avec nous!”…"

Faut-il s'attendre à un nouveau renforcement de la répression ? "Le cycle manifestation-répression est désormais enclenché. Le gouvernement devra jouer serré dans les prochaines semaines s'il ne veut pas contribuer à faire grandir la contestation, concluait l'analyste. Après le mois de deuil de Moharram vient celui de Safar. Entre-temps, il y a tous les quarante jours la célébration des deuils récents, dont celui de M. Montazeri. D'autres troubles en perspective…"
Marie-Claude Decamps

dimanche 27 décembre 2009

Lettre de Roman Polanski à Bernard-Henri Lévy

[Roman Polanski vient d’adresser cette lettre à Bernard-Henri Lévy et, par son intermédiaire, à tous ceux qui l’ont soutenu, depuis des mois, dans l’épreuve qu’il a traversée et qu’il traverse encore. À la demande de Roman Polanski, nous la mettons aussitôt en ligne.]

C’est vrai, ce que vous avez dit, cher Bernard Henri Lévy, lors de vos interventions dans la presse suisse – je suis moi-même bouleversé par le nombre de témoignages de sympathie et de soutien que j’ai reçus dans la prison de Winterthur et que je continue à recevoir ici, dans ce chalet de Gstaad où je passe les fêtes avec mon épouse et mes enfants.

Il y a là des messages de voisins et d’autres qui viennent de gens de toute la Suisse, et, au-delà de la Suisse, du monde entier. J’aimerais pouvoir, à chacun, dire le bien que cela fait, quand on est enfermé dans une cellule, d’entendre, chaque matin, en recevant le courrier, ce murmure de la voix humaine et de la solidarité. Chacun de leurs mots on été, pour moi, dans les moments les plus sombres, et sont toujours dans ma situation actuelle, pleins de réconfort et de raisons d’espérer.

J’aimerais pouvoir leur répondre à tous. Mais c’est impossible, il y en a trop. Avez-vous une idée de la façon dont je pourrais le faire? Peut être votre revue, La Règle du Jeu, qui m’a soutenu dès le premier jour? Peut-être diffuser ces quelques lignes que je vous adresse? Je ne sais pas. Je vous laisse faire.

Joyeuses fêtes de fin d’année à vous, aux vôtres – et, à travers vous, à tous ces amis anonymes que je découvre jour après jour et qui m’ont tant aidé.

L'offensive des banques en ligne

Surfant sur l'appétit des Français pour lnternet, Fortuneo et BforBank ont lancé récemment deux offres. Des initiatives qui secouent la concurrence au profit des consommateurs.

Les banques en ligne avaient tenté une première incursion dans le paysage français au début des années 2000 avec un succès mitigé. Depuis, le temps a passé, les Français se sont équipés en ordinateurs et en connexions Internet à haut débit et ont appris à faire confiance aux transactions en ligne. Le marché est mûr et les acteurs qui veulent prendre une part de ce nouveau «gâteau» ne manquent pas.
Coup sur coup, ces derniers mois, deux nouveaux acteurs sont apparus. L'un, BforBank, lancé par le Crédit agricole, joue la carte des services haut de gamme. Il ne s'agit d'ailleurs pas à proprement parler d'une banque puisqu'il n'y a ni compte courant, ni carte. L'établissement, dirigé par André Coisne, qui avait installé avec succès ING Direct et son fameux livret orange en France, s'intéresse à l'épargne et seulement à celle-ci. «Notre cible, ce sont tous les Français qui ont une épargne d'au moins 50.000 euros, cela représente 3,5 millions de ménages», explique André Coisne, qui espère séduire 30.000 à 40.000 clients par an et se dit très satisfait des résultats depuis le lancement le 8 octobre dernier. Conscient qu'on n'attrape pas les mouches avec du vinaigre, il utilise comme produit d'appel un livret d'épargne à 5% (avant impôts). Un taux qui frappe face au 1,25% du livret A. Il assure aujourd'hui que BforBank veut faire de la gestion privée et rien que de la gestion privée. Mais après tout, ING et Boursorama à leurs débuts étaient eux ­aussi positionnés, au départ, uniquement sur l'épargne...
Slogan choc

À l'autre extrémité du spectre de ceux qui s'intéressent à l'argent des ménages sur la Toile, Fortuneo, lui, est le bras armé sur Internet du Crédit mutuel Arkea. L'établissement a démarré dans le courtage en ligne avant de se transformer en banque. La première étape consiste pour lui à convaincre une bonne partie des clients actuels à utiliser les nouveaux services bancaires en ligne. Et pour cela, il joue clairement la carte des prix avec un slogan choc «arrêter de banquer». «En 2015, la France devrait compter 33 millions d'internautes majeurs actifs, 10 à 20% pourraient être des clients des banques en ligne», estime Pascal Donnais, le président du directoire.

Cette nouvelle concurrence est une bonne nouvelle pour les Français. Elle réveille le marché. Boursorama Bank a par exemple revu certains tarifs après l'arrivée de Fortuneo. Le vrai défi pour les banques en ligne ne consiste pas à conquérir des clients, mais bien à les garder. Car les internautes sont par nature volages.

LA FIN DE LA BNP ET DE LA SOCIÉTÉ GÉNÉRALE ? POURQUOI PAS, MAIS PAS POUR TOUT DE SUITE !!!

samedi 26 décembre 2009

Dmitri Medvedev joue les réformistes

Russie. Sur la justice, la police et la prison, le Président s’est démarqué vendredi des positions de Vladimir Poutine. Du moins en apparence.
Il s’élève contre la «justice Basmanny», du nom du tribunal qui a condamné le magnat du pétrole Mikhaïl Khodorkovski à 8 ans de prison, il demande à «mettre de l’ordre» dans ces mêmes prisons et «considère avec respect» la position «hors-système» de l’opposant Garry Kasparov… Faisant vendredi le bilan de l’année à la télévision russe, le président Dmitri Medvedev a de nouveau fait une série de déclarations pas vraiment en harmonie avec celles de Vladimir Poutine, au début du mois, dans sa propre allocution télévisée.

Jeu de rôles. Si, pour Poutine, le dossier Ioukos est bouclé, avec «cinq assassinats prouvés», Medvedev a qualifié la «justice Basmanny» de «mal contre lequel il faut lutter», et il a souligné que les «décisions injustes doivent être annulées». Lundi, la Cour suprême fédérale russe a rendu un arrêt jugeant illégale l’arrestation en 2003 de Platon Lebedev, l’associé et coaccusé de Khodorkovski. Le Président n’a pas directement fait allusion à l’affaire, mais ce terme de «justice Basmanny» est explicite. Il avait été forgé avant la condamnation de l’ex-patron de Ioukos : le tribunal Basmanny, à Moscou, est connu pour délivrer en un temps record des mandats d’arrêt que les enquêteurs du parquet général, basés à proximité, peuvent récupérer rapidement. C’est dans ce tribunal que nombre d’affaires d’Etat, dont celle de Khodorkovski, ont été jugées.

Selon Nikolaï Petrov, analyste politique au centre Carnegie de Moscou, ce n’est qu’un rebondissement de plus dans le jeu de rôles Poutine-Medvedev, «Medvedev ayant la tâche de redorer le blason de la Russie» en maintenant l’illusion d’une libéralisation. «Il n’y a rien de significatif dans la décision de la Cour suprême, qui est juste une application du jugement de la Cour européenne des droits de l’homme. Elle ne changera rien au sort de Lebedev, qui est actuellement de nouveau en procès. Mais elle laisse entrevoir peut-être un deuxième verdict plus souple», estime le politologue.

Renvoi. Ces derniers temps, justice et police russes sont sous les feux de l’actualité, après la mort en prison de l’avocat d’affaires Sergueï Magnitski et le scandale lié à la publication sur Internet par des policiers de vidéos dénonçant la corruption et la criminalisation du système judiciaire. Or ce sont les seuls secteurs, avec celui de la modernisation de l’économie, où le président russe possède une réelle autonomie, affirme Nikolaï Petrov. Medvedev a d’ailleurs signé un oukase visant à «perfectionner» le ministère de l’Intérieur. Il prévoit notamment le renvoi de 20% de son effectif hypertrophié, soit 250 000 policiers ; une «parodie de réforme» selon Nikolaï Petrov, «sans logique ni précision, et qui en somme demande au gouvernement de réfléchir à une réforme».

Seul changement réel, selon l’analyste, la réforme du système pénitentiaire, en préparation depuis plusieurs mois, qui vise à améliorer les conditions de détention en prison - un autre problème majeur du système judiciaire russe.

Nouvelle manifestation anti-Ahmadinejad à Téhéran

Des centaines de personnes ont tenté de se rassembler dans le centre de la capitale iranienne pour fustiger le «dictateur» Mahmoud Ahmadinejad. Elles ont été dispersées par d'importantes forces de police.
L'opposition iranienne ne désarme pas. Quelques jours après les protestations en marge des funérailles de l'ayatollah Montazeri, des manifestants ont défilé dans le centre de Téhéran ce samedi matin, criant des slogans anti-Ahmadinejad.

Le police a dispersé à coup de matraque plusieurs centaines de personnes qui tentaient de se rassembler place Enghelab, au coeur de la capitale, et a procédé à plusieurs arrestations, selon un correspondant de l'AFP.

Les manifestants criaient notamment «mort au dictateur», surnom donné par les manifestants anti-gouvernementaux au président Mahmoud Ahmadinejad depuis sa réélection contestée en juin et la répression sévère des manifestations qui ont suivi le scrutin.

L'opposition avait appelé à manifester dans ce secteur à l'occasion des processions de Tassoua et Achoura, deux journées de deuil religieux propre à l'islam chiite durant lesquelles la population descend massivement dans les rues pour assister aux nombreux cortèges organisés.
Klaxons en signe de soutien

De nombreux automobilistes ont manifesté leur soutien en klaxonnant chaque fois que les forces de l'ordre, à pied ou en moto, s'en prenaient à des manifestants.

D'autres rassemblements de petits groupes d'opposants criant des slogans hostiles au président Ahmadinejad ont eu lieu à proximité de l'université de Téhéran, selon un autre correspondant de l'AFP. Au moins deux manifestants ont été arrêtés par la police qui essayait d'empêcher ces rassemblements, selon la même source.

En fin de matinée, le calme était revenu dans ce quartier, étroitement quadrillé par d'importantes forces de police.

Fin de la grève sur le RER A en vue

Reprise du trafic à la normale lundi...

Le trafic sur le RER A sera revenu à la normale lundi, après la fin de la grève de conducteurs sur cette ligne, la plus longue qu'ait connue la RATP depuis 1995, selon les prévisions de trafic communiquées samedi par la direction de l'entreprise.

«Pour lundi, on va annoncer un trafic normal», a indiqué la direction de la RATP à l'AFP, précisant qu'il serait «quasi-normal» dimanche, comme il l'était déjà samedi. Le RER A transporte chaque jour 1 million de voyageurs.

>> Pour suivre l'état du trafic de la ligne A du RER, c'est par ici

Le combat continue

Selon la CGT, les conducteurs «reprennent le travail, mais ils vont continuer l'action sous d'autres formes. Les organisations syndicales vont se rencontrer en début d'année car la situation ne permet pas de reprendre le travail dans des conditions correctes», a précisé Joël Joseph (CGT). Une nouvelle assemblée générale (AG) de conducteurs a voté samedi la reprise du travail, a encore indiqué la CGT.

Grève, intempéries: combien cela va coûter aux sociétés de transports?

L'intersyndicale CGT-Unsa-Indépendants-FO-CFDT-Sud avait engagé une grève illimitée pour obtenir une prime de 120 à 150 euros, un «dû» selon elle lié à l'augmentation de l'offre de RER, début 2008, qui a dégradé les conditions de travail des quelque 550 conducteurs de la ligne.

La RATP avait mis sur la table, au bout de quelques jours, une prime de 80 euros, conditionnée à l'atteinte des objectifs de régularité sur la ligne. Mais les syndicats soulignent notamment que ces objectifs ne peuvent être atteints sans une augmentation des investissements et des effectifs.

JE PENSE ÊTRE LE PORTE PAROLE DE BON NOMBRE DE FRANCILIENS QUI CONSIDÈRENT QUE CETTE GRÈVE N'ÉTAIT QU'UNE MASCARADE FAITE PAR DES ENFOIRÉS DE GAUCHE ÉGOISTES.

Iran : l'étrange évasion d'une fille de Ben Laden

Une partie de la famille du fondateur d'al-Qaida serait détenue par Téhéran.

La fille d'Oussama Ben Laden embarrasse l'Iran. Vendredi, le ministre des Affaires étrangères lui-même, Manoucher Mottaki, a dû l'admettre à la télévision nationale : il y a quelque temps, l'ambassade saoudienne à Téhéran lui a annoncé qu'Imane Ben Laden, 17 ans, fille du terroriste du 11 Septembre, s'était réfugiée dans ses locaux. «Elle pourra quitter l'Iran dès que l'on aura confirmé son identité», a déclaré le ministre. Ce qui ne semble pas faire de doute : «L'ambassade dit que c'était bien elle», a ajouté Mottaki, qui dit ne pas savoir «comment elle a pu pénétrer dans l'ambassade, ni même en Iran, pour commencer».

C'est la première fois qu'un officiel iranien confirme, certes du bout des lèvres, les certitudes des biographes de Ben Laden, selon qui, après le 11 Septembre, une partie de la famille du chef d'al-Qaida s'était réfugiée en Iran. Ils y seraient apparemment toujours. Détenus au secret dans un complexe surveillé par les autorités, tels des «masques de fer» modernes.

Imane Ben Laden a réussi il y a un mois à appeler au moins trois de ses demi-frères : Omar, qui vit au Qatar, Abdulrahmane et Abdallah, installés en Arabie saoudite, leur pays natal. Les récits faits par les trois hommes au Times de Londres, à la chaîne de télévision panarabe al-Jazira et au journal al-Sharq al-Awsat coïncident : Imane leur a affirmé avoir faussé compagnie à ses gardiens lors d'une des rares sorties autorisées pour faire du shopping. Tous les trois disent avoir conseillé à Imane de se rendre à l'ambassade saoudienne.

Prison secrète

La fugue de la jeune fille pourrait lever l'un des mystères entourant Oussama Ben Laden. Dans la prison secrète se trouveraient toujours, outre Oum Hamza, l'un des femmes du terroriste, six de ses enfants et onze de ses petits-enfants. «Je ne savais même pas s'ils étaient vivants», a déclaré Omar Ben Laden. Selon Imane, le groupe a quitté l'Afghanistan, alors repaire d'Oussama, juste avant les attentats du 11 Septembre. Ils auraient marché jusqu'à la frontière iranienne, où les autorités les auraient embarqués vers un complexe immobilier surveillé, où ils sont bien traités. Mais interdits de communication avec le reste du monde, l'Iran ne sachant pas trop quoi faire d'eux.

Bien des questions restent posées. D'après la jeune fille, deux des fils les plus âgés d'Oussama Ben Laden, Mohammed et Saad, se trouveraient au nombre des captifs. Des plages d'ombre subsistaient dans le destin de la famille du fondateur de la nébuleuse terroriste. Au fil des ans, la plupart des femmes et certains des quelque 23 enfants du terroriste l'avaient quitté, fatigués par leur vie d'errance, tel Abdallah, qui dirige une société de re­lations publiques en Arabie saoudite, ou Omar, aujourd'hui entrepreneur et marié à une Britannique.

Mais en 2001, nombre des fils et filles vivaient encore avec leur père en Afghanistan, partageant sa vie spartiate, et, selon Omar, parti en 2000, recevant une éducation limitée à l'apprentissage du Coran.

À l'approche du 11 septembre 2001, il a voulu les mettre à l'abri, raconte le journaliste américain Steve Coll, auteur d'un livre non traduit en français (The Bin Ladens, Oil, Money, Terrorism and the Secret Saudi World). «Les fils se sont divisés en deux camps», écrit Steve Coll. Une partie a décidé de rentrer en Arabie saoudite pour «mener la vie privilégiée du reste de la famille» propriétaire du plus grand groupe de BTP saoudien. Les autres «restèrent combattre avec lui» ou «se dévouèrent à sa cause depuis leur exil iranien, séparé et ambigu». La fuite solitaire d'Imane mettra peut-être fin à cette ambiguïté.

Diane de Poitiers, morte d'avoir voulu rester jeune

Les cheveux de la maîtresse du roi Henri II contiennent de fortes concentrations d'or, un élixir de jouvence qu'elle buvait chaque matin au réveil.
C'est peut-être sa quête d'éternité qui a été fatale à Diane de Poitiers. Décédée en 1566 à l'âge de 66 ans, la maîtresse du roi de France Henri II s'est probablement empoisonnée avec l'or qu'elle prenait pour tenter de rester jeune et belle, révèlent des chercheurs français. Le Dr Philippe Charlier, du service de médecine légale de l'hôpital Raymond-Poincaré de Garches, et ses collègues, qui ont analysé les cheveux et des résidus tissulaires de la favorite, publient leurs travaux dans le British Medical Journal.

Largement prescrit au XXe siècle par les médecins pour soulager la polyarthrite rhumatoïde, l'or a en fait été loué dès l'Antiquité pour de supposés pouvoirs régénérants. Au XVIe siècle, souligne Philippe Charlier, les solutions d'or buvable étaient bien connues à la cour de France. Alexandre de La Tourette dédia même son Bref discours des admirables vertus de l'or potable au roi Henri III. Aujourd'hui, des fabricants de cosmétiques incorporent des particules de ce métal précieux dans des crèmes à visée anti-âge. Et des médecins spécialisés en esthétique remaillent la peau avec des fils d'or pour combler les rides et améliorer le relâchement cutané.

Syndrome d'intoxication chronique

Diane de Poitiers voulait-elle préserver sa jeunesse et sa beauté pour l'amour d'Henri II - de vingt ans son cadet - ou pour continuer à pratiquer intensivement ses sports favoris (natation, chasse et équitation) ? Il semble désormais certain qu'elle a succombé aux mirages de l'or buvable, en avalant «quelques bouillons» tous les matins, comme le suggérait l'écrivain Brantôme. Celui-ci notait d'ailleurs qu'à la fin de sa vie, la duchesse de Valentinois était «aussi belle de face, aussi fraîche et aussi aimable comme en l'âge de trente ans». Encore fallait-il démontrer scientifiquement cette consommation chronique d'or. C'est ce qu'ont fait les chercheurs français en analysant une mèche des cheveux de Diane de Poitiers, conservée dans le château d'Anet (Eure-et-Loir) où elle résidait. Ils ont également étudié des résidus de décomposition de la favorite, qui avaient été identifiés en 2008 lors de fouilles archéologiques au cimetière d'Anet. D'après la tradition, ses restes momifiés avaient été enterrés en pleine terre par des révolutionnaires en 1795, après profanation de son cercueil.

Les examens toxicologiques ont retrouvé des concentrations en or très élevées, 500 fois la valeur moyenne de référence, dans les cheveux. Selon les auteurs, un tel taux peut correspondre sur le plan clinique à un syndrome d'intoxication chronique à l'or avec troubles digestifs (anorexie, nausées, vomissements, diarrhées), amincissement des cheveux, teint pâle (dû à une anémie), fragilité osseuse... Des cas mortels de ces intoxications ont été décrits dans la littérature. Diane de Poitiers présentait effectivement plusieurs de ces symptômes. Malgré d'intenses activités en plein air, elle était décrite comme pâle. «Ses cheveux étaient fins et cassants, ses os étaient fragiles et elle était quasiment édentée», ajoute Philippe Charlier, qui précise qu'une contamination est peu probable. N'étant pas reine, la favorite ne portait pas de couronne en or, et il paraît peu plausible que ses cheveux et tissus aient pu être contaminés par d'autres bijoux. En outre, l'or n'est pas utilisé lors des embaumements.

Les travaux des chercheurs français permettent de tirer d'autres conclusions passionnantes pour l'histoire de la médecine. En 1565, Diane de Poitiers, sportive accomplie, avait été soignée par le célèbre chirurgien Ambroise Paré pour une fracture ouverte de la jambe suite à une chute de cheval. «L'examen des os, bien cicatrisés, sans périosite et quasiment sans perte de longueur montre qu'Ambroise Paré, pionnier dans la détersion des plaies, travaillait vraiment proprement», relève Philippe Charlier. Il lui semble vraisemblable que le père de la chirurgie moderne, précurseur aussi dans le domaine des prothèses dentaires amovibles, en ait fait bénéficier sa célèbre patiente. Cela expliquerait que cette adepte des mondanités ait pu continuer à recevoir jusqu'à la fin de sa vie, malgré une chute de presque toutes ses dents. Après avoir livré ses secrets, Diane de Poitiers devrait bientôt reposer à nouveau en paix.

Trois spéléos pris au piège

Le Spéléo secours français (SSF), en liaison avec pompiers et gendarmes, tentait vendredi de venir en aide aux trois spéléologues coincés à 700 mètres de profondeur, à Romy, dans les Pyrénées-Atlantiques. Pour l'heure, le plus gros risque qu'ils encourent reste le manque de nourriture.
Une dizaine de secouristes sont venus en aide vendredi à trois spéléologues bloqués à 700 mètres de profondeur dans le gouffre de Romy, dans les Pyrénées-Atlantiques. Membres d'un club nordiste, les trois explorateurs ont été surpris jeudi par la montée des eaux due au redoux, qui a bloqué un siphon de profondeur qu'ils avaient franchi mardi. Quatre de leurs acolytes, qui se trouvaient en amont, ont pu remonter au bivouac installé à 450m de profondeur. Finalement, deux d'entre eux ont réussi à donner l’alerte, jeudi dans la soirée, et à regagner la surface.

D’après ces spéléologues, les trois personnes bloquées se trouvent dans une zone au sec, en bonne santé mais doivent restreindre leurs vivres pour éviter de manquer de nourriture. Selon Bernard Tourte, président-adjoint du Spéléo secours français (SSF), tout est maintenant une question de temps. "Il faut laisser aux secouristes le temps d'arriver à la zone de blocage, d'y évaluer les travaux à effectuer, de mettre en place les moyens en établissant le contact avec la surface", a-t-il expliqué à l’agence de presse Reuters. Ce délai pourrait être plus ou moins long en fonction de la possibilité ou non d'établir le contact avec le bivouac.
"Des spéléologues aguerris"

Vendredi en début de soirée, les deux autres spéléologues restés au bivouac ont regagné la surface et une dizaine de secouristes supplémentaires a été appelée en renfort. Le SSF a pris en main les opérations de sauvetage. Les pompiers et gendarmes spéléologues du PGHM d'Oloron-Sainte-Marie coordonnent les opérations.

D'après France 3 Aquitaine, les sept spéléologues se trouvaient sur les lieux pour entreprendre des travaux de cartographie. Bien qu'amateurs, "ce sont des spéléologues aguerris, parfaitement compétents pour gérer ce type de situation", a assuré le colonel Patrick Geisler au PC de la brigade des pompiers. Ce dernier a par ailleurs expliqué que les personnes étaient bloquées "à une bonne dizaine d'heures" de l'entrée de la grotte".

CES GENS LÀ NE MÉRITENT PAS QU'ON LEUR PORTE SECOURS, ILS N'ONT QU'À PRENDRE DES ASSURANCES PRIVÉES, CE N'EST PAS AUX POUVOIRS PUBLICS DE LEUR PORTER ASSISTANCE.
CE QU'ILS FONT EST DÉBILE ET IRRESPONSABLE.

Miss Paris bientôt destituée en raison de photos X

Kelly Bochenko va perdre son titre de miss Paris 2009 après la parution de photos X "privées" dans Entrevue.
Ce sont des photos prises dans un cadre "intime et privé, de manière non professionnelle, il y a plusieurs années", s'est défendu l'avocat de Kelly Bochenko alors qu'Entrevue rendait public des photos très osées de sa cliente dans son dernier numéro. Mais rien n'a pu faire changer d'avis Geneviève de Fontenay, la miss Paris va être destituée alors que la dame au chapeau traitait publiquement la jeune femme de "perverse, menteuse, tricheuse". La procédure sera engagée dans les jours à venir avec l'envoi d'une lettre recommandée.

Sur les clichés pornographiques, la jeune femme prend des pauses, notamment dans un fauteuil en osier, façon Emmanuelle. Le magazine trash avait déjà publié en décembre 2007 des photos suggestives de Valérie Bègue, Miss France 2008, qui avait pu conserver sa couronne sans toutefois pouvoir se présenter à d'autres concours.

«Qui n'a jamais fait de photo légère avec son copain ou sa copine, surtout quand on est jeune?», demande Kelly Bochenko sur le forum «A tout choeur». La miss destituée affirme qu'elle ignorait l'existence de ces photos, prises par un ex-petit ami, quand elle avait 19 ou 20 ans, en revenant «d'une soirée un peu trop arrosée».

Amnistier ou punir, que faire face à l'évasion fiscale ?

Les "performances" du fisc italien feront-elles réfléchir en France ? Mercredi 23 décembre, lors de sa conférence de presse de fin d'année, Giulio Tremonti, le ministre de l'économie, avait le visage ravi de celui qui vient de trouver un trésor. Un "trésor" de 80 milliards d'euros et sans doute davantage. Soit le montant des capitaux régularisés en Italie grâce à l'amnistie fiscale en vigueur depuis le 15 septembre, permettant aux "évadés" de rapatrier les biens (capitaux, titres, bijoux, yachts...) placés à l'étranger moyennant une taxe libératoire de 5 %. Ces estimations laissent même espérer un pactole encore supérieur, de l'ordre de 100 milliards à 110 milliards d'euros.
L'Etat italien a ainsi récupéré 4 milliards d'euros d'impôts, qui ont permis d'abonder pour moitié de la loi de finances 2010, votée définitivement en début de semaine. Les deux précédentes lois d'amnistie de 2000 et 2002 n'avaient rapporté que 2 milliards.

Devant ce succès, le gouvernement italien a décidé de prolonger cette mesure. "L'accumulation des capitaux rapatriés est allée au-delà de notre capacité à les traiter, c'est pourquoi nous avons été obligés de prolonger l'amnistie fiscale", a justifié le ministre. Mais le temps des soldes est terminé. Les prochains candidats au retour de capitaux devront acquitter une taxe de 6 % de la somme rapatriée jusqu'à la fin du mois de février, puis de 7 % de début mars à la fin du mois d'avril, date à laquelle la loi d'amnistie fiscale devrait prendre fin.

Cette mesure a été durement critiquée par l'opposition, qui y a vu une forme de "prime" à la malhonnêteté, dans un pays où chaque année, plusieurs centaines de milliards d'euros échappent au fisc du fait de l'évasion fiscale et du travail au noir. Mais pour M. Tremonti, la question n'est pas de savoir si la loi est "éthique ou non" mais si elle est efficace. Même si la mesure n'avait rapporté que deux euros, elle aurait été un succès, aime-t-il répéter.

QUELQUES "ACROBATIES"

Une démarche radicalement différente de celle employée en France, qui se veut plus "morale" et offensive... mais bien moins efficace. En août, Eric Woerth, le ministre du budget, a évoqué un fichier, issu de la banque HSBC en Suisse, de quelque 3 000 présumés évadés fiscaux, qui représenteraient des capitaux de l'ordre de 5 milliards à 6 milliards d'euros. Quant à la cellule de régularisation des avoirs dissimulés à l'étranger, ouverte en avril et jusqu'au 31 décembre, elle a, à ce jour, rapporté à l'Etat 500 millions d'euros d'impôts, indique-t-on à Bercy.

"En agissant ainsi, la France fait plus qu'une faute", estime Gérard de Bartillat, ancien président de la banque privée HSBC en France, favorable à une loi d'amnistie. "Nous allons perdre des dizaines de milliards, l'équivalent d'un gigantesque plan de relance", affirme-t-il. Selon lui, les capitaux illégalement exilés en Suisse représenteraient plus de 100 milliards d'euros, "dont au moins 10 milliards pourraient directement tomber dans les caisses de l'Etat grâce à une taxe appliquée sur le modèle italien". De quoi soulager un déficit public colossal.

La comparaison avec l'Italie est d'autant plus logique aux yeux de certains que la méthode française, même si elle se veut plus honnête, est juridiquement contestable. Pour Emmanuel Daoud, avocat au barreau de Paris, le ministre du budget a même sans doute fait quelques "acrobaties" au regard du droit. "On se demande encore si cette liste a été achetée, et comment elle a été obtenue", indique-t-il. Or, rappelle M. Daoud, "une obligation de loyauté s'impose à l'administration fiscale. Il est interdit de notifier un redressement fiscal en évoquant une preuve qui aurait été achetée ou provenant de source anonyme".

La démarche, d'ores et déjà à l'origine d'un incident diplomatique avec la Suisse, a obligé la France à s'engager, le 21 décembre, à remettre le fichier original contenant les 3 000 noms. Cette remise en question de la procédure pourrait, selon les experts, servir d'appui à la contestation d'autres procédures.

"Ce n'est que du bruit", estime pour sa part Eric Woerth. Selon lui, la procédure française est tout à fait légale et va se poursuivre. "Le fichier évoqué, transmis par la justice, est exploitable et sera exploité", assure-t-il. Selon le ministre, une amnistie fiscale n'était de toute façon "pas supportable socialement". "Notre démarche est différente de celle de l'Italie, précise M. Woerth, elle est plus juste et plus morale, même si elle est plus difficile."

"MACHINE À ÉVASION"

En outre, même si les 80 milliards d'euros italiens frappent les esprits, l'amnistie se révélera, selon lui, "une machine à évasion". Le dispositif provoquerait en effet une sorte d'aléa moral laissant penser que l'évasion fiscale n'est que faiblement, voire pas du tout, punie. Les 80 milliards rapatriés pourraient au final susciter d'autres fuites de capitaux. L'Italie en est d'ailleurs à sa troisième amnistie fiscale.

"La cellule de dégrisement est un échec, la méthode de M. Woerth empoisonne nos relations avec la Suisse, mais un vrai dispositif antifraude a été mis en place", juge aussi Michel Sapin, secrétaire national du PS à l'économie. "La méthode italienne n'est pas un exemple, l'on ne peut "blanchir" des fraudeurs qui n'hésiteront pas à repartir", explique-t-il.

Et si la Suisse est ponctuellement ennuyée par le départ des capitaux italiens, estime M. Sapin, elle est sans doute plus inquiète de la menace française de lever le secret bancaire, qui pourrait mettre terriblement à mal sa réputation auprès des grandes fortunes.
Claire Gatinois et Philippe Ridet (à Rome)
LA CHASSE AUX SORCIÈRES FOMENTÉE PAR ERIC WOERTH NE RÉSOUDRA PAS LE PROBLÈME DE L'ÉVASION FISCALE, AU CONTRAIRE. LA SEULE MÉTHODE CONSISTE À RAMENER L'ASSIETTE À 40% POUR TOUS LES MÉNAGES

LES SPÉCIFICITÉES SOCIALES DOIVENT, ELLES AUSSI, ÊTRE PRISES EN COMPTE.

UN ÉTAT GLOUTON FAVORISE L'ÉVASION FISCALE.

Quelques événements du 26 DÉCEMBRE

26 décembre 1574
Mort du cardinal de Lorraine. Charles de Lorraine, dit le cardinal de Lorraine, archevêque de Reims, de Narbonne ; évêque de Metz, de Toul, de Verdun, de Térouanne, de Luçon et de Valence ; abbé de Saint-Denis, de Fécamp, de Cluny, de Marmoutier, etc., était né à Joinville en 1525, de Claude de Lorraine, premier duc de Guise. Quoique ce prélat ait été plus célèbre par ses talents et son ambition, que par ses vertus, il ne mérite pas les imputations odieuses dont on a chargé sa mémoire. S'il traita les calvinistes avec sévérité, le chancelier de l'Hôpital assure que ce fut à l'instigation de quelques conseillers imprudents qui ne cessaient de lui représenter que c'était le seul moyen d'extirper l'hérésie. La cruauté ne lui était pas naturelle. Devenu tout-puissant sous le règne de François II, et maître de se venger de ses ennemis, il leur pardonna généreusement. Olivier et l'Hôpital, deux ministres distingués par leur humanité, durent leur élévation au cardinal, qui assurément, s'il eût été sanguinaire, n'aurait pas employé de pareils ministres.
Le cardinal de Lorraine parut avec éclat au concile de Trente. Il possédait dans le plus haut degré l'art de la parole. Son éloquence forte et rapide entraînait tous les suffrages. En France et dans toute l'Europe, on l'appelait le Mercure français. Il plaisait d'ailleurs par son air noble, sa taille majestueuse, ses manières polies et affables. La dévotion, qu'il avait embrassée sur la fin de ses jours, fut la cause de sa mort. Henri III, à son retour de Pologne, s'était arrêté à Avignon, où était le cardinal. Ce prince, qui avait le goût des processions, en fit faire une à laquelle il assista avec toute sa cour, en habit de pénitent. Le cardinal de Lorraine s'était mis à la tête des pénitents bleus, et marchant comme eux les pieds nus, gagna une fluxion de poitrine qui l'emporta en peu de jours.

26 décembre 1653
Olivier Cromwell est déclaré protecteur d'Angleterre. A la suite de l'exécution du roi Charles Ier, Cromwell devenait de plus en plus puissant et, par là même, inquiétait le Parlement qui envisagea de licencier l'armée ou du moins d'en diminuer considérablement les subsides. Un coup d'Etat devenait nécessaire pour que le dictateur puisse conserver le pouvoir. Il marcha donc sur Londres avec une trentaine de ses hommes et assista à l'une des séances du Parlement. A peine celle-ci commencée, il se leva brusquement et cria : « Assez de bavardages ! Disparaissez ! Qu'on n'entende plus parler de vous ! » Les trente soldats obligèrent alors les députés à sortir. Cromwell, debout au milieu de la salle, saluait chaque parlementaire au passage d'une épithète sonnante, les traitant « d'ivrognes », de « pourris », de « corrompus »... Lorsque tout le Parlement fut ainsi évacué, on raconte que Cromwell posa sur la porte un écriteau : Maison à louer, non meublée. Puis il fut appelé par l'armée « Lord Protecteur de la République d'Angleterre, d'Ecosse et d'Irlande », un titre qui n'était pas celui de Roi, mais lui donnait le même droit à l'appellation d'Altesse, à une liste civile princière et à tous les attributs de la royauté : la Cour, le sceptre et l'hérédité du pouvoir. Il résida à Whitehall et au château d'Hampton Court. Cinquante gentilshommes étaient attachés à sa personne. Ses gardes du corps portaient une livrée somptueuse.
Toutes les Cours d'Europe avaient sollicité son alliance et, lorsqu'il mourut, elles prirent le deuil comme pour un souverain. Cromwell disait parfois qu'il préférait ce titre de « Lord Protecteur » parce que les Anglais savaient jusqu'où s'étendaient les prérogatives d'un roi, ils ignoraient jusqu'où celles d'un protecteur pouvaient aller. Il faisait semblant de mépriser le titre de roi qu'il qualifiait de simple « plume au chapeau » ou « d'amusette »... et affectait une grande humilité : « Je suis, disait-il, le garde champêtre chargé de veiller sur la paroisse. »
Mais il n'en menait pas moins un train de vie somptueux qui n'était assurément qu'une façade. Dans le fond, les goûts du Lord Protecteur demeuraient infiniment simples : il aimait s'habiller sobrement, chasser, jouer aux boules ou dresser des chevaux. Il demeurait un gentilhomme campagnard, un homme rude aux traits grossiers. Presque tous ses contemporains l'ont décrit : vulgaire d'allure et souvent négligé dans ses vêtements. Entraîneur d'hommes, chef militaire remarquable, il était intelligent mais dur, strict et sévère. Sa foi puritaine était fanatique ; il se croyait investi d'une mission divine. « Je rendrai le nom anglais aussi grand que fut jamais le nom romain », disait-il.
Bientôt les fêtes de la Cour se firent plus rares. Il imposa une morale puritaine à tous, fit fermer théâtres et tavernes. La joie n'était pas loin de paraître suspecte, presque inspirée par le diable. En fait, le gouvernement de Cromwell a été un mélange assez extraordinaire de grandeur et de bassesse, de générosité et de cruauté, d'ambition et de simplicité. « Il a débuté dans le fanatisme, pour aboutir à l'hypocrisie », écrivait Hume. Lui-même se rendait fort bien compte de son peu de popularité, puisque, à un officier qui le félicitait un jour de la foule venue l'applaudir, il répondit : « Il y en aurait bien davantage s'il s'agissait de me voir pendre. »

26 décembre 1731
Mort de Lamotte-Houdart, né à Paris en 1672, célèbre surtout par son intéressante tragédie d'Inès de Castro.

26 décembre 1778
Grandes réjouissances à Paris, pour la naissance de Madame, fille de Louis XVI.

26 décembre 1789
Monsieur, frère de Louis XVI, se présente dans l'assemblée des représentants de la commune, à l'Hôtel de Ville, et déclare qu'il n'a aucune part à la conspiration de Favras.

26 décembre 1792
Louis XVI paraît pour la seconde fois à la barre de la Convention ; il était accompagné de ses trois défenseurs (Desèze, de Malesherbres et Tronchet), du maire de Paris et du commandant de la garde nationale. Le président lui annonça qu'il allait être entendu définitivement.

26 décembre 1802
L'église catholique est placée sous la dépendance de Bonaparte : les prêtres recevront un salaire annuel de cinq cents francs.

26 décembre 1805

Signe de la paix de Presbourg entre la France et l'Autriche.

26 décembre 1860
Mort de l'abbé Jean-Marie de La Mennais.

26 décembre 1863
Naissance de Charles Pathé. En 1894, Charles et son frère Émile créeront l'industrie phonographique française. En 1896, ils fonderont la Société générale de phonographes, cinématographes et appareils de précision Pathé Frères. Charles Pathé sera le premier fabricant de pellicule vierge et créera le premier laboratoire de tirage de films à Joinville en 1905. Il entrera en compétition avec l'américain Eastman, fondateur de la maison Kodak, et finira par gagner le monopole européen de la fabrication de la pellicule. En 1906, il ouvrira sa 1ère salle de cinéma à Paris et en 1907,transformera le Cirque d'hiver de Paris en salle de projection. Il imaginera, en 1909, le premier journal d'actualités cinématographiques, le Pathé-Journal. En 1922, Pathé Frères fusionnera avec EMI et devient Pathé-Marconi "La Voix de son Maître" jusqu'en 1990, où la société prendra le nom d'EMI France.

26 décembre 1898
A l'Académie de médecine, communication de Pierre Curie sur une nouvelle matière radio-active qu'il appelle le radium.

Sarkozy prêt à affronter une année «pas facile»

L'Élysée se refuse à tirer un bilan négatifde 2009 et souligne que beaucoupde conflits sociaux ont été évités.

Nicolas Sarkozy a rejoint vendredi le Maroc avec son épouse Carla pour quelques jours de vacances près de Marrakech. Il s'y rend après avoir reçu, mercredi, le président du Conseil français du culte musulman. Et il doit rassurer les musulmans de France en pleine polémique sur la burqa. Un dîner de travail est d'ailleurs prévu avec le roi du Maroc.

Le président a été contrarié par la tournure prise par le débat sur l'identité nationale. Il a l'intention de multiplier dès la rentrée les signes d'apaisement, jusqu'à son intervention prévue le 4 février en clôture du grand débat lancé fin octobre. «Il vous réserve quelques surprises à ce sujet», laisse entendre son entourage. À propos de la burqa la consigne présidentielle est claire : c'est un sujet ultrasensible et il faut que «chacun évite d'en faire une affaire personnelle».

Si l'Élysée reste lucide sur les limites de la stratégie suivie par Éric Besson pour animer le débat, Nicolas Sarkozy a fait savoir qu'il était outré par les attaques du PS contre le ministre de l'Immigration. «J'ai de la peine pour tous ces gens qui nous comparent à Pétain», a glissé Nicolas Sarkozy à son entourage, en louant le courage de son ministre. De façon générale, le président n'aime pas qu'on s'en prenne à un bouc émissaire… Ainsi a-t-il désapprouvé auprès de ses collaborateurs les attaques contre Raymond Domenech.

Sarkozy quitte Paris après une année aussi éreintante que la précédente. On l'a vu visiblement fatigué, après le sommet de Copenhague. Il regrette d'ailleurs la sévérité des commentaires sur l'échec de ce sommet, dont il estime avoir tiré le meilleur parti possible. Contrairement à l'année 2008, où il avait terminé en apothéose sa présidence du Conseil européen par le bouclage du paquet énergie climat, cette fin 2009 se termine sur une note douce-amère. Notamment à cause de la polémique autour de la candidature de son fils Jean à la tête de l'Epad.

L'obstacle des régionales

Néanmoins, l'Élysée se refuse à tirer un bilan trop négatif de 2009. L'entourage présidentiel souligne notamment la victoire de la majorité aux européennes. Et l'absence des grands conflits sociaux annoncés. «Nous n'aurions pas imaginé que le statut de La Poste passerait comme ça», commente un proche. L'Élysée souligne ainsi la liste des conflits qui ont été évités ou contournés : «Les restaurateurs et les routiers, la SNCF, le risque de généralisation de la grève à la RATP, la réforme des cours d'histoire-géographie».«Ça, c'est mon mois de décembre», a confié récemment Nicolas Sarkozy.

Fin décembre 2008, alors que les lycéens s'insurgeaient contre la réforme du secondaire, Sarkozy avait concédé que la France était «éruptive» et souligné qu'il s'attendait à une année difficile. Cette année, le chef de l'État semble se garder de tout pronostic. Tout juste concède-t-il à ses proches, comme une évidence, que ce ne sera «pas facile».

Le principal obstacle se présentera lors des régionales de mars. Nicolas Sarkozy n'a pas l'intention de participer personnellement la campagne - ce n'est pas «le rôle du président», a-t-il expliqué récemment lors d'une réunion avec les dirigeants UMP -, même s'il continuera de se déplacer dans les régions comme il l'a toujours fait. «Le moment venu, il prendra la parole», a néanmoins prévenu l'entourage du chef de l'État.

Il a demandé aux candidats de la majorité de s'engager à fond dans cette campagne parce que «le candidat qui assume les choses à moitié, il a tout perdu». Une allusion aux régionales de 2004 où Jacques Chirac et Jean-Pierre Raffarin avaient choisi de déconnecter le scrutin des enjeux nationaux. Nicolas Sarkozy termine en revanche l'année en se félicitant de sa relation stabilisée avec son premier ministre, François Fillon. Et, selon son entourage, il juge même avec bienveillance ses ministres qui ont dansé dans un clip de l'UMP. «Il l'a vu dans l'avion pour Copenhague», confirme un proche. Il n'est pas sûr néanmoins qu'il l'aurait fait lui-même.

vendredi 25 décembre 2009

Quand le monde parlera chinois

Afin d'accroître son influence et de rassurer le reste du monde sur ses ambitions de développement pacifique, la Chine a multiplié ces dernières années l'installation d'"instituts Confucius" sur les cinq continents. Ils sont débordés par leur propre succès !
À quelques centaines de mètres de la Porte de la Victoire ("Deshengmen") qui marquait autrefois l'entrée Nord de Pékin - à l'endroit même où s'arrêtaient jadis les caravanes des "barbares étrangers" - se dresse un élégant immeuble de cinq étages en briques grises, aux huisseries laquées de rouge. C'est là que se trouve le siège des instituts Confucius. La modernité des installations ne laisse aucun doute sur l'importance des moyens mis à disposition de cette tête de pont de la diplomatie culturelle chinoise. La présidente des instituts Confucius n'est autre que Mme Liu Yandong, une belle et énergique femme de 64 ans, proche du président chinois, entrée au Bureau politique en 2007, vice-présidente du Sénat (CCPCC - Chinese Communist Party Central Committee) et chargée des questions d'éducation parmi les cinq très influents conseillers d'État.

Sur le modèle de l'Alliance française

"Ces instituts Confucius sont une plate-forme de coopération et d'échanges avec les experts, mais aussi le grand public des pays étrangers, auquel nous voulons présenter l'histoire et la réalité de la Chine d'aujourd'hui", explique dans un style très ouvert la directrice générale, Mme Xu Lin. Très réputée dans le domaine de l'éducation, cette femme de 55 ans a été accueillie en novembre parmi les quelque deux cents conseillers du Premier ministre chinois. Opération de propagande ? L'accusation a fusé en Australie en 2007 de la bouche du professeur Jocelyn Chey, qui avait été dans les années 1990 consul général à Hongkong. "Certains pays nous critiquent, redoutent un impérialisme chinois, mais nous nous sommes inspirés du modèle de l'Alliance française qui va bien au-delà de l'enseignement de la langue et présente aussi le cinéma, la littérature et les arts français... Tout comme le British Council, nous traduisons des manuels et notre budget est deux fois moins important que celui du Goethe-Institut allemand", explique Mme Xu Lin. "Notre mission est d'encourager les jeunes à apprendre le chinois. On renforce ainsi les amitiés, les échanges et cela aidera à créer un futur meilleur pour l'humanité", déclarait en novembre Mme Liu Yandong, en accueillant un millier de boursiers étrangers. "Aujourd'hui, les Chinois souffrent de se sentir incompris. Ils ont réalisé que le fait qu'ils parlent des langues étrangères ne suffisait plus. Il faut que la communication passe dans les deux sens", explique un diplomate chinois.

Une tradition qui prône la paix et l'harmonie

Le choix de Confucius pour patronner ce projet permet de désamorcer les critiques idéologiques. Confucius n'a-t-il pas été conspué pendant la Révolution culturelle ? En réhabilitant le vieux sage, le gouvernement chinois se démarque des excès de la révolution communiste et se replace dans une tradition de 2.500 ans qui prône la paix et l'harmonie. Ce message, poussé par les succès économiques de la Chine, fait des émules. Lorsque le premier institut Confucius a ouvert en 2004, la Chine prévoyait d'en inaugurer 100 avant 2010. Or, ce sont plus de 282 "centres Confucius" qui se sont implantés depuis dans 88 pays, toujours en partenariat avec une université ou une région, sans parler des 272 "classes Confucius" destinées aux écoliers du primaire et du secondaire.

En France, treize instituts Confucius ont ouvert ces dernières années, deux sont en projet (à La Réunion et à Bordeaux) et les premières "classes Confucius" démarrent. Le dispositif est pratiquement le même en Allemagne ou en Corée du Sud, mais le Royaume-Uni en accueille déjà le double et aux États-Unis le développement est carrément fulgurant (près de 60 instituts Confucius). 230.000 étudiants étrangers dans le monde suivent cette année une formation dans un centre Confucius et plus de 500.000 ont été formés depuis 2004. Le problème de Mme Xu Lin est aujourd'hui de répondre à la demande... "J'ai 300 demandes d'ouverture en attente... Jamais, nous n'aurions imaginé, voilà cinq ans, qu'il y aurait un tel engouement pour l'apprentissage du chinois. Aujourd'hui, plus de 40 millions d'étrangers apprennent notre langue (dont 36 millions d'origine chinoise). Tous les jours, je reçois de nouvelles requêtes pour ouvrir un institut, mais je veux maintenir la qualité de l'enseignement et il me faut encore trouver des financements !"...
L'EUROPE EST DÉJÀ TIERMONDISÉE PAR LA CHINE, MÉFIONS NOUS.

Benoît XVI appelle à l'accueil des immigrés et au respect des droits de l'homme

Le pape Benoît XVI a donné, vendredi 25 décembre, la bénédiction de Noël urbi et orbi ("à la ville et au monde") au balcon de la basilique Saint-Pierre, appelant notamment à "l'accueil" des immigrés. "Face à l'exode de ceux qui émigrent de leur terre et qui sont poussés au loin par la faim, par l'intolérance ou par la dégradation environnementale, l'Eglise est une présence qui appelle à l'accueil", a-t-il déclaré.
Benoît XVI a par ailleurs affirmé que la société est actuellement "profondément marquée par une grave crise économique, mais d'abord encore morale, et par les douloureuses blessures de guerres et de conflits". Il a aussi exprimé sa solidarité avec "ceux qui sont frappés par les calamités naturelles et par la pauvreté, également dans les sociétés opulentes". Le pape a fait un tour de toutes les crises que connaît la planète en partant de la Terre sainte. Il a une fois de plus appelé à "abandonner toute logique de violence et de vengeance" et à "s'engager" avec "vigueur" et "générosité" sur "le chemin d'une coexistence pacifique".

"RESPECT DES DROITS DE L'HOMME"

Benoît XVI a aussi évoqué la difficile situation du "petit troupeau de chrétiens" qui vit en Irak et dans la région. En Asie, il s'est attaché particulièrement au Sri Lanka, à la Corée et aux Philippines. En Afrique, il a notamment "imploré la fin de toutes les exactions en République démocratique du Congo" et invité au "respect des droits" de l'homme et au "dialogue" en Guinée et au Niger. A l'Europe et l'Amérique du Nord, le pape a demandé de "dépasser la mentalité égoïste et techniciste" et "à respecter les personnes les plus faibles, à commencer par celles qui ne sont pas encore nées". En Amérique latine, il a appelé au "respect des droits inaliénables de toute personne".

Par l'intermédiaire des télévisions du monde entier, Benoît XVI a ensuite souhaité une heureuse fête de Noël à tous les peuples et à toutes les nations en 65 langues, de l'italien au swahili, du russe à l'araméen, de l'allemand au mongol.

COMBIEN Y A T'IL D'IMMIGRÉS ET DE SDF AU VATICAN ?

jeudi 24 décembre 2009

Champagne : la bulle éclate, les prix baissent

Casser les prix en période de crise. Dans le domaine du champagne, la chose est assez rare. Et pourtant depuis quelques semaines, les hypermarchés rivalisent de produits d'appel avec des bulles aux étiquettes souvent méconnues proposées à moins de 10 euros. Carrefour affiche ainsi dans le métro parisien des publicités pour écouler un stock de 450 000 champagne Hubert de Claminger à 8,90 euros. Le site Internet de Leclerc fait la promotion d'un champagne brut Leo Deviroy à 8,95 euros. Même Nicolas propose des premiers prix à 15,90 euros.
"La grande distribution retrouve le goût du champagne, même si ce type d'opération se solde à la fois par un effort du producteur et une marge très faible pour la grande distribution", constate Daniel Lorson du comité interprofessionnel du vin de Champagne.

Il y a encore dix-huit mois, les premiers prix s'établissaient à 12-13 euros, constate-t-il. Après une phase de montée en gamme où rien n'était assez cher - on a même vu, en mars 2008, Perrier-Jouët commercialiser des caisses de douze bouteilles Belle Epoque By & For à 50 000 euros l'unité -, le marché français redescend. Au point où les tout petits prix représentent 10 % des ventes aujourd'hui, contre moins de 1 % en volume en 2008, selon M. Lorson.

La bulle champenoise a donc éclaté avec la crise. Ce phénomène, qui semble conjoncturel, va permettre de tester le champagne comme produit d'appel. La plupart de ces mini-prix sont des marques auxiliaires. Même les distributeurs ne bradent pas leurs propres marques. Ces "petits champagnes" proviennent de stocks plus anciens que d'ordinaire et sont donc d'une meilleure qualité qu'habituellement. Les promotions, sur Internet, des champagnes réputés et chers font également florès.

Pour Jérôme Philippon, président du directoire de Bollinger, "ces prix extrêmement bas sont le résultat d'une pression sur la trésorerie, mais s'expliquent aussi par le fait qu'il existe des stocks importants. Contrairement à l'an passé, la distribution n'hésite plus à vendre du champagne pour égayer les fêtes, avec le sentiment que la crise est passée".

Paul-François Vranken, PDG du groupe Vranken-Pommery, y voit "le résultat d'un trou d'air, d'un déstockage des grands opérateurs internationaux". Toutes les grandes marques de champagne jurent, la main sur le coeur, qu'elles n'ont pas participé à cette grande braderie. Même par sous-marques interposées. "Il est hors de question de baisser nos prix pour faire du volume", affirme Christophe Navarre, président de Moët Hennessy.

Après une année historique en 2007 (avec 338 millions de bouteilles vendues), un tassement en 2008 (avec 322 millions de bouteilles vendues), l'année 2009 a bel et bien fait figure d'horribilis millésime du champagne. Sur les dix premiers mois de l'année, les ventes ont chuté. Si la France, qui représente 56 % du marché n'a que légèrement souffert (avec -2 % des ventes en volumes), l'international, qui représente 44 % du marché, a violemment dégringolé de 27 % dans l'Union européenne et de 31 % dans les autres pays. Cette baisse, démarrée avec la crise de Lehman Brothers en septembre 2008, a été amplifiée par la chute de la livre et du dollar, les principaux marchés d'exportations du champagne étant traditionnellement le Royaume-Uni, les Etats-Unis, puis l'Allemagne et la Belgique.

Toutefois, les signaux de reprise semblent se faire jour en fin d'année. "Nous sommes en pleine préparation du rebond, affirme Christophe Navarre. En cette période tourmentée, nous gardons le cap." Les premiers sondages sur le mois de novembre réalisés par le comité interprofessionnel des vins de Champagne laissent espérer un retour à la croissance. "On vit normalement la fin d'année, en étant surbooké par des commandes de dernière minute", affirme M. Vranken. Il est persuadé que la mauvaise passe du secteur provenait d'une crise des expéditions, mais pas de la consommation. Pour preuve, les dernières statistiques de Nielsen affirment que la consommation de champagne a augmenté depuis janvier dans le monde entier. Signe que les consommateurs avaient aussi un peu de stock dans leurs caves.

De son côté, M. Philipon se dit "surpris par la force de la reprise dans les marchés développés". Après une baisse de 5 % en 2008, le marché pourrait, dans le meilleur des cas, terminer l'année sur une baisse de 11 % à 12 %. Avant que les prix ne repartent à la hausse, d'ici quatre à cinq mois.
Nicole Vulser

Le rachat de Volvo par le chinois Geely suscite interrogations et scepticisme

Depuis plusieurs années, Geely, le repreneur chinois de Volvo – l'opération a été officialisée mercredi 23 décembre –, tente de percer à l'extérieur de ses frontières. Au point de projeter de réaliser, d'ici à 2015, les deux tiers de son chiffre d'affaires hors de Chine, contre un peu plus de 10 % actuellement. Cette ambition est contrecarrée par des problèmes de qualité: aux Etats-Unis, ses voitures ne parviennent pas à satisfaire aux normes de sécurité. En Russie, son Freedom Cruiser a, en 2008, été baptisé la "voiture de la mort" en raison de ses performances désastreuses lors d'un crash test.
Avec 245 000 immatriculations en Chine sur les onze premiers mois de 2009, Geely est non seulement plus petit que sa proie, mais ne se place qu'au 11e rang des constructeurs chinois, loin derrière le numéro un, SAIC (Shanghai Automotive Industry Corporation), qui vend dix fois plus de véhicules.

"Geely cède du terrain sur le marché chinois, estime un spécialiste du secteur. C'est la voiture des campagnes, elle ne bénéficie pas de la même image de marque que les constructeurs chinois BYD – un champion de la technologie – et Chery. Pour l'image de Volvo en Chine, ce n'est pas idéal. Cette reprise suscite beaucoup de scepticisme dans les milieux de l'automobile en Chine. On a l'impression que LiShufu réalise un rêve." Le patron de Geely, 46 ans, a pour lui sa ténacité : dans le Zhejiang, province au sud de Shanghaï et berceau de l'entreprise privée en Chine, Li Shufu crée, à 21 ans, sans avoir fait d'études, un atelier de fabrication de composants pour frigidaires. Il monte une usine, mais les autorités la ferment pour privilégier les groupes publics. En 1994, il se lance dans les motocyclettes et reprend un fabricant en faillite. L'entrepreneur se met alors en tête de fabriquer des voitures. Après plusieurs ratages, il s'allie avec un petit constructeur du Sichuan qui dispose d'une licence.

PRÉSENCE DE GOLDMAN SACHS

En 2001, juste avant l'entrée de la Chine à l'Organisation mondiale du commerce (OMC), les voitures Geely sont homologuées par Pékin. M.Li et sa marque se sont taillé une place dans une industrie dominée par les groupes d'Etat associés aux grandes marques étrangères. Or le boom du marché chinois en 2009 et la concurrence à laquelle se livrent les indépendants ont suscité une mini-bulle à Hongkong, où Geely et BYD sont cotées: leur titre a été multiplié par cinq depuis début 2009.

"Le gouvernement chinois a prévenu, fin 2008, qu'il fallait consolider l'industrie automobile et ne garder que dix constructeurs majeurs. Aucun des trois premiers indépendants ne veut rester sur le carreau, analyse André Loesekrug-Pietri, associé-gérant de CEL, fonds d'investissement européen consacré à la Chine. [L'homme d'affaires américain] Warren Buffett a investi en 2008 dans BYD, et a fait des émules. Les fonds chinois CDH et Bohai sont entrés au capital de Chery. Et Goldman Sachs a investi pour 250 millions de dollars en obligations convertibles dans Geely. La présence d'un tel investisseur international est un atout pour leur stratégie d'expansion, ça crée un lien culturel, qui a beaucoup compté dans le mariage Lenovo-IBM par exemple. Geely semble avoir une approche graduelle, et on peut espérer qu'il préserve les équipes. Mais ce sont deux sociétés avec des cultures très différentes." Avant d'acquérir la marque suédoise, M.Li s'est fait la main en prenant, en 2007, 23 % du britannique Manganese Bronze, avec qui il fabrique, en coentreprise, des taxis londoniens. Mille exemplaires sont sortis des chaînes de montage de Shanghaï cette année. Avec Volvo, il change d'échelle…
Brice Pedroletti

Le PDG de General Motors poussé vers la sortie

General Motors a annoncé, mardi 1er décembre, la démission de son président directeur général Fritz Henderson. Ed Whitacre, président de General Motors, assurera l'intérim à la direction générale, mais le groupe a déclaré qu'il se mettait immédiatement en quête d'un remplaçant pour Fritz Henderson, qui avait été placé à la tête des opérations de GM en mars.
La démission de M. Henderson a été annoncée dans la foulée d'une réunion du conseil d'administration de GM. "Le conseil a décidé – et Fritz a accepté – que, au vu de la situation actuelle de GM, il était temps de faire des changements", a déclaré Chris Preuss, un porte-parole de General Motors. Il a ajouté que la Maison Blanche avait été avertie du départ de Fritz Henderson, tout en assurant que les autorités fédérales n'avaient pris aucune part à cette décision. Depuis le sauvetage de General Motors par Washington, le Trésor américain est le principal actionnaire du constructeur.

CONFLITS

Fritz Henderson avait été promu à la tête de GM le 29 mars, lorsque son prédécesseur Rick Wagoner avait abandonné ses fonctions à la demande de l'administration Obama en pleine tourmente, juste avant la faillite du groupe devenu un symbole des excès du secteur automobile américain. Depuis, il s'est opposé à plusieurs reprises à M. Whitacre. Début novembre, Ed Whitacre avait indiqué dans une interview au Wall Street Journal que les prévisions données par la direction de GM, menée par M. Henderson, le rendaient "un peu nerveux".

Le revirement sur le dossier d'Opel, la filiale européenne que GM a finalement décidé de ne pas vendre après des années de négociations avec le canadien Magna, avait également eu lieu à l'issue d'un conseil d'administration que le quotidien financier qualifie de "houleux". Avant de prendre les rênes de GM, M. Henderson était directeur de l'exploitation du groupe. Il a aussi occupé les fonctions de vice-président et de directeur financier.

Michael Schumacher

Il a déja perdu son titre de plus jeune champion de formule 1 de tous les temps. La saison prochaine, il tentera, reprenant du service pour Mercedes à quarante et un ans, d'en devenir le plus vieux. Un défi complètement fou, au dire des spécialistes de ce sport, où la jeunesse et ses réflexes constituent un incontestable atout. Auréolé de ses sept titres mondiaux, encore un de ses records, l'intrépide pilote allemand n'en pouvait visiblement plus d'animer les courses de karting pour les touristes désoeuvrés de Floride ou les joueurs fatigués de Las Vegas, ni de jouer au milliardaire préretraité sur les verts pâturages helvétiques. Cette année, il avait failli retrouver un volant dans l'écurie Ferrari, théâtre de ses anciens exploits, pour remplacer Felipe Massa, gravement blessé pendant une séance de qualifications. Une douleur aux cervicales, héritée d'une mauvaise chute lors d'une course à moto - autre adjuvant essayé pour se désintoxiquer de la F1 -l'obligea, la mort dans l'âme, à renoncer. Même s'il ne gagnait rien, on imagine son plaisir de pouvoir réentendre, pratiquement à chaque Grand Prix, ce qu'avait dit un célèbre commentateur britannique lors de sa dernière prestation à Monaco : « Il y a sept anciens vainqueurs sur la ligne de départ, dont cinq s'appellent Michael Schumacher. »

La nouvelle géographie de la croissance mondiale en 2010

· En Chine, l'objectif officiel de 8 % de hausse de l'activité sera probablement dépassé · Le Brésil et l'Inde voient leur reprise se consolider · Selon les économistes, les Etats-Unis ne devraient connaître qu'une croissance modérée
Les bonnes nouvelles s'accumulent chez les économistes qui révisent à la hausse leurs perspectives de croissance. En Chine, les prévisions font état d'une hausse du produit intérieur brut qui dépassera l'objectif de 8 % du gouvernement pour l'année prochaine. Certains experts avancent déjà 12 %. La croissance de l'Inde atteindra quant à elle de 7,5 % à 8 % pour l'année budgétaire 2009-2010, a indiqué, hier, le ministre indien des Finances, Pranab Mukherjee, contre 6,7 % l'année précédente. Au Brésil, l'activité économique repart de l'avant. Les prévisions font état de 5 % de hausse du PIB l'an prochain. Face à ces augures favorables, le président Lula a annoncé, hier, une revalorisation du salaire minimum ainsi que des pensions de retraite. Partout, la croissance repart. Même aux Etats-Unis, qui sortiront de leur plus grave récession de l'après-guerre. Cependant, les pronostics sont plus mesurés pour la première puissance économique mondiale, dont la croissance ne sera pas du même ordre que dans les pays émergents. La fin du plan de relance ainsi que la persistance d'un chômage élevé et de surcapacités de production limiteront le rebond. Dans ce contexte, les pays émergents devraient prendre, en partie, le relais des Etats-Unis comme locomotive de la croissance mondiale.

ATTENTION LA CROISSANCE DE LA CHINE EST FICTIVE, ON EN PAIERA LE PRIX TRÈS BIENTÔT.

Volvo Cars va passer sous pavillon chinois au premier trimestre 2010

Le chinois Geely Automobile va s'offrir la marque suédoise Volvo, mise en vente par Ford. Il s'agit de la plus grande acquisition effectuée par un constructeur chinois à l'étranger. L'opération, qui sera signée au premier trimestre, permettra à Geely, très peu présent hors de ses frontières, d'effectuer un saut technologique considérable.
Depuis hier, la Chine a pris pied dans le petit monde du haut de gamme automobile mondial. La marque Volvo passera bien aux mains du constructeur chinois Geely Automobile Holdings lors du premier trimestre 2010, a confirmé hier le groupe Ford, qui cherchait un acquéreur depuis un an. Moins de trois mois après avoir désigné la firme de Hangzhou comme son interlocuteur exclusif pour l'achat de sa marque suédoise (sans rapport avec le groupe AB Volvo, fabricant de camions et engins de travaux publics), Ford a souligné hier que tous les sujets de fond avaient fait l'objet d'un accord entre les deux parties, ouvrant la voie à une ratification dans quelques semaines. Le montant de la vente n'a pas été divulgué, mais on évoque un prix d'environ 1,8 milliard de dollars. Soit 3 fois moins que la somme déboursée par Ford en 1999 pour reprendre la firme de Göteborg, qui comptait alors une gamme beaucoup plus restreinte.

Un véritable joyau

Un coup magistral qui va permettre à Geely d'effectuer un saut technologique considérable, comme rarement en font les constructeurs. Geely, qui n'a décroché qu'en 2000 sa licence officielle pour construire des voitures, est quasiment absent de la scène internationale. Il signe là la plus grande acquisition d'un constructeur occidental par un groupe chinois. Le shanghaïen SAIC s'est certes payé les restes de MG Rover, son confrère de Pékin BAIC vient de se ruer sur certaines licences de Saab, et Tengzhong est en passe d'acquérir l'américain Hummer. Mais tout cela n'a rien à voir avec la surface et la valeur intrinsèque de Volvo. Réputée pour sa technologie et ses trouvailles en matière de sécurité active et passive, la firme de Göteborg, qui avait jadis échappé à Renault à l'époque de Louis Schweitzer, reste un véritable joyau, malgré ses pertes récentes liées à la crise du secteur (- 135 millions de dollars au troisième trimestre).
Avec sa gamme de dix modèles principaux, le suédois est solidement implanté aux Etats-Unis et monte en cadence en Chine. Rien à voir avec son compatriote Saab, confiné à deux modèles vieillissants et qui vend 4 fois moins de voitures que lui.

Plusieurs questions de fond restent cependant sans réponse. Pourquoi diable Ford, en moins grande difficulté financière que GM ou Chrysler (il est même sorti du rouge récemment), a-t-il laissé filer sa filiale suédoise et ses précieux brevets, au risque de créer un concurrent redoutable dans quelques années ? Les Chinois n'ont jamais fait mystère de leur volonté d'exporter à moyen terme leurs véhicules. De plus, les véhicules de Ford et de Volvo partagent de nombreux organes et technologies, à commencer par les équipements de sécurité. Pourquoi une marque comme Volvo, qui vaut moins de 2 milliards de dollars, n'a pas intéressé un constructeur occidental comme PSA, qui a bien du mal à s'imposer dans le haut de gamme avec ses Peugeot 607 et Citroën C6 ? Enfin, que vont devenir les actifs industriels de Volvo et ses 20.000 employés ? L'accord d'hier ne le dit pas, même si Geely s'est précédemment engagé à laisser en place les usines, les accords sociaux et les concessionnaires. Volvo compte principalement deux usines en Suède, un site en Belgique et un autre plus récent en Chine.

Pas plus de style qu'une Lada

Face à la passivité de ses homologues européens ou japonais, Li Shufu, le président-fondateur de Geely, doit rire sous cape. D'extraction très modeste, cet ingénieur en mécanique qui s'est intéressé d'abord aux réfrigérateurs et aux motos n'a pas encore réussi à s'imposer dans l'automobile. Davantage connues pour leurs très bas prix (5.000 à 6.000 dollars) que pour leur obscur blason, les Geely n'ont pas plus de style ni d'atouts que les plus ennuyeuses Lada en Russie. Présentes dans les campagnes, elles ont plus de mal à se frayer une place dans les avenues de Pékin ou de Shanghai.

A la manière de l'indien Tata Motors, qui s'est offert simultanément Jaguar et Land Rover (également acquis auprès de Ford), il lui faudra prendre garde à maintenir une « muraille de Chine » entre ses marques Geely et Volvo, au risque de couler définitivement sa perle européenne.
DENIS FAINSILBER, Les Echos

APRÈS SAAB, LA CHINE S'EMPARE DE VOLVO.
L'EUROPE EST-ELLE INCAPABLE DE CONSERVER LES FLEURONS DE SES SECTEURS DE QUALITÉ ?